Chapitre XXXXIV : Lendemain Difficile

Bonjour tout le monde! Nouveau chapitre dès ce soir comme j'ai encore craqué… En même temps vous me faites tous des supers retours à chaque fois donc ça me donne envie de vous publier la suite rapidement! Merci!!! Et bonne lecture.

PS : J'ai envie de vous publier deux chapitres d'un coup... À voir si vous arrivez à me convaincre ;)

Seve04 : Il vaut mieux que se soit son appartement qui paye sa rupture avec Gaia que son corps ;) J'espère comme toi qu'elles ne se retrouveront pas que pour une journée mais tu devines bien que je ne peux rien dire de plus pour ne pas te donner toute la suite de l'histoire! Je vois en tout cas que l'apparition de Becca vous inquiète! Vous verrez bien ce dont je compte en faire ;) Tu sembles partir sur une amitié du coup entre Clarke et Lexa? Pourquoi pas…

Guest : Je suis contente que tu aies apprécié la légende, comme beaucoup d'ailleurs! :) Tout de suite tu vois le mal de partout, je ne suis pas obligée de faire de tous les nouveaux personnages des menaces ahah! ;) Du coup que va faire Gaia? Tu sembles inquiète de mes idées, t'ai-je déjà donner des raisons de l'être? ;) PS : Promis j'essayerai d'être plus assidue pendant mes cours… ou pas ;)

Spooky358 : Bienvenu dans l'aventure dans ce cas! :) Tu sembles être la première personne à souhaiter qu'elles ne se remettent pas ensemble, étrange ah ah! Mais oui vivre séparément ne semble pas leur réussir ;)

Edas44 : Merci beaucoup! Oui c'est un grand pas en avant pour elle, en espérant qu'elles n'en fassent pas en arrière ;)

Vaness : Pas de soucis pour ta non réponde au précédent chapitre! J'espère que ton boulot se passe bien en tout cas :) Pour ce qui est de l'histoire tu sembles persuadée qu'il se passera quelque chose, mais s'il ne se passe rien tu vas vouloir me tuer? ;) Tu comprends bien que pour ta théorie je ne peux rien dire comme à chaque fois qu'on m'en propose une. Je te rappelle juste que dans mon histoire, personne n'est parfait et comme je l'avais dit dans mon chapitre où Lexa apprend qu'elle a été trompé, la tromperie est malheureusement quelque chose qui arrive trop souvent, même lorsque l'on a la bonne personne…

Anissa Chastelain : Bienvenue dans l'histoire alors! ;) Ravie de faire ta connaissance! Et merci beaucoup pour ces compliments qui me font bcp plaisir! Et bien évidemment je ne peux pas répondre à ta question ;)


Samedi 08 Juillet

(POV Toni)

Je fus réveillée par une tonne de bisous sur le visage. Lorsque j'ouvris les yeux je croisai directement le regard joueur de Shelby. La pièce était encore plongée dans le noir donc il n'était pas l'heure de se lever. Au vue de sa façon de m'embrasser à la commissure des lèvres il n'était clairement pas question de sortir du lit avant un bon moment.

« Shelby… » eus-je à peine le temps de dire que la blonde s'attaqua à mes lèvres pour me faire comprendre ses intentions. Ce n'était pas moi qui allai lui refuser donc je la basculai directement sur le dos pour prendre le dessus. « Je peux savoir ce que tu veux? » demandai-je joueuse en descendant mes lèvres le long de son menton pour arriver dans son cou.

« Toi. » souffla-t-elle en passant sa main dans mes cheveux pour m'encourager à continuer.

Je ne pus m'empêcher de sourire, ma blonde s'était tellement libérée en 3 ans. Il est clair qu'à nos débuts elle n'aurait jamais été aussi entreprenante en me réveillant pour me demander de lui faire l'amour.

« Il est quelle heure? » demandai-je curieusement contre son oreille avant de lui mordre.

« Je ne sais pas et je m'en fous. » répondit-elle en passant ses mains sous mon haut de pyjama.

Elle ne perdit pas de temps et me le retira avant de venir poser directement ses mains contre mes seins. « Shelby… » murmurai-je à son contact.

Je lui saisis ses mains pour les plaquer de part et d'autre de sa tête bien décidée à garder le contrôle mais elle me retourna pour se retrouver à califourchon sur moi.

« C'est moi qui décide. » m'ordonna-t-elle en contradiction avec ce que je faisais car j'en avais profité pour lui retirer sa nuisette. Elle se retrouva seulement en culotte.

« Je vois ça. » me moquai-je en me redressant pour venir passer mes lèvres sur sa poitrine.

« Laisse-moi diriger… » gémit-elle en laissant tomber sa tête en arrière. Tandis que mes lèvres s'attaquaient maintenant à son cou, elle me stoppa en prenant ma tête entre ses mains pour venir m'embrasser langoureusement.

Je posai directement mes mains sur ses fesses pour l'encourager à continuer et même si je dominais toujours j'étais cette fois-ci curieuse de voir ma petite amie dans ce rôle.

Elle commença à bouger légèrement ses hanches contre mon bassin. Elle ne semblait même pas s'en rendre compte.

Lorsqu'elle le réalisa et tout en restant au-dessus de moi elle me rallongea sur le dos. Elle s'empressa de venir m'embrasser dans le cou puis sur ma poitrine où elle prit l'un de mes tétons entre ses dents ce qui me fit gémir.

Elle lécha tout mon abdomen en s'arrêtant au niveau de mon bassin pour me frustrer. Elle se redressa et prit un chouchou autour de son poignet pour se faire rapidement un chignon. Il ne fallait pas être devin pour deviner ce qu'elle avait prévu et pendant toute la manoeuvre je n'en perdis pas une miette pour regarder la moindre parcelle de son corps.

Elle revint m'embrasser langoureusement visiblement gênée que je l'ai maté de cette façon. Mon Dieu si elle savait à quel point son corps est parfait et à quel point il me rend dingue.

Alors que j'étais clairement entrain de prendre mon pied, cette saleté de chiot choisit ce moment-là pour se manifester en sautant sur le lit. Nous avions laissé la porte ouverte car Lexa nous avait expliqué qu'elle n'aimait pas se retrouver face à des portes fermées.

« Putain… » grognai-je car ce n'était clairement pas le bon moment de me déranger.

« Elle a dû nous entendre et penser que c'était l'heure de se lever. » rigola ma blonde en caressant le chiot.

Je me levai et me saisi de la bestiole pour la reposer dans son panier qui était dans le couloir. À peine eut-elle touché le sol qu'elle courut de nouveau sur le lit.

« Je vais la tuer. » m'énervai-je tandis que Shelby rigolait de la situation.

Je repris le chiot et la posai une nouvelle fois dans son panier en la tenant au sol. Je me précipitai ensuite jusqu'à ma chambre en m'empressant de fermer la porte. Je ne perdis pas de temps pour retourner auprès de ma blonde.

« On en était où? » demanda-t-elle en se mordant la lèvre.

« Je ne sais pas… Tu me rafraichis la mémoire? » murmurai-je en venant capturer ses lèvres avec les miennes. Nos langues rentrèrent de nouveau en contact et elle se rassit à califourchon sur moi bien décidé à finir ce qu'elle avait commencé.

« Je t'aime. » souffla-t-elle car mes doigts jouaient avec l'élastique de sa culotte.

C'était une nouvelle fois sans compter sur Nana qui se mis à aboyer. Shelby arrêta de m'embrasser pour regarder en direction de la porte.

« Elle va s'arrêter. » grognai-je en tournant son visage dans ma direction. Effectivement après 5 minutes le chiot nous laissa enfin tranquilles. « Tu vois. » dis-je fièrement en lui retirant le dernier tissu qui lui restait.

« Je pensais que c'est moi qui dirigeai. » gloussa ma blonde.

« Tu n'as pas qu'à me laisser le contrôle dans ce cas-là. » répondis-je en glissant ma main jusqu'à son entrejambe.

« Non. » gémit-elle stoppant à contre-coeur mon attaque.

Elle embrassa ma main qu'elle venait de capturer puis me retira le peu de vêtements qu'il me restait pour que l'on se retrouve toutes les deux nues. Elle me dévora du regard tout en se mordant la lèvre et je me sentis puissante qu'une fille comme elle puisse me désirer à ce point là.

Elle posa des doux baisers à l'intérieur de ma cuisse et releva ses yeux pour admirer l'effet qu'elle faisait sur moi. L'attente devenait insoutenable et je comprenais mieux la frustration que je lui faisais vivre à chaque fois.

« Shelby si tu ne fais rien je vais… » mais elle me coupa la parole en posant enfin ses lèvres là où j'en avais le plus besoin. « Bordel… » gémis-je en passant ma main dans ses cheveux.

Tandis que je sentais le plaisir monter rapidement en moi, ce putain de chiot revint se manifester en commençant à gratter contre la porte ce qui arrêta les attaques de ma blonde.

« Qu'est-ce que… » s'interrogea Shelby.

« Ne t'arrête pas. » la suppliai-je en me redressant sur mes coudes pour la regarder.

« Va ouvrir la porte. » m'ordonna-t-elle.

« Shelby… » râlai-je car là je n'avais qu'une envie, qu'elle recommence à me torturer avec sa langue.

« Toni. » dit-elle de façon autoritaire.

« Putain. » grognai-je en me levant en direction de la porte. « Tu n'as pas fini de nous déranger! » m'énervai-je en l'ouvrant. Nana se faufila entre mes jambes et retourna se coucher sur le lit contre Shelby. Ma blonde ne semblait pas aussi amusée que lors de sa première intrusion.

« Je crois qu'elle ne nous laissera rien faire. » s'exaspéra Shelby.

« Si tu crois qu'un chien va m'empêcher de te faire l'amour tu te trompes. » répondis-je en me rhabillant.

« Qu'est-ce que tu fais? » s'étonna ma blonde.

« Ramener ce parasite à sa propriétaire. » expliquai-je en prenant Nana pour la poser par terre. « On va voir Lexa. » dis-je au chiot qui se mis à s'exciter et à courir vers la porte d'entrée. « Je t'interdis de te rhabiller, quand je reviens je veux te retrouver nue dans notre lit. » ordonnai-je à ma petite amie en venant l'embrasser.

Elle ne semblait pas contre l'idée et le baiser dérapa rapidement. Elle m'entraina de nouveau contre elle faisant directement entrer nos langues en jeu. Je profitai de ce moment pour placer ma cuisse contre son entrejambe et elle ne perdit pas de temps pour faire onduler ses hanches.

Bordel je ne savais pas pourquoi elle avait autant envie de moi ce matin mais je tuerai pour qu'elle me réveille ainsi tous les jours.

Shelby commença à gémir et glissa l'une de ses mains dans mon pantalon. J'étais incapable de la repousser même si je savais pertinemment que ce chiot reviendrait nous embêter.

Elle me pénétra directement à l'aide de ses doigts et je ne pus m'empêcher de pousser un gémissement de surprise et de plaisir. Je vins mordre son épaule pour étouffer mes cris car j'étais pudique à ce sujet.

« Je veux t'entendre. » gémit Shelby en enfonçant plus profondément ses doigts ce qui me fit pousser un petit cri.

« Ne t'arrête pas. » gémis-je plus fortement car ses doigts faisaient des prouesses. Le chiot revint se manifester sans qu'on ne l'ait entendu et elle sauta sur le lit. Elle aboya, visiblement impatiente de retrouver sa maîtresse. « Putain. » m'énervai-je.

« Je crois qu'il faut que tu y ailles. » rigola Shelby en me libérant pour que je puisse partir.

« Je crois… » soufflai-je extrême frustrée d'avoir une nouvelle fois été interrompue si prêt du but. « Ne te rhabilles pas. » répétai-je en venant poser mes lèvres contre son entrejambe ce qui lui fit pousser un petit cri de plaisir. « Oui c''est bon on y va! » m'énervai-je ensuite en regardant le chiot et en partant en direction de la maison de mon amie.

(Fin POV Toni)


Lorsque j'ouvris les yeux, j'étais toujours dehors dans mon jardin. Nous y avions visiblement passé la nuit et Clarke s'était endormi sur mon épaule dans la dernière position dont je me souvenais. Après mon récit il ne s'était rien passé, nous avions juste voulu profiter de la présence l'une de l'autre par peur qu'un mot ou un geste ne brise cet instant.

Le jour pointait à peine donc il devait encore être très tôt. Clarke dormait paisiblement alors je me levai sans faire de bruit pour ne pas la réveiller. Je pris soin de retenir sa tête et de l'allonger sur le canapé.

Je me dirigeai ensuite dans la cuisine et ce n'est que là que je sortis mon téléphone. Il était complètement mort donc j'allai dans ma chambre pour le charger et prendre une petite douche.

Une fois terminée je pris le sac de Clarke et l'emmenai dans l'une des chambres d'amies. De préférence la plus éloignée de la mienne.

Hier soir j'avais eu un moment de faiblesse. Un moment où j'avais voulu pardonner Clarke mais il ne fallait pas. Elle me fera inévitablement souffrir, c'est comme ça qu'a fonctionné notre histoire dès le début.

Il fallait tout de même que je termine ma mission et que j'honore ma promesse. J'allai l'aider. L'étape 1 ayant été plus rapide que ce que je ne pensais il me restait maintenant à l'empêcher de retourner avec Gaia pour se faire du mal.

Voulant jouer le rôle de la parfaite amie je me mis au fourneau pour lui préparer un petit déjeuner. En 3 ans je n'avais pas progressé et cuisiner n'était certainement pas l'un de mes dons. C'est pour cela que je passai toujours la majorité de mes repas au club, chez Ali et Ashlyn ou encore Shelby et Toni bien que cette dernière soit aussi médiocre que moi.

Ce n'est que vers 8 h, lorsque le soleil brûlant d'Orlando commença à chatouiller son visage que Clarke se réveilla. Elle sembla me chercher mais n'eut pas le temps de se demander bien longtemps où j'étais passée car j'arrivai avec le petit déjeuner.

« Bien dormir? » demandai-je poliment en posant une assiette de Pancakes sur la table basse sachant pertinemment qu'elle en raffolait. Je posai aussi différentes garnitures à côté.

« Étonnement ça va. » répondit-elle en émergeant encore. « Tu as préparé le petit déjeuner? » demanda-t-elle en regardant ma tenue. « Et tu es changée? » ajouta-t-elle perplexe. « Mais tu es réveillée depuis combien de temps? » s'étonna ensuite la blonde.

« Un peu plus d'une heure. » avouai-je en retournant chercher mon petit déjeuner dans la cuisine. « J'ai déposé ton sac dans l'une des chambres si tu veux te changer. » ajoutai-je en revenant m'assoir en face d'elle avec son bol.

« C'est vrai que je suis encore en robe de gala… » constata-t-elle gênée. « Mais je vais d'abord manger sinon les pancakes seront froids. » précisa-t-elle en se plaçant devant l'assiette avant de remarquer que je n'en mangeai pas. « Ce petit déjeuner n'est pas digne d'une sportive de haut niveau? » me taquina la blonde.

« Pas vraiment. » rigolai-je après avoir avalé ma bouchée.

« Que mange donc la grande Lexa Woods? » s'intéressa-t-elle en ne se faisant pas prier pour s'attaquer à son assiette.

« Du muesli avec du fromage blanc et des fruits rouges. » répondis-je simplement.

« Ça a l'air bon! » s'enthousiasma-t-elle.

« Tu veux goûter? » demandai-je car je savais très bien où elle voulait en venir. Elle hocha timidement la tête avec un sourire en coin et tout en étant amusée je me rendis dans la cuisine pour aller lui chercher une cuillère. Qu'elle fut ma surprise en revenant dehors de la trouver le nez dans mon bol avec ce qui était de base ma cuillère. « Clarke. » m'exaspérai-je.

« Pardon… » dit-elle gênée d'avoir été prise la main dans le sac. « Je peux garder la cuillère j'imagine. » ajouta-t-elle en se replaçant à sa place.

« Effectivement. » grognai-je légèrement en récupérant mon dû. Il était hors de question que j'utilise le même couvert qu'elle.

« Tes pancakes sont toujours aussi bons. » s'empressa de me complimenter Clarke pour que je ne me ferme pas.

« Merci. » répondis-je un peu trop froidement donc je m'empressai d'ajouter : « Sloane en raffole aussi. »

« Sloane? La fille d'Ali et Ashlyn? » s'étonna Clarke qui devait oublier que leur fille avait aussi grandi pendant 3 ans et qu'elle était en âge de manger.

« Oui c'est ça. Tu sais Clarke elle a plus de 3 ans maintenant. » lui rappelai-je.

« Je sais. » rigola-t-elle.

« Tu ne me demandes pas de photo? » m'étonnai-je.

« Je les suis aussi sur les réseaux sociaux. »

« Aussi? » répétai-je pour la taquiner.

« Tu sais très bien que je te suis aussi. » bouda la blonde avant de sortir son téléphone et de me montrer une photo. « C'est ma préféré de toi et Sloane. » m'expliqua-t-elle.

C'était une photo qu'avait publiée Ali lors de son anniversaire le 28 juillet dernier. C'était très peu de temps après ma rechute. J'avais passé quasiment tout mon été chez elles pour qu'elles me surveillent car le mois de juillet avait été compliqué. Personnellement j'avais passé mon été à m'occuper de leur fille et cela m'avait fait du bien. Sur la photo j'étais d'ailleurs couchée par terre et je m'amusais à lancer Sloane en l'air. Nous avions toutes les deux un grand sourire aux lèvres.

« C'était une superbe journée. » souris-je en me remémorant ce souvenir.

« Tu sais pourquoi j'aime cette photo? » demanda-t-elle en récupérant son téléphone. J'hochai négativement la tête en retournant à mon bol. « Tu as l'air à la fois la plus heureuse du monde avec ton sourire mais aussi tellement fragile… » expliqua-t-elle. « Tu sembles forte et faible en même temps, je veux dire que malgré ce sourire radieux tu as l'air extrêmement fatigué. » ajouta Clarke qui me connaissait visiblement trop bien.

« On avait fait la fête entre nous la veille c'est peut-être pour ça que je semble fatiguée. » mentis-je en haussant les épaules. « Tu veux peut-être prendre une douche? » m'empressai-je de dire en remarquant qu'elle avait terminé son assiette. Je ne voulais absolument pas continuer sur ce sujet.

« Tu as raison. » répondit-elle déçue que je coupe court à la conversation.

« Laisse, je vais débarrasser. » la grondai-je en me levant pour récupérer les restes du petit déjeuner.

« Lexa tu m'as logé je peux au moins débarrasser. » râla Clarke.

« Tu as passé la nuit dehors, tu parles d'un accueil. » répondis-je en mettant les couverts dans le lave vaisselle.

« Tu aurais pu me faire dormir n'importe où que ça aurait été mieux que dans mon appartement à moitié détruit par une folle qui menaçait de revenir. »

« Cette folle est ton ex. » précisai-je car ça me semblait important.

« Oui… » murmura-t-elle en prenant peut-être enfin conscience de l'absurdité de la situation. « Je vais prendre une douche. » ajouta-t-elle sans bouger.

Je me demandai pourquoi pendant quelques secondes puis je me souvins que je ne lui avais pas montré où se trouvait sa chambre.

« Suis-moi. » dis-je en lui faisant signe.

« Wouah. » souffla-t-elle en entrant dans la chambre. « Si c'est une chambre d'amie je n'imagine pas à quoi ressemble la tienne. » rigola-t-elle.

« Elle est à l'étage et je t'interdis d'y entrer. » la menaçai-je car il ne fallait pas non plus abuser. « Tu as des serviettes ici tu peux te servir. » ajoutai-je en lui montrant la salle de bain.

« Merci. » dit-elle timidement.

« Je te laisse. » fis-je en m'empressant de quitter la pièce.

Je retournai à la cuisine pour ranger le peu qu'il restait puis j'allai me changer bien décidée à faire ma séance de sport matinal même si Clarke était là. Je l'adapterai juste en courant sur mon tapis de course et pas dans la forêt afin de ne pas la laisser seule.

C'est l'avantage de très bien gagner sa vie, j'ai toute une salle de sports rien que pour moi et à domicile.

J'allai tout de même attendre que Clarke termine sa douche pour lui indiquer ce que j'allai faire mais lorsque je retournai dans le salon elle n'était toujours pas là. J'avais oublié qu'elle était capable d'épuiser les réserves d'eaux de la planète pour une douche.

Comme-si la journée ne pouvait pas être plus gênante avec mon ex qui était chez moi, quelqu'un vint sonner à la porte.

« Toni? » m'étonnai-je de la voir déjà là.

« Oui je sais il est tôt et oui je suis déjà levée ça relève du miracle mais il y a une bonne raison. » répondit-elle en entrant avec mon chiot que je m'empressai de câliner.

« Quelle est l'urgence? » l'interrogeai-je curieusement tout en remplissant une gamelle d'eau fraiche pour Nana qui se jeta dessus.

« Shelby. »

« Un problème? » m'inquiétai-je.

« Non. » rigola-t-elle. « Écoute, elle était d'humeur plutôt… Comment dire sans heurter ta sensibilité de femme sous abstinence. » réfléchit-elle en se moquant de moi et tout en tapotant son index sur son menton. « On va dire qu'elle voulait plus que des câlins, mais un style de câlin plutôt rare. Non pas qu'on ne fasse jamais de câlin. » s'emmêla Toni.

« Je me doute. » rigolai-je en voyant où elle voulait en venir.

« Bref on va dire des câlins torrides mais ton chiot n'a pas cessé de nous interrompre. » grogna Toni.

« C'est vrai? » demandai-je amusée lorsque mon amie confirma la dire. « Bon chiot. » blaguai-je en faisant une petite tape amicale sur la tête de Nana.

« Je n'ai pas le temps pour tes conneries. Ton chiot ne faisait qu'aboyer dès que je fermais la porte. Tu sais qu'elle a un sérieux problème à ne jamais vouloir être seule? » me demanda sérieusement mon amie.

« Ce n'est encore qu'un chiot. » défendis-je mon animal.

« Bref ce n'est plus mon problème, j'ai plus urgent à faire. » dit-elle en commençant à se diriger de nouveau vers la sortie.

Elle ne comptait donc pas me parler de sa petite crise de la veille?

« Toni! » l'interpelai-je en l'empêchant de sortir.

« Quoi? » s'étonna-t-elle.

« Je suis désolée. »

« Ce n''est pas ta faute mais celle du chien. » répondit-elle sans comprendre où je voulais en venir.

« Je parlais d'hier Toni. Je suis désolée de m'être énervée. » précisai-je et son visage se radoucit instantanément.

« Je sais. Moi aussi. » répondit-elle en fuyant mon regard. « Tu as raison, je dois te faire confiance d'autant que c'est moi qui t'ai mise dans cette situation. » ajouta-t-elle en captant cette fois-ci mon regard comme pour essayer de percevoir si je lui en voulais beaucoup.

« On oublie. » dis-je avec un petit sourire.

« On se voit plus tard? » demanda-t-elle gentiment.

Je n'eus pas le temps de répondre que Clarke eut la merveilleuse idée d'enfin sortir de la douche.

« Toni? » s'étonna la blonde.

« Clarke? » répondit choquée mon amie. Elle regarda ensuite dans ma direction pour avoir des explications : « Lexa? »

« C'est une longue histoire mais je crois bien que tu n'as pas le temps non? » paniquai-je en le poussant vers la sortie.

« Attends Lexa il faut tu m'expliques! » grogna Toni tandis que je refermai la porte sur elle en verrouillant. « Lexa Woods! » cria Toni de derrière.

« Bonne journée Toni! Embrasse Shelby pour moi! » criai-je en prenant Clarke par le bras pour l'éloigner au loin dans le salon.

Visiblement l'appel de sa petite amie fut plus fort que sa curiosité car on n'entendit plus Toni par la suite.

« Tu ne crois pas que tu lui devais des explications? » rigola Clarke ce qui m'agaça.

« C'est elle qui m'a mise dans cette situation. » grognai-je.

La blonde n'eut pas le temps de répondre que Nana vint faire les présentations toute seule comme je ne l'avais pas fait. Mon chiot lui sauta littéralement dessus, comme sur chaque personne qu'elle croisait.

« Oh non… » s'excita Clarke qui était visiblement totalement tombée sous le charme de cette boule de poile. « Elle est vraiment trop mignonne. » ajouta-t-elle en la prenant dans ses bras comme un bébé pour la porter. Nana se laissa faire comme elle adorait le contact.

« Ce n'est pas une peluche. » la prévins-je tout de même.

« Je sais. » marmonna Clarke avant de reporter son intention sur mon chiot. « Elle a un oeil bleu et un vert, on pourrait presque croire que c'est notre enfant. » blagua la blonde ce qui ne me fit absolument pas rire. À la place je m'éclipsai quelques secondes pour aller chercher son harnais et sa laisse que Toni avait délicatement déposés sur le sol de l'entrée.

« Nana. » sifflai-je ce qui provoqua un grognement de contestation chez la blonde car mon chiot s'était débattu pour descendre des bras de Clarke. Ma boule de poile adorait les gens mais elle me préférait par-dessus tout. « Je vais aller la promener. Tu peux regarder la télé si tu veux en attendant. » dis-je pour lui faire comprendre que je ne l'invitai pas à notre balade.

Clarke, toujours têtu, s'empressa bien évidemment de me demander : « Je peux venir avec vous? »

Je la regardai hésitante puis j'en arrivai à la conclusion qu'il valait mieux que je garde un oeil sur elle plutôt qu'elle se retrouve seule chez moi à fouiller dans ma vie.

« On part dans 5 minutes. » soufflai-je en partant en direction de ma chambre pour aller prendre mes chaussures. Clarke se dirigea dans la sienne tout heureuse de cette nouvelle. « Tu es prête? » demandai-je sans grand enthousiasme lorsqu'on se rejoignit de nouveau au salon.

« Prête! » s'enthousiasma-t-elle pour une simple balade. Décidément qu'est-ce qu'il ne fallait pas faire pour honorer une promesse.

On quitta donc ma villa en direction de la forêt.

On marchait dans un silence paisible depuis 10 minutes lorsque Clarke vint évidemment le perturber.

« Tu ne la lâches pas? » demanda-t-elle en regardant Nana qui remuait la queue heureuse de sa sortie.

« Pas encore. Elle est trop jeune, il faut que je la dresse avant. » précisai-je.

« Tu lui as déjà appris des choses? »

« Le classique. Assis. Couché et donne la patte. Après elle rapplique toujours quand je la siffle ce qui est plutôt pratique. »

« Et même sachant ça tu ne veux pas encore la lâcher? D'autant qu'elle reste dans tes pieds, elle ne semble pas vouloir te quitter et s'éloigner de toi. » remarqua la blonde. En effet Nana marchait déjà au pied même si parfois sa fougue la faisait partir n'importe où.

« Il est vrai que c'est un vrai pot de colle. » rigolai-je.

« Je suis contente que tu aies quelqu'un à qui faire des câlins. » se moqua Clarke.

« Il est vrai que j'ai préféré choisir un chiot plutôt qu'une fille qui me frappait pour avoir de l'affection. » répondis-je sans réfléchir ce qui lui fit perdre son sourire. « Clarke je suis désolée. » m'empressai-je de m'excuser en stoppant ma marche pour lui faire face.

« Non tu as raison… » murmura-t-elle en voulant reprendre sa route mais je l'en empêchai.

« C'est juste que… Cette situation est tellement étrange Clarke. J'ai encore beaucoup de haine envers toi et je me retrouve à devoir t'aider pour sortir d'une relation malsaine. En plus de ça cette personne et celle avec qui tu m'as trompée donc tu peux comprendre que j'ai encore beaucoup d'animosité quand je te parle non? » tentai-je de me justifier. « Même si tu ne couches pas avec elle ou je ne sais quoi, savoir que tu t'es mise avec elle ça me brise encore plus le coeur. » avouai-je.

« Je suis désolée Lexa… Quand on rentrera chez toi je prendrais mes affaires et je retournerai chez moi. » dit-elle à la fois tristement et en colère.

En colère pourquoi d'ailleurs?

« Non. » lui ordonnai-je. « Il est hors de question que tu retournes seule dans cet appartement sachant que Gaia doit t'attendre de pied ferme. » ajoutai-je de façon autoritaire.

« Je vais bien devoir y retourner, serait-ce pour récupérer mes affaires, mon ordinateur et tout ce dont j'ai besoin pour vivre et travailler. » répondit-elle sèchement.

« On ira cette après-midi et on trouvera bien une solution. » dis-je plus gentiment en reprenant ma marche car mon chiot s'impatientait.

« Je ne veux pas… »

« C'est bon Clarke. Juste on ira cette après-midi parce que j'aimerai bien pouvoir faire ma séance de sport matinale. » précisai-je.

Elle ne dit plus mot jusqu'à ce qu'on soit rentrée. Nous pûmes profiter toutes les deux du silence de la nature.

« Ton chiot est vraiment adorable. » dit la blonde en passant le seuil de la porte.

« Elle l'est oui. » répondis-je surprise que Clarke s'occupe de lui enlever son harnais.

« Je le mets où? » demanda-t-elle naturellement.

« Deuxième porte à gauche, la buanderie. » répondis-je. « Encore une fois tu fais ce que tu veux, j'en ai pour 1h30 à peu près. » ajoutai-je une fois qu'elle fut revenue.

« Lexa? » m'interpella-t-elle avant que je n'aille m'enfermer pour ma séance de sport qui me ferait le plus grand bien.

« Qu'est-ce qu'il a Clarke? » souris-je car je voyais qu'elle cherchait ses mots.

« Tu aurais un ordinateur? Je suis peut-être diplômée mais j'ai encore besoin de travailler… Je voudrais te proposer un projet pour ton association et pour ça j'ai besoin d'un ordinateur. »

« Je reviens. » murmurai-je en me dirigeant dans ma chambre à l'étage pour prendre mon ordinateur ainsi que ma tablette. « Tu auras de quoi travailler? » l'interrogeai-je en lui tendant la technologie.

« Un Mac et un iPad Pro je vois que madame ne se refuse rien. » me taquina-t-elle.

« Que veux-tu, je gagne soi-disant 250 000 dollars par mois. Il faut bien que je les mette quelque part. » la provoquai-je en retour.

« Tu marques un point mais tu confirmes au moins que tu gagnes ce salaire. » dit-elle heureuse de sa victoire.

« Je n'ai fait que reprendre tes mots Clarke, je n'ai rien avoué et je peux savoir quel est ton problème avec mon salaire? » demandai-je amusée.

« C'est parce que je sais que tu as un sacré problème avec l'argent donc j'aime t'embêter avec ça parce que je sais que ça marche. » répondit-elle d'un clin d'oeil.

« D'accord ça fait un partout mais je ne m'avoue pas vaincu Griffin. » dis-je en coupant à contre coeur la conversation en m'en allant alors que je m'amusai bien. « Enfin… » murmurai-je en pénétrant dans ma salle de sport.

Je pris soin de ne pas fermer la porte car mon chiot n'aimait pas ça et cherchait toujours à venir me déconcentrer.

Adorant travailler en musique mais ne voulant pas déranger la blonde qui travaillait en bas je mis mes écouteurs. Après ma balade avec Nana et Clarke je n'eus pas besoin d'un échauffement très long donc je me mis rapidement à courir sur mon tapis de course.

Les premiers effets me firent directement du bien et je sentis instantanément que mon esprit se vidait enfin. Le temps passa cependant plus doucement que lorsque je courais dehors même si j'avais une vue magnifique de chez moi.

Après 50 minutes d'un footing soutenu je m'arrêtai pour faire du renforcement musculaire. Ayant chaud et étant tout de même chez moi je me mis à l'aise en retirant mon t-shirt pour le mettre par terre à côté de moi.

C'est ce moment-là que choisit mon chiot pour venir m'embêter. Voulant des câlins alors que j'étais en position de pompe, elle se plaça en dessous de moi de sorte qu'à chaque descente je puisse venir l'embrasser.

Elle resta là presque jusqu'à la fin tout en cherchant par tous les moyens à capter mon intention.

À un moment donné elle partit en courant sans trop que je ne sache pourquoi mais je ne m'inquiétai pas. Je terminai ma séance et ce n'est que là que je compris la bêtise qu'elle venait de faire.

Elle avait embarqué l'un de mes t-shirts préférés et je me mis donc à la chercher de partout. Nana étant un chiot elle adorait détruire tout ce qu'elle pouvait se mettre sous le croc.

« Nana? » sifflai-je d'en haut de la rambarde.

« Elle est avec moi. » me cria la blonde.

Je descendis en vitesse et je tombai sur une Clarke avec des lunettes, concentrée sur ce qu'elle faisait et à côté d'elle, allongée de tout son long, Nana qui profitait des caresses de la blonde.

Clarke avec des lunettes, je devais avouer que ça la rendait très…

Je me secouai la tête pour ne pas terminer ma pensée.

« Tu n'as pas vu un t-shirt par hasard? » demandai-je en prenant soudainement conscience que je n'étais qu'en short et surtout en brassière devant elle.

« Celui… » mais Clarke ne termina pas sa phrase lorsqu'elle leva sa tête et que son regard se posa sur moi. Elle me regarda sans gêne de la tête aux pieds en s'arrêtant plus longtemps sur mon ventre dénudé. « Là. » termina-t-elle en levant mécaniquement la main avec mon t-shirt.

J'étais moi aussi troublée, bordel les lunettes lui aillaient vraiment bien.

« Merci. » dis-je pour rompre ce petit moment d'électricité qui était monté dans l'air. Je pris le t-shirt toujours sous les regards insistants de la blonde qui semblait avoir buggé.

Ce n'est que lorsque je recouvrai la partie de mon corps qui semblait la faire baver qu'elle revint sur terre.

« Tu étais inquiète pour ton t-shirt? » demanda-t-elle en fermant brièvement les yeux signe qu'elle s'insultait intérieurement d'avoir posé cette question débile et d'avoir eu cette réaction.

« Nana adore voler des affaires et les déchiqueter. » expliquai-je amusée de sa réaction. Après toutes ces années je semblais visiblement lui faire encore beaucoup d'effet. « Tu devrais faire attention à cette bestiole. » ajoutai-je en venant passer ma main dans la fourrure de Nana. « Tu as des lunettes maintenant? » demandai-je en croisant son regard insistant sur moi et pour la faire parler car elle semblait ne plus faire partie de ce monde.

« Quand je suis sur un écran oui. » m'expliqua-t-elle en m'admirant en train de câliner mon chiot. « Je voulais te préparer à manger mais ton frigo est vide, genre littéralement. » dit-elle choquée après un petit moment.

« Je ne cuisine jamais. Je prends tous mes repas au club ou chez Toni, Shelby, Ali ou Ashlyn. » expliquai-je. « Je n'ai que de quoi faire mon petit déjeuner. »

« Et des pancakes. » compléta la blonde d'un clin d'oeil. « Tu fais comment pendant les vacances? »

« Il y a un très bon traiteur à 20 minutes d'ici. Je commande là-bas. »

« Tu n'as donc jamais mangé un vrai repas chez toi? » s'étonna la blonde.

« Je ne crois pas… » répondis-je en réfléchissant à la question.

En réalité non, tous les repas se faisaient chez mes amis et il est vrai que je ne recevais jamais mais j'apportai toujours quelque chose et mon aide même si pour le bien de tous il valait mieux que je reste loin des fourneaux.

« Très bien. » dit-elle en déposant l'ordinateur sur le côté et en se levant déterminée. « Tu me passes les clés de ta voiture, je vais faire les courses pendant que tu te douches et je t'apprends à faire un plat convivial pour recevoir tes amis. » m'ordonna-t-elle en tendant la main.

« Oh non il est hors de question que tu conduises ma voiture. » répondis-je sérieusement en m'éloignant d'elle.

« Tu n'as pas confiance? » s'étonna-t-elle. Je me retournai en la regardant d'une tête qui voulait dire, vraiment? « Bon d'accord je n'ai pas utilisé les bons termes. Tu penses vraiment que je vais détruire ta voiture? » rectifia-t-elle.

« Ce n'est pas la question. Personne ne touche à cette voiture mise à part moi. » grognai-je ce qui l'amusa. « Je vais prendre une douche et je t'accompagne. » ajoutai-je en me dirigeant à l'étage.

En 10 minutes je fus prête et je retrouvai ensuite Clarke dans le salon, dans la même position dont je l'avais trouvé plus tôt.

« On y va? » demandai-je provoquant l'intérêt de mon chiot. « Non toi tu restes là, on n'en a pas pour longtemps. » lui lançai-je en venant l'embrasser.

« Je te suis. » bouda encore la blonde en fermant l'écran de l'ordinateur pour que je ne puisse pas voir ce qu'elle mijotait.

« Clarke ne boude pas. » râlai-je pendant qu'on se dirigeait vers ma voiture.

« Je ne boude pas. » répondit-elle joueuse.

« Si tu le dis. » dis-je pour ne pas tomber dans ton petit manège.

On se dirigea donc au marché du coin qui avait lieu tous les samedis jusqu'à 13h.

« Un marché? » s'étonna la blonde.

« Autant faire marcher les commerces locaux. » dis-je en sortant de la voiture.

« Dit-elle avec sa voiture à 150 000 dollars! » se moqua Clarke ce qui la fit enfin sourire. « Je crois que ça fait 2-1 Woods! » ajouta-t-elle fièrement en s'engageant dans les allées du marché.

Elle choisit tout un tas de trucs et je n'arrêtai pas de me demander comment tous ces aliments pouvaient à la fin ne donner qu'un seul plat.

La blonde fut plutôt efficace et heureusement car nous étions arrivés tard. Pendant tout ce temps, personnellement, je m'étais chargée de porter les sacs et de payer.

J'avais aussi dû faire des photos et autographes comme j'étais maintenant connu. Cela avait l'air d'avoir énormément amusé Clarke qui ne ratait pas une miette de mes échanges avec mes fans.

Lorsque nous eûmes enfin terminé on retourna à la voiture et je me dépêchai de rentrer car je mourrai de faim.

« Tu es sûre que tu ne veux pas qu'on commande à manger? » demandai-je en voyant l'heure tardive.

« Tu as faim? » rigola-t-elle.

« J'ai les crocs! » répondis-je en rangeant tout ce que l'on avait acheté. « Je te propose un truc, on commande à manger pour ce midi et ce soir on mange ce que tu avais prévu pour ce midi. »

« Parce que je serais encore là ce soir? » s'étonna faussement la blonde.

« Ça dépend. Tu as trouvé une solution pour que ta tarée d'ex ne vienne pas t'harceler et te frapper chez toi? Tu as un autre endroit où loger en toute sécurité? » demandai-je sérieusement pour lui faire comprendre qu'elle était là non pas par envie mais par nécessité.

« Non… » murmura-t-elle.

« Bien dans ce cas-là j'appelle. » dis-je en sortant mon téléphone. « Et ça fait 2-2 Griffin. » ajoutai-je donc elle me tira la langue. « Que veut manger l'enfant que tu es? »

« Comme tu veux. Je te fais confiance. » bouda-t-elle encore avant d'aller caresser Nana pour s'occuper.

Je passai donc mon appel en commandant pour nous deux et 30 minutes après nous fûmes livrés.

« C'était rapide. » s'étonna Clarke lorsque l'on sonna à la porte.

« Remerciez Paul d'avoir fait aussi vite pour moi. » dis-je en donnant un bon pourboire au livreur.

« Paul. C'est français non? » demanda Clarke en me suivant dans la cuisine.

« Effectivement. »

« Tu as commandé français? » s'enthousiasma-t-elle en passant le nez par-dessus mon épaule pour regarder ce que contenaient les sacs.

« Paul cuisine français mais pas que. » dis-je en me décollant d'elle pour sortir les plats encore chaud. « Tu aurais dû me dire que tu voulais manger français j'aurais commandé en conséquence. » ajoutai-je en lui tendant son plat avant de sortir des couverts.

« Ce n'est pas grave! J'ai faim donc je pourrais manger n'importe quoi. » s'excita la blonde en s'asseyant en face de son plat.

« Le contraire m'aurait étonné. » pensai-je à voix-haute.

« Tu as dit quoi? »

« Rien. Tais-toi et mange. J'ai faim. » répondis-je en m'asseyant en face d'elle.

Je n'avais pas su quoi lui prendre donc je l'avais joué classique avec un hamburger frite car je savais que c'était une valeur sûre avec Clarke. Effectivement elle ne sembla pas déçue et eut un grand sourire en découvrant ce qu'elle allait manger.

« Merci. » fit-elle avant de se jeter timidement sur son burger avec les doigts. Je ne savais pas pourquoi je lui avais sorti des couverts. « Tu ne manges pas la même chose que moi? » s'étonna-t-elle lorsqu'elle décolla enfin les yeux de son hamburger.

« Non. » rigolai-je en voyant qu'elle avait de la sauce sur le menton.

« Pourquoi tu rigoles? » se méfia-t-elle.

« Parce que tu ne sais toujours pas manger comme il faut. » me moquai-je en montrant mon menton pour lui signaler qu'elle en avait de partout.

« Oups… » fit-elle gênée en s'essuyant rapidement avec sa main.

« Sinon l'homme a inventé une magnifique chose qui s'appelle une serviette. » dis-je en lui en tendant une. « Essaye, tu verras c'est hyper pratique. » me moquai-je.

« Ça fait 3-2 pour toi c'est ça? » bouda la blonde en s'essuyant convenablement.

« Je n'y avais pas pensé mais effectivement Griffin. » la remerciai-je amusée.

« Tu manges quoi? » dit-elle pour changer de sujet.

« Poulet et petits pois. » expliquai-je.

« Toujours plus healthy! » se moqua la blonde.

« J'adore le poulet et les petits pois. » m'offusquai-je ce qui la fit éclater de rire.

« Tu n'es pas sérieuse? » rigola encore Clarke.

« Si. » répondis-je froidement. « C'est si incroyable que ça que quelqu'un puisse aimer ça? » demandai-je en feignant être blessée.

« Ce n'est juste pas une réponse habituelle. » tenta de se rattraper Clarke.

« C'est sûr que toi entre des petits pois et des frites ton choix est vite fait. » la provoquai-je en venant lui piquer une frite dans son assiette.

« Hey! » grogna la blonde que je m'attaque à SA nourriture. « Tu dirais quoi si je faisais ça moi? »

« J'appellerai directement ta mère pour lui dire que sa fille a mangé des légumes pour la première fois de sa vie. » continuai-je de la provoquer tout en lui revolant une frite mais cette fois-ci elle eut le temps de me taper sur les mains. « 4-2 Griffin. » dis-je en croquant dans la patate fri.

« Enfoiré! » bouda-t-elle en se tournant de manière à protéger son assiette ce qui me fit encore rire.


Lorsque je me garai devant l'immeuble de Clarke la tension monta d'un coup.

« Si tu ne le sens pas je peux y aller seule. » lui proposai-je.

« Non ça ira. » répondit-elle en sortant de l'habitacle.

« Tu penses qu'elle sera là? » l'interrogeai-je en lui courant presque après. La blonde était déterminée et elle ne voulait sûrement pas se dégonfler.

« Je ne sais pas. » dit-elle en pénétrant dans l'ascenseur.

Lorsque l'on arriva devant sa porte et tout comme la veille, je lui pris les clés des mains car je sentais qu'elle avait peur que Gaia soit présente. J'entrai donc la première et à peine je fus arriver dans le salon que la fille d'Indra apparut. J'eus juste le temps d'esquiver son coup avant de prendre conscience qu'elle me visait moi.

« Qu'est-ce que tu fais là! » s'énerva-t-elle.

« J'accompagne Clarke chercher ses affaires. » répondis-je calmement pour ne pas entrer dans son jeu.

« Je ne vois pas pourquoi. » cracha-t-elle en s'approchant dangereusement de moi.

Je ne réagis toujours pas et chercha plutôt Clarke du regard qui semblait tétaniser. « Clarke tu peux aller faire tes affaires. Ça va bien se passer. » la rassurai-je.

« Toi tu ne bouges pas! » s'énerva Gaia dans sa direction. « Tu n'es qu'une salope tu le sais ça? » cria-t-elle en s'approchant de la blonde. Clarke se recroquevilla directement, comme pour se préparer à recevoir un coup.

« Gaia ne la touche pas. » lui indiquai-je sans bouger pour qu'elle ne se sente pas agressée.

« Tu permets, cette histoire ne te regarde pas. Elle regarde ma petite amie et moi. » répondit-elle sans quitter des yeux la blonde.

« Ex petite amie. » ne pus-je m'empêcher de préciser.

« Tu cherches quoi Woods? » me demanda furieusement Gaia en se retournant vers moi.

« Je ne cherche rien. Comme je te l'ai dit je l'accompagne juste pour qu'elle prenne ses affaires en toute sécurité. » répétai-je toujours sans bouger.

« Clarke je t'assure que si tu bouges encore tu le regretteras. » la menaça Gaia car la blonde avait commencé à rassembler ses affaires. « Crois-moi que ce que je vais te faire ne sera rien par rapport à ce que tu as déjà connu. » lui murmura-t-elle pour que je n'entende pas mais c'était raté.

« Gaia je vais te demander de sortir. » intervins-je en bougeant enfin de ma place.

« Clarke, bébé. » dit Gaia sans prêter attention à moi. La blonde ne bougeait toujours pas. Elle était effrayée.

« Gaia. » insistai-je en me plaçant maintenant entre les deux ex. « Ne rends pas la chose plus difficile, vous deux c'est terminée, il faut que tu la laisses tranquille maintenant. » ajoutai-je en tâtant le corps de Clarke de ma main pour être sûre qu'elle était bien derrière moi.

Pour ma plus grande surprise Gaia explosa de rire.

« Lexa tu es vraiment naïve. » dit-elle entre deux rires. « Tu sais la dernière fois, dehors à côté de la boîte de nuit, je ne t'ai pas menti. » ajouta-t-elle en insistant ce qui commença à m'énerver.

« Tu m'excuseras mais je pense que c'est plutôt l'inverse. » répondis-je en serrant les poings pour me retenir de lui déclencher une droite.

Mon Dieu que j'en avais rêvé lors de mes têtes à têtes avec ma bouteille de whisky. Me retrouver face à elle et pouvoir enfin défouler toute ma haine et toute ma peine sur elle. J'avais si souvent rêvé pouvoir l'asséner de coup que je m'étonnais moi-même de résister.

« Lexa. Je t'assure que je ne tape pas Clarke pour mon plaisir mais parce qu'elle me le demande. » ricana-t-elle encore. « Bon un peu pour mon plaisir mais c'est elle qui le réclame. » ajouta-t-elle pour me faire disjoncter.

« Dégage de là. » m'énervai-je du nombre de conneries qu'elle était capable de sortir.

« Sinon quoi. » dit-elle en retrouvant son sérieux.

« Sinon je t'assure que je me ferais un plaisir d'assouvir une pulsion qui me ronge depuis trois ans. Et soit sûr qu'il s'agit bien d'une menace et non d'un conseil. » répondis-je en m'approchant d'elle.

« Tu es au courant que je fais de la boxe à haut niveau? » fit-elle sans se démonter.

« Tu es au courant que j'en ai pratiqué? Sans oublier tous les combats de rue auxquels j'ai participé. Je sais donc me battre de façon déloyale ce qui n'est visiblement pas ton cas. » précisai-je. « Dans tous les cas j'en ai rien à foutre que tu sois meilleure que moi. »

Bien évidemment Clarke devait penser que je parlais de l'époque où je me battais au lycée, notamment lors de ma phase sombre après la mort d'Aden. Elle ne savait pas qu'en trois ans j'avais ajouté quelques lignes à mon palmarès en trainant dans les bars. Heureusement pour moi cela était arrivé au début de notre rupture, avant que je ne devienne célèbre.

Elle sembla hésiter, ne sachant pas si je bluffai. Elle plongea plus intensément son regard dans le mien et lorsqu'elle comprit que je n'attendais que ça, elle fit un pas en arrière pour mon plus grand étonnement.

« Je m'en vais je retourne chez ma mère. » dit-elle en levant les mains en l'air signe de son abandon. « Ne pensez pas qu'on en ait terminé toutes les trois. » nous menaça-t-elle. « Surtout toi. Je sais où tu habites. » ajouta-t-elle en pointant du doigt la blonde qui n'avait toujours pas dit un mot.

Elle quitta enfin l'appartement non sans que j'ai des regrets car je devais avouer que je n'aurais pas dit non pour lui mettre mon poing dans la figure même si j'allai sûrement prendre plus de coup qu'en donner.

« Ça va? » m'inquiétai-je ensuite en me tournant vers Clarke. Elle hocha faiblement la tête puis sans un mot elle se mit à rassembler ses affaires. Je l'aidai et à deux, en moins de 20 minutes, ont eu rassemblé tout ce dont elle avait besoin pour ne plus remettre les pieds ici avant un moment.

Toujours en silence, nous fîmes ensuite le chemin inverse jusqu'à ma villa.

Lorsque l'on arriva je me chargeai de décharger ses affaires pendant que Clarke alla s'assoir tel un fantôme dans le canapé. Elle caressait tout de même faiblement Nana, vaguement consciente de la présence de mon chiot.

« Tu veux boire quelque chose? » demandai-je en venant m'assoir avec elle.

Pendant que je priai une nouvelle fois pour qu'elle ne me réponde pas quelque chose à base d'alcool alors que j'en mourais d'envie, elle se mit soudainement à pleurer.

Encore une fois je ne savais pas comment agir. Une partie de moi voulait la prendre dans mes bras pour la réconforter mais une autre me rappelait que je n'acceptai plus le moindre contact physique.

« Elle a raison. » sanglota-t-elle la tête entre les mains.

« Qu'est-ce que tu racontes. » m'étonnai-je sans pour autant bouger. Mon chiot était inquiet de la voir pleurer donc je la pris elle dans mes bras plutôt que Clarke. Peut-être étrange comme choix.

« Gaia a raison Lexa. » répéta-t-elle.

« Non Clarke! C'est absolument ce qu'elle veut que tu crois pour revenir avec elle. » tentai-je de la rassurer en me forçant à prendre sa main pour qu'elle me montre son visage.

Elle ancra ses yeux bleus dans les miens et je pouvais y voir de la peur. Pourquoi? Je ne savais pas.

« Non Lexa. Tu ne comprends pas. » dit-elle alors que je me surprenais à sécher l'une de ses larmes avec mon pouce. Sans m'en rendre compte ma main était passée de la sienne à son visage mais ce n'est pas pour autant que j'arrêtai car cela semblait lui faire du bien.

« Alors explique-moi. » murmurai-je tout en soutenant son regard.

Un petit silence s'installa. Silence pendant lequel Clarke sembla se demander comment m'expliquer la situation.

« Gaia a raison. » commença-t-elle tandis que je reposai ma main sur la sienne pour l'encourager à continuer. Ce contact n'était pas si désagréable que ça. « Elle prit une inspiration puis m'expliqua la suite : « Certes c'est elle qui a levé la main sur moi la première. Le pire c'est qu'on n'était même pas ensemble à cette époque. Elle s'est tout de suite excusée de son geste mais en réalité ça m'a fait du bien. J'ai ressenti du soulagement quand elle m'a giflé si bien que je lui ai instantanément demandé de recommencer. » Elle s'arrêta un moment comme pour capter une émotion dans mon regard mais je ne laissai rien paraître. « Donc je me suis mise en couple avec elle sachant pertinemment qu'elle recommencerait. Tu ne peux pas savoir comment la douleur physique me permettait de me libérer, pendant une fraction de seconde, de ce que je t'avais fait. » ajouta-t-elle en fuyant maintenant mon regard par honte. « Je suis devenue accro à cette punition… Il n'y avait plus que ça qui me faisait du bien et comme une droguée, j'en ai eu de plus en plus besoin, plus souvent et plus fort. » dit-elle honteusement. « Je suis un monstre. » explosa-t-elle une nouvelle fois en sanglots la tête entre ses mains.

Nous avions donc vécu quasiment la même chose depuis 3 ans. Théoriquement nous avions réussi, elle en étant diplômée et travaillant dans un grand cabinet, moi en jouant pour l'équipe nationale.

Comme elle avait eu besoin de la violence pour se sentir mieux, j'avais personnellement eu besoin de l'alcool pour m'en sortir. Du moins je pensais que cela m'aiderait à l'époque.

« Clarke… » dis-je tout bas en cachant ma peine. « Regarde-moi. » ajoutai-je en tirant son menton pour plonger mon regard dans le mien. « Tu n'es pas un monstre. » insistai-je. « Si tu savais comme je te comprends… » murmurai-je. « Plus que n'importe qui et plus que ce que tu peux l'imaginer. » dis-je en me retenant de tout lui déballer pour qu'elle ne se sente pas seule avec ses démons.