Chapitre XXXXVI : Bulle

Bonsoir tout le monde! Nouveau chapitre, je vous préviens de suite il n'y en aura pas deux à la suite… Il ne faut pas abuser des bonnes choses ;) Bonne lecture!

Seve04 : Vous étiez beaucoup à attendre le moment où Lexa mettrait son poing dans le visage de Gaia ;) Et en effet elles s'aiment, il ne reste plus qu'à voir comment elles vont gérer ça, en espérant que la lumière devienne flamboyante comme tu l'as si joliment dit!

Vaness : Effectivement tu avais trouvé ;) J'ai donc essayé de semer le doute dans ton esprit mais je n'ai pas réussi ahah! Lexa va forcément devoir avouer à Clarke son problème d'alcool on est d'accord, le problème c'est quand? Et surtout qu'elle sera la réaction de Clarke? En tout cas tu es d'avis qu'elle prenne leur temps.

Faberry45 : Le Clexa a de nouveau un espoir d'exister maintenant nous sommes d'accord! Comme quoi la discussion c'est toujours mieux que tous les plans possibles et inimaginables! Tu vois du positif pour la suite en tout cas, j'espère que tu auras raison ;)

Edass44 : Tout ça pour ça comme tu dis ahah! Se rendre compte qu'elles s'aiment encore c'est une chose, mais le dire s'en est une autre ;)

Ashley Lbr: C'est le genre de review qui fait extrêmement plaisir à lire! Merci beaucoup, vraiment!!! En espérant que tu aimeras tout autant la suite! :)

Anissa Chastelain : Tu as donné l'insulte la plus gentille que j'ai pu lire sur Gaia ahah! Je ne vais pas me plaindre que tu aies été absorbé par mon histoire, bien au contraire ;) Et merci à toi! C'est ce genre de commentaire qui motive pour continuer d'écrire, surtout quand on débute!

Spooky358 : Je crois que ton souhaite est celui de toutes les personnes qui lisent ;)

Guest 2 : Alors bisous ou pas bisous? Si elles doivent prendre leur temps c'est un peu contradictoire mais je vois bien de quel côté tu veux que nos héroïnes aillent ;)

MissHarpie : Il en faut peu pour être heureux et ce genre de retour en fait partie! Merci beaucoup!!! Et merci à toi! Crois-moi si je pouvais passer ma vie à écrire je le ferais mais ce n'est malheureusement pas mon métier. En espérant que la nouvelle aire Clexa te plaira tout autant ;)


Dimanche 09 Juillet

« Lexa… » me murmura Toni pour me réveiller mais je ne voulais pas me lever donc je préférai grogner comme réponse. « Lexa tu ne dors jamais autant habituellement. Lèves-toi il est déjà tard. » insista mon amie.

Après la journée d'hier Toni et Shelby étaient restées dormir chez moi. Même si Clarke était encore là elles avaient préféré assurer par peur que je refasse une crise.

Lorsque Toni était rentrée après être partie à ma recherche, elle ne m'avait même pas crié dessus. Sûrement parce que je n'avais pas cédé à la tentation.

Nous n'avions pas reparlé de l'aveu de Gaia et ce que cela pouvait entrainer. Nous savions toutes qu'il faudrait du temps mais je devais avouer que ma prise de conscience de la veille me faisait terriblement peur.

Oui j'étais toujours amoureuse de Clarke Griffin mais j'étais aussi effrayée à l'idée de pouvoir souffrir de nouveau un jour. Pendant 3 ans j'avais de nouveau érigé des murs autour de mon coeur et je m'étais répété tous les jours que l'amour était une faiblesse.

Mais il a suffi que je croise de nouveau ses yeux bleus hier pour que je prenne conscience que je n'avais plus une once de haine ou de colère envers elle. La découverte d'hier les a comme effacé pour laisser place à l'amour et la peur.

C'était en cette partie pour cela que je n'avais pas voulue quitter mon lit plus tôt. Je ne voulais pas faire face à Clarke car je savais qu'elle chercherait maintenant à me récupérer ou à en discuter. Il fallait donc que je trouve un stratagème pour ne surtout pas me retrouver seule avec la blonde.

« J'arrive. » grognai-je en me redressant pour m'assoir au bord du lit.

« Pourquoi tu traines autant au lit aujourd'hui? » me demanda mon amie qui ne voulait pas me laisser tranquille.

« Parce que je n'ai pas envie d'en parler. » répondis-je sèchement mais ça ne la freina pas.

« Pourtant Clarke meurt d'envie d'en parler. » précisa mon amie.

« Qu'est-ce que tu en sais? » m'étonnai-je.

« Parce qu'on en a discuté hier soir quand tu as décidé d'aller précipitamment te coucher sans aucune raison. »

« Je te l'ai dit je ne voulais pas parler et encore ce matin. » grognai-je en me frottant les yeux pour essayer de me réveiller car même s'il était tard je n'avais pas spécialement fermé l'oeil de la nuit.

« Et je te répète que Clarke n'attend que ça. Shelby et moi-même aussi d'ailleurs. » blagua-t-elle en me tapant avec un coussin pour essayer de me réveiller.

« Si tu me tapes je ne compte pas te donner l'information que tu tiens absolument à avoir en exclusivité. » râlai-je en lui rendant son coup.

« Alors tu comptes te remettre avec elle maintenant que tu sais qu'il n'y a jamais eu personne d'autre que toi? » demanda sans pincette Toni. « D'après Shelby ça ferait un beau drame romantique au cinéma. » ajouta-t-elle en rigolant.

« Eh bien je lui signe les papiers pour qu'elle réalise ce film si elle veut mais tu n'auras pas de réponse à ta première question. » répondis-je en me laissant tomber en arrière.

« Bordel tu l'aimes encore! » compris directement mon amie car si ce n'était plus le cas je ne me serais pas cachée de le lui dire.

« Tais-toi. » grognai-je car l'entendre à voix haute était différent que de le dire dans ma tête.

« Lexa je ne vois pas le problème. Plus rien ne vous empêche de vous remettre ensemble. » m'expliqua-t-elle en s'allongeant à côté de moi.

« Tu oublies que je suis alcoolique. » précisai-je ce qui lui fit perdre son sourire.

« Ex alcoolique. » signala-t-elle.

« Ex alcoolique qui peut replonger. » ajoutai-je aussi. « Elle va tellement être déçue quand elle l'apprendra… » murmurai-je.

« Elle ne sera pas déçue. Peut-être qu'elle s'en voudra mais… »

« Ce que tu viens de dire est encore pire. » la coupai-je en me relisant tomber en arrière sur mon lit bien décidé à m'y laisser mourir. « Si elle s'en veut elle va vouloir s'éloigner de moi pensant qu'elle est nocive pour moi alors qu'au contraire c'est pour elle que je n'ai pas pu replonger hier. » avouai-je un peu honteusement.

« Crois-moi jamais elle ne te quittera. Vous êtes faites pour être ensemble et il ne reste plus que toi à persuader. » répondit-elle en se relevant du lit.

« Qu'est-ce que tu racontes? » m'intéressai-je des informations qu'elle pouvait avoir.

« Je t'attends en bas. » répondit-elle en me laissant seule avec mes pensées.

Voulait-elle dire que Clarke aller chercher à se remettre avec moi?

Cette pensée me fit sourire mais je le perdis de nouveau lorsque je me rappelai que je ne lui avais toujours pas parlé de mon problème d'alcool.

« Fais-chier. » soufflai-je à voix haute en me levant pour faire un rapide passage dans ma salle de bain et m'habiller directement en tenue de sport pour pouvoir aller courir. Autant profiter que ma maison soit pleine à craquer pour faire garder mon chiot.

Lorsque je descendis à la cuisine je trouvai mes 3 colocataires d'un soir autour de la table entrain de déjeuner. Visiblement quelqu'un avait préparé à manger et je pouvais au moins parier sur le fait que ce n'était pas Toni.

« Bonjour. » dis-je timidement dans ma propre maison.

Shelby me répondit d'un air enjoué tandis que Clarke avait été aussi timide que moi. Mon chiot comme à son habitude m'avait sauté dessus.

« Tu as faim? » me demanda Clarke.

« Non merci je vais aller courir. » répondis-je pour ne pas rester.

« Tu ne vas pas courir le ventre vide. » me gronda Shelby.

« Et il faut qu'on parle. » ajouta Toni par rapport à la discussion que l'on venait d'avoir.

« Plus tard. » précisai-je en prenant une pomme avant de fuir sous les grognements de Toni qui me suivit jusqu'à l'extérieur.

« Lexa! » râla-t-elle en me faisant face. « Tu ne crois pas qu'il y a plus urgent à faire qu'aller courir? »

« Écoute Toni je suis désolée pour hier mais je t'assure que je n'ai pas bu une goutte d'alcool. Quant à Gaia je n'ai pas envie d'en parler. Il faut que je digère tout ça et pour le moment la seule solution qui me vient à l'esprit c'est d'aller courir pour aller me vider la tête car il est clair que je ne peux pas le faire avec l'alcool. » expliquai-je complètement à côté de la plaque avant de partir en courant.

Si habituellement je partais courir pour une petite heure j'en avais décidé autrement pour ce footing-ci et je ne fus de retour qu'une heure et demie après.

Je remarquai directement que la voiture de Toni était toujours là et j'en fus soulagée car cela voulait dire que je ne me retrouverai pas seule avec Clarke.

Une fois la porte d'entrée passée je ne regardai même pas où se trouvaient les filles et je me précipitai dans ma chambre accompagnée de mon pot de colle de chiot qui m'avait sauté dessus dès mon arrivée.

Je trainai une nouvelle fois sous la douche pour gagner du temps. Comme-ci j'allai pouvoir éviter toute la journée cette discussion avec la blonde mais le plus tard serait visiblement le mieux.

N'ayant plus le choix je rejoignis mes amis et Clarke qui profitaient du ciel orageux d'Orlando assise au bord de la piscine. Elles semblaient toutes rigoler ce qui me fit hésiter à aller les rejoindre par peur que ma présence brise cette bulle de bonheur.

C'était sans compter sur Clarke qui devait avoir un 6ème sens qui lui indiquait quand je n'étais pas loin car elle tourna directement la tête dans ma direction. Je ne pus résister à son timide sourire qui m'invitait à les rejoindre.

« Depuis quand tu cours aussi longtemps? » me taquina Toni qui savait très bien les raisons de ma volonté d'établir mon nouveau record de course.

« J'en avais besoin. » répondis-je simplement en m'asseyant à côté de Clarke non par obligation mais parce que j'en avais envie. Cela sembla lui faire plaisir et de toute façon du moment que mes deux amies seraient là je ne risquai pas d'avoir une discussion avec elle de sitôt. « Ça manque de musique. » dis-je en sortant mon téléphone pour le connecter aux enceints extérieurs.

« Tu ne peux décidément pas vivre sans musique. » rigola Clarke car lorsque nous avions tenté de cuisiner la veille j'avais déjà mis de la musique.

« Effectivement. » répondis-je d'un sourire timide. La musique permettait de s'évader mais surtout de prendre le dessus sur des potentielles discussions…

« Bien on va y aller nous. » dit Toni comme si elle avait lu dans mes pensées.

« Déjà? » paniquai-je en les voyant se lever.

Toni un de ces jours je te tuerai.

« Moi aussi je dois faire ma séance de sport. » répondit mon amie d'un clin d'oeil.

« Je ne veux rien savoir. » dis-je en plaçant mes mains sur mes oreilles car il était évident qu'elle parlait du sport de chambre.

« Tu devrais essayer ce type de sport je t'assure que ça vide encore plus la tête. » blagua Toni à mon oreille après m'avoir décollé les mains.

« Vous êtes sûres que vous ne voulez pas rester plus longtemps? » insistai-je en voulant me relever mais Shelby appuya sur mes épaules pour que je reste assise à côté de Clarke.

Les pestes!

« Ça va aller tu es entre de bonnes mains. » me dit la blonde en regardant Clarke qui semblait amuser de ma réaction.

Pourquoi j'avais l'impression que je venais de me faire avoir par les trois?

« Appelle-nous si elle décide encore de se la jouer solo. » lui dit Toni après l'avoir salué et sans tenir compte de ma présence.

« Je vous rappelle que je suis là. » grognai-je avant que Shelby et Toni ne me laissent définitivement seule avec la blonde.

« Tu as peur de te retrouver seule avec moi? » s'empressa-t-elle de me taquiner une fois seule.

« Je n'ai peur de me retrouver seule avec toi. Je suis effrayée à l'idée de me retrouver seule avec toi. » précisai-je ce qui la fit rire.

« Je peux savoir depuis quand je t'effraye? » me taquina-t-elle en voulant discrètement s'approcher un peu plus de moi.

Je la laissai faire car il y avait une chose que je voulais plus que tout depuis hier, c'était son contact. J'étais comme attirée, aimantée par elle et même si je voulais absolument la fuir pour ne pas à avoir cette discussion je n'y arrivai pas.

Je comprenais enfin pourquoi j'étais toujours attirée par elle, c'est comme-ci mon corps avait toujours su au fond de lui qu'elle ne m'avait jamais trompé et que je pouvais de nouveau m'abandonner à elle.

« Ce n'est pas que tu m'effrayes mais je suis terrifiée par la discussion que tu veux sûrement que l'on ait maintenant. » avouai-je en fixant l'eau qui commençait à s'assombrir à cause du ciel.

« Il faudra bien qu'on en parle un jour… » dit-elle déçue.

« Clarke il s'est passé 3 ans depuis notre rupture. On ne peut pas reprendre là où l'on en était comme par magie. » expliquai-je car je sentais son regard insistant sur mes lèvres traduisant ainsi que c'était ce qu'elle souhaitait. « Je ne suis plus la même qu'il y a 3 ans et tu n'es certainement plus la même non plus. » ajoutai-je en relevant les yeux vers elle.

« Je suis d'accord avec toi mais il est évident que depuis 3 ans il n'y a eu que moi dans ton coeur comme il n'y a eu que toi dans le mien. » tenta-t-elle en posant méticuleusement sa main sur la mienne pour la caresser comme la veille.

« Tu dis ça mais tu t'es mise avec Gaia. » grognai-je tout de même car je l'avais bien vue enfoncer sa langue dans la gorge de Clarke.

« Tu sais très bien pourquoi j'étais avec elle… » se vexa la blonde.

« Je sais. Je suis désolée. » m'excusai-je en retenant sa main qu'elle voulait enlever.

« Lexa je n'ai jamais couché avec Gaia, on a donc rompu pour rien. » insista la blonde.

« Pas pour rien car de toute façon on avait des problèmes à l'époque. »

« Des problèmes? » s'étonna-t-elle.

« Ça n'allait pas vraiment entre nous, on n'aurait pas survécu à la distance et finalement le mensonge de Gaia nous a peut-être… » mais je ne terminai pas ma phrase car je ne trouvai pas mes mots.

« Aidé. » compléta Clarke.

« Voilà… Si elle ne nous avait pas fait croire ça on se serait peut-être déchiré de façon irréversible. » expliquai-je en regardant le ciel devenir noir.

« Tu veux dire qu'il y a moyen qu'on puisse se remettre ensemble? » me demanda la blonde en cherchant à cacher son enthousiasme.

« Je ne sais pas mais il y a de l'espoir. » dis-je tristement.

« Qu'est-ce qu'il y a? » s'inquiéta la blonde en cherchant mon regard.

« Clarke il y a tellement de choses que tu ignores à mon sujet que je ne vois pas comment on pourrait repartir sur de bonne base. »

« Alors dis-moi. » répondit-elle avec l'espoir que je lui explique enfin mon comportement de la veille.

« Je ne peux pas. » avouai-je la voix tremblante. Voilà la raison de la peur que je ressentais depuis ce matin. J'étais effrayée de ce qu'elle pouvait penser de moi si elle apprenait que je suis une alcoolique ou qu'elle s'en veuille de ce qu'il m'est arrivé et que l'on arrive jamais à passer au-dessus de tout ça.

Merci Toni de m'avoir mis cette idée en tête.

Clarke sembla le comprendre et porta ma main à ses lèvres comme réponse. Ce contact me provoqua des millions de frissons sur le corps et j'en voulais définitivement plus.

« J'attendrai. » dit-elle en triturant ensuite mes doigts avec les siens tout en plongeant ses yeux dans les miens.

« Merci. » murmurai-je en venant caresser à mon tour sa main sans quitter son regard. C'était la première fois que je faisais un pas vers elle et mes doigts vinrent directement caresser la bague que je lui avais offerte. S'il y a deux jours je m'étais dégonflée, ça n'allait pas être le cas aujourd'hui. « Pourquoi tu l'as gardé? »

Un magnifique sourire apparut sur son visage. Je ne savais pas si c'était parce que j'avais posé la question ce qui nous faisait ainsi avoir la discussion que je voulais fuir ou si c'était parce qu'elle se remémorait les souvenirs de cette Saint-Valentin.

Elle entremêla ses doigts au mien comme pour chercher du courage dans ce qu'elle allait dire. Sa respiration s'était légèrement accélérée ce qui témoignait de son stress.

« Parce qu'il n'y a toujours eu que toi… » murmura-t-elle en posant sa main libre sur mon visage pour le caresser. Un petit silence s'installa car j'attendais plus comme explication. « Lexa je t'aime, je t'ai toujours aimé et je ferais n'importe quoi pour te récupérer. » ajouta-t-elle pour définitivement répondre à mon interrogation. Je ne pensais pas que ces trois petits mots me feraient encore autant d'effets et surtout qu'ils me feraient verser une larme. Nous étions donc sur la même longueur d'onde mais ma peur était toujours présente et elle ne risquait pas de s'en aller surtout si je refusais de lui avouer la vérité. « Je sais que tu ne veux pas en parler mais on n'est pas obligée de le faire. » dit-elle en s'approchant dangereusement de mon visage mais elle se stoppa à une distance raisonnable attendant que se soit moi qui vienne réduire ce vide. « Tu peux simplement me le montrer. » finit-elle comme pour me supplier de l'embrasser.

J'en mourrais d'envie alors je fermai les yeux, laissant toutes mes peurs de côté bien décidée à n'écouter que mon coeur.

Tandis que mes lèvres étaient sur le point de frôler les siennes, un éclair accompagné d'une pluie torrentiel nous fit sursauter et sortir de notre bulle de tendresse. Cet éclair me ramena directement à la réalité et me coupa dans mon élan pour la plus grande tristesse de Clarke.

Tandis que j'éloignais mon visage d'elle pour me lever car pour moi il était évident que nous devions aller à l'abri elle me stoppa.

« Clarke il pleut. » rigolai-je au cas où elle n'ait pas remarqué mais cela m'étonnerait car nos vêtements étaient déjà trempés.

« Tu allais faire quelque chose… » répondit-elle comme pour me supplier d'aller au bout des choses.

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » la taquinai-je car elle était tellement mignonne à me supplier du regard. Ce n'était pas l'envie qui me manquait mais je trouvai que l'instant avait perdu de sa magie.

« Je peux te rafraichir la mémoire si tu veux. » dit-elle avec un soudain excès de confiance.

Elle posa délicatement ses mains de part et d'autre de mon visage et il était clair que cette fois-ci elle n'attendrait pas que je fasse le premier pas. Si je ne voulais pas de ce baiser il fallait que je me manifeste immédiatement mais je ne savais pas comment.

Oui je voulais l'embrasser mais encore une fois pas comme ça.

Lorsque ses lèvres furent à quelques centimètres de moi je paniquai comme une adolescente et pour éviter ce contact je nous fis tomber à l'eau.

Lorsque je remontai à la surface je pensais trouver une Clarke en colère mais ce fut tout l'inverse car elle riait.

« Je suis désolée… J'ai paniqué. » m'excusai-je tout de même en nageant vers elle.

« Tu as paniqué? » se moqua Clarke avant de retourner sous l'eau pour arranger ses cheveux.

« Tu semblais déterminer et j'ai eu peur. » grognai-je en l'éclaboussant mais il n'y avait aucun intérêt comme nous étions déjà trempées de la tête aux pieds.

« Il ne faut pas » rigola-t-elle mais je ne savais pas pourquoi. « Il y a 3 ans ma première tentative au bord de la piscine avait été un échec mais si je me souviens bien lors de notre rencard tu m'avais finalement embrassé au bord de cette fameuse piscine. » m'expliqua-t-elle en s'approchant de moi toujours sous la pluie battante.

« Mais je crois bien que ce qu'il vient de se passer était déjà votre deuxième tentative madame Griffin. » la taquinai-je jusqu'à ce que mes yeux soient attirés par sa poitrine.

« Et je crois bien que mes yeux sont là. » me provoqua-t-elle en me les montrant car elle voyait très bien où mon regard s'était posé. Elle devait penser que je regardais à travers son t-shirt trempé mais en réalité mon regard s'était posé une couche de tissu avant.

Elle perdit son sourire lorsqu'elle me vit m'approcher d'elle et que mon visage s'était fermé. Je me stoppai assez proche d'elle et elle eut un sursaut lorsque je levai ma main pour l'approcher d'elle.

« Ça aussi tu l'as gardé. » murmurai-je en prenant le pendentif que je lui avais offert entre mes doigts. Il était également accompagné de la flute de Pan qu'elle m'avait offert. Je ne l'avais jamais remarqué sûrement parce qu'elle devait le cacher à chaque fois qu'on se voyait. Visiblement la chute dans l'eau l'avait sorti de sa cachette.

« J'ai gardé tout ce que tu m'as offert… » répondit-elle honteusement tout en fuyant mon regard.

« Tout? » répétai-je en lui saisissant son menton pour la forcer à me regarder.

« Tout… » dit-elle le souffle coupé car sans s'en rendre compte elle avait reculé pour m'échapper mais elle s'était trouvé bloquée contre le bord de la piscine.

« Comme mon maillot de l'Orlando Pride. » précisai-je car je trouvai ça adorable de la voir paniquer et perdre ses moyens.

« Comment tu sais? » s'étonna-t-elle pendant que je plaçai mes mains de part et d'autre d'elle contre le rebord.

« J'ai vu la photo sur tes réseaux. » répondis-je en baissant mon regard rapidement sur ses lèvres avant de retourner à ses bleus azures. « Tu n'auras donc jamais loupé mes premiers matchs. » rigolai-je ensuite nerveusement car je prenais enfin conscience de la position dans laquelle nous étions.

Elle avait posé ses mains sur ma taille pour me coller à elle, j'avais mes mains de part et d'autre de son corps tout ça dans une piscine et sous la pluie. Je n'arrivai plus du tout à penser clairement et c'était sûrement dû à cette proximité.

« On devrait rentrer se mettre à l'abri. » dit Clarke qui était tout aussi perdue que moi mais qui dévorait mes lèvres de ses magnifiques yeux.

« Tu veux rentrer? » m'étonnai-je car elle avait tenté par deux fois de m'embrasser et maintenant elle semblait vouloir fuir.

J'avais rapproché mon visage du sien et je caressai son nez du mien. Je ne sais pas à quel jeu je jouais mais j'allais perdre.

« Non. » souffla-t-elle car nos lèvres se frôlaient maintenant.

C'était inévitable et tant pis si le ciel nous tombait sur la tête mais cette fois-ci rien ne m'empêcherait d'aller au bout.

Tout doucement je vins donc poser mes lèvres sur les siennes et à la seconde où je retrouvai cette sensation si familière c'est comme-ci je me retrouvai 3 ans en arrière.

Ce baiser était tendre et Clarke me le rendit directement en venant glisser ses mains sur ma nuque. Il n'y avait plus que nous deux sous cette pluie battante et à l'heure actuelle je ne voudrais être nulle part ailleurs qu'ici avec elle.

Elle m'attira à elle pour essayer de coller encore plus nos corps qu'ils ne l'étaient déjà pendant que j'osai enfin poser mes mains sur elle en prenant son visage pour lui indiquer que je ne comptais pas arrêter.

Nous dûmes tout de même nous séparer pour reprendre notre souffle mais ce n'est pas pour autant qu'on se sépara l'une de l'autre. J'avais posé mon front contre le sien tout en fermant les yeux et j'entendais que notre respiration était irrégulière.

« Clarke je… »

« Chute… » me coupa-t-elle doucement en posant son pouce sur mes lèvres pour me faire taire. « Laisse-moi profiter de cet instant avant que ton cerveau ne se remette à fonctionner et que tu regrettes ce que tu viens de faire. » ajouta la blonde au bord des larmes. Je ne savais pas depuis combien de temps elle pleurait car je venais tout juste d'ouvrir les yeux.

« Clarke je ne regrette pas… » avouai-je en venant sécher ses larmes mêlées à l'eau de pluie.

« Vraiment? » s'étonna-t-elle et il est vrai que cet aveu m'étonnait aussi.

« Oui. » répondis-je sans laisser paraître la moindre hésitation. « Mais ça ne veut pas dire qu'on est de nouveau ensemble… Il me faudra du temps Clarke. » continuai-je en la prenant dans mes bras toujours dans cette foutue piscine.

« Je sais mais si tu savais à quel point ça me donne de l'espoir ce que tu viens de faire là. » dit-elle en resserrant son étreinte autour de moi. « Je te laisserai le temps qu'il te faut. Tu sais, je pensais t'avoir perdu à jamais et je n'aurais jamais imaginé que tu m'embrasserais de nouveau un jour, même dans mes rêves les plus fous. »

« Je ne pensais pas non plus qu'un jour je serais aussi facilement et rapidement capable de t'embrasser encore. » rigolai-je nerveusement sans la lâcher.

Après 3 ans sans le moindre physique tout ce que je voulais c'était elle. Je ne voulais plus qu'elle ne quitte mes bras et je ne voulais même pas sortir de cette piscine par peur que la réalité nous rattrape.

« Je n'ai pas envie de bouger. » murmura-t-elle dans la même angoisse que moi.

« Moi non plus… » répondis-je en me décollant tout de même d'elle. « Mais il faut qu'on sorte sinon tu vas attraper froid ou pire on sera frappées par un éclair. » lui ordonnai-je en prenant sa main pour sortir de l'eau et se mettre au sec à l'intérieur.

Je l'accompagnai ensuite jusqu'à sa chambre pour qu'elle prenne une douche bien chaude.

« J'imagine que tu ne viens pas avec moi. » blagua la blonde ce qui me fit sourire.

« Je préfère prendre ma douche de mon côte. » rigolai-je en l'embrassant tendrement sur la joue puis sur le front avant de lui laisser l'intimité dont elle avait besoin.

Je n'avais plus que moi aussi à aller prendre de nouveau une douche mais avant ça je cherchai mon chiot qui n'avait toujours pas montré le bout de son museau et cela m'inquiétait.

Je la retrouvai apeurée sur le canapé et la tête sous un coussin. Je n'avais pas pensé que les éclairs puissent l'effrayer comme j'étais accaparée par des yeux bleus.

Je la pris dans mes bras pour la rassurer et l'emmener avec moi à l'étage. Je la déposai à côté de ma douche le temps que je la prenne pour garder un oeil sur elle.

La température s'étant rafraichie à cause de l'orage j'optai pour une tenue décontractée dont un gros pull de l'Orlando Pride.

Je retournai ensuite dans la cuisine avec Nana et je restai à côté d'elle le temps qu'elle mange car si je m'éloignai elle me suivait par peur des éclaires. Je profitai de ce moment pour envoyer un message à mon traiteur pour savoir s'il livrait tout de même malgré le temps car il était midi passé mais sa réponse fut négative.

J'espérai que Clarke n'avait pas très faim car je n'avais pas la motivation de sortir sous ce temps-là.

« Il caille… » grognai-je en mettant ma capuche par-dessus la tête pour tenir mes cheveux mouillés au chaud.

J'allai ensuite m'installer sous un plaid avec Nana sur le canapé. J'éclairai la télé et mis une chaîne aléatoire. Je ne comptai pas la regarder, j'étais bien trop accaparée par mes pensées.

Je venais d'embrasser Clarke et cette constatation me faisait encore sourire comme une adolescente de 15 ans.

« Qu'est-ce qui te fait rire? » me demanda Clarke en arrivant dans le salon.

« Rien. » mentis-je en la regardant s'assoir à côté de moi. « Tu as faim? » l'interrogeai-je directement pour changer de sujet.

« Pas spécialement, je te rappelle que j'ai déjeuné ce matin. » me taquina la blonde.

« Et je te rappelle que tu as tout le temps faim donc je te repose la question Clarke, as-tu faim? » répétai-je avec un sourire débile aux lèvres. Je ne pouvais plus m'empêcher de sourire et la blonde semblait dans le même état que moi.

« Je t'assure que je n'ai pas faim. » répondit-elle en prenant un autre plaid qui trainait pour s'installer en face de moi dans le même canapé.

« Si tu le dis. » murmurai-je car de toute façon je n'avais aucune solution si elle m'avait répondu affirmativement car les deux pizzas qu'elle avait préparées la veille avaient été complètement engloutis par mes amies, Clarke et moi-même.

Aucune de nous deux ne semblait vouloir regarder la télé. J'étais personnellement obnubilée par ses yeux bleus et elle les miens. Cependant je ne pouvais m'empêcher de penser qu'elle ne me regarderait plus de cette manière lorsqu'elle connaîtrait la vérité sur les 3 ans qui se sont écoulés.

« Ton chiot ne te quitte donc jamais. » dit Clarke pour me sortir volontairement de mes pensées négatives sans me demander ce qui me tracassait car elle devait sûrement savoir que c'était voué à l'échec.

« Jamais. » rigolai-je car elle s'était allongée sur mon ventre. « Elle prend vraiment des mauvaises habitudes parce que je ne suis pas sûre qu'on puisse continuer à faire ça quand elle pèsera plus de 20 kg. » blaguai-je en passant mes doigts dans sa fourrure.

« Je pèse bien plus de 20 kg et tu ne semblais pas te plaindre quand j'étais allongée sur toi à l'époque. » me taquina la blonde avant de paniquer en pensant qu'elle était allée trop loin. « Je suis dés… »

« C'est bon Clarke. » la coupai-je amusée. « Tu veux boire du thé, un café ou autre chose à défaut de manger? » lui proposai-je tout de même.

« Je veux bien un thé s'il te plaît. » répondit-elle en montant le plaid jusque sous son menton car elle avait visiblement froid.

« Je peux te la confier? Elle est complètement flippée de l'orage. » lui murmurai-je en montrant mon chiot qui somnolait de tout son poids sur moi. « Elle va te tenir chaud. » ajoutai-je pour la convaincre mais c'était inutile car elle avait déjà accepté.

Mon chiot se laissa faire avec plaisir surtout lorsque Clarke vint directement la caresser pour la rassurer de l'orage.

« Merci. » répondit-elle lorsque j'eus terminé le service.

« Tu commences le boulot à quelle heure demain? » lui demandai-je en reprenant ma place dans le canapé.

« Roh… » râla-t-elle en basculant la tête en arrière contre le dossier. « Merci de me ramener à la réalité. » bouda-t-elle.

« Je suis désolée. » rigolai-je de sa réaction. « Mais il faut bien que je sache pour pouvoir t'emmener comme tu es venue à Orlando sans voiture. » ajoutai-je pour justifier ma question.

« Je te rappelle que de base je n'en avais pas besoin parce que mon appartement est à côté de mon lieu de travail. » tenta de se justifier la blonde.

« Je suis contente de voir que tu penses enfin à la planète. » la provoquai-je encore plus.

« Eh! » fit-elle en me donnant un coup sans bouger de sa place comme nous avions quasiment nos pieds collés.

« Encore un coup Griffin et tu te rends au boulot à pied. » grognai-je ce qui la fit rire. « Et tu te moques en plus? » dis-je en feignant être choquée.

« Tu m'aimes trop pour me laisser y aller et revenir à pied. » répondit-elle sûre d'elle.

« Je t'aime carrément? » répétai-je amusée.

« Tu ne m'aurais pas embrassé dans cette piscine si tu ne m'appréciais pas un minimum Woods. »

« Donc on passe de je t'aime à je t'apprécie un peu? Ne serais-tu pas un peu lunatique? » continuai-je de l'embêter.

« Tu ne l'avoueras pas hein? » demanda la blonde avec un oeil perçant pour essayer de deviner ce que je pensais.

« Et toi tu ne veux pas me dire tes horaires? » rétorquai-je.

« Je commence à 9h et je termine à 17h30. » avoua enfin la blonde.

« Tu ne m'avais pas dit que tu étais à mi-temps? » m'étonnai-je de sa plage horaire.

« Si. Jusqu'en septembre je ne travaille pas le mardi et jeudi. » m'expliqua-t-elle. « Tu vas vraiment m'accompagner au boulot? » rigola-t-elle après un petit moment de silence.

« Oui pourquoi? » demandai-je confuse.

« C'est juste qu'on dirait que… »

« Ne dis pas ces mots! » la coupai-je en rigolant. « De toute façon tu vois une autre solution? Tu n'as pas de voiture et plus d'appartement. » lui rappelai-je.

« Pour la voiture je t'ai expliqué pourquoi et pour l'appartement je crois bien que tu étais là et que tu sais donc pourquoi je ne peux plus y mettre les pieds, surtout quand je vois dans l'état où elle t'a mis. » répondit la blonde en regardant mon oeil au bord noir.

« Ton ex petite amie est du genre violent mais je crois que tu le savais déjà… »

« Effectivement… » dit-elle tout aussi gênée que moi.

« Clarke? » profitai-je du sujet.

« Hum? » fit-elle en portant son attention sur mon chiot par peur de ce que j'allais dire.

« Tu sais, si j'avais dû parier sur une connerie que tu aurais pu faire pendant ces 3 ans ce n'était pas que tu t'étais mise avec elle pour te faire frapper. » commençai-je en jugeant sa réaction pour savoir si je pouvais enchainer.

« Tu aurais parié que je retombe dans la drogue? » demanda-t-elle pour finir ce que j'allais dire. J'hochai positivement de la tête lorsqu'elle eut enfin le courage de me regarder. « Je ne me droguais pas par plaisir ou pour oublier quelque chose mais pour travailler Lexa. Je savais aussi que si je replongeais dans cette addiction et que par miracle on se reparlerait tu ne me le pardonnerais pas ou tu serais extrêmement déçue au point que tu n'arrives pas à passer au-dessus de tout ça. » m'expliqua-t-elle pendant que c'était à mon tour de fuir son regard. Son discours ne m'avait absolument pas rassuré par rapport à ma révélation ou non de mon problème d'alcool.

« Tu penses que je n'aurais pas pu passer au-dessus? » demandai-je en espérant qu'elle me rassure.

« Je ne sais pas. À l'époque tu semblais avoir une tolérance zéro vis-à-vis de ça. Mais je sais aussi que tu aurais encore cherché à m'aider comme tu l'as fait là et que tu m'aurais soutenu mais qu'au fond tu aurais été extrêmement déçue de mon comportement et ça c'est la pire chose pour moi. Je sais que tu l'es face à mon choix d'être restée avec Gaia. »

« Je ne suis pas déçue de ce que tu as pu faire Clarke. On fait tous des erreurs et on prend tous des décisions débiles en pensant que c'est la solution. » m'énervai-je un peu. « J'aurais même compris que tu sois retombée dans ces cachets de merde. J'aurais tout compris. » ajoutai-je en me levant du canapé sans aucune raison.

« Lexa je ne voulais pas t'énerver. » paniqua Clarke qui était bloquée par la présence de Nana.

« Ce n'est pas toi qui m'as énervé. » répondis-je car c'était la vérité. J'étais énervée contre moi-même, j'étais toujours en colère d'avoir pu tomber dans cette addiction sans m'en rendre compte et j'étais encore plus en colère parce que je savais maintenant que Clarke en serait extrêmement déçue.

« Alors s'il te plaît rassis-toi et calme-toi. » m'ordonna tout en douceur la blonde donc c'est ce que je fis. « Lexa qu'est-ce que j'ai dit. » insista-t-elle directement.

« Je ne veux pas en parler. » dis-je en la suppliant du regard car j'étais au bord des larmes. La révélation de Gaia avait débloqué beaucoup de choses comme mon incapacité à pleurer depuis 3 ans. Cependant ce n'était pas des larmes de tristesses mais de peur.

« D'accord. » répondit une nouvelle fois déçue Clarke. « Viens. » me proposa-t-elle en ouvrant ses bras.

« Je ne peux pas il y a le chiot. » grognai-je presque jalouse que Nana occupe une place que je désirai en cet instant.

Elle la décala pour la mettre à côté d'elle et réitéra son offre.

Tout allait beaucoup trop vite, il y a 48h on était en froid et aujourd'hui je l'avais embrassé et je mourrais d'envie de la rejoindre dans ses bras. Mais la discussion que l'on venait d'avoir ne me rassurait pas du tout. Pourtant je savais que la seule chance que l'on avait de repartir sur de bonnes bases c'était que je lui avoue ce qui s'était passé pendant ces 3 ans. Si je ne le faisais pas, elle ne me le pardonnerait pas et notre histoire serait définitivement fichue.

« Arrêtes de réfléchir, tu en as envie. » grogna la blonde en se redressant pour me saisir par le col de mon pull et m'attirer doucement dans ses bras où je me laissai bien évidemment faire en n'opposant aucune résistance.

Enfin toutes mes pensées négatives disparaissaient. Là dans ces bras, allongés sur elle dans le canapé avec la pluie qui tapait contre les vitres, je savais qu'il ne pouvait rien m'arriver.

Je frissonnai lorsque Clarke vint passer ses doigts dans mes cheveux afin de les caresser.

« Je te le promets que je te le dirais un jour mais pas aujourd'hui… » lui murmurai-je en fermant les yeux pour profiter plus intensément de ce qu'elle me faisait ressentir.

« Merci. » répondit-elle soulagée. Elle savait que je tenais toujours mes promesses donc elle était assurée de connaître la vérité. J'imaginai qu'une question persistait tout de même dans sa tête, quand?

L'oreille collée contre sa poitrine je pouvais entendre que son coeur battait fort et vite. Elle devait avoir eu peur que je la repousse et ce contact avait aussi dû provoquer cette accélération cardiaque. J'imaginai que mon coeur devait être dans le même état et ça devait lui faire du bien de battre à nouveau si fort.

« Je ne sais pas ce que l'on regarde mais ça a l'air extrêmement nulle. » rigolai-je en prenant conscience que depuis le début la télé était allumée sur une émission de téléréalité débile.

« Shelby nous tuerait si elle nous voyait regarder ça. » blagua aussi la blonde.

« Je vais chercher la télécommande. » râlai-je en commençant à me redresse.

« Non. » m'ordonna Clarke en venant me ceinturer pour que je ne puisse pas bouger.

« Tu aimes cette émission c'est ça? » me moquai-je de sa réaction sachant pertinemment qu'elle faisait ça pour me garder contre elle.

« Je n'en ai rien à cirer de cette émission mais si tu te lèves, tu ne reviendras pas. » répondit la blonde ce qui me fit sourire.

Je posai mon menton sur sa poitrine pour pouvoir la regarder.

« Si je te promets de revenir tu me libères le temps que je mette quelque chose de plus acceptable? » lui proposai-je sans vraiment lui laisser le choix.

« Je suis d'accord à une condition. » tenta-t-elle.

« D'accord. » dis-je en venant l'embrasser sur la joue. Je savais très bien qu'elle aurait voulu un autre endroit mais j'avais envie de l'embêter. « C'est tout ce que tu auras. » rigolai-je en voyant sa tête frustrée tout en me levant pour prendre la télécommande sur la table basse. « Tu veux regarder quoi? » lui demandai-je toujours debout.

Voyant que je n'avais pas de réponse je me tournai vers elle pour découvrir qu'elle boudait encore. C'était une adulte ou une enfant?

Son regard me faisait comprendre qu'elle n'était pas contente de s'être faite avoir et qu'elle attendait que je sois de nouveau dans ses bras pour lui donner une réponse.

Je ne me fis pas prier, me laissant porter sans réfléchir par la bulle de tendresse dans laquelle je me trouvai depuis ce baiser et je vins de nouveau m'allonger dans ses bras où elle s'empressa d'enrouler les siens autour de moi.

« On regarde ce que tu veux. » répondit-elle, du moins si on pouvait appeler ça une réponse parce que ça ne nous faisait pas plus avancer.

« On peut faire autre chose si tu préfères. »

« J'ai bien une idée. » fit-elle d'un air enjoué.

« Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai peur. » rigolai-je nerveusement.

« C'est plutôt à moi d'avoir peur. »

« Pourquoi ça? » m'intéressai-je en me redressant pour la regarder.

« Lève-toi. » m'ordonna-t-elle.

« Tu en as déjà marre de moi? » demandai-je faussement blessée.

« Crois-moi j'aurais adoré passé la journée comme ça mais… »

« Ne termine pas cette phrase. » la coupai-je en sachant pertinemment où elle voulait en venir au vu de la position dans laquelle nous étions. « J'avais presque oublié que tu ne pensais qu'à ça. » la taquinai-je ensuite en l'aidant à sortir du canapé.

« Je ne vois absolument pas de quoi tu veux parler. » bouda-t-elle en me prenant par la main.

« On va où? » m'inquiétais-je lorsque l'on monta à l'étage.

« Lors de ta fuite hier j'ai eu le temps de visiter ta maison. Je te rassure je ne suis pas allée dans ta chambre, j'attendrai que tu m'y invites. » me taquina-t-elle en remontant le couloir. « Et je suis tombée sur ça. » m'expliqua-t-elle en poussant la porte de ma salle de jeu comme j'aime l'appeler car elle est constituée d'un billard, un flipper, d'un babyfoot et d'une immense télé où j'aimais souvent jouer aux jeux vidéo. C'était un peu la pièce que j'aurais rêvé d'avoir lorsque j'étais enfant. « Pourquoi tu ne m'as pas dit que tu avais ça chez toi. » s'enthousiasma-t-elle.

« Parce que je ne t'ai jamais fait visiter ma maison et que de base tu ne devais rester qu'une seule nuit mais que ton séjour est pour le moment prolongé. » répondis-je simplement.

« Pour le moment? Tu comptes me foutre dehors dès que tu pourras? » bouda faussement la blonde.

« À la seconde où je pourrais je te chasse de chez moi. » continuai-je de la provoquer ce qui la choqua. « À moins que… » ajoutai-je en faisant semblant de réfléchir à une idée.

« À moins que quoi? » sourit-elle d'espoir.

« Que je trouve un intérêt à te garder. » expliquai-je en m'approchant du billard. « Si je me souviens bien tu es extrêmement mauvaise au billard donc j'imagine que ce n'est pas à ça que tu veux que l'on joue? » changeai-je de sujet pour encore plus la taquiner.

« Qu'est-ce que tu voulais dire par si tu trouves un intérêt? » insista-t-elle en venant à côté de moi sans relever ce que je venais de dire.

Je ne sais pas si j'étais devenue complètement folle ou si je me laissai porter par l'euphorie de ce baiser sous la pluie ou si j'étais finalement sous l'emprise de l'alcool mais je voulais une nouvelle fois faire ce qu'il me passait pas la tête.

« Écoutes, je pense qu'on a besoin d'apprendre de nouveau à se connaître. Ton appartement est une zone à risques et j'ai aussi besoin d'apprendre à cuisiner. » rigolai-je nerveusement en passant ma main dans mes cheveux car je n'en revenais pas de ce que j'allais dire. « J'ai 3 chambres de libres donc si tu le souhaites, je ne te force pas, mais tu pourrais t'installer ici, comme une colocation. » paniquai-je lorsque je dis ces derniers mots à voix haute. Tout le long de mon explication j'avais fixé le feutre du tapis du billard.

Après un moment de silence que je jugeai trop long je me risquai à lever les yeux vers Clarke. Il m'était impossible de déceler la moindre émotion sur son visage ce qui me fit stresser.

« Tu es sérieuse? » dit-elle lorsqu'elle vit ma réaction sans pour autant laisser paraître ce qu'elle pensait.

« C'est une mauvaise idée? » paniquai-je.

« Tu veux sincèrement que je vienne vivre ici avec toi? » demanda-t-elle encore.

« Oui… » avouai-je honteusement.

« Vraiment? » insista encore la blonde.

« Laisse tomber c'était une idée débile. » m'agaçai-je en m'insultant intérieurement d'avoir eu cette idée et de l'avoir dit à voix haute. Alors que j'allai m'en aller de la pièce elle me bloqua contre le billard pour m'en empêcher.

« J'ai extrêmement envie de t'embrasser là tout de suite. » m'expliqua-t-elle pour que je devine que sa réponse était positive.

« Clarke ça ne veut pas dire qu'on est de nouveau ensemble, tu seras ma colocataire. » précisai-je par peur qu'elle ne m'ait pas compris.

« Je sais. » souffla-t-elle en posant son regard sur mes lèvres.

« Dois-je comprends que tu acceptes? » demandai-je pour avoir une réponse concrète.

« Avant j'aimerais te poser une question. » répondit-elle.

« Je t'écoute… » murmurai-je en ayant déjà peur.

« Pourquoi? » dit-elle simplement.

« Parce que ça me semble être une bonne idée. »

« Mais encore? » insista-t-elle en posant sa main sous mon menton pour me forcer à la regarder.

« Parce que j'ai une chambre de libre et tu as besoin d'un toit. » ajoutai-je amusée.

« Continue. » dit-elle en caressant mon visage de son pouce sans lâcher mon menton.

« Parce que tu sais cuisiner et moi non, donc j'ai besoin d'une cuisinière personnelle. » la taquinai-je encore.

« Arrêtes de dire des conneries et dis-moi la vérité. » râla la blonde en me donnant une petite tape sur l'épaule.

« Il y a 2 minutes tu voulais m'embrasser et maintenant tu me tapes. » la provoquai-je en approchant mon visage du sien pour essayer de reprendre l'avantage.

« Tu ne m'auras pas avec tes tentations alors dis-moi pourquoi il y a 24h je ne pouvais pas te toucher et pourquoi maintenant tu me proposes de vivre avec toi. » rigola-t-elle tout en cherchant en même temps à être sérieuse lorsqu'elle me stoppa.

« Tu refuses que je t'embrasse? » tentai-je une dernière fois.

« Pour l'instant. » précisa la blonde.

« Je n'ai pas le choix de parler? » grognai-je de m'être mise dans cette situation. Clarke hocha la tête négativement. N'ayant plus le choix et comprenant qu'elle ne me laisserait pas tranquille je me lançai et donnai la réponse que tout le monde attendait : « J'aimerais nous laisser une nouvelle chance et je ne sais pas, ça me paraît être une bonne solution… »

« Tu es plutôt du genre rapide. Quand tu veux potentiellement te remettre avec quelqu'un tu l'invites à vivre chez toi? » rigola Clarke en posant son front contre ma poitrine car elle semblait apprécier ma réponse.

« Encore une fois tu ne seras que ma colocataire. » grognai-je en la prenant dans mes bras.

« Une colocataire avec du plus j'ai l'impression. » précisa-t-elle en relevant la tête vers moi.

« Une colocataire qui me fera à manger. » ajoutai-je en l'embrassant à la commissure de ses lèvres ce qui la frustra.

« Je compte bien devenir plus que ta colocataire. » me prévint la blonde avec des yeux légèrement obscurcis par le jeu.

« Je sais. » murmurai-je avant de l'embrasser sur le front pour lui faire comprendre qu'il n'y aurait pas plus.

« J'accepte… » dit-elle tout bas en plongeant sa tête dans mon cou.

Elle avait raison, j'y étais peut être allée trop rapidement mais nous venions de perdre trois ans. J'étais toujours amoureuse d'elle et même s'il me faudra du temps pour lui dire ces trois petits mots qu'elle m'avait si facilement redit, je ne voulais plus perdre une seconde avec elle.

J'étais consciente qu'il faudra aussi que l'on ait une discussion que se soit sur Gaia, sur ce que l'on désire toutes les deux ou sur ce qu'il c'était passé pendant ces années de séparation avec notamment mon problème d'alcool. Cependant une chose était sûre, aujourd'hui nous voulions juste profiter de notre bulle dans laquelle on s'était enfermée toutes les deux.