Hey ! Bon... Après une éternité sans nouvelle je vous dépose ici le chapitre 6 !
Sora Klit : Un grand merci pour ta review ! Elle m'a fait très très plaisir (et pour tout avouer, c'est grâce à elle que ce chapitre sort aujourd'hui !) Pour quelqu'un qui n'est pas française, j'ai l'impression que tu parles mieux que moi ! Par contre, utilise le 'tu" ça passera mieux :p Cette fic est toujours en cour, rassure toi ! Mais je bloque sur le chapitre 8, je n'aime pas la manière dont je l'ai fait et je n'arrive pas à travailler dessus. Qui plus est, cette fic est là pour déboucher ensuite sur un crossover avec une autre histoire en cour elle aussi... Sauf que cette deuxième histoire est bien plus longue que celle-ci et j'ai mal géré mon coup car je voulais terminer les deux en même temps pour commencer le crossover dans la foulée... Ça m'arrangeai donc de mettre celle-ci en standby en attendant d'avancer sur l'autre... Donc rassure toi, les publications seront surement assez lente (tant que je bloquerais sur le 8 il n'y aura aucune autre sortie à vrai dire) mais c'est une fic que je compte bien mener à son terme ! Bonne lecture !
Merci de me lire, j'espère que malgré cette attente vous serez encore au rendez-vous et que vous apprécierez ce chapitre comme les précédents ! Bonne lecture !
Allen se trouvait maintenant sur le lit de Tyki, les yeux dans le vague. Sur son épaule, Timcanpy dormait paisiblement. Sur sa droite, Road croquait une sucette en balançant lentement ses pieds dans le vide. Il fallut bien dix minutes avant qu'elle ne se décide à rompre le silence :
- Allen, tu comptes bouder longtemps ?
- Je ne boude pas, répondit-il agacé.
Il clos ses yeux et ferma les poings sur l'épaisse couette, hermétique à toute discussion. Comment avez-t-il pu tomber aussi bas ? Finir chez les Noahs, complètement saoul et en avouant aimer un autre homme. L'idée d'avoir été aussi faible le révulsait.
Pourtant, le fait d'avouer aimer Kanda lui faisait prendre encore plus conscience des sentiments qui habitait au plus profond de lui. Il les avait compris lorsqu'il l'avait vu partir avec Alma. Quand Kanda l'avait remercié en l'appelant par son nom. Quand il s'était retourné et qu'il lui avait offert son plus beau sourire. Son cœur avait loupé un battement. Puis il s'était brisé quand Kanda et Alma avaient traversés la porte ensemble. Le voir partir, lui faire ses adieux avait été un déchirement. Mais il avait ravalé ses larmes et sa tristesse. Car à cet instant, il savait qu'il avait fait le meilleur choix possible. À ce moment là, il avait offert la liberté à Kanda. La liberté avec son être aimé. Allen n'aurait pas pu lui faire plus beau cadeau.
Mais maintenant il prenait toute la mesure de son amour. Il n'arrivait pas à accepter complètement ses sentiments. C'était trop fort, comme irréel pour lui. Et puis Kanda était un homme. Ils étaient tous les deux des hommes. Comment ce genre d'amour pourrait-il être possible dans de tel circonstance ? Et de toute façon, le cœur de Kanda était déjà prit.
Un sourire triste naquit sur les lèvres du blandin. Il ne put s'empêcher de se dire qu'Alma avait eu de la chance. Chanceux d'avoir été l'amant puis l'ami de Kanda. Chanceux d'avoir fini sa vie auprès de celui qu'il aimait.
Trois coup secs furent frappé à la porte et Allen releva la tête brusquement. Road grimaça en voyant le nouveau venu mais resta silencieuse. Lorsque Lavi s'approcha un peu plus, elle bondit sur ses jambes, croquant à nouveau dans sa sucette :
- N'oublie pas ma leçon d'histoire… Je ne veux pas avoir de mauvaise note cette fois… dit-elle en croisant Lavi.
- Va m'attendre dans le salon, je te rejoins, répondit-il à voix basse, un léger sourire aux lèvres.
Road soupira mais ne s'arrêta pas. Avant de bifurquer dans le couloir, on entendit un "J'aime pas attendre" résonner. Puis le silence.
Lavi s'assit à la place qu'occupait Road quelques instant auparavant. Allen restait le visage bas, se triturant les mains avec nervosité. Son ami l'observa faire quelques instants puis décida de rompre cette atmosphère malaisante :
- Écoute vieu-...
- Ça ne fait rien, s'empressa de couper Allen. Tu ne pouvais pas savoir.
- J'ai été maladroit sur ce coup. Désolé.
Allen soupira. Ses épaules s'avachir et il cessa de jouer avec ses mains. Lentement, il releva la tête, et fixa la fenêtre face à lui. Le temps était radieux, pas un nuage ne se profilait à l'horizon. Dehors, les habitants de la ville en profitaient pour prendre des cafés en terrasse, où se détendre dans les parcs :
- Ne t'excuse pas. C'est moi qui ne suis pas normal.
- Parce que tu aimes un homme ? murmura Lavi.
Allen acquiesça. Il n'y avait pas besoin de mot. Lavi avait parfaitement compris la situation et il espérait que ça ne remettrait pas en cause leur amitié. Lui qui avait dû quitter la congrégation et toutes les choses importante qu'elle représentait pour vivre seul plusieurs mois, retrouver Lavi, son meilleur ami ici était une véritable bénédiction. À sa droite, il entendit le rouquin pouffer de rire et le regarda, décontenancé :
- Mec, excuse moi mais… -Lavi faisait de gros effort pour ne pas partir en fou-rire- Je me moque pas hein ! Mais relativise Allen, relativise !
- … Pourquoi tu me dis ça ? demanda Allen en haussant un sourcil interrogateur.
- Tu es l'hôte d'un Noah, ton bras gauche est une arme qui peut se transformer en une énorme épée. Ton ton père adoptif t'as maudit et t'as un foutu pantacle sur la tronche avec des cheveux de vieux ! Et tu te considère anormal parce que t'aime une personne du même sexe que toi ?
Allen regarda plusieurs secondes Lavi, d'abord incrédule. Il finit par se gratter nerveusement la tempe et réfléchir, un peu gêné. Sous cet angle, son problème prenait une autre tournure et cela le fit doucement sourire. En plus d'être rassuré par les paroles de Lavi, il était heureux de cette manière de voir les choses. Et pour terminer de le convaincre, le rouquin renchérit :
- Moi, je suis de ceux qui pense que l'amour n'a pas de genre. On peut aimer son père autant qu'on aime ça mère. Pourquoi ne pourrait-on pas aimer un homme comme on aime une femme ?
- Tu as surement raison…
- Bien sûr que j'ai raison ! Je suis le futur Bookman après tout ! dit-il dans un grand sourire plein d'entrain.
Les lèvres d'Allen s'étirèrent à leur tour. Lavi le regarda et son visage se décomposa lentement en repensant lui même à la personne qu'il aimait. Et qui l'avait malheureusement éconduit, quelques mois auparavant. Si d'abord il avait paru bien le prendre, en réalité, il peinait encore à s'en remettre. Lenalee. Le nom de la chinoise sonnait douloureusement dans son esprit. Si douce, si gentille et pourtant si forte. Pleine de volonté, débordante d'amour et de sincérité. C'était pendant la bataille sur le bateau d'Anita que Lavi était complètement tomber sous le charme. La force et le courage déployé par Lenalee l'avait estomaqué. Il avait eu l'impression d'être plus proche d'elle à ce moment là, comme si un lien indestructible c'était créer entre eux.
Et il s'était lourdement trompé.
Au retour de cette douloureuse mission, alors que tout le monde prenait soin de penser ses blessure physique et mental, Lavi avait pris son courage à deux mains et c'était déclaré. Lenalee, d'abord surprise, s'était excusée en lui expliquant qu'elle ne voyait en lui qu'un frère très chère à ses yeux. Mais pas un amant.
Le cœur de Lavi s'était mis à battre rapidement, douloureusement. Comme à son habitude, il avait botté en touche en jouant la carte de l'humour et s'en était allé comme si rien n'était. Mais il n'avait pas pu retrouver ses amis ce jour là, il s'était terré dans sa chambre, refoulant sa tristesse comme il le pouvait. Il avait clos le dossier sans en parler à qui que ce soit. Même son grand-père et Allen n'en savaient toujours rien.
Timcanpy se réveilla subitement et se mit à voleter de manière complètement anarchique devant le nez d'Allen. Au rez de chaussé, une explosion retentit, sortant Lavi de ses noirs pensées. Allen et lui se levèrent, alerte. Des pas martelèrent l'escalier et Road arriva dans la pièce en courant. Elle jeta un rapide coup d'oeil par la fenêtre puis s'exclama :
- Allen, il faut que tu partes maintenant ! Ouvre l'arche et emmène Lavi avec toi ! Vite !
Comme pour appuyer ses dires, l'innocence du jeune anglais se transforma en un amas de plumes difformes et douloureuse. Allen attrapa son bras, pressant sur la douleur pour tenter de l'endiguer, sans grand résultat :
- Aprocryphos... murmura-t-il entre ses dents.
- Ouvre l'arche Allen ! Partez, tous les deux !
Le regard de Lavi naviguait de Road à Allen. Une nouvelle explosion retentit, bien plus proche cette fois-ci. Road leur jeta un dernier regard, les sommants une nouvelle fois de partir et retourna prêter main forte à son oncle. Dans la chambre, Allen était en plein conflit interne. Même en sachant qu'il était inutile face à Aprocryphos, il était difficile pour lui de laisser les Noahs dans la panade. Après quelques secondes d'hésitation, il se fit une raison : tant qu'il serait là, Apocryphos essaierait de le capturer. En fuyant -même si cela lui coûtait- il mettrait à l'abri Road et Tiky.
Dans un grognement de frustration, il réfléchi à peine, se saisit du bras de Lavi et ouvrit une porte. À peine celle-ci fût apparu qu'ils s'y engouffrèrent -cette fois accompagné de Timcanpy- , priant pour que cela suffise à décourager leur ennemi.
L'atterrissage fut mémorable. La porte qu'avait généré Allen dans la panique était à plusieurs mètres de hauteurs et le deux garçons tombèrent comme des pierres. Fort heureusement, le sol était recouvert d'un sable fin, amortissant leurs chutes, leur faisant inhalé un peu de volute de poussière au passage.
Lavi porta une main à sa bouche et toussa en s'agenouillant dans le sable. Il se redressa, balayant des yeux la pièce circulaire sans comprendre où il était. D'immense pylône en pierre jonchaient le sol alors que d'autres maintenaient par miracle la voûte tombante en ruine au-dessus d'eux. Les rayons du soleil s'infiltraient par les trous béants du plafond réchauffant quelque peu cet endroit froid. À sa droite, Allen s'assit à son tour, tremblant légèrement, frottant douloureusement son crâne tandis que Timcanpy se posait sur son épaule.
- Tu nous a envoyé où vieux ? demanda Lavi en se mettant debout et en faisant quelques pas pour observer davantage.
Allen redressa la tête, découvrant à son tour la pièce. Sa peau pris une teinte encore plus blanche que d'habitude et il se figea, la main encore sur la tête alors que son bras gauche reprenait une forme normal :
- … Matera…
Kanda se réveilla sans se souvenir s'être endormi. Ouvrant doucement les yeux, il tourna lentement la tête à droite puis à gauche, encore un peu embrumé par le sommeil. Il apperçu Johnny dormant sur le lit d'à côté tout en constatant qu'ils étaient tout les deux dans une tente assez étroite et que l'air ambiant était chaud. Délicatement, il s'assit sur le lit, vérifiant qu'il n'était pas blessé par la même occasion, inspectant brièvement ses avant bras et son torse dénudé. Au dehors de la petite tente, il entendait des voix sans reconnaître la langue alors qu'une odeur de fumé s'immisçait dans ses narines. Et d'un coup, tout lui revint.
La fuite d'Allen, la capture de Timcanpy. La fuite de ce maudit golem. Et le désert. Ce fichu désert qui avait manqué d'avoir leur peau.
"Heureusement que j'étais là."
Kanda redressa brusquement la tête, attentif. Rien. Il ne ressentait aucune présence autre que celle de Johnny dans la tente. Préférant mettre ça sur son imagination -bien qu'il en soit doté de peu- il oublia rapidement cette voix chantante et se leva en attrapant au passage Muggen posé à côté de son lit. Il sortit et fut éblouit un instant par la lumière agressive du soleil. Mettant une main devant ses yeux, prenant le temps de s'habituer à cette forte intensité lumineuse, Kanda resta quelques instants sur place.
À quelques mètres de lui, des hommes autours d'un feu grillaient une carcasse animal. Un peu plus loin d'autres donnaient à boire aux bêtes tandis que des enfants épluchaient des légumes et faisaient bouillir de l'eau dans une petite casserole. Une jeune femme émergea du groupe prêt du feu et vint à sa rencontre. Elle commença à lui parler dans une langue que Kanda ne maîtrisait pas. Devant l'air décontenancé et agacé qu'afficha ce dernier, la femme finit par se taire en soupirant, vraisemblablement ennuyé. Elle le poussa dans la tente et s'approcha d'une petite table. Là, elle se saisit d'un gobelet en inox et y versa ce que le japonais reconnu être du thé. Elle le lui tendit, l'incitant à boire. Kanda obtempéra sans la quitter des yeux pendant qu'elle se rendait au chevet de Johnny :
- … Je ne parle pas très bien votre langue, dit-elle à voix basse.
Kanda reposa le gobelet et s'approcha à son tour. La femme reprit :
- Les hommes doivent pas savoir que je vous parler. Il battrait sinon. Comment te sens-tu ?
Les mots étaient hachés et parfois prononcés maladroitement, mais Kanda comprenait parfaitement son anglais. Presque soulagé, il décida à son tour de faire l'effort, parlant distinctement et lentement :
- Ça va. Comment vas-t-il ?
- Il est très sec… Doit boire beaucoup… Et dormir…
Kanda lâcha un "Tss" rageur. Il s'en doutait, mais n'avait pas le loisir d'attendre que Johnny récupère. Ils devaient se remettre en route s'en tarder, retrouver Allen. Pour lui en coller une.
"Il est à Matera, avec Alma"
Kanda se figea, ses pupilles se rétractèrent et il raffermit sa prise sur Muggen. Cette voix. Cette fois il fut sûre qu'elle n'était pas issus de son imagination. Il balaya une nouvelle fois la tente du regard, en vain. D'où pouvait donc t-elle venir ? Il l'a connaissait, l'avait déjà entendu, mais n'arrivait pas à mettre un visage dessus. C'était frustrant. Rageant même.
La femme se retourna vers Kanda :
- Moi Nélya. Toi ?
- Kanda. Lui c'est Johnny, fit-il en montrant vaguement le scientifique.
- Vous beaucoup chance nous trouver. Où vous allez ?
Kanda la regarda un instant, encore pensif. Puis, après quelques secondes de réflexion, il se lança :
- En Italie.
Allen se gifla mentalement. Avec ses pensées chamboulé, il n'avait pas prit le temps de songer à une destination. Par contre, il avait penser à Kanda avant d'ouvrir le porte, souhaitant que cet idiot taciturne se porte bien.
Et inconsciemment, cette dernière pensée les avaient mené à Matera. Car c'était ici qu'ils avaient eu leur première mission ensemble. Ici qu'Allen avait commencé à éprouver inconsciemment des sentiments pour Kanda.
Plusieurs années auparavant, tous deux avaient été envoyé avec Thomas le traqueurs pour protéger une innocence tout juste découverte. Un Akuma de niveau 2 s'était montré particulièrement tenace et, grâce à sa capacité de morphisme, leurs avaient donnés du fil à retordre. Éreinté par son combat, il avait ensuite porté Kanda et Thomas jusqu'à cette pièce. Après une énième altercation avec Kanda, il avait juré de protéger l'innocence pour qu'elle puisse exaucé le voeu de l'humain qui l'accompagnait. Le niveau 2 les avaient de nouveau attaqué et l'arme d'Allen avait évolué. Malheureusement, son corps déjà à bout n'avait pas réussi à supporter cette évolution et il s'était écroulé juste avant de porter le coup final à son ennemi.
C'était à ce moment que Kanda c'était interposé malgré ses blessures, lui sauvant la vie par la même occasion. Allen se souvenait des paroles du japonais, à la fois tranchante et réconfortante "Est-ce ça ta puissante volonté ? N'abandonne pas à la dernière minute !" puis il avait renchérit avec "Le seul qui est dit qu'il protégerait ces deux-là… C'est toi !". Bien sûr, ce n'était pas des paroles douce et agréable, mais c'était la façon qu'avait Kanda de communiquer et d'aider Allen à ce moment là. De le remotiver, de l'obliger à puiser dans ses dernières forces.
Et cela avait fonctionné. Depuis ce jour, malgré les piques que pouvaient lui envoyer Kanda, il savait qu'ils étaient devenu amis. Et cet ami mal luné, avec sa langue acerbe et sèche, essayait malgré lui de le faire aller de l'avant. Avec le recul, cela crevait les yeux. Il fallait simplement lire entre les lignes.
Mais Allen ne s'était pas aperçu de ses sentiments naissant à ce moment là. Il n'avait que pu les constater lorsque Kanda s'en était allé avec Alma. À Matera. Beaucoup trop tard.
Et maintenant, voilà qu'il se retrouvai à nouveau ici.
- Hey, Allen ! Viens-voir !
La voix de Lavi le sortit de sa nostalgie et il s'approcha, titubant discrètement sur ses jambes. Des vertiges le prenait de plus en plus fréquemment et il savait que le manque d'alimentation était un facteur direct à cela. Pourtant, il se refusait d'en parler à Lavi. Que pourrait-il y faire de toute façon ? Il prit sur lui en rejoignant son ami et découvrit une tombe creusé dans le sable.
La tombe d'Alma.
Son cœur se serra et ses jambes le lâchèrent instantanément. Il tomba à genoux, bras ballant tandis que ses yeux se gorgeaient d'eau salées et qu'il retenait des sanglots avec peine. Sur la tombe, une croix en bois était érigé, sur laquelle le bracelet en perle de Kanda était accroché. Un souvenir de lui qu'il avait laissé à Alma. Allen trouva cette attention particulièrement émouvante, autant qu'elle pouvait être déchirante. Kanda s'était retrouvé seul ici, à faire son deuil, puis à enterré son bien aimé dans cette modeste tombe. Adressant une prière silencieuse à Alma, il resta à genoux, emporté par son flot d'émotion alors que ses larmes silencieuses traçaient des sillons sur ses joues pâles.
À sa gauche, Lavi ne compris pas sa tristesse débordante. Doucement, il se baissa, passant une main chaude et réconfortante dans son dos, imprimant des arabesques de ses doigts :
- Hey vieux… Ça va ?
Allen acquiesça :
- C'est la tombe… Que Kanda a creusé, pour Alma…
Lavi écarquilla les yeux mais ne dit rien. Le silence s'installa pendant plusieurs minutes. Il se releva doucement et resta à contempler la tombe. Malheureusement, il n'avait pas eu le loisir de rencontrer Alma. C'était à ce moment qu'il avait été capturé par le Noah pour ensuite "rallier" leur camp et continuer d'observer l'histoire d'un autre point de vue. Tiky et Road avait cependant eu la gentillesse de lui narrer les événements, et il savait ce qui s'était passé dans les moindres détails. Il avait bien compris que l'histoire tragique de Yu et Alma avait touché Allen. Ce jeune garçon en plus de son côté émotif était un peu fleure bleu sur les bords.
Préférant laisser le jeune anglais seul, il fit le tour de la pièce, notant, mémorisant chaque cavité, chaque fissure, chaque grain de sable même. Malgré le poid de l'âge, il nota que cette endroit était un vestige datant de plusieurs siècle relativement bien conservé. Si on omettait les traces de batailles.
Une dizaine de minute plus tard, alors qu'il continuait d'analyser les détails à sa porté, Timcanpy vint percuter son crâne violemment et sans sommation. Grognant, Lavi se retourna, pestant après le golem doré en se frottant la tête d'un geste nonchalant :
- Qu'est-ce qui te prend ? T'as disjoncté ?
Le golem battit des ailes encore plus rapidement, imprimant des mouvements désordonnés et précipités dans les airs. Si d'abord Lavi l'observa sans comprendre, continuant de masser la bosse qui pointait déjà, son angoisse monta d'un cran quand il comprit que le comportement de Tim n'augurait rien de bon :
- Allen ?! Oh hey, Allen !
Aucune réponse. Il couru jusqu'à la tombe et découvrit le jeune anglais à terre, tétanisé, transpirant, suffoquant presque, :
- Hey, Allen ! Qu'est ce que tu as ?! dit-il en s'agenouillant près de lui.
Allen secoua lentement la tête de droite à gauche, essayant de repousser le contact de Lavi. Mais il n'avait plus la force. Son corps lui paraissait en feu. Ses muscles le tiraillait de tous les côtés. Depuis plusieurs jours, il sentait Neah prendre de plus en plus de puissance. Alors que lui faiblissait à vu d'œil. Mais il n'avait pas pensé que Neah profiterait de ce nouveau lieu pour tenter une attaque. C'était quelque chose de tout à fait prévisible pourtant. Cherchant de l'air, il jeta un regard morne et inquiet à Lavi. Il craignant pour la vie de son ami. Il se sentait si fatigué. Sa conscience se troublait progressivement. Si Neah parvenait à prendre le contrôle maintenant, qu'adviendrait-il de son ami ?
"Si je promet de ne pas y toucher, tu me laisses la place ?"
"Est-ce ça ta puissante volonté ?!" Les mots de Kanda résonnèrent en lui et l'anglais s'y raccrocha de toute ses forces. Il serra les dents, refermant ses doigts sur ses avants-bras, s'arc boutant au maximum et réussit à s'asseoir :
- Non !
Allen se voûta en avant en rencognant la tête dans ses épaules, repoussant l'esprit toujours plus envahissant du parasite Noah. Un mince filet de sang s'échappa de son nez, mais il ne le sentit pas, trop absorbé par sa concentration. Si son corps ne tenait plus, c'était sa volonté qui prendrait le relais. Neah ne devait pas gagner. Pas maintenant. Jamais.
Petit à petit, il sentit la présence de Noah se faire moindre, puis disparaître.
"Je reviendrais, tu ne pourra pas lutter éternellement gamin..."
Allen poussa un soupir de soulagement et relâcha toute la tension en s'écroulant dans le sable frais, encore haletant, exténué.
Lavi était resté là, impuissant face à la détresse de son ami. Il le regardait, inquiet, presque coupable de ne pouvoir rien faire. Devant cette mine si affligé et désolé, Allen se permit un léger sourire :
- Trouve-moi de l'eau Lavi s'il te plait…
Le rouquin réagi au quart de tour et s'élança vers la sortie à la recherche du précieux liquide. Allen posa sa tête dans le sable et clos lentement les paupières. Sa respiration reprenait une rythme normal et il savoura avec bénédiction l'air qui rassérénait son corps. Ses muscles qui avaient dû fournir un effort titanesque lâchaient de plus en plus la tension, apportant une sensation de bien être et de légèreté au jeune homme.
Dans une dernière pensée à Alma, puis à Kanda, il s'assoupit. Ses épaules se relâchèrent complètement et son crâne heurta délicatement la croix en bois. Une légère brise se leva alors, et Timcanpy vit apparaître une silhouette féminine entièrement blanche. Celle-ci s'accroupit lentement devant l'anglais et saisit l'une des ses mèches qu'elle caressa avec douceur.
"Courage Allen. Kanda arrive…"
Puis elle redressa la tête, semblant regarder le golem et porta un index devant ses lèvres.
Presque aussi vite qu'elle était apparut, la silhouette s'évanouit dans les airs alors que sa voix délicieuse flottait encore dans le vent qui l'avait emporté.
