– Tu ne peux pas imaginer une utilisation plus en adéquation avec les activités abritées dans mon temple ?

Le regard de Luna fit un rapide aller-retour du visage rouge de Drago à son pénis en érection.
Il comprenait. Elle le savait. Mais ça l'amusait tellement qu'il ne parvienne pas à poser des mots sur ce qu'il avait en tête. Qu'il n'ose pas les prononcer. Elle trouvait cette torture exquise.

– Tu veux que je te montre comment l'utiliser ? demanda-t-elle innocemment en tendant la main vers l'objet.

Drago replia le bras, éloignant le shaker de Luna, et, d'un mouvement de tête frénétique, il refusa sa proposition.
– Si tu n'arrives pas à me le dire, montre-moi. Montre-moi quelle utilisation tu peux imaginer pour cet objet.

Luna, penchée en avant et en appui sur ses coudes, fixait intensément Drago, son visage si près du sien qu'il lui suffisait de baisser à peine les yeux pour avoir une vue plongeante sur sa verge. Drago recula un peu sa chaise, éloignant leur deux corps l'un de l'autre, mais exposant un peu plus sa nudité.

Il tourna la tête pour ne plus affronter ce regard qui l'enrobait si totalement. Il savait qu'il n'échapperait pas à sa demande.

– Je… je vais mettre en pratique ma principale hypothèse.

Luna regarda Drago déglutir avec difficulté, sa pomme d'Adam montant et descendant lentement.

Sans regarder la sorcière dans les yeux, Drago plaça son sexe à l'intérieur de l'ustensile et, d'une légère pression, l'activa.

Il en eut le souffle coupé. Les légères vibrations se propageait jusqu'au bas de son dos et en haut de ses cuisses. Il déplaça lentement le shaker, se sentant déjà prêt à exploser.

Il pensait, au début, aller vite, pour fuir les yeux de Luna. Mais maintenant, il ne voyait pas comment il aurait pu prendre son temps, même s'il l'avait souhaité.

Son bassin, presque indépendamment de sa volonté, se mit à bouger. La tête rejetée en arrière, la respiration saccadé, les deux mains agrippés à l'objet qui entourait son entrejambe, Drago se laissa porter par les puissances vagues de plaisir qui le terrassait.

Face à lui, Luna écoutait ses gémissements avec délectation, spectatrice appréciant la prestation d'un soliste virtuose. Craignant qu'il n'oublie sa présence, elle s'autorisa une remarque :

– C'est beau de voir un employé aussi professionnel à l'œuvre, Drago.

Elle n'obtint comme réponse qu'un râle rauque et profond.

– Ton cocktail manque un peu de glace, je pense, ajouta-t-elle.

En prenant garde de ne pas le toucher, elle se pencha en avant et effleura le dessous du shaker, activant son effet réfrigérant. Drago lachâ un long « aaaaaaaaah » de plaisir.

Il s'activait de plus en plus vite dans le tube de fer. Ne maîtrisant pas le fonctionnement de l'artefact, il en modifiait de manière aléatoire la force des pulsations, rendant les sensations qui l'assaillaient à chaque seconde imprévisibles. Jusqu'au raz-de-marée final, libéré dans un long frisson de plaisir.

Haletant, Drago déposa le shaker sur le bureau avant de laisser ses bras pendre le long de son corps. Luna le récupéra, inspectant le sperme qui en tapissait maintenant l'intérieur. Un instant, l'envie lui prit de préparer à Drago un cocktail à partir de sa propre liqueur. Elle fit tourner le récipient magique entre ses mains, pensive, avant de prendre une décision.

Elle reposa le shaker sur le bureau. Pas cette fois. Mais plus tard, peut-être...

Luna se leva, ouvrit la trappe au mur et redonna sa baguette à Drago.

.

Luna et Drago faisaient le point sur le moment qu'ils venaient de vivre ensemble, tout en partageant une tarte aux pommes et au caramel dont l'odeur teinté de cannelle imprégnait l'air.

– Tu voulais que je m'oppose à toi, aujourd'hui, n'est-ce pas ? demanda Drago.

– Ne t'y habitue pas trop, prévint Luna tout en soufflant sur son cidre chaud. Dame Hécate récompense rarement l'insolence.

« À moins que ça ne soit moi qui y prenne goût » pensa Luna.

Drago répondit à sa mise en garde par un sourire en coin.

– Je tenterais de m'en souvenir, Luna.

– Il te plaît vraiment, cet emploi que tu occupes chez les Cythère ? reprit Luna, intéressée.

– Oui, vraiment. Quoi qu'en pense mon père, rajouta plus sombrement le sorcier.

– Bâillonne donc un peu le Lucius qui vit dans ta tête et te juge en permanence ! Dis-moi plutôt : pourquoi ça te plaît ?

– Chaque jour, je découvre de nouvelles arcanes de la magie. Je dois utilise ma puissance de manière intelligente, subtile pour obtenir des résultats.

Rien qu'en évoquant ces moments passés dans l'atelier, Drago pouvait sentir la magie fourmiller sous ses doigts.

– Chaque objet est comme une énigme, expliqua-t-il.

« Une énigme qui ne risque pas de me tuer si je ne parviens pas à la résoudre » pensa-t-il. Ses souvenirs liés à la réparation des Armoires à Disparaître empestaient la peur de mourir. À l'époque, sa vie et celles de ses proches ne tenaient qu'à un fil, celui de sa réussite. En comparaison, ses échecs à l'atelier n'étaient que des défaites sans conséquence.

Luna hocha la tête.

– C'est agréable de trouver la solution d'un puzzle. C'est aussi agréable de chercher à le résoudre.

– Et toi ? Dame Hécate, et tout le reste… Pourquoi ? Ça te plaît ?

– Ici, je vis quelque chose que je ne peux pas vivre ailleurs. J'appartiens à un groupe. Et je le mène.

– Que tu ne peux pas vivre ailleurs ? Pourtant, tu as fait partie de l'armée de Dumbledore.

– Oui. Mais je me contentais de suivre. J'adaptais mon rythme à celui du groupe. Pour mener, il faut être un diapason, capable de donner un la clair que les autres vont pouvoir suivre. Et moi, je suis toujours dissonante. Ici, c'est différent. Les personnes qui viennent suivent mes règles et mes idées. Elles viennent dans mon monde, même si je l'aménage spécifiquement pour les accueillir. Ça ne m'était jamais arrivé avant. Que des gens me suivent. Et que ça leur apporte quelque chose d'intense et de positif. Tu vois ce que je veux dire ?

– Pas vraiment. Je pense que tu te prends inutilement la tête pour travestir ton envie de dominer en envie de partager.

– Tu penses qu'il s'agit juste de ça ? D'imposer sa volonté aux autres ?

Drago haussa les épaules.

– Obéir ou diriger. Est-ce qu'il existe d'autres manières de faire ?

Luna prit un peu de temps pour essayer de formuler sa pensée en des termes accessibles à Drago. Il lui était difficile de développer un sentiment qui lui semblait si évident.

– Il y a des situations où il est utile d'avoir un leader. Mais parfois, c'est plus dangereux qu'autre chose. Et non, ce n'est pas la seule manière de faire. J'aime bien avoir la main sur ce qui se passe ici. Mais je ne l'impose pas. C'est une décision commune, mutuellement acceptée.

– Si tu le dis, renonça en soupirant Drago.

La manière qu'avait Luna d'envisager le monde lui semblait toujours si loin de la réalité.

– Et ce shaker ? Tu l'as fait faire sur-mesure ? interrogea le jeune homme, dont la curiosité avait été piquée.

– Pas du tout. Je l'ai trouvé dans une vente aux enchères. Celle qui a eu lieu quand le pub Steak en Semelles a déposé la clé sous la porte.

– Je me souviens de cette enseigne, s'exclama Drago. Leur sandwich était rarement frais

– Mais leur barman était doué. C'est lui qui est à l'origine de cet objet.

– Et ça t'arrive souvent, de récupérer des objets de cette manière pour… ton petit sanctuaire ?

– Avec un peu d'inventivité, tous les objets peuvent trouver leur place ici.

Drago balaya du regard la salle dans laquelle il se trouvait, avec ses tasses biscornues, ses bouteilles aux formes diverses et son matériel de cuisine.

– Je crois que je ne veux pas en savoir plus.

Et il partit, sans avoir terminé ni la discussion, ni son cidre.

Ses bonnes manières laissaient à désirer. Très différent de Lucius et son raffinement.

Si Luna avait pensé dans un premier temps que père et fils se ressemblaient, elle trouvait maintenant que leurs actions s'opposaient sur bon nombre de points.

En homme rompu aux arcanes des mondanités, Lucius n'abrégeait jamais de manière cavalière l'échange faisant suite aux cérémonies d'Hécate. Dans ces moments-là, ils parlaient de la séance, bien sûr. Parfois, du prochain artiste à la mode ou du dernier livre sorti en librairie.

Mais ils ne parlaient jamais de leur famille, de leurs souvenirs ou de leurs sentiments. Tout comme il n'était jamais question entre eux de la guerre, de politique ou d'une hypothétique pureté du sang. Lucius esquivait avec élégance et savoir-faire tous les sujets glissants.

Alors que Drago ne rechignait pas à évoquer des sujets personnels ou sensibles. À parler de son père, alors que Luna ne se souvenait pas avoir entendu Lucius prononcé une seule fois le nom de Drago devant elle.

Leurs échanges en étaient plus bruts. Plus profonds aussi.

.

Une poignée de minutes après le départ de Drago, alors que Luna rangeait et nettoyait la salle de jeux de dame Hécate, elle entendit une personne entrer dans son sanctuaire. Avant qu'elle ait eu le temps d'atteindre le couloir, la porte de la chambre s'ouvrir avec vigueur sur un George Weasley au regard sombre.

– Luna, je viens de voir Malefoy junior sortir de chez toi. Qu'est-ce qu'il faisait là ?

Luna détailla les traits du visage de George. Il avait l'air furieux.

Pourquoi se trouvait-il précisément en bas de chez elle ? Son temple ne se situait pas sur l'axe le plus fréquenté du Chemin de Traverse. Elle hasarda une hypothèse.

– Je te retournerais biens la question. Mais je crois que je sais. Tu surveillais la rue parce qu'Olivier t'a dit que Drago venait me voir.
George ne démentit pas.

– Tu ne devrais pas accepter ce genre de personnes chez toi, s'obstina-t-il.

Luna se félicita qu'il ignore qu'un autre Malefoy avait déjà passé sa porte.

– Pourquoi ?

– Pourquoi ? Mais enfin, Luna, comment peux-tu poser une telle question ! As-tu oublié tout ce qu'il a fait ? Tout ce qu'il t'a fait ?

Non, elle n'oubliait pas. Mais la guerre était terminée, l'école était finie. Elle avançait.

– Je ne lui en veux pas. Je lui pardonne.

– A-t-il fait quoi que ce soit pour mériter ton pardon ? s'emporta George. S'est-il excusé ? A-t-il manifesté le moindre regret ? A-t-il au moins fait amende honorable ?

– Par vraiment, admit Luna.

George ricana, un ricanement cynique qui aurait tout aussi bien pu être celui de Drago.

– C'est si facile de se comporter comme une ordure puis de continuer à vivre comme si de rien n'était. Alors que nous, nous devons vivre chaque jour avec les conséquences de leurs actes.

– Je ne crois pas qu'il saisisse l'ampleur du mal qu'il a pu faire, fit Luna d'une voix lointaine.
– Mais c'est encore pire ! Tu ne t'en rends pas compte ?

George secoua la tête avant de reprendre la parole, tentant de maîtriser sa colère.

– Je sais bien que tu acceptes les gens comme ils sont, avec leurs casseroles et leurs faiblesses. Mais Malefoy !... Pardonne-lui si tu veux, mais exige d'abord réparation !

– Qui suis-je pour pouvoir le juger ? Suis-je une meilleure personne que lui ?

– Mais bien sûr que tu l'es ! Le simple fait que tu te poses la question le prouve !

– Peut-être que je suis meilleure parce que je ne le juge pas, murmura Luna.

George soupira face à l'entêtement de la jeune femme.

– Un jour, le passé viendra réclamer sa dette. J'espère qu'à ce moment-là, tu n'hésiteras pas à faire payer Malefoy. Avec les intérêts.


Merci d'avoir lu ce nouveau chapitre !

Les vacances de Noël arrivent à grand pas et ça risque d'influer sur mon rythme d'écriture. J'espère réussir à publier un chapitre par semaine, comme je le fais depuis le début, mais c'est loin d'être sûr.

Surtout que je viens de terminer Buffy contre les Vampires et que j'ai le cerveau qui fourmille d'idées pour faire une saison 7 alternative, avec la relation Spike/Buffy en guise de fil rouge. Visiblement, mon imagination à actuellement une obsession pour les méchants blonds éligibles à la rédemption...

J'ai aussi commencer à écrire un court spin-off à cette fanfic, autour de George et Percy, dans une ambiance Noël et retrouvailles. Si j'arrive à le sortir cette semaine, ce serait parfait !

Bref, je produis beaucoup, mais je m'éparpille pas mal ^^'