Hello !

Je reviens après une très longue absence.

Aucune excuse ne peut pardonner ce fait.

Cependant sachez-le : je suis désolée pour l'attente !

J'espère que ce chapitre vous plaire.

J'essaierais de conclure cette histoire dans les semaines / mois à venir !

Bonne lecture,

À bientôt !


J'ai relu vite fait le chapitre, donc :

Je m'excuse d'avance pour les coquilles qui se sont glissées !

Disclamer : Les personnages appartiennent à S. Meyer, je ne fais que jouer avec eux !


Chapitre vingt-trois : Le bon moment.

J'aperçus Jasper, au loin. Il avait tiré ses cheveux en arrière, les attachant dans un chignon flou. Il portait un jean avec une chemise à carreaux. Sa tenue était complétée de bottes en cuir marron, d'authentique bottes de cowboy ! Les mains dans les poches, la tête basse, il venait dans ma direction, tranquillement. Peter était à ses côtés, la démarche plus dynamique, plus joviale. Charlotte, elle, était accrochée à ma main droite. Elle exerçait une pression de manière régulière, montrant ainsi sa présence physique mais aussi émotionnelle.
Ma famille était aujourd'hui à mes côtés, me soutenant et m'encourageant dans mes choix.

« Tout est prêt Bella. C'est quand tu veux. »

J'acquiesçais en observant mon compagnon dans les yeux. Il semblait serein et je me fiais complètement en son jugement. Je hochais une nouvelle fois la tête, donnant le signal.

Une énorme détonation se fit entendre, à quelques kilomètres de nous. Une boule de feu monta dans les airs, emmenant avec elle une fumée épaisse. La chaleur se fit sentir, même de là où nous étions. Le brasier prenait vie et il engouffrait tout dans son passage. Nous nous étions éloignés et surtout, nous nous tenions en hauteur, à la cime des arbres, dissimulés aux yeux des humains, de sorte que nous avions une bonne visibilité sur ce qu'il se passait. Nous devions également pourvoir battre en retraite rapidement si les secours n'arrivaient pas assez vite.
En réalité, nous étions à plus de deux heures d'Austin, à Steele Creek Park. Il y avait un lac juste à côté. Jasper et Peter avait mis au point une sacrée histoire, et l'endroit était idéal : les secours auraient accès au lac si l'incendie prenait trop le pas sur la forêt. Il était temps. Je fis signe à Peter qui appela les secours. Il imita à la perfection la panique qu'un humain pourrait ressentir face à cette situation. Il raccrocha rapidement cependant. Nous ne voulions pas que l'un de nous soit face aux humains, ni « témoin » de la suite.

J'avais disparu depuis presque dix mois maintenant. Il était temps que ma famille et mes amis aient une fermeture. Il était temps qu'ils fassent leur deuil. Il était temps que je fasse le mien. Il était temps. Mon avenir se tenait face à moi.

Nous restâmes dans les arbres, patientant. Après plusieurs heures, les pompiers vinrent à bout de l'incendie et observèrent les lieux, discutant à voix basse. Faisant les premiers constats. Et puis, se firent aux tours des shérifs d'arriver sur place. D'observer. De constater. Enfin, le FBI arriva. La fin était lancée. Ma fin humaine.

Jasper et Peter avaient construit un cabanon dans ce coin du parc. Ils avaient dégoté un cadavre, de ma taille. Ils ne m'avaient rien détaillé, mais je savais qu'ils avaient travaillé pour le rendre méconnaissable. Jasper m'avait expliqué qu'après autant de mois de séquestration, un humain avait nécessairement des séquelles. Et il avait donc fallu reproduire ça. De la même façon, tout le monde savait pour mon tatouage et il avait fallu le reproduire. Ils avaient également laissé les vêtements que je portais le soir de ma transformation. Ils étaient imbibés de mon sang, mon ADN. C'était une sécurité supplémentaire, tout comme le tatouage, mais nous espérions grandement qu'ils n'iraient pas jusque là. Les gars avaient aspergé le corps d'essence afin qu'il brûle et que cette recherche ne soit pas possible, mais il valait mieux mettre en place tout ce qui était susceptible de nous protéger ! Peter avait aussi pris mon sac à dos qu'il avait abandonné là-bas. Je n'avais pas voulu entendre tous les détails de ce qu'ils avaient concocté. Leurs esprits tordus avaient imaginé une histoire horrible pour la disparition et la mort de cette humaine. Ma disparition et ma mort.

Alors qu'une équipe scientifique était désormais présente et s'activait dans et autour du cabanon, je lâchais la main de Charlotte et redescendis lentement de mon perchoir. Jasper me suivit immédiatement, ordonnant à son capitaine et son lieutenant de rester sur place et de surveiller la suite des événements. Dès que nous fûmes au sol, il prit ma main et nous partîmes pour notre maison. J'avais besoin de m'éloigner. Les dés étaient lancés. D'ici quelques jours, mon entourage allait pouvoir refermer la page Bella.

Nous prîmes notre temps, chassant sur notre trajet. Après quelques heures, nous étions chez nous et je me prélassais dans les bras de Jasper, allongés sur mon lit. Ses mains faisaient des allers retours le long de ma colonne vertébrale, m'apaisant.

« Je sais que c'était nécessaire. Pourtant, je culpabilise Jasper. Ils vont tellement souffrir … Les prochains jours vont être horribles pour eux. » soupirais-je.
« Mais c'est pour le mieux. Tu le sais. Ils vont grandement souffrir, oui. Et le temps apaisera leurs douleurs. C'est bien de fermer cette porte. De leur enlever doutes et espoirs. » répondit-il.

Nous restâmes ainsi un moment, plongés dans nos pensées, Jasper m'apportant tout le réconfort dont j'avais besoin. Peter finit par nous appeler, nous indiquant que tout se déroulait comme nous le voulions et qu'ils arrivaient, Charlotte et lui.
Nous prîmes le temps de nous câliner jusque'à l'arrivée de nos amis, puis nous nous posâmes tous les quatre au salon, l'ordinateur et les téléphones ouverts devant nous sur plusieurs chaînes locales. Nous suivions les directs au sujet de cette explosion, de l'incendie et du corps retrouvé. Les journalistes avaient évoqué ma disparition et la possibilité que, peut-être, j'étais « enfin retrouvée ». Ce n'est qu'au cours de la nuit que le FBI déclara officiellement que mon cadavre avait été retrouvé, qu'il semblait avoir subi plusieurs sévices et que certains de mes effets personnels avaient été retrouvés sur place. Alors que les journalistes s'époumonaient, l'agent fit un signe de la main, la mine déconfite, et se retira dans les locaux de la police. Ses collègues suivirent discrètement. Les visages étaient atterrés. Tous les membres des forces de l'ordre que nous pouvions voir sur les chaînes de télé semblaient désemparés et profondément tristes des nouvelles qu'ils avaient sur mon cas. Ce n'est qu'au petit matin que mes parents ainsi que mes amis de la fac apparurent sur nos écrans. Les larmes coulaient sur leurs joues, leurs yeux étaient rouges et brillaient de larmes. Mes amis étaient serrés les uns contre les autres, leurs mains crispées les unes sur les autres. Ma mère sanglotait dans les bras de Phil tandis que Charlie prenait la parole, remerciant la police, le FBI et toutes les personnes ayant travaillé sur ma disparition. Lui et Jason se partagèrent le micro. Ils remercièrent toutes les personnes bienveillantes qui avaient été présentes pour eux, se remémorèrent la femme que j'avais été et conclurent en exprimant leur besoin d'intimité pour faire leur deuil. Mon coeur se comprima à chaque seconde. Chaque phrase prononcée. Chaque larme non contenue. Et chacune retenue. Chaque mot choisit avec soin. Chaque tremolos dans leurs voix. Chaque tremblement de leur main, de leur corps. Toute la douleur que je percevais en eux était décuplée en moi. J'étais celle qui leur causait tout cela et je me détestais pour ça. Je me détestais de leur causer cette quantité de chagrin, de désespoir. Parce que je ne m'y trompais pas. Ils étaient inconsolables, ternie par l'accumulation d'espoir qui venait d'être écrasée par une réalité bien trop brutale et irréaliste. Elle n'était pas concevable pour eux. Pas maintenant.

« Dans quelques jours, ils devront s'occuper de ton enterrement. Ça sera pour eux une première étape dans leur deuil. » m'annonça Peter.
« Et puis le temps les aidera. Le temps aide toujours ! » ajouta Charlotte en m'observant doucement.
« Ils vont reprendre là où les choses se sont arrêtées. Pour tes amis, ils vont retourner en cours, ils vont poursuivre leur étude, avoir leur diplôme, faire leur vie et grandir. » continua Jasper.
« Pour tes parents, se sera plus difficile. Perdre un enfant est contre nature. Ils vivront avec cette douleur jusqu'au bout. » reprit Peter.
« Mais ils sont bien entourés ! Et c'est cet entourage qui les sauvera. » termina Jasper.

J'avais parfaitement conscience qu'ils avaient raison. Mais je savais aussi qu'il me faudrait quelques jours pour ne plus ressentir cette culpabilité. Nous avions fait ce qu'il fallait. J'avais fait le bon choix.
Je fermais les yeux, poussais un profond soupir, puis me tournais vers Jasper.

« Je veux voyager. Je veux partir et découvrir le monde. Je veux m'enfermer dans une bulle avec toi. Au moins pour quelques temps. »

Il me fit un grand sourire, hocha la tête et prit l'ordinateur devant nous. Et c'est ainsi que nous préparâmes notre prochain périple. Après des heures de discussion, nous nous décidâmes pour partir sur une île, proche du Brésil. Jasper m'expliqua que c'était une île que Carlisle avait offerte à Esmée, qu'il y avait là une superbe villa mais surtout, des paysages à couper le souffle.

« Tu n'as pas encore un an. Et bien que tu sois très bien entraînée, je pense que ça peut être un bon début ! Il n'y a pas d'humains, si ce n'est le personnel de maison qui passe une fois par semaine, des animaux à foison, des rivières, des cascades … Nous verrons ensuite où nous voulons aller à partir de là. Est-ce que cela te convient ? »
« Ca me semble bien ! »

Quelques heures plus tard, j'avais enfermé les derniers événements dans une partie de mon esprit, me coupant de tout ça. L'avantage d'être un vampire : notre esprit pouvait vraiment passer d'une chose à une autre. Il traitait les informations et les émotions tellement plus rapidement qu'un humain ne l'aurait fait. Je savais que mon deuil était fait depuis un moment déjà. C'était simplement une nouvelle étape et d'ici quelques heures, elle serait aussi traitée. Edward n'avait pas menti à ce sujet. Durant ce temps, Jasper avait volé une voiture et nous embarquions, direction le Brésil. Après plusieurs changements de véhicule afin de ne pas être repérés ni arrêtés, nous étions arrivés dans le sud de l'Amérique. Plusieurs jours de trajet pour parvenir à atteindre le nord du pays. Il faisait jour, grand soleil, et nous nous dirigions donc vers le parc national « Nascentes do Rio Parnaíba ». Après nous être repus, nous avions discuté jusqu'au coucher du soleil. Jasper avait déjà pris soin de réserver un bateau, aussi nous n'avions plus qu'à atteindre le port de Salvador. Dès que ce fut fait, nous laissâmes la voiture sur un parking proche et prîmes nos sacs de voyage jusqu'au bateau. Mon compagnon démarra tranquillement et nous filâmes jusque'à l'île. Je fus impressionnée de voir des dauphins et autres animaux marins à proximité alors que nous nous approchions. Je pouvais voir le récif au loin et je fus prise d'une grande excitation.

Le reste du trajet fut assez court et nous débarquâmes rapidement. Jasper m'indiqua qu'il précisait quand même notre arrivée sur les lieux à Carlisle et Esmée, puis il me fit visiter l'énorme bâtisse. Tout comme mes souvenirs de leur maison à Forks, celle-ci avait de grandes baies vitrées avec vue sur l'océan.

« Alors, qu'en penses-tu ? »
« C'est magnifique ! »

Je pris une profonde inspiration, récoltant tout un tas de nouvelles odeurs que je cataloguais rapidement. Ce faisant, je me retournais vers mon compagnon, sourcils froncés.

« Pourquoi ton odeur ne me provoque plus cette surcharge de désir, comme les premiers jours ? » le questionnais-je. « Je veux dire, je n'avais aucun contrôle sur ce que je faisais dès que je te sentais. Je ne réfléchissais à rien d'autre que de t'avoir. Et ce n'est plus aussi fort aujourd'hui. »
« C'est juste les premiers jours qui sont les pires. Quand tu découvres l'odeur de ton compagnon pour la première fois, il y a une première phase d'accouplement si je puis dire. Et ça, nous l'avons eu, après ta chasse. » commença-t-il. « Les jours qui suivent sont généralement intenses et la plupart des vampires concluent leur accouplement à ce moment-là et ils ne sont plus affectés aussi durement par leur odeur mutuelle. Mais nous, nous avions d'autres choses à gérer. De ce fait, nous n'avons pas terminé notre accouplement. »

Il inclina la tête, m'observant un instant, avant de me sourire tristement.

« D'une certaine façon, nous nous sommes mutuellement rejetés. Et cela a faussé notre accouplement je suppose. Rejeter un compagnon peut causer la mort de l'autre vampire. » dit-il détournant le regard au loin. « Comme pour une maladie, il y a des symptômes qui peuvent alerter sur le rejet : le manque de réaction aux phéromones de l'autre, l'éloignement émotionnel, une douleur persistante dans la poitrine, qui peut d'ailleurs s'étendre à tout le corps, une perte de la raison aussi … Bref, beaucoup de choses peuvent démontrer ça. Et c'est ce que nous avons eu. Je crois. » conclut-il en chuchotant.

Je restais face à lui, bouche bée, ne comprenant pas tout ce qu'il me disait. Il souffla un bon coup, releva la tête et reprit la parole.

« Je suis désolé Bella. Désolé de t'avoir fait ressentir tout ça. Je ne t'ai pas rejeté. En aucun cas. Mais c'est comme ça que tu l'as ressenti et cela s'est répercuté sur notre accouplement qui débutait juste. Je le sais. Je le sens. Tu es ma compagne, mais ça ne s'est pas passé comme ça aurait dû. Et c'est en parti de ma faute. Donc, je suis désolé de t'avoir blessé au point que tu aies rejeté notre accouplement. » s'excusa-t-il.

Je n'avais aucun mot qui me parvenait. Mon cerveau fut à l'arrêt quelques secondes, absorbant ce que je venais d'entendre.

« Est-ce que je t'ai fait souffrir ? Je ne le savais pas Jasper. Je ne savais pas que je rejetais l'accouplement. Je ne l'ai pas fait consciemment. J'étais simplement si blessée que … Je ne savais pas que tu pouvais physiquement souffrir de ça. Je suis désolée. »
« Je le méritais en quelque sorte. Mais c'est aussi pour cette raison que je ne pouvais pas m'éloigner de cette foutue porte. Je ne pourrais jamais te quitter. Et si je l'avais fait, si je t'avais écouté et que j'avais respecté ton besoin de t'éloigner de moi, alors j'aurais pu mourir dans la forêt pour ce que j'en sais. » murmura-t-il doucement.

Un hoquet m'échappa alors que je m'approchais de lui, attrapant sa main de la mienne.

« Pourquoi ne me l'as-tu pas dis ? »
« Il n'était pas question de ça. Il était question de tes sentiments blessés. Et je devais m'expliquer et te rassurer. »

Ses yeux se fixèrent dans les miens, brillants de mille feux. Ses ondes frémissaient sur mon bouclier et je laissais ses émotions me toucher.

« Bella, tu m'as laissé t'approcher à nouveau. Nous avons passés des jours et des semaines à discuter et à nous connaître. Et c'est ce dont nous avions besoin. Mais nos odeurs et phéromones vont à nouveau nous toucher de manière violente. Peut-être plus violemment d'ailleurs. Je ne suis pas un expert, mais j'ai entendu des histoires. » ajouta-t-il. « Nous devons nous y préparer. Il n'est pas question pour moi de faire quelque chose alors que tu n'es pas prête pour cela. Je ne vais pas te blesser à nouveau. » me promit-il. « Mais c'est aussi pour cette raison que je t'ai amené ici. De façon à ce qu'on soit seuls. Je sens ton odeur m'atteindre plus fortement depuis plusieurs jours. Ne l'as-tu pas remarqué ? C'est plus nuancé qu'il y a quelques semaines. Ça approche. »

À peine une seconde me fut nécessaire cette fois-ci pour que je comprenne de quoi il parlait. Un grondement sorti de ma poitrine alors que la luxure apparaissait dans les émotions qu'il me partageait.

« Tu es encore une nouvelle née en soit. Et ton esprit a été accaparé par beaucoup de choses : te nourrir et ta mort humaine notamment. Alors il est normal que tu n'es pas perçu le changement. Et peut-être que l'impact de mon odeur n'a pas changé pour toi en réalité. Mais la tienne … Pour moi, elle a changé ! » Grogna Jasper.

Ses yeux avaient viré au noir et je ne pouvais que le croire. Je pris un moment pour réfléchir à ce qu'il me disait mais je devais admettre que je n'avais pas réfléchi à cela. Son odeur avait peut-être bien été plus forte pour moi dernièrement, mais ça n'était en rien comparable à notre rencontre vampirique.

Je tirais tout de même sur sa main, nous dirigeant vers nos sacs.

« Ok, bon, je ne sais pas ! Mais je sais qu'on a tout ça a rangé et que tu dois me faire visiter l'île ! » écourtais-je.

Je stoppais là la discussion. Trop d'informations d'un coup. Nous prîmes le temps de ranger nos affaires tout en discutant.

« Je n'ai pas de maillot de bain Jasper ! » me désespérais-je.

« Commandons-en ! »

Nous nous installâmes au salon, avec son ordinateur et nous passâmes commande. Nous fîmes le tour de tout ce que nous aurions besoin, comme des accessoires de randonnées en plus de vêtements adaptés. En réalité, ce n'était qu'un besoin humain, mais je trouvais ça drôle ! Alors nous les achetâmes. Jasper m'expliqua que les humains qui entretenaient la maison nous les apporteraient dans la semaine.

« Très bien ! En attendant, je me baignerais autrement. » grimaçais-je. « Allez ! Viens ! Montre moi les animaux marins qu'on peut chasser ! » m'excitais-je.

Je tirais sur sa main et en moins de deux, nous étions dans l'océan. J'étais en sous-vêtement noir, lui en short de bain vert foncé, mais qu'importe. J'étais curieuse et j'avais soif de découvrir tout ce que cette île avait à nous proposer ! Je me rendis compte que nous pouvions rester en apnée sans interruption et ça changeait beaucoup de chose. De la même façon que nous n'avions pas besoin de respirer à l'air libre, nous n'en avions pas besoin sous l'eau. Ce n'était pas gênant en soit, mais les habitudes humaines persistaient et c'était donc étrange de ne pas remonter à la surface. Nous pouvions également aller plus en profondeur et découvrir une faune et une flore qui m'étaient inconnus jusqu'à présent.

Après des heures à nous baigner, je me rapprochais de la plage, laissant Jasper dans l'eau. Je m'allongeais sur l'un des transat disposés sur la plage et m'étendis. Je laissais mon esprit divaguer et comme souvent depuis quelques semaines, toutes mes pensées tournaient autour de Jasper. Quelques unes ci et là concernaient mes proches humains, mais j'étais principalement centrée sur mon compagnon, ressassant chacun de nos moments ensemble. Les mauvais mais aussi les bons. La majorité de notre temps ensemble, il n'avait cessé d'essayer de se racheter, de se montrer prévenant avec moi. Il avait pris soin de moi. Il m'avait entouré de sérénité, de paix et de tendresse. Chaque fois que je laissais son flux d'émotions m'atteindre, je sentais son amour, sa dévotion et sa fierté. Je me demandais un court instant ce qu'il pourrait ressentir venant de moi si je retirais tous mes boucliers. Et c'était une évidence : ce ne serait qu'un reflet de ce qu'il m'envoyait lui-même. Petit à petit, l'affection s'était fait une place et s'était transformée en quelque chose d'autre.
Cette constatation me retira un sursaut alors que je me redressais. Je savais que le choc devait se lire sur mon visage. Heureusement, mon compagnon était immergé dans l'eau, chassant joyeusement des poissons sans défense. J'inspirais lentement, essayant de me détendre et après quelques instants de réflexion, je pris la decision d'abaisser mon bouclier physique. Celui-ci était le plus facile à enlever. Il me fallut une petite seconde pour repousser mon bouclier mentale. Et moins de temps que cela pour que la tête de Jasper ne sorte de l'eau. Il m'observa quelques seconde avant de se précipiter vers moi. Il resta debout, au pied de transat, inclina la tête en souriant.

« Oui Jasper ? Tu as fini de t'amuser avec ces pauvres poissons ? » souris-je.

Il secoua la tête, toujours souriant.
Je me relevais du transat et fis les quelques pas qui nous séparaient.

« Et bien ? Tu es sorti comme si tu avais le diable aux fesses ! Y a-t-il un requin ou quelque chose de ce genre ? » réclamais-je, riant dans ma barbe.

Il secoua à nouveau la tête, m'attrapant par la taille et me tirant vers son corps. Un joli torse, brillant comme un diamant, musclé et ferme. Je remontais mes yeux vers son visage, gardant dans mon esprit l'image de son corps dénudé. Je l'observais attentivement, tandis qu'il continuait de me sourire comme un bien heureux. Je sentais que d'autres émotions comme le désir montaient en moi et je remis mes boucliers en place tout en lui rendant son étreinte. Je plongeais mon visage dans son cou, inspirant profondément, m'emplissant de son odeur. Je laissais ensuite traîner mon nez le long de son cou jusqu'à sa mâchoire. Je me reculais moins d'une seconde alors qu'il me détaillait. Il restait immobile, dans l'attente. Je me penchais vers lui et déposais mes lèvres sur les siennes, l'embrassant pour la première fois. Il me serra contre lui, ses mains accrochées à mes hanches, tandis qu'il me rendait mon baiser. C'était langoureux et intense à la fois et mes sens étaient émoustillés. Ses lèvres bougeaient contre les miennes, sa langue se faufila, léchant ma lèvre inférieur avant de rencontre ma langue. Ce fut comme un brasier qu'on allumait et tout mon corps réagit au quart de tour à ces nouvelles sensations. L'une de mes mains agrippa sa nuque, l'attirant plus proche encore tandis que mon autre main se plaquait dans son dos. Il n'allait plus m'échapper. Je relâchais ses lèvres et il déposa un baiser sur mon épaule, toujours un sourire plaqué sur le visage.