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Chapitre 4 : Changement d'équipe

Pourquoi avait-il fallut que Ted tombe malade ? Ses quinze derniers jours avaient été d'un calme…

Harry avait même montré qu'il avait compris l'utilité de ses lunettes. Et qu'il en prenait soin.

-C'est bien là, la preuve qu'il est intelligent s'exclama Mariana.

Tous les soirs, il les enlevait dès que la nuit tombait. Il les remettait dès son réveil. L'enfant prenait soin de bien installer les petites branches derrières ses oreilles. Il lui avait fallu du temps pour maitriser ses dix doigts malhabiles mais la technique était maintenant rodée. Une fois les lunettes enlevées, il les enroulait dans une feuille d'arbre et les déposait toujours au même endroits dans son nid, sous un sorte de rebord. A l'abri.

Il tirait encore sur ses vêtements qui étaient maintenus par un sorts sur son corps. Le sort devait être renouvelé tous les jours faute de quoi, la blouse d'hôpital finissait au sol et l'enfant courrait nu comme un ver dans la cour… Pas terrible dans un hôpital ! La petite robe de sorcier avait été mise au placard depuis longtemps (tellement déchirée qu'elle en devenait irréparable même par la magie !).

Sauf que Ted était tombé malade. Et il avait été remplacé par le seul autre pédiamage présent cette semaine-là : celui des débuts…

Harry régressa rapidement pendant les 5 jours que durèrent l'absence de Ted. Tout commença par la douche. Harry qui, jusque-là, se « lavait » dans la petite mare à l'eau cristalline de la cour fut forcé de reprendre les bains à l'intérieur avec savon et brosse. Mariana et Audric refusèrent de participer mais ils ne pouvaient pas changer la décision de leur crétin de supérieur. Foutu hiérarchie… Leurs remplaçants se prirent tant de coup et de morsure qu'ils finirent par démissionner définitivement de l'hôpital. Chaque bain ressemblait plus à une séance de torture pour ceux qui étaient forcés de l'administrer et à celui qui le recevait -l'enfant en l'occurrence. La salle fut plus d'une fois ravagée par une vague de magie pur provoquée par le désespoir du petit. Heureusement le collier anti-magie avait disparu du stock de matériel (surement le faute à un vieux monsieur avec un robe chatoyante et un barbe de père noel, mais ça personne ne le sut). Un infirmier réussit l'exploit de « débroussailler la crinière » du petit. Les cheveux de Harry lui avaient été coupé, voir carrément rasé de près par un sort un peu trop virulent. Harry avait eu beau ruer, secouer la tête en tout sens. Rien à faire, l'infirmier ne l'avait pas lâché et avait accompli sa mission. Les pauvres petites lunettes avaient atterris très loin et n'étaient pas revenu sur le nez de Harry par la suite. L'enfant étant trop énervé, angoissé et stressé pour démêler ses émotions et s'inquiéter de son objet de bien-être visuel. Le lendemain même ses cheveux avaient repoussés, plus long qu'avant et plus en broussaille, comme pour narguer le PM (pédiamage).

Harry, qui arrivait à s'apaiser dans la cour quand il en avait besoin, était en proie à une folie destructrice. Il arracha toute l'herbe du petit jardin, entailla l'arbre à coup d'ongle jusqu'à ce qu'il ne lui reste plus aucune écorce accessible à ses petites mains. Il s'en prit de nombreuses fois aux vitres, portes et portails qui avaient le malheur de se retrouver sur son chemin. A toute heure du jour ou de la nuit, on pouvait le voir s'agiter en tous sens, détruisant tout ce qui lui tombait sous la main. Les journées se finissaient toutes plus ou moins de la même façon : Potion de paralysie et potion de sommeil sans rêve administrée magiquement dans l'estomac du petit par nul autre que le pédiamage. Lequel écrivait inlassablement dans le dossier « Petit sauvage inéducable et dépourvu de toute trace d'intelligence, aucun progrès ce jour, comportement inadapté. L'animal n'a pas sa place dans cet hôpital. » suivit de la longue liste des objets détruits par l'enfant en question. Au bout du deuxième jour de ce traitement, Harry refusa de s'alimenter. L'équipe avait réussit jusqu'à présent à le nourrir à base de fruits frais et entier déposés à proximité que l'enfant trouvait sans problème. Il semblait particulièrement apprécier les pommes et les pêches. Ils avaient tenté un légume mais mis à part les tomates, l'enfant ne comprenait pas que certaines parties n'étaient pas à manger et finissait donc par recracher l'aliment en question. Et quand ils étaient épluché, l'enfant ne les voyait pas comme des aliments.

Le tout sous l'œil successif de Minerva qui porta plainte contre le pédiamage cretinus -ce nom lui convenait à merveille d'après le professeur de métamorphose.

De Severus qui fulmina en son fort intérieur promettant mille vengeances à cet incompétent notoire.

De Filius qui n'arriva pas à raisonner le responsable de tout ce bazar. Alors que les arguments, chez un Serdaigle c'est puissant. Bien sûr face à une bourrique pareille, il n'y avait rien à espérer

Et de Remus qui n'en pouvant plus fit appel à Dumbledore en personne pour arrêter le massacre. L'enfant était très faible le jour où il était chargé de sa surveillance, il n'avait rien avalé depuis 3 jours, à peine bu une gorgée et pourtant il avait donné du fil à retordre toute la journée au personnel chargé d'exécuter les prescriptions du pédiamage. La plupart avait échouer ou avaient carrément déclaré forfait face à l'impuissance de leurs collègues (ceux qui connaissaient le gamin).

Fort heureusement, le soir même Ted envoya son patronus pour prendre des nouvelles. Il n'était plus contagieux mais pas tout à fait rétablit. Face à l'urgence de la situation, il décida de revenir dès le lendemain. Il ne reprendrait en charge que Harry au début, le temps de récupérer toutes ses forces.

-Ted, heureusement que vous êtes revenu. Navart n'a pas arrêter d'empirer la situation. Il a détruit tous les progrès qu'Harry avait fait !

-J'ai eu le droit à quelques nouvelles mais un compte-rendu détaillé me serais fort utile.

-Je commence par quoi le meilleur ou le pire ?

-Par le début ce serait bien. Que font les lunettes de Harry sur le bureau ? Les a-t-il cassé ?

-Non. Il ne les met plus. Navart l'a… disons poussé à bout. Il a exigé que l'enfant soit laver selon les critères humains, il lui a fait couper les cheveux. Si vous aviez vu sa tête le lendemain quand la tignasse de Harry est revenue plus longue et plus emmêlée que jamais…

-Mais quel argument a-t-il pu vous sortir pour changer tout cela ?

- « il faut que l'enfant comprenne que l'école buissonnière est finie » singea-t-elle en prenant la voix de son collègue. « Il doit apprendre qu'ici ce n'est pas lui qui décide mais les adultes ! »

-Je vois. Je suppose donc qu'il l'a enfermé dans une chambre « civilisée », qu'il l'a obligé à manger à une table.

-Ah ça, il n'a pas réussi. Harry n'a pas mangé depuis trois jours. Ajouta-t-elle dépitée. J'ai réussi à lui ensorceler une potion nutritive mais sa magie a résisté aux autres. Elle est de plus en plus instable. Je crains qu'il ne se transforme en obs…

-Hors de question. Je ne laisserai pas se gamin se faire engloutir par sa magie ! S'il faut le rendre à la vie sauvage pour cela je le ferai ! affirma Ted

-Par quoi commençons-nous ? La chambre ? La nourriture ? Les lunettes ? Les potions ?

-Tire-t-il toujours sur ses vêtements ?

-Oui. Vous avez une idée en tête ? questionna l'infirmière

- Mettons le dans la cour au plein air. Ensuite vous lui enlèverez la blouse. Nous allons essayer de lui faire porter un caleçon. J'espère que cela l'apaisera. S'il reste calme, nous lui donnerons ses lunettes. Dans tous les cas, je veux des fruits répartit aux endroits préférés de Harry dans la cours avec un accès ouvert à son nid.

Mariana s'apprêtait à partir quand le pédiamage la retint : Ne vous faites pas blesser. Si vous ne pouvez pas l'approcher, posez les lunettes dans le nid…

Les deux pattes lui faisaient peur. Un coup ils étaient monstrueux puis plus doux. Il se demandait s'il n'y avait pas deux meutes de deux pattes. Il espérait que la meute dominante changerait bientôt car celle-ci lui faisait peur. Il avait eu mal à la tête. Il avait essayé de se défendre en vain. Il ne voulait plus rien si ce n'est disparaitre. Oui, s'il disparaissait, la douleur et la peur s'en iraient pour de bon. Il s'était caché. Il ne voulait pas du liquide qui l'assommait au coucher du soleil. Il était bien caché. Il n'avait pas eu de liquide. Le soleil venait de pointer son nez dans le tout petit bois entouré de mur blanc et froids. Il vit un deux pattes entrer. Il le connaissait celui-là. Il l'avait vu C'était un des doux. Il lui avait offert l'objet qui rendait le monde super beau et précis. Il l'avait d'ailleurs jeté depuis longtemps cet objet. Il s'approchait, haut sur ses deux pattes. Mais il était plus lent que d'habitude. Il avait pas son bâton en main, le bâton devait être caché pour mieux le mordre. Harry se tassa. Prêt à bondir. Mais le deux pattes ne fit que tendre sa main vers lui. Lentement. Sans brusquerie. Le deux pattes passa derrière lui. Il bondit et se retrouva bien loin. Le deux pattes continua a avancé. Harry fit comme avec les chiens sauvages. Il gronda bien bas. Le deux pattes s'arrêta. Quand Harry arrêta de grogner, le deux patte reprit son chemin vers lui.

Mariana suivit les conseils de Hagrid à la lettre : pas un mouvement brusque, pas de saccade, s'arrêter au moindre bruit, ou si l'enfant montrait les dents. Si lui fallut 3 heures. Oui, 3 heures pour réussir à s'approcher du dos de l'enfant pour lui détacher la blouse de l'hôpital façon moldu (aidé de loin par un collègue pour enlever l'attache magique). Elle ne s'attendait pas aux marques rouge vif au niveau du cou, des bras et du torse de l'enfant. La peau du petit était à vif au niveau des coutures. Pas étonnant qu'il se débatte tant contre le tissu. Il lui fallut encore 2 heures pour réussir à mettre le caleçon modifié au garçon. Elle décida de mettre les coutures à l'extérieur. Au bout du 30ème essai (au moins !) elle parvint à clipser les deux boutons pressions magiques sur les côtés du caleçon. Mariana déposa les lunettes dans la nid. Elle voulait que le geste vienne de Harry. Au pire, elle pourra toujours changer d'avis. En attendant, elle était épuisée mais les conseils de Hagrid avaient porté leurs fruits.

Harry mit une bonne semaine à retrouver ses habitudes. Il restait craintif, sur ses gardes. Pas étonnant. Mais il avait recommencé à mettre les lunettes (de lui-même) et il reprenait peu à peu des forces grâce aux nombreux fruits enrichis en potion nutritive dispersé çà et là. Il semblait bien plus à l'aise avec son petit caleçon. Il l'avait accepté. Mariana allait pourvoir lui changer quotidiennement ce premier vêtement. Ce n'était pas une tâche facile mais Harry semblait avoir compris qu'il n'y couperait pas court.

Remus était de garde le 31 octobre. Harry ne le savait pas pour lui les jours se ressemblaient tous. C'était le 10ème anniversaire de la mort de ses parents. La routine était pigmentée d'une ou deux nouveauté qui passaient plus ou moins bien (plus souvent moins que plus…). Remus n'avait pas le cœur à faire la fête. James et Lily lui manquaient encore plus alors qu'il observait depuis le miroir magique. Harry était parti se coucher tôt. Il avait été remonté toute la journée. Il avait même cassé un ou deux objets dans la cours. Les pédiamages se demandaient s'il n'était pas malade. Il y avait forcément quelque chose qui le gênait.

La réponse vint dans la nuit. Un grand cris déchira la silence du service. Les autres petits pensionnaires s'étaient couchés plus tard, qui parce qu'il avait mal, qui parce que ses parents lui manquaient, qui par caprice. Mais tout ce petit monde était finalement tombé dans les bras de morphé. Même Remus dans son fauteuil plus ou moins confortable.

Le hurlement venait du nid de Harry. Remus bondit sur ses pieds. Il ne pouvait pas attendre les infirmières. Il pénétra dans la « chambre » et s'approcha doucement, sans bruit du nid. L'ouie à l'affut. Ses sens de loup-garou lui apprirent que l'enfant avait eu un accident nocturne. Pas le premier. Pas le dernier. Le hurlement fut rapidement suivi par une suite indistinct de miaulement, grincement et marmonnement en tout genre. Harry avait normalement le sommeil silencieux… L'enfant était bien endormi. Remus s'assit au bord du nid. Il passa une main au ralenti dans la crinière de celui qu'il considérait comme un neveu voir comme un fils.

Au bout d'un moment interminable pour le maraudeur, le sommeil de Harry se fit plus calme. Il resta installé à cheval sur le bord de la structure pendant une bonne heure, alors qu'il s'apprêtait à partir il entendit un nouveau bruit. Il tendit l'oreille. Un autre que lui n'aurait rien perçu. Son ouie de loup garou lui permit tant bien que mal d'entendre le deux pauvres sons que fit l'enfant endormi.

« Mahma.. Hapa ».