Chapitre 2 : Izuku serait comme l'oxygène.
Izuku avait rencontré Tomura à une fête étudiante. Il ne lui avait rien trouvé de spécial, si ce n'est qu'il était clairement venu le draguer. La première chose qu'il lui avait soufflée à l'oreille c'était qu'il le trouvait sexy.
Sexy.
Lui.
Izuku.
Il n'avait jamais entendu pareil compliment de la part de personne.
Mignon, trognon, adorable, oui.
Sexy non.
Ça lui avait fait quelque chose, même s'il n'était pas forcément réceptif au flirte, il n'avait pas non plus été complètement agacé. Il ne l'avait pas trouvé lourd. Surtout qu'ensuite Tomura avait réussi à le faire rire. Ils avaient dansé ensemble et ça avait été fun.
Peut-être que sur le coup Izuku s'était dit qu'il aurait voulu danser avec Kacchan, mais son ami d'enfance n'était pas réceptif à la danse et aux soirées. Il boudait dans son coin, tant pis pour lui.
Pour Izuku, ça n'avait été qu'une nuit un peu fun où il avait pu profiter d'une agréable compagnie. Il ne s'attendait pas à ce que ça soit le début de quelque chose.
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Il connaissait Kacchan depuis genre… Toujours. Et son ami d'enfance n'avait pas toujours été tendre avec lui. Il l'avait blessé et harcelé et même si Izuku continuait de l'admirer et de le suivre, c'était quand même le genre de choses qui laissent des séquelles. Des fissures. Qu'on ne voyait pas, qu'on ne sentait pas, mais qui était présente quand même et qui se rappelait aux pires moments.
Néanmoins, Izuku avait pardonné Kacchan, pourquoi ? Parce que le blond avait évolué, parce qu'Izuku n'avait jamais oublié leur amitié d'antan, parce qu'Izuku était comme ça, résilient. Peut-être que Kacchan ne le méritait pas, peut-être qu'il aurait dû l'envoyer bouler, mais il n'avait jamais regretté cette décision. Avoir à nouveau Kacchan dans sa vie c'était tout simplement merveilleux.
Beaucoup ne comprenaient pas, ceux qui ne faisaient pas partie du groupe, ceux qui ne voyaient Kacchan que de loin. Comment pouvait-on être ami avec un mec explosif, fier et égoïste comme ça ? Il ne voyait pas que Kacchan était prêt à tout pour les gens qui comptaient et surtout pour Izuku. Oui, certes, il aboyait un peu, mais il avait été là quand Kaminari s'était pris son premier râteau, il avait été présent lorsque Kirishima lui avait demandé de l'aider à se déclarer à Mina, il avait poussé Izuku à ne pas abandonner ni le dessin ni la peinture, et l'avait aidé avec sa dyslexie.
Kacchan avait été un sale gosse bruyant et trop fier, mais il était devenu un adolescent bruyant et plus apaisé, moins centré sur lui-même. Izuku l'adorait. Et il n'était pas le genre à le cacher. C'était pour ça qu'il le suivait, pour ça aussi qu'il voulait l'avoir avec lui, même dans des soirées que Kacchan détestait.
Il ne savait pas qu'il rencontrerait Tomura ainsi.
Il ne savait pas.
Il ne savait pas et ce n'était pas sa faute.
D'ailleurs, peut-être qu'il aurait rencontré Tomura un autre jour, peut-être que leurs routes étaient censées se croiser dans tous les cas. Peut-être que tout se serait passé de la même façon même s'ils n'étaient jamais allés à cette soirée.
Quand Tomura lui avait demandé de sortir avec lui - car contrairement à ce que croyait Kacchan, ce n'était pas Izuku qui avait fait sa déclaration - Izuku avait simplement dit oui.
Et peut-être que ça serait arrivé même si Kacchan avait accepté de danser avec lui à cette soirée.
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Izuku mangeait avec Tomura qui lui faisait du pied sous la table. Le premier souriait au deuxième. La cafétéria était bondée de monde, mais les deux jeunes hommes ne paraissaient pas vraiment le remarquer. Ils se causaient normalement. Tomura avait toujours un mot gentil pour Izuku, il savait le faire fondre. Il était doué pour ça le petit ami d'Izuku. Pour le faire sourire, pour le complimenter. Il savait y faire pour qu'il s'attache à lui de plus en plus fort avec des nœuds impossibles à démêler. Le moment aurait pu être parfait, jusqu'à ce que Kacchan arrive, la démarche furieuse, son plateau dans les mains et qu'il renverse tout sur Tomura.
Izuku avait regardé son ami d'enfance, effaré, alors que celui-ci faisait semblant de s'excuser d'avoir glissé. Il n'avait pas glissé. C'était une attaque directe et pendant une seconde, Izuku fut replongé dans le passé, quand Kacchan le faisait tourner en bourrique pour en rire avec ses admirateurs du moment. Il crut que ça recommençait. Il crut que c'était une attaque de Kacchan. Il en tremblait presque. Il ne savait pas quelle mouche avait piqué son ami d'enfance, pourquoi il avait fait ça, mais il lui en voulut quand même. Pas parce que Tomura en avait été la cible, mais parce qu'Izuku croyait que Kacchan ne faisait plus ce genre de choses – sauf peut-être à ceux qui le méritaient vraiment.
Mais Tomura n'avait rien fait, il n'avait rien fait du tout.
C'est pour ces raisons qu'Izuku l'ignora. Il se leva passa à côté de lui et s'occupa de Tomura, tout en tournant le dos à Kacchan. Parce que s'il le regardait maintenant, il avait peur de s'effondrer, de revenir des années en arrière, il avait peur de voir dans le regard de son ami de la moquerie.
Il entraîna Tomura avec lui.
Et ils sortirent de la cafétéria.
— Je suis désolé, souffla Izuku à son petit ami une fois à l'extérieur.
— Ce n'est rien Izuku, dit-il de sa voix doucereuse cherchant sans doute à le rassurer.
Le jeune homme continua néanmoins à s'excuser encore et encore jusqu'à ce que Tomura lui dise :
— Ce n'est pas à toi de t'excuser Izuku, mais si tu te sens obligé de le faire pour une personne, peut-être que tu devrais songer à changer d'ami.
— Je ne comprends pas, souffla Izuku, il n'est pas comme ça. Je ne comprends pas pourquoi il a fait ça.
Tomura haussa une épaule :
— Je vais prendre une douche pendant que tu y réfléchis, lui dit-il.
Tomura monta dans le dortoir tandis qu'Izuku resta à l'entrée du dortoir.
— Pourquoi Kacchan, murmura-t-il à lui-même, qu'est-ce qu'il t'a pris ?
Est-ce qu'il retrouvait ses anciens travers ?
Et si c'était le cas, que devrait faire Izuku ?
Le jeune homme se décida. La meilleure façon de régler le problème c'était d'en parler à Kacchan, parce que c'était prouvé, la communication était importante. On arrivait à démêler les problèmes de cette façon, même si Izuku savait que Kacchan était doué pour beugler, moins pour dire les choses honnêtement.
Lorsqu'Izuku expliqua son idée à Tomura, celui-ci grimaça, l'air peu sûr :
— Tu sais certaines personnes ne changent jamais, je ne veux pas que tu sois déçu.
Izuku lui avait vaguement parlé de son enfance avec Kacchan et des problèmes qu'il y avait eu entre eux. Tomura savait donc que le blond explosif n'avait pas toujours été gentil avec Izuku. Néanmoins ce dernier lâcha :
— Je vais quand même essayer.
— Et combien de chance comptes-tu lui donner ?
Combien en effet ? C'était une bonne question.
— Je sais que c'est ton ami, ajouta Tomura, mais j'ai peur qu'il soit toxique pour toi.
Les mots de Tomura remettaient tout en question. Izuku ne savait déjà plus quoi penser, mais plus son petit ami parlait, plus il était perdu.
Et si Izuku s'était fourvoyé depuis le début ? Et si Kacchan, son ami d'enfance, son plus proche ami même, n'était pas celui qu'il croyait et n'avait pas tant que ça évolué ? Et si Izuku avait été trop gentil, trop immature, trop innocent ?
— Mais je dois lui parler quand même, insista-t-il têtu.
Parce que Kacchan avait ses bons côtés, parce que c'était Kacchan tout simplement et qu'Izuku ne pouvait pas, ne voulait pas, briser leur amitié. Il l'aimait trop pour ça.
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La conversation se passa mieux que ce que craignait Izuku. Il pensait que Kacchan allait vraiment s'énerver contre lui, voir l'attaquer. Mais le blond n'en fit rien. Il alla même jusqu'à reconnaître ses torts. Il ne nia pas les faits et en même temps ce n'était pas son genre de le faire. Izuku tiqua quand son ami d'enfance le mit en garde contre Tomura. Il lui rétorqua qu'il ne valait pas mieux, puis il regretta ses paroles. Kacchan ne méritait pas ça. Ou peut-être que si ? Bon sang, il avait vidé son plateau à la tête de Tomura. Peut-être que Kacchan n'était pas la bonne personne, peut-être qu'Izuku se plantait depuis le début. Il ne savait pas, il ne savait plus, sa tête et ses pensées étaient tellement embrouillées. Que devait-il faire ?
Qui devait-il choisir ?
Était-il obligé de choisir ?
Izuku avait envie de pleurer.
— Si tu recommences… Je ne sais pas Kacchan… Ne me fais pas choisir entre vous deux.
Voilà ce qui était sorti de sa bouche alors qu'il était complètement perdu. La tête que Kacchan fit à cet instant lui brisa le cœur, il l'avait blessé pour de vrai. Et pourtant, même si Izuku regrettait, avait-il forcément eu tort ? Leur relation avait toujours été bizarre, le jeune homme avait toujours suivi Kacchan, il était resté debout face à lui malgré les brimades et ils avaient fini par trouver un terrain d'entente, jusqu'à devenir vraiment proches. Proches à un point inexplicable.
Kacchan était peut-être le premier responsable des coups qu'Izuku avait reçus, mais le gamin avait tenu tête à son ami d'enfance. Izuku aurait pu le chanter. Je te dois mes premiers frissons, et mes premiers coups sur les doigts, mais pour un mot une chanson, j'aurais donné n'importe quoi. (1)
C'était vrai, pour que Kacchan le regarde, Izuku aurait couru loin, se serait levé aux aurores, il aurait chanté à la lune, brûlé un cierge s'il fallait. Plus encore depuis que les deux garçons s'étaient rapprochés. Mais n'était-ce pas toujours lui qui faisait le premier pas ? Toujours lui qui collait Kacchan comme un chewing-gum ? Son ami d'enfance se contentait de râler, grogner, grommeler, grimacer. Comme pour aller à cette soirée où Izuku avait rencontré Tomura, Izuku avait dû trainer de force Kacchan. C'était comme s'il n'y avait pas de retour de sa part. Il ne s'en rendait pas compte avant Tomura. Mais il avait pris du recul.
En effet, les choses avaient changé depuis que Tomura était arrivé dans leur groupe. Izuku s'était rapproché de ce jeune homme un peu mystérieux et qui flirtait avec lui. Izuku lui plaisait, ça se sentait, ça se voyait, Tomura était gentil avec lui. Son petit ami connaissait les mots qu'Izuku avait envie d'entendre. Le jeune homme aux cheveux verts en devenait accro, peut-être parce que personne ne lui avait jamais dit qu'il était beau, ou que l'oxygène était moins important que lui. Ils pouvaient s'appeler des heures sans jamais manquer de sujets de conversation et Tomura voulait l'entendre dormir, l'entendre respirer. Il voulait être là pour lui coûte que coûte. Ses mots, ses gestes, tout avait fini par faire chavirer Izuku. Alors bien sûr qu'il avait accepté de sortir avec lui. Sortir avec quelqu'un qui répondait à ses textos, qui acceptait d'aller à des fêtes sans broncher, qui lui prenait la main et roucoulait à son oreille.
C'était le bon choix n'est-ce pas ?
Izuku retourna dans sa chambre. Il partageait celle-ci avec des gens sympas, mais qu'il fréquentait peu. Ils ne faisaient pas vraiment partie de son groupe d'amis. Ils se parlaient un peu, sans échanger grand-chose. Izuku envoya un message à Tomura pour lui expliquer comment s'était passée la conversation. « Plutôt bien même si j'ai peur d'avoir blessé Kacchan ». La réponse ne se fit pas attendre.
« Je suis content que vous ayez pu discuter et qu'il ait été calme, mais tu sais, il a dû te blesser tellement de fois, je ne crois pas que ce soit si grave que les choses soient inversées pour une fois ».
Izuku resta pensif devant cette réponse. Était-ce la vérité ? Parce que Kacchan l'avait blessé tant de fois, il pouvait le faire en retour ? Il en doutait. N'aurait-ce pas été devenir comme lui et basculer du mauvais côté ? Il était en pleine réflexion quand Tomura lui envoya un nouvel SMS.
« N'en parlons plus, je m'en fiche de ce qu'il peut me faire, je t'ai toi et tu es à moi, et c'est tout ce qui compte ».
Izuku eut un fin sourire. Cela faisait du bien de sentir que l'on comptait comme ça pour quelqu'un. Et Tomura était très doué pour lui faire comprendre qu'il l'aimait lui, surtout lui. Cela réchauffait Izuku, le réconfortait. Il devenait accro à Tomura, à ses messages, à ses paroles, à tout ce qui lui faisait du bien.
Il espérait que Kacchan ne viendrait pas tout gâcher.
Il espérait que Kacchan et lui pourraient rester proches.
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Le groupe d'amis d'Izuku était composé de Kacchan, Kirishima et sa petite amie Ashido, Kaminari et sa copine Jiro, d'Iida, de Todoroki et enfin d'Uraraka. Tomura s'était greffé au groupe sans problème, c'était sa faculté, il était facile d'approche, il était apparu un jour, et le lendemain c'était comme s'il avait toujours été là. Tout le monde l'adorait. Sauf Kacchan.
Si dans les jours suivants l'accident du plateau, il n'y eut plus d'incidents de la part du blond colérique, Kacchan regardait Tomura comme s'il allait lui sauter dessus et lui exploser la tronche, il l'évitait, et ne lui parlait qu'à demi-mot et encore, seulement si Tomura s'adressait à lui en premier. Izuku était rassuré pour le moment, au moins Kacchan ne faisait pas de mal à son petit ami, même s'il donnait l'impression d'avoir envie de le faire.
Par chance Kirishima et Kaminari trouvaient des moyens d'attirer son attention ailleurs, en le taquinant sur un sujet sensible pour lui changer les idées ou tout simplement en l'emmenant de force avec eux pour aller s'amuser quelque part.
Kacchan était connu pour détester se coucher tard, être très sérieux dans ses études, ne jamais boire, ni se droguer ni prendre « aucune de ces merdes » comme il disait. Cependant ce n'était pas le cas du reste du groupe. Personne ne se droguait, mais on buvait parfois un peu d'alcool dans les soirées, on veillait plus tard, on était moins vigilant dans les études (sauf Izuku qui bien sûr était aussi sérieux que Kacchan).
Cette fois-là, le groupe avait prévu un karaoké en fin d'après-midi. Pas trop tard pour que Kacchan accepte de venir. Bien entendu le blond détestait chanter, et pourtant il avait une voix inexplicablement belle quand il se laissait aller à prendre le micro. Souvent parce qu'on l'avait provoqué. Kaminari était très fort pour traiter Kacchan de poule mouillée quand il refusait de faire un truc, et blessé dans sa fierté Kacchan montrait ce qu'il savait faire.
Et chanter, ça il savait le faire.
Très bien.
Trop bien.
Sa voix provoquait des frissons à Izuku.
Donc, il était à deux cents pour cent sûr pour le karaoké. Mais Tomura lui prit la main et murmura à son oreille :
— J'ai envie d'être seul avec toi.
Izuku hésita. Il sentait le regard de Kacchan dans son dos.
— S'il te plait Izuku, susurra Tomura provoquant des frissons à son petit ami, on pourrait aller se balader ensemble et manger quelque part, rien que tous les deux.
Son petit ami savait y faire pour le convaincre, il entremêla leurs doigts et embrassa sa joue en suppliant :
— S'il te plait mon amour.
Izuku lâcha l'affaire. Il s'excusa auprès des autres.
— On va rester ensemble avec Tomura.
Il n'osa pas regarder en direction de Kacchan, mais il pouvait sentir la colère dans ses yeux sans même les voir. Quelque part au fond de lui, il regrettait. Les soirées karaoké étaient souvent mouvementées, ils rigolaient bien, ils passaient un bon moment bon enfant, et Kacchan finissait par se laisser aller. Ils avaient déjà fait un duo avec Izuku, et ça avait été un vrai succès, ils avaient envoûté le groupe. Tomura n'était pas encore là à ce moment-là, mais Izuku se plaisait à penser que son petit ami serait tombé amoureux de lui ce jour-là s'il l'avait vu.
Enfin peu importait.
Puisque Tomura était déjà amoureux de lui.
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Izuku et Tomura allèrent manger un bout dans un restaurant pas trop cher. Comme il le faisait souvent, Tomura frottait son pied contre celui de son petit ami. Ce soir-là, il se montra aussi un peu aguicheur en mangeant. Il prenait la main d'Izuku et la caressait, il faisait des sous-entendus. Izuku lui souriait, se sentant agréablement aimé et rougissait sans arrêt. Ils se rendirent ensuite au cinéma, mais Izuku aurait eu du mal à savoir de quoi parlait le film, puisque Tomura n'avait cessé d'embrasser sa joue, son cou, sa bouche et de caresser sa main. C'était peut-être un peu bête de payer un cinéma pour finalement ne pas s'intéresser à ce qui se passait à l'écran, mais une fois n'était pas coutume, et les baisers de Tomura étaient agréables. Mieux que ça même.
Tomura ne vivait pas sur le campus, il avait un appartement pas loin où il rentrait. Il proposa à Izuku d'y aller et ce dernier accepta. Le jeune homme aux cheveux verts n'eut pas le temps de visiter l'appartement qu'il n'avait encore jamais vu, qu'il se fit plaquer contre la porte fermée pour se faire embrasser avec intensité. Il gémit malgré lui. Tomura lui faisait de l'effet.
Son petit ami se colla contre lui, et murmura contre sa bouche :
— Je t'aime tellement.
Izuku sourit et ils reprirent leur baiser. Les lèvres de Tomura vinrent ensuite titiller sa joue, son menton, puis son cou. Izuku se laissa faire, c'était doux, agréable, chaud, il se sentait bien, émoustillé. La main de Tomura glissa sur son torse et s'approcha dangereusement de son pantalon. Sur le coup, Izuku n'eut pas de réaction, mais quand son petit ami posa sa main sur sa cuisse, très près de l'entrejambe, il commença à se sentir mal à l'aise.
Excité sans doute, mais pas sûr de lui.
La main remonta, commençant à le caresser doucement. Izuku ferma les yeux, essaya de profiter, ne put retenir un nouveau gémissement car malgré lui son corps réagissait. Mais pour autant, il n'avait pas envie. Pas comme ça. Pas maintenant.
Il attrapa finalement la main de Tomura pour le stopper.
— A…. Attends… Attends.
Son petit ami se recula pour le regarder :
— Qu'est-ce qu'il y a ?
— Je… Je ne suis pas prêt, murmura Izuku, je… Pas maintenant.
— Pourtant tu réagis, constata Tomura en regardant le pantalon d'Izuku.
— Oui, mais… Je ne veux pas le faire maintenant, s'il te plaît.
Tomura fronça les sourcils :
— Et pourquoi ?
— Je ne me sens pas prêt.
— Je croyais que tu m'aimais pourtant.
— Ce n'est pas ça, murmura Izuku, je ne me sens pas encore prêt c'est tout.
Son petit ami avait l'air énervé, et c'était compréhensible. Peut-être qu'Izuku avait donné les mauvais signaux et qu'à cause de lui Tomura était frustré. Mais il n'y pouvait rien, il n'avait pas envie de se forcer.
— Moi je t'aime Izuku, dit-il, et j'ai envie de toi. Si tu m'aimais autant que je t'aime alors, tu en aurais envie toi aussi.
— J'en ai envie, dit Izuku.
— Alors, allons-y.
— Pas maintenant.
— Quand alors ?
— Quand je me sentirai prêt.
— Et quand est-ce que ça arrivera ?
Izuku secoua la tête, désolé :
— Je n'en sais rien.
Tomura appuya à nouveau sa main sur son entrejambe.
— Vite, j'espère.
Izuku le repoussa à nouveau, et Tomura abandonna et se recula complètement.
— Désolé, dit-il, je ne veux pas te forcer, c'est juste que je pensais que tu m'aimais comme je t'aime, mais il faut croire que non.
— Ce n'est pas ça.
Izuku avait du mal à s'expliquer. Il se sentait idiot. Il aurait dû se laisser faire, peut-être que le malaise aurait disparu avec l'arrivée du plaisir. Pourtant, il sentait dans ses entrailles qu'il ne se sentait pas prêt. Même s'il avait vingt ans. Même si Tomura était adorable. Même si Izuku était bien avec lui.
— Tu devrais partir, lui dit Tomura.
— Je suis désolé, fit Izuku sincèrement.
Tomura n'eut pas l'air convaincu par ses excuses.
— Je ne voulais pas t'énerver, insista Izuku, je te jure que je vais être prêt bientôt.
— J'espère, fit Tomura d'une voix un peu monocorde.
Presque comme si ça n'avait plus tant d'importance que ça pour lui.
Presque comme si c'était trop tard.
Izuku prit ses mains dans les siennes. Mais Tomura se recula.
— Qu'est-ce que tu fais ? demanda-t-il. Tu essayes de jouer avec moi ? Tu me dis non et tes gestes semblent dire oui.
Izuku relâcha aussi ses mains et baissa la tête.
— Non, ne crois pas ça s'il te plaît, je suis désolé.
— Tu peux partir Izuku, insista Tomura, j'ai besoin d'être seul là.
Le jeune homme n'avait pas envie de partir comme ça, mais Tomura ouvrit la porte et fit signe de la tête pour lui montrer qu'il devait y aller.
Izuku n'eut pas le choix, les larmes aux yeux il s'excusa encore et se raidit quand la porte claqua derrière lui.
Pendant tout le trajet jusqu'à son dortoir, il se morigéna, chuchotant à quel point il avait été stupide, vraiment stupide, et pourquoi est-ce qu'il n'avait pas voulu le faire avec Tomura ? Et voilà qu'il avait tout gâché parce qu'il n'était qu'un idiot, un véritable idiot. Le pire c'était que Tomura croyait qu'Izuku avait joué avec lui. Izuku ne s'était pas rendu compte qu'il donnait des messages contraires, mais il aurait dû.
Il se sentait comme une mauvaise personne.
Il se sentait horrible.
Une fois dans sa chambre, il envoya un message d'excuse à Tomura.
« Je suis vraiment vraiment désolé, je suis bien avec toi et je ne veux pas que tout ça nous sépare, je te promets de me sentir prêt le plus vite possible, s'il te plaît ne m'en veux pas. »
Il dormit mal. Attendit la réponse.
Au matin, son portable était toujours vide de messages.
À suivre.
(1) Paroles tirées de la chanson « la déclaration » de debout sur le zinc, une chanson que j'adore vraiment.
L'autatrice : voilà le deuxième chapitre. Chaque chapitre alternera entre le POV Izuku ou le POV Bakugo. Ce chapitre met un peu en place la relation d'Izuku avec Shigaraki. J'essaye de rester au plus proche du perso d'Izuku et de Bakugo. Pour Shigaraki, je l'ai juste fait au feeling. J'espère que mon interprétation vous plaira et que vous aimerez cette histoire malgré le fait qu'elle peut aborder des sujets difficiles.
