SWEET BLOOD - carriejack03
Traduction : Cactus
Chapitre 5 - Living Together
La première chose à laquelle pensa Furihata en entendant les mots de Kise fut de s'enfuir loin du Japon aussi vite que possible. Puis il se souvint que les membres de la Génération des Miracles étaient certainement plus rapides que lui et qu'ils pourraient le tuer en un instant – ou pire, le vider de son sang jusqu'à la dernière goutte. Il ne voulait vraiment pas mourir de cette façon.
Cependant, Furihata fut heureux de voir que sa proposition fut reçue par un regard désapprobateur de Midorima, un froncement de sourcils de Murasakibara, un soupir agacé d'Aomine et un cri enragé de Kuroko. Malheureusement ce n'était pas eux qui décidaient et Akashi avait l'air amusé par leur réaction, sans oublier la lueur étrange dans ses yeux.
- Je pense que Ryouta a raison. Son sang est délicieux et il connaît déjà notre secret. On ne peut pas le laisser faire comme bon lui semble.
Puis le roux fixa Kuroko qui se tut et détourna le regard, incapable de supporter ses yeux vairons. Furihata ne connaissait que trop bien ce sentiment.
Après ça, la Génération des Miracles (ou plutôt, Akashi) décida qu'au moins l'en d'entre eux devrait rester pour le surveiller (et l'empêcher d'appeler de l'aide). Certainement pas Kise, il l'avait déjà trop effrayé et il ne semblait pas capable de retenir sa soif. Aomine était incapable de s'occuper d'un être humain et Kuroko était trop attaché au brun et pourrait l'aider à s'échapper. Le choix le plus logique était Midorima, mais il devait rester chez lui pour accueillir de la famille toute la semaine et la seule personne disponible était donc Murasakibara. Personne ne pensa à demander à Akashi et surtout il avait dit qu'il devait faire des recherches – personne ne lui en demanda plus.
Murasakibara sembla agacé d'être choisi, mais après qu'on lui ait dit qu'il pourrait rater l'école et qu'il aurait autant de sucreries qu'il voudrait, il accepta.
Furihata ne savait pas quoi en penser, mais peut-être qu'avoir Murasakibara avec lui n'était pas si catastrophique. Il ne semblait pas être vraiment intéressé par lui. Et puis c'était bien mieux que d'avoir Kise ou Akashi.
Une fois la Génération des Miracles partie sans un mot, Kuroko s'excusa, expliquant que cette situation était de sa faute. C'était lui qui les avait appelés après avoir vu les marques sur son cou.
Kuroko se sentait coupable et essaya de s'excuser encore une fois, mais Furihata secoua la tête en souriant. Il s'était déjà excusé une fois et c'était suffisant. Il pouvait voir à quel point Kuroko se sentait mal et, même s'il l'aurait voulu, il ne pouvait pas s'énerver contre lui. Kuroko restait son ami, il avait bien vu à quel point il avait essayé de le protéger et il lui en était reconnaissant.
Un millier de « pardon » plus tard, Kuroko finit par sortir à son tour, laissant Furihata entre les mains de Murasakibara. Il ne restait plus qu'eux deux.
Ils se fixèrent pendant de longues minutes avant que Murasakibara n'ouvre lentement la bouche. Furihata se figea, effrayé de ce qu'il pourrait demander.
- J'ai faim. Il reste des cookies ? Ils étaient délicieux.
Furihata écarquilla les yeux. Il ne put s'empêcher de pouffer avant d'éclater de rire. Il pensait que Murasakibara allait se moquer de lui ou exiger qu'il lui donne son sang, mais il n'était juste qu'un grand enfant.
Peut-être qu'être coincé avec Murasakibara ne serait pas si horrible.
Trois jours plus tard, cette étrange cohabitation entre les deux adolescents se passaient bien.
Murasakibara mangeait toutes les cochonneries qu'il trouvait en restant sur le canapé, changeant de chaîne en cherchant quelque chose à regarder ou en fixant Furihata pendant qu'il faisait ses devoirs.
Le brun était heureux qu'ils n'aient jamais abordé le sujet des vampires ou du sang, mais il ne pouvait s'empêcher d'être curieux. Après tout, quand Kise l'avait mordu, il n'avait ni croc, ni super-pouvoir... Mais en même temps il voulait rester aussi loin que possible de ce monde. Ce n'était pas le sien.
Pendant ce temps, Kuroko lui envoyait tout le temps des messages, lui demandant s'il allait bien et lui résumant ce qu'ils avaient fait à l'école parce que, grâce à Akashi, Furihata devait rater les cours jusqu'à ce que la morsure sur son cou soit soignée. Elle attirerait trop l'attention et il serait difficile d'expliquer d'où elle venait.
Furihata était heureux de pouvoir parler avec quelqu'un, mais il avait conscience que Murasakibara utilisait sa taille à son avantage pour regarder ses messages par-dessus son épaule et s'assurer qu'il ne disait rien à personne. De toute façon, même s'il le faisait, personne ne le croirait.
- Furi-chin, geignit Murasakibara.
Il entra dans sa chambre, baissant la tête pour ne pas se cogner. Il avait commencé à l'appeler Furi-chin après avoir appris son nom deux jours plus tôt au détour d'une conversation qu'il avait lancée parce qu'il n'y avait rien d'intéressant à la télévision. Quand il le voulait, Murasakibara pouvait se montrer plutôt bavard (chose qui, selon Furihata, devait se produire assez rarement).
- Qu'est-ce qu'il y a, Murasakibara-kun ? demanda-t-il avec hésitation en posant son stylo, terminant les devoirs du jour.
- Il n'y a plus rien à manger ! s'exclama Murasakibara en pointant un paquet de chips vide, une expression blessée au visage.
Ah, cela n'étonnait pas Furihata. Murasakibara mangeait tout ce qu'il trouvait et il n'avait pas grand chose chez lui étant donné qu'il vivait seul (du moins jusqu'à ce qu'il y a trois jours).
- Je dois aller faire des courses de toute façon, je n'ai plus de sel... dit Furihata en se touchant le menton pour réfléchir. Il y a un supermarché à dix minutes d'ici. Si tu m'accompagnes tu pourras choisir ce qu'il te plaît.
Et ce fut ainsi que tous les deux se retrouvèrent au supermarché à acheter des choses dont ils avaient besoin (et d'autres qu'ils désiraient simplement), passant de rayon en rayon à la recherche des marques les moins chères. La qualité était importante, mais Furihata ne voulait pas dépenser tout son argent dans la nourriture.
Au final, ils achetèrent plus de cochonneries que de choses importantes (Murasakibara n'était pas du tout d'accord avec cette phrase : ses gâteaux étaient plus importants que le reste) et le plus grand prit le sac le plus lourd, le soulevant sans difficulté et recevant un regard envieux de la part de Furihata. Il aurait aimé avoir sa force !
Marchant côte à côte, ils furent tous les deux surpris de voir que le ciel était déjà bleu foncé, témoin du temps qu'ils avaient passé à faire les courses. Presque deux heures s'étaient écoulées sans qu'ils ne s'en rendent compte.
Tout semblait normal. Murasakibara mangeait des gâteaux et Furihata réfléchissait à ce qu'il allait préparer pour le dîner, mais soudainement il remarqua une allée sombre familière et il se figea, surprenant l'adolescent à côté de lui qui fronça les sourcils.
- Furi-chin ? demanda-t-il en sentant que quelque chose n'était pas normal.
Furihata n'entendit même pas ce que son compagnon dit, trop occupé à se battre contre le souvenirs qui essayaient de remonter. Non, il n'en avait pas besoin, il voulait les oublier !
Murasakibara suivit son regard et regarda l'allée avec curiosité.
- Furi-chin ? Qu'est-ce qu'il y a ? Tu as peur du noir ? demanda-t-il sans comprendre pourquoi il semblait de plus en plus apeuré.
Remarquant qu'il ne lui répondait pas, Murasakibara, un peu agacé, attrapa l'épaule de Furihata jusqu'à ce qu'il reprenne ses esprits.
- Ah... Pardon... Murasakibara-kun... s'excusa-t-il en reportant son attention vers l'autre garçon et pensant qu'il serait probablement mieux de ne pas regarder cette allée. C'est juste... c'est là où Kise...
Furihata ne termina pas sa phrase et se mordit la lèvre, évitant le regard de Murasakibara qui écarquilla les yeux en comprenant où il voulait en venir.
- Kise-chin n'est pas là, je ne sens pas son odeur, dit Murasakibara en reniflant l'air autour de lui, suivant la direction du vent.
Furihata le regarda avec stupeur. Essayait-il de le rassurer ? C'était... très gentil de sa part.
- Merci, Murasakibara-kun, je vais mieux.
C'était de toute évidence un mensonge, mais il était heureux que Murasakibara s'inquiète pour lui.
Furihata fouilla dans son sac et attrapa une grosse sucette arc-en-ciel et la lui donna en souriant.
- C'est ta récompense, dit-il.
Il rit doucement quand les yeux de l'autre garçon se mirent à briller en voyant la sucrerie colorée.
- Trop bien ! s'exclama-t-il en attrapant la sucette avant de l'engloutir.
Sans un mot de plus, ils se remirent à marcher, laissant derrière eux l'allée sombre.
Après trois autres jours, Murasakibara commença à agir étrangement.
Cela faisait six jours qu'ils vivaient ensemble et, étonnamment, ils s'étaient rapprochés et en étaient même venus à discuter un peu plus, appréciant les moments qu'ils passaient ensemble (beaucoup de moments, étant donnés qu'ils étaient ensemble toute la journée).
Cependant, Murasakibara l'avait ignoré presque toute la journée et semblait de mauvaise humeur. Ce qui l'inquiétait le plus était qu'il n'avait mangé qu'un paquet de chips ce matin et plus rien depuis alors que midi était passé depuis bien longtemps. Cela ne lui ressemblait pas, il y avait quelque chose d'étrange. Peut-être qu'il était malade ? Est-ce que les vampires pouvaient tomber malade ? Il n'en savait rien, mais il espérait qu'il s'était juste lassé de ses sucreries, autrement il devrait appeler un docteur.
- Murasakibara-kun.
Au final, Furiahta décida de l'approcher et il était tellement inquiet qu'il ne remarqua pas la lueur prédatrice dans son regard.
- Est-ce que tout va bien ? Tu es bizarre depuis ce matin...
Murasakibara le regarda de haut en bas, semblant hésiter entre deux options. Ce fut la partie (plus ou moins) polie de lui qui décida de répondre.
- … J'ai faim.
Furihata le regarda sans comprendre où il voulait en venir et fronça les sourcils.
- Si tu as faim il reste quelques bonbons et des chips...
Murasakibara secoua la tête et se mordit la faim.
- J'ai faim d'autre chose..., dit-il en fermant brusquement les yeux avant de les rouvrir pour le regarder.
Furihata arrêta de respirer, comprenant où il voulait en venir. Les yeux de Murasakibara étaient rouges. Il avait soif de sang.
Avant que la panique ne prenne possession de son corps, une question lui vint en tête, l'empêchant de s'enfuir : pourquoi Murasakibara ne l'attaquait-il pas comme Kise ? Ce n'était pas comme s'il pourrait se défendre.
Murasakibara sembla lire ses pensées et soupira, mais il ne semblait pas agacé, plutôt... attendri ?
- Furi-chin est toujours gentil avec moi... Je ne veux pas te blesser... Je ne veux pas que tu aies peur de moi comme tu as peur de Kise-chin... marmonna Murasakibara, trouvant soudainement le sol très intéressant et... était-il en train de rougir ?
Furihata ne devrait pas être aussi heureux... Il ne devrait pas ressentir cette chaleur se répandre dans sa poitrine... et il ne devrait pas rougir. Mais ses mots étaient si... adorables. Ah... comment pourrait-il laisser Murasakibara dans cet état ?
Il se dirigea vers un tiroir qu'il ouvrit et chercha un objet pour l'aider. Après quelques instants, il trouva la petite aiguille que sa mère utilisait pour recoudre les vêtements de son frère et lui quand ils étaient petits. Murasakibara le regardait curieusement et il se tendit quand il commença à marcher dans sa direction, reculant pour s'éloigner. L'odeur de Furihata était... enivrante. Elle était dangereuse, beaucoup trop dangereuse.
- Furi-chin... c'est dangereux, le prévint Murasakibara en inspirant profondément par la bouche pour se calmer, en vain.
- Je sais, mais... Je veux t'aider... Murasakibara-kun, toi aussi tu es gentil... marmonna Furihata en avant de se piquer avec l'aiguille, sifflant à cause de la douleur.
Murasakibara écarquilla les yeux et fit un grand pas en avant, l'odeur lui montant à la tête, et il attrapa le poignet du brun pour amener son doigt dans sa bouche.
- Ne... Ne mords pas...
Il sentit son cœur rater un battement. C'était étrange... le jour précédent il était encore terrifié à l'idée de donner son sang à un des vampires, mais Murasakibara était resté six jours avec lui et même si c'était parce qu'Akashi le lui avait ordonné, Furihata avait trouvé cette attention particulièrement gentille. Il pouvait bien le récompenser, non ? Et il n'avait rien d'autre que son sang à donner...
Furihata retint un gémissement quand il sentit la langue tourner autour de son doigt et Murasakibara suçait de plus en plus fort pour avoir plus de sang. C'était un peu trop pour lui.
Avant que les choses ne dérapent, Furihata commença à se débattre en essayant de retirer son poignet des mains de Murasakibara.
- Murasakibara-kun, s'il te plaît... ça suffit... chuchota-t-il en tirant son haut pour attirer son attention.
Il commençait à se sentir étrange.
Murasakibara sembla satisfait de ce qu'il avait bu et dans un bruit sourd il retira le doigt de Furihata de sa bouche.
- Pardon, Furi-chin, marmonna-t-il en se sentant soudainement coupable, mais sans comprendre pourquoi.
- Non... C'est rien, répondit Furihata après quelques secondes en nettoyant son doigt sur son T-shirt.
Il y eut un silence gênant où aucun ne sut quoi dire avant que Furihata ne reprenne la parole.
- Je vais me reposer un peu... dit-il en envoyant un sourire gêné à l'autre garçon avant de se dépêcher de sortir de la pièce.
Murasakibara continua de regarder Furihata jusqu'à ce qu'il soit parti et il ne comprenait vraiment pas ce qu'était ce sentiment qui grandissait dans sa poitrine.
Peut-être qu'il devrait appeler Mido-chin plus tard pour lui demander.
