Pour ce texte, j'ai choisi d'écrire sur une oubliée du fantôme à savoir Esmeralda.
Merci ShainaCobra et Eyael pour vos reviews, j'avoue que pour moi la thalassophobie de Kanon est limite canonique.
L'île de la Reine Morte. Un nom synonyme de souffrances et qui annonçait la couleur et la noirceur du lieu. Quasi inhospitalier, rivières de lave et roche magmatique dure et noire sans compter les montagnes aux pics acérés au loin. Voilà le paysage qui attendait ceux qui débarquaient sur cette île sinistre.
L'Enfer. Si un endroit sur cette planète pouvait ressembler à l'Enfer biblique, c'était bien celui-là. Un monde de lave qui détruisait l'âme de quiconque osait s'installer ici. Cette atmosphère la consumait et la noircissait telle la flamme qui brûle le papier ne laissant qu'une feuille noircie et irrécupérable. Le corps et l'esprit des hommes n'étaient plus que des combustibles dévorés par la haine, la douleur et le désespoir. Même les prisons des Enfers semblaient un poil moins lugubres.
Et pourtant, il y avait un phénomène qui tenait du miracle sur cette île infernale : la pousse et floraison d'une fleur poussant dans le magma froid : le lys blanc. Ce miracle de la nature était une vision de paradis dans cet Enfer volcanique. Une vision irréelle qui semblait tout droit sortie d'un rêve tellement la vision enchanteresse de cette plante faisait sourire ceux qui la voyaient.
Mais un autre miracle existait sur cette île. En l'apparence d'un être humain, celui-là. Il s'agissait d'une jeune fille qui était née sur le continent mais vendue en tant qu'esclave. C'était une enfant arrivant à peine dans l'adolescence. Blonde, les yeux bleus et ne portant qu'une simple robe abîmée et sale avec une paire de sandales usées, sa figure ressemblait à celle d'un ange. Un ange qui ne se laissait pas corrompre par les démons autour de lui. Une âme miraculeusement épargnée par les pires fléaux pour le cœur et l'esprit humain.
La douleur, la haine et la violence étaient devenues ses compagnes dans cet endroit sorti du cerveau de Lucifer en personne. Et pourtant, elle ne cédait jamais à la colère ou tout autre sentiment négatif. Ce n'était pas la peine à ses yeux. Si elle cédait… elle ne voulait pas y penser à ce qu'elle deviendrait. Non, elle préférait incarner l'espoir plutôt que la souffrance.
Sa nature douce et bonne était presque un affront aux yeux de ceux qui vivaient ici. Ils voulaient s'en débarrasser mais elle était utile malgré tout. Après tout, c'était à elle que l'on confiait le sale boulot.
Utile pour diverses tâches mais aussi pour une raison que personne n'avouera. Et la raison pour laquelle Esmeralda était si gênante, c'était qu'elle leur rappelait leur vie loin de cette île ou leur offrait une vision de douceur qu'ils n'avaient jamais connue mais qu'ils aimeraient bien connaître malgré eux. Et cette vision leur était insupportable. Au point que les âmes en peine de cette prison infernale voulait la voir disparaître et ne plus jamais la croiser.
