Good Afternoon !
Aujourd'hui, publication du chapitre huit de notre histoire ! On espère qu'elle vous plait toujours.
Merci à BethxAngel pour l'ajout de l'histoire en suivis et LénaFMA et Luciole pour leur commentaire.
Bonne lecture à tous.
Sei et Chacha.
Chapitre 8 : Chevalier Jupiter pour vous servir.
Roy était furieux. Tellement furieux qu'il n'arrivait pas à desserrer les poings. Il traça son chemin jusqu'à la salle de bal en ignorant tous ceux qu'il croisait. Son seul objectif était de retrouver son épouse et de rentrer chez lui avec elle. Ce repas de famille n'était que comédie, pourquoi avait-il accepté de venir... Pour présenter sa femme !? Bordel, toutes les personnes ici présentes avaient assisté à son mariage avec elle ! Ils l'avaient tous déjà vu ! Ils en avaient que faire de savoir qui elle était. Ils voulaient juste se moquer ouvertement d'elle tandis que le Duc essayait de le manipuler lui, par derrière... Il aurait dû s'en douter.
Cette famille n'avait vraiment aucune limite à son avidité !
Sa fureur monta d'un cran quand en pénétrant dans la salle de bal, il découvrit son épouse le visage dévasté par la peur. Bien que terrorisée, elle affrontait du regard le vieil homme debout devant elle. Un homme qui lui était totalement inconnu.
- Tu crois sincèrement que tu pouvais m'échapper ma chère Elizabeth ?" Raisonna la voix de cet homme dans toute la salle de bal alors qu'il ricanait sardoniquement.
Le ton de sa voix fit se dresser les poils de Roy sur ses bras et ses poings s'en serrèrent que plus. Qui était cet enfoiré et comment se permettait-il de parler de la sorte à son amie !? En plus, il osait s'approcher d'elle !? Non mais c'était quoi ce délire !?
Pourquoi cette salle était-elle aussi grande et pourquoi se trouvaient-ils à l'opposé l'un de l'autre !? Roy pouvait voir cet homme s'approcher de son amie et celle-ci, d'instinct, reculer pour mettre de la distance entre eux. Malheureusement pour elle, dans cet excès d'adrénaline pour s'éloigner de lui, elle butta contre une table et se retrouva prise au piège.
L'homme, ravit, se mit à sourire.
- Tu vois que tu ne peux pas m'échapper," ricana-t-il en relevant sa main pour lui caresser la joue.
Incapable de réagir à cette attaque, Riza le laissa faire en fermant les yeux. Elle pria fortement dans son esprit pour que quelqu'un lui vienne en aide. Ses yeux se serrèrent si fort, ainsi que ses dents, crispée à l'idée de ce contact. Elle attendait le contact de l'horrible main de cet homme venir souiller la douce peau de sa joue, mais le contact ne vint pas.
Surprise et sentant une présence protectrice auprès d'elle, Riza ouvrit les yeux pour découvrir la main de Roy entre sa joue et la main de l'homme qui hantait parfois ses cauchemars.
Son cœur se mit tout à coup à battre la chamade. C'était bien la première fois que quelqu'un venait à son secours depuis l'époque où son père était venu la sauver alors qu'elle était prisonnière de cet homme. Aujourd'hui il n'était plus de ce monde pour la protéger de son imposante personne... Mais Roy, son ami, qui au passage était également son époux, lui l'était ! Riza était bien incapable de comprendre ce qu'elle ressentait en elle à cet instant présent, tout n'était que contradiction, elle voulait éloigner Roy de sa vie, et pourtant, là maintenant, elle avait envie de se cacher derrière sa carrure et c'est ce qu'elle fit. Depuis quand les épaules de son époux étaient-elles aussi large ?
De l'autre côté des épaules de Roy, le vieillard, surpris, fronça les sourcils et fusilla Roy du regard.
- Mêlez-vous de vos affaires ! Grogna-t-il à son intention. Cette histoire ne vous regarde pas ! Un homme a le droit de faire ce qu'il veut de son épouse !" Aboya-t-il, furieux.
- Effectivement, un homme a le droit de faire ce qu'il veut de son épouse." Confirma Roy.
Le vieillard sembla ravi de cette réponse et un sourire détendu apparu sur ses lèvres. Le jeune homme qui lui faisait face ne semblait pas si bête que cela pour un bel étalon, pourtant, il venait de s'interposer entre lui et sa proie et ça, il n'appréciait pas.
Roy baissa la main qu'il avait interposé entre son amie et cet homme pour se saisir délicatement du poignet de son épouse et faire en sorte qu'elle soit totalement derrière lui, faisant barrière de son corps entre ce vieillard et elle.
- C'est pourquoi, je vous serais gréé de ne pas vous approchez d'elle ou même de lui adresser la parole," Renchérit-il ensuite, en le fusillant à son tour du regard.
Choqué, le vieillard regarda tour à tour Roy, puis Elizabeth. L'un était prêt à en découdre alors que l'autre retrouvait de la couleur sur son visage. Elle l'admirait héroïquement incapable de parler prise par l'émotion. Comprenant enfin qui était Roy, le vieillard explosa de rire.
- Je me disais bien que ses yeux sombres me rappelaient quelqu'un. Tu es donc le bâtard du Duc Mustang. Ton père ne t'a pas mis au courant de notre ac..."
- Les affaires de mon géniteur ne me regardent pas ! Le coupa brutalement Roy. Cependant, tout ce qui touche mon épouse me concerne ! Approchez-vous d'elle encore une fois et je me ferais un plaisir de vous exprimer mon mécontentement !" Le menaça-t-il carrément.
N'attendant pas de réponse de sa part, Roy tourna les talons pour faire face à Riza qui semblait avoir retrouvé un peu de force. Il lui offrit un sourire réconfortant qui fit tambouriner encore plus vite le cœur de la jeune femme. Il retira son veston qu'il passa sur ses épaules d'un geste protecteur, avant de poser son bras dans son dos d'une manière qui se voulait rassurante et réconfortante, puis il l'emmena loin de cet homme.
- Il y a un problème Roy ?" S'éleva la voix d'Elfy derrière son dos.
Elle apparut comme par magie dans le hall d'entrée alors qu'ils s'apprêtaient à sortir. Roy préféra l'ignorer et emmena son épouse à l'extérieur sans fournir la moindre explication, la poussant légèrement à se presser.
- Roy !" Renchérit la rousse depuis le perron.
Mais Roy l'ignora toujours. Sa présence l'agaçait et sans s'en rendre compte, il serra légèrement les bras de Riza de ses mains et l'aida à monter dans la calèche un peu trop brusquement. Il l'y aurait jeté qu'il n'y aurait pas eu de différence... Il s'excuserait plus tard, mais là, il avait besoin de mettre de la distance entre cette demeure et eux.
- Roy !" Répéta-t-elle alors que Roy s'apprêtait à monter à son tour.
N'y tenant plus, il fit volteface, fou de rage. Entre ce que les menaces du Duc sur Riza et ce que ce vieillard avait failli lui faire de surcroit, Roy était à deux doigts de péter les plombs, alors si Elfy le cherchait, elle allait le trouver ! Il ne supportait plus son sourire de surface. Il savait très bien qu'elle le manipulait. Ou du moins, qu'elle croyait le manipuler ! Parce qu'à partir de maintenant, elle pouvait aller voir ailleurs ! Elle n'aurait plus la moindre influence sur sa vie.
- Quand vas-tu arrêter !?" Aboya-t-il sèchement, les poings et les dents serraient.
Inspirer et expirer ne l'aidait pas à soulager la rage qui bouillait en lui. En tout cas, le ton qu'il venait d'employer sembla déstabiliser Elfy. Se rendait-elle enfin compte qu'elle n'avait plus aucune emprise sur lui ? Elle allait tomber de haut si c'était le cas. En même temps, jamais Roy ne lui avait parlé sur ce ton.
- Arrêter quoi ?" Demanda-t-elle alors que son sourire disparaissait.
- Arrêtes de faire semblant de t'inquiéter pour moi et de me faire croire que j'ai de la valeur à tes yeux ! Je ne suis pas dupe. Je ne suis qu'un pion, rien de plus !"
Qu'est-ce que ça faisait du bien de l'exprimer à voix haute devant la concernée.
- Je ne fais pas semblant, je suis ton amie !" Se scandalisa Elfy, faussement outrée.
Mais qu'elle se taise... Roy n'en croyait absolument rien, son expression ne montrait aucune sincérité.
- Tu n'es pas mon "amie" !" Aboya-t-il, refusant qu'elle s'octroie la même dénomination qu'avait Riza à ses yeux.
Les deux femmes n'étaient pas comparables. Riza avait tellement plus de valeur qu'Elfy.
- Tu ne l'as jamais été ! Renchérit-il. Car être ami avec quelqu'un, signifie être sur le même pied d'égalité. Or, tu m'as toujours vu que comme un pion ! Un pion qui te permet d'obtenir tout ce que tu souhaites !"
Pendant longtemps il avait été aveuglé par l'amour qu'il ressentait pour elle. Et Elfy s'était servie de ses sentiments pour se le mettre dans la poche. Mais aujourd'hui il avait ouvert les yeux. Aujourd'hui il ne ressentait plus rien pour Elfy, si ce n'était du mépris.
Choqué par ces dures paroles, les yeux d'Elfy se voilèrent un instant de chagrin, pourtant très vite, un sourire s'étira sur ses lèvres. Puis, sans que Roy n'y comprenne rien, elle explosa littéralement de rire.
Tant d'émotions en quelques secondes...
- Je vois... Souffla-t-elle finalement, retrouvant son sérieux. Le vieux t'a tout dit et toi, tel le preux chevalier que tu es, tu vas aider cette demoiselle en détresse... S'exclama-t-elle, sardonique. Tu es ridicule, minable et idiot ! Tout abandonner pour... ça. Tu..."
- "Ça" est mon épouse !" Aboya Roy en la coupant.
Il ne supportait plus qu'on manque de respect à son amie. Elle ne ressemblait peut-être pas à toutes ces idiotes qu'étaient les amies d'Elfy, mais Roy s'en fichait. Au moins Riza était vraie. Et tant pis si elle avait les cheveux encore plus courts que les siens, et tant pis si elle préférait porter des pantalons plutôt que des robes, et tant pis si elle ne voulait pas se couvrir le visage de maquillage. Elle était la plus belle femme qu'il n'avait encore jamais rencontrée. Parce qu'elle était elle et personne d'autre. Elle ne jouait aucun rôle contrairement à certaines.
- Cette fille n'est pas ton épouse mais un fardeau ! S'emporta Elfy, ne cachant plus son agacement. Tu crois être attiré par elle ou l'aimer ? Renchérit-elle, en retenant un rire moqueur. Ce n'est qu'une illusion mon pauvre Roy ! Mieux, un mensonge ! Essaya-t-elle de lui faire comprendre. Ouvre les yeux ! Elle te manipule ! Elle t'utilise pour parvenir à ses propres fins ! Elle ne te voit pas comme son égal mais comme le bâtard qui la sauvera d'un triste avenir." Conclut-elle avec un sourire triomphant sur les lèvres.
Elle était fière d'elle, parce qu'au fur et à mesure de ses paroles, elle put observer Roy perdre de sa superbe. Et oui, Roy se retrouva bien incapable de rétorquer quoi que ce soit. À la place, il baissa tristement le regard vers ses bottes. Elfy avait raison, ce cœur qui battait pour Mercure n'était qu'une illusion... Leur relation était vouée à l'échec... Ça faisait mal de le réaliser...
- Tout comme toi tu l'utilises pour récupérer ce vieux manoir qui tombe en ruine et cette pauvre jument bonne pour l'abattoir ! Poursuivit Elfy en frappant là où ça faisait mal. Alors, ne gâches pas tes rêves pour une inconnue qui ne te comprendra jamais !"
Une inconnue qui ne te comprendra jamais !?
À ces paroles, Roy lança un regard vers l'intérieur de la calèche. Il ne connaissait Riza que depuis deux jours et pourtant, il avait l'impression qu'elle en connaissait plus sur lui que toute sa famille réunie. Alors c'était culotté de la part d'Elfy de prétendre qu'elle connaissait mieux Roy que Riza.
Riza...
Son amie.
Son épouse.
Sa Mercure.
Elle était recroquevillée dans le fond de la calèche, sur la banquette qui faisait dos à la route. Elle tremblait et se retenait d'éclater en sanglot.
Vulnérable et fragile... C'étaient les mots qui la décrivaient à cet instant présent. Pourtant, en deux jours, Roy n'avait jamais eu à employer ces mots pour la représenter. Bien au contraire. Il la qualifierait plutôt de femme forte et courageuse. Une femme qui n'avait pas peur de le provoquer quand il lui balançait les pires horreurs.
Il ignorait pourquoi, mais tout à coup, il n'avait qu'une seule envie. Monter dans cette voiture et l'emmener loin d'ici. Il avait envie que cette terreur disparaisse de son regard, mais surtout, il avait envie de la faire rire et de revoir un sourire sur son visage androgyne. Parce que son rire lui réchauffait le cœur.
Rien qu'à cette idée, un sourire illumina ses lèvres.
- Elfy, merci pour tout." S'exclama-t-il alors.
- Hein ?" Répliqua cette dernière, sans comprendre.
Pourquoi la remerciait-il ?
Elle eut rapidement la réponse à sa question intérieure lorsqu'elle le vit monter dans la calèche. Il ferma la porte sans lui adresser un seul regard et ordonna à ses serviteurs de démarrer.
Furieuse, Elfy descendit les quelques marches qui les séparaient et marcha derrière la voiture en hurlant :
- Tu vas regretter ton choix, mon Roy !"
oOo
Depuis l'intérieur du château du Duc Mustang, bien visible derrière l'une des fenêtres du première étage, June avait pu observer l'intégralité de l'échange et cela l'avait beaucoup diverti.
Un verre à la main, elle salua le courage de son demi-frère en trinquant vers la lune. Puis, tout en sirotant sa coupe de champagne, elle se dirigea vers une table ou trois échiquiers étaient disposés. Elle attrapa l'un des pions sur celui qui était le plus poussiéreux et le déplaça.
- Mon cher Roy, on dirait que tu viens de reprendre ta partie !" Annonça-t-elle alors en souriant.
Elle se tourna ensuite vers un panier sur lequel dormait tranquillement un chat noir et lui caressa doucement la tête avant de boire une nouvelle gorgée de champagne, un sourire sardonique sur les lèvres.
oOo
Une fois que la demeure du Duc Mustang fut trop loin pour qu'on puisse l'apercevoir, Riza laissa enfin couler les larmes qu'elle retenait. Elle s'en fichait de pleurer devant Roy. Il était bien la seule personne devant laquelle elle s'osait une telle bassesse. Après tout, il était son ami et il venait de la "sauver" de son pire cauchemar.
Jusqu'où serait-il allé si Roy n'était pas intervenu comme son père l'avait fait quand elle était enfant et prisonnière de cet odieux personnage ? Riza ne préférait pas le savoir. Rien que d'y penser, son corps trembla comme une feuille.
Son regard croisa son reflet à travers la vitre de la calèche. Elle était totalement ridicule... De la morve coulait de son nez et elle avait beau renifler rien n'y faisait... Ses yeux étaient injectés de sang et son maquillage coulait en traînée noir sur ses joues à cause de ses larmes.
De rage, elle serra son poing sur le tissu de sa robe.
Bordel !
Que cette situation était humiliante !
À quoi bon passer des heures à s'entrainer à l'épée si lorsqu'elle se retrouvait devant lui, elle finissait tétanisée par la peur !?
Elle était faible... Si faible !
Pourquoi ses mains continuaient-elles de trembler aussi violemment !? Ce vieux pervers était loin et il ne pouvait plus rien lui faire ! Pourquoi la peur habitait-elle encore son cœur ? Pourquoi sentait-elle encore sa présence auprès d'elle, la faisant suffoquer ?
Cette situation était encore pire que tout ce qu'elle avait pu imaginer.
Comment avait-elle cru qu'en se mariant avec Roy Mustang, elle échapperait à son destin !?
Quelle stupide réflexion !
Elle n'avait fait que retarder l'échéance ! À coup sûr qu'il avait passé un accord avec le Duc Mustang... N'avait-il pas dit à Roy qu'elle était sa femme !? Dès lors que son divorce avec Roy serait officialisé dans un an, elle sera jetée en peinture à ce satané pervers...
Cette éventualité l'anéantie...
Alors qu'elle essayait d'accepter cette réalité, Riza sentit Roy venir s'installer à sa droite. Elle le laissa faire. Cette soudaine proximité venait de faire disparaître l'impression oppressante de la présence de ce vieux pervers auprès d'elle. Son souffle se fit plus constant.
Roy lui attrapa doucement sa main qui tremblait toujours et retira délicatement son gant. Il fronça les sourcils quand il découvrit l'empreinte de ses doigts sur sa peau. Il avait été trop brutal quand il l'avait forcé à monter dans la calèche. À cause de lui elle allait avoir un vilain bleu.
- Je suis navré, se confondit-il en excuse tout en passant ses doigts sur les contours de l'hématome. Je n'avais plus le contrôle de ma force... Vous voilà blessée par ma faute."
Riza ne réagit pas et resta coi. Elle ne s'était même pas rendue compte que son époux l'avait blessée... Elle ne serait même pas dire à quel moment il l'avait fait, elle était restée dans un état de transe pendant tout ce temps.
- Ce n'est rien", le rassura-t-elle en récupérant son bras.
- Rien ? Voyons, vu la couleur, c'est loin d'être rien."
Roy s'en voulait tellement.
Pour Riza, ce n'était que secondaire. Elle avait l'habitude des bleus. Entre ses entraînements et les bagarres, cela faisait partie de son lot quotidien.
- Vous devriez retourner sur votre banquette, vous êtes malade dans ce sens", répondit-elle simplement, en espérant mettre fin à la conversation qu'il essayait d'établir.
Elle n'avait pas envie de discuter. Elle voulait rentrer, retirer cette stupide robe, cette satané perruque et cette peinture qui recouvrait son visage. Elle voulait se blottir dans son lit, pour s'y cacher, et vider toutes les larmes de son corps avant de s'endormir d'épuisement d'avoir trop pleuré.
- J'ai un aveu à vous faire, confia plutôt Roy, sans bouger. Je ne suis pas malade quand je voyage dans ce sens. C'est juste que je n'aime pas être dos à la route. Ça me donne l'impression de faire face à mon passé et de ne jamais avancer."
- Dans ce cas, retournez sur votre banquette", le relança Riza, en l'invitant à retourner à sa place.
Elle voulait être seule. Ne pouvait-il pas comprendre cela ?
- J'ai un second aveu à vous faire, reprit-il, un sourire énigmatique sur les lèvres. Je suis incapable de bouger d'ici !"
Riza avait bien envie de lui demander pourquoi, mais si elle faisait cela, elle l'inviterait à entamer la conversation. Or, elle n'en avait pas envie. Du coup, elle garda sa question pour elle et se força à regarder vers l'extérieur, pour ne plus être perturbée par le visage de Roy. Malheureusement, elle distinguait toujours son reflet à travers la vitre...
- Savez-vous pourquoi ?" Demanda Roy, posant lui-même la question qu'elle n'avait pas voulu poser.
Non, elle ne voulait pas savoir pourquoi. Elle voulait qu'il se taise ! Elle voulait rentrer au plus vite et retrouver son horrible chambre. Elle voulait se cacher sous sa couette et faire comme si son problème n'en était pas un et que dans un an, elle ne serait pas jetée en pâture à ce vieux pervers.
- Parce que je ne comprends pas, finit tout de même par répondre Roy. Jupiter est censé avoir le centre de gravité le plus fort, pourtant, aujourd'hui, c'est Mercure qui semble avoir cette attraction ! J'essaye donc de comprendre le pourquoi de cette incohérence scientifique..." Poursuivit-il en comprenant qu'elle ne donnerait jamais la réponse à cette question.
- Vous êtes fou !" Lâcha Riza.
Après tout ce qu'il venait de lui arriver, il lui sortait ça !? Non mais sérieusement... c'était quoi son problème !?
- Oui, vous avez raison, murmura Roy en soufflant. Je suis fou..."
Au moins, il l'avouait, pensa Riza.
- Je suis fou de votre sourire ! Renchérit-il avec plus d'aplomb, surprenant la blonde. J'ai désiré beaucoup de femmes dans ma vie mais vous êtes la première à me faire ressentir ce que je ressens !"
Roy se leva brusquement de la banquette et se mit à genou devant Riza, prenant ses mains dans les siennes.
- Votre sourire réchauffe mon cœur comme le soleil à travers une vitre en plein hiver", prononça-t-il alors.
Ses paroles surprirent Riza, qui se retrouva bien incapable de répliquer.
Que pouvait-elle répondre à cela ?
- Je donnerai tout ce que je possède pour le revoir sur vos lèvres", confia-t-il avec une pointe de tristesse dans la voix.
Ses mains serrèrent fortement celles de Riza et sans qu'elle ne comprenne pourquoi, son cœur s'emballa de nouveau. C'était la même sensation que lorsqu'elle s'était retrouvée derrière son dos. Que lui arrivait-il ? Pourquoi cette chaleur s'introduisait dans son corps et dans son cœur ?
Elle se sentit en sécurité lorsque les yeux sombre de son époux se posèrent sur les siens. Son souffle se fit court. À quoi jouait-il !?
- J'ignore ou cette histoire de mariage nous mènera, reprit Roy après un silence. Mais je vous fais la promesse que plus jamais vous n'aurez à l'affronter seule".
oOo
Pendant ce temps-là, la fête se poursuivait dans le château du Duc Mustang, et cela, même si le principal hôte de la soirée manquait à l'appel.
Furieux d'avoir était remis à sa place par un simple bâtard, le vieillard s'approcha du fils aîné des Mustang et demanda à avoir une explication.
Ce soir, il était censé jouir de la présence de celle qui serait enfin sa femme et de faire d'elle ce dont il souhaitait pour toute la soirée. Comme un avant-goût du mariage qui l'attendait. On lui avait même octroyé une chambre privatisée pour l'occasion !
- Ne vous en faites pas, il retrouva rapidement la raison !" Affirma le futur héritier du titre de Duc Mustang, sûr de lui.
- Il y a intérêt ! Tempêta le vieillard. Je n'apprécie pas que l'on touche à ce qui m'appartient de droit !"
L'idée que ce bâtard puisse jouir de son jouet à sa guise le rendait fou. Elle était à lui !
oOo
Assise au balcon d'une sublime demeure de Xing, une femme blonde d'une cinquantaine d'année lisait un journal d'Amestris. Elle s'arrêta à la page des annonces de mariages et un nom l'interpella.
- La bande de rat ! Hurla-t-elle furieuse en lançant le journal sur la table. Et ma part du gâteau ?"
Irritée, elle se leva et ordonna qu'on prépare ses bagages. Il était temps de retourner à Amestris.
To be continued...
À très vite.
