Bonjour bonsoir !

Après un temps infini sans poster sur cette fic, voilà un nouveau chapitre tout chaud ! Oui oui cette histoire est toujours en cours ! Je suis toujours coincé avec mon chapitre 9 c'est pourquoi je ne peux malheureusement pas vous dire quand sortira le 8... Mais j'espère de tout cœur que le confinement 2.0 aura raison de mon blocage !

Bonne lecture et j'espère vous voir dans les reviews !


Voilà quatre jours que la santé d'Allen se dégradait de plus en plus rapidement. Si au début le jeune anglais avait tout fait pour prendre sur lui et cacher son état de santé, il n'en était simplement plus capable.

Lavi lui avait aménagé un lit de fortune dans les ruines de Matera. Quand il avait découvert la maigreur de son ami ainsi que sa blessure à l'abdomen, son inquiétude était monté en flèche. Allen avait littéralement la peau sur les os. Et le rouquin avait vite compris d'où venait le problème. Dès qu'il l'avait contraint à s'alimenter, il avait constaté que celui-ci n'arrivait pas à garder quoi que ce soit dans son estomac.

À contre coeur, Allen s'était résolue à lui expliqué un peu plus en détail la situation.

Cela faisait froid dans le dos.

Depuis plusieurs semaines maintenant, Néah, le Noah dont Allen avait malheureusement hérité, s'employait à lui rendre la vie impossible. Notamment en l'empêchant de manger. Un drame pour un symbiotique comme Allen qui engloutissait des quantités astronomiques de nourritures. Comment avait-il fait pour survivre aussi longtemps dans ses conditions d'ailleurs ? Surement sa volonté de fer pensait Lavi. Quand à la plaie présente sur son ventre, il s'agissait d'un coup que Kanda lui avait infligé plusieurs mois auparavant. L'innocence du jeune homme semblait réagir et empêcher la plaie de se refermer. Et aucun des deux exorcistes n'en comprenait la raison.

En état, Lavi avait conclu qu'il s'agissait d'un miracle que son ami soit encore en vie. Privé d'alimentation durant plusieurs semaines, un Noah en lui plus fort que jamais, une plaie béhante sur l'abdomen, et Apocryphos, le compte millénaire ainsi que l'ordre à ses trousses, le Bookman ne savait trop dire si son ami était extrêmement chanceux où au contraire particulièrement poisseux d'être quasiment saint et sauf.

Mais ce qui inquiétait encore plus le futur Bookman - hormis la couleur de sa peau qui présentait quelques taches foncées à plusieurs endroits - était la température de son ami. Depuis la veille, le pauvre Allen avait une fièvre de cheval. Et encore, Lavi trouvait ça un peu en dessous de la vérité.

Il transpirait et se déshydratait à une vitesse ahurissante. Fort heureusement -dans son malheure - le jeune anglais arrivait encore à boire un peu. Mais il restait de plus en plus longtemps dans les délires cauchemardesques de la fièvre, se débattant frénétiquement dans son sommeil.

Lavi avait tout tenté pour faire baisser sa température. Il s'était essayé aux arts de son grand-père, ramassant les herbes médicinales trouvées aux alentours, concoctant avec ce qu'il trouvait des remèdes, des infusions et autres breuvages soignant.

En vain.

À genoux au chevet d'Allen, les yeux dans le vague, Lavi était encore en pleine réflexion. Son cerveau carburait à vive allure, cherchant des solutions, retournant le problème dans tous les sens. Un nouveau gémissement de son ami lui fit serrer les poings. Comment pouvait-il être si impuissant bon sang ?!

Décidant d'agir, n'en pouvant plus de cette situation, il retira lentement la fine couverture recouvrant Allen :

- Vieux… Il y a une rivière pas loin… J'vais t'y emmener pour te rafraîchir un peu… D'accord ?

Aucune réponse ne lui parvint mais il ne s'en offusqua pas. L'anglais était sans doute encore inconscient de ce qu'il l'entourait, luttant encore et toujours contre ce fichu parasite de Noah. Il avait déjà bien assez à faire selon lui.

Précautionneusement, il souleva Allen, s'effrayant une nouvelle fois de sa maigreurs. Le corps qu'il tenait dans ses bras était si rachitique qu'il était persuadé pouvoir le casser d'une simple maladresse. Aussitôt le symbiotique dans ses bras, Timcanpy s'envola pour rester à ses côtés, voletant énergiquement. Lavi sorti dans le dédale en ruine, traversant le labyrinthe d'un pas lent, amortissant le plus possible sa marche pour ne pas malmené le pauvre Allen. Grâce à sa mémoire, le futur Bookman n'avait eu aucun mal à comprendre rapidement le fonctionnement de ses multiples couloirs. Dès le deuxième jour, il avait réussi à s'y repérer avec une facilité déconcertante. Au fur et à mesure du temps qui passait, il avait même trouvé des raccourcis et des passages secrets qui le menait derrière le village. Fort pratique quand on ne voulait pas être vu. Si un Akuma les découvrait maintenant, ce serait la fin.

Portant son fardeau aussi précautionneusement que possible, Lavi l'emmena à l'orée d'un bois, là où le courant était faible et où le lit de la rivière était peu profond. Les quelques arbres et buissons alentours leurs permettaient de rester à l'abri des regards indiscrets.

La journée s'annonçait encore chaude, et il ne devait pas être loin de midi à en juger par l'angle du soleil. Les oiseaux chantaient gaiement, s'offrant en concert dans la brise qui emportait leur mélodie. Le chemin escarpé en cailloux blanc laissait malgré tout à Lavi toute la place nécessaire pour se déplacer aisément. Bientôt, il déposa Allen sur ce qui ressemblait à une petite plage de sable fin. Il lui défit, toujours avec mille attentions, les vêtements trempés de sueur qu'il portait, s'interdisant de paniquer face aux marques toujours plus étendues que son corps affichait. Et cette plaie d'où l'innocence ressortait… Cherchait-elle à fuir le Noah ? Où au contraire à suturer la plaie ?

Le battement d'aile de Timcanpy se fit plus fort et plus rapide, signe que lui aussi s'inquiétait de ce qu'il voyait. Il souleva de nouveau son ami et pénétra dans l'eau froide sans pouvoir empêcher ses muscles de se tendres lorsqu'il sentit l'eau s'engouffrer dans ses bottes :

- Désolé vieux…

Lentement, il se mit à genoux, immergeant en parti le corps d'un Allen toujours inconscient. Celui-ci n'eu d'ailleurs aucune réaction lorsque sa peau nu rencontra le courant glacé de la rivière. Lavi resta là, maintenant son ami d'une main, le lavant sommairement de l'autre. Il en était à réorganiser quelques mèches rebelles quand les yeux voilés de fatigue d'Allen s'ouvrir enfin. Il suspendit son geste alors que l'anglais dans ses bras lui adressait un faible sourire :

- La-vi…

- Je suis là Allen. Ça va aller.

Automatiquement, Lavi attrapa la main que lui tendit Allen et lui serra sans aucune hésitation. Il s'étonna de l'incroyable chaleur que dégageait cette main par rapport à la température quasi glacial de l'eau descendant des glaciers situé à plusieurs kilomètres de là. Malgré le traitement de choc qu'il subissait, le corps de l'anglais restait en feu.

Le sourire d'Allen s'élargit encore un peu, et sa voix, faible et cassé s'éleva une nouvelle fois :

- … Lavi… Tu dois partir… J'ai perdu…

Comme un réflexe, Lavi serra le corps brûlant contre lui, se figeant dans sa torpeur alors que son cœur se mettait à battre à vive allure. Son unique œil trembla imperceptiblement sous la peur, et il dû faire un effort pour contrôler sa respiration. Il essaya de rire pour se décontracter, mais à la place seul un rictus malaisant s'installa sur ses lèvres :

- … Elle est bien bonne celle là… Ah ah… Si t'arrive à faire encore de l'humour, c'est que j'ai dû m'inquiéter pour rien… !

- Lavi… Il faut que tu-...

- Partes ? Sans toi ? coupa Lavi d'une voix sèche. Pas question ! Je ne te laisserais pas derrière ! Lenalee a raison, tu dois arrêter de te battre seul !

- … Dans ce hh... cas… Thh-u dois… Me tuer Lavi…

La pupille de Lavi se rétrécit à son paroxysme à l'entente de ses mots hachés qui peinaient à sortir. Il grogna, serra les dents et baissa la tête, prenant soin de cacher son unique oeil. Poussant sur ses jambes, gardant fermement le corps contre lui, Lavi sortit de l'eau et ramassa les morceaux de tissu qu'il avait apporté en guise de serviette. Faisant en sorte de contenir toutes ses émotions, il aida Allen à s'essuyer et lui offrit des vêtements secs.

Allen de son côté essayait tant bien que mal de capter le regard de son ami. Le temps lui était compté, et il savait que ce n'était plus qu'une question d'heures avant que Néah ne prenne définitivement le contrôle de son corps. Depuis des jours qu'il bataillait sans rien lâcher, tourmenter physiquement et psychologiquement, les derniers remparts qu'il s'était acharné à construire s'effritaient à une vitesse folle. Mais même dans ses conditions, son esprits arrivait encore parfois à s'égarer pour penser à Kanda. Avant qu'il n'ait eu le temps de replonger complètement dans ses pensées macabre et déprimante le concernant, il secoua doucement sa tête de droite à gauche et se donna le courage de parler une nouvelle fois :

- … Lavi… S'il te plait...Écoute-moi…

- Non ! Non, non et non ! Pas toi Allen, merde !

Sous le coup de la colère, il s'était levé d'un bond, poings serrés, muscles bandés, mâchoire crispé. Son regard, voilé par le déni et la colère face à cette situation se posa enfin sur Allen :

- Pas toi, tu m'entends ?! Tu vas te battre jusqu'au bout ! Et je vais t'aider ! Il faut juste que je trouve une solution ! Okay ?! J'ai besoin que tu luttes encore, je vais trouver une solution ! Ne baisse pas les bras maintenant, Walker !

"Walker"... Le marcheur. Allen l'avait presque oublié. Son nom. Le nom de Mana. Sa fierté. Lentement, il soupira, las, puis acquiesça. Il ne voulait pas mourir. Mais malheureusement, même avec tous les efforts du monde, il ne pourrait plus repousser Néah très longtemps. Il se sentait condamné. Mais, plus que tout, il avait peur pour Lavi. Si Néah se réveillait maintenant, que lui ferait-il ? Une partie de lui se mit à espérer tenir encore assez longtemps pour que son corps ne soit plus du tout en état d'aller où que ce soit, même avec l'arche. Mais à ce stade, il n'était plus sûr de rien.

Allen senti les deux bras puissants de Lavi le soulever avec une facilité déconcertante et il se surprit à rougir un instant devant cette soudaine proximité. Lavi semblat capter sa gène car presque aussitôt, un sourire narquois se dessina sur ses lèvres :

- Mec, t'as dormi moitié nu dans le lit de Tiky. Je viens de te laver dans une rivière. On est franchement plus à ça prêt, laisse tomber ta pudeur.

C'est sûr que vu comme ça…

Lavi ramena Allen non loin de la tombe d'Alma. Il le recoucha, lui proposa de l'eau et recommença à lui dire qu'il allait trouver une solution. Plusieurs fois, il insista, suppliant presque Allen te tenir encore un peu. Sa voix trahissait tout le desespoire et l'inquiétude qui le rongeait, et pourtant, il n'en démordait pas. Alors, même si lui n'y croyais plus, devant la ténacité dont faisait preuve son ami, Allen finit par promettre de se battre encore. Une dernière fois. Sans savoir que ce serait sûrement la dernière.

- Et puis, tu n'as pas pu te déclarer à Yu !

Malgré les tremblements qui parcourait l'entièreté de son corps, le visage d'Allen pris soudain une teinte écrevisse très prononcé. Il tourna la tête, fuyant le regard hilare de son ami et balbutia :

- J-je… Hm… Je ne compte pas le faire…

- Teu teu teu, répondit Lavi en imprimant un mouvement de métronome avec son index. Je n'accepte que les happy end !

Allen écarquilla les yeux et pouffa de rire. Comment Lavi arrivait-il à s'imaginer un "Happy end" dans de telles conditions ? Même si on mettait de côté le problème du Noah, comment voyait-il la réaction de Kanda face à ce genre de déclaration ? Pensait-il que l'affreux japonais au caractère de cochon, aussi têtu qu'une mule, plus bête qu'une oie et fière comme un paon allait simplement accepter ses avances et y répondre ? À défaut d'être réaliste, l'idée avait au moins le mérite d'être drôle.

D'un geste affectueux, Lavi ébouriffa les cheveux d'Allen, faisant grogner ce dernier :

- Repose toi, "Moyashi"~

- Lavi !

- Ah ah ah ! Je plaisante…

Face à la mine boudeuse d'Allen, le rouquin lui adressa un clin d'oeil taquin puis resta à son chevet jusqu'à ce qu'il se rendorme. Il s'écoula environ deux heures pendant lesquelles les ruines demeurèrent calme et paisible.

Lavi, désireux de se dégourdir les jambes, confia la surveillance d'Allen au bon soin de Timcanpy. Il sorti, arpentant les couloirs, pensif. Après une bonne demi-heure de balade, dans le labyrinthe pavé des ruines, il retourna sur ses pas. En entrant, il fut surpris de constater qu'Allen était debout, s'appuyant maladroitement sur le mur. Son Golem virevoltait autour de lui, l'air affolé.

Sans attendre, Lavi s'élança vers lui. Partagé entre la joie et l'inquiétude de le voir debout, il le héla et fut prêt de lui en quelques foulés. Allen, sa main droite toujours sur le mur se stoppa net, tête basse, ses yeux cachés par ses mèches blanches. À ses côtés, Timcanpy volait toujours de manière erratique.

- Hey vieux ! Qu'est-ce que tu fais debout ?

- … Une envie pressante, je suppose…

- T'aurais du m'appeler, je vais jamais loin… répondit le rouquin dans un soupir.

Doucement, il passa la main gauche d'Allen par dessus ses épaules et l'aida à faire quelques pas pour aller un peu plus loin. Après avoir emmené Allen dans un coin de la salle, Lavi se retourna pour lui laisser de l'intimité.

Quelques secondes après, son corps était étendu par terre. Des yeux ambrés le regardèrent avec une certaine satisfaction.

Ramenant le plat de sa main vers lui, Allen, où plutôt, Néah sourit ostensiblement au corps prêt de lui :

- À cause de toi et ton optimisme à la noix, j'ai perdu un temps précieux… Sais-tu combien de temps j'ai du lutter pour réussir à arracher ce corps à Allen ? Franchement, on a pas idée d'être aussi résistant.

Lentement, faiblement, Néah repartit dans l'autre sens. Avant toute chose, il devait manger. Ses jambes ne le portait que par miracle et sa tête était au moins aussi lourde que le reste de son corps. Il s'assit donc un peu plus loin, là où Lavi avait déposé ses maigres victuailles. Face à lui, Timcanpy se posa, laissant lourdement retomber ses ailes d'un air abattu. Néah lui adressa un regard distrait en croquant dans le pain sec :

- Et bien Tim' ? Après tout ce temps, je pensais que tu serais plus heureux que ça de me voir !

Néah jeta un coup d'œil dans la direction qui semblait accaparé l'esprit de son golem. Il haussa les épaules en distinguant vaguement le bras de Lavi étendu dans le sable et se remit à manger :

- Tim', c'est un simple exorciste. Relax. Et si ça peut te consoler, il est mort sans souffrir.

Timcanpy parut encore plus abattu à sa dernière phrase mais il ne s'en formalisa. Il continua de manger jusqu'à ce qu'un vent anormalement fort se lève. Le sable tournoya en plusieurs petite tornade et Néah dû se protéger les yeux tandis que Timcanpy venait s'accrocher à ses cheveux. Nullement impressionner, il entendit une voix faire écho entre les immenses pylônes de pierre :

"Allen ! Tu ne dois pas abandonner maintenant ! Kanda est presque là !"

Néah grogna. Au même moment, une migraine le prit et il se courba en avant tant l'onde fut violente. Il hurla contre le vent, se débattant contre son ennemi invisible. Allen n'était donc toujours pas décidé à crever ?! La voix se fit plus fort encore, redoublant d'intensité :

"ALLEN WALKER ! Ne le laisse pas faire !"

Le corps de Néah s'écroula en avant. Le vent s'apaisa, le sable retomba au sol et le calme repris ses droits. Après plusieurs minutes d'observation, Timcanpy vit les doigts de son maître bouger et retint son souffle. Face à lui, la tête du blandin se releva lentement, et son regard gris se posa sur le golem :

- Tim'…. ? Qu'est-ce qu'il c'est passé… ?

Doucement, Allen se redressa et coula un regard perdu sur les alentours. Au loin, le bras de Lavi reposait dans le sable. Parfaitement immobile. Cela lui glaça littéralement le sang.

- Lavi… ? Hey… Lavi ! Tu m'entends ?

Aucune réponse. Allen avala difficilement sa salive, reportant son attention sur Timcanpy. Toutes couleurs avaient à présent quitter son visage et c'est une voix terriblement blanche qu'il demanda :

- E...Est-ce qu'il est… ?

Il ne parvint pas à terminer sa phrase. Face à lui, le petit golem doré acquiesça faiblement, de petites larmes naissant dans ce qui semblait être ses yeux. À son tour, Allen sentit des larmes naîtrent, puis couler lentement sur ses joues. Il serra les poings sur ses genoux et retint un sanglot avec peine. Lavi. Son fidèle ami. Son meilleur ami, mort de sa main. C'était trop dur. Il ne pouvait pas y croire.

Et puis, après la tristesse, ce fût la rage et le désespoir qui s'emparèrent du cœur d'Allen. Il ne pourrait pas lutter contre Néah. Ça, il l'avait bien comprit. Mais il pouvait toujours l'empêcher de nuire. C'est avec cette pensée, et sachant que le Noah en lui ne le laisserait pas se suicider simplement, qu'Allen se mit debout. Ses genoux tremblaient affreusement mais il en fit complètement abstraction car déjà devant lui, une porte de l'arche s'ouvrait. Essuyant brièvement ses larmes, mû par une nouvelle volonté - celle d'en finir avec cette menace - son regard se posa une dernière fois sur son ami doré :

- Tim'... Ne me suis pas. Je voudrais que tu ailles prévenir… P-... pour Lavi… Qu'il est le droit à un bel enterrement… S'il-te-plait…

Sa voix suppliante eu tôt fait de faire céder l'autre. Après ce qui ressembla à une accolade, Timcanpy ne chercha pas à arrêter son ami et partit dans les dédale de Matera. Même si cela lui déchirait littéralement le cœur, il savait pourquoi Allen faisait ça. Il comprenait.

Allen eu un dernier sourire pour son ami, et s'engouffra dans la porte sans plus de cérémonie.


"Bon dieu mais à quoi te servent tes jambes ?! Tu peux vraiment pas courir plus vite ?"

Kanda grogna et lâcha un "Tch" agacé mais accéléra tout de même sa cadence, maintenant fermement Mugen contre sa hanche. Derrière lui, le pauvre Johnny avait été largué dès qu'il s'était mit à courir. Lorsqu'il avait commencé à gravir les marches de la cité de Matera pour pénétrer le labyrinthe, la voix - qu'il était le seul à entendre à son grand désarrois - avait brayé qu'ils devaient faire vite et qu'Allen courait un danger imminent. L'adrénaline affluant dans tout son être, Kanda s'était élancé corps et âme dans le dédale.

Alors qu'il tourna à l'angle d'un mur, un projectile percuta de plein fouet, le stoppant net. Il pesta et frotta son front douloureux où déjà une bosse s'épanouissait comme une fleur. Lorsqu'il reconnu Timcanpy, ses yeux assénèrent des éclairs et il attrapa le maudit Golem au vol avant que celui-ci n'ai pu prendre la poudre d'escampette :

- Toi… ! Sais-tu seulement où ton cinéma nous a mené ?!

Timcanpy dans sa main se débattait tellement que Kanda se tût et consenti à relâcher sa prise après un dernier regard meurtrier. Aussitôt, le petit être changea de direction et reparti de là où il était venu. Kanda, d'abord irrité par un tel comportement finit tout de même par le suivre au pas de course. Il arriva dans la pièce où il avait enterré Alma et son cœur se serra un bref instant. Faisant fit de ses émotions - trop encombrantes - Kanda se dirigea vers Timcanpy qui restait en vole stationnaire. Il pressa le pas en voyant un bras étendu derrière une colonne de pierre et se mortifia sur place en découvrant Lavi étendu sur le sol.

Très vite, il se repris et s'agenouilla à ses côtés. Avec des gestes sûrs et expert, il retourna le corps et tata sa carotide. Le poux battait, faiblement. Sa respiration paraissait vraiment lente. De ses doigts, il palpa le crâne de Lavi et découvrit ce qu'il redoutait le plus. Le garçon avait été frappé violemment par derrière, et Kanda en aurait presque mis sa main à couper qu'il devait y avoir une hémorragie cérébrale la dessous. Traitant le crétin de tas de nom d'oiseau, il porta sa main jusqu'à sa bouche et s'ouvrit le poignet à l'aide de ses dents. Il força ensuite Lavi à ingérer un peu de son sang. C'était sa dernière chance de pouvoir sauver l'autre ahuri à ce moment là.

Kanda attendit, lui redonnant encore du précieux liquide deux fois de suite avant qu'il ne cicatrise complètement. Et après cinq bonnes minutes d'attente, Lavi ouvrit enfin les yeux.

S'abstenant de le secouer pour demander où était Allen, Kanda prit son mal en patience et le laissa se reconnecter à la réalité. Ce que Lavi ne mit pas longtemps à faire. D'un bond, il s'assit en sursaut :

- Allen ?! Où est Allen ? s'écria-t-il en se tournant vers Kanda.

- C'est ce que j'aimerais que tu me dises. Il était avec toi ?

Très rapidement, Lavi se remémora les fait passés. Malgré la migraine qui le lançait, il raconta tout à Kanda. Depuis ses retrouvailles avec Allen à aujourd'hui, tâchant de ne pas omettre de détail important. Enfin, il finit par grimacer, un goût de fer beaucoup trop prononcé dans sa bouche :

- J'ai du me mordre la langue en tombant… pensa-t-il à haute voix.

Kanda grogna et se releva, observant la pièce d'un œil critique :

- Je t'ai donner mon sang pour te soigner, dit-il distraitement, plongé dans ses réflexions.

Lavi émit une grimace de dégoût encore plus prononcé, ayant presque un haut le cœur à cette idée :

- T'es sérieux ? Tu m'as fait boire ton sang ? Yû !

- La ferme.

"Le portail Yû ! Il est parti par le portail !"

Alors que Lavi se figea, semblant soudain réaliser quelque chose d'important, Kanda fronça les sourcils. Devant lui, Tim' volait de manière hystérique et une nouvelle fois le japonais accepta de la suivre. Et là, au détour d'une colonne, il la vit.

Une porte de l'arche encore ouverte.