Hello ! :)

J'ai eu une période compliquée donc je n'ai pas eu le temps de réécrire le prochain chapitre des Fils qui nous déchirent. Mais voici, un petit What if.

Merci d'avoir ajouté l'histoire à tes favoris, j'espère que la suite te plaira. :)

Bonne lecture.


10 – Le drame de l'Occamy à un œil

22 juin 1986

Comme toujours, Elizabeth patientait sur le tapis du salon. Elle était allongée sur le dos, la tête vers la cheminée. Son cou souffrait, mais elle adorait cette position. A vrai dire, elle tournait et retournait depuis une éternité. Le temps ne lui avait jamais paru aussi long et son mal de ventre ne se calmait. Il s'était installé quelques jours plus tôt et se tordait au fil des secondes. Elizabeth ne s'en défaisait pas. Elle aurait pu demander une potion à sa maman, mais elle lui aurait posé trop de questions sur le pourquoi et Elizabeth refusait d'y répondre. En parlant d'elle, sa maman passa dans le salon :

— Que fais-tu là, petit cœur ?

— J'attends Parrain, il devrait arriver dans sept minutes, répondit-elle en regardant l'horloge.

— Il aura peut-être du retard, tu sais ? remarqua sa maman en s'agenouillant près d'elle. Tu ne veux pas aller jouer ou nous aider à faire à manger ?

— Parrain n'est jamais en retard.

Les yeux émeraude de sa maman la regardèrent, Elizabeth y lut qu'elle était inquiète. Elle tourna la tête, elle ne voulait pas discuter avec sa maman et elle ne voulait pas que sa maman devine qu'un problème l'envahissait. Son ventre devint plus douloureux, elle caressa la tête de son Occamy à un œil.

Elizabeth entendit sa maman se relever pour rejoindre la cuisine. A cet instant, la cheminée crépita. Elizabeth ne bougea pas, elle savait que ce ne serait pas son parrain. Puisqu'elle ne se trompait que rarement, son Oncle Patmol et Tante Mary apparurent chacun leur tour.

— Bonjour, petite Potter, s'accroupit Tante Mary pour lui faire un bisou sur la joue.

— Bonjour, Tante Mary, répondit-elle sans beaucoup d'enthousiasme.

Même la marque rouge du rouge à lèvre de Tante Mary ne lui remontait pas le moral. Son Oncle Patmol s'agenouilla aussi et il lui pinça le nez pour l'empêcher de respirer.

— EH ! ARRETE DE M'EMBETER ! rugit-elle.

— Tu ne dis pas bonjour à ton oncle préféré ? lui demanda-t-il, de plus en plus moqueur chaque jour.

— Bonjour, Oncle Patmol, enchaîna-t-elle si elle ne voulait pas se faire gronder. Tu peux te relever, s'il te plaît ? Je ne vois plus la cheminée.

Sirius et Mary se relevèrent en se lançant une œillade curieuse. Que pouvait bien avoir Beth pour être aussi apathique ? Ils rejoignirent la cuisine où Lily et James préparaient le repas du midi. Ils auraient bien pu utiliser la magie, mais Lily était claire : certaines choses méritaient des mains et non des enchantements.

— Votre fille est folle, vous le savez ça ? railla Sirius en désignant la petite fille.

— Elle est contrariée depuis deux jours, soupira Lily. Mais impossible de savoir pourquoi.

Ils haussèrent les épaules. Lily et James gardaient espoir que la présence de Remus, mais aussi de Marlene, la sortent de son silence. Cela avait toujours fonctionné jusqu'alors, cela ne pouvait que continuer.

— OU EST MON FILLEUL ? cria Sirius pour se faire entendre.

Elizabeth eut juste le temps de tourner la tête quand Harry passa en courant à un centimètre de lui marcher dessus. Elle roula des yeux et colla son occamy contre sa poitrine. Elizabeth le serra plus fort dans ses bras et de petites larmes se frayèrent un passage. Elle avala sa salive pour faire engloutir ses larmes, elle voulait éviter qu'on ne lui pose encore d'autres questions, sinon elle allait vraiment pleurer.

Encore deux minutes.

11H35.

Les crépitements de la cheminée attirèrent toute son attention et elle se leva d'un bond. Elizabeth sauta sur son parrain qui venait. Ses larmes franchirent la barrière de ses yeux et, dans les bras de son parrain, elle fondit en larmes bruyamment. Son parrain enroula ses bras derrière ses jambes et la porta, Elizabeth entoura ses petits bras autour de son cou.

— Eh bien, Beth, que t'arrive-t-il ?

Dans de lourds sanglots, Elizabeth raconta ce qu'elle considérant comme ses malheurs, mais elle était capable d'entendre que personne ne pouvait les comprendre. Il ne s'agissait qu'un flot de paroles noyé dans ses larmes.

Remus tendait l'oreille, essayant de saisir ne serait-ce qu'un mot que tentait de lui transmettre sa filleule. C'était bien difficile. Enfin, Elizabeth cria le vrai fond du problème :

— HARRY A CASSE LE DERNIER ŒIL DE MON OCCAMY !

— Tu savais ? murmura James à Lily, alarmés par les pleurs de leur fille.

— Non…

— REGARDE IL N'A PLUS DE Z'YEUX ! hurla Elizabeth en tendant sa peluche. Il peut plus voir ! Il l'a arraché ! Harry est pas gentil ! Et il fait tout comme moi, moi j'aime pas ! Et papa et maman s'occupent toujours de lui ! Papa et maman m'aiment plus !

Lily plaqua sa main sur la bouche, surprise d'entendre de tels mots. Avaient-ils pu faire une différence ? La question devait-elle se poser ? C'était ainsi que leur fille le ressentait. Quant à James, il passa la main dans ses cheveux, le cœur serré que sa petite fille puisse penser cela.

Du secours arriva, Marlene et Dorcas passèrent la cheminée et se retrouvèrent dans le flottement des pleurs d'Elizabeth. La petite fille serra plus fort ses bras autour du cou de son parrain. Marlene observa ses amis et s'approcha de Remus pour caresser le dos de sa filleule tout en posant un délicat bisou sur le haut de son crâne. Peu importait ce qui lui arrivait, Elizabeth méritait cette attention.

— MARRAINE ! cria Harry en courant. Tante Marls ! Regarde ce que Parrain m'a donné !

Harry tendit une peluche hippogriffe vers les deux nouvelles venues, sans tenir compte de ce qui se déroulait autour de lui. Qui aurait pu lui en vouloir, sa peluche hippogriffe était très jolie.

— Qu'est-ce qu'il se passe ici ? demanda Sirius réalisant le malaise présent dans le salon.

— Pourquoi Beth pleure ? enchaîna le petit garçon.

— J'PLEURE PAS ! hurla Elizabeth en proie à la colère. VA-T-EN, ESPECE DE VERACRASSE !

Personne n'eut le cœur à la reprendre pour ce langage grossier.

— On va se promener avant de manger, dit Remus, tu es d'accord, Beth ?

La petite fille hocha la tête. Elle voulait juste fuir Harry. Harry qui lui avait cassé son jouet. Harry et sa peluche toute neuve avec tous ses yeux. Harry qui lui demandait pourquoi elle pleurait. Elizabeth n'avait pas envie de voir son petit-frère maintenant. Marlene les accompagna et ils sortirent dans le jardin où le soleil brillait.

— Vous surveillez Harry, s'il vous plaît ? demanda Lily. On revient.

James et Lily suivirent leurs deux amis et arrivèrent au moment où Remus tenta de poser Elizabeth au sol, mais elle resserra les jambes, refusant de se décrocher de son parrain.

— Et bien, petite citrouille ? s'enquit Marlene.

Elle caressa les cheveux de sa filleule en attendant une réponse. Elizabeth était émotive, c'était un fait. Cependant, il lui fallait beaucoup pour qu'elle se mette dans un tel état de peine. Sa filleule lui montra son Occamy à un œil et elle comprit le problème.

— Oh… chuchota-t-elle.

— L'œil est perdu ? demanda Remus.

Elizabeth secoua la tête pour signifier un non qui refusait de sortir de sa gorge. Elle fouilla dans la petite poche de sa salopette et en sortit un petit œil pour le donner à son parrain. Sa maman tendit la main pour le prendre.

— Non pas toi ! refusa Elizabeth.

Elle serra son poing. Ses ongles se plantèrent dans sa peau et elle colla sa main contre sa poitrine. Elizabeth en voulait beaucoup à sa maman et son papa, elle ne voulait pas qu'ils aggravent la santé de son Occamy à un œil. Elle sentit des doigts fins se faufiler dans sa paume de main. Elizabeth leva la tête et sa marraine lui sourit, elle relâcha sa prise et laissa sa marraine récupérer l'œil.

Reparo, prononça-t-elle en pointant la baguette vers la peluche, puis elle lui rendit. Et voilà ton Occamy est réparé.

— Merci, Marraine.

Elizabeth blottit son Occamy à un œil contre elle et accepta de descendre. Elle continuait de pleurer, même si son Occamy à un œil se portait mieux. A l'aide de sa peluche tant adorée, Elizabeth essuya ses larmes. Son père se pencha vers sa marraine et lui murmura quelques mots à l'oreille – même si elle l'avait voulu, Elizabeth n'aurait rien entendu.

— Pourquoi ne l'as-tu pas dit à papa et maman ? demanda sa marraine.

— Parce qu'ils auraient grondé Harry et Harry aurait été triste, sanglota-t-elle.

— Mais il t'a fait du mal, chercha à comprendre sa marraine.

— Oui, mais j'voulais pas qu'il se fasse gronder et qu'il ne me parle plus.

La tête baissée, Elizabeth caressa l'œil de son Occamy à un œil. Elle l'aurait gardé pour toujours avec elle, mais il était beaucoup plus beau ainsi. Ses yeux marron se baladèrent sur son parrain et sa marraine, puis timidement vers ses parents. Ils restaient silencieux, ils ne comprenaient pas. Personne ne comprenait.

— Tu ne parles plus à Harry, toi, remarqua son parrain.

— Oui, mais j'veux pas que ce soit lui ! Parce que j'aime Harry.

— Et tu as peur que Harry ne t'aime plus s'il se fait gronder, conclut sa marraine.

De nouveaux sanglots la secouèrent. Son parrain s'approcha pour lui faire un nouveau câlin.

Remus s'entendit avec Marlene, ils regardèrent James et Lily. Leur tour était venu. Ils avaient accompli leur rôle de parrain et marraine en réussissant à faire parler Elizabeth. En tant que parrain et marraine, ils n'étaient qu'un soutien. C'étaient à Lily et James de la réconforter et de rassurer leur fille sur l'amour qu'ils lui portaient.

— Petit cœur, la prochaine fois qu'Harry te blesse, viens nous voir, d'accord ? dit James en s'approchant de sa fille qui ne recula pas cette fois. Il sera peut-être fâché, mais il t'aimera toujours.

— Comme nous, nous t'aimerons toujours d'accord ? ajouta Lily. On ne veut pas que tu penses que ce n'est pas le cas, parce qu'on t'aime très très fort.

— Et si parfois on s'occupe plus d'Harry, c'est parce qu'il est plus petit et qu'il fait beaucoup de bêtises, mais on ne t'oublie pas.

— Harry veut toujours toute notre attention comme la tienne. Et s'il fait comme toi, c'est parce qu'il t'aime et que tu es son exemple.

— Mais j'veux pas qu'il fasse comme moi ! répliqua Elizabeth, pourquoi devrait-elle accepter ?

Remus et James se regardèrent, ni l'un ni l'autre n'avait de frère ou de sœur, ils ne pouvaient pas conseiller la petite fille. Lily, quant à elle, préférait ne pas évoquer ses relations avec sa sœur. Même si les tensions s'étaient apaisées, Petunia et elle n'étaient que rarement en contact. Elizabeth saurait très bien que son exemple était mauvais.

— Tu connais mon grand frère Finneas et mon petit frère Angus ? demanda Marlene de sa voix douce et Elizabeth hocha la tête en l'écoutant Eh bien… Quand j'étais petite, je voulais toujours tout faire comme Finneas et cela l'énervait ! Mais Angus voulait toujours tout faire comme moi. C'est embêtant, mais c'est comme cela.

— C'est trop nul ! Il m'collera tout le temps ! marmonna Elizabeth.

— Harry est encore petit, poursuivit Marlene. Quand il grandira, il apprendra à être lui. Regarde, Finneas est devenu journaliste et Angus dresseur de dragons. Aucun de nous fait la même chose. Et si Harry choisit de faire comme toi, tu dois être fière de toi car cela veut dire que tu fais les choses bien et qu'il t'admire. Maman et papa vont faire attention pour que tu sois plus tranquille, mais tu dois accepter d'être la grande sœur avec un petit frère qui voudra faire comme toi. Je sais que tu n'as pas demandé à être grande sœur, mais c'est ainsi.

Lily et James remercièrent d'un signe de tête leur amie. Ses mots étaient les plus justes.

Elizabeth approuva et essuya ses larmes de son Occamy à un œil. Son visage la brûlait, irrité.

— Tu voudrais venir chez Tante Do et moi quelques jours ? demanda sa marraine. Tu pourras venir au laboratoire avec moi et on ira jouer au Quidditch. Tante Do t'apprendra à jouer aux Echecs.

— Oui ! s'exclama Elizabeth, retrouvant peu à peu son sourire.

— Et cet été, quand je serai en vacances, on partira ensemble d'accord ? Avec Lyall, ajouta son parrain.

Le visage d'Elizabeth s'illumina. Elle n'avait pas vu Lyall – le papa de son parrain – depuis si longtemps !

— On va rentrer, dit son parrain. Tu restes un peu avec papa et maman ?

Elizabeth accepta. Sa marraine l'embrassa fort sur la joue et son parrain déposa un léger baiser sur son front. Puis, son père la prit dans ses bras pour la lover contre lui. Elizabeth se laissa faire, elle n'était plus fâchée. Sa maman lui caressa la joue et son papa dit :

— Regarde-moi, petit cœur.

Elizabeth observa les mêmes yeux qu'elle, des yeux marron dont brillaient les étoiles du ciel.

— Maman et moi t'aimerons TOUJOURS d'accord ? Toujours ! Même quand tu seras très grande et que tu ne voudras plus de ton papa. On t'aimera toujours.

— Je t'aime, petit cœur, murmura sa maman.

Après un gros câlin qui lui apporta énormément de bien, Elizabeth souhaita descendre. A peine posa-t-elle un pied au sol qu'Harry sortit de la main pour lui sauter au cou :

— Désolé, Beth !


Alors ce petit chapitre vous a-t-il plu ? :)

A bientôt,

Blue.