Chapitre 2 : Pishin' it doon
Salut à tous, voici le deuxième chapitre. Je dois avouer que je me suis bien amusé à créer la petite tension entre Soap et Simon. En espérant que cette suite vous plaira, n'hésitez pas à laisser un commentaire.
Soap fait son entrée à la mine à une heure encore précoce. Le ciel se teinte de nuances douces alors que l'aube se profile à l'horizon. Le site minier est enveloppé dans une quiétude presque paisible, avec peu de monde aux alentours à cette heure matinale. Le silence du petit matin est réconfortant, offrant un instant de sérénité avant le début de l'effervescence quotidienne.
Avec son casque soigneusement tenu sous le bras, les mèches de son mohawk dansant au gré du vent. Soap se dirige vers le poste de commandement, saluant les rares ouvriers matinaux qui se préparent pour la longue journée qui les attend. Il se sent dans son élément sur le chantier, en parfaite harmonie avec l'énergie brute et l'anticipation qui précèdent chaque opération.
Soap franchit le seuil du poste de commandement, s'attendant à trouver la pièce déserte à cette heure. Cependant, il est agréablement surpris de constater que Simon est déjà installé à son poste, en train de travailler sur des documents.
Simon, plongé dans ses documents, lève les yeux pour entamer une discussion sur les détails du forage nécessaire pour les explosifs. « Soap, a-tu parlé avec Garrick à propos du forage ? »
Cependant, avant même que Simon ne puisse poser sa question, Soap le coupe. « Oh, tout doux. Attends un peu, Lieutenant. Avant de parler boulot, j'ai besoin de carburant. » Il désigne la cafetière à proximité. « Café ? »
Sans attendre la réponse du blond, Soap se dirige vers la machine à café, déterminé à s'assurer que sa journée soit correctement amorcée. Il peut sentir le regard de Simon dans son dos, une présence palpable même sans se retourner.
La journée peut bien commencer après une première gorgée de café, non ?
« Maintenant, parlons business. Où en étions-nous ? » Soap prend une gorgée de café, appréciant le goût amer de la boisson.
Le regard de Simon devient sombre, un éclat prédateur s'y installe. Pour Soap, c'est comme se tenir devant un félin sauvage, prêt à bondir à la moindre provocation. L'atmosphère se charge d'une électricité intense, chaque mouvement, chaque respiration semble peser lourd dans cette confrontation silencieuse.
Malgré l'intensité du regard de Simon, Soap sent une vague d'excitation monter en lui. Il est conscient de jouer avec le feu, de danser sur le fil ténu de la confrontation avec un homme réputé pour son mauvais caractère. C'est un jeu dangereux, mais une partie de lui apprécie le défi, aimant l'adrénaline qui découle de cette tension palpable.
Dans cet échange de regards, Soap ne montre aucune faiblesse. Au contraire, il soutient le regard intense de Simon avec un mélange de détermination et d'amusement, comme s'il acceptait le défi avec un sourire provocateur. La confrontation entre ces deux personnalités fortes est comme le prélude d'une tempête, et Soap se tient au centre, prêt à affronter les vents violents avec un calme apparent, mais une énergie intérieure bouillonnante.
« Es-tu prêt à faire sauter cette montagne aujourd'hui, MacTavish ? » demande, ou plutôt grogne, Simon d'une voix profonde.
Chaque mot semble peser, résonnant dans la pièce comme un avertissement silencieux. Un frisson parcourt le dos de Soap, une réaction instinctive à la profondeur de la voix de son supérieur.
Malgré le frisson, Soap garde son calme extérieur, seulement. « Avant de faire sauter quoi que ce soit, Lieutenant, je dois faire une inspection préliminaire pour m'assurer que tout est en ordre. » Un sourire taquin se dessine sur le visage de Soap, alors qu'il laisse son regard couler sur toute la silhouette de Simon, « Si les préliminaires se passent bien, on pourra passer aux choses sérieuses. »
Il y a une lueur suggestive dans le regard de Simon, une réponse à l'insinuation de Soap. Un sourire en coin se forme sur les lèvres de Simon. « Fais ton inspection, MacTavish. Mais n'oublie pas que je ne suis pas un homme patient. » Ses yeux bruns fixent Soap, et l'intensité dans son regard ne laisse que peu de place à l'ambiguïté.
La réponse audacieuse de Simon laisse momentanément Soap surpris. Un nœud se forme dans la gorge de Soap, et il a du mal à avaler, essayant de retrouver sa concentration.
Cependant, la tension sensuelle qui les avait captivés est brusquement interrompue par l'arrivée des travailleurs dans la pièce. Le bruit de leurs voix, les conversations qui reprennent, et l'agitation quotidienne du chantier minier viennent rompre l'instant entre eux.
Soap sort de la pièce, cherchant un moment de solitude pour reprendre ses esprits. L'air frais du chantier minier le frappe dès qu'il franchit la porte, dissipant quelque peu la tension.
Quelques heures plus tard, Soap achève son inspection, confirmant que tout est en ordre. Avec Roach à ses côtés, ils s'affairent à rassembler le matériel nécessaire pour l'installation des explosifs.
Soap examine une dernière fois les plans, s'assurant que chaque charge est à sa place. Il échange quelques mots rapides avec Roach, clarifiant les derniers détails de l'installation.
L'Écossais voit une goutte d'eau tomber sur le plan qu'il examine avec attention. Le papier ondulant légèrement sous l'influence de l'eau qui l'imprègne. Il relève la tête, son regard se perdant dans les nuages sombres qui se forment au-dessus d'eux. La pluie n'est pas la bienvenue, surtout lorsqu'elle s'invite à une opération délicate impliquant des explosifs et un site géologique instable.
Le cliquetis des gouttes de pluie contre les structures métalliques autour d'eux ajoute une note discordante à l'atmosphère préalablement chargée d'excitation. Soap, conscient des défis supplémentaires que la pluie peut apporter, ajuste son casque avec un soupir et saisit son talkie-walkie. « Price, ici Soap. J'ai besoin d'une mise à jour sur la météo. On dirait que la pluie s'invite à notre fête. »
La voix de Price résonne à travers le haut-parleur. « Soap, attend une seconde, je vais vérifier ça. »
Le silence s'installe brièvement, seulement interrompu par le bruit de fond caractéristique des opérations du chantier minier. « Les données météo indiquent une pluie fine à venir, rien d'alarmant. Tu devrais pouvoir poursuivre, mais assure-toi de prendre les précautions nécessaires. »
Soap acquiesce, même si la déception se lit sur son visage. La pluie, même fine, ajoute une complication non négligeable à l'équation. « Entendu, Price. Tiens-moi au courant de tout changement. »
La communication se coupe, et Soap retourne à ses préparatifs, conscient que la fenêtre météo se réduit.
Il se tourne vers Roach, le regard sérieux. « Roach, rassemble tout ce qu'il faut pour protéger les détonateurs. On ne veut pas que cette pluie gâche notre grand spectacle. Trouve des bâches imperméables, des boîtes étanches, bref, tout ce qui peut garantir que les explosifs restent au sec. »
Roach hoche la tête. « Compris, chef. Je m'en occupe. »
Alors que Roach part en quête du matériel nécessaire, Soap retourne à ses propres préparatifs, gardant un œil sur le ciel qui s'assombrit progressivement.
La pluie s'intensifie, transformant progressivement le chantier en un terrain glissant et humide. Soap et Roach poursuivent néanmoins leur tâche.
La voix de Price s'élève dans le haut-parleur du talkie-walkie, empreinte d'une préoccupation palpable. « Soap, comment ça se passe de ton côté ? »
Soap, ajustant le col de sa veste pour se protéger de la pluie battante, répond d'un ton résolu, « On s'adapte. Les charges sont protégées, et on ajuste les détonateurs pour tenir compte de l'humidité. Mais si la météo continue à se dégrader, j'ai peur que la démolition ne se transforme en un feu d'artifice raté. »
« Compris. On surveille la situation de près de notre côté aussi. Si la pluie devient trop intense, nous devrons peut-être reconsidérer le calendrier. Assure-toi que tout est en ordre de ton côté, on prendra la décision en conséquence. »
Soap confirme d'un simple « Bien reçu, Price, » avant de replacer le talkie-walkie à sa ceinture. La pluie continue de s'intensifier, créant une toile sonore d'eau ruisselant sur le sol du chantier. L'Écossais, luttant contre la frustration, concentre son attention sur les derniers ajustements des protections des détonateurs.
Soap, résolument concentré sur sa tâche, manie les explosifs malgré les gouttes de pluie qui martèlent son casque et trempent chaque centimètre de sa tenue. Les vêtements, maintenant complètement imprégnés, collent désagréablement à sa peau.
La pluie, loin de s'apaiser, s'intensifie, transformant le chantier en une mer de boue. Chaque pas devient une lutte contre le sol glissant. Les éclats métalliques des outils et les échos des machines se retrouvent engloutis sous le bruit assourdissant de la pluie.
Soap, scrutant leur travail terminé, ne peut réprimer une grimace d'insatisfaction en voyant l'eau recouvrir les lieux. Les explosifs sont maintenant entourés d'une fine couche d'eau. Un regard échangé avec Roach suffit pour comprendre que les deux hommes partagent la même inquiétude.
Le déluge a rendu la situation impraticable pour la démolition.
Se résignant à la réalité, Soap prend son talkie-walkie pour recontacter Price. « Price. On a un véritable déluge ici. Les explosifs, la montagne, le caleçon de Roach, tout est trempé. On ne peut pas procéder dans ces conditions. »
La voix grave de Price résonne dans le talkie-walkie avec un soupir. « Soap, les plans restent les mêmes. Simon veut que vous continuiez, quoi qu'il arrive. »
Un soupir de frustration s'échappe des lèvres de Soap. « Price, bordel, cette pluie va tout foutre en l'air. Les explosifs ne fonctionneront pas correctement sous toute cette flotte. »
La voix de Price reste calme, mais ferme. « Soap, tu es l'expert. Faites ce que tu dois faire pour que ça fonctionne. »
Les explosifs et l'eau ne font pas bon ménage, et il comprend les risques que cela peut entraîner. Soap ordonne à Roach de déclencher immédiatement le signal d'évacuation du site.
Alors que Roach s'active pour transmettre le signal d'alerte, Soap, mouillé jusqu'aux os, se met à courir vers le poste de commandement. Ses bottes résonnent sur le sol détrempé. Ses pensées tournent à plein régime, cherchant des solutions pour empêcher le déclenchement de l'explosion.
Il débarque comme une tornade dans le poste de contrôle, son visage marqué par la colère. Il s'exprime en gaélique sans même s'en apercevoir. Les mots, empreints de sa frustration, résonnent dans la pièce, créant une ambiance électrique. « C'est du pishin' it doon, Simon! » gronde Soap, ses yeux lançant des éclairs. « Chan urrainn dhuinn leantainn air adhart leis a' phròiseact, tha e ro chunnartach. »
Les membres de l'équipe dans le poste de contrôle fixent Soap, tentant de comprendre le flot de paroles en gaélique. Simon le regarde avec agacement. « En anglais, MacTavish. »
Soap fait un effort pour s'exprimer en anglais, son accent écossais devenant plus prononcé sous le poids de la tension. « C'est un putain de déluge. Les détonateurs pourraient être instables avec toute cette flotte. »
La gravité de la situation pèse sur la pièce. Simon comprend l'ampleur du problème. « Que suggères-tu ? »
Soap secoue la tête, la frustration se lisant sur son visage. « Je suggère que nous attendions que la pluie se calme. C'est trop risqué dans ces conditions. »
La pluie ne semble pas près de se calmer et ils le savent. Soap perçoit le dilemme qui se joue dans les yeux de Simon. Finalement, après un moment de réflexion tendue, Simon prend la décision de poursuivre le projet malgré les conditions météorologiques difficiles.
La colère bouillonne en Soap, sa frustration à l'égard de la décision persistante de Simon montant en flèche. « Je ne suis pas d'accord avec ça, Riley, » proteste-t-il, son ton empreint d'une fermeté catégorique.
Simon croise les bras, son expression ne montrant aucune intention de reculer. « Nous ne pouvons pas nous permettre de retard, MacTavish. Les plans restent inchangés. »
Soap, contraint de suivre les ordres malgré ses inquiétudes, serre les dents. La frustration s'accroche à lui comme l'eau a ses vêtements.
Le Britannique fixe Soap avec une expression impassible. « Appuie sur le détonateur, MacTavish, » ordonne-t-il d'une voix autoritaire.
Soap plonge sa main dans la poche de sa combinaison. Il en sort le détonateur, le tenant fermement dans sa paume. Les regards entre les deux hommes se figent dans une confrontation silencieuse.
Cependant, au lieu de presser le détonateur lui-même, il le tend à Simon, un défi muet dans son geste. Il refuse d'être celui qui déclenchera la réaction en chaine. La tension dans l'air est palpable, chacun des hommes soutenant le regard de l'autre.
Le détonateur, petit objet qui détient le pouvoir de déclencher une série d'événements irréversibles, est maintenant entre les mains de Simon. C'est un moment de vérité, une épreuve de confiance et de pouvoir.
« Si vous êtes sûr de votre décision, Lieutenant, » dit Soap d'une voix calme, mais chargé d'une implication profonde, « c'est à vous de jouer. » La balle est dans le camp de Simon, et l'issue de cette confrontation silencieuse repose sur les épaules du plus grand homme.
Les yeux de Soap scrutent attentivement les mouvements de Simon alors qu'il prend le détonateur. Le dilemme assombrit de nouveau les yeux de l'ancien lieutenant, une bataille intérieure entre la prudence et la volonté de poursuivre le projet malgré les risques et les avertissements. Soap peut lire cette hésitation dans les gestes de Simon et l'espoir que le blond prenne la bonne décision s'immisce d'en son esprit.
Le cœur battant, Soap observe attentivement le geste de Simon. Finalement, avec une hésitation à peine perceptible, il appuie sur le détonateur.
Les secondes semblent s'étirer alors que tout le monde attend le rugissement caractéristique de l'explosion. Mais rien ne se passe. Aucun tonnerre assourdissant ne résonne à travers le chantier.
Soap fixe Simon d'un regard dégoulinant de reproches, incapable de comprendre la réaction de son supérieur. La pluie battante avait rendu la situation imprévisible, et Soap, fidèle à son engagement envers la sécurité de son équipe, s'attendait à ce que Simon partage ses préoccupations.
« Les détonateurs ont pris l'eau, Riley, » annonce Soap d'une voix ferme, mais contrariée. « C'était bien trop risqué dans ces conditions. J'aurais pensé que tu... tu aurais compris. »
La frustration perce dans la voix de Soap. Il a agi avec prudence, en accord avec ses années d'expérience dans ce domaine. Pourtant, la réaction de Simon, son insistance à poursuivre malgré les risques, déconcerte le brun.
Simon, bien que conscient de son erreur, garde un air imperturbable. Son regard, cependant, trahit une légère lueur d'agacement face à l'insistance de Soap. « MacTavish, les imprévus font partie du boulot. Mais on ne peut pas se permettre de prendre du retard pour autant. »
Soap, les sourcils froncés, ne lâche pas son regard de reproche. « Prendre du retard vaut mieux que de mettre la vie de tout le monde en danger. »
La tension entre les deux hommes est palpable, une confrontation de principes fondamentaux sur la sécurité et la gestion des risques. Soap, guidé par son expérience et son souci de la sécurité de son équipe, ne peut accepter l'idée de compromettre la vie des travailleurs. Simon, quant à lui, semble motivé par la volonté de maintenir le calendrier, coûte que coûte.
Finalement, Simon brise le silence. « Réparez les détonateurs, MacTavish. » Ce n'est pas une demande, mais bel et bien un ordre et Soap, toujours contrarié, hoche la tête en signe d'assentiment, mais son expression trahit sa désapprobation.
