Bonjour, Bonsoir à tous et bienvenu dans ce nouveau chapitre ! Ça devait être le dernier mais il a finalement traîné un peu en longueur et donc attendez vous à voir un chapitre 11 (mais la techniquement ça devrait être vraiment le dernier !)
Je n'ai pas idée de quand le prochain chapitre sortira pour la simple et bonne raison que... Et bien, je suis en dépression, qu'écrire sur mes fics est devenu très compliqué (voir presque impossible) malgré les idées qui foisonnent et les scénarios déjà écrit qui n'attendent qu'un peu de boulot de ma part. Il a fallut que je me batte après moi-même pour enfin réussir à terminer ce chapitre-ci (alors que je savais pertinemment où je voulais aller) donc autant dire que le chapitre 11 mettra peut-être un peu de temps à paraître... On verra, avec un peu de chance j'aurais un déblocage ? (Oui oui, je crois encore au père Noël)
Sur ce, bonne lecture !
Kanda compris. Lentement, il lâcha les jambes d'Allen et se redressa sans le quitter du regard. Malgré ses yeux ouverts, Allen semblait dormir profondément, sereinement. Paisiblement.
- … Est-ce ça ta puissante volonté... ? murmura t-il.
Lavi avait tourné la tête, le poing serré. Contre la gorge d'Allen, son autre main ne cessait de chercher désespérément un quelconque battement, aussi infime soit-il. Il ne pouvait ni ne voulait y croire. Allen, mort ? Après tout ce qu'il avait traversé ? L'idée le frustrait et le peinait tellement qu'une rage sourde se diffusait dans ses veines, l'incitant à tout démolir dans le chalet. À contre cœur, résigné, il lâcha progressivement sa gorge et porta sa main vers son visage. D'un mouvement lent, il lui ferma les yeux, détourna le regard et reposa délicatement la tête d'Allen au sol. Il se leva, titubant un bref instant :
- … J-Je… Je sors un instant, parvint-il à articuler d'une voix quasi chevrotante avant de se hâter dehors, laissant l'autre exorciste seul à son chagrin.
Timcanpy se posa sur la tête blanche en laissant retomber lourdement ses ailes. Plusieurs minutes passèrent.
Kanda continuait de fixer ce corps inerte sans y croire. Ses yeux ne cillaient pas, comme vidés de toutes émotions. Et pourtant des émotions, il en avait. Elles tournoyaient en lui comme un gigantesque ouragan. La haine ? La tristesse ? La colère ? L'injustice ? L'abattement ? La frustration ? Impossible de savoir laquelle dominait les autres dans le capharnaüm qu'était devenu ses pensées. Dans un sursaut de réalisation Kanda s'activa. Occuper ses mains pour vider son esprit. C'était sans doute idiot mais peu importe, il n'arrivait pas à réaliser. Il se pencha de nouveau et frictionna vigoureusement les jambes d'Allen. Une petite voix en lui hurlait qu'il ne fallait pas qu'il se refroidisse. Pas plus, pas encore. Allen était un idiot incroyablement fort et emplis d'une volonté et d'un courage dépassant toute imagination. Il l'avait montré et démontré par le passé. Lui, mourir ? Impossible. Ce gamin écervelé avec le cœur sur la main était bien pire que de la mauvaise herbe. Même le pire des chardons n'était pas de taille face à cette ridicule pousse de soja.
Il continua pendant plus d'un quart d'heure à masser ses jambes, puis ses bras, frottant et frictionnant sans relâche, pourvu qu'il lui permette encore de garder quelques précieux degrés. Pourtant, ses doigts ne cessaient de sentir le froid envahir ce corps beaucoup trop statique.
Et si Allen était vraiment mort ? Et si tout ceci n'avait servi à rien ?
Une boule d'angoisse se formait petit à petit dans sa gorge et comprimait sa poitrine. Si Neah avait gagné ?
- Allez Allen, montre-là moi cette volonté dont tu es si fière ! ragea-t-il dans un souffle brusque.
Un léger grésillement lui fit tendre l'oreille et suspendre ses gestes. Le bras gauche d'Allen tressauta. Une fois. Deux fois. Trois fois.
Un courant d'air s'éleva dans la pièce, s'intensifiant au fur et à mesure que les secondes s'égrainaient. Les crépitements redoublèrent et des arcs électriques se formèrent à nouveau alors que le bras gauche d'Allen se détachait de lui et s'élevait vers le plafond. Le bras s'illumina et s'allongea jusqu'à devenir une formidable épée prête au combat. Subjugué par ce qu'il voyait, Kanda se recula.
Alerté par les bruits, Lavi ouvrit la porte précipitamment, prêt à appeler Kanda avant de s'immobiliser. L'épée blanche et immaculée d'Allen flottait au-dessus de lui, privé d'apesanteur. Les plumes qui empêchaient sa plaie de cicatriser s'élevait elle aussi et s'intégrait au fur et à mesure dans l'immense lame étincelante.
- … Qu'est-ce qu'il se passe… ?
"Ton raisonnement n'était pas mauvais Lavi." lui expliqua Romance d'un ton calme "Le sang de Kanda à permis de commencer à dissoudre la fusion qui s'opérait entre l'âme d'Allen et celle de Neah. Mais ce ne sera pas suffisant pour sauver Allen définitivement. Je sens encore la présence du Noah en lui. Leurs âmes ont l'air encore liées. "
L'épée tournoyait doucement sur elle-même, sa pointe dirigée vers le cœur de son réceptacle.
- … Mais… On ne…A-Allen… Il était… Mort… ? bafouilla Lavi.
"N'a-t-il pas déjà bravé la mort par le passé ? Allen est un humain certes, mais un humain qui partage son corps avec son innocence. Une innocence dévouée, fidèle et pleine de ressources qui est capable de le maintenir en vie quand son réceptacle ne peut plus se nourrir alors qu'elle-même en a besoin. Elle a réussi à partager sa force vitale avec son réceptacle, ne penses-tu pas qu'elle puisse aussi lui donner un nouveau souffle de vie ?"
Comme pour confirmer ses dires, un faisceau vert étincelant sortit de la pointe de l'arme et frappa le cœur d'Allen. Un léger soubresaut le parcourut et Lavi vit très clairement l'abdomen du jeune garçon se soulever au rythme de ses respirations.
Aussitôt, Kanda posa une main sur le cœur d'Allen.
Boum. Boum. Boum.
Il poussa un profond soupir en fermant un instant les yeux. Ses épaules se relâchèrent et c'est d'ailleurs à ce moment qu'il se rendit compte de la pression qu'il avait accumulée. Rapidement, il emmitoufla Allen dans une des couvertures de laine et le rapprocha du feu. Kanda entendit Lavi rire nerveusement et lui-même ne pus retenir un léger rictus en lâchant discrètement un "Foutu Moyashi, putain."
Allen n'aurait jamais cru que la mort pouvait avoir autant d'aspect. Par le passé, lorsque Tiky l'avait laissé pour mort dans la forêt, il avait senti ses dernières forces le quitter puis son esprit partir au loin, dans un vide infini sans couleur, sans bruit, sans ressenti. Il était sûr d'avoir expérimenté la mort ce jour-là, même partiellement.
Cette seconde mort le rendait beaucoup plus… dubitatif. Il se souvenait du froid engourdissant ses membres, des bruits de la forêt qui s'éffaçait petit à petit de son esprit, du sommeil le plongeant dans le noir alors que sa conscience se faisait lointaine. Pourtant, il ne s'était pas retrouvé dans ce vide sans fond. Juste un noir homogène qui ne laissait filtré aucune couleur. Il avait erré en grelottant pendant ce qui lui semblait être des heures, marchant inlassablement en détaillant les lieux, espérant trouver une sortie ou une lumière, aussi infime puisse-t-elle être. Mais rien. Le néant et une sensation de froid intense avait demeuré pendant un temps interminable. Puis, dans ce marasme déprimant, il avait cru entendre l'écho de voix familières. Allen s'était immobilisé, avait levé les yeux au ciel, puis son bras et sa main tendu en espérant apercevoir quelqu'un capable de l'aider.
Mais avant même qu'il n'ai pus appeler, son corps n'était soudain devenu que douleur. De surprise, ses jambes s'étaient dérobées sous son poids et il s'était d'abord retrouvé à genoux. Sa poitrine s'était mise à le lancer, comme si on lui avait planté un poignard en plein cœur. Par réflexe, Allen avait verrouillé sa mâchoire et porté une main à sa chemise, manquant de la déchirer au passage. Puis la douleur avait continué jusqu'à son ventre, où son intestin semblait à deux doigts de prendre feu. L'onde de souffrance s'était ensuite propagée jusqu'à sa tête et avait pulsé au rythme de son cœur effréné. Il avait hurlé sa douleur, tambouriné le sol de ses poings et de son front, mais même ça n'avait pas suffit à encaisser. Son corps avait semblé se démantibuler en mille morceaux et Allen avait cru devenir fou, abruti par la douleur qui s'était fait toujours plus intense à chaque seconde. Il s'était ensuite écroulé sur son flanc droit, recroquevillé sur lui-même, tentant de se protéger vainement contre cette agression. L'entièreté de ses muscles l'avaient brûlés, ses os l'avaient tiraillés, ses organes avaient pulsé de plus en plus fort. Ce mal, cette douleur atroce l'avait aveuglé autant qu'elle l'avait terrorisé. Ses larmes n'avaient cessé de couler sur ses joues, et même ça l'avait fait souffrir le martyre. Il avait eu l'impression que ses larmes tranchaient sa peau et y traçaient un chemin au fer rouge. Était-ce Néah qui se jouait de lui ? Ou Dieu qui le jugeait coupable d'avoir maudit son père ?
Et alors qu'il n'en pouvait plus, un voix avait filtré à travers sa souffrance :
- EST-CE ÇA TA PUISSANTE VOLONTÉ MOYASHI ?!
Ce cri. Cette voix acerbe, emplit d'agressivité cachant une gentillesse et des encouragements maladroits. Kanda. Kanda était là, tout prêt. Dans un nouveau hurlement d'agonie, Allen était allé puiser dans ses dernières forces. Il avait ouvert les yeux, activé son innocence et s'était levé presque d'un seul bond. Ses jambes avaient tremblées plus que de raison mais cette simple phrase avait réveillé en lui tout le courage et l'ardeur dont il disposait encore. La lame de son épée avait fendu les ténèbres avec toute la force de la colère qu'avait pu ressentir Allen en cet instant. Que ce soit Dieu, Néah, ou bien même Apocryphos, il n'était pas prêt à se laisser abattre. Il avait promis à Mana. Mais plus que tout, l'amour qui transcendait chaque pore de sa peau l'avait pousser à dépasser ses limites, encore. L'amour et l'espoir de revoir une fois Kanda. Juste une fois.
Et puis, alors que l'espace noir autour de lui tombait en lambeau et qu'un éclat blanc prenait place, il s'était sentit tombé sans pouvoir opposé la moindre résistance, ne réussissant qu'à lever le bras vers cette l'humière à la fois vive et vacillante. Et le vide infini l'avala.
Allen ne s'était pas senti aussi bien depuis plusieurs semaines. Il avait l'impression de flotter dans une douce chaleur, calme et apaisante. Plongé dans un noir particulièrement reposant, son ouïe captait vaguement le crépitement d'un feu. Parfois, il entendait des bribes de conversation ou des éclats de voix dont il ne parvenait pas à saisir le sens. Les mots se mélangeaient les uns aux autres, créant une bouillit infâme dont il ne ressortait rien. De temps en temps aussi, il percevait quelques contacts physiques. C'étaient toujours doux et tendres, comme si sa peau était devenu porcelaine, mais ça ne l'empêchait pas de ressentir une vague sensation de douleur à certains endroits. Malgré toutes ses petites attentions, son corps semblait profondément endommagé. Mais ça lui était bien égal, plus rien n'avait d'importance. Si la mort était aussi paisible, il pouvait bien supporter quelques douleurs sans gravité.
Au fur et à mesure que sa conscience s'éveillait, la lumière se devinait de plus en plus derrière ses paupières. Il ne flottait plus. Les bribes de conversations étaient de plus en plus distinctes, et il réussissait même à comprendre certains mots et reconnaître une intonation ou deux. Le rire d'une personne et le sarcasme d'une autre le rendit presque nostalgique. Ses douleurs étaient elles aussi plus présentes et il arrivait qu'un gémissement lui échappe lorsqu'il se sentait manipuler. Pourtant, les gestes étaient toujours aussi précautionneux à son égard.
Était-ce vraiment la mort qui prenait soin de lui de la sorte ? Peu probable.
Et un jour où il s'en sentit la force, ses yeux s'ouvrirent lentement sur le monde qui l'entourait.
Un chalet, une belle lumière qui filtrait des rideaux tirés. Une charpente apparente, le feu dans l'âtre qui continuait de diffuser une chaleur douce, presque bienveillante… Et sur sa droite, Kanda, assis en tailleur, Mugen entre ses bras.
Allen sourit tristement devant cette vision. Oui, il devait être mort. Jamais le kendoka ne se serait endormis à son chevet. En s'asseyant, il se crispa à cause de quelques muscles douloureux mais n'en tint pas vraiment compte, trop occupé qu'il était à contempler le visage paisible de Kanda. Ses traits presque décontractés, ses cils longs, ses sourcils encore un peu froncés -un rêve contrariant ?- sa peau blanche, ses lèvres fines… Tout en lui était perfection. Allen approcha un peu plus, son sourire se faisant plus franc au fur et à mesure que sa main droite avançait vers ce visage dont il avait tant rêver. Avec une infinie douceur, ses doigts écartèrent une mèche de cheveux ébène et dégagèrent son œil gauche avant de redescendre lentement sur sa joue dans une caresse amoureuse. Pendant quelques secondes, Allen resta là, comme un enfant émerveillé devant une montagne de jouets. Il sourit de plus belle, complètement attendrit, cherchant à graver dans son esprit cette image hors de la réalité. Lentement, sa bouche s'ouvrit, ses lèvres s'arrondir pour former un ovale, sa langue recula dans son palais et tandis qu'il s'apprêtait à parler, la porte du chalet s'ouvrit dans un grand fracas :
- Yu ! La prochaine fois c'est toi qui crapahute dans la neige pour aller ramen…
La voix de Lavi mourut dans sa gorge. Surpris, Allen avait reculé d'un bon mètre, tombant presque en arrière dans sa fuite. Kanda lui avait sursauté et empoigné son sabre, une main sur le fourreau, l'autre sur la garde, prêt à l'attaque.
Les trois garçons gardèrent leur position pendant plusieurs secondes. Les regards se croisèrent, passaient d'un individu à l'autre, comme pour replacer la scène dans un contexte existant.
Ce fut Allen qui bougea le premier. Un léger sourire aux lèvres, les traits un peu tirés par la gêne, il leva une main et salua ses amis :
- Bonj-...
Pris d'une terrible quinte de toux, il se voûta en avant et posa sa main sur sa gorge sans réussir à finir sa phrase. C'était le genre de douleur et de sensation qu'il connaissait vraiment bien, qui le ramenait à son passé douloureux. Juste après la mort de Mana, rongé par la malédiction, dévoré par le décès de son père adoptif, Allen avait poussé pendant plusieurs jours des cris abominables de souffrance insurmontable jusqu'à s'en briser la voix. Littéralement. Et c'était exactement cette même sensation qu'il ressentait à cet instant-ci. Des sons difficiles à émettre, une voix rauque, rayée, cassée, comme la piste d'un disque ayant trop tourné sur son platine vinyle.
Et alors que Lavi posait une main caressante dans son dos, Allen réalisa enfin : non seulement Lavi était vivant, mais lui aussi avait échappé à la mort. Une nouvelle fois, alors que tout lui semblait perdu, qu'il s'était résigné sous cet immense conifère à partir avec Néah… La vie lui avait encore une fois de plus tendu la main, l'aidant à reprendre sa marche, illuminant ses pas, éclairant son chemin. N'arrivant pas tout à fait à y croire, il releva la tête, jeta un bref coup d'œil à Lavi avant de reporter son attention sur Kanda. Celui-ci s'était levé, Mugen en main et l'observait avec une lueur froide emplit… D'inquiétude ? De soulagement ? D'agacement ? De culpabilité ? Une certaine… Tendresse ? Allen avait appris à déchiffrer ses regards, mais là tout était trop confus et contradictoire pour qu'il soit sûr de lui. En tout cas, son réveil le chamboulait, c'était certain.
Mais plus important encore, il l'avait suivi. Depuis leur dernière rencontre, plusieurs mois s'étaient écoulés et pourtant Kanda n'avait vraisemblablement rien lâcher. Et il était là, devant lui.
- Ohey, Moyashi, t'écoutes un peu ?
Allen crispa sa mâchoire et baissa le menton. Ses yeux se fermèrent hermétiquement mais ne purent empêcher quelques larmes de couler. La première s'écrasa au sol dans un "ploc" discret et bientôt ses épaules devinrent raides, assaillies par des tressaillements de moins en moins contenus.
- C'est bon vieux, dit Lavi dans un sourire en serrant doucement l'une de ses épaules. Tu n'es plus tout seul, on est là… Même Yû c'est déplacé pour toi, si ça c'est pas de la chance, continua-t-il un peu plus rieur.
Et le barrage qu'Allen avait construit au fond de lui céda. Il posa son front contre le sol et laissa son torrent de sentiment se déverser sous forme de larme. Peur, Amour, Tristesse, Joie, Amertume, Espoir, Colère, Soulagement, Épuisement, Reconnaissance, Rancœur, Gentillesse, Douleurs, Réconfort, toutes, toutes ces émotions qu'il avait sceller, minimiser, simulé ou bien caricaturé durant ces mois difficiles sortaient de lui comme un Tsunami. La main de Lavi passait et repassait dans son dos, mimant tantôt des ronds, tantôt des arabesques, appelant doucement au calme. Il continuait de parler mais Allen ne l'entendait plus, plongé dans son tourbillon confus de sentiments. Cette purge le rendait un peu honteux, mais elle était nécessaire pour affronter les futures épreuves qui se dresseraient sur son chemin. Il n'était pas dupe, il se savait d'un naturel malchanceux et ne doutait pas qu'il en baverait encore. Dix bonnes minutes s'écoulèrent avant qu'il réussisse à se reprendre. Ses larmes tarirent et il redressa la tête en essuyant les derniers sillons qui rougissaient ses joues. Il inclina sa tête en signe d'excuse, tirant une croix sur sa voix pour le moment.
- Ça va mieux ? demanda Lavi en lui posant une couverture sur les épaules.
Allen acquiesça, fuyant du regard tout en attrapant les pans du tissu pour les refermer sur lui. Il avait un peu froid maintenant. Lavi s'assit en tailleur à côté de lui. Kanda dû capter l'un de ses frissons car il parti remettre une bûche dans le feu puis s'appuya contre la poutre de la cheminée, les bras croisés, silencieux.
- Bon, reprit Lavi. Je te résume la situation. Juste après ton départ de Matera, Kanda et Johnny sont arrivés et m'ont sauvé la vie. Avec Yu -Kanda lâcha un "Tss" bruyant mais prit sur lui pour ne pas l'interrompre- on a emprunté la porte de l'arche que tu avais créé. Timcanpy nous a menés jusqu'à toi et des Akumas nous ont attaqué. Le combat s'annonçait mal barré, mais grâce à l'innocence d'Alma on a pu renverser la balance. -Lavi prit quelques secondes pour sortir son nouveau maillet, tout sourire- Je l'ai appelé Romance, elle est adorable ! Bref, on est venu se réfugier ici puis on s'est occupé d'affaiblir Neah.
Allen qui jusqu'à la fixait le sol reporta son regard sur son ami. Celui-ci lui sourit de plus belle en reprenant son récit, le pouce en l'air, désignant Kanda toujours prêt de la cheminée :
- Grâce à Yu ! Je ne te l'apprend pas, il fait partie des exorcistes de secondes générations. Il peut se soigner rapidement et retrouver une bonne forme en un rien de temps ! Et il peut partager ce pouvoir, d'une certaine manière.
Allen lança un bref regard vers Kanda. Il aperçut son air grave, sa position fermée, signe que Lavi devait peut-être en faire un peu trop à son goût.
- J'ai émis la théorie que, si le corps de Kanda était capable de se soigner par lui-même, peut-être que si on appliquait ce phénomène sur toi, il se pourrait que Neah soit considéré comme un parasite et qu'on puisse le détruire, ou, au moins l'affaiblir. Et ça a marché ! En plus d'être un futur bookman de talent, je suis aussi un sacré génie, n'est-ce pas ?
- J'vais t'en coller une, débile, grogna Kanda.
Lavi pouffa, nullement inquiété par les menaces de son ami, puis enchaîna:
- D'ailleurs, maintenant que tu es réveillé, ça va être bien plus facile de te donner le traitement !
Il se leva et alla fouiller dans un petit sac au pied de la table. Il en sortit une tasse et une bouteille avec un liquide sombre qu'il versa dans le récipient. Quand il approcha la tasse du feu et l'a mis à chauffer, Allen fronça les sourcils en se demandant ce que cette préparation contenait.
- T'es sûr qu'il faut lui donner ça alors qu'il est à peine réveillé ? demanda à voix basse Kanda en avisant le contenu de la tasse.
- Romance a dit que leurs âmes s'étaient enfin dissociées avant-hier et qu'il ne fallait pas relâcher nos efforts. Faisons-lui confiance. Si on pouvait, j'lui en donnerait tous les jours ! ajouta-t-il le plus sérieusement du monde.
- Tsss… J'suis pas une vache laitière, fit Kanda, contrarié, avant de s'éloigner de l'âtre.
Une odeur de fer embauma rapidement la pièce, rendant Allen encore plus sceptique. Qu'est ce qu'on allait lui faire avaler ?
Quand Lavi paru satisfait, il revint avec la tasse chaude et lui tendit.
- Ne te pose pas de question vieux, et bois cul sec. Je t'expliquerais après.
Allen attrapa la tasse, fixa un instant le liquide quasiment noir avant de le faire tournoyer lentement comme pour en saisir les ingrédients. De prêt, l'odeur de fer était encore plus forte et le rouge sang qui se déposait sur les rebords de la tasse lui rappelait les vins que son maître consommait à longueur de journée. Espérant que cette décoction ne contenait pas d'alcool, Allen inspira profondément et avala d'une traite. Les dernières gorgées lui donnèrent un haut le cœur et il toussa. L'odeur de fer était partout dans sa bouche et…
Il n'eut pas le temps de réfléchir plus. Lavi venait de l'allonger de force en lui enfournant un chiffon dans la bouche. Kanda s'était emparé de ses chevilles et les maintenait en sol.
- Tiens bon Allen… On n'a pas d'autres solutions… murmura Lavi d'un air désolé. Je te préparerais le meilleurs des repas après.
Très vite, les premières douleurs se firent sentir. Allen sut pourquoi sa voix était autant cassée. Si Neah ne réussissait pas à avoir sa peau, c'est ce traitement qui s'en chargerait.
Voilà, pas grand chose à ajouter de plus !
Merci de m'avoir lu, merci d'avance aux personnes qui laisseront une review !
À la prochaine !
