Nĭ hăo !
Avec L'atelier des chats, nous avions décidés de découper ce quatrième chapitre en deux car, déjà,
C'est le plus long écrit par Chacha et moi derrière, je me suis "légèrement" enflammée sur les ajouts...
Mais puisque nous avons de la marge sur les chapitres à paraître,
Finalement vous aurez l'exclusivité d'un "long" chapitre aujourd'hui !
J'espère que ça vous fait plaisir !
De toute façon je pense que vous allez être tellement pris dedans qu'arrivé à la fin vous vous direz :
"C'est déjà fini ?", *émoji qui tire la langue avec un clin d'œil*.
Merci à LénaFMA et Luciole pour leur commentaire et à okumation pour l'ajout en favoris et suivis !
Bonne lecture à tous !
Sei et Chacha.
Chapitre 4 : Confession nocturne.
Lorsque Riza reprit connaissance, elle sentit le moelleux d'un oreiller sous sa tête. Cette dernière était lourde et tout son corps lui faisait affreusement mal... Que s'était-il passé ? Pourquoi ne s'en souvenait-elle pas ? Pourquoi était-elle inconsciente ? Depuis combien de temps était-elle inconsciente ? Elle sentait sur sa peau le fin tissu d'une robe de nuit.
Une robe de nuit !?
Le corps de Riza se figea.
Qui l'avait déshabillé ?
Son souffle se coupa et l'angoisse l'envahit... De vieilles images ressurgirent dans son esprit...
Bordel !
Riza se sentit sombrer. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Ces souvenirs n'étaient plus ! Elle était mariée à ce crétin de Roy Mustang et même s'il n'était pas très malin, il n'était pas un monstre.
Femme de chambre...
Ce mot traversa son esprit. Oui. C'était certainement l'une d'elles qui l'avait changé. Oui, c'était cela. Juste une femme de chambre. Personne d'autre.
Son souffle retrouva un rythme plus lent, tout comme le battement de son cœur. Son regard, fixé au mur, observait la décoration de mauvais goût. Elle était dans sa chambre. Elle était en sécurité. Elle était toujours en vie.
Toujours...
Pourquoi la mort la refusait-elle une fois de plus ? Pourquoi ? Il aurait été plus simple pour elle de mourir... Elle serait morte en combattant. Elle aurait eu une mort digne. Du moins, à ces yeux. Mourir au combat était un acte noble.
Mais il avait fallu que son crétin d'époux la retrouve et la ramène à temps chez lui pour la soigner.
Pourquoi ?
Pourquoi !?
Voulait-il s'amuser avec elle !? Voulait-il la torturer !? Il semblait valoir mieux que la plupart des hommes pourtant. Ce serait elle méprise à son sujet ?
- Quel idiot... Réalisa-t-elle alors que le souvenir de son combat lui revint sous forme de flash. Il aurait pu être débarrassé de moi plus rapidement." Soupira-t-elle, dépitée, en retenant ses larmes.
N'y tenant plus, Riza laissa éclater les sanglots qu'elle tentait de garder au fond d'elle. Elle s'accorda le droit de se laisser aller à cet acte de faiblesse. Après tout, elle était dans sa chambre. Seule. Personne n'en saurait rien. Personne ne la verrait sans son masque infaillible.
Épuisée, elle pleura à chaude larmes tout en cachant ses yeux sous son bras.
- J'y ai pensé, Résonna alors la voix de Roy dans la pièce. Mais laisser une demoiselle mourir sans rien faire n'est pas dans ma nature."
Choquée, Riza se redressa vivement. Un léger tournis la saisit. Elle n'était pas encore totalement remise de ses blessures... Une fois le malaise passé, elle scruta la pièce du regard à travers ses larmes. Elle trouva son époux assis dans une bergère à oreille, les jambes allongés devant lui et les bras croisés sur sa poitrine. Ses cheveux étaient décoiffés et ses traits tirés. Elle allait parler quand Roy la devança d'une voix très calme :
- Vous êtes une idiote. Annonça-t-il. Au lieu de partir, vous auriez dû me dire que vous étiez blessée. Et que dire de l'idée de rentrer seule dans l'état où vous étiez. J'ai rarement vu une femme aussi stupide."
Riza encaissa les paroles de Roy. Elle n'aimait pas être réprimandée. C'était encore pire de l'entendre dire ces mots avec un tel calme dans la voix. Où était passé sa colère ? Elle aurait préféré qu'il lui cri dessus...
Se comportait-il ainsi parce qu'il la voyait aussi faible ? L'idée l'énerva.
- Et moi, un homme aussi..." Tenta-t-elle de riposter.
- Ne recommencez jamais !" La coupa Roy en se levant du fauteuil pour sortir de la chambre toujours d'une voix calme.
Riza ne broncha pas et encaissa une fois de plus.
- Ou alors soyez courageuse mais pas stupide." Renchérit Roy en ouvrant la porte.
Ne sachant que répondre à cela, Riza garda le silence et le regarda sortir. Une fois seule, elle répéta :
- Soyez courageuse mais pas stupide ? Que veut-il dire par-là ?"
oOo
Roy referma la porte et baissa la tête vers le sol, dépité.
Il souffla un bon coup, histoire de reprendre ses esprits.
Mais pourquoi diable avait-il dit cela ?! Il devait lui faire la leçon. L'engueuler pour la stupidité qui l'avait habité en combattant cinq bandits en même temps... Qui serait assez fou pour cela !?
Elle l'était visiblement...
Mais était-ce par simple folie !?
Quand il avait vu le désespoir dans ses yeux, toutes les paroles et les injures qu'il voulait lui proférer s'étaient envolées...
Cette femme était désespérée de vivre. Encore pire que ce qu'il aurait pu imaginer...
Après tout, il fallait être désespéré pour se marier au bâtard qu'il était comme elle l'avait fait... Avec son statut social, elle aurait pu trouver un meilleur parti. Donc, rien que pour cela, tout annonçait qu'elle était désespérée...
Mais par quoi !? Pourquoi ?
Comment pouvait-on à son âge, chercher à ce point le contact avec la mort ?
Roy souffla une seconde fois, ne trouvant pas de réponse à cette question. En tout cas, elle avait raison. Jamais elle ne s'abaisserait à le charmer ou à se préoccuper de lui car son but était clair.
Mais dans ce cas, pourquoi avait-elle accepté ce maudit mariage arrangé si son but était de disparaître ? Était-elle masochiste au point d'ajouter une torture supplémentaire à sa triste existence !? Car sans cette raison, cette action n'avait aucune logique.
Tout en essayant de trouver des réponses à ses questions, en vain, Roy marcha en direction de sa chambre qui se trouvait au fond du couloir. Mais avant qu'il ne puisse l'atteindre, une voix derrière lui l'interpella.
- Soyez courageuse mais pas stupide, qu'entendez-vous par là ?"
Roy ferma les yeux et inspira un grand coup, une fois de plus. Pourquoi était-elle sortie de son lit alors qu'elle était blessée...
Pourquoi !? La question ne se posait pas... Cette fille avait un penchant pour entrer en contact avec la mort dès qu'elle le pouvait... Pourquoi rester sagement dans son lit et se reposer quand on pouvait tenter le diable et prendre le risque de rouvrir ses plaies !?
Agacé par son comportement, il se retourna doucement dans le but de lui ordonner de retourner se coucher, mais il s'arrêta net quand il découvrit son épouse en chemise de nuit.
Tout à coup, les mots s'envolèrent de sa bouche avant qu'il n'ait pu les prononcer. Il se retrouva sans voix.
Devant lui, son épouse portait une chemise de nuit. Et rien de plus. Comment pouvait-il le savoir ? Parce que cette chemise de nuit était si fine qu'elle laissait entrevoir la silhouette de son épouse grâce à la source de lumière qui émanait de derrière elle. La lumière de sa chambre.
Si les vêtements masculins qu'elle portait d'ordinaire laissait penser que sa femme était une femme plate et sans la moindre courbe, il s'était fourvoyé. Elle avait une poitrine volumineuse, une taille de guêpe et des jambes musclés et parfaites.
Bordel, mais où est-ce qu'elle cachait tout cela quand elle enfilait des habits masculins !? D'ailleurs pourquoi portait-elle des tenues masculines plutôt que des robes ? Son corps était taillé pour les robes, il en avait aucun doute. Son corps était parfait. Il était fait pour être dévêtit et touché avec une extrême tendresse et non pas pour être recouvert et torturé de coup d'épée...
Cette femme était sublime et parfaite... Alors pourquoi se cachait-elle !?
La vue de son corps le rendait fou et Roy sentit son pantalon se serrait. Il se serra encore plus lorsqu'il se rendit compte que cette femme, c'était la sienne et qu'il avait de ce fait, tout à fait le droit de la dévêtir et de la goûter avec la plus grande des délicatesses.
- Je vous écoute qu'entendez-vous par ses mots ?" Redemanda Riza en le ramenant à réalité.
- Quels mots ?" Fit Roy, perdu, en essayant de cacher son érection.
- Soyez courageuse mais pas stupide !" Répéta Riza en se demandant si tout tournait rond dans la tête de cet homme.
- Rien. Il n'y avait aucun sous-entendu derrière." Avoua Roy en se concentrant sur un vase de Xing posé sur un guéridon à proximité de Riza.
Il était incapable de la regarder. Dès que ses yeux se posaient sur elle, il n'avait qu'une envie : la toucher. La toucher avec ses lèvres... La toucher avec ses mains... La toucher avec son...
- Rien !? Absolument rien !?" Insista Riza en coupant court à ses pensées.
Roy s'obligea à la regarder dans les yeux pour lui répondre, histoire de ne pas être distrait par le reste.
- Vous avez été courageuse, explique-t-il alors. Peu de femmes auraient osé affronter ses hommes."
D'ailleurs, peu d'hommes également l'auraient fait...
- Mais vous avez été stupide de ne pas me dire que vous étiez blessée."
Ça l'avait mis hors de lui quand il l'avait découvert... Lorsqu'il l'avait retrouvé inconsciente, plus loin, étendue dans l'herbe, il avait cru un instant qu'elle était morte. Son cœur s'était figé et il en avait eu le souffle coupé. Il n'avait pu respirer de nouveau que lorsque Maes lui avait affirmé qu'elle respirait. Il avait dû s'en assurer par lui-même pour calmer l'angoisse qui l'habitait. Il s'était retrouvé plongé plusieurs années en arrière et il avait détesté ressentir une fois de plus cette émotion.
Pourquoi lui procurait-elle ce genre d'émotions ?! Elle n'était pourtant rien pour lui.
Était-ce parce qu'ils étaient "mariés" ?
Stupide mariage arrangé !
- En quoi cela aurait fait une différence ? Tel le héros, vous m'auriez ramené à la maison sur votre cheval blanc ?" Rétorqua Riza en levant les yeux au ciel, excédée.
- Mon cheval est noir, se sentit-il obligé d'expliquer. Mais oui, je vous aurais ramené."
- Menteur, vous m'auriez laissé à la charge de votre ami." Affirma Riza en pinçant ses lèvres de manière tout à fait charmante.
Bordel. Les yeux rivés sur ses lèvres des plus attrayantes, son pantalon continuait à se faire trop étroit. Il devait mettre fin à cette conversation immédiatement ou au moins, la faire changer de tenue parce que sinon, il ne tiendrait plus... Il était à un mouvement attrayant supplémentaire de la saisir par son poignet pour l'entraîner avec lui dans sa chambre. Il mourrait tout à coup d'envie de lui faire l'amour, là, maintenant, tout de suite.
- Courageuse mais stupide." Prononça-t-il d'une voix étrange.
C'était le mélange d'une intonation de désir essayant d'être caché par la prétention. Un talent naturel chez lui, mais là, maintenant, tout de suite, il en avait besoin avant de faire une bêtise qu'il pourrait regretter plus tard.
- Pardon ?" Fit Riza, décontenancée.
- C'est ce que vous faite en ce moment, reprit-il, toujours avec la même intonation. Vous êtes courageuse car vous me parlez mais stupide car votre chemise de nuit est transparente." Annonça-t-il, un sourire gourmand sur les lèvres en parcourant le tissu du regard, l'épaule droite appuyée sur la porte de sa chambre.
Riza baissa la tête et découvrit avec horreur qu'il avait raison. Son visage devint rouge et elle articula :
- Veuillez m'excuser, nous reprendrons cette conversation plus tard."
Puis elle tourna les talons et remonta le couloir pour rejoindre son hideuse chambre.
Roy en profita pour se rincer l'œil sur ses fesses fermes et bien ronde. Une fois qu'elle eut disparu, il passa la porte de chambre et ferma le verrou.
Maes avait raison. Elle était parfaite pour lui. Comment allait-il survivre à ce mariage sans la toucher ne serais-je qu'une seule nuit ?
Oui, car ce qu'il souhaitait le plus à cet instant était interdit !
Il l'était stipulé noir sur blanc dans leur contrat de mariage... Aucune relation intime n'était autorisée...
Bordel !
oOo
Ne supportant pas de rester enfermé dans sa chambre, qu'il trouvait beaucoup trop près de l'endroit où était enfermée son épouse, Roy descendit dans le salon et s'installa près de la cheminée. Il buvait un verre de cognac, réfléchissant à sa propre existence. Les minutes passèrent sans qu'il ne s'en rende compte, le regard perdu au loin, dans les flammes qui dansaient, faisant crépiter le bois qui se consumait lentement.
Il ne saurait dire combien de temps s'étaient écoulés quand une silhouette s'installa sur le fauteuil se situant à la gauche de Roy. Une demi-heure ? Peut-être plus ? Riza, son épouse, lui fit l'honneur de sa présence. Une présence qu'il n'avait pas souhaitée mais qu'il apprécia sans trop savoir pourquoi.
Un regard discret vers elle le fit grimacer malgré lui. Elle avait abandonné sa chemise de nuit pour renfiler une fois de plus une tenue de serviteur masculin.
Il souffla et reporta son attention sur le feu, comme hypnotisé par les flammes. Il lui était impossible de regarder sa femme sans revoir sa silhouette à travers sa chemise de nuit. Il s'était juré de ne plus y penser, donc la regarder n'était pas une bonne idée. Il aurait pu tout simplement la congédier, mais il n'en avait pas envie. Sa présence avait quelque chose d'apaisant. Il n'aurait su l'expliquer, mais c'était agréable.
À ces côtés, Riza, qui ne comprenait pas le silence de son époux, l'observa un instant, ne sachant pas si elle pouvait ou non briser le silence. Elle savait qu'il l'avait vu s'installer près d'elle, pourtant, il n'avait pas réagi. Il se contentait de regarder le feu crépiter, tenant son verre de cognac à moitié vide dans une main, qu'il portait à ses lèvres pour en boire une gorgée.
- Vous semblez bien sérieux... Murmura-t-elle sans s'en rendre compte, totalement hypnotisée par le comportement intriguant de son futur ex-mari. À quoi pouvez-vous bien penser ?"
Bien évidemment, elle disait cela plus pour elle que pour lui et elle sursauta lorsqu'elle se rendit compte qu'elle avait parlé à voix haute. Enfin, pas vraiment, elle sursauta quand Roy lui répondit :
- À nous", en levant son verre comme pour trinquer.
Riza ne s'était pas attendue à ce qu'il réponde, puisqu'elle n'était pas censée prononcer ces mots à voix haute.
Elle sembla un instant confuse, ne sachant comment réagir. C'était bien la première fois dans sa vie qu'elle se trouvait confortablement installée auprès d'un bon feu de cheminée avec quelqu'un...
- Un verre ?" Proposa Roy en lui montrant un plateau contenant une bouteille et un verre vide sur une table à proximité des fauteuils.
Mais Riza ne bougea pas et continua d'observer son époux en fronçant les sourcils. Si sa confusion était passée, l'impact des mots de Roy continuaient à la troubler.
- À nous ?" Répéta-t-elle alors qu'elle observait son époux se lever.
Il s'avança vers la table et remplit le second verre de cognac.
- Je voulais dire : à notre mariage !" Précisa-t-il alors en lui tendant le verre.
Riza n'était pas certaine de comprendre l'intérêt de trinquer à leur mariage du coup, elle ne répondit pas. Elle se contenta d'attraper le verre et d'en boire une gorgée.
Roy retourna s'asseoir à sa place et le silence s'installa de nouveau entre eux.
Seul le crépitement du feu se faisait entendre dans la cheminée.
- J'ignore les raisons de votre accord à cette union mais une chose est sûre : Nous n'y survivrons pas." Finit par souffler Roy, le regard toujours perdu dans les flammes.
En fait, il aurait été plus judicieux qu'il dise : "Je ne survivrais pas longtemps sans vous toucher", mais cela aurait été un peu trop direct...
- Je le pense également", lui répondit la voix de son épouse.
Surpris par une telle réponse, Roy tourna la tête pour observer son épouse. Lui, il savait pourquoi il ne tiendrait pas, mais elle !? Il était tout à coup très curieux de savoir ce qu'elle avait en tête. Il n'oubliait pas ce qu'il avait entendu de sa bouche à son réveil.
- Que proposez-vous ?" Renchérit-elle, en inclinant la tête sur le côté, voyant que son époux resté coi.
Roy secoua légèrement la tête, comme pour retrouver sa raison. Qu'avait-il à lui proposer ? Il n'en savait fichtrement rien... Les conditions de ce mariage étaient claires... Il les avait acceptées... Bien entendu, il ignorait qui était son épouse à ce moment-là, parce qu'après tout, il avait toujours juré que le mariage ne l'intéressait pas.
Alors pourquoi en venait-il à regretter tout cela !? Pourquoi en venait-il à se dire que dans d'autres conditions, les choses auraient pu être plus agréable... ?
Depuis quand trouvait-il la compagnie de son épouse agréable... ?
Depuis quand ?
Depuis qu'il avait réalisé qu'elle n'était pas aussi "plate comme un concombre" que ses crétins de demi-frère lui avaient dit. Certes, son épouse avait les cheveux coupés court comme un homme, et il en ignorait le pourquoi, mais son corps n'avait rien de laid, ni de plat... Il semblait si désirable et surtout IN-AC-CES-SI-BLE !
- Amis ! Grogna-t-il alors en serrant son poing de toutes ses forces qui s'enfonça dans l'accoudoir de son fauteuil.
Ces mots lui avaient échappés alors qu'il essayait de s'échapper de sa propre folie mentale, ou plutôt, de cette folie qui lui donnait envie d'enfin consumer son mariage.
- Pardon !? S'exclama Riza, ne comprenant absolument rien.
Lorsque Roy se rendit compte de ce qu'il venait de dire, il cligna des yeux... Il avait pensé à Maes, son ami, et au fait qu'il aurait bien besoin de ses conseils pour espérer survivre à ce mariage... Pourtant, maintenant qu'il l'avait dit, une idée germa dans son esprit.
- Soyons amis ! Renchérit-il alors en se redressant dans son fauteuil et en observant son épouse. De vrais amis, qui ne se cachent rien !"
N'était-ce pas là l'idée du siècle ?
Riza l'observa un instant comme s'il était devenu fou.
Bon d'accord, l'était-il peut-être un peu... Pourquoi avait-il ajouté "des amis qui ne se cachent rien" !? Ça portait tellement à confusion... En plus, cela voudrait dire qu'il devrait se montrer honnête avec elle et lui avouer qu'il était attiré par elle, physiquement parlant...
- Des amis... Répéta Riza, comme indécise. Qui ne se cachent rien... ?" Renchérit-elle, curieuse.
- Oui... Enfin..." Bafouilla Roy, ne sachant comment se dépêtrer de cet imbroglio.
- Je me sens légèrement défavorisée..." Notifia la blonde, songeuse.
- Hein... ?" S'exclama Roy, ne comprenant pas.
- Et bien... Vous m'avez pratiquement vu nue... Le taquina Riza avec un petit sourire en coin. Alors que moi... Je n'ai rien vu..." Haussa-t-elle les épaules, tandis que ses joues rosirent légèrement alors qu'elle portait son verre de cognac à ses lèvres.
Elle avait eu l'audace de lui dire ça, alors que quelques heures plus tôt, elle l'avait imaginé nu sans trop savoir comment le décrire si ce n'était qu'avec un corps parfaitement sculpté... Elle n'aimait pas l'idée qu'il en avait tant vu alors qu'elle devait se contenter de son imagination pour se faire une idée...
Roy de son côté en resta coi. Était-ce l'alcool qui coloraient ses joues ou bien la gêne ?
Puis il comprit.
Elle réagissait ainsi car c'était son arme contre la honte de s'être montrée à lui aussi peu vêtue sans même s'en rendre compte.
Bon, pour sa défense, elle venait de reprendre connaissance et ne devait pas avoir récupérer tous ses esprits. Mais allait-il s'en plaindre ? Il avait beaucoup apprécié cette image.
Cette femme était vraiment amusante et accessoirement belle.
- Je peux me déshabiller et enfiler votre chemise de nuit pour que nous soyons au même niveau." Proposa Roy sur le ton de plaisanterie.
Riza dut se retenir de glousser pour ses paroles.
- Vous seriez bien gêné si je disais "oui"... Répondit-elle simplement, en essayant de garder une expression désintéressée, même si intérieur, juste de le voir torse nu, lui suffirait à égaliser les choses selon elle.
- Absolument pas, sourit-il alors pour répondre à sa remarque. J'adore être observé par les femmes. Après tout, je suis Roy Mustang, le plus grand libertin de Central City et peut être même d'Amestris." Se vanta-t-il carrément.
La réponse de son époux ne l'aida pas à éclaircir son esprit. Le faisait-il exprès ? Pour la provoquer ? Pourtant, ses idées quelques peu lubriques quittèrent ses pensées lorsque le mot "femme" au pluriel, résonna dans son esprit.
- Vous vous déshabillez souvent pour vos amies ?"
Pourquoi est-ce que cette idée lui déplaisait ? Certes, ils étaient mariés, mais ce n'était qu'un contrat, rien de plus.
Les sourcils fronçaient, Roy réfléchit aux paroles de Riza.
- Je dois dire que c'est la première fois que j'ai une amie..." Souffla-t-il alors.
Le seul ami qu'il avait, c'était Maes... Si à une époque, il avait cru qu'Elfy en était une, ce n'était finalement pas le cas... Et pour le reste de ses connaissances, cela se limitait à cette "famille" qu'il n'avait pas choisi et au bordel qu'il lui arrivait de fréquenter...
- J'ignore s'il est d'usage de se comporter avec elle comme avec mes autres "amis"." Se mit-il alors à réfléchir, avec un grand sérieux.
Son sérieux intrigua réellement son épouse.
- Et avec vos "amis", vous êtes souvent nu ?" S'entendit-elle demander.
Roy lui répondit par un sourire très énigmatique qui ne plut pas à Riza. Devant combien de personnes s'était-il mis nu ? Voulait-elle seulement connaître la réponse ? De peur qu'il n'ouvre la bouche, elle se dépêcha d'ajouter :
- Gardez vos vêtements et posez-moi la question qui vous brule les lèvres."
Sous le choc de cette question à laquelle il ne s'attendait absolument pas, Roy perdu son sourire énigmatique.
- Comment savez-vous que je suis dévoré par une question ?" Demanda-t-il avec étonnement.
- À votre place, je serais curieuse... Haussa-t-elle simplement les épaules. "Pourquoi a-t-elle accepté ce mariage si elle souhaite mourir ?", "Pourquoi veut-elle mourir ?", et cetera..." Ajouta-t-elle en buvant une gorgée de son verre.
Elle se sentait tout à coup tendue et se retrouva dans l'incapacité d'observer son époux dans les yeux. Le regard rivé sur les flammes, elle sentait le cognac descendre le long de sa gorge, la réchauffant à son passage. C'était agréable. Elle allait avoir besoin d'un peu plus d'alcool si elle souhaitait rester détendue durant cette conversation qui s'annonçait...
Elle n'était pas stupide, et elle remarquait bien que depuis qu'elle l'avait rejoint, Roy évitait autant que possible de la regarder. Pouvait-elle seulement lui en vouloir ? Si elle avait vu qu'il était dans sa chambre, elle n'aurait jamais avoué cela à voix haute... Il devait certainement être gêné par cette situation à présent... Et puis, pour ne pas arranger les choses, elle s'était montrée quasi nue devant lui...
Mais ce n'était pas ça qui lui faisait le plus mal...
Non...
Ce qui faisait le plus mal, c'était de réaliser qu'il n'avait eu aucune réaction... Il s'était presque moqué d'elle lorsqu'il lui avait fait remarquer qu'elle se dévoilait comme une idiote... Elle était courageuse, mais stupide... C'était clairement les mots qu'il avait employés...
Était-elle si moche que cela !? Il devait avoir l'habitude de côtoyer des femmes si "délicieuses"... Des femmes aux courbes graciles... Ses hanches à elle étaient beaucoup trop musclés... Tout comme le reste de son corps... Les hommes devaient aimer les femmes frêles...
- J'avoue que ce n'est pas vraiment la question qui me traverse l'esprit."
Riza revint à la réalité du moment lorsque Roy prit enfin la parole. Elle ne s'était même pas rendue compte qu'il réfléchissait à quoi répondre. Après tout, il s'agissait là d'une remarque délicate qu'elle avait balancé... Et pourtant, ce n'était pas ce qu'il l'intriguait le plus !?
Qu'est-ce qui pouvait intriguer son époux encore plus que le fait qu'elle souhaitait mourir !?
- Quelle est-elle ?" S'étonna-t-elle, quelque peu abasourdie.
Riza arrêta un instant de respirer, bien curieuse de la réponse qu'allait lui offrir Roy. Pourtant, il garda le silence. Un silence qui se fit pesant aux oreilles de la jeune femme. Le crépitement du feu emplissait la pièce, mais surtout ses oreilles et ça en devenait angoissant. Pourquoi ne disait-il rien ?
Après un instant de réflexion qui sembla durer une éternité pour Riza, Roy reprit la parole.
- Pourquoi cachez-vous votre corps sous des vêtements masculins ?" Demanda-t-il tranquillement.
Si Riza ne bougea pas à cette question, ses yeux qui tressaillèrent, répondirent à sa place. Elle inspira un grand coup puis vida son verre, cul sec. Son regard se concentra sur l'antre de la cheminée lorsqu'elle parla.
- Vous êtes doué pour poser l'unique question qui donnera la réponse à toutes les autres." Souffla-t-elle alors, tentant de paraître indifférente.
Mais ce n'était pas le cas et Roy n'était pas stupide. Le silence s'installa entre eux et Roy décida de ne pas l'interrompre. Il sentait que Riza n'avait pas fini de parler, qu'elle cherchait juste le courage en elle pour prononcer les mots qu'elle devait dévoiler.
Il ne put s'empêcher à cet instant d'avoir un regard protecteur envers elle. Bordel... Mais qu'avait-elle donc vécu pour être à ce point détruite ?
Afin de lui accorder un peu plus de temps, il se leva pour aller remplir son verre et s'approcha de Riza avec la bouteille pour remplir le sien. Son épouse le remercia d'un faible sourire avant de reporter son regard vers le feu. À cet instant, elle n'aurait pas su dire si c'était l'alcool ou le regard de son époux sur elle qui la faisait se sentir autant en sécurité... Même si elle ne le regardait plus dans les yeux, elle sentait encore la puissance de son regard protecteur sur elle et ça en était très troublant. Si troublant que sa main trembla légèrement lorsqu'elle porta son verre à ses lèvres.
Mais tremblait-elle réellement pour ça ? N'était-ce pas à cause de ce qu'elle s'apprêtait à dire ?
- J'avais six ans, murmura-t-elle enfin, son regard concentré sur son verre de cognac. Je jouais dans la forêt sur le domaine familial quand des hommes ont tenté de m'enlever..."
Un silence suivit cet aveu.
- J'avais presque réussi à les semer quand le bas de ma satané robe s'est prise dans un stupide morceau de bois."
Puis un second...
- Je suis tombée."
À chaque mot qu'elle prononçait, Riza ne savait pas si c'était le traumatisme de ce souvenir qui la faisait trembler, ou la libération de se confier à quelqu'un sur le sujet pour la première fois...
C'était une émotion si intense.
- Ces hommes m'ont enlevé..." Confit-elle alors, les mains tremblantes, d'une voix presque étranglée.
N'importe qui se retrouverait sans voix pour expliquer cela... Pourtant...
- Je ne suis pas restée longtemps avec eux car mon père est venu me chercher, mais cela m'a servi de leçon." Renchérit-elle d'une traite, en levant un regard impénétrable en direction de son mari.
Ce dernier fut légèrement surpris par la force des dernières paroles de son épouse. Qui essayait-elle de convaincre en affirmant cela ? Lui ou elle ? En tout cas, un enlèvement ne devrait jamais être une leçon de vie... Jamais !
- Qui étaient ses hommes ?"
La question glissa des lèvres de Roy. Il voulait à tout prix savoir qui étaient ses hommes qui s'en prenaient à une fillette de six ans. Cette pensée l'énerva et il serra son verre de cognac beaucoup plus que nécessaire. Ses jointures blanchirent. Riza ne s'en rendit pas compte parce qu'elle n'avait pas supporté de traîner trop son regard dans sa direction et l'avait donc reporté sur la cheminée. Le feu se mourrait doucement. Depuis combien de temps étaient-ils là à discuter ?
- Des mercenaires employés par un homme qui avait été rejeté par ma mère... Souffla tristement son épouse. Je me souviendrais toujours des paroles de cet homme : "plus tard, tu seras à moi corps et âme." Frissonne-t-elle alors...
Tout à coup prise d'une angoisse, elle porta son regard sur Roy. Elle ne saurait l'expliquer, elle avait tout à coup ce besoin d'y lire ce sentiment de sécurité qu'elle avait éprouvé un peu plus tôt. C'était comme si elle avait eu l'impression que cet homme était là, près d'elle et que la peur la poussait à aller se cacher derrière Roy, pour se protéger.
Pourquoi !?
Ne s'était-elle pas battue pendant toutes ces années dans l'unique but de lui tenir tête et d'ainsi se reposer sur personne ?
En tout cas, à côté d'elle, Roy ne rata rien de cette lueur de peur qui se lisait dans ses yeux ambre. Il ignorait pourquoi, mais cela ne le laissait pas insensible. Bordel, pourquoi est-ce que ça l'énervait autant !? Était-ce parce qu'elle était sa femme ? Non... C'est parce qu'elle était son amie et il ne tolérerait jamais qu'un homme menace une femme et encore moins qu'il lève la main sur elle ! C'était pour ça qu'il n'était pas insensible, parce que son amie était une victime.
Sa rage s'amplifia à cette constatation. Il essaya d'imaginer le profil de ce type. Il ne fallait plus jamais que cet homme puisse entrer en contact avec Riza. Jamais.
- Un homme ignoble et riche, je suppose ?" Grogna-t-il alors, imaginant bien l'énergumène imbu de sa personne qui pensait que parce qu'il avait de l'argent, tout lui était acquis de droit...
Après tout, il avait grandi dans une famille de ce genre...
- Et laid." Se hâta de préciser Riza.
Èvidemment...
Roy souffla, quand il comprit alors l'enjeu de ce mariage. Lui qui se demandait pourquoi elle avait accepté cette folie... Et bien il avait sa réponse !
- Donc, vous êtes mariée avec moi pour ne pas l'épouser ! Constate-t-il. Vous avez de la chance, j'aurais pu être moins beau." Renchérit-il alors en amenant une pointe d'humour.
Cette conversation devenait trop inconfortable et il sentait que c'était le moment de détendre l'atmosphère. Riza n'y répondit que par un faible sourire qui s'évanouit aussi vite.
- Je n'ai juste jamais eu l'occasion de rencontrer un homme qui aurait pu devenir mon époux, hausse-t-elle les épaules. Mon père est mort quand je devais faire mes débuts dans la haute société et mon tuteur ne semblait pas pressé de me voir mariée, explique-t-elle alors. Il préférait dépenser mon héritage dans les cercles de jeux..." Souffla-t-elle en levant les yeux au ciel.
Roy grimaça, ce n'était pas la première fois qu'il entendait de telles paroles malheureusement... Que serait devenue Riza si elle avait été bien entourée ? Une chose était sûre, il ne l'aurait jamais rencontré et cette idée l'attrista. C'était horrible à penser, mais si elle n'avait pas connue cette vie-là, il ne l'aurait jamais rencontré et il était très heureux de la connaître. Après tout, n'était-elle pas devenue son "amie" ?
- Au moins, il n'a jamais donné ma main à cet homme, renchérit Riza en soufflant de soulagement. Comme vous le savez, quand une femme de la haute société atteint l'âge de vingt-huit ans, elle doit être mariée ou alors c'est sa Majesté qui occupe de lui désigner un époux", renchérit-elle en grimaçant légèrement.
Roy approuva.
- J'ai découvert que ce monstre avait déjà arrangé la chose avec sa Majesté pour m'avoir comme épouse, grimaça-t-elle alors de dégoût, cette étincelle de peur brillant de nouveau dans ses yeux. Alors j'ai cherché une autre solution. Après tout le mariage n'est qu'une affaire, votre frère voulait une partie de mes terres pour son projet de "source thermal" et moi, il me fallait un mari pour trois-cent soixante-cinq jours..."
Riza n'avait pas eu d'autres choix. Elle l'avait épousé pour sauver sa peau d'un mariage encore plus désastreux... Normal qu'elle n'avait pas eu froid aux yeux de débarquer à l'église dans l'état dans lequel elle était accoutrée...
- Et vous ? Qu'avez-vous obtenu contre ce mariage ?" Conclu la blonde, curieuse de savoir les raisons qui avait poussé son époux à l'épouser.
Roy vida son verre cul sec et répondit en observant les flammes.
- Une ruine et une vieille jument."
En entendant ses mots, Riza explosa de rire. Cela était plus fort qu'elle, après ce qu'elle venait de dire, entendre quelque chose d'aussi ridicule était de trop. Il fallait que toute cette pression s'évacue et à travers le rire, c'était très agréable.
Cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus éprouvé l'envie de rire et en une journée, elle avait ri deux fois. Roy avait vraiment un don.
En parlant de lui, elle s'arrêta brusquement en voyant qu'il était sérieux.
- Oh, ce n'était pas une blague... Pardonnez mon comportement..." S'excusa-t-elle les joues rouges de honte.
Un silence gêné dévora la pièce. Ne tenant plus, Riza posa la question qui lui occupait l'esprit :
- Vous êtes loin d'être un idiot alors pourquoi avoir si mal négocié ?"
Après tout, même s'il était le "bâtard" d'un Duc, il aurait pu s'en tirer avec tellement plus.
- Parce que ce sont les seuls souvenirs qu'il me reste de ma mère... Hausse-t-il les épaules. Sur ceux, veuillez m'excuser, je suis épuisé." Ajoute-t-il tout en se levant.
Le charme de cette conversation était invraisemblablement éteint, comme le feu de cheminée dans lequel il n'y avait plus que des braises...
- Passez une bonne nuit et ne veillez pas trop tard, ajouta-t-il tout de même, tel le gentleman qu'il était. Demain, nous avons une journée bien remplie et vous êtes blessée."
Riza acquiesça. Elle semblait légèrement déçue de cette soudaine fin de conversation, mais elle comprenait qu'elle avait pu l'offenser... Elle s'était moquée de sa confession alors qu'il était resté humble envers elle durant tout ce temps.
- Bonne nuit à vous aussi." Lui sourit-elle.
Elle l'observa quitter la pièce sans un mot, puis lorsqu'il eut disparu, elle s'autorisa à souffler un grand coup, la main sur son cœur, avec l'espoir de calmer ses battements assourdissants.
oOo
Dans une calèche aux armoiries des Mustang, le chef des cinq criminels qui avaient attaqués Riza observait une personne dont le visage était caché sous une cape.
- Je suis désolé d'avoir échoué, cela ne se reproduira pas."
To be continued...
À très vite.
