Merci pour vos Reviews! Voici la suite de l'aventure...
Chapitre 13 : Noël
Severus avait besoin de retourner là où il avait perdu Lily. Une chance qu'il soit dans le coin. Il profita de l'ombre de la nuit pour sortir de la maisonnée. Lupin était encore en train de faire du boucan à l'étage. N'avait-il aucune envie de permettre au petit démon de dormir ? C'est sûr qu'avec un bruit pareil, le gamin ne prendrait jamais de bonnes habitudes de sommeil ! Mais ce n'était pas son problème.
Il venait de pénétrer dans la chambre de bébé où il avait vu le corps de Lily pour la dernière fois lorsqu'un détail l'interpella. Rien n'avait bougé. Pas une trace de poussière, pas la moindre tache d'humidité. La magie était à l'œuvre dans le lieu, il le sentait. Il sentait que c'était noir. Très noir. Une piste pour ses recherches ? Surement. L'homme se plongea dans des sorts de diagnostiques de plus en plus complexes. Totalement absorbé par son travail, passionné par les découvertes qu'il faisait, il ne vit pas le temps passer.
BOUM
Severus sursauta. Un intrus. Ça venait de la chambre voisine. La baguette fermement tenue devant lui il entra dans la chambre de Lily et son mari. Pour y trouver… Harry ?! Comment l'enfant avait-il fait pour passer les barrières autour du pavillon de Dumbledore ? Il était pleinement conscient que la magie du petit était très développée, peut-être un peu trop même…
L'enfant venait clairement de tomber sur les fesses. Il avait dû tenter de se mettre debout. Pourtant il n'y avait pas de poignées sur le mur en face de lui. C'était la penderie de ses parents. Le verrou était ouvert. L'œuvre de Harry ? Assis devant la porte, le petit posa sa main bien à plat sur le battant et le fit glisser sur le côté. Porte coulissante, façon moldu. Severus sourit, il se souvenait de l'unique fois il était rentré dans le chambre de Lily lorsqu'ils étaient adolescents : elle avait le même type de placard encastré dans le mur et caché d'une porte sans poignée.
Harry tendit le bras et tira très fort sur l'une des robes longues qui était à portée de main. Pas de chance, le vêtement se décrocha de son ceintre et tomba sur le petit qui, tout sourire, recommença avec son voisin : un pantalon d'homme. L'enfant attira le tissu à lui et y enfoui son nez. Il commença à babiller avant de tendre la main vers un autre vêtement. Mmhmmhmammammhmhammma… Et un troisième vêtement tomba sur le petit, lui cachant le visage.
Il se souvenait de cette odeur, une odeur de fleur. Il en avait trouvé une fois, une fleur blanche qui l'avait rendu triste mais il ne savait pas pourquoi. Alors il s'agrippait à le seconde peau des deux pattes. Elle était toute douce, et sentait bon. Il en tira un second, dont l'odeur était différente mais qui lui provoquait la même chose… Comment c'était possible ? Il tendit la main pour attraper une autre peau quand quelque chose lui prit la main. Il leva la tête pour tomber sur le grand deux pattes en noir.
Il fallait qu'il arrête le carnage. Le petit mettait le bazar le plus total. Il le prit par le bras pour l'écarte du placard. L'enfant tenait serré contre son torse une robe rouge que Lily avait porté de longues années auparavant. Ses yeux vert émeraude étaient fixés dans ceux noirs du potioniste. D'un coup, il se tu. Une fois l'enfant éloignés, il remit le reste des vêtements sur leur ceintre d'un simple coup de baguette. Et, alors qu'il fait glisser la porte pour la fermer, son regard tombe sur… Son nom. Ecrit à la plume d'une encre d'un bleu profond. L'écriture de Lily. Son nom. Il tendit la main et prit le papier. C'était une enveloppe moldue. Cachetée façon sorcier. Fermée. Lily avait-elle songée à lui écrire peut avant de mourir ?
Ce fut le mouvement du petit qui fuyait la chambre qui attira son regard. Non, il ne perdrait pas l'enfant à nouveau. D'ailleurs, ce n'était pas à lui de s'en occuper. Où était le loup garou ? Il mit l'enfant sur le lit, l'allongea. Le petit essaya de se relever. Il finit par le maintenir d'une main sur le lit pendant que de l'autre, il envoya un patronus à Lupin. A la vue de la baguette, le petit se crispa, et se débâtit. Severus lui tendit la robe qu'il venait de lâcher : le nouveau doudou apaiserait-il le petit ? L'enfant cacha son visage dans le tissu. Et finit par se détendre. Severus repoussa le vêtement pour découvrir que Harry dormait.
Peu après, le loup garou arriva et le débarrassa du garnement. Après un dernier regard vers un cadre montrant Lily avec son fils et son mari, Severus sortit de la maison avant de rejoindre sa chambre pour une courte nuit.
Noël approchait et avec la fête, la petite maisonnée s'était parrée de rouge et de lumière. Les elfes s'y étaient donné à cœur joie. Harry s'était énervé, il avait même fait une colère et cassé les boules rouges à sa portée. Alors toutes les décos avaient été mises hors de portée. Le sapin était ensorcelé pour que le petit ne puisse pas le toucher sauf s'il était calme.
Dans la salle de jeu, Remus observait du coin de l'œil le petit garçon : il avait grandi on ne pouvait pas le nier. Plus de 5 mois avec une alimentation décent lui avait fait prendre quelques centimètres. On aurait pu lui donner… sept ans ? Machinalement, l'homme tournait dans sa main le vif doré jouet. Harry qui jusque-là fouillait dans le coffre à peluche en sorti son doudou Lupin. Le loup garou était égaré depuis quelques jours et Harry avait eu du mal à s'endormir. Heureusement Remus avait trouvé une ancienne peluche de Harry : un petit faon. Une peluche Disney : Bambi. L'enfant prit contre lui son doudou retrouvé et d'une attitude malhabile se redressa. Il longea les meubles jusqu'à arriver à la fin de la rangée qui lui était accessible. Plus d'appui. Et il se lança.
Remus ne s'y attendait pas. Harry avançait vers lui de sa démarche hésitante, tenant serré contre son torse sa peluche favorite. Il ne se tenait à rien. Il marchait ! Un pas, puis deux, puis cinq et finit par s'échouer sur Remus qui l'attrapa de ses deux bras, se levant en le portant. L'homme le fit tourbillonner dans ses bras puissants, un grand sourire aux lèvres. Les premiers pas seuls de Harry ! Un fois à terre, l'enfant en redemanda. Alors Remus s'éloigna, s'accroupit et comme il l'avait fait des années auparavant, ouvrit bien grand ses bras pour inviter l'enfant à venir jusqu'à lui.
Severus venait déposer le gobelet de Tue-loup à Lupin, qui l'avait bien entendu oublié. Cet homme était irresponsable ! Toujours à jouer avec le gamin sans se soucier de la sécurité. Il se figea sur le pas de la salle de jeu : Harry marchait. Seul. Après un arrêt dans les bras de Remus, l'enfant s'élança vers lui et atterrit dans ses jambes. Très vite Lupin intervint pour décoller la sangsue qui avait osé salir sa robe préférée. Avec une moue d'énervement, il lui tendit le gobelet que l'homme avala cu sec avant de faire disparaitre ce dernier.
-Ne me fait pas monter demain ! Descend le chercher avant 14h. grogna l'homme en noir.
-Severus, demain, c'est Noël. Tu viendras bien un peu au salon ? proposa Lupin.
Un non catégorique fit soupirer l'homme. Le maitre des potions était certes un génie dans son domaine mais les compétences sociales lui faisaient largement défaut.
L'enfant fut impossible à coucher le soir même. Il ressortit plus d'une fois de son nid, parcourut la maison de long en large en travers. Alors qu'il avait joué toute l'après-midi à marcher sur deux pattes, il était de retour à sa démarche si particulière. Il retourna sa salle de jeu et les câlins de Remus n'y firent rien. L'angoisse irradiait de l'enfant. Avait-il compris que Noël serait le lendemain ? Qu'est-ce qui pouvait le mettre dans cet état. Il avait ses doudous, la robe de Lily, ses lunettes. Remus lui avait même enlevé son poncho pour le mettre plus à l'aise… Rien à faire. Si bien qu'après quatre heure de raffut à n'en plus finir, le maitre des potions remonta du sous-sol pour exiger un peu de calme. Et sans attendre l'avis du pédiamage, il ensorcela une potion calmante dans l'estomac du petit qui s'endormit comme une souche. L'homme n'avait que faire des réprimandes des deux autres. Un problème ? Une solution. Et le petit n'était pas blessé alors qu'ils lui foutent la paix !
Lorsque les Weasley sonnèrent le lendemain, Harry dormait encore. Remus en profita pour mettre la ribambelle de paquets au pied du sapin. Molly l'y rejoignit rapidement afin de disposer les paquets pour Harry et ses propres enfants. L'enfant était encore à l'étage.
La famille Weasley s'installa dans le salon afin de ne pas envahir l'espace de Harry trop vite. Les 3 aînés avaient emporté de la lecture. Les jumeaux étaient sortis dans le froid, équipés de chaud blousons moldus déniché par leur père quelques jours avant. Ginny et Ron s'étaient joins à eux et très vite, une bataille de boule de neige commença.
Lorsque Remus descendit avec Harry, pas totalement réveillé, dans les bras, Charlie les rejoignit dans le cuisine pour petit déjeuner avec l'enfant. L'enfant s'installa à même le sol dans son coin préféré. Il prit une pomme dans le panier et alla l'offrir au jeune homme. Charlie ne s'y attendait pas : Harry marchait sur ses deux jambes ! C'était la première fois qu'il le voyait se déplacer de la sorte. Il prit le fruit avec un grand sourire. Et tenta d'offrir à l'enfant une tartine de chocolat, le petit la renifla, la lécha, mordit dedans avant de laisser l'aliment visiblement pas convaincu. Lorsque le repas fut finit, Remus passa un gant de toilette humide sur le visage du petit avant de le laisser gambader dans la maison.
Il y avait des deux pattes dans le jardin. Alors que lui ne pouvait pas y aller. Il faisait trop froid. Le sol était tout blanc. Les deux pattes portaient d'étranges peau. Pas les mêmes que les autres deux pattes. Était-ce une autre espèce de deux pattes ? Comme les chiens qu'il avait croisé dans la forêt ? Il se colla contre le truc invisible et froid pour mieux voir les deux pattes. Ils se lançait du blanc comme quand il jouait avec la balle avec le deux-quatre pattes.
Harry semblait intéressé par les quatre plus jeunes. Alors Remus lui enfila un second poncho, l'ensorcela pour maintenir le petit au chaud. Il tenta de lui mettre une paire de chaussure toutes douces et très larges mais l'enfant se débâtit. Alors il abandonna et ouvrit la porte au petit, l'invitant à sortir.
L'enfant mit prudemment un pied dehors avant d'aller à toute vitesse se cacher derrière la cabane de jardin. Harry ne semblait pas motivé à faire le premier geste. Il restait peureusement derrière son abri mais la curiosité brillait dans son regard vert. Le jeune sauvage s'apprêtait à sortir de sa cachette quand une boule de nuit atterrit en plein sur son visage.
Il avait pas compris d'où ça venait mais d'un coup il se prit du blanc froid sur le visage. Ses doigts étaient déjà frigorifiés et commençait à lui faire mal. Il courut se mettre à l'abri dans le nid. Il rejoignit le deux-quatre patte quand il s'aperçut de la présence des autres étrangers.
Harry repartit très vite du salon, suivit par Charlie qui s'emblait décider à motiver le petit à rejoindre ses frères et sœurs. On ne pouvait pas nier que le petit était curieux. Il retourna très vite à son observatoire derrière la cabane. Charlie après avoir prévenu les jumeaux prit soin de faire une belle réserve de boules de neiges. Harry s'approcha de lui, intrigué par se qu'il faisait. L'enfant mit les deux mains dans la neige pour faire une boule comme le sorcier. Avant de les ressortir très vite et très froides. Le jeune homme prit les mains du petit, d'un coup de baguette les sécha et lui mit ses gants qui étaient bien trop grand pour le petit. Et l'enfant fit sa première boule de neige au moment où Fred et George se décidèrent à attaquer. Charlie riposta vite imité par Harry. Le gamin était étonnant de précision. Toutes ses boules atteignent leur cible !
Ce fut un petit groupe d'enfants tout trempés, frigorifiés et excités qui rentra dans la maison peu avant le déjeuner. Ron, Ginny et les jumeaux avaient hâte d'ouvrir leurs cadeaux et d'offrir ceux qu'ils avaient préparé pour Harry. Remus finit par aller chercher Harry pour l'emmener dans le grand salon, celui qu'ils n'utilisaient pas au quotidien, et qui contenait l'arbre de Noël « childproof ». Une fois devant le sapin, l'enfant se débâtit et s'enfuit à toute vitesse. Les adultes se regardèrent surpris… Après avoir laissé au jeune sorcier un peu de temps, Remus monta le chercher. Il prit le temps de calmer l'enfant inquiet avant de le prendre dans ses bras. Harry se cala contre son épaule se serrant plus dans le confort que lui offrait son protecteur. Une fois devant le sapin, l'homme le garda contre lui tout en lui murmurant à l'oreille des paroles réconfortante que le petit ne comprit pas mais donc l'intonation l'apaisa. L'homme lui pointa l'étiquette d'un cadeau avant de lui expliquer que c'était pour lui en le pointant à son tour du doigt. L'enfant détourna le regard et cacha son visage dans la robe de Remus. L'homme se releva tout en massant le dos de l'enfant extrêmement tendu dans ses bras. Que lui arrivait-il ? Était-ce dû à la présence de tant de monde dans la pièce ? Il demanda alors au Weasley de sortir sauf Charlie et Molly. Mais l'enfant ne parut pas se détendre pour autant.
Il y avait l'arbre avec les boites. Un arbre qui lui rappelait les images sombres de la nuit. Des images qui le faisait pleurer. Il le savait, les boites ne serait jamais pour lui. Jamais pour le monstre. Pas pour le bizarre. Pourquoi le gentil deux-quatre patte tenait-il tant à le mettre devant les boites porteuses de tristes ?
Ce fut Ginny qui ayant marre d'attendre pour ouvrir ses cadeaux prit le présent le plus proche pour trouver sur l'étiquette une photo de Harry, elle tendit le cadeau vers l'autre enfant avant de chercher une photo d'elle. Harry finit par regarder le paquet et son attention resta longtemps sur l'étiquette. Remus finit par le reposer par terre.
Et l'enfant se dirigea lentement vers la pile de cadeau pour regarder toutes les étiquettes.
Il était sur les boîtes, il y avait aussi les autre nouveaux deux pattes. Les petits aussi avaient des boîtes. Pour lui. Pour eux. Il avait une boite ! Et une autre ! Et encore ! Il avait envie de toutes les prendre à la fois. Sauf que quelque chose le retenait. Ça venait de loin, c'était sombre et ça lui disait de pas y toucher. Pourtant il en était sur : boite à lui ! Alors il attaqua la boite que le deux pattes aux long poils lui avait mis dans les pattes.
Harry se mit tout à coup à faire un grand sourire et à battre des mains tout en poussant de petits miaulement d'excitation avant de déchirer l'emballage du cadeau que lui avait donné Ginny.
Severus avait été trainé de force dans le salon par Molly et Ted. Lorsqu'il arriva, Potter était en train de déchirer avec entrain le carton d'une voiture en forme de Ford Anglia. Le sorcier dut rapidement relever ses boucliers d'occulmencie. Comment faisait le gamin pour projeter ses penser avec tant de force qu'il puisse sentir les images alors qu'il ne projetait pas de son côté sa magie ? Il vit rapidement les images d'un autre Noël où tous les cadeaux étaient pour un autre, le laissant seul devant un sapin sans rien dessous. Les mains vides. Il vit aussi la ressemblance entre les deux Noël avant de voir le souvenir de l'étiquette. Son visage. L'enfant savait que c'était pour lui.
Le premier Noël avec Harry. L'enfant avait eu du mal au début. Ils avaient mis la barre très haut. Beaucoup de monde et des invités. Les deux plus jeunes Weasley avaient été un peu déçus de ne pas pouvoir communiquer d'avantage et jouer autant qu'ils le souhaitaient avec la célébrité du monde magique. Mais le petit groupe avait échangé les cadeaux dans la joie et ils avaient tous ris quand Harry avait son pull comme un pantalon… Ils étaient partis très tard et Remus avait encore eu du mal à coucher Harry. Ce n'est que une fois dans le noir avec ses doudous que l'enfant s'apaisa peu à peu pour finir par tomber dans les bras de morphée.
