Depuis qu'elle avait injustement été accusée et enfermée dans le Gnouf, Cami ignorait plus de la moitié du Bloc.

Newt, Minho, Teresa, Theo, Rosie, Frypan, Zart, Clint, Jeff et Chuck étaient les seules personnes à qui elle daignait encore adresser la parole.

Elle n'accordait pas même un regard à Alby. Elle lui en voulait terriblement.

Et Gally. Cami ne préférait même plus en parler.

Il n'existait plus pour elle, tout bonnement.

Leur discussion face au coucher de soleil avait été la dernière. Ce qu'il lui avait craché à la figure la hantait encore aujourd'hui.

Je n'ai jamais rien voulu de plus avec toi, la bleue. Tout ce que je désirais, c'était te baiser, te détruire. Et c'est toujours le cas. Je ne peux pas t'aimer. Et je ne peux pas être aimé.

Cami riait intérieurement quand elle repensait à ces mots.

Elle riait nerveusement car elle avait osé croire, pendant quelque temps, qu'il pourrait y avoir quelque chose de plus, un ''nous''.

Mais Gally avait raison. Il ne désirait que la détruire, et au fil du temps Cami avait fini par agir comme lui.

Ils n'étaient guidés que par la haine, s'accordant parfois une pause malsaine où ils se donnaient leur corps avec passion, mais toujours sans aucune douceur ni affection.

Alors, ils s'étaient dit adieu sous un beau spectacle de la nature, que les Créateurs leur avaient offert.

Du moins, Gally était celui qui avait décidé de tout arrêter. Et c'était mieux ainsi.

Au début, cela avait été difficile pour Cami de réaliser que c'était la fin de cette aventure avec Gally, mais désormais elle l'acceptait. Elle n'avait plus choix, elle était fatiguée de lutter pour une relation qui finissait toujours par la détruire.

Avec ce dégoût que Cami ressentait envers la plupart des Blocards, l'ambiance était plutôt morose les derniers jours.

Heureusement, Theo était là pour redonner un peu de vie au regard éteint de Cami. Ainsi que ses autres amis, sans qui elle n'était rien.

- Tu peux me passer ta boisson Cam Cam ?

Cami, adossée contre le tronc d'arbre près du feu, releva les yeux vers Newt.

Elle arqua ses sourcils, ne comprenant pas pourquoi le sarcleur voulait lui prendre l'alcool.

Newt s'expliqua aussitôt.

- Tu n'y touches pas, alors laisse-moi la terminer !

- Tu bois un peu trop les derniers temps. Lui fit remarquer Thomas, assis à côté de lui

Newt lui fit alors son plus beau doigt d'honneur, ce qui fit rire le coureur.

Les épaules des deux jeunes hommes se touchaient, et l'on pouvait voir à travers le sourire de Thomas que cela ne le laissait pas indifférent.

Petit à petit, Thomas reprenait son rôle de coureur. Ce qui mettait Newt dans un état déplorable, chaque matin lors du départ du maton.

Il s'inquiétait terriblement pour Thomas.

Cami finit par céder et elle tendit son verre vers Newt.

Elle n'avait pas envie de boire les derniers temps, elle n'avait plus la tête à ça.

- C'est bizarre, Gally ne vient pas ce soir. Lâcha Frypan

Cami inspira et soupira lourdement, ses épaules s'élevant de haut en bas. Une certaine tension l'envahit, la faisant serrer sa mâchoire involontairement.

Elle n'avait pas du tout pensé à Gally aujourd'hui, elle n'avait même pas réalisé qu'il n'était pas là.

Et il fallait qu'on lui rappelle constamment son existence.

Cami dut se retenir de ne pas remballer Frypan. Après tout, il n'y pouvait rien.

Si seulement elle n'avait jamais fait ce foutu rêve. Elle aurait aimé qu'il ne traverse jamais son esprit.

Elle n'en serait pas là aujourd'hui.

Foutus Teresa et Minho, de lui en avoir parlé. Ils étaient eux aussi fautifs.

Alors qu'elle s'apprêtait à continuer de fulminer, Cami trouva le regard de Theo, assis un peu plus loin d'elle.

Il lui sourit dans la seconde. Ses yeux gris s'illuminant.

Cami en eut le souffle coupé, pendant un instant. La lueur des flammes dansait sur le visage de Theo, il était si beau.

C'était étrange, mais elle ressentait au fond d'elle l'envie profonde de se réfugier dans ses bras. Quand elle le voyait, Theo provoquait toujours un sentiment de sécurité en Cami.

Mais elle était bien trop timide pour se rapprocher de lui devant tout le monde.

Comme si l'au-delà avait entendu son souhait, les Blocards allèrent peu à peu se coucher. Et bientôt, Theo et Cami ne furent plus que deux.

Après un énième sourire échangé, le jeune homme se leva et vint s'assoir aux côtés de Cami.

- Nous voilà seuls. Souffla-t-il

Il se serra contre la medjack, leurs bras collés l'un contre l'autre. Cami aurait pu jurer sentir des frissons sur la peau de Theo.

Ils regardaient droit devant eux, perdus dans les flammes du feu de camp qui commençait à diminuer.

Cette proximité était en train de réveiller tous les sens qui somnolaient en Cami. Mais la gêne était trop forte pour qu'elle tente quoi que ce soit.

Ainsi, ils demeurèrent silencieux pendant quelques minutes, ne bougeant pas. Profitant simplement de la chaleur qui émanait de leurs bras, peau contre peau.

- Gally m'a menacé, il y a quelques semaines. Déclara Theo, de but en blanc

Cami manqua presque de s'étouffer avec sa propre salive, tant elle ne s'était pas attendue à entendre cela.

- Qu'est-ce que...

- J'expliquais à un autre blocard que j'étais venu te réconforter, après ta sortie du Gnouf. Il n'a pas supporté. Il m'a dit que si je te touchais plus que je ne le devrais, il me ferait regretter d'être en vie.

Les yeux de la blocarde étaient désormais aussi ronds qu'un ballon. Son cœur battait la chamade après avoir écouté ces derniers mots.

Tout ce que je désirais, c'était te baiser, te détruire. Et c'est toujours le cas. Je ne peux pas t'aimer.

Ah oui ?

Si Gally désirait la détruire, si elle n'était qu'un vulgaire objet pour lui... alors pourquoi menaçait-il Theo de le tuer s'il s'approchait trop d'elle ?

Elle n'en croyait pas ses oreilles.

Mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez le maton des bâtisseurs ?

Cami avait l'impression qu'elle ne pourrait définitivement jamais échapper à Gally.

- Mais... je croyais que Gally était ton ami ? Lui demanda-t-elle, incrédule

- C'est le cas, enfin... je crois. Il m'a reparlé, depuis. Et ça a l'air d'aller, tant que je ne lui parle pas de toi. Mais ce que je comprends pas, c'est pourquoi il a réagi ainsi. Tout le monde ici sait qu'il te déteste. Alors pourquoi être si énervé à l'idée que je m'approche de toi ? Je pensais qu'il blaguait.

Cami était la première à savoir que Gally la haïssait, il lui avait suffisamment fait comprendre.

Toutefois, cela lui faisait encore tout drôle quand quelqu'un d'autre l'affirmait.

- En effet, il me déteste et il n'a absolument aucune raison de te menacer comme ça. Je pense qu'il a simplement voulu t'embêter, il aime agir comme s'il était l'homme le plus puissant du Bloc. Ricana Cami, nerveusement

Theo se joignit à son rire, avant de scruter la jeune femme avec plus de sérieux.

- Il s'est passé quelque chose entre vous ?

Cami eut un air outré.

- Bien sûr que non, je te l'ai déjà dit. Je ne peux pas me le voir en peinture, alors tenter quoi que ce soit avec lui... Hors de question.

Parfois, la jeune femme s'étonnait elle-même. Elle était capable des plus grands mensonges, depuis son aventure avec le bâtisseur.

À part ses amis les plus proches, personne ne savait ce qu'il s'était passé entre eux deux, et certains de ses amis pensaient même qu'il n'y avait eu que des baisers échangés, rien de plus.

Le reste du Bloc ne les voyait que comme des ennemis, et ce malgré la fois où Gally avait avoué devant tout le monde qu'il n'arrivait pas à s'éloigner de Cami.

Et c'était tant mieux, pour Cami.

Theo parut aussitôt rassuré.

- Ça m'embêterait qu'il y ait eu une aventure entre vous, je veux dire... ça me ferait chier que tu ressentes quelque chose pour un gars aussi nul avec les filles. Tu mérites bien mieux.

Cami lui sourit, se perdant dans la contemplation du visage de Theo. Précisément sur ses quelques taches de rousseur qui séjournaient sur la peau bronzée de ses pommettes.

- Ne t'inquiète pas, ça ne risque pas.

- M'enfin, je lui ai dit qu'il n'y avait rien entre nous. Que c'était purement amical. Il s'est un peu calmé, depuis ça.

Purement amical ?

Cami et Theo savaient pertinemment que ce qui se déroulait entre eux n'avait absolument rien d'amical.

Enfin, Cami espérait que Theo était dans la même optique qu'elle. Elle ne comptait définitivement pas être amie avec le nouveau.

Et le fait que Gally interdisait au jeune homme quelconque relation avec Cami, cela la poussait d'autant plus à craquer.

Theo avait raison. Elle méritait bien mieux.

Et si ce ''bien mieux'' était le blocard qui avait posé les yeux sur elle, alors qu'il était encore coincé dans la Boîte ? Qui avait passé la plupart de son temps à la consoler les derniers jours ?

Ce garçon qui, naturellement, lui donnait le respect et la tendresse qu'elle avait longtemps demandés à Gally. Elle avait supplié ce monstre pour le strict minimum, en vain.

Theo, quant à lui, lui offrait le monde alors qu'elle ne lui rendait même pas la moitié.

Ce qui attirait Cami, ce n'était pas que physique cette fois. C'était différent avec lui.

- Ne faisons pas attention à lui. Il n'a pas à te donner des ordres.

Theo eut un sourire en coin et il lança un petit regard espiègle vers Cami.

Elle se demandait s'il avait compris ce qu'elle insinuait.

Visiblement non, puisqu'il détourna la tête et s'éloigna d'elle, avant de se mettre debout en soupirant lourdement.

- Je crois qu'il est l'heure, je commence à fatiguer. Et tu devrais en faire autant, tes yeux se ferment à moitié. La taquina-t-il

Cami se leva à son tour, essayant de cacher sa déception.

Il ne se passerait rien ce soir. Ni la medjack, ni Theo, n'avaient le cran de faire le premier pas.

- Il faut qu'on soit en forme demain. Approuva Cami

- Pour de nouvelles aventures dans le Bloc. Continua Theo

La jeune femme ricana.

Elle avait hâte de voir quelles aventures les attendaient.

Chaque jour ici avait son lot de surprises. Qu'elles soient positives... ou négatives.

Cami ne se souvenait plus de la dernière fois où elle s'était réveillée... heureuse.

Cela ne lui était jamais arrivé dans le Bloc, à vrai dire. Elle avait connu des jours avec, grâce à ses amis, mais bien trop de jours sans.

Et ce matin, une joie agréable la submergeait.

Parce qu'elle allait revoir Theo et passer du temps avec lui. Elle aurait aimé que ce moment avec lui, hier, ne s'arrête jamais.

- Eh fais doucement Mimi, tu vas t'étouffer ! La prévint Teresa, un sourcil arqué

En effet, Cami avait si hâte de retrouver le jeune homme qu'elle mangeait son petit-déjeuner le plus vite possible.

Frypan ricana en secouant la tête.

- Tu as beaucoup de travail aujourd'hui, pour être si pressée ?

Cami marmonna un oui, toujours en train de mastiquer un bout de pain beurré.

Il était hors de question qu'elle dise quoi que ce soit à propos de Theo. Elle avait commis l'erreur de parler du rêve avec Gally à Teresa, quelques mois plus tôt, et voilà où elle en était aujourd'hui.

Cami ne risquerait pas de gâcher ce qu'il y avait entre Theo et elle. Aucun de ses amis ne serait tenu au courant, pour l'instant.

À peine sortie de la cuisine, elle aperçut Alby sur le perron de la Ferme. Elle remarqua également le blocard qui lui faisait face. On ne pouvait que le voir après tout, il faisait deux têtes de plus que le chef.

Toutefois, Cami ne fit pas attention à lui. Ce qu'Alby racontait l'interpella aussitôt.

- Ça y est, c'est son premier jour. Il avait l'air serein. Déclara le chef

- Il a les épaules pour ça. Bien plus que l'autre tocard de Thomas.

- Gally, quand arrêteras-tu de...

- De qui parlez-vous ? Intervint soudain Cami, se rapprochant d'eux

Les blocards se retournèrent vers elle, l'épiant.

Cela faisait des semaines que Cami ne s'était pas approchée aussi près de Gally, et cette proximité ne provoquait rien en elle. Elle parvenait à l'ignorer sans aucune difficulté.

Elle ne ressentait plus rien. Elle n'avait que Theo en tête, et cela lui faisait tant de bien.

- Tiens, une revenante. Plaisanta Alby

Le chef avait essayé de s'excuser auprès de Cami, pour l'avoir injustement enfermée dans le Gnouf. Mais elle avait refusé catégoriquement, le laissant en plan au milieu du Bloc.

Et Alby restait Alby. Il n'était pas du genre à supplier le pardon aux autres.

Alors, il tentait d'adoucir les choses d'une autre manière.

Le temps de cette conversation, Cami mit sa rancune de côté.

- De qui parlez-vous ? Répéta-t-elle, sans une seule once de sourire sur le visage après la blague d'Alby

- Theo. Il est officiellement coureur et il vient de partir ce matin. Annonça Alby

Pardon ?

Il ne lui en avait même pas parlé hier soir, elle ne comprenait pas.

Theo lui avait déjà confié qu'il désirait devenir coureur, et elle l'avait encouragé.

Mais elle ne pensait pas que cela deviendrait officiel. Et surtout, elle n'était pas encore attachée à lui quand il lui avait dit cela.

- Non... Souffla-t-elle, peut-être plus fort qu'elle ne l'aurait voulu

L'idée qu'il puisse arriver à Theo ce qui était arrivé à Thomas lui tordit le ventre.

Elle allait passer ses journées à l'attendre et à angoisser. Sa gaîté inhabituelle retomba à néant.

À côté d'elle, Gally eut un rire agacé. Il leva les yeux au ciel, remarquant bien que le fait de savoir Theo dans le labyrinthe inquiétait Cami.

Mais une fois de plus, Cami n'y fit pas attention. Elle partit sans rien dire, sans se retourner.

Avait-il été suffisamment entraîné pour ce lieu hostile ?

Et Alby, était-il stupide ? Il avait pour ordre de protéger les filles, sûrement parce qu'elles étaient les dernières à être arrivées. Puis Theo était arrivé. Il n'avait pas été envoyé à ce moment-là par hasard.

Les Créateurs, allaient-ils accepter qu'il devienne un coureur ?

Cami entendit encore les deux blocards au loin.

- Tu penses que je me suis trompé, en acceptant ?

- Non. J'ai confiance en Theo, c'est un bon type. Il est venu m'aider quelques fois les derniers jours. Je l'aurais même bien vu en tant que bâtisseur.

Pff, imbécile.

Quelques semaines plus tôt, il menaçait Theo de lui faire du mal s'il s'approchait de Cami, et aujourd'hui il le complimentait tel un ami.

Une amitié avec tout ce qu'il y a de plus sain.

Cami devait désormais se résoudre à se réfugier dans son travail à l'infirmerie. Afin d'oublier ses tracas pour Theo, et son agacement envers Gally.

Peu avant la fin de son ennuyante journée, Cami eut une visite inattendue à l'infirmerie.

Rosie. Qui n'était absolument pas malade ou blessée. Elle semblait juste... perturbée.

- Tout va bien ? S'enquit Cami alors qu'elle déposait les pots de camomille séchée sur l'étagère

- J'aurais bien besoin de quelques plantes pour tout oublier. Couina la blonde

La medjack fronça les sourcils, perdue face à cette réaction.

- Que se passe-t-il Rosie ?

Cami s'approcha d'elle, afin de la mettre en confiance.

Rosie lui prit alors la main, la menant vers une pièce au fond de l'infirmerie. Là où personne ne pourrait les entendre.

- J'ai fait un rêve. Et ce n'était pas normal.

Le cœur de Cami fit un bond.

Faire des rêves dans le Bloc, cela ne signifiait rien de bon. Elle parlait en connaissance de cause.

La jeune femme déglutit puis elle regarda Rosie droit dans les yeux. Elle essayait de ne pas laisser transparaître ses émotions.

- Raconte-moi.

Rosie s'assura une dernière fois qu'elles étaient bien seules, et elle cracha enfin le morceau.

- J'ai rêvé de Gally et toi. Et ça ne se passait pas dans le Bloc. Non... je me suis vue dans le couloir d'un immeuble, d'un hôtel si je me souviens bien. Je comptais probablement rentrer dans ma chambre, quand vous êtes sortis de la vôtre. Gally te tenait la main, vous aviez l'air inquiets... mais très proches l'un de l'autre. Et il te disait quelque chose du style « j'ai trouvé un plan. On va s'enfuir, rien que nous deux. On recommencera tout. ». C'était vraiment bizarre, mais ça paraissait si réel à la fois. Et je ne sais pas ce qu'il m'a pris mais j'en ai parlé à Teresa, puisqu'elle est aussi au courant pour Gally et toi. Tu dormais encore, toi, à ce moment-là. C'est pour ça que je lui en ai parlé. Toutefois, je n'avais pas vu que Gally prenait son petit-déjeuner à côté de nous. Il a tout entendu, et tandis que je sortais de la cuisine, il m'a rattrapé. Il m'a demandé de lui raconter ce rêve à nouveau. Et là... il m'a avoué qu'il avait lui aussi fait un rêve dans un hôtel. Dans une chambre d'hôtel avec toi. Il était tout chamboulé et il m'a laissé en plan dans la seconde. C'est une sacrée coïncidence non ?

Mais...

Cami s'était parfois demandé si les rêves qu'elle avait faits n'étaient pas en réalité des souvenirs. Puis elle avait vite retrouvé ses esprits. Ce n'était pas possible, après tout. Les Créateurs avaient tout effacé.

Et voilà que Rosie venait de lui raconter un rêve où Gally et elle séjournaient dans un hôtel. En plus de cela, elle lui apprenait que Gally avait fait un rêve similaire.

Tous ces rêves avec Gally, qui parfois étaient la continuité d'un précédent.

Ce rêve avec Rosie qui lui faisait l'amour sous les ordres du bâtisseur. Elle n'en avait jamais parlé à la concernée, d'ailleurs.

Tout cela, juste avant que la blonde n'arrive au Bloc, comme par hasard.

Ce n'était pas des rêves, mais des souvenirs. Rosie venait de le confirmer et cela ne pouvait pas être une simple coïncidence comme elle le prétendait.

Et s'ils étaient bel et bien des souvenirs, cela voulait dire que Gally et Cami avaient été... en couple. Avant le labyrinthe.

Cami ne réussit plus à contenir ses émotions.

Elle secoua frénétiquement sa tête de gauche à droite, plusieurs fois, comme si elle était devenue folle. Un sourire à la fois nerveux et affolé se dessina sur ses lèvres.

- Non... non. Non.

Elle refusait d'y croire.

- Non, Rosie. Non... non.

- Cami ?

La panique de Cami inquiéta la blonde et elle tenta de la prendre dans ses bras pour la calmer, mais la medjack ne se laissa pas faire. Elle devenait incontrôlable.

- C'est pas possible. Non, non.

Instinctivement, Cami s'empara d'un petit sachet qui contenait un mélange de plantes qu'elle avait préparé, sur l'étagère.

C'était elle qui allait en avoir besoin. Pas Rosie.

Sans un mot de plus, Cami sortit en trombe de l'infirmerie et elle partit se réfugier dans une chambre après avoir demandé une tasse d'eau chaude à Frypan.

Il fallait que cette conversation s'efface de son esprit, et vite.

Après une petite heure de sieste, Cami avait retrouvé son bon sens. Elle se sentait ridicule d'avoir réagi ainsi.

Il n'y avait aucune raison de croire que ces rêves étaient des souvenirs. À force de vivre ensemble dans cet endroit, enfermés et seuls au monde, il était tout à fait possible de faire des rêves similaires. Cela n'avait rien d'étonnant.

Dans tous les cas, il y avait des choses bien plus importantes que des rêves à la noix.

Cami quitta la Ferme et se dirigea vers le feu de camp, le cœur plus léger.

Elle allait enfin voir Theo après l'avoir tant attendu depuis sa déception de ce matin.

Elle sentait le bas de son ventre se contracter tant elle avait hâte d'être auprès de lui. Elle avait l'impression d'être une adolescente.

- Cami ! L'appela Newt depuis le tronc d'arbre

Cami se dépêcha, se frayant un chemin parmi tous les autres blocards. Tous ses amis étaient déjà là, à leurs places habituelles.

Theo ne manquait pas à l'appel. Lorsqu'il releva la tête vers Cami, le corps de celle-ci trembla légèrement.

Comment pouvait-il lui faire tant d'effet ? Ce n'était pas que physique. Cami s'imaginait déjà sa voix douce qui s'adresserait à elle dans quelques secondes, les conversations agréables qu'ils allaient avoir.

Tout était si simple avec lui.

- On t'a gardé un verre. Sourit Teresa

- Que c'est gentil de votre part. Ricana Cami

Bien sûr, elle s'installa à côté de Theo. Son cœur tambourinant dans sa poitrine.

- Salut. Lui chuchota-t-il près de son oreille

Elle ne le voyait pas, mais elle sentit le blocard sourire.

- Salut, Theo. Comment s'est passée ta journée dans le labyrinthe ?

Cami daigna alors planter son regard dans le sien, toujours aussi intimidant avec cette couleur gris acier. Elle chavira un instant.

Il lui rapporta chaque détail. À quel point il s'était senti utile à l'idée de faire avancer les choses avec les autres coureurs, du mieux qu'ils le pouvaient. Comment il avait été également dépité, quand Thomas et Minho lui avaient dit que leur piste de la semaine dernière s'avérait être fausse.

- Et... tout s'est bien passé, niveau sécurité ? S'enquit Cami, jouant avec son gobelet déjà vide

Comme s'il percevait l'angoisse en Cami, Theo combla le petit espace entre eux et il se colla contre elle. Leurs doigts se frôlèrent quelques secondes, et cela suffit à nouer le bas-ventre de la jeune femme.

- On fait d'autant plus attention, depuis le coma de Thomas. Ne t'en fais pas. Je reviendrai toujours. Pour les autres, et surtout pour toi. Répondit-il, d'une voix à la fois grave et chaleureuse

La bouche de Cami s'entrouvrit, ne laissant échapper qu'un souffle surpris.

Les yeux de Theo pétillaient de malice, avec une lueur de sincérité pure. Cami n'arrivait pas à s'arrêter de les contempler, et avec les derniers mots qu'il venait de prononcer, elle ne sut quoi répondre.

Parce que c'était tout ce qu'elle avait besoin d'entendre. Pour s'assurer que ce qu'elle comptait faire serait réciproque.

- Tu veux un autre verre ? Lui demanda-t-il

Cami lui sourit timidement. Theo savait qu'elle ignorait quoi répondre, pour l'instant, ainsi il la sortait de l'embarras sans même la questionner. Elle n'avait pas besoin de parler, il comprenait tout.

- Je veux bien, merci.

Le nouveau coureur s'empara de son verre avec un clin d'œil et il s'éclipsa quelques minutes.

Et quand il revint, ils trinquèrent avec un énième sourire sur leurs visages et la discussion coula de source. Ils se ressemblaient tant sur plusieurs choses qu'ils n'arrivaient pas à s'arrêter de parler.

Plus rien n'existait autour d'eux. Ce qui faisait bien rire leurs amis, qui les observaient discrètement.

- Il y a de l'amour dans l'air. Gloussa Rosie, la tête reposée sur l'épaule de Newt

- Je préfère ça que du sexe dans l'air avec Gally. Lui murmura Newt

Les gloussements de Rosie redoublèrent, avant qu'elle ne lui fasse signe de se taire.

Au bout d'une heure, Cami réalisa à quel point Theo et elle étaient de plus en plus proches. Ils n'étaient plus assis l'un à côté de l'autre, mais face à face, et le jeune homme prenait parfois les mains de la medjack dans les siennes.

Les papillons dans le ventre de Cami ne s'étaient toujours pas envolés.

Avec un tel rapprochement, elle finit par repenser aux menaces de Gally. Elle avait complétement oublié qu'il était là.

Tandis que Theo faisait une blague à Newt juste derrière eux, Cami en profita pour jeter un coup d'œil vers les bâtisseurs.

Et quelle ne fut pas sa surprise de voir que Gally riait, de bon cœur. Il s'amusait avec ses collègues, avec un sourire comme elle en avait peu vu sur son visage.

Il ne s'intéressait aucunement à Cami et Theo.

Bien.

Peut-être que la hache de guerre allait définitivement s'enterrer, qu'il passait enfin à autre chose lui aussi, et que les deux ennemis pourraient un jour être cordiaux l'un envers l'autre.

Voilà pourquoi Gally avait été si gentil envers Theo avec Alby ce matin. Il n'en avait plus rien à faire de Cami.

La jeune femme se sentit plus légère. Cela enlevait un énorme poids en elle.

Après quelques autres taquineries de la part de Theo, Cami atteignit sa limite. Ils n'arrêtaient pas de se chercher et cela la frustrait de ne pas pouvoir aller plus loin, avec ce monde autour.

Elle avait besoin de discuter d'un sujet sérieux, et plus si affinités.

- Ça te dirait que l'on aille dans une chambre ?

Theo avala le reste d'alcool qu'il était en train de boire de travers, toussotant légèrement. Il ne s'était pas attendu à ça.

- Ouais... ouais bien sûr ! Balbutia-t-il, non sans enthousiasme

Cami se mordit l'intérieur de la joue, réprimant un sourire. Elle se réjouissait déjà.

Ils se levèrent, saluèrent leurs amis qui ne manquèrent pas de leur souhaiter une bonne nuit, puis ils partirent vers la Ferme.

En chemin, Theo saisit la main de Cami. Avec l'alcool qui embuait son esprit, il avait bien plus confiance en lui.

- Tu ne veux pas un verre d'eau avant que l'on monte ? S'assura-t-il

- Non ça va, merci.

D'un pas pressé, ils atteignirent le perron. L'excitation en Cami montait de plus en plus.

Une excitation qui, malheureusement, s'évanouit vite.

Ouvrant la porte, ils tombèrent sur la dernière personne qu'ils auraient aimé voir en ce moment même.

Gally.

Bien évidemment.

Cami avait presque oublié la taille immense du maton. Elle devait basculer sa tête en arrière pour pouvoir croiser son regard.

Il venait probablement de se passer un coup d'eau sur le visage. Ses cheveux étaient en bataille, des mèches tombaient sur son front mouillé.

Ses yeux bleus étaient gorgés de sang. Il avait bu, trop bu, mais Cami pouvait voir qu'il était encore lucide.

Un rictus mauvais apparut sur le visage de Gally quand il tourna la tête vers Theo, mais il ne dit rien.

Gally les contourna et il descendit les quelques escaliers du perron, les ignorant.

Tiens tiens.

C'était étonnant de sa part, mais ce n'était pas pour déplaire à Cami.

Si Gally comptait enfin les laisser tranquilles, alors tout s'arrangerait enfin.

Cependant, la medjack eut la soudaine impression que tout était trop beau pour être vrai.

Et lorsque Theo et Cami entendirent Gally se stopper dans son élan, ils se retournèrent vers lui, la gorge nouée.

Le bâtisseur était immobile. Il était toujours de dos à eux, mais il tourna la tête sur le côté d'une façon à peine perceptible.

- Dis-moi Theo, est-ce que tu as envie de mourir ce soir ? Lâcha-t-il de but en blanc, d'un ton bien trop sérieux au goût de Cami

La jeune femme se figea, et Theo se racla la gorge.

- Gally sérieux, je comptais juste raccompagner cette demoiselle et la laisser s'endormir seule, sous la lueur de la lune.

Le coureur tenta d'user de son humour, en vain.

Gally leur fit face à nouveau. La tête haute, les bras ballants de chaque côté de son corps, il méprisait Theo comme s'il n'était qu'un moins-que-rien.

Le Gally de ce matin, qui ne faisait que des louanges pour Theo, était fort loin désormais.

- On dirait bien que tu aimes jouer au sourd quand je m'adresse à toi. As-tu oublié ce que je t'ai dit, il y a quelques temps ?

Cami ne comprenait plus, Gally et elle s'étaient pourtant mis d'accord. Ils avaient tous les deux déclaré que c'était fini, ce qu'il y avait eu entre eux. Et ce, il y a presque un mois de cela.

Pourquoi agissait-il ainsi ?

- Non, je n'ai pas oublié. C'est pour ça que...

Cami toisa Theo d'un air effaré. Il n'allait quand même pas obéir à Gally ?

- Oh et puis vous savez quoi ? Amusez-vous, j'en ai ma claque ! Soupira-t-elle

Sur ces derniers mots, elle abandonna les deux garçons et rentra dans la Ferme. Elle n'avait pas le temps pour ces bêtises.

- Fuis autant que tu veux, la bleue. Tu sais très bien vers qui tu finiras par revenir. Lui assena Gally, plus confiant que jamais

Et cela eut le don d'énerver d'autant plus Cami.

Une fois arrivée dans une des chambres, la medjack claque la porte derrière elle.

- Mais quel con ! Ragea-t-elle

Il avait tout gâché, encore et encore. Cela faisait un mois qu'il ne s'était rien passé entre eux et il parvenait tout de même à lui pourrir la vie.

La hache de guerre ne s'enterrerait jamais. Ils se détesteraient à vie, c'était certain dorénavant.

- Allez tous vous faire voir. Grommela-t-elle

Fatiguée, elle se déshabilla en balançant ses vêtements dans la pièce, d'un geste enragé.

Elle s'assit quelques minutes sur le bord du lit, reprenant ses esprits. Elle ne devait pas se laisser abattre et abandonner ce qu'elle envisageait avec Theo.

Certainement pas pour cet idiot, en plus.

Toc toc.

Cami sursauta, avant de lâcher un petit oui. Permettant à la personne d'entrer.

La jeune femme fut soulagée de découvrir Theo.

- Cami, ne m'en veux pas. Je voulais juste apaiser les choses. Gally était trop bourré, il a rejoint les autres au feu de camp sans problème. Il s'en fiche au final.

Gally avait donc laissé Theo rejoindre Cami.

En voilà une bonne nouvelle.

- Allume les bougies sur ta gauche. Il y a des allumettes. Lui ordonna-t-elle, changeant de sujet

Theo mit un petit temps avant de réagir, ne captant pas sur le coup.

Puis, après avoir exécuté la demande de la jeune femme, il comprit.

Le spectacle qui s'offrait à lui le laissa bouche-bée.

Toujours assise au bord du lit, Cami ne portait sur elle qu'un soutien-gorge et une culotte. Ses longues jambes croisées, sa poitrine s'élevant de haut en bas sous sa respiration.

Theo dut détourner le regard quelques secondes pour se calmer, puis il retrouva les yeux de Cami. Il brûlait de désir, c'était évident.

- Cami tu es... tu es...

- Viens là. Dit-elle d'une voix mielleuse, tapotant le matelas

Le coureur ne se fit pas prier. À peine fut-il assis que Cami posa sa main sur sa joue, le forçant à la regarder droit dans les yeux.

- Je ne veux pas que du... sexe, avec toi. Je veux être avec toi Theo, je te veux dans ton entièreté, pour ce qu'il y a au fond de toi. Quand je suis avec toi, mon monde si terne reprend des couleurs et c'est ça qui me rend dingue. Cette façon que tu as de rendre ma vie meilleure sans même le vouloir. C'est inné chez toi.

Cami remercia son état alcoolisé qui lui permettait de se confier avec autant de facilité.

C'était au tour de Theo de ne pas savoir quoi répondre. Il n'en revenait pas. Il avait attendu qu'elle lui avoue tout cela pendant des jours.

- J'en ai rêvé que tu me dises ça, Cami. Tu n'imagines même pas.

Cami eut un petit rire, heureuse. C'était si bon de connaître une relation saine, autre qu'amicale. Elle n'aurait jamais pensé avoir cette chance.

Lentement, sa main, encore posée sur la joue de Theo, descendit vers son torse, puis sa cuisse. Qu'elle caressait, de plus en plus près de son entrejambe.

Theo grogna sous le plaisir. Cami avait terriblement envie de lui, et il ne la tortura pas en la faisant patienter. Il plongea à son tour sa main vers son entrejambe, touchant directement ses lèvres déjà mouillées, à travers le tissu.

- Cami...

Ils désiraient tous deux se donner l'un à l'autre, officialisant ainsi cette relation naissante. Le début de ces sentiments cachés en eux.

Quand Theo enfouit sa tête dans le cou de Cami et qu'il commença à y déposer des baisers, la jeune femme poussa un gémissement incontrôlable. Elle n'avait pas l'habitude qu'on lui fasse cela. Elle ne connaissait pas la douceur de lèvres posées contre sa peau.

C'était... indescriptible.

- Oh Theo...

Doucement, elle ferma les yeux afin de profiter de ces nombreux baisers sur son cou, ses clavicules, ses épaules. De cette main qui était à présent sous sa culotte et dont les doigts faisaient des cercles lents sur son clitoris.

Elle en frissonnait. De la tête aux pieds.

Lorsque Theo accéléra la cadence avec ses doigts, Cami rouvrit les yeux.

Et par malheur, son regard tomba sur la table, de l'autre côté de la pièce.

Là où Gally lui avait fait sauvagement l'amour pour la première fois. Lui procurant un plaisir comme elle n'en avait jamais connu. La soumettant à lui avec une telle confiance que depuis ce jour, elle n'avait plus réussi à se passer de lui.

Des images de ses mains qui tenaient férocement la table et de son sexe qui la pilonnait avec une telle justesse, comme s'il avait fait ça toute sa vie, lui revinrent en tête.

- Non !

Brusquement, elle retira la main de Theo et se recula.

- Cami ? Est-ce que tout va bien ?

C'était mal. Terriblement mal, de s'imaginer un autre à la place de Theo. De s'imaginer Gally, d'autant plus.

Cami refusait de faire l'amour avec Theo si elle avait encore de tels souvenirs en tête.

Elle essaya de reprendre sa respiration, avant de lui répondre.

- Bien sûr Theo, tout va bien. C'était... incroyable. C'est juste que... je ne me sens pas prête. C'est trop tôt.

Et c'était vrai, Cami ne mentait pas.

C'était sérieux, avec Theo. Ce n'était pas que du sexe, elle était en couple avec lui. Elle voulait faire les choses bien.

Et pour cela, il fallait que son cerveau efface son passé avec Gally. C'était à cause de l'alcool que ces moments refaisaient surface. Sinon, cela faisait des semaines qu'elle n'y avait plus pensé.

Sobre, cela n'arriverait pas. Elle se concentrerait uniquement sur Theo.

Alors, malgré la frustration énorme qui s'installait en elle, elle décida de ne pas aller plus loin ce soir.

Ce n'était que partie remise. Cami souhaitait que leur première fois soit magique.

- Tu as raison, tu aurais même dû m'arrêter avant. Moi aussi je veux que tout soit parfait.

Cami le scruta, ébahie. C'était fou. Soit il lisait dans ses pensées, soit ils étaient tellement faits l'un pour l'autre, que leurs esprits s'alignaient.

- Par contre, j'espère que ce n'est pas trop tôt pour ça.

La medjack n'eut pas le temps de lui demander ce qu'il insinuait.

Theo venait de déposer ses lèvres sur les siennes. Un baiser hésitant, mais doux, enivrant. Il agrippa les hanches de la jeune femme, l'embrassant d'autant plus. C'était presque aussi excitant que quand il avait caressé le sexe de Cami.

Cami se remit rapidement de ses émotions et elle l'embrassa en retour, timidement elle aussi. Et le fait que ce baiser était sincère, innocent, le rendait d'autant plus beau.

Puis Theo y mit fin et ils se firent un dernier câlin.

C'était la première fois que Cami embrassait quelqu'un, et même si ce n'était pas aussi passionné qu'elle se l'était imaginé autrefois, c'était une sensation divine.

Elle aurait aimé recommencer, mais cela empirerait les choses, puisqu'ils ne feraient rien de plus ce soir.

Maladroitement, elle se leva du lit et s'habilla en vitesse après avoir récupéré ses vêtements éparpillés dans la pièce.

Theo la rejoignit et il l'embrassa une dernière fois, sur le coin de ses lèvres, logeant ses mains dans le creux de ses reins, sous son t-shirt. La peau de Cami était telle de la soie, il en était fou.

- Bonne nuit. Lui souhaita-t-il en frôlant son lobe

- Bonne nuit, Theo.

Cami quitta alors la chambre, laissant son... copain derrière elle. Cela lui faisait si bizarre de se dire ça.

Son copain.

Cami descendit les escaliers avec un sourire scotché aux lèvres. Elle n'arrivait pas encore à réaliser. Elle avait embrassé quelqu'un pour la première fois, et elle était en couple.

Oui, elle méritait tout ça. Elle méritait d'être embrassée, aimée, contrairement à ce que l'on lui avait fait croire. Elle était sur un petit nuage.

Un nuage qui disparut bien vite une fois qu'elle fut dehors.

La réalité la frappa de plein fouet.

Elle n'avait pas pu coucher avec Theo, à cause de Gally.

Tout lui était revenu en tête, sans qu'elle ne puisse rien faire. Comme s'il continuait de la contrôler, l'empêchant de vivre.

Alors qu'elle se dirigeait vers les hamacs, Cami donna un coup de pied dans un caillou, se retenant de crier. Elle était frustrée et en colère.

Elle espérait sincèrement que tout ça était juste la faute de la quantité d'alcool qu'elle avait bu. Que lorsqu'elle retrouverait sa lucidité, elle pourrait profiter pleinement de Theo.

Bien sûr, pour rejoindre le camp, elle dut passer près du feu. Gally était encore là.

Et le visage du bâtisseur demeura impassible quand il observa Cami. Il n'y avait aucune haine, bizarrement.

En fait, Cami réalisa très vite pourquoi il n'était pas énervé.

Il savait. Il savait qu'il ne s'était rien passé entre Theo et elle, du moins, pas ce qu'il pensait.

Il savait qu'ils n'avaient pas couché ensemble. Les cheveux de Cami n'étaient pas en bataille, ses jambes ne tremblaient pas, elle ne transpirait pas. Elle n'était pas dans le même état que toutes ces fois où Gally l'avait baisée, où il l'avait fait jouir jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus.

Le bâtisseur savait, et on pouvait voir une grande satisfaction dans son regard.

- Connard. Pesta Cami, pour elle-même

Cami décida de dormir dans le hamac le plus isolé du camp, afin de se calmer.

Une fois allongée, elle admira un instant le ciel faussement étoilé. Inspirant et expirant longuement.

Puis, un sourire diabolique étira ses lèvres.

Elle n'avait peut-être pas couché avec Theo, pas encore, mais elle était en couple avec lui, à présent.

Et ça, Gally ne l'accepterait jamais, si Cami se fiait aux menaces qu'il avait faites à Theo.

Il en deviendrait fou, lorsqu'il l'apprendrait.

Et il n'y aurait rien de plus jouissif pour Cami.

Tu as gagné quelques batailles, Gally. Maintenant, prépare-toi à me voir gagner la guerre.


Tadam ! Me revoilà, pour vous torturer l'esprit à nouveau ;) j'abandonnerai jamais cette histoire, pas d'inquiétude !

Alors, qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? Le couple Cami/Theo ? Les réactions de Gally ? Et Rosie qui fait un rêve à son tour, c'est quoi ce bordel ?

Laissez-moi vos meilleurs commentaires ❤️

Vous pensez avoir tout vu ?

Un conseil, préparez-vous pour les chapitres 18, 19 et 20. Vous allez hurler. Vous m'insulterez dans les commentaires tant cette histoire va vous foutre en PLS.

Et même pour tous les chapitres suivants en fait, mais ces trois-là particulièrement, mmh...

Je vous aurai prévenu.e.s hein !

Allez, en attendant, gros love sur vous et merci à pipou96 et Nell pour vos commentaires ❤️