Bonjour/Bonsoir les amis !
En cette veille de février (et de reconfinement peut-être ?) voici le chapitre 9 !
J'en suis relativement fière pour tout dire et j'espère qu'il vous plaira ! C'est l'une des premières scènes qui m'ai venu à l'idée que je me suis lancée dans cette histoire et j'avais assez hâte de l'écrire !
Bonne lecture !
Lavi avait opté pour une approche discrète. Profitant de la neige étouffant les sons et des arbres camouflant sa présence, il s'était suffisamment rapproché pour apercevoir l'Akuma restant.
Et vraisemblablement, il n'aurait pas le temps de réfléchir beaucoup plus.
Kanda gisait inconscient sur Allen, le recouvrant de son corps dans une ultime tentative de protection. Mugen était à plusieurs mètres de son propriétaire, planté dans un sapin partiellement scindé en deux. Et l'Akuma goguenard s'approchait de manière victorieuse, tendant déjà ses longs doigts crochus vers les mèches blanches de sa victime.
- Allez, c'est sûrement comme la bicyclette, ça ne s'oublie pas ! positiva Lavi en s'élançant dans la neige profonde, maillet en main.
Et il avait raison. Ses réflexes demeuraient intacts et parfaitement conservés. Mieux encore, avec sa nouvelle innocence de type cristallin, il se sentait connecté à son maillet. Comme s'il était devenu le prolongement de son bras, l'arme tournoya dans les airs à grande vitesse jusqu'à s'abattre sur son ennemi dans une gerbe de feu intense.
Lavi n'aurait su dire si c'était le combat contre Kanda qui avait affaibli l'Akuma ou si c'est lui qui avait obtenu une puissance démentielle, toujours était-il que cette attaque suffit à faire exploser la créature en mille morceaux.
Poussant un soupir de soulagement, le Bookman rengaina son maillet à sa ceinture et accourut jusqu'à ses amis. D'un geste vif, il bascula Kanda sur le dos puis le secoua jusqu'à ce que ses paupières s'ouvrent péniblement :
- Ben dit donc Yû, je pensais pas que t'aimait dormir à la fraîche ! sourit-il.
Le kendoka ne réagit pas, préférant garder ses répliques acerbes pour plus tard. Ou l'étrangler quand il s'y attendrait le moins, allez savoir. Automatiquement, ses yeux se mirent à balayer l'horizon à la recherche d'un potentiel danger. Tandis qu'il hissait Allen sur son dos, Lavi lui narra rapidement les derniers évènements, comment l'innocence d'Alma était venue le trouver et la manière dont il avait éliminé le dernier Akuma. Oh, il en aurait bien plaisanté et argué qu'il était le meilleur pour titiller la fierté du japonais mais le contexte ne s'y prêtait pas.
- Il faut absolument réchauffer Allen le plus vite possible. En arrivant ici, j'ai repéré un chalet à 200 mètres de là, continua t-il en montrant une direction du bras. On y pourra y faire un feu et on sera à l'abri.
Mugen récupérée, Kanda jetta un dernier regard préoccupé au blandin. Il n'avait jamais vu son visage si pâle, maigre et détendu à la fois. Comme plongé dans un profond sommeil , son visage semblait sourire à la mort elle-même. L'idée qu'Allen - le Moyashi ! - puisse être déjà mort lui serra le cœur et Kanda préféra oublier complètement cette éventualité et se mettre en route en direction du chalet. Ses jambes tracèrent un sillon dans la neige, facilitant la progression de Lavi portant le corps inanimé. Ils devaient faire vite. Inconsciemment, Kanda observa quelques arbres sur sa route. Il avait l'impression que le lieu sans lui être familier ne lui était pas complètement étrangé non plus. Drôle d'impression dans une forêt comme celle-ci.
Arrivé devant la maisonnette, son corps se figea. Un bref instant, ses yeux s'écarquillèrent tandis qu'un flashback d'une de leur mission revenait à sa mémoire.
- Tu n'avais pas remarqué ? fit Lavi derrière lui. Nous sommes dans la forêt qui abritait l'arbre pourvu d'innocence que nous avons abattu, Allen, toi et moi il y a des années. Il y avait un homme et sa fille qui cherchaient "La feuille du renouveau". C'est drôle d'ailleurs…
Lavi dépassa Kanda et laissa quelques instants sa phrase en suspens. Il se tourna lentement et lui adressa un regard amusé et mystérieux :
- On dirait qu'Allen ne va se réfugier qu'à des endroits où vous vous êtes rendu tous les deux. À Matera, puis ici… Je me demande bien pourquoi…
Laissant Kanda à sa réflexion, il entra. Ses pas firent grincer le vieux parquet de la bâtisse et trembler les vitres simples vitrage.
Les lieux étaient tels qu'ils les avaient laissé des années plus tôt. Le châlet entièrement fait de bois disposait d'une âtre de cheminée en pierre dans un coin et d'une table sur laquelle reposait une vieille lampe à huile et quelques couvertures proprement pliées.
Sans plus tarder, Lavi déposa Allen au sol, lui ôta ses vêtements humides et glacés, le recouvrit à nouveau du manteau de Kanda puis d'une couverture en laine épaisse. À l'aide de son maillet, il s'occupa de démarrer le feu grâce aux bûches rangées proprement le long de la cheminée et rapprocha son ami du brasier. Il alla chercher la lampe à huile, la vida puis remplit de neige le compartiment en verre. Une fois la lampe suspendu au dessus du feu, le Bookman se saisit des deux autres couvertures, se couvra de l'une d'entre elle et tendit la seconde à Kanda :
- Tu devrais dormir un peu, je vais prendre le premier tour de garde.
- … File-là au Moyashi, j'en ai pas besoin, répondit-il en s'avançant dans le chalet.
La couverture recouvrit sa vue à mi-chemin lui arrachant un grognement menaçant :
- Je t'ai dit que-...
- Sa température ne doit pas remonter trop rapidement, coupa Lavi. Et on a besoin d'être tous les deux en forme en cas de nouvelle attaque. Encore plus si c'est Néah qui se réveille, finissa t-il, la mine sombre.
Kanda le regarda de son air impassible mais ne pipa mot. N'y connaissant trop rien en hypothermie, il préfèrait se fier au dire du futur Bookman. Ses yeux accrochèrent un instant le maillet à la ceinture de Lavi tandis que celui-ci retournait asseoir Allen puis se mettre contre lui pour partager sa chaleur. Lui resta en retrait quelques instants avant de s'approcher à son tour et de s'asseoir de l'autre côté d'Allen. Ses orbes noires se perdirent dans les flammes du feu :
- … Je ne l'ai jamais vu aussi maigre, constata-t-il.
Lavi enlaça doucement Allen par les épaules et l'attira un peu plus contre lui, profitant du rapprochement pour vérifier son pou. Même s'il était faible, le cœur battait régulièrement. Lavi se pencha un peu plus en avant et discerna une respiration faible. Un bon signe pour sa survie. Son regard détailla les traits devenus anguleux de son ami, ses cernes creusées et son teint pâle tirant vers un gris inquiétant. Timcanpy se posa sur la tête du blandin et étendit ses ailes comme pour lui partager le peu de chaleur dont il disposait. La mine du Bookman se fit plus sombre encore et, après avoir laissé le silence planer quelques instants, il reprit :
- C'est à cause de Néah. Depuis plusieurs semaines, il ne le laisse plus s'alimenter correctement. Il lui mène la vie dure. Allen est un symbiotique, il a besoin d'énorme quantité de nourriture pour subvenir au besoin de son innocence… Je n'aurais jamais cru le voir finir anorexique !
Le ton de Lavi se voulait ironique mais seul sa peine et sa compassion se firent entendre. Un nouveau silence passa. Dans la cheminée, l'une des bûches s'affaiça.
- … L'innocence d'Alma, reprit Lavi plus sérieusement. Elle m'a parlé.
Kanda se raidit quelque peu et détourna son regard du feu pour le planter dans celui de Lavi.
- Elle m'a dit qu'elle voulait réaliser le vœux d'Alma, raconta-t-il en caressant l'une des mèches d'Allen. Que tu sois heureux.
Un bref sourire étira ses lèvres et il redressa la tête, observant avec attention les réaction du japonais :
- Que vous soyez heureux. Allen et toi.
- Tss.
Même si la confirmation l'irrita, Kanda ne doutait plus que ses sentiments avaient été mis à nu par l'innocence et par ce crétin de Bookman. Lui-même s'était rendu à l'évidence depuis quelque temps maintenant. Ce n'était pas parce qu'il voulait faire une bonne action avant de mourir qu'il avait entrepris ce voyage de cinglé. Ce n'était pas non plus parce qu'il avait une dette envers le Moyashi. Non, c'était bien son cœur et lui seul qui l'avait décidé à tout tenter pour retrouver et aider Allen Walker. Mais pour être parfaitement honnête, Kanda était persuadé que ses sentiments ne seraient jamais partagés. Il était prêt à feindre l'amitié et le "j't'en doit une" pour rester auprès de cet idiot de pousse de soja.
Sans plus chercher à se cacher -et surtout parce que ça le démangeait depuis un moment- , d'un mouvement sec il délogea la prise de Lavi et attira Allen contre lui. Timcanpy s'envola et se posa sur le bord de la cheminée. Automatiquement, la tête d'Allen se cala dans son cou et Kanda dû retenir une mimique de satisfaction. Cette odeur discrète de sucre lui avait terriblement manqué.
- Pour ça faudrait d'abord qu'il survive.
- Je suis sûr que ton amour le guidera vers nous, se moqua gentiment Lavi.
Le regard qu'il reçut en retour mélangea un nombre infini de menaces, ce qui lui arracha un léger rire et il s'excusa pour apaiser l'aura meurtrière de Kanda qui se diffusait dans tout le chalet.
Pendant une demi-heure, les deux garçons restèrent parfaitement immobile. Lavi était replongé dans ses pensées, assemblant les données qu'il avait à sa disposition et suivant tout un schéma de pensées sinueux et tortueux. Kanda lui, avait fermé les yeux profitant à la fois de l'accalmie du moment et de la présence d'Allen à ses côtés pour récupérer un peu. Seul le crépitement des flammes rompait le silence enveloppant la pièce. Jusqu'à ce que Lavi ouvre une nouvelle conversation :
- J'ai peut-être une idée pour sauver Allen de Neah.
Kanda ouvrit les yeux, lui accordant toute son attention.
- Ton sang.
- … Mon sang ? répéta Kanda, sceptique.
- Oui, acquiesça Lavi. Ton pouvoir de régénération. Il m'a sauvé la vie tout à l'heure. Et il a sauvé la tienne un nombre incalculable de fois. Peut-être qu'il peut…
- Ça ne marche pas comme ça, coupa sèchement le japonais en fronçant les sourcils.
- Écoute-moi jusqu'au bout, insista l'autre. Je sais que tes facultés s'affaiblissent. Mais, si on part du principe que ton pouvoir de régénération est encore assez puissant pour me soigner, peut-être qu'il peut aider Allen à lutter contre son Noah. Ça ne le tuera peut-être pas, mais si ça l'affaiblit, Allen pourrait sûrement reprendre les pleins pouvoirs sur son corps.
- Ce Noah n'est pas une blessure quelconque, répondit-il du tac au tac.
- Et pourtant c'est un parasite qui dévore Allen de l'intérieur.
Le silence suivant paru s'abattre comme une chape de plomb dans le chalet. Kanda s'était de nouveau concentré sur les flammes dans l'âtre, la mâchoire crispée, les muscles de son corps partiellement tendus, resserrant inconsciemment sa prise sur Allen.
- … Et si ça avait l'effet inverse ? Si c'est le Moyashi que ça touchait ? lâcha t-il sans détourner le regard des flammes.
- … C'est un coup de Poker. Et ça tombe bien, Allen est bon à ce jeu.
Même si Lavi avait voulu paraître drôle une fois de plus, sa voix trop monotone ne s'y prêtait pas. Il avait réfléchi au problème pendant des heures après que Kanda l'ai soigné. Sa théorie était peut-être un peu tirée par les cheveux, mais elle avait le mérite d'être enfin une piste pour tirer leur ami des griffes du Noah. Leur seule piste.
- Pas question qu'on risque sa vie sur un 50/50 ! grogna le kendoka.
- C'est notre seule chance !
En un clin d'œil, Lavi fut debout faisant face à Kanda. Ses bras ponctuaient son argumentation de manière sûre et déterminé :
- Je sais que c'est risqué mais on a pas le choix ! Allen est à bout de force ! Si Neah prend le contrôle une nouvelle fois c'en est fini de lui ! On doit croire en lui et tenter le tout pour le tout !
Intérieurement, il n'en menait pas large non plus. Il savait à quel point la limite d'Allen était atteinte. Mais le temps leur était compté et il n'avait absolument rien d'autre pour l'aider. Et il n'était pas question que son ami meurt sans qu'il n'ai rien tenté.
- Yû ! insista Lavi. On doit essayer !
Les muscles tendus, les traits figés par la colère, Kanda grogna et lança un "Tchh" rageur. Lavi voulait donc que le destin du Moyashi repose sur ses épaules ?
- S'il était à ta place, Allen n'aurait pas hésité un seul instant, continua le Bookman plus doucement.
Kanda repensa à toutes les missions qu'ils avaient partagées. Leurs disputes, leurs engueulades et leurs regards noirs. Et pourtant, malgré cette animosité qu'ils entretenaient l'un envers l'autre, Allen avait toujours tenté de l'aider, même au péril de sa vie. Matera n'était que le premier exemple d'une longue liste. Il y a avait eu aussi leur combat contre le gladiateur en Italie, où encore leur première altercation avec les Noah. Et plus récemment, le réveil d'Alma. Ses muscles se relachèrent lentement. Il ferma les yeux et soupira :
- Si tu te trompes, je te ferais bouffer les pissenlits par la racine.
À son tour, Lavi soupira.
- Franchement, si je me trompe, ça sera le cadet de mes soucis.
D'un commun accord, les deux exorcistes préfèrèrent attendre qu'Allen soit convenablement réchauffée avant de tenter quoi que ce soit. Pendant deux heures, le silence reprit ses droits dans la pièce où une tension palpable montait crescendo. Lavi craignait que son raisonnement ne soit faux et que cela scelle définitivement le sort de son jeune ami. Kanda espérait que son pouvoir de guérison serait utile et surtout assez puissant pour venir en aide au Moyashi. S'il devait se vider les veines pour le sauver, il le ferait sans aucune hésitation.
Dans la cheminée, les braises continuaient de diffuser leur chaleur. L'eau laissée au-dessus des flammes bouillonnait.
La tête d'Allen bougea mollement contre Kanda, se recalant convenablement dans son sommeil.
Kanda et Lavi échangèrent un regard entendu.
Doucement, avec une délicatesse qu'il ne se connaissait pas, Kanda allongea Allen sur le parquet, faisant reposer sa tête contre les genoux de Lavi. Une boule se forma au creux de son estomac. Ce pouvoir qu'il avait si souvent méprisé allait peut-être sauver Allen Walker. Où le conduire directement à sa perte.
Même s'il voyait le regard de Lavi rivé sur lui, Kanda ferma les yeux et força un soupir. Le stress et la peur ne devaient pas l'envahir. Rester maître de lui-même en toute circonstance, c'est ce qu'il avait toujours appris. Seul son sale caractère avait le droit de filtrer hors de sa coquille. Mince, avec le recul, ses deux heures auraient pu lui servir pour méditer.
- … Allez, Yû, encouragea Lavi après quelques instants.
Kanda rouvrit les yeux.
- … Arrête de m'appeler comme ça.
Faire le vide. Anticiper la suite sans penser au pire.
Ses dents firent une incision nette dans son poignet. Ce n'était pas la première fois qu'il s'adonnait à ce genre de pratique mais le geste était toujours un peu désagréable. Un filet de sang coula sur sa peau pâle. Sans plus réfléchir, il le porta aux lèvres du Moyashi et le força à ingurgiter quelques gorgées. Quelle quantité de sang fallait-il pour tenter d'affaiblir un Noah d'ailleurs ?
Lavi observait de son regard perçant, les muscles tendus et sur le qui-vive. Attentif au moindre mouvement d'Allen, il décortiquait chaque respiration, chaque geste qui aurait pu trahir le réveil de Neah.
Les secondes défilèrent comme des heures.
"Lavi, tiens-le bien."
Par réflexe, il agrippa aussitôt les bras d'Allen. Bien lui en pris.
Comme piqué par une centaine d'aiguilles, le corps d'Allen s'arquebouta et il poussa un cri démentiel. Suivi par de nombreux autres. Il tenta de se débattre, hurlant à s'en casser la voix, possédé par une douleur sauvage et incontrôlable. Ses yeux exorbités passaient sans cesse du doré à l'argent. Son innocence commença à réagir à son tour, s'activant et se désactivant une vitesse folle tandis que sur son abdomen, les plumes débordant de sa plaie semblaient s'agiter, comme habité par un souffle de vie.
Kanda réagi au quart de tour et immobilisa ses jambes. Ses jambes si maigres qu'il avait peur de les casser en appuyant trop fort, mais il n'avait pas vraiment d'autre choix. Sur la peau découverte, il voyait danser des tâches grises prenant de plus en plus d'envergure :
- Ohey, Moyashi ! Bas-toi, merde ! Tu vas pas me faire croire que t'as plus rien dans le ventre !? rugit Kanda.
Pas de réaction. Allen continuait d'hurler et de se débattre, sans doute emproi à des souffrances inimaginables.
Lavi sentit la main gauche d'Allen parcouru d'électricité et se crispa sous les décharges de plus en plus violente qu'il ressentait :
- Je crois que son innocence nous réserve encore des surprises ! averti-t-il.
Kanda voyait lui aussi les arcs électriques s'échapper de plus en plus fort du bras d'Allen sans en comprendre la raison, trop occupé qu'il était à garder ses jambes immobiles tout en supportant ses cris d'agonis qui semblait capable de lui arraché le cœur. Et puis, deux orbes dorés croisèrent son regard :
- CE CORPS EST À MOI ! ALLEN N'EST DÉJÀ PLUS DEPUIS LONGTEMPS !
Une sueur froide descendit le long du dos de Kanda et il se figea de stupeur un bref instant. Il clos hermétiquement ses paupières, réfutant en bloc l'idée même qu'Allen -le Moyashi, merde !- puisse avoir perdu :
- EST-CE ÇA TA PUISSANTE VOLONTÉ MOYASHI ?!
L'ombre d'un sourire se dessina sur les lèvres de Néah malgré les vagues de douleur qui continuaient de le transpercer de part en part sans vouloir s'arrêter. Et alors qu'il préparait déjà sa prochaine phrase, celle qui finirait de réduire en miette le cœur de ses maudits exorcistes, il sentit en lui monter une vague d'énergie indéfinissable. Son âme sembla se déchirer tandis que des sentiments de colère, de courage, d'ardeur et d'amour le submergeaient, tel un tsunami à la puissance dévastatrice. Le sang pulsa plusieurs fois dans ses tempes et il hurla sa souffrance, écorchant encore un peu plus ses cordes vocales mises à rude épreuve. Sa conscience se fit lointaine, ses sens se troublèrent et Néah se sentit englouti par les ténèbres sans pouvoir en réchapper.
Comme une poupée de chiffon, le corps d'Allen retomba sur le parquet après ce dernier cri d'horreur. Lourd, immobile. Sa tête bascula sur le côté, un léger filet de bave aux lèvres. Ses yeux devenus gris fixaient le vide. Les crépitements de son innocence cessèrent instantanément.
- Ohey, Moyashi !
Rien.
- … Allen ? appela à son tour Lavi en relâchant précautionneusement sa prise.
- …
Lavi avala difficilement sa salive, jetant un coup d'œil à Kanda. Ce dernier gardait les yeux rivés sur Allen, guettant la moindre réaction de sa part. Mais rien. Sa peau était redevenue parfaitement blanche. Ses cris avaient cessé. Sa respiration et son cœur aussi.
Kanda compris.
Horrible fin, n'est-ce pas ?
Le chapitre 10 est en cour d'écriture, j'vais essayer de pas vous faire attendre trop longtemps !
