Salut 😊

Je tenais à vous dire merci pour les commentaires, je suis bien heureuse de voir que la fic plait à plusieurs.

Bonne lecture!

xx


Chapitre 16 – Raditz

C'était le début de l'après-midi. Raditz sortit de l'aire de repas réservée aux soldats en suivant Nappa de près.

-On aurait pu lui ramener un morceau de pain tu crois? dit-il à l'énorme Saiyan devant lui.

Ce dernier haussa les épaules.

-Huit jours. Il a déjà vu pire, tu le sais. Tu te rappelles la fois sur la planète Traffla, on avait passé près de deux mois à manger que des feuilles. C'est merdique, mais il va s'en sortir.

-Je sais qu'il va s'en sortir, c'est pas ça. Mais on aurait pu lui rapporter quelque chose en douce.

Nappa étira son bras gauche en soupirant. Raditz savait qu'il ne l'avouerait pas, mais l'entraînement de ce matin lui avait coûté quelques tendons déchirés qui le faisaient souffrir.

-Tu le connais. Il aurait tout balancé aux poubelles de toute façon. Il n'a pas besoin de notre aide, et encore moins de notre pitié, dit le géant.

- Il doit être dans un état de merde. J'ai entendu Zarbon se vanter que Frieza l'avait autorisé à participer lui aussi.

- Si c'est Zarbon qui donnait les coups, alors c'est son orgueil qui a payé bien plus que ses os, rigola Nappa.

Raditz grimaça. Rien qu'à s'imaginer les poings bleus et gluants de Zarbon s'écraser contre sa mâchoire lui révulsait l'estomac.

-Ça fait quoi? Cinq jours qu'il a rien avalé? Il doit être à peine capable d'ouvrir les yeux à ce stade.

-Peu importe l'état dans lequel il est en ce moment, il va retrouver du mieux en entendant ce qu'on a à lui dire, renchérit Nappa en se frottant le poing.

Le Saiyan aux cheveux longs sentit un frisson d'excitation parcourir sa colonne. Pendant l'heure du lunch, lui et Nappa avaient capté une partie de la conversation entre Guldo et Jeice, deux membres du commando Ginyû assis tout près d'eux. Ce qu'ils avaient appris les avait encouragés à vite terminer leur repas pour s'empresser de quitter la cafétéria et se diriger vers l'unité médicale pour partager l'information avec leur prince.

Dès leur entrée sur l'unité, ils furent dirigés vers un lit au fond de la pièce, dont l'espace était encerclé de rideaux blancs. Raditz, impatient de voir si Végéta serait suffisamment alerte pour les recevoir et les écouter, tira l'un d'eux d'un seul coup.

Bouche bée, il s'arrêta net.

Végéta était sorti de son lit. Il portait un short d'entraînement et faisait des pompes à répétition au sol. Son corps couvert de bandages était luisant de sueur, indiquant clairement qu'il n'en était pas à sa première centaine.

-Putain, moi qui pensais te retrouver sur ton lit de mort, s'esclaffa Raditz en le voyant. Frieza se sentait de bonne humeur? Il t'a épargné les os cette fois?

Nappa entra à son tour. Il croisa les bras sous sa poitrine et afficha un air satisfait en voyant que son souverain n'était pas aussi amoché qu'il l'aurait cru.

-On a été mal informés, on croyait que tu avais reçu une sentence de famine, renchérit-il. À moins que tu aies développé une nouvelle technique de résistance à la faim. Si c'est le cas, tu dois me montrer comment on fait.

Végéta fit une dernière série de cinq pompes et se mit sur ses pieds en soufflant fièrement de l'air par ses narines. Il se tourna pour leur faire face, le visage fendu par un demi-sourire. Il était hors d'haleine et clairement pas au meilleur de sa forme, ce genre d'exercice n'étant habituellement pas éprouvant pour lui.

-Vous n'avez pas été mal informés, répondit-il en s'étirant. Je suis peut-être rendu plus résistant que vous le pensiez. Qu'est-ce que vous foutez ici?

-On est venu prendre de tes nouvelles et t'apporter des fleurs, se moqua Nappa.

Végéta leur tourna le dos et s'assis sur le bord du lit pour reprendre son souffle.

-Vous avez intérêt à avoir une bonne raison, gronda-t-il. Parce que si ce n'est pas le cas, je vous fous une raclée dès que je suis sorti d'ici.

Raditz ricana et s'approcha pour se planter en face de lui.

-T'inquiète. On n'est pas venu pour te masser les pieds. On a entendu Guldo et Jeice discuter ce midi. Ça va t'intéresser, j'en suis sûr.

Végéta releva la tête pour le regarder. Raditz et Nappa échangèrent un regard complice en riant grassement.

-Crache le morceau. Qu'est-ce que tu attends? s'impatienta le prince.

-Apparemment, les Humains n'étaient pas très contents après l'attaque de la boîte de nuit. Ils se sont mis à riposter et ont envoyé tout un tas d'unités armées sur les bases militaires Terriennes de Frieza.

-Je sais tout ça, interrompit Végéta en grognant. Vous n'avez vraiment rien à faire pour…

- Attends, ça devient intéressant, ajouta Nappa. Il y a quelques jours, juste après que tu te sois fait casser la gueule, Frieza a ordonné que des centaines de soldats soient envoyés sur Terre pour défendre les bases. Même avec leur technologie, les Humains sont trop faibles pour s'opposer aux guerriers entraînés de l'Empire. Alors leur armée a commencé à battre en retraite.

- On croyait que c'était dans la poche. Que tout allait revenir à la normale et que Frieza reprendrait le contrôle, poursuivit Raditz avec une once d'excitation dans la voix. Mais ce midi, on a entendu Guldo dire à Jeice que les trois quarts des soldats déployés se sont fait pulvériser en moins d'une seule journée.

Végéta, attentif, leva un sourcil en entendant la nouvelle.

-Attends, tu n'as pas entendu le meilleur encore, ajouta Nappa en rigolant. Recoome avait été envoyé avec ces troupes pour les diriger.

-Selon Guldo, il se serait fait botter le cul, lui aussi. Il croit même qu'il pourrait être mort à l'heure qu'il est.

Cette fois, Végéta se leva de son lit.

-Recoome est… mort? balbutia-t-il, interloqué.

-Présumé mort… rectifia Raditz avec enthousiasme. On n'a aucune nouvelle de lui ni de ses troupes depuis une rotation terrienne et demie!

Végéta ouvrit la bouche de stupéfaction. Puis il la referma et fronça les sourcils.

-Mais… comment? Qui aurait pu l'éliminer? demanda-t-il.

Raditz sourit. De tous les membres du commando Ginyu, Recoome était celui qui possédait le plus de force brute. Il était invraisemblable qu'il ait été battu par un simple missile de l'armée terrienne. Végéta le savait, et comme lui, il avait automatiquement pensé à l'option la plus plausible; cette dévastation ne pouvait qu'être l'œuvre d'un autre guerrier au potentiel de combat très élevé.

-Personne ne sait pour l'instant, expliqua Nappa. Mais il paraît que la majorité des pertes sont dues à une seule et même personne!

-On a sous-estimé les Humains, ajouta Raditz en souriant. Peut-être qu'ils ne sont pas si minables que ça finalement!

Le visage couvert de sueur de Végéta s'éclaira.

-Recoome… tué par un Humain… dit-il tout bas en les regardant tour à tour. Nous devons absolument aller voir qui est responsable de…

Il s'arrêta net de parler lorsque le rideau blanc derrière Raditz s'ouvrit à la volée. Trois paires d'yeux noirs se tournèrent vers l'intrus qui venait d'interrompre la discussion.

Raditz, jusqu'alors excité de transmettre sa nouvelle à Végéta et de discuter d'un plan pour redescendre sur Terre, oublia spontanément la raison de sa visite.

Devant lui, venait d'apparaître une femme au physique familier.

Des cheveux bleus soigneusement attachés en queue de cheval. Un joli visage aux traits délicats. Des yeux turquoise arrondis de surprise, qui se posèrent d'abord sur lui, puis sur Nappa, avant de terminer sa course sur Végéta. Raditz se rappelait également ces formes, ces seins et ce cul parfaits qui, cette fois, étaient bien mis en valeur par la robe marine des services médicaux. Autour de son cou, un foulard rouge était noué et contrastait avec la pâleur de sa peau.

Ébahi, le Saiyan se tourna vers Nappa. Rien qu'à voir l'air qu'il faisait, Raditz savait qu'il n'était pas en train de rêver.

-Oh putain… finit-il par lâcher en se tournant vers Végéta, dont le visage venait de prendre une teinte cramoisie. Je comprends maintenant pourquoi tu as l'air de si bonne humeur!

Le prince gronda, un avertissement clair pour lui dire qu'il s'aventurait sur un terrain glissant. La femme, qui portait dans ses bras une grande quantité de linges propres, les scruta à tour de rôle, mal à l'aise. Elle s'avança d'un pas hésitant vers le lit.

-Heu… Je peux… revenir plus tard… proposa-t-elle en regardant fixement Végéta.

-Non, répondit fermement ce dernier. Ce sont mes alliés. Ils sont avec moi et ne diront rien.

Raditz fronça les sourcils en se demandant à quoi il faisait allusion. La jeune femme hésita. Elle étudia les deux énormes guerriers, ses yeux bleus alternant nerveusement entre Raditz et Nappa qui ne lui rendaient définitivement pas la tâche facile avec leur carrure imposante et leurs regards impudents. Puis, elle finit par s'approcher du lit, sur lequel le prince s'était tranquillement rassis.

Elle déposa les linges qu'elle portait sur le matelas et s'empara de celui qui était sous la pile. Elle le tendit à Végéta avec un joli sourire.

-Il y avait du pain au levain et du fromage au menu ce midi, lui dit-elle avec une joie non dissimulée. Ce sont des aliments courants sur Terre. Je parie que tu n'as jamais goûté à ça. Tu vas voir, c'est vraiment délicieux!

Végéta se mit à maugréer des mots en Saiyan que même Raditz ne parvint pas à capter. Il déplia le linge qu'elle lui avait donné et découvrit le pain et le truc blanc qui sentait bizarre qui leur avaient également été servis ce midi. Tout comme eux, il plissa le nez en humant l'odeur que dégageait le fromage. Mais contrairement aux deux autres Saiyans, qui avaient balancé leur part dans les poubelles, il leva des yeux sceptiques vers la femme pour l'interroger du regard.

-L'odeur est étrange, je sais, mais le goût est excellent, tu vas voir, l'encouragea-t-elle. Allez, arrête de faire le nez fin et goûte!

Elle ponctua ses encouragements d'un sourire étincelant, apparemment aussi excitée que si c'était elle qui se délecterait de l'aliment. Végéta se perdit un instant dans la contemplation du visage de la femme, puis il serra la mâchoire avant de finalement mordre dans le fromage.

Raditz, bouche bée, questionna Nappa du regard, qui avait l'air aussi ahuri que lui. Venait-il vraiment d'assister à la scène qui se déroulait devant lui? Végéta, le fier et valeureux prince des Saiyans, venait-il vraiment de répondre aux ordres d'une Humaine à la force de combat comparable à celle d'un insecte, et ce, sans même rouspéter ni questionner ses intentions?

Jamais. Jamais Végéta n'aurait accepté aussi facilement d'être aidé de la sorte par l'un d'eux. Jamais il n'aurait goûté à un aliment au fumet si peu alléchant sans questionner son origine. Jamais il n'aurait laissé qui que ce soit s'approcher de lui de cette manière, alors qu'il se trouvait dans un état aussi vulnérable.

Intrigué, Raditz s'approcha du lit en observant la femme aux cheveux bleus de plus près. Peut-être avait-il négligé le pouvoir des Humains, après tout. Peut-être que les femmes de cette espèce possédaient certaines habiletés qui expliquaient le comportement distrait et docile de l'un des mercenaires le plus craint de la galaxie.

-Et puis? demanda alors la femme, impatiente de connaître le verdict de son patient.

Ce dernier resta silencieux. En guise de réponse, il mordit une seconde fois dans son morceau de fromage, plus avidement cette fois. Le sourire de la femme s'élargit.

-Je savais que ça te plairait! se félicita-t-elle.

Elle leva la tête vers Raditz, qui n'avait toujours pas cessé de la regarder de l'autre côté du lit.

-J'imagine qu'on vous en a servi dans vos rations, vous aussi, dit-elle. Je suis certaine que c'est l'œuvre de mon amie Chi-Chi! Je savais qu'elle serait envoyée aux cuisines.

-Chi-Chi…? demanda Raditz. C'est la jolie brune qui était avec toi l'autre soir?

L'Humaine se mit à rire. Même s'il savait qu'elle était nerveuse par la vitesse de ses battements cardiaques et l'odeur qu'elle dégageait, un charme et une assurance désarmants émanaient d'elle. Pour un Saiyan sociable comme Raditz, il fut difficile de ne pas rire lui aussi.

-Tu te souviens de nous, à ce que je vois, dit-elle.

-Difficile de ne pas se souvenir de vous deux, répondit-il avec aplomb, son côté naturel de séducteur activé.

-Tsk! fit alors Végéta, la bouche pleine qui venait d'avaler sa dernière bouchée de pain. Tu ne peux vraiment pas t'empêcher de te la fermer hein?

Il avala sa bouchée et se tourna vers la femme aux cheveux bleus.

La ferme avec tes conneries -Toi, laisse-nous tranquilles maintenant. Va-t'en d'ici avant que je demande à l'un de ces idiots de s'occuper de toi.

-Assez! tonna Végéta. Tu peux t'en aller maintenant, demanda-t-il en fourrant un autre morceau dans sa bouche.

En entendant le ton de voix qu'il venait d'utiliser, Raditz sentit son échine fléchir. Même si l'ordre ne lui était pas adressé, il pouvait facilement sentir l'impétuosité qui s'en dégageaitd.e son souverain.

La femme, elle, ne parut pas être affectée de la même manière que lui. Elle soutint son regard sans scrupules et posa ses poings sur ses hanches, un geste qui fit grimacer Végéta.

-Mais c'est quoi ces manières? Tu pourrais au moins me présenter à tes amis, s'offusqua-t-elle en posant ses poings sur ses hanches. s'offusqua-t-elle. Tu essaies de te débarrasser de moi? Sans même me dire merci pour la nourriture que tu as clairement appréciée?C'est vraiment impoli, tu sais, de te débarrasser de moi comme ça!

Raditz retint son souffle. Le sourire narquois de Nappa s'effaça momentanément. Quiconque ripostait aussi effrontément au prince Végéta pouvait faire ses prières. Tous deux l'avaient vu répondre avec violence pour beaucoup plus petite deux, prêts à recevoir l'ordre fatidique d'éliminer cette femme insolente,

Mais cette fois fut différente des autres. Après avoir serré la mâchoire et les poings pour contenir sa rage, un éclair d'excitation traversa les iris de Végéta.

-Nappa, Raditz, dit-il en les pointant à tour de rôle. J'imagine que vous vous rappelez cette Humaine qui me collait aux basques lorsque nous étions sur au cul dans la boîte de nuit. Elle a été assignée sur l'unité médicale et c'est elle qui a été chargée de me soigner.

Il fixa l'Humaine en question, qui soutint son regard en silence pendant plusieurs longues secondes. Puis, le prince se redressa fièrement et leva un sourcil interrogateur.

- Satisfaite maintenant? lui demanda-t-il.

-C'est mieux que rien, concéda-t-elle sans hésiter. Mais tu as clairement besoin de quelques notions de base en politesse.

Ce fut au tour de Raditz de hausser les sourcils, impressionné que cette femme ne soit pas déjà réduite en cendres, et surtout intrigué par cette lueur d'amusement qui brillait avec une intensité grandissante dans les yeux de Végéta. Il vit l'Humaine se tourner vers lui et, avec un sourire radieux, elle lui tendit la main.

-Je m'appelle Bulma, lui dit-elle. Sur Terre, les Humains ont coutume de se serrer la main pour faire connaissance.

Raditz hésita. Il jeta un regard vers Végéta pour s'assurer qu'il ne s'opposait pas à cette rencontre. Comme il ne semblait pas vouloir lui en coller une, il prit la main tendue de la femme dans la sienne et serra… juste un tout petit peu pour éviter de lui briser les phalanges.

-Wouah! s'enthousiasma Bulma. Tu as vu la taille de ta main à côté de la mienne. Vous êtes vraiment faits costauds, vous, les Saiyans!

Avec une hésitation plus marquée, elle se tourna vers le plus inabordable des trois en faisant mine de se présenter à lui aussi. Nappa, qui observait la scène en retrait, croisa les bras sur sa poitrine et se mit à rire grassement en la voyant faire.

-Tu veux savoir comment on fait connaissance, nous les Saiyans? demanda-t-il, la voix remplie de sous-entendus.

Clairement, il ne s'acquitterait pas des coutumes de la Terre, lui. Raditz se dit qu'il valait mieux intervenir. Avec le temps, il avait appris à compenser pour l'inhospitalité des deux autres.

- Nappa, arrête d'être aussi chiant, dit-il en se plaçant devant la femme. Tu sais qu'avec ta tronche, ça n'en prend pas beaucoup pour les faire partir en courant.

Il desserra sa queue de sa taille et la fit battre joyeusement dans son dos.

-Ne fais pas attention à lui. Ce n'est pas de sa faute si on ne lui a jamais enseigné les bonnes manières.

-Oh! Je commençais à me demander si c'était la norme chez les Saiyans d'être aussi malpolis, rétorqua-t-elle en lançant un regard noir vers Végéta, qui avait levé les yeux au ciel en voyant Raditz être… Raditz.

-Nah. Nous ne sommes pas tous aussi grincheux et désagréables, je te rassure!

Nappa se mit à ricaner dans son coin. Raditz l'ignora et se passa une main dans les cheveux pour faire rouler intentionnellement son biceps sous sa peau.

-Alors, Bulma, dit-il d'un ton mielleux comme il aimait utiliser avec les femmes. Ça fait quoi, une semaine que tu es arrivée sur le vaisseau Impérial? Ça te plait ici?

Elle battit des paupières et se mit à l'observer d'un drôle d'air. Pendant un instant, elle sembla analyser en détail les traits de son visage.

-Disons que… ce n'est pas aussi… désagréable que je l'aurais cru, finit-elle par répondre.

-Ah! Vous voyez! s'exclama Raditz en regardant ses compatriotes tour à tour. Tous les otages se pissent dessus quand on les emporte avec nous, puis ils réalisent vite que la vie est pas mal plus agréable sur le vaisseau que sur leur planète pourrie.

Sa remarque la fit sourciller.

-Je ne serais pas prête à dire ça, rectifia-t-elle d'une voix ferme.

- Voyons voir… Une chambre et un lit propres, de la nourriture, des douches, un travail qui te convient… Qu'est-ce que tu pourrais demander de mieux? Frieza est peut-être une merde, mais il s'assure de répondre aux besoins de tous ceux qui vivent sur son vaisseau.

Bulma souffla de l'air par ses narines en guise d'amusement forcé. Elle s'avança d'un pas assuré et leva la tête pour le fixer droit dans les yeux. Raditz, du haut de ses deux mètres, se sentit étrangement intimidé par l'intensité qui se dégageait de ses iris teintés d'azur.

-Je comprends que la plupart des habitants des autres planètes vivent dans des conditions déplorables et que tout ce qui leur est offert ici est comparable à un hôtel cinq étoiles. Mais ce ne sera jamais le cas pour les Humains! expliqua-t-elle. La vie sur Terre est beaucoup trop clémente pour nous faire croire que vous nous rendez une faveur en nous kidnappant!

Elle releva le menton et afficha un air hautain et fier, exactement le même qu'il voyait si régulièrement se dessiner sur le visage de Végéta.

- Les lits sont petits, et même pas confortables. La nourriture est dégoûtante. Et l'eau des douches est froide! Tu imagines? Tu crois vraiment que tu vas me convaincre que Frieza se soucie de mon bien être alors que l'eau des douches est FROIDE?

-Ça suffit! tonna soudainement Végéta derrière eux.

Assis sur le bord de son lit, celui-ci avait fermé les yeux et se massait les tempes. L'attention de tous se concentra sur lui et le regard de la femme s'adoucit.

-Votre stupide conversation me donne mal à la tête. J'en ai assez. Allez-vous-en! Tous les trois!

Bulma, sans hésiter, s'approcha du lit à pas mesurés. Elle s'empara des linges propres qu'elle avait emportés avec elle.

- Tu as raison, dit-elle en baissant le ton de sa voix. Tu dois te reposer. Je vais passer plus tard pour changer tes pansements.

Pour toute réponse, Végéta émit un grognement sourd sans se soucier de la regarder. Les bras encombrés de serviettes, elle pivota sur les talons pour se diriger vers les rideaux toujours tirés. Juste avant de quitter les lieux, elle marqua un temps d'arrêt pour les saluer une dernière fois.

-Raditz, dit-elle avec un sourire dans la voix. Je suis ravie de t'avoir rencontré!

Le Saiyan répondit par un clin d'œil qu'il savait charmeur. Elle se tourna vers Nappa pour le dévisager d'une façon beaucoup moins conviviale.

-Et toi, j'espère que tu n'as pas laissé mon bracelet traîner trop loin, parce que je compte bien le récupérer un de ces jours, conclut-elle en ponctuant bien ses mots, avant de finalement disparaitre dans un glissement de tissus.

Dès qu'elle fut partie, Raditz ne perdit pas une seule seconde.

-Oh putain! s'exclama-t-il. Dire que tu es allé aux Quartiers pour la retrouver! Tu te fais tabasser par Frieza et c'est ici que tu la retrouves? C'est pas beau ça?

-Je ne vois pas de quoi tu parles, grommela Végéta en s'installant plus confortablement dans son lit.

- C'est encore mieux que la fois où Raditz s'est fait kidnapper par trois femelles sur la planète Kirpoh, s'esclaffa Nappa.

-T'en as de la chance, renchérit l'autre. J'ai presque envie de demander à Zarbon de m'en coller une ou deux, histoire d'avoir besoin de changer des pansements moi aussi.

-Assez avec vos conneries! tonna Végéta.

Il leur jeta un regard noir et Raditz sentit son corps se crisper lorsqu'il vit le prince se redresser, son aura particulièrement puissante semblant flamboyer dans cet espace exigu.

-Ce n'est qu'une esclave, une pauvre et faible Humaine à l'esprit innocent qui n'a aucune valeur particulière. Comment osez-vous penser à vous abaisser à rester au lit pour profiter de ses soins? Comment osez-vous vous qualifier de guerrier Saiyan tout en étant distrait par une jolie femelle?

-Tu dois avouer que son cul, dans cette robe… tenta de justifier Raditz. Et tu as vu l'énorme paire de s…

Végéta fit bruyamment claquer sa langue, un air de dégout sur le visage. Ses joues s'étaient subtilement teintées de rouge.

-La ferme! coupa-t-il, à mi-chemin entre la gêne et la colère. Avec la nouvelle que vous venez de m'apporter, vous devriez penser à trouver un moyen pour retourner sur Terre et vous mesurer à cette personne qui a tué Recoome. Pas à la queue que vous avez entre les jambes!

L'attention de Nappa et Raditz fut de nouveau captée par la mention du guerrier responsable des troupes décimées de Frieza et toutes pensées salaces furent aussitôt chassées. Fidèles à leurs instincts, le sang de Saiyan qui coulait dans leurs veines se retourna à l'idée de se mesurer à un nouvel adversaire potentiellement très puissant.

- Il est grand temps de vous remettre sur le droit chemin, déclara Végéta avec sérieux. Ma convalescence a assez duré. La salle de simulation de combat. Demain matin. Nous devons être prêts dans l'éventualité où Frieza accepte de nous envoyer en bas pour se mesurer à celui qui a tué Recoome.

Raditz et Nappa acquiescèrent en silence, tous deux prêts à faire ce qui était attendu d'eux.

-Bien, conclut le prince. Maintenant, sortez d'ici et laissez-moi me reposer. Je dois reprendre un maximum de force avant de vous donner la raclée.

Nappa se mit à rire pendant que Raditz se frottait les poings en anticipant l'entraînement du lendemain. Végéta savait toujours comment solliciter leur intérêt naturel pour le combat.

Les deux Saiyans se dirigèrent vers les rideaux, prêts à retourner à leurs tâches quotidiennes. Mais Raditz, fidèle à ses habitudes, ne put s'empêcher d'avoir le dernier mot sur le sujet chaud de l'heure.

-Peu importe ce que tu dis… je pense quand même que tu devrais en profiter un peu, Geet. Juste à voir comment elle te regarde, ça me donne chaud! Je suis sûr qu'elle ne dirait pas non à une petite baise juste là, sur le bord de la fenêtre.

Végéta se mit à grogner dans sa direction, sa queue battant l'air furieusement derrière lui.

- J'ai entendu dire par des soldats postés sur Terre que les Humaines adorent se faire embrasser, avec la langue et tout ! Tu pourrais…

-RADITZ! SORS D'ICI! furent les derniers mots qu'il entendit avant de voir un orbe violet se diriger droit vers lui.

Il l'évita de justesse, la chaleur de l'énergie brute qui s'en dégageait lui frôlant l'épaule avant de s'écraser sur un chariot médical qui se volatilisa sur le champ.

Il s'agissait clairement du dernier avertissement avant que Végéta ne s'occupe personnellement de lui fermer la gueule… pour le reste de la journée, du moins.