Un grand merci pour vos reviews, voici un petit chapitre pour cette semaine, je n'aurais pas le temps de publier ce WE mais j'espère avoir un peu de temps le WE prochain. J'espère que ça vous plaira toujours. Si vous avez des idées que vous souhaitez voir apparaitre n'hésitez pas à me les soumettre!
Bonne lecture.
Chapitre 18 :
Severus était muet d'étonnement ! Le gamin de tout juste 11 ans avait pris un ingrédient et l'avait préparé sans sa guidance ! Et en plus c'était le bon ingrédient ! De la bonne façon ! A la dixième étape, il fallait un lys coupé dépourvu de sa tige dont on retire les étamines pour ne garder que le stigmate et les pétales. Il fallait moudre le tout ensemble en un mélange homogène puis mélanger exactement 12 tours à vitesse constante.
Harry avait su prononcer le mot au bon moment ! Severus jubilait intérieurement : c'était grâce à lui que le petit avait appris son premier mot ! Et non grâce aux jeux débiles de Lupin ou aux jeux de bébé de Mariana ! Il ne put s'empêcher de jeter un sort de stase d'attraper une fleur et de prendre le gamin dans ses bras pour se vanter devant le loup garou.
Remus ne s'attendait pas à voir un Severus tout sourire (s'en était même effrayant) venir vers lui avec un Harry au bord des larmes dans ses bras. Que c'était-il passé ? Qu'avait donc fait la chauve-souris pour mettre Harry dans un tel état ? Car ce n'était définitivement pas un caprice ou une petite frustration…
Harry n'avait pas compris. Pourquoi était-il puni ? Pourquoi l'autre le sortait-il de la salle des liquides ! Il avait réussi. C'était la bonne fleur ! Ils l'avaient utilisé l'autre jour ! Il ne put retenir les larmes qui montaient dans ses yeux. Il en était sûr, l'autre allait le jeter dehors ! Parce qu'il était monstre. Il aimait pas les sillons sur ses joues mais il ne pouvait s'empêcher de faire couler l'eau. Peut-être ce liquide là aussi était différent…
Sauf que rien ne se passa comme l'avait prévu Severus. L'enfant refusa de prendre la fleur, le petit lys blanc. Il refusa de redire le mot, il s'obstina dans son silence. Il se tortillait dans tous les sens pour échapper aux bras du grand sorcier. Si bien qu'il finit même par lui donner un coup de pied. Voyant les larmes inondant les magnifiques yeux vert de Lily, Severus finit par tendre Harry à Remus, qui, sans un mot l'emmena se calmer.
Harry venait de s'endormir, épuisé par ses larmes. Ce n'était pas une petite contrariété mais un vrai chagrin. L'enfant semblait prendre très à cœur les potions. Il faudrait qu'il en discute avec Severus. L'homme se rendait-il compte de l'importance de la chose pour le fils de Lily ?
Il faisait plein noir quand Harry se réveilla. Ses joues étaient collées d'eau. Il n'aimait pas ça. Mais il n'avait qu'une envie, retourner voir les liquides. Et si ça mettait le deux pattes en colère ? Il en était sûr, la prochaine fois, il finirait tout seul et ça il voulait pas. Peut-être en lui montrant qu'il savait faire les liquides, peut-être accepterait-il de la garder s'il ne refaisait plus d'erreur ? A peine arrivé, Harry se dirigea vers le chaudron, le deux pattes n'a pas touché aux liquides. Alors il sort ses ustensiles et se mit à la tâche. Il fait de son mieux et se concentre. C'est dur. Il faut pas se tromper. Faire autant que le deux pattes à la peau virevoltante, pas plus, sinon le liquide change de couleur.
Remus n'avait pas du tout apprécié se faire réveiller à 3h du matin par Rogue. Encore moins à coup d'aguamenti ! Mais le sujet avait l'air important. Alors bon gré, mal gré, il suivit l'homme. Jusqu'à la cave. Il ne s'y attendait pas, une vitre sans teint moldu ? Dans le laboratoire de Rogue ? Pour être surpris, là, il était servi. Il s'attendait encore moins à trouver Harry perché sur un tabouret devant un grand chaudron. La potion de la veille lui souffla Severus. L'enfant semblait concentré. Sa petite bouille lui rappela tout de suite Lily, la façon qu''il avait de plisser le front, de sortir sa langue entre ses dents, de pencher la tête sur le côté. Pour une fois ce n'était pas le portrait caché de James. L'enfant semblait si petit devant le plan de travail. Et s'il se brulait sur le feu sous le chaudron ? Et si la potion explosait ? Si l'enfant commettait une erreur, il était sûr que son voisin interviendrait avant la catastrophe. Rogue avait après tout l'expérience de classes entières… Sauf si l'homme avait quelque chose à prouver. Sauf si l'homme souhaitait lui rendre la monnaie de sa pièce. Il se souvenait très bien de la rancueur du potioniste depuis leur rencontre un soir de pleine lune. Du coin de l'œil, il aperçoit Severus qui lève sa baguette, ni une ni deux, la sienne tombe dans sa main prêt à se défendre et à défendre le bambin (enfin pas si petit que ça !). Mais rien ne vint. Pas d'attaque, juste six fioles rouges qui filent vers eux. Son regard se dirige vers l'enfant : il ne s'est rien passé de l'autre côté de la vitre. L'enfant ajoute un autre ingrédient, prépare une tige d'une plante que le loup garou ne sait pas identifier. Ses gestes, bien que empreint de malabilité enfantine semblent précis. Vous le laissez faire ? demanda-t-il au sombre maitre des potions. Mais celui-ci ne répondit pas, trop concentré à fixer le petit. Il compte en même temps que le gamin tourne sa potion et sourit lorsqu'il s'arrête. Avant de prendre un air rusé que Remus connait si bien. Il s'apprête à piéger quelqu'un. Et ce n'est pas difficile de deviner qui. Harry. Evidemment. L'enfant semble avoir perdu quelque chose, il fouille sa paillasse, puis cherche en dessous. Finalement, le fils de James se dirige vers la réserve.
Comment pourrait-il y trouver ce qu'il veut ? Il ne sait pas lire ? Encore moins parler. Comment reconnaitrait-il ce qu'il cherche parmi les centaines d'ingrédients en tous genres ? Le petit commence à montrer des signes d'agitation. Que se passe-t-il ?
Severus se dirige vers la porte. Non ! Il ne laissera pas Harry seul face au Serpentard. Alors il le suit. A peine entré dans le labo, Harry sursaute et se retourne, apeuré. Un pli soucieux barre son front. Les larmes au bord des yeux, l'enfant ne semble pas bien. Alors que son instinct le pousse a aller prendre l'enfant dans ses bras pour le réconforter, il reste stoïque à côté du maitre du domaine. Est-ce un test ?
« An dé dagon »
Ce n'est qu'un murmure que perçut ses oreilles de loup garou. Severus a-t-il entendu ? L'enfant venait de dire son premier mot ! Dragon ! Dragon ! Qui l'aurait cru ! Alors il se laissa guider par son instinct et enlaça l'enfant le félicite, le couvrit de bisous. Pourtant Harry resta rigide dans ses bras, il ne répondit pas au câlin, il ne le regarda même pas. Avait-il compris que Remus était content ? A contre cœur, son presque parrain le reposa à terre. Et le petit Harry fila vers Severus.
L'homme tendit une fiole au petit. Une des six fioles rouges. « Sang de dragon » est libellé le flacon de l'écriture penchée du maitre des potions.
L'enfant prend avec soin le petit contenant et s'approche du grand chaudron suivit de près par Severus. Il verse le contenu, remu un peu. Tout a coup, le feu diminue d'intensité alors que le maitre des potions n'a pas sa baguette en main. Severus est-il doué en magie sans baguette ? Ou est-ce la magie de Harry qui se réveille ? Toujours est-il que le petit s'empresse de touiller le mélange. S'arrête et éteins le feu.
« Elle est parfaite ta potion Harry » la voix profonde de Rogue se fait entendre. Avec une douceur que Remus n'aurait jamais pu imaginer. Alors le Serpentard prend l'enfant par la main, l'entraine dans la salle d'observation et revint peu après avec l'enfant chacun portant le reste des fioles de sang de dragon.
Le rangement du labo prit plus de temps que prévu. Harry tout sourire, ne cessait de solliciter le maitre des potions, il lui tendait quelque chose et recommençait jusqu'à ce que l'homme lui donne le nom de l'objet, puis l'enfant répétait le mot en boucle. Lorsqu'il avait déniché un autre objet, il recommençait le même manège. Si bien, qu'il ne fut possible de le coucher que grâce à la potion d'endormissement que Rogue ensorcela dans l'estomac du petit. Dodo fut le dernier mot de la nuit.
Ce n'est que vers 11h du matin que Mariana et Remus ne se dirigèrent vers la chambre de Harry pour le réveiller. Il avait peu dormi et eux aussi (ou plutôt Remus aussi). Ils ne s'attendaient pas à trouver l'enfant endormi entrain de parler dans son sommeil, répétant en boucle les mots prononcés la veille. Il faudrait d'ailleurs qu'ils travaillent son élocution. Certains sons n'étaient pas correctement prononcés.
Remus avait mal à la tête, Harry avait passé la journée à pointer des objets et si les adultes ne le nommaient pas assez rapidement, il ne se gênait pas pour les apporter a eux avant de répéter en boucle le nouveau mot.
Bien que très mignon de la part du petit sauvage, cela devenait assez pénible. Mais comment faire comprendre à l'enfant qu'il donnait un mal de tête à tout son entourage ? Le non ne suffisait pas. Soit l'enfant ne comprenait pas, soit il ne voulait pas arrêter.
Pourtant l'ami de James eut droit à du répit au moment de se coucher. Pas de lutte pour mettre l'enfant au lit, pas de bagarre pour rester allonger sur le petit matelas. L'enfant avait de petits yeux et les nombreux bâillements de la soirée laissaient penser qu'il était épuisé. Allait-il retenir la centaine de mot découvert ce jour-là ?
Remus venait de poser un baiser sur le front de Harry lorsque celui-ci le regarda, perplexe.
Que se passe-t-il ? demanda l'homme. Il est temps de dormir, continua-t-il.
L'enfant finit par pointer un doigt hésitant vers l'homme.
« Remus » prononça-t-il distinctement en pointant sa poitrine, un sourire ornant son visage.
« Emu » répéta le gamin avant de paraitre surprit. « Emu ! Rius ! Teur ! Patty ! » Il y eut une pose puis dans un sanglot, le petit continua « apa ! apa ! » s'écria-t-il en regardant derrière le sorcier. Ils étaient seuls. Et le petit pleurait à chaudes larmes.
Comment explique-t-on a un enfant presque ado qui ne maitrise pas très bien la parole la mort de ses parents ? Comment aider Harry à comprendre que ses parents étaient décédés ? Partis ? Pour toujours. A cause du plus grand mage noir de l'époque.
Il avait bien compris les mots prononcés par l'enfant. Sirius, Peter, Remus, Patmol, Papa. Les mots étaient remontés du plus profond de la mémoire de l'enfant. Peut-être y en avait-il d'autres enfui très loin. Mais comment y accéder dans faire remonter les souvenirs qui allaient avec cette époque ? Il n'était pas doué dans l'art de l'esprit. Il y avait un problème plus pressant : consoler son presque-fils. Lui rappeler que même si ses parents ne sont plus là, il n'est pas seul. Lui rappeler qu'un adulte sera toujours là pour lui. Il avait confiance dans les membres de l'ordre et même s'il lui arrivait malheur, Dumbledore ne laisserait JAMAIS Harry retourner chez son horrible oncle et sa terrible tante. Les deux moldus avaient d'ailleurs été privés de leur bien le plus précieux : leur fils. Une action administrative chez les moldus et ils avaient perdu la garde de leur enfant pour avoir abandonné Harry. Ce n'était d'ailleurs pas une mauvaise chose, l'enfant avait appris les règles de la sorte, sa santé s'était améliorée et il avait enfin de véritables amis et non des brutes assoiffées de pouvoirs prêtes à tout à ses côtés. Les câlins ne suffisaient pas à calmer Harry. Il avait attiré à lui toutes les peluches préférées de l'enfant en vain, il lui avait murmuré des mots doux, tenté de lui expliquer avec des mots simples que ses parents l'aimaient mais n'étaient plus là. Rien à faire.
Alors il prit l'enfant dans ses bras et lui fredonna une veille berceuse qu'il pensait avoir oublié depuis plus de 10 ans… Et cela fonctionna, l'enfant s'apaisait peu à peu contre son torse, blotti contre sa poitrine, accroché à son T-shirt comme à un doudou. Il finit même par s'endormir et ne se réveilla pas quand le grand sorcier le mit dans son petit lit.
