Chapitre 10 (seconde partie et fin)
Lorsque Rubis se réveille, elle n'est pas inquiète en ne voyant pas son mari dans le lit.
Cependant telle n'est pas sa surprise de voir sur le front de sa fille un bijou frontal en or serti de minuscules amétrines faisant le tour du crâne alors que trois petites pierres incolores taillées en forme de gouttes reposent sur le front et à hauteur des sourcils (1).
Comme elle est surprise de voir un bracelet argenté composé de deux paires de douze pierres précieuses bleues et blanches sur le poignet gauche d'Elsa.
✵Il s'agit de Fluorites, de Perles et de Sodalites, ma chérie.✵ lui murmure la voix reconnaissante de Mère Nature. ✵Ton mari, ta nièce Raiponce et deux autres enfants ont reçu des présents semblables. Ils vont les aider à renforcer leurs dons lorsqu'ils en auront besoin.✵
-Esmeraldo n'en a pas? demande, surprise, la mère de famille en faisant attention à ne pas réveiller les enfants.
✵Son don sera trop instable, porter un bijou de même nature que celui de sa sœur et des autres pourrait nuire à sa santé.✵
Comprenant, Rubis acquiesce tout en se dirigeant vers le berceau où elle voit son fils commencer à s'agiter faiblement, signe imminent de réveil.
-Hé, mon bébé. sourit-elle en l'attrapant doucement.
Et comme chaque matin lorsqu'elle nourrit son fils, Rubis s'installe sur la chaise à bascule, appréciant le léger balancement du meuble.
Arrorró mi niño
(Dodo, mon enfant)
Arrorró mi sol
(Dodo, mon soleil)
Contrairement à sa sœur Esmeraldo a besoin d'une berceuse pour s'éveiller en douceur.
Arrorró pedazo de mi corazón.
(Dodo, morceau de mon cœur)
Voyant son fils ouvrir les yeux, Rubis sent son cœur chauffer agréablement en lisant dans les yeux de son bébé le bonheur et l'Amour à l'état pur.
Este niño lindo y a quiere dormir
(Ce joli bébé veut enfin dormir)
Tu es destiné à de grandes choses, mon petit.
Háganle la cuna de rosa y jazmín.
(Faites-lui un berceau de roses et de jasmins)
Mais avant cela, je fais tout faire pour que tu grandisses comme n'importe quel petit garçon.
Háganle la cama en el toronjil,
(Faites-lui un lit dans la mélisse)
Mère Nature a parlé d'un don, je me demande bien lequel il s'agit.
Y en la cabecera
(Et à son chevet)
Et pourtant...Rubis n'est pas tranquille.
Pónganle un jazmín que con su fragancia, me lo haga dormir.
(Mettez-lui un jasmin qui, avec son parfum, le fasse dormir)
Ne pas savoir ce qu'il advient de Salali l'inquiète beaucoup.
Arrorró mi niño
(Dodo, mon enfant)
Arrorró mi sol
(Dodo, mon soleil)
✵Ne t'inquiète pas, Rubis. Salali n'est pas seul. Il a ses côtés de véritables amis qui l'aident à ne pas sombrer dans les Ténèbres.✵
Arrorró pedazo de mi corazón.
(Dodo, morceau de mon cœur)
✵Il vous faudra beaucoup de patience à tes enfants, Ruben et toi pour l'aider à retrouver le bon chemin.✵
Esta leche linda que le traigo aquí
(Ce bon lait que je lui porte)
Fermant les yeux, Rubis demande à Mère Nature comment va Carmen.
Es para este niño que se va a dormir.
(Est pour ce bébé qui va s'endormir)
✵Elle va bien, elle vit chez de la famille éloignée de Ruben.✵
Arrorró mi niño
(Dodo, mon enfant)
Rouvrant les yeux de surprise, Rubis en reste sans voix.
Il lui faut quelques secondes pour reprendre le fil de sa berceuse.
Arrorró mi sol
(Dodo, mon soleil)
Sentant la main de son bébé serré son majeur, Rubis baisse la tête, souriant à son enfant qui tète avec gloutonnerie.
Arrorró pedazo de mi corazón.
(Dodo, morceau de mon cœur)
Le bruit d'une couverture qu'on déplace fait redresser la tête à Rubis qui adresse un doux sourire aux petites filles qui viennent de s'éveiller.
Este lindo niño se quiere dormir...
(Ce joli bébé veut s'endormir...)
Elsa et Esmeralda s'allongent sur le ventre, la tête dans leurs mains, les cheveux en bataille, le visage marqué par la fatigue, mais en même temps captivée par la berceuse.
Cierra los ojitos y los vuelve a abrir.
(Il ferme les yeux et les ouvre à nouveau)
Rubis leur adresse un autre sourire tendre, s'interrogeant sur comment sa fille a pu dormir avec son présent offert par Mère Nature.
Arrorró mi niño
(Dodo, mon enfant)
✵Sois sans crainte, mon présent n'a pas empêché ta fille de dormir.✵
Arrorró mi sol
(Dodo, mon soleil)
Merci.
Arrorró pedazo de mi corazón.
(Dodo, morceau de mon cœur)
Lorsqu'elle termine sa berceuse, Rubis fait faire son rot à son bébé tout en ne quittant pas des yeux les fillettes.
-Vous avez bien dormi les filles?
-Encore un peu sommeil, mais on va bien. répondent en chœur les deux cousines.
À trois endroits différents du globe deux enfants et un adolescent ont été victimes d'une forte fièvre, inquiétant leur entourage.
Quelque part en Allemagne :
La famille de deux des trois malades a tenté toute la nuit de faire baisser la fièvre, mais celle qui a eut le plus de mal est une femme d'une quarantaine d'années au regard bleu et aux cheveux noirs frisés, vêtue d'une robe longue robe de couleur pourpre.
-Ma...man...gémit une fillette de 3 ans.
L'enfant a le visage rouge, perlé de sueurs, le souffle erratique, les cheveux éparpillés sur l'oreiller, mais ce qui surprend est la longueur incroyable de la chevelure de la petite maladie, mais contrairement à une chevelure ordinaire celle de la petite malade est magique.
-Tiens bon, ma petite fleur, maman va te soigner. la rassure la jeune femme en aidant l'enfant à boire une fiole.
Maudite sois-tu Mère Nature! jure-t-elle entre ses dents. Tu n'auras pas ma petite fleur! ELLE EST À MOI!
Dans son antre Mère Nature serre les dents, refusant de se laisser impressionner.
Tu confirmes mes soupçons, Éloïse Gardener. Tu es bien une des plus ferventes fidèles de Chernabog.
Fermant les yeux, Mère Nature revoit la vision qu'elle a eue il y a trois ans.
Sa vision lui a montré une raiponce, deux perce-neige, trois centaurées, deux fleurs de lys, une orchidée, une rose*, une allium et une éphémère de Virginie encercler un aconitum napellus après avoir terrassé un parterre d'orties.
Tu ne pourras pas empêcher le destin des enfants de la destinée de se réaliser.
Il faut une semaine à Éloïse Gardener pour soigner sa petite fleur, durant ces sept jours ni Mère Nature ni Éloïse Gardener ne se sont avoués vaincues, espérant se montrer plus maligne que l'autre, mais Éloïse a dû déclarer forfait après s'être rendue compte que ses soins faisaient perdre peu à peu le pouvoir des cheveux de sa petite fleur.
Ce qu'Éloïse ignore est qu'en laissant Mère Nature gagner cette ''bataille'' elle permet à la petite malade de recevoir son catalyseur. À savoir un collier en or où se trouve un magnifique quartz rose taillé en cœur invisible.
Épuisée, Mère Nature se laisse tomber sur le premier siège qu'elle trouve, le visage recouvert de sueurs.
Excuse-moi, petite Raiponce. s'excuse-t-elle en s'épongeant le visage après avoir fait apparaître un mouchoir. Très bientôt tu apprendras la vérité.
Quelque part en Chine :
Dans un petit village, une jeune femme éponge délicatement le visage perlé de sueur d'une petite fille sous les prières de trois adultes. À savoir les parents et la grand-mère paternelle de l'alitée qui prient leurs ancêtres de venir en aide à leur fille et petite-fille.
Leurs noms? Zhou, Li et Grand-mère Fa.
Cela fait 8 mois que la jeune femme vit avec ces personnes qui ont accepté de l'accueillir après qu'elle ait soigné l'aïeule de la maison.
Sa parfaite connaissance de la langue et de l'art de la médecine lui ont valu la sympathie des habitants du village qui viennent la voir à la moindre blessure.
Après tout le précédent médecin avait rendu l'âme il y a quelques années et autant dire que les habitants faisaient attention à ne pas se blesser, le médecin le plus proche se trouve à 10 kilomètres au sud de leur village.
Sa curiosité en regardant des dames âgées réalisées les techniques traditionnelles de filages, tissages, teintures et broderies du coton à permis à Grand-mère Fa de la baptiser du nom de Chih-Nii (2). Son réel nom étant trop compliqué à prononcer pour la famille Fa et le reste des habitants du petit village.
Depuis ce jour elle tisse de magnifiques pièces de tissus lors de ses temps libres, mais personne ne peut rater la tendre amitié unissant Chih-Nii à Fa Mulan.
Tiens bon, Mulan! Dans quelques années le vieux Chi-Fu va venir, ton destin va se révéler à cet instant! Mère Nature, aidez-moi!
✵N'aie crainte, ma chérie. Mulan va bientôt être guérie. Mais...✵
Mais? s'inquiète Chih-Nii.
✵Je sens une présence néfaste quelque part dans ce village.✵
Chih-Nii écarquille des yeux surpris. Son don ne lui permet pas de voir l'aura des gens, mais sa grand-mère lui a appris à décoder le langage corporel des gens et s'il y a bien quelqu'un qui ne lui inspire pas confiance c'est Ching Shih (3) mieux connue sous le nom de la Marieuse.
✵Fais bien attention à toi.✵ lui recommande Mère Nature. ✵Je ne sais pas d'où lui vient cette malfaisance, mais protège bien les gens de sa présence.✵
Je serai prudente. promet Chih-Nii.
Comme pour confirmer les dires de Mère Nature, la fièvre de Mulan diminue au plus grand soulagement de Chih-Nii, des parents et de Grand-mère Fa.
Quelque part en Virginie (18 heures)
Il fait encore jour dans cette contrée du monde où deux jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années s'entraînent au tir à l'arc sous le regard admiratif d'enfants plus jeunes et d'un vieil homme de très haute taille qui, bien qu'il sache que les archers n'en ont pas besoin, supervise l'entraînement.
Les arcs se tendent, les flèches filent jusqu'à toucher sa cible pour l'une alors que la seconde s'enfonce dans la terre, au pied de la cible sous les applaudissements du public.
Le vieil homme s'avance vers les deux jeunes adultes, le visage grave.
-Très bien Namontack. prend-il la parole en posant une main sur l'épaule du prénommé. Quant à toi Ko...
L'homme s'interrompt en voyant la faiblesse de son ancien élève.
Un simple coup d'œil lui apprend que Kocoum ne va pas bien.
Le jeune homme frissonne, comme pris de chair de poule, il tente néanmoins de cacher la grimace qui déforme sa bouche lorsqu'il lève une main pour se masser le front. En vain puisqu'un rapide coup d'œil à son son ami et au vieil homme lui apprend qu'ils n'ont pas loupé sa grimace.
Tournant la tête vers Namontack, le vieil homme sait que s'il interroge Kocoum ce dernier va prétendre que tout va bien.
-Namontack, comment trouves-tu Kocoum?
La réponse fuse, sans détours, au plus grand agacement de Kocoum qui fusille des yeux son ami, bien qu'il sache très bien que son ami s'inquiète pour lui.
-Il ne va pas bien Uttamatomakkin.
Le prénommé Namontack explique à leur ancien professeur que depuis ce matin l'état de santé de son ami l'inquiète.
-Je vais bien. est la réponse sèche de Kocoum.
Tournant la tête vers lui, son ami et son ancien professeur voient tout de suite que ce n'est pas le cas, qu'il tient difficilement sur ses jambes et qu'une fine pellicule de sueur glisse le long de son front et de son cou.
Attrapant Kocoum par l'épaule, Namontack explique à Uttamatomakkin qu'il va conduire son ami de ce pas chez le Shaman.
-Que tu le veuilles ou pas! clame-t-il entre ses dents à son ami qu'il sait buté.
Étonnamment, Kocoum ne dit rien, suivant son ami, trop fatigué pour protester. Ce qui inquiète beaucoup Namontack car il sait mieux que quiconque que Kocoum n'aime pas montrer qu'il est affaibli d'une quelconque façon.
Dans sa hutte, Kekata surveille d'un œil tendre sa petite-fille et la fille de son chef et ami, âgées toutes deux de treize ans, jouer tout en préparant diverses préparations.
Déposant les objets qu'il tenait en mains à terre, les yeux du vieil homme deviennent blanc-gris sans que les petites ne le remarquent.
✵Kekata, mon cher enfant.✵ entend-il une voix douce de femme retentir dans sa tête. ✵Je te contacte pour t'informer qu'un jeune homme de ta tribu est l'un de mes Élus.✵
-Mère Nature...murmure-t-il, ému. Cela fait fort longtemps que vous n'êtes plus venue me voir.
En entendant la voix du Shaman être devenue plus grave, les fillettes tournent la tête vers lui pour le voir dans un état étrange, comme ailleurs.
Comprenant que leur gardien est occupé à parler avec Mère Nature, les deux petites quittent silencieusement la hutte pour se rendre auprès des autres enfants.
✵Tu m'en vois navrée, mais comme tu le sais je suis fort occupée.✵
-Ne vous excusez pas, je comprends. sourit Kekata. Je ne pense pas me tromper en affirmant que cet Élu, parmi les miens, est le jeune Kocoum?
✵En effet.✵ sourit Mère Nature.
Kekata explique à Mère Nature que c'est par le plus grand des hasards qu'il avait vu le jeune frère de son chef et ami danser sous la pluie un soir de fort orage et qu'à sa grande stupeur l'élément liquide ne l'avait pas trempé, du moins pas aussi fortement qu'il ne le devrait, semblant même tomber à côté!
L'enfant avait alors huit ans, ayant vu entre les omoplates de l'enfant une étrange tâche, mais le vieil n'avait pas voir à quoi elle ressemblait. Ce n'est que beaucoup plus tard qu'il avait pu constater que la tâche représentait une tête de bison.
✵Tu as toujours été attentif aux détails, je suis contente de savoir que l'âge te permet de continuer de voir ce que les autres ne voient pas.✵
-Kekata! Kekata!
Battant des paupières le vieil homme voit entrer dans son tipi Namontack, le visage marqué par l'inquiétude, le souffle court, portant dans ses bras son meilleur ami inconscient.
-Qui a-t-il, mon enfant? lui sourit Kekata.
-C'est Kocoum, il ne va pas bien!
Avec sa gentillesse sans fond le vieil homme invite Namontack à lui raconter ce qui ne va pas avec son meilleur ami tout en commençant à préparer quelque chose à boire.
Ce que fait Namontack après avoir allongé son ami sur une peau d'ours près du Shaman et lui avoir ôté son haut. Il lui apprend que depuis le matin, Kocoum a longuement refusé de le voir, lui assurant qu'il se sent assez en forme pour entreprendre leur journée d'entraînement. Ce qui a été le cas pendant quelques heures, mais que depuis deux heures il voit bien que son meilleur ami rate ses coups et a du mal à se concentrer.
Je vois. Y a-t-il quelque chose que je dois savoir, Ô grande Mère bien-aimée?
✵Sa fièvre sera forte, mais courte. Il sera guéri demain matin. Tu peux toujours lui faire boire une infusion d'écorce de Saule blanc (4).✵
Pendant sa discussion avec Mère Nature, Kekata regarde dans sa réserve ce qu'il lui reste, mais force est de constater que son pot contenant les fameuses écorces est vide.
C'est pourquoi il envoie Namontack en chercher après que ce dernier ait terminé son récit tout en lui conseillant de demander un coup de main à sa femme, Lenmana.
À peine Namontack est-il parti que Kekata examine le jeune frère de son chef et ami.
Contrairement à ce que l'on pourrait croire Kocoum et Wahunsunacock ne sont pas frères de sang. La différence d'âge, 20 ans, est trop grande, mais frères par l'adoption.
Le père de Wahunsunacock avait recueilli le nouveau-né après que la mère de ce dernier ait trouvé refuge dans leur tribu après avoir fuit la sienne qui avait tué son mari après que les autres membres de leur tribu aient appris que leur bébé (à savoir Kocoum) avait été choisi par Mère Nature pour accomplir de grandes choses.
Matoaka avait pu redécouvrir le plaisir d'avoir une tribu aimante, mais pas assez longtemps car six jours après que son fils eut deux mois elle s'éteignait suite à une maladie des poumons.
C'est Wahunsunacock qui avait su trouvé une famille de lait pour son petit frère, créant sans le savoir l'amitié qui unit aujourd'hui Kocoum à Namontack et inversement.
Reprenant pied avec la terre ferme, Kekata découvre son patient fiévreux. Comme il découvre plus en détails l'étrange bijou qu'il avait pu voir 14 ans auparavant.
Le bijou est réalisé dans un métal couleur neige où repose sur le torse du jeune homme une pierre translucide taillée en forme de goutte d'eau.
Avec douceur Kekata recouvre Kocoum d'une seconde peau d'ours en guise de couverture pour l'aider à transpirer, mais aussi pour le maintenir au chaud.
-Aie confiance, jeune Kocoum. murmure-t-il en lui écartant quelques mèches de cheveux collés à son front. Mère Nature te destine à un avenir brillant en ayant fait de toi l'un de ses Élus.
En entendant des pas venir dans sa direction, le vieil homme tourne la tête pour voir entrer Namontack et Lenmana.
Lenmana est une jeune femme de l'âge de Namontack et de Kocoum, mais contrairement aux autres femme de la tribu Lenmana a la peau mate pour un regard marron et des cheveux blancs coupés courts avec une frange lui tombant sur le front.
C'est Namontack qui l'avait trouvée au pied d'un chêne centenaire il y a dix ans, vêtue d'une étrange façon, son étrange apparence avait éveillé la curiosité naturelle du jeune garçon qu'était Namontack.
Plus encore en découvrant les étranges dessins à différents endroits de son corps. À savoir une hirondelle (5) sur le dos de la main droite, un dauphin (6) à l'intérieur du poignet gauche, la tête d'un loup (7) sur le ventre et un scorpion (8) sur le front.
C'était aussi lui, avec l'aide de Kekata, qui avait veillé sur son sommeil, l'aidant à combattre la fièvre résultant de sa blessure à la tête.
Il avait fallut un mois pour qu'elle trouve la force de se réveiller. C'était Huyana (9), la mère de Namontack, qui lui avait donné à manger et lui faisait sa toilette tout le temps où elle était inconsciente.
À son réveil le vieil homme avait découvert que l'étrangère n'avait plus aucun souvenirs, mais fait étrange (ou cadeau de Mère Nature?) la jeune fille sait parler leur langue.
La jeune fille avait été bouleversée de ne plus se souvenir de son passé, mais Namontack l'avait aidé à aller mieux. Kocoum n'étant jamais loin, mais il était resté en retrait.
Namontack avait veillé sur elle comme le ferait un grand frère vis-à-vis de sa petite sœur.
C'est même lui qui lui avait trouvé une nouvelle identité, à savoir Lenmana (10), après avoir supplié leur Chef de la laisser vivre avec eux.
Kekata avait expliqué à son ami et Chef que Lenmana possède une excellente connaissance dans l'art de guérir.
-...elle a été heureuse lorsque je lui ai demandé de devenir mon apprentie. Cependant elle ne souhaite pas prendre ma place, m'expliquant que ce rôle reviendra à Nakoma, ma petite-fille, lorsqu'elle sera plus grande.
Wahunsunacock avait réfléchit à la question pendant deux jours et une nuit avant de donner son accord, déclarant que Huyana serait la mère adoptive de Lenmana à la plus grande joie de Namontack, la mère de ce dernier s'étant montrée honorée par la décision de son Chef.
En dix ans qu'elle vit avec eux, Lenmana a montré plus d'une fois que Wahunsunacock a eu raison de l'accepter dans sa tribu.
Un des points qui différencient Lenmana des jeunes filles de son âge, outre son apparence, est qu'elle sait se servir de ses poings lorsqu'on l'insultait, savait monter aux arbres ou à cheval comme les garçons!
Ses principales difficultés avaient été de se comporter comme une jeune fille bien éduquée, mais Huyana avait eu assez de caractère pour adoucir celui de sa fille adoptive.
Aujourd'hui, Lenmana et Namontack sont mari et femme depuis quelques années, à la plus grande joie de Kocoum.
-Kekata? Il va guérir Kocoum?
Tout en réduisant l'écorce en poudre, le vieil homme sourit au meilleur ami de son patient.
-Ne t'inquiètes pas, Namontack, Kocoum est solide. Mère Nature lui rendra très vite la santé.
S'occupant du feu, Lenmana tourne la tête en direction de son époux et du Shaman, assurant à son mari qu'il n'a aucune raison de s'inquiéter, que Kocoum est entre de bonnes mains.
-Je le sais bien, ma femme, mais c'est plus fort que moi...acquiesce Namontack. Je me sentirais bien seul sans lui.
D'autres que Lenmana se serait sentie offensée des propos de Namontack, mais pas elle. Elle sait bien que l'amitié qui unit Kocoum et Namontack est devenue avec les années un lien fraternel. Après tout, ne sont-ils pas frères de lait?
Retournant auprès du feu, Lenmana informe le vieil homme que l'eau est à bonne température, prenant plaisir à observer que son ancien professeur préparer l'infusion qui aidera le meilleur ami de son mari à aller mieux.
-Patientons quelques instants. sourit avec douceur Kekata.
Acquiesçant, Lenmana ne reste pas inactive puisqu'elle change le linge posé sur le front luisant de sueurs de Kocoum pour le rafraîchir en le plongeant dans un bol d'eau fraîche.
Son mari se tient au chevet de son meilleur ami, une main dans les siennes, priant Mère Nature pour la guérison de son ami.
Dans son antre, debout devant un gigantesque miroir, Mère Nature sourit, yeux clos.
Très bientôt, une surprise vous attend, mes chers enfants.
Note de l'auteure : Alors? Avez-vous trouvé quelle fleur fait référence à quel personnage?
1) Afin de mieux vous aider à visualiser le bijou en question (il s'agit d'un tikka), je vous conseille d'aller sur le site « Au royaume du bijou » !
2) C'est le nom de la Déesse du Filage, du Tissage et des Nuages dans la mythologie chinoise.
3) Inspirée d'un personnage historique. Née en 1784, elle est prostituée à Canton quand elle se fait capturer par des pirates. Elle se marie avec l'un d'entre eux, Cheng I, pirate renommé descendant d'une famille pratiquant la piraterie depuis des générations. À sa mort, sa veuve entreprend alors de consolider son pouvoir en s'assurant du soutien de sa belle-famille ainsi que des capitaines pirates qui lui étaient loyaux.
Pour unir la flotte, Ching Shih établit un code de lois sévère et strictement appliqué : sont punies par la mort ceux qui désobéissent aux ordres, voler les villages qui assistent les pirates, ne pas mettre le butin en commun ou violer une prisonnière. Appelée par les Britanniques "La Terreur de la Chine du Sud", elle a commandé l'une des flottes de pirates les plus puissantes de l'histoire ; si puissante qu'aucune marine n'a jamais pu la vaincre.
4) L'écorce de saule blanc est utilisée pour soulager les douleurs articulaires, faire tomber la fièvre et favoriser la cicatrisation des plaies.
5) Ce tatouage était surtout réservé aux marins, qui louaient le sens de l'orientation de cet oiseau. En pleine tempête, l'hirondelle était toujours capable de leur montrer le chemin à suivre pour retrouver la terre. Ainsi, par extension, l'hirondelle exprime l'amour que vous portez à votre foyer et l'envie de voyager.
6) Il représente l'Amitié, le sentiment d'appartenance à une communauté et l'Harmonie. Les dauphins sont extrêmement intelligents.
Voici d'autres significations symboliques des tatouages de dauphins:
Amour, Bonheur, Amitié, Espièglerie, Liberté, Intelligence, Connexion, Protection et Sensibilité.
7) Il incarne la Puissance et la Fidélité, ainsi que le Courage et l'Endurance.
8) Il est assez souvent lié à une image de révolte et d'indiscipline ou de désobéissance, ce petit insecte est depuis toujours craint pour son dard venimeux. Cependant on lui attribue aussi des vertus de Fertilité, Richesse, Force et Pouvoir.
9) Prénom féminin signifiant "Pluie qui tombe".
10) Prénom féminin n'ayant pas de signification. Pour le bien de mon histoire je lui donne comme signification ''La dompteuse aux cheveux de neige''.
*Je n'ai pas trouvé quel était l'emblème floral avant la rose des Tudor. Si vous connaissez la réponse, merci de me la donner dans un message privé avec son historique, s'il vous plaît!
