Guten Morgen.
Voici notre plus long chapitre après le chapitre quatre ! (Vous verrez que la taille de nos chapitres sont très aléatoires, notre plus petit à ce jour fait environ 2000 mots et le plus long 6000. Donc quand ils sont long, savourez hihi !).
Nous remercions LénaFMA, pour son commentaire et sa fidélité (Luciole ne l'a pas encore lu, mais je sais qu'elle nous laissera son avis quand ce sera fait, comme toujours *émoji bisou cœur*).
Bonne lecture à tous.
Sei et Chacha.
Chapitre 6 : Une cendrillon désorientée et un époux tourmenté.
Lorsque Riza pénétra dans sa chambre, complètement trempée, elle s'adossa sur le dos de la porte, le souffle coupé. Dans sa poitrine, son cœur battait à tout rompre. Il cognait si fort qu'elle l'entendait battre dans ses oreilles. Ses jambes étaient devenues toutes molles et elle avait l'impression qu'elles n'arriveraient plus à porter son poids.
Bordel !
Mais que lui arrivait-il !?
Pourquoi était-elle dans cet état ?
Que s'était-il passé !?
Elle était bien incapable de réagir... Son cerveau n'avait qu'une seule image en tête. Roy Mustang. Ses yeux avaient imprimé l'image de son regard hypnotiseur et de ses lèvres qu'elle n'avait même pas pu goûter. Elle pouvait encore repasser dans son esprit, l'échange qu'ils avaient eu avant d'être surpris par la foudre. Il avait joué avec elle et cela l'avait amusé... Elle qui se sentait toujours agacée par la présence et les paroles des autres... Il était rentré dans son jeu et elle avait aimé ça.
L'alignement des planètes...
Ils devaient être fous autant l'un que l'autre...
En plus d'être séduisant, il avait de l'intelligence.
Chaque jour elle lui trouvait un peu plus de qualités et un peu moins de défauts...
Bordel ! Jamais elle ne sortirait indemne de cette comédie ambulante... Comment retourner à sa vie d'avant après avoir vécu une année aux côtés d'un tel homme ? Son cœur allait être brisé en mille morceaux. Plus rien ne redeviendrait comme avant.
Riza ne pouvait laisser une telle chose se produire... La disparition de ses parents avait déjà été une terrible épreuve... Elle ne s'en remettrait jamais... Alors elle refusait d'ajouter à cela une autre souffrance. Surtout à cause de l'amour ! Elle s'était promise de ne jamais tomber amoureuse. Parce que les hommes n'étaient que de perfide pervers qui ne souhaitaient obtenir qu'une chose de la part des femmes : Le plaisir de les goûter !
Aussi gentleman que l'était son époux avec elle, Riza était sûre qu'au final, il était comme tous ces autres hommes. Après tout, n'avait-il pas dit qu'il se montrait nu devant ses "amies" !? Enfin, il ne l'avait clairement pas dit, mais Riza était sûre que sa réponse était celle-ci.
Riza devait donc se préserver ! Et pour cela, elle devait immédiatement mettre de la distante entre eux. Trois planètes ce n'était pas assez pour résister à l'attractivité de Jupiter...
Mais comment faire !?
Dépitée, Riza souffla avant de s'effondrer sur son lit à baldaquin. Tout en observant les affreuses têtes empaillées qui recouvraient les murs, elle se fit la promesse de ne jamais se laisser avoir par ses propres sentiments.
Certes, ils étaient mari et femme, mais ce mariage n'était qu'une supercherie. Ce n'était pas un mariage d'amour. Il n'y avait aucun sentiment entre eux, et il ne devait y en avoir aucun. Ils n'étaient pas destinés à se rencontrer ! Ils avaient juste un an à passer ensemble et après cela, chacun reprendrait le cours de sa misérable vie. Oubliant l'autre.
L'oublierait-elle seulement !?
De rage pour avoir eu une telle pensée, Riza se redressa en se frappant le front de la paume de sa main.
- Assez ! S'exclama-t-elle en se sermonnant elle-même tandis que trois coups toquèrent à sa porte. Oui ?" Renchérit-elle, sur ses gardes.
- Madame", s'inclina sa gouvernante, et Riza n'avait jamais été aussi heureuse de la voir à cet instant présent.
Elle avait besoin de penser à tout, sauf à son époux !
- L'habilleuse, la maquilleuse et la coiffeuse vous attendent", renchérit la gouvernante.
Riza grimaça, elle avait l'impression que les ennuis ne faisaient que commencer...
oOo
Aussi rapidement que les palpitations de son cœur dans sa poitrine, Roy pénétra dans sa chambre. Il se retrouva à y faire les cent pas, les mains jointes derrière le dos et son regard perdu bien au loin. Il était à bout de souffle et il devrait se préparer pour cette soirée qui l'attendait, pourtant rien ne comptait plus à cet instant que ce qu'il venait de se passer.
Ce qu'il venait de se passer ?
Roy se stoppa dans ces cents pas et fronça les sourcils.
Mais il ne s'était rien passé !
Absolument rien !
À son grand désespoir...
Enfin... Rien... Ce n'était pas tout à fait juste. Il avait failli se produire quelque chose.
Oui, failli !
Il avait failli l'embrasser.
L'embrasser !
Non mais... Que se passait-il !? Que lui arrivait-il !? Avait-il été infecté par un étrange virus !? Depuis quand Roy Mustang désirait-il embrasser une femme pour le plaisir d'être le premier à goûter à ses lèvres et de la faire sienne à tout jamais... Hein !? Depuis quand !
Jamais une femme ne l'avait mis dans cet état. Jamais !
Jamais il n'avait été autant attiré par une femme. Jamais !
Alors comment son épouse était-elle parvenue à le rendre aussi tourmenté !? L'aurait-elle droguée !? Il ne serait même pas étonné d'une telle chose venant de cette folle... Cette sauvage !
Embrassait-elle aussi sauvagement qu'elle se comportait !?
- Assez !" Grogna Roy entre ses dents en secouant la tête pour se retirer cette folle image d'un baiser torride et fougueux qui lui venait à l'esprit.
Il fallait vraiment qu'il se rende au bordel pour se calmer les nerfs, sinon il ne donnait pas cher de sa santé mentale... Pourtant, l'idée lui déplaisait... Il ne voulait pas d'une de ses filles faciles qui lui donnerait tout ce qu'il voulait sur un plateau d'argent et sans même rechigner... Non ! Il voulait son épouse. Cette femme qui lui résistait et qui lui donnait du fil à retorde. C'était de ça dont il avait besoin. Elle le stimulait. Elle le poussait à bout. Mais jusqu'où aurait-elle l'audace d'aller !?
Roy déglutit lorsqu'en fermant les yeux, l'image de de son épouse quasi nue sous cette chemise de nuit lui revint à l'esprit. Son entrejambe se manifesta face à cette délicieuse image.
Bordel !
Elle était comme le centre de gravité. Son centre de gravité !
À cette idée, Roy se laissa tomber dans son lit à baldaquin. Au diable cette soirée ridicule à laquelle il n'avait même pas envie d'assister. Il préférait rester là, dans son lit, à se satisfaire tout seul de toute cette tension qui gorgeait dans son membre. Tout en s'activant, un sourire des plus joyeux et énigmatique sur le visage, son regard se perdit dans la contemplation étoilée de son ciel de lit. Dessus était peint une fresque représentant la galaxie. Il repéra Jupiter et bougea l'index de sa main libre vers Mercure. Mercure, la seule planète qui ne ressemblait à aucune autre. Un sourire niais sur les lèvres, il ferma les yeux et se laissa emporter par son propre orgasme par le souvenir d'une certaine blonde recouverte d'une chemise de nuit qui laissait tout entrevoir.
Après cela, il resta allongé quelques minutes. Ce ne fut que lorsque son regard se perdit en direction de la pendule qu'il réalisa qu'il allait être en retard.
Roy se releva à la hâte et s'approcha de la tenue que son valet lui avait préparé avec une légère grimace sur le visage. Cette tenue était bien trop sombre... Pourquoi diable son valet s'entêtait-il à l'habiller de la sorte ? Pour qu'il soit "invisible" !? Bon d'accord, d'ordinaire, c'était ce qu'il préférait. Se fondre dans le décor et ne pas être trop "voyant". Mais ce soir, il sortait en tant qu'homme marié. Il allait être la cible de tous les regards. Il !? Non ! C'était son épouse qui le serait. Et pour elle, il avait envie de se mettre en valeur. Il devrait briller pour éviter que tous les regards ne se concentrent que sur elle.
oOo
Après avoir sorti de son placard une bonne centaine de tenue qu'il passa au peigne fin, Roy trouva son bonheur. Une fois parfaitement apprêté, il sortit de sa chambre et descendit l'immense escalier du hall. Il était déjà bien tard, mais il fallait dire que décider de sortir toute sa garde-robe de son placard avait pris pas mal de temps ! Sans compter cette petite parenthèse qu'il s'était accordé dans son lit juste avant ça...
Qu'avait-il osé dire à son épouse dans les bois !? Que les femmes mettaient plus de temps que les hommes pour s'habiller ? Alors, pourquoi diable était-ce sa femme qui l'attendait avec agacement au pied de l'escalier ?
Son épouse ?
Roy se figea en plein milieu des marches lorsqu'il aperçut cette délicieuse jeune femme présente dans le hall du manoir. Ce n'était pas une invitée de dernière minute, non ! C'était bien son épouse. Il l'avait reconnu en un coup d'œil, pourtant, elle ressemblait à tout, sauf à la jeune femme qu'il avait épousée.
Elle portait une somptueuse et harmonieuse robe bustier d'une couleur gris souris. Ses talons hauts et ses gants de soie étaient assorties à la robe. Chaque accessoire qu'elle portait la mettait en valeur et était bien sûr assorti au reste de sa tenue. Une tenue ne comportant pas la moindre dentelle ou autres fanfreluches, cela va de soi. Roy savait que son épouse n'aimait point cela.
Mais ce n'était pas tout !
Son épouse portait une perruque blonde qui allongeait ses cheveux blonds coupés court dans un mélange tressé de boucles et de torsades qui formaient à eux tous un magnifique chignon retombant sur sa nuque. Quelques mèches s'étaient échappées de ce chignon, retombant en jolie boucles autour de son visage.
Un visage qui avait été maquillés, mais pas grossièrement comme il pouvait le voir sur June ou les épouses de ses demi-frères. Non. Un maquillage qui mettait en valeur sa beauté naturelle. Surtout qu'il masquait complètement les traces de l'œil au beurre noir dont elle avait encore les marques et dont Roy ignorait toujours la cause... Elle l'avait déjà lors de leur mariage.
Mais bon, ce n'était pas vraiment le moment de parler de ça.
Elle était tout simplement magnifique, sublime, divine... Elle était tellement belle, qu'il avait beaucoup de mal à avaler la salive qui sortait de sa bouche grande ouverte suite à cette délicieuse surprise.
- Je ne vous attendez plu !" Le sortit Riza de ses pensées, lorsqu'elle l'aperçut en haut des marches.
À ces yeux, son époux n'avait rien d'extraordinaire, puisqu'il était apprêté d'une tenue quasiment similaire lors de leur mariage.
- Pardonnez mon retard !" Toussota-t-il en se dépêchant de descendre les marches qui le séparaient de sa femme.
- Mercure a gagné ! Sourit Riza, fière de sa victoire. Alors qu'est-ce que Jupiter peut offrir en guise de récompense à sa victoire ?" Demanda-t-elle ensuite, transformant son sourire victorieux en sourire malicieux.
Un sourire qui faisait complètement saliver ce pauvre Roy qui ne savait plus où donner de la tête. En même temps, elle était tellement sublime dans cette tenue. Il n'aurait jamais pensé se sentir fier d'avoir une telle beauté à son bras pour épouse.
Qu'importe la tenue qu'il aurait choisi, aucune d'elle n'était assez spectaculaire pour faire de l'ombre à sa femme.
- Alors !?" Insista Riza, devant son manque de réactivité.
- Un bai...ser", articula difficilement Roy dans sa barbe.
Bordel, foutus pulsions sexuelles... Son affaire n'avait-elle pas suffit pour calmer ses ardeurs !? Il fallait croire que non... Il n'avait pas eu une telle image pour fantasmer ! Il y avait de quoi saliver de nouveau.
- Pardon ? Pouvez-vous répéter ? Je n'ai pas entendu !" S'exclama Riza, en fronçant légèrement les sourcils.
Quelle chance pour Roy ! Il se serait sentit bien ridicule si elle l'avait entendu !
Il secoua la tête, bien décidé à reprendre ses esprits.
- Un bouquet de pétunias !" Reprit-il alors, en esquissant un charmant sourire.
- Des pétunias ?" Répéta Riza surprise par ce choix peu commode.
- Oui des pétunias", confirma Roy en bougeant sa tête de haut en bas.
Riza fronça les sourcils, peu certaine de vraiment saisir le message qu'il essayait de faire passer.
Après tout, les fleurs n'avaient-elles pas leur propre langage !? Son époux en était-il conscient ?
- Rassurez-moi, vous n'ignorez pas que les fleurs ont un langage et qu'offrir des pétunias à quelqu'un signifie que vous souhaitez évoquer un conflit avec celui-ci !? Demanda-t-elle en toute franchise. Cela peut également évoquer une explication franche voir même l'expression de sa colère ! Renchérit-elle, toujours aussi franche. Êtes-vous en colère contre moi ?" Conclu-t-elle son excès de franchise.
Évidemment que Roy connaissait le langage des fleurs ! Ce qu'il ignorait par contre, c'était que son épouse, elle, le sache ! Elle ne semblait pas du tout le genre de femme appréciant recevoir un bouquet de fleur et de ce fait, d'en connaître le langage... Pourtant, lorsqu'il l'avait entraperçu à parler avec un oisillon, il aurait dû comprendre que c'était une femme très liée à la nature. Si elle parlait aux animaux, elle devait forcément connaître le langage des fleurs !
- Souhaitez-vous parler de ce qu'il s'est passé dans le bois ?" Renchérit Riza, face au silence de son époux.
Elle était bien déterminée à avoir des réponses quant au sens caché de son envie de lui offrir un bouquet de pétunias. Au grand dam de son époux...
Pris au dépourvu, le visage de Roy se vida de ses couleurs. Décidément, cette femme était directe. Trop directe ! Mais ce n'était pas pour cela que son visage se liquéfia. Non. C'était de réaliser qu'elle ne semblait absolument pas affectée par l'échange qu'il y avait eu dans le bois. Par ce "presque" baiser.
Comment était-ce possible !? Il n'était pourtant pas fou ! Il avait bien vu à quel point elle était aussi éprise que lui par cet étrange instant.
Que s'était-il passé pour qu'elle soit à présent devant lui, plus délicieuse que jamais, mais totalement agacée par ce moment à deux ?
Serait-ce à cause de ce diner où il se rendait !?
En tout cas, ne voulant pas perdre la face, il préféra tout à coup nier en bloc.
- Il s'est passé quelque chose dans le bois ?" Haussa-t-il les sourcils, faussement surpris.
Trouvant la réaction de son époux tout à coup très étrange mais tout à fait en adéquation avec sa promesse de tout oublier de cet instant le plus étrange et humiliant de sa vie, Riza se mit à sourire. Elle allait le taquiner quand un serviteur ouvrit la porte pour laisser apparaitre la voiture qui les attendait quelques marches plus bas.
Au moins, cela clôturait cette discussion !
- Me feriez-vous l'honneur, Madame Mustang ?" Demanda Roy en lui proposant son bras.
Le sujet était-il vraiment clos ? Ils avaient beau se voiler la face l'un en face de l'autre, cela ne retirait pas ce qu'il s'était passé dans le bois... Comment l'oublier quand tout à coup, Roy se mit à sourire exactement de la même manière. Cette manière qui lui avait donné envie de l'embrasser !
Incapable de résister à ce sourire, le cœur de Riza se mit à battre la chamade. Il ne lui en fallut pas plus pour comprendre qu'elle serait bien incapable de se contrôler si elle le laissait s'approcher trop près d'elle. Par sécurité, elle préféra donc refuser son bras et monta d'elle-même, comme une grande, dans la calèche.
Elle s'installa dos à la route, sans un mot.
Roy monta à son tour, mais ne s'installa pas, il l'observa, perdu.
- Un problème ?" Demanda Riza devant l'insistance de son regard.
Elle se demanda un instant si son maquillage n'aurait pas coulé suite au coup de chaud qu'elle venait d'avoir.
- Vous êtes malade assis dans ce sens !" S'exclama finalement son époux.
Ah, c'était donc ça... Avait-il peur qu'elle vomisse de nouveau sur lui ?
- Vous aussi. Vous avez été très clair lors de notre premier voyage !" Lui répondit Riza, d'une voix impeccablement neutre.
Il était hors de question qu'elle lui demande un traitement de faveur.
- Vous aussi d'après le souvenir que vous avez laissé sur mes bottes neuves !" Rétorqua Roy.
Confuse, Riza se retint de rougir au souvenir de ce moment plus qu'honteux.
- Je..."
Mais elle n'eut pas le temps de répliquer que la main de Roy se ferma sur son poignet pour la tirer vers lui et l'installer à sa droite avec délicatesse. Trop surprise pour parler Riza garda le silence. Elle observa ses mains posées sur ses genoux incapable de bouger ou de parler. Cette proximité l'intimida et réveilla en elle des pensées légèrement lubriques et qui n'étaient absolument pas recommandables dans un espace aussi étroit en compagnie d'un homme. Un homme qui n'était pas n'importe qui puisqu'il était l'objet même de son fantasme !
Riza devait se concentrer sur autre chose que sur son époux assis à sa droite.
oOo
Riza s'était perdue dans la contemplation du paysage extérieur et cela lui convenait parfaitement, mais malheureusement pour elle, son époux ne semblait pas du même avis puisqu'il brisa le silence.
- Demain, vous êtes invitée à prendre le thé chez les Hugues."
- Les ? Votre ami est donc marié ?" S'exclama Riza, en haussant les sourcils, surprise.
- Oui et c'est bien le seul homme de ma connaissance à être heureux dans son mariage !" Approuva Roy, en toute sincérité.
- Ce n'était donc pas un mariage d'affaire mais un mariage d'amour dans ce cas, souffla tristement Riza en regardant de nouveau le paysage à travers la fenêtre. Un mariage rare et précieux... Ils doivent être bien seuls." Murmura-t-elle pour elle-même.
- Qu'est-ce qui vous fait penser cela ?" Fronça-t-il les sourcils, étonné par la réflexion de Riza, qu'il avait entendu.
- Un mariage d'amour rend jaloux ceux qui ne se sont pas mariés par amour, expliqua alors son épouse en lui lançant un regard. En plus, ce genre de mariage nécessite très souvent des sacrifices personnels !" Renchérit-elle d'une voix étrangement triste.
- Y aurait-il un homme qui fait battre votre cœur, Elizabeth ?" Demanda Roy, étonné.
Il avait sorti cette question un peu trop précipitamment. Cela ne le regardait pas, après tout, leur mariage était un mariage d'affaire, pas d'amour ! Alors pourquoi se retrouvait-il à pianoter nerveusement les doigts de sa main gauche sur son genou ? Pourquoi était-il terrorisé à l'idée qu'elle puisse avoir un homme dans sa vie ? Un homme autre que lui... Pourtant, ce ne serait pas surprenant. Une femme telle qu'Elizabeth ne pouvait être célibataire.
- C'est Riza, fit remarquer la blonde, tout comme elle l'avait fait remarquer au prêtre lors de leur mariage. Et la réponse est oui." Renchérit-elle, étrangement calme.
Elle ne lui mentait pas car effectivement son cœur battait pour un homme. Son époux !
Cependant, jamais, elle ne lui avouerait cela, parce qu'un homme aussi beau et si intelligent n'était pas fait pour elle.
En plus, ses sentiments, elle en était sûre, n'étaient pas réels. C'était juste une illusion créée par son cerveau à cause du mot : "mari". Mais c'était un mariage d'affaire, pas un mariage d'amour.
- Vous l'aimez comment ? Un peu ? Beaucoup ? Passionnément ?" Insista Roy en serrant le tissus de son pantalon, de rage.
Bordel, il allait devoir le trouver et avoir une petite conversation avec lui. Après tout, il se devait de protéger son amie.
Elle était son amie...
Son AMIE !
Et pas sa MERCURE !
Il ne devait pas l'oublier !
Voilà pourquoi il se retrouvait à fantasmer sur elle, en secret, dans l'intimité de sa chambre. Parce qu'elle n'était rien de plus que son amie ! Si elle avait été sa Mercure, ce serait ensemble qu'ils assouviraient cette pulsion ! Oui... Ensemble... Tous les deux... Complètement nus et fusionnels... Mais c'était impossible ! C'était impensable de faire cela avec son amie !
- Je ne l'aime pas !" Hurla Riza, choquée, le faisant sursauter.
Qui essayait-elle de convaincre pour crier avec autant de ferveur ? Son époux, ou bien elle ?
De plus en plus étonné, Roy la toisa du regard. Ce qu'elle disait n'avait vraiment aucun sens.
N'aimant ce regard qui l'accusait ouvertement de folle, Riza se défendit :
- Vous m'avez demandé si un homme faisait battre mon cœur ! Se justifia-t-elle. Oui, un homme le fait, affirma-t-elle alors. Mais, avoir le cœur qui bat et aimer sont deux choses totalement différentes."
C'était quoi que cette justification à laquelle son époux ne croirait jamais ?
- Pardon !? S'affola Roy, sous le choc. Les deux vont de pair !" Contesta-t-il.
Mais Riza n'avait pas dit son dernier mot. Elle était prête à défendre sa cause coûte que coûte !
- Permettez-moi d'en doute, le contredit-elle. Un cœur qui bat est le signe d'une attirance. Or, l'amour ce n'est pas que de l'attirance. C'est un tout. C'est apprécier la personne dans son intégralité. L'accepter autant pour ses défauts que ses qualités. Une relation basée uniquement sur le physique est vouée à l'échec. "
Consterné par tant de réalisme, Roy ne put détourner ses yeux d'elle. Elle avait raison. Il le savait pour l'avoir vécu.
- Pour une ermite, vous en savez beaucoup sur la société, l'astronomie et l'amour."
Riza se contenta d'hausser les épaules. Ermite ne signifiait pas inculte.
- Vous aussi, constata-t-elle. Avez déjà aimé ? Je veux dire "vraiment" aimé ?" Demanda-t-elle, curieuse.
Elle s'était dévoilée, enfin, pas ouvertement, et de ce fait, elle se disait que son époux, pouvait le faire également. Enfin, c'était surtout parce qu'elle était curieuse de connaître la réponse. Son mari, qui était aussi son ami, semblait avoir été un véritable casanova, mais rien n'empêchait le fait qu'il ait pu aimer une femme malgré toutes celles qu'il ait pu fréquenter par le passé.
- Hum... J'ai été attiré par beaucoup de femmes, certes, se mit à réfléchir Roy. Mais, il n'y en a qu'une que j'ai vraiment aimé." Avoua-t-il, penaud.
La réponse toucha Riza, plus qu'elle ne l'aurait souhaité.
- Pourquoi vous ne l'avez pas épousé ? Demanda-t-elle, toujours aussi curieuse. Cela vous aurait évité toute cette folie", constata-t-elle, en les pointant tous les deux du doigt.
Pourquoi au fond d'elle, était-elle heureuse qu'il ne l'ait pas épousé !? Décidemment, il fallait vraiment qu'elle sorte de cette calèche au plus vite !
- Elle a choisi mon crétin demi-frère."
Outch.
Riza en ouvrit des yeux ronds.
- Lequel ? Ils semblent être tous atteints de ce mal sans vouloir vous insulter..."
À la répartie de Riza, Roy explosa de rire. Une nouvelle fois, elle avait raison. Pourtant dans sa tête, Riza essayait plutôt de ce souvenir de la tête de chacune des épouses des demi-frères de son ami, se justifiant mentalement que c'était uniquement par curiosité. Elle ne s'était même pas rendue compte de la manière dont elle avait insulté les trois hommes avec autant de naturel.
- Le moins crétin des trois !" Confia Roy avec un sourire en coin.
- L'héritier du titre !" Comprit Riza.
- Gagnée !" Sourit-il, ironique.
- Je suis navrée."
- Il ne faut pas. C'était, il y a longtemps et je lui ai pardonné..." Souffla-t-il, tout à coup nostalgique.
Et puis, maintenant il avait Riza dans sa vie non ? Bon d'accord, ce n'était que pour un an, mais il avait l'impression que ce serait l'année la plus fascinante de toute sa vie. Riza était un mystère. Un mystère dont il voulait percer tous les secrets. Peut-être enfin comprendrait-il pourquoi elle l'attirait autant.
- Alors vous êtes plus fort que moi car pour ma part, si cela m'était arrivée, jamais je ne lui aurais pardonné. On peut jouer des lois, des règlements mais jamais des sentiments."
La remarque de Riza, fit grimacer Roy.
- Dois-je en conclure que notre mariage ne sera jamais un mariage d'amour ?" Osa-t-il demander.
- C'est une transaction. Il ne faut jamais mélanger affaire et amour."
Riza avait répondu cela en faisant bien en sorte de ne pas le regarder dans les yeux. Son regard tourné sur le paysage défilant à l'extérieur. Et si Roy savait une chose, c'était que lorsqu'on répondait en fuyant le regard, c'était qu'on n'en pensait pas un mot. Que pensait réellement son épouse en disant cela ?
- Et si, ça devenait un mariage d'amour ? Cela serait-il un problème ?" Poursuivit-il, franchissant une limite.
- Vous ne m'aimez pas, répliqua Riza en tournant son regard vers le mien. Vous êtes juste attiré par moi tout comme je suis attirée par vous. C'est une simple réaction chimique à notre situation matrimoniale. Dans d'autres circonstances, jamais cela ne serait arrivé !"
Puis elle reporta son attention sur la route. Roy souffla. Elle n'avait pas tort. Dans d'autres circonstances, il ne se serait jamais intéressé à elle. Pourtant, aujourd'hui, tout était différent. Certes, quand il l'avait vu pour la première fois, il ne l'aimait pas et elle ne l'attirait nullement, mais en deux jours les choses avaient déjà tellement évolué... Qu'en serait-il dans une semaine ? Dans un mois ? Dans un an !? Il voulait plus ! Il voulait la revoir sourire de ce sourire qui faisait ratait un battement à son cœur. Il voulait réentendre son rire, ce rire qui faisait s'envoler une floppée de papillons dans son ventre. Il voulait débattre avec elle, parce qu'elle n'avait pas peur d'aller à l'encontre de ses idées et à le repousser dans tous ses retranchements. Il voulait tout ce qu'elle avait à offrir. Et il voulait lui en donner tout autant.
Cependant, elle ne semblait pas prête à vivre cela et cela attrista beaucoup Roy.
Le reste du trajet se passa dans un profond silence...
To be continued...
À très vite.
