J'ai pris plus de temps que prévu pour ce chapitre. Mais en contrepartie, il est un peu plus long que d'habitude !
Je ne voulais pas couper le chapitre à un autre moment que celui où il s'arrête actuellement car on est à un endroit important de l'histoire. Et, pour la même raison, j'ai pris mon temps car je ne voulais pas avoir le moindre doute sur la construction du récit...
Bonne lecture !
Dans les jours qui suivirent, Drago se sentit beaucoup plus serein. Les piques de son père rebondissaient sur lui sans l'atteindre. Pourtant, à aucun moment Drago ne s'opposa directement à lui. Mais il savait qu'il aurait pu, s'il l'avait voulu. Et étrangement, ça changeait tout.
La perspective de revoir Luna faisait flotter un léger sourire sur ses lèvres. Leur dernière rencontre lui avait procuré un euphorisant cocktail d'émotions. Il avait hâte de goûter à nouveau aux plaisirs interdits qu'elle proposait.
Chez Cythère & Fille, Anthéa, après l'avoir surveillé toute une journée dans l'accomplissement de tâches requérant minutie et concentration, l'autorisa à exercer de nouveau ses talents sur d'autres choses que des objets en bois ou en éponge.
Après une journée de travail productive, durant laquelle il avait vendu un lot de pots serveurs en livrée et une élégante écharpe anti-rhume, Drago rentra chez lui de très bonne humeur.
Il alla saluer sa mère, qui se trouvait dans la petite bibliothèque, en train de répondre à un des nombreux correspondants qu'elle avait à travers le monde. Elle leva les yeux de sa lettre en l'entendant arriver et lui sourit avec joie et douceur.
Ils échangèrent quelques banalités et quelques bons mots. Au moment où Drago tournait les talons, Narcissa retint son fils. Il resta dos à elle, écoutant sa demande sans y faire face.
– Nous avons reçu des invitations pour le prochain match de Moln. Il opposera les Sabots de Feu de Standton contre les Ailes intrépides de Fordshire. Te joindras-tu à nous ?
Malgré leur bannissement de nombreux cercles influents, malgré les ragots et les regards en coin, les parents de Drago avaient tenté de garder une vie sociale aussi intacte que possible, ce qui incluait de participer à de nombreux évènements sportifs et mondains.
Hors de question pour les Malefoy de vivre hors du monde. Sauf pour Drago.
Après la guerre, après les procès, le jeune sorcier avait perdu le goût de la représentation et avait peu à peu cessé de les accompagner. Par espoir, habitude et politesse, Narcissa continuait cependant à solliciter sa présence à chaque occasion qui se présentait. Une demande sans cesse réitérée, sans pression, mais teintée d'attentes muettes. Elle ne discuterait pas de son refus, n'insisterait pas. Elle se contenterait de retenter sa chance une prochaine fois.
Mais ce jour-là, Drago se sentait prêt à bousculer ses habitudes.
– Oui, maman. Je viendrais.
Il sentit le souffle de sa mère se suspendre un instant, avant de reprendre, ample et lent. Il se retourna pour lui jeter un dernier regard qui lui permit de voir l'expression de surprise sur son visage se muer en une fierté heureuse.
Il sortit de la pièce, un large sourire aux lèvres.
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À l'auberge de l'Effraie Effarée, Ginny et Luna buvait une Bièreaubeurre en attendant Neville, qui était retenu à Poudlard par une réunion qui traînait en longueur. Les trois amis se retrouvaient souvent dans ce pub, appréciant l'ambiance chaleureuse du lieu, de son orchestre magique à ses tourtes ensorcelées.
Ce soir-là, trois violoncelles flottaient au-dessus des tables, réinterprétant des standards du groupe de métal sorcier Octarina. La tourte du jour, à l'agneau et aux champignons, accompagnait le concert de bruits de percussions. À chaque fois qu'un couteau touchait la croûte d'une des tartes, celle-ci craquait dans un entraînant son de batterie.
La discussion entre les deux jeunes femmes s'était tarie, après un monologue de Ginny sur la meilleure stratégie à adopter face au Club de Flaquemare.
Sans préambule, Luna posa à Ginny une question qui lui trottait dans la tête ces derniers temps :
– Pourquoi es-tu devenue mon amie ?
Ginny haussa les sourcils.
– Tu ressasses le passé ? Ce n'est pas dans tes habitudes. Tu n'as pas dû parler de Poudlard depuis, genre, deux ou trois éternités.
– Récemment, des ombres anciennes se sont matérialisées dans mon présent. Et j'ai décidé de les accueillir.
Ginny la dévisagea un court instant, avant d'estimer qu'elle pouvait se contenter de cette explication nébuleuse. Elle but une large gorgée de son verre avant de se lancer.
– Pourquoi suis-je devenue ton amie ? C'est une drôle de question. Je ne me suis pas levée un matin en me disant « Eh ! Si je devenais amie avec Luna Lovegood, elle a l'air super sympa ». Mais je peux peut-être te raconter comment j'ai vécu les choses à l'époque.
– C'est un bon point de départ, approuva Luna en hochant la tête.
– Alors, de quoi est-ce que je me souviens ? se questionna Ginny en s'enfonçant plus profondément dans la banquette. Le premier souvenir précis que j'ai de toi remonte à notre premier trajet pour Poudlard. Même si ton visage ne m'était pas inconnu. Nous avions dû nous croiser lors d'évènements sorciers à Loutry Sainte Chaspoule... Lors de ce premier trajet, donc, tu avais renversé le chariot de sucreries, au prétexte que le ministère y cachait certainement un gobelin assassin. Je n'ai pas vu de gobelin, mais j'ai peut-être profité du tumulte pour glisser un ou deux paquets de Dragées surprises du Bertie Crochue dans ma poche. On ne s'est pas parlé, cette fois-là, mais ça reste un moment inoubliable. Un des rares moments lumineux de ma première année… Ensuite, il y a eu la fois où cette ordure de Malefoy, entouré de sa petite cour caquetante, se moquait de toi. Ils t'avaient pris un objet, une espèce de gomme, je crois, et ils se la passaient entre eux en riant et en te montrant du doigt. Toi, tu te tenais debout, très droite, attendant que l'orage passe.
– Et tu es venue à ma rescousse, se remémora Luna. Pourquoi ?
Luna la regardait fixement, ses yeux immenses débordant de son visage. Ginny haussa les épaules.
– C'était l'excuse que j'attendais depuis longtemps pour m'attaquer à cette bande de vermines.
Luna pouvait sentir le feu de la colère couvé encore sous les paroles de braise de Ginny.
– Alors, tu as agis juste parce que tu voulais t'en prendre à Drago et sa clique ?
– Je ne peux pas nier que ça à jouer. Mais, surtout, leur attitude était dégueulasse. Et complètement injuste. Vue ce qu'il se passait, je crois que je serais intervenue quelles que soient les personnes concernées. Même si ç'avait été Harry qui s'en prenait à toi. En tout cas, c'est à partir de là que nous sommes devenues amies.
– Pourquoi venais-tu parler, alors que tout le monde m'évitait ?
– Je venais te parler justement parce que tout le monde t'évitait. Au début, en tout cas. Tu ne méritais pas d'être mise à l'écart. Ça me rendait triste de te voir seule. Personne ne devrait être seul, ajouta Ginny à voix plus basse, presque pour elle-même.
– Ça te renvoyait à ta propre solitude, celle que tu as ressentie pendant l'année où tu as ouvert la Chambre des Secrets, constata Luna.
Ginny soupira.
– Quand tu le dis comme ça, ça donne l'impression que j'ai agi par pitié. Mais j'imagine qu'il y a une part de vérité dans ce que tu dis. Mon année avec Jedusor m'a rendu plus sensible sur certains sujets. Le renvoi de Hagrid, la mort de Mimi Geignarde... Tu n'avais pas à être rejeté et humilié parce que tu étais différente.
– Bizarre ?
– Non, pas bizarre. Étrange, peut-être. Décalée, sans doute... Quand tu parles du monde, j'ai parfois l'impression qu'on ne marche pas sur la même planète. J'adore ce côté-là, chez toi ! C'est comme si je redécouvrais mon propre monde.
Ginny se tut un instant, rassemblant ses pensées.
– Je t'ai accepté comme tu étais. Et tu m'as accepté comme j'étais. Malgré les rumeurs atroces, et souvent vraies, qui courraient sur moi, tu n'as jamais jugé ni mes actes, ni mes silences. En m'offrant ton amitié, tu m'as fait un cadeau rare et précieux. Tu m'as beaucoup aidé. Alors que je ne suis jamais parvenue à faire cesser les brimades que tu subissais, termina Ginny avec amertume.
– Tu n'as pas à te sentir coupable de la cruauté des autres. La main que tu m'as tendu a impacté toute ma vie. Souvent, ma solitude était là. Mais parfois, tu prenais sa place à mes côtés. Et c'était fabuleux.
Luna avait parlé d'un air détaché, distant. Ça n'empêcha pas Ginny de devoir s'essuyer le coin des yeux avec le bord de son écharpe.
Neville choisit ce moment-là pour se matérialiser auprès d'elles.
– Bonsoir vous deux ! Désolé pour l'attente, McGonagall a refusé de nous laisser partir tant que nous ne nous étions pas mis d'accord sur le processus de sélection pour les équipes de Quidditch de l'année prochaine…
Il secoua la tête, fatigué. Difficile de savoir ce qui le désolait le plus, devoir passer tant de temps sur des questions extra-scolaires ou le faire plusieurs mois à l'avance. Il déposa sa cape et son chapeau sur un dos de chaise sans pour autant s'asseoir.
– Pour me faire pardonner, je vous offre le repas de ce soir. Tourte du jour pour tout le monde ?
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En sortant de la douche, Drago se rendit compte que le peignoir que l'attendait habituellement n'était pas là. Il ouvrit les portes de l'armoire, supposant qu'il s'agissait juste d'un oubli de la part de Luna. Vide. Il tira un à un les tiroirs. Dans l'un d'eux se trouvait une note aux lettres rondes qui disait « Tu n'as besoin de rien de ce qu'y se trouve ici ». L'absence était donc intentionnelle. Très bien.
Drago passa donc aussi rapidement que possible de la salle de bain à l'endroit qu'il nommait pudiquement la salle principale.
En pénétrant dans la salle, il lâcha un hoquet de surprise et ouvrit de grands yeux, comme un animal sauvage pris dans la lumière d'un Lumos. Il se trouvait dans une impasse semblable à l'Impasse des Vipérines. Le ciel se déployait au-dessus de sa tête, encadré par des immeubles sur trois côtés. Sous ses pieds, le béton du trottoir cohabitait avec des dalles en pierre recouvertes de boue. En face de Drago, la rue semblait continuer jusqu'à rejoindre l'Allée des Embrumes, dans laquelle des promeneurs déambulaient tranquillement. Le bruit de leurs pas et de leur voix rebondissait jusqu'à lui. Au milieu de la rue se trouvait un lampadaire qu'il connaissait bien. Incapable de bouger et perdant la mesure du temps, il laissa son regard errer d'un détail à l'autre, hypnotisé.
Luna, vêtue de pied en cap, arriva dans la rue, semblant sortir d'un immeuble. Une longue cape bleu nuit au col en fourrure virevoltait à chacun de ses pas, dévoilant des bottines élégantes. Une écharpe bleu ciel, si longue qu'elle en touchait presque le sol, rebondissait sur ses épaules. Un chapeau assorti abritait ses boucles et son visage.
– Bonjour Drago.
– Dame Hécate.
En guise de salutation, il hocha la tête dans sa direction.
– Tu choisis de drôle d'endroit pour te balader complètement nu.
– Il semblerait, oui, répondit un Drago incertain.
Luna fit quelques pas le long du trottoir, inspectant avec fierté sa mise en scène tout en tournant autour du jeune homme.
– Et bien, Drago ? On oublie déjà les règles de base ?
D'un mouvement des yeux, elle lui demanda de s'agenouiller. Drago, gêné, serra sa main droite autour de son bras gauche, frêle barrière contre le monde.
– Je ne peux pas faire ça ici !
Luna s'approcha de lui et souffla quelques mots au creux de son oreille.
– Et qu'est-ce que tu peux faire ici ?
Il recula d'un demi-pas et détourna la tête, sa peau se marbrant de larges plaques roses. Luna en était persuadée, si elle avait fait entrer des Détraqueurs dans la salle à ce moment-là, ils auraient pris l'apparence de simples passants.
Ignorant la question de Luna, Drago se tourna vers l'endroit où aurait dû se trouver le mur donnant sur l'extérieur et qui semblait à ce moment-là mener vers une rue plus large. Il désigna la zone du menton.
– Personne ne peut nous voir. Personne ne peut nous entendre. N'est-ce pas ?
Luna sourit malicieusement.
– Oh ! Bien sûr que je préserve ton chaste corps de la perception du monde extérieur.
Malgré l'assurance de ses paroles, la pointe de malice de sa voix inquiéta Drago et le laissa emplit de doutes. Un intense mélange d'émotions contraires bouillonnait en lui, se déversant par vagues le long de chacun de ses nerfs. Si le rouge de la honte colorait ses joues, le frisson de l'interdit et de l'incertitude parcourait son échine. Son sang pulsait et brûlait dans ses veines, attisé par l'environnement où il se trouvait.
– Tu te promènes dans une tenue inadéquate et sans te tenir correctement à mes pieds, constata une Luna ennuyée. Je devrais appeler la police pour atteinte aux bonnes mœurs. Je vais même faire mieux que ça. Je vais leur donner un coup de main.
Elle attrapa d'une main ferme le poignet de Drago. De l'autre, elle attrapa sa longue écharpe et la noua étroitement autour du bras qu'elle venait d'emprisonner.
– Tu vas être un gentil petit sorcier, n'est-ce pas Drago ?
– Que pourrais-je bien être d'autre ? répondit-il avec ironie, reprenant un peu de contenance.
– Alors suis-moi.
Promenant Drago comme si elle le tenait en laisse, elle l'amena au pied du réverbère autour duquel elle termina de l'attacher. Elle enserra ses deux mains ensemble d'un nœud compliqué. Une fois cela fait, il lui restait une belle longueur de tissu entre les doigts.
– Je n'ai pas très envie que mes affaires traînent au sol, déclara Luna de sa voix la plus rêveuse.
Elle entreprit alors de passer l'écharpe autour du cou de Drago, la resserrant jusqu'à provoquer une gêne sans pour autant l'asphyxier.
– Si c'est trop désagréable, dis-le moi, murmura-t-elle.
– Tu peux continuer, fit-il sur le même ton.
Alors, elle continua son œuvre et entreprit d'enturbanner la tête du jeune homme. La dernière chose que vit Drago avant que ses yeux ne soient recouverts par le doux lainage fut le sourire de Luna.
– Maintenant, je devrais prévenir les autorités. Tu serais arrêté. Ton procès serait retentissant. Ton nom ferait la une des journaux. Accompagné de jolies photos de toi, nu et entravé, au beau milieu d'une voie publique. À ma merci, termina-t-elle en un souffle au creux de son oreille.
Elle recula et se tut un instant, laissant à Drago le temps de s'imprégner des mots qu'elle venait de prononcer, de leur donner vie dans son imagination.
– Mais je crois que je préfère me charger moi-même de la punition. Qu'en penses-tu ?
Drago déglutit bruyamment.
– Pas besoin d'appeler la police, dame Hécate. Après tout, je suis un bon garçon.
La commissure de sa lèvre esquissa un sourire joueur.
Elle se dirigea vers une fenêtre qu'elle ouvrit en grand, dévoilant une étagère. Elle rangea sa baguette dans sa manche et préleva sur les rayonnages un martinet dont les lanières en soie froufroutaient gaiement à chacun de ses mouvements.
Elle revint auprès de Drago et laissa traîner les extrémités de son instrument le long du dos, balayant avec douceur du haut de ses épaules jusqu'à la naissance de ses fesses. Elle refit ensuite le même trajet, le ponctuant cette fois de coups sonores, aux sensations plus proches d'une caresse que d'une morsure.
Elle se dirigea ensuite vers la porte. De son poing, elle toqua quatre fois contre le battant avant de reculer prestement de quelques pas et de s'exclamer :
– Ah ! Mes invités arrivent. Ils vont être ravis de voir quel joli cadeau enrubanné je leur ai préparé.
Elle le vit se tendre et gigoter, mal à l'aise. Cette petite mise en scène allait trop loin pour lui.
Elle se rapprocha de lui et le rassura :
– C'était pour jouer, Drago. Il n'y a que toi et moi, ici. Et il n'est pas prévu qu'il en soit autrement aujourd'hui.
Luna parcourut à nouveau son corps du bout de ses lanières soyeuses.
Un frisson de plaisir parcourut Drago, suffisamment puissant pour lui donner la chair de poule.
L'esprit de Drago, compensant son aveuglement par son imagination et ses souvenirs, ravivait en lui la puissance des rêves qui le réveillaient de plus en plus souvent, la respiration haletante et le sexe dressé.
Elle changea le martinet de main et récupéra sa baguette.
– Flagellum.
À ces mots, elle sentit la puissance pulser et s'étendre au bout de son bras.
– Même si je suis un peu étonnée, reprit-elle. À Poudlard, tu appréciais d'avoir un public prêt à acclamer tes exploits.
S'apprêtant à donner un premier coup, Luna leva le bras, tout en faisant en sorte que son instrument fasse le plus de bruit possible.
– Ici, c'est intime. Et je ne veux pas te partager, Luna.
Entendre son prénom brisa un mur en elle, libérant d'un coup une intense colère.
Elle sentit une vague montée de ses entrailles et se déverser partout en elle, le long de chacun de ses nerfs, dans sa tête et son cœur. Une envie pressante, urgente. Celle de lui faire mal. De le blesser.
Le bras dressé au-dessus de la tête se tétanisa comme l'ensemble de son corps. Elle arrêta de bouger, réduisant sa respiration à un filet ténu. Elle avait peur. Peur de la violence qui l'habitait. De la violence qui risquait de lui échapper. Au moindre mouvement, elle le sentait, elle pouvait perdre le contrôle et abattre sa baguette comme un fléau. Elle en avait tellement envie.
Juste pour elle. Pas pour lui.
Mais elle ne pouvait pas faire ça. Elle ne voulait pas être ce genre de personne, ne serait-ce qu'une seconde. Alors, doucement, elle redescendit son bras.
Juste pour elle. Pas pour lui.
Quand elle sentit sa baguette reposer le long de sa cuisse, à l'abri, inoffensive, elle s'autorisa à relâche un peu ses muscles et son souffle.
L'afflux d'oxygène dans ses poumons n'apaisa pas ses craintes. Craignant que la colère qu'elle sentait toujours sous sa peau ne la submerge à nouveau, elle s'enfuit de la salle, sans un mot ni un regard en arrière.
