Note de l'auteur : La plateforme (Skyrock) qui hébergeait mon blog de roleplay (HetaliaTheWorldVillage) a été retirée de l'espace public dans le courant de l'été 2023, aussi j'ai dû achever ma migration vers FFN. J'ajoute à la suite de Brasier la fiche dédiée à John, estimant qu'elle pourrait plaire. C'est une réécriture à laquelle je tiens tout particulièrement. Elle est à considérer comme le prologue d'une nouvelle histoire, laquelle ne verra toutefois jamais de suite officielle.
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John Doe
« La hiérarchie ? Je l'ai baisée puis je l'ai butée. »
Ainsi s'exprime Horus, ce héros dont la volonté de s'imposer comme une force avec laquelle compter remonte à bien avant la parution du livre-dont-il-ne-faut-pas-prononcer-le-nom. Mais avec l'essor des justiciers et la remise en question de l'ordre établi, Horus est devenu, un peu malgré lui, plus qu'une brute ou un héros. C'est désormais un symbole, tant d'espoir que de révolte. Dans les banlieues, dans les quartiers oubliés ou opprimés, l'Œil, avec son iris en bec de rapace, fleuri sur les murs. C'est une menace pour les uns, un appel au secours pour les autres.
HORUS VEILLE
IL VOUS VOIT
L'Œil au sommet de la pyramide n'est ni un dieu, ni une société secrète. C'est un jeune homme, un tardif prénommé John Doe qui ne s'est jamais soucié de dissimuler son identité.
~ ~ ~ ~ ~ « Pour quoi faire ? » S'enquiert-il. « Qu'ils sachent qui je suis, qui que soit ce « ils ». Qu'ils me craignent, me détestent ou m'admirent, je m'en fous. « Horus » est un nom de scène, pas un masque. »
Ce n'est pourtant pas son visage que les gens reconnaissent en premier dans la rue, mais son manteau. Un cuir épais tanné, teinté en fuchsia et brodé d'un faucon d'or qu'une bande rouge sang traverse verticalement sur la moitié du corps et de l'aile droite. Ces dernières s'étendent jusqu'aux épaules. En dehors de cet élément particulier, pas de costume, pas d'uniforme.
~ ~ ~ ~ ~ « Ce sont mes vêtements de tous les jours. Je ne suis pas une majorette ou un soldat. Qu'on tague mon nom sur les murs des commissariats ou le QG d'un mégalo, c'est marrant. Les types s'affolent pour un coup de peinture. Mais je ne suis au service de personne ; je ne débarque pas sur commande. Mes poings me démangent, donc je m'en sers. C'est ça le concept, à la base. »
C'est ce qu'il prétend, et peut-être cela a-t-il été la vérité, mais pour un temps seulement. En effet, c'est par l'usage d'une violence démesurée, nourrie d'entraînements acharnés et motivée par une insatiable soif de domination, qu'il prend le contrôle de son école. Il n'est alors qu'en cinquième. Voici le témoignage d'une ancienne élève de New Bostin :
~ ~ ~ ~ ~ « Il cognait pour un oui ou pour un non, sans chercher à se justifier... Il aimait détruire, voilà tout. Ça se lisait dans ses yeux, sur son sourire. Le plus terrifiant, c'est qu'il n'utilisait même pas sa capacité, quitte à être blessé. Il ne s'est résolu à l'activer que lorsqu'on s'est ligués contre lui. On pensait qu'il n'avait pas la maîtrise suffisante, encore moins le niveau pour faire face à un tel nombre. On était près de quarante ! Sauf qu'il s'était entraîné de façon à développer son pouvoir sans rien laisser paraître. Cet affrontement a été un bain de sang. »
Renvoyé en quatrième suite à cet incident, Horus est condamné à deux mois de redressement et libéré au terme annoncé. Sa psychiatre, qui le suit depuis ses onze ans, publie peu de temps après un article incendiaire dans une revue médicale. Intimidation, humiliation, menaces, violence physique et psychologique ; elle affirme, sans livrer aucun nom ni détail, que les méthodes employées durant ces séjours de rééducation sont une insulte à la dignité humaine, une honte et un crime.
~ ~ ~ ~ ~ « Un peu avant mon entrée au collège, on m'a diagnostiqué un trouble bipolaire. J'allais voir cette psy tous les mois, voire toutes les deux semaines. Je l'aimais bien, et elle voulait vraiment m'aider. Je sais que les autorités ont fait valoir que nos séances ne m'ont pas empêché de finir menotté, avant de se retrancher derrière leurs propres résultats. Ce scandale, faute de preuves, a coûté sa réputation à cette pauvre femme. Mais un jour la vérité éclatera, et je dis qu'elle et moi rirons bien. »
De graves accusations pour une affaire qu'on admettra tout de même nébuleuse. Qui pourrait donc nous éclairer sur ce fameux trouble, et sur sa personnalité ? Son père a accepté de me confier quelques mots à ce sujet, amer de l'image partielle et partiale d'un fils faisant chaque semaine davantage controverse.
~ ~ ~ ~ ~ « Il n'a pas toujours été comme ça. Enfant, il était très doux. C'était un curieux, mais il était timide. Il rêvait de se faire des amis, voulait qu'on l'apprécie. Il a fait beaucoup d'efforts pour s'intégrer. A la maison, il était jovial, énergique... Certains changements ont été progressifs, d'autres soudains. Mais puisque John refuse d'en parler, je ne vais évidemment pas en disserter dans la presse. Alors, on peut me reprocher de n'avoir pas su le protéger. On peut trouver son actuel comportement discutable. Mais ceux qui le traitent de monstre ne savent pas de quoi ils parlent, ou bien le déni est salutaire pour leurs nuits. »
Que sait-on, finalement ? A partir de six ans, Horus commence à manquer de plus en plus fréquemment l'école, jusqu'à ce que, à sept ans, ses parents l'en retire complètement. L'enfant sort de moins en moins de chez lui, finit par s'y enfermer. Il n'en ressort, muet, que pour les funérailles de sa mère. Il a alors huit ans. Son neuvième anniversaire passé, il retrouve l'usage de sa voix, demande à retourner en cours, et on découvre celui qui deviendra le tyran de New Bostin, puis l'Œil qui voit tout. Horus est né après trois ans de descente aux enfers.
~ ~ ~ ~ ~ « Je vous emmerde tous. Par principe. Je suis né impotent. Ce monde me méprisait. Il m'a haï quand j'ai développé ma capacité. Il n'a jamais voulu de moi. Alors j'ai décidé de faire ce qui me plairait sans plus chercher à savoir si ça conviendrait, si je conviendrais. Je ne me considère pas comme un héros, ni comme un délinquant. Ce pays, ses lois, sa mentalité me dégoûtent. Mais j'y ai appris qu'on n'obtient rien sans empiler les cadavres. Je joue selon vos règles... C'est trop tard pour en changer. »
Mais comment ce garçon de quatorze ans s'occupe-t-il, après son redressement ? Il retrouve son valet, seul camarade qui lui soit resté fidèle lors des événements de New Bostin, que la coalition d'élèves avait mis hors d'état de nuire avant de piéger Horus. Ils traînent ensemble, s'entraînent ensemble, combattent côte à côte les petites frappes des environs, et même quelques caïds plus problématiques. Les rumeurs concernant les Faucons se répandent, atteignent des quartiers défavorisés. Une jeune fille part à leur recherche. Lors de la rencontre, elle leur propose un marché ; s'ils débarrassent ses rues d'un dangereux cinglé qui mène la vie dure aux habitants du coin, elle sera leur dévouée guérisseuse.
~ ~ ~ ~ ~ « J'aime me battre, oui. J'aurais pu juste déglinguer des types aléatoirement, passer mes nerfs sur le premier à mal me parler, mais j'ai pensé que casser la gueule de criminels rendrait service à tout le monde. Si ça suffit à faire flipper le gouvernement, à saper l'autorité de la police, je ne vois pas en quoi c'est de ma faute. Il fallait faire le job avant, les gars. Maintenant la place prise, et je ne lâcherai pas l'affaire. »
Leur réputation de justiciers est déjà faite lorsque le livre interdit apparaît dans les rayons, de nouveaux héros dans son sillage. Horus ne change rien à son mode de vie ou à ses méthodes. Il officie à visage découvert, avec ou sans le support de ses Faucons, quelle que soit la force de son adversaire. Il n'utilise presque jamais sa capacité. Soit qu'il n'en a pas besoin, soit qu'il estime pouvoir s'en tirer vivant, même en cas de défaite. Par auto-dérision autant que pour faire enrager ses opposants, il se surnomme lui-même le « tout-puissant impotent ».
~ ~ ~ ~ ~ « J'adore démolir des hauts niveaux sans avoir recours à mon pouvoir. Personne ne croit que c'est possible -pur conditionnement-, mais avec un bon entraînement, des réflexes, un peu d'observation et de stratégie... L'écrasante majorité des capacités peuvent être contournées, voire carrément retournées contre leur détenteur, surtout s'ils se battent en groupe. Au final, les faibles qui se sont fait tabasser toute leur vie encaissent mieux que ces minables qui n'ont jamais vraiment eu à se défendre. »
Horus est sans pitié avec ses ennemis, qui terminent bien souvent à l'hôpital. Quand l'un d'eux finit à la morgue... c'en est trop. La presse s'enflamme, les bonnes gens aussi. On pointe du doigt sa mauvaise influence, la violence qu'il engendre chez ceux qui le prennent pour modèle. On redoute son instabilité, on réclame des comptes à ceux qui étaient supposés l'avoir « redressé ». Mais le soutien populaire est déjà énorme. Dans les quartiers les moins contrôlés, l'Œil est partout, jusque sur des draps pendus aux fenêtres. C'est un héros. Controversé, mais un héros malgré tout. Qu'en pense-t-il ?
~ ~ ~ ~ ~ « Je ne veux surtout pas qu'on me compare à tous ces connards à qui il a poussé une conscience après la lecture de trois cents pages sur le sacrifice de soi. Quand ils ne rendent pas les armes aussitôt qu'ils s'aperçoivent que ce n'est pas aussi facile que de gérer une cour d'école, ils s'obstinent et se pètent les dents sur le premier vrai adversaire. EMBER, bien sûr. Quelques cadavres plus tard, on constate que ces « héros » ne sont qu'un ramassis d'hypocrites qui ont besoin de soulager leur conscience et de naïfs qui s'imaginent que personne ne s'opposera à leurs jolis projets. Bienvenue dans la réalité. Moi, ça fait longtemps que je la connais. »
Même après avoir obtenu d'Horus un entretien, ainsi que des témoignages de personnes qui l'ont fréquenté, qui le fréquentent encore, je ne saurais le définir. Assurément sarcastique, rancunier et brutal. J'oserai dire vicieux. Mais il peut aussi se montrer étrangement calme. Il a des amis avec lesquels on peut le voir rire comme n'importe quel jeune de son âge. Comme s'il n'était pas Horus. Est-ce sa seule bipolarité ? Ou bat-il le chaud et le froid afin d'entretenir le mystère ? A entendre ses réponses, à les retranscrire ici, je ne suis même pas certaine de ce qui le motive réellement. Car lorsqu'on lui demande « Pourquoi « Horus » ? », il lâche avec un indéchiffrable sourire ;
« Parce que votre justice est aveugle. Pas la mienne. »
HORUS VOUS VOIT
IL VEILLE
_ Article de Rita Skeeter pour L'Oracle, journal en ligne
Les Faucons
Prénom : John – Pseudonyme : Horus – Autre surnom : tout-puissant impotent – Capacité : manipulation d'aura – Niveau : 9.2 – Issu de unOrdinary, sur Webtoons
Prénom : Ariel – Capacité : acides – Niveau : 4.6 – Issu de Fairybend, sur Tapas
Prénom : Pele – Capacité : guérison – Niveau : 3.9 – Issue de Siren's Lament, sur Webtoons
Prénom : Erika – Pseudonyme : Virgo – Autre surnom : vierge de fer – Capacité : contrôle des métaux – Niveau : 8.8 – Issue d'Eldarya, produit par Beemoov
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Note de l'auteur : Le style vestimentaire de John rappelle celui de VI dans la série Arcane, et sa personnalité est en partie composée d'un mélange de celles des deux sœurs. Il se maquille ; khôl à l'égyptienne et rouge à lèvres carmin. Pour sa mère, je reprendrai l'apparence d'Emila, dans le Webtoon Siren's Lament. Erika, dernier Faucon en date, a les yeux violets, les cheveux cendrés (je le précise puisque les illustrations d'Eldarya se contredisent souvent) et est aussi une tardive. Elle a rejoint Horus vers seize ans.
