Hola !
J'espère que vous allez bien ! L'histoire poursuit doucement son cours ! Merci à Luciole et LénaFMA pour leur commentaire chaque semaine *émoji bisou cœur*.
Bonne lecture à tous.
Sei et Chacha.
Chapitre 11 : Riza peut-elle faire confiance à Maes ?
Dans une des chambres du premier étage, une autre personne n'avait pas très bien dormie, mais pas pour les mêmes raisons... Si Roy Mustang avait noyé ses tourments et pulsions dans l'alcool, Riza s'était tournée et retournée dans son lit sans jamais trouver le sommeil... Elle n'avait pas envie de penser aux sensations que lui avait procuré son époux dans la calèche... Mais en même temps, son esprit se perdait dans les paroles de ce vieux pervers lorsqu'ils s'étaient retrouvés juste tous les deux...
Elle avait eu tellement peur...
Elle avait beau se battre pour devenir forte et surpasser cette terreur d'enfant, finalement, elle s'était retrouvée incapable de réagir face à ses paroles et à sa proximité...
Si elle était sauve et en sécurité dans son lit dans le manoir de son époux c'était grâce à l'intervention de ce dernier justement.
Totalement épuisée et traumatisée, Riza s'était dit que quitte à s'endormir en pensant à quelqu'un, il valait mieux pour elle que ce soit en pensant à son époux actuel plutôt qu'à celui qui l'attendait. Elle s'était donc finalement endormie au petit matin.
Son sommeil fut très agité. Elle revécut ces dernières vingt-quatre heures qu'elle avait vécu, pourtant, il finit par s'adoucir quand elle rêva du passage dans la calèche et de ce moment où, ils avaient été à deux doigts de s'embrasser...
Dans la réalité, elle avait repoussé cet acte et le majordome de son époux avait achevé de briser cette bulle d'intimité entre eux... Mais dans ce rêve où rien n'était rationnel, Riza ne l'avait pas repoussé et personne n'était venu les interrompre.
Personne.
Riza finit par se réveiller en sursaut, haletante. Son corps était en sueur et son cœur battait vite dans sa poitrine. Non, elle ne venait pas de faire un cauchemar. Bien au contraire. Le rêve qu'elle venait de faire était si instance, si extra qu'il lui avait semblé réel...
Quand ils s'embrassaient, elle sentait son odeur. Une odeur boisée et épicée qui ne quittait plus ses narines.
Quand son regard s'était perdu dans le sien, elle avait réellement eu l'impression que ses yeux la fixaient, avec cette même intensité qu'avec laquelle il l'avait regardé dans la calèche.
Riza se sentait toute chose à se souvenir et un petit gémissement s'échappa de ses lèvres. Surprise par sa propre réaction, elle plaqua ses deux mains sur sa bouche. Sa chambre était vide, mais tout de même... Pourvut qu'aucune de ses servantes ne l'avaient entendu. Quelle honte ! Et si elles rapportaient cela à sa "belle-famille" ? Ce serait un cauchemar !
Paniquée, Riza se redressa. Elle était encore éprise de ce rêve érotique pour penser correctement. En plus l'odeur de son époux ne la quittait plus. C'était comme si elle était imprégnée sur elle.
Ce n'était pas bon...
Pas bon du tout !
Riza devait l'oublier...
Et pas rêver de lui !
Surtout de lui et d'elle nus...
Complètement nus !
Bordel...
Bordel !
Riza envoya valser sa couverture à l'autre bout du lit et se leva, toujours aussi troublée par son rêve. Ses pas la menèrent vers les vêtements masculins posés sur sa chaise.
Des vêtements appartenant à son époux.
Elle attrapa la chemise présente parmi le tas de vêtement et la sentit. Elle portait son odeur à lui... Ce qui expliquait donc pourquoi elle avait cette impression d'être imprégnée de son odeur... Ce n'était pas une impression ! Ça devait également expliquer pourquoi ce rêve avait été si intense et lui avait semblé si réel. Parce qu'hier soir en rentrant, dans la hâte et la précipitation de retirer cette robe qui avait certes plus à son époux, mais encore plus à cet ignoble vieux pervers, elle l'avait ôté et jeté dans la cheminée de sa chambre où ronronnait un feu afin de réchauffer la pièce avec l'arrivée du froid.
Frigorifié et ayant l'impression que ce vieux pervers avait les yeux posés sur son corps nue, elle avait enfilé les vêtements apportés par Roy... C'était à cause de son odeur qu'elle avait fini par se sentir en sécurité...
Si la présence de son époux dans son esprit lui avait évité une nuit de cauchemar à l'image de ce vieux pervers, ce rêve érotique et l'odeur de son parfum en permanence sur lui n'allait pas l'aider à créer une frontière entre eux... Comment l'ériger entre eux quand tout cela lui donnait envie de courir dans sa chambre et de se blottir dans ses bras ?
Non !
Riza secoua la tête pour s'enlever cette image. C'était hors de question ! Ce n'était pas un mariage d'amour. Cette attirance qu'elle avait pour lui, c'était simplement parce qu'il avait empêché ce vieux pervers de profiter d'elle.
Ils ne pouvaient pas s'aimer. Ils ne connaissaient rien l'un de l'autre ! Si son époux connaissait tout d'elle, il ne voudrait pas d'elle ! Personne ne devait savoir le fardeau avec lequel elle vivait. Personne !
Riza était seule. Seule ! Et elle s'était battue pendant des années pour apprendre à se protéger. Oui, elle se protégerait elle-même. Elle n'avait pas à mêler son époux à cela.
Mais à présent, en plus de se protéger de ce vieux pervers, elle devait également se protéger des sensations que lui provoquait son époux. Et pour cela, elle devait abandonner l'idée de porter ses vêtements imprégnés de son parfum.
À contre-cœur, Riza les abandonna sur la chaise et reprit les vêtements de serviteurs.
Une fois correctement habillée, elle décida d'enfin quitter sa chambre pour rejoindre la salle à manger. Elle s'arrêta sur le seuil de la porte lorsqu'elle découvrit l'ami de son époux, Maes Hughes, assis à table à la place qu'occupait normalement son époux.
Lorsqu'il la vit apparaître, ce dernier se leva et la salua respectueusement.
- Bonjour, s'exclama Riza en retour. C'est vous qui deviez venir ? Questionna-t-elle ensuite, intriguée. Il me semblait avoir entendu dire que c'était nous qui..."
Riza s'arrêta de parler quand Maes leva sa main droite.
- Il y a eu un changement de programme. J'ai besoin de votre aide."
- De mon aide ?" Répéta Riza perdue.
Pourquoi un inconnu avait besoin de son aide ? Certes, il était proche de son époux, mais elle ne pouvait pas vraiment dire qu'elle connaissait grand-chose de ce dernier, alors de son ami...
- Oui, approuva pourtant Maes. Venez, je vais tout vous expliquer en chemin." Ajouta-t-il en l'entrainant par le bras pour l'emmener à l'extérieur du manoir de Roy.
oOo
Dans la demeure des Hughes, l'épouse de Maes, Gracia, tournait en rond dans leur salon. Elle avait essayé de broder pour s'occuper l'esprit et passer le temps, mais son esprit était trop préoccupé par le départ précipité de son mari pour que le résultat soit parfait, alors elle avait laissé tomber...
Le crochet avait donné le même résultat... Comment se concentrer sur ses points quand son cerveau était bloqué sur Roy Mustang ?
Mince alors ! Que s'était-il passé pour que son époux parte aussi vite ?
Et c'était quoi cette histoire d'Asclépiade ?
Après un énième tour du salon suivit d'un centième soupire, Gracia laissa ses pas la mener vers la fenêtre. C'était une journée très agréable pour l'automne. Il n'y avait plus aucune trace du passage de l'orage de la veille en fin d'après-midi qui n'avait duré qu'une demi-heure finalement.
Le bruit de la porte du salon qui s'ouvrit surpris la future maman dans ses pensées et elle se retourna à temps pour voir apparaître le majordome.
- Madame..." Commença ce dernier.
Il fut interrompu dans son élan par l'apparition d'une cravache devant son visage.
Gracia remonta la main qui tenait cet objet et se trouva face à face avec Elfy, l'épouse du demi-frère aîné de Roy Mustang.
Celle-ci portait une tenue d'équitation et malgré son regard froid et hostile, elle était très élégante, Gracia ne pouvait le nier. Elle avait tout d'une future duchesse, même l'arrogance.
- Dégage !" Ordonna-t-elle en fusillant le serviteur du regard.
D'un geste habile, elle lui fit comprendre que s'il n'obéissait pas, il serait sanctionné d'un coup de cravache.
Paniqué, il quitta la pièce. Le silence s'empara des lieux. Gracia n'osait rien faire. Elle avait beau être chez elle, Elfy lui était supérieure en tout... Seul son époux aurait pu la chasser, malgré qu'il ne fût que Vicomte. Mais Maes était absent... Elle était seule...
La tension et la pression prirent de l'ampleur en Gracia. Le regard d'Elfy sur elle la fit tressaillir, encore plus lorsqu'elle loucha presque sur son ventre bien rond. Par instinct, elle posa ses mains dessus en signe de protection.
- Une moins que rien qui met au monde l'héritier d'un Vicomte... Siffla la rousse, dégoûtée. Quelle insulte à la haute société ! Se scandalise-t-elle carrément en fusillant Gracia du regard. Votre époux vous a-t-il seulement prévenu que votre déchet humain ne sera jamais admis dans notre monde ?"
Non mais pour qui se prenait cette sorcière rousse pour débarquer chez elle et lui sortir de tels insanités !?
- Si c'est pour m'insulter que vous avez fait ce déplacement, la sortie est derrière vous." Répondit Gracia, pas le moins du monde apeurée.
Des insultes et remarques de ce genre, elle en avait reçu beaucoup depuis qu'elle fréquentait Maes. Elle avait d'ailleurs longtemps pensé à le quitter... Si l'amour qu'ils ressentaient l'un pour l'autre n'avait pas été aussi fort, Gracia ne savait pas si elle aurait su passer au-dessus des remarques et autres insultes de ce genre. Elle ne laisserait donc pas Elfy venir l'insulter chez elle.
Pire !
Insulter l'enfant de Maes.
Qui était Elfy pour la traiter de moins que rien et insulter son bébé à venir de "déchet" !? Aux dernières nouvelles, elle n'était rien avant d'épouser le futur Duc Mustang.
Pour toute réponse, la rousse leva sa cravache. Le bout toucha la joue de Gracia, lui coupant la peau. Bien évidemment, la future maman ne cilla même pas, ce qui agaça encore plus Elfy.
- Même un chien sait où est sa place alors apprend à rester à la tienne !" Aboya-t-elle, hors d'elle.
- Intéressant venant de la part de quelqu'un qui semble avoir oublier sa place avant qu'elle n'épouse un Mustang." Riposta Gracia, impénétrable.
Sa remarque rendit Elfy folle de rage.
- Tu es peut-être l'épouse d'un Vicomte mais jamais tu ne seras une des nôtres ! Grogna-t-elle entre ses dents. N'oublie pas que je suis l'épouse du futur Duc !"
- Oui, une épouse qui n'a pas encore apporté d'héritier au futur Duc." Nota Gracia, en jetant de l'huile sur le feu.
- Tu vas faire ce que je te demande..."
- Ou quoi !?" La provoqua-t-elle, en la coupant.
- Ou je te garantit que ton accouchement sera seul, douloureux et long !" Hurla Elfy, enragée.
oOo
Riza avait accepté de suivre le Vicomte Hughes, parce qu'elle sentait qu'elle pouvait avoir confiance en lui. Comment ? Elle ne saurait l'expliquer... Ce n'était que la seconde fois qu'elle le voyait et elle sentait dans son regard que jamais il ne la jugerait... Bon Dieu, elle se demandait bien où son époux avait trouvé un ami pareil et se sentait presque jalouse qu'elle, de son côté, avait toujours été si seule...
Elle était à présent assise dans la voiture du Vicomte, au côté de ce dernier. Il venait de lui expliquer pourquoi il avait besoin de son aide et elle tentait de digérer les informations qu'il venait de lui transmettre.
Bon sang...
Riza soupira, tristement...
Pourquoi avait-elle cru qu'il était différent des autres ? Bien évidemment, il était l'ami de son époux et de ce fait, il se rangerait toujours de son côté.
Un époux qu'elle avait cru différent également d'ailleurs...
Est-ce qu'un jour elle rencontrerait quelqu'un qui serait enfin sincère avec elle !? Pourquoi tout le monde s'amusait à lui mentir ? Comme si elle ne s'en rendrait pas compte. On passait son temps à lui mentir. Elle n'était pas dupe.
Depuis la fois où ces hommes qui l'avaient enlevé quand elle avait six ans lui avaient promis qu'on ne lui ferait aucun mal et que c'était juste pour de l'argent qu'ils avaient besoin d'elle... Alors pourquoi l'avaient-ils laissé lui faire du mal !?
Puis la fois où son père lui avait promis qu'il serait toujours là pour la protéger... Où était-il aujourd'hui ?
Les promesses étaient faites pour ne pas être tenues et Roy Mustang n'avait même pas tenu vingt-quatre heures avant de rompre la sienne en se débarrassant d'elle ! Et le Vicomte qui jouait les complices...
- Ce n'était pas la peine de trouver une excuse... Souffla-t-elle, tout à coup excédée en regardant le paysage extérieur. Je suis assez grande pour comprendre que mon époux regrette ce qu'il a fait hier soir !" Renchérit-elle cette fois-ci en lançant un regard noir au Vicomte.
Ce dernier parut surpris par une telle férocité de sa part. Elle aurait pu s'en vouloir. Il semblait être un gentilhomme, mais il était l'ami de Roy Mustang et surtout son complice et cela suffisait à ne pas lui faire regretter son regard.
- Ce qu'il a fait hier soir ?" Répéta Maes, incrédule.
Mais que diable avait fait son ami la veille à son épouse !? Il n'avait rien voulu lui dire... Il lui avait juste dit d'emmener Riza loin de lui... Au regard que la blonde lui renvoyait, il comprenait que son abruti d'ami avait certainement dû dépasser une limite... Une seule ? Peut-être bien plus... Comment savoir !? Ni l'un ni l'autre ne semblaient consentant à expliquer ce qu'il s'était passé...
Bordel, ce mariage allait donner mal au crâne au pauvre Maes qui ne savait plus où donner de la tête... Se rendaient-ils compte qu'il allait devenir père et qu'il avait d'autre chat à fouetter ? Enfin, Riza ne pouvait pas s'en rendre compte, non, mais Roy !
- Oui, ce qu'il a fait hier !" Renchérit Riza en appuyant sur ce détail.
Elle refusait d'admettre que ce qu'il s'était passé, ou plutôt ce qui avait failli se produire, elle l'avait voulu aussi. Parce que son rêve érotique de cette nuit était encore trop présent dans son esprit.
Et puis, pourquoi se mettait-elle dans cet état au final !? N'était-ce pas ce qu'elle souhaitait ? Mettre de la distance entre Roy et elle ?
Oui...
Mais qu'est-ce que Maes allait faire d'elle !?
- Pendant que vous détournez mon attention en m'emmenant en balade, je suis sûre qu'il est parti rapporter le document signer au Duc !" Poursuivit-elle dans le délire de son imagination.
Allez acheter un cadeau à son épouse... Mais bien sûre ! Riza n'en croyait pas un mot. Maes Hughes était un piètre menteur.
En tout cas, Riza comprit qu'elle avait raison lorsque le sourire joyeux de Maes disparut totalement de son visage et qu'il fronça les sourcils. Pour elle, il était certain qu'il agissait ainsi parce qu'il avait été perçu à jour.
Mais il en était tout autre.
Maes avait perdu de sa superbe et se montrait inquiet parce que les propos de Riza l'interpellèrent. Son regard se fit grave. C'était quoi encore que cette histoire de document ?
Il savait que ce mariage avait été orchestré sous contrat, mais pour lui, le contrat était clos. Il n'était pas au courant des manigance du Duc et du reste de la famille Mustang puisque son meilleur ami n'avait rien voulu lui dire... Maes espérait que son ami n'était pas en train de faire une bêtise... Il voyait bien qu'il voulait protéger son épouse, même s'il ne l'admettrait pas...
Et s'il s'était joué de lui ? Et s'il voulait éloigner Riza du manoir non pas pour la protéger de son envie de la faire sienne mais plutôt de la folie destructrice de sa famille !? Parce que si Maes avait bien compris quelques choses depuis qu'il était ami avec Roy Mustang, c'était que sa famille ne faisait que détruire ceux qu'elles approchaient... Et puisque c'était eux qui avaient forcé Roy à épouser la jeune femme...
Avaient-ils fait cela dans le but de la détruire depuis le début ? Roy avait dû tout comprendre et maintenant qu'il était tombé sous son charme, il était évident qu'il allait tout faire pour empêcher sa famille d'agir.
- Quoi ?"
L'air grave de Maes perturba Riza et elle ne put s'empêcher de réagir ainsi.
Surpris, Maes sursauta légèrement et secoua la tête. Il laissa ses suppositions de côté. Il ne devait absolument pas inquiéter Riza avec ça.
- J'ignore tout cette histoire, s'éclaircit-il la gorge en prenant un ton plus doux. Ce n'est pas une excuse. Je dois vraiment acheter un cadeau à mon épouse."
Au départ, ce n'était pas prévu, mais au final, il s'était dit que ça pouvait être une bonne idée. Gracia vivait très difficilement la fin de sa grossesse et lui apporter une petite surprise lui ferait très certainement plaisir. De plus, l'épouse de son ami semblait être une bonne personne. Certes, elle se cachait derrière sa coupe à la garçonne et les vêtements du majordome de Roy, mais au fond d'elle, c'était une femme qui avait juste envie d'être elle-même et non pas de devoir se comporter comme la société avait envie qu'elle se comporte. Maes en était sûr, elle s'entendrait bien avec Gracia qui était tout comme elle.
- Imaginons, que ce que vous dites est vrai, dans ce cas pourquoi m'avoir choisi pour vous accompagner ? Je ne suis pas la meilleure personne pour vous conseiller pour votre achat..."
Riza n'en démordait pas. En vue de son look vestimentaire, elle n'était pas à l'image de la personne la plus apprêtée pour conseiller quelqu'un dans un cadeau...
- Justement, renchérit le Vicomte Hughes. Vous avez besoin de vêtements !"
Riza baissa les yeux vers sa tenue. Il était vrai qu'elle en avait marre de porter les vêtements des autres... Depuis quand n'avait-elle pas eu des vêtements bien à elle ? Bon d'accord, en soit, elle en avait... Mais les robes qu'on choisissait pour elle n'était absolument pas à son goût ! Pourquoi personne ne daignait lui demander son avis ? Il y avait de nombreuses femmes portant des pantalons dans cette société et qui étaient très féminine ! Pourquoi ne pouvait-elle pas faire partie de cette catégorie de femmes ? Pourquoi l'obligeait-on à ne porter que des robes ?
- Voilà pourquoi je vous ai demandé de m'accompagner, poursuivit Maes, voyant que Riza ne répondait pas. Vous n'allez pas porter pendant trois cent soixante-deux jours les vêtements des autres."
Riza approuva, tout à coup, l'idée d'avoir des vêtements à elle se fit alléchante. Elle espérait seulement que le Vicomte Hughes n'allait pas l'emmener dans une boutique de robe à dentelles et autres fanfreluches.
- Et pour votre information, je n'ai nul besoin de conseils pour faire plaisir à mon épouse !" S'exclama Maes.
La blonde n'allait pas le contredire, elle le savait très bien. Si seulement Maes avait été sincère dès le début. Elle comprenait que son époux ne voulait pas passer du temps avec elle et qu'il avait envoyé son ami faire la corvée de l'habiller à sa place. Surtout après ce qu'il s'était passé hier soir.
Le souvenir de la veille la fit se mordre la lèvre inférieure. Allait-elle parvenir un jour à oublier ce regard et les sensations que tout cela produisait en elle ?
- Maintenant que tout est dit, reprit le Vicomte après un silence. Si vous me racontiez ce qu'il s'est passé hier soir ?"
Surprise par une telle demande, Riza se sentit rougir. Il était sérieux !? Jamais elle ne pourrait lui raconter ça !
Jamais !
La soudaine gêne de Riza amusa beaucoup Maes. C'était bien la première fois qu'il voyait la femme de son ami aussi démunie et surtout, timide ! Comme quoi, il n'avait pas tort quand il disait que derrière sa carapace de cheveux court et de vêtement masculin, Riza n'était qu'une femme qui cherchait à se découvrir.
- Ce doit être un truc énorme pour que le Majordome de Roy démissionne !" Rajouta-t-il ensuite, un sourire aux lèvres.
- Il a démissionné ?" S'étonna Riza, retrouvant l'usage de sa langue.
Maes répondit "oui" d'un signe de la tête. En tout cas, Roy ne lui avait rien dit à ce sujet, mais ce matin ce n'était pas le majordome habituel qui l'avait accueilli à son arrivée au manoir. Quand il avait demandé au valet où était passé le fidèle majordome de Roy, ce dernier avait pali et s'était mis à rougir de gêne. Il avait forcément dû voir quelque chose qu'il n'aurait pas dû voir et dont il n'avait pas le droit de parler...
- Dans ce cas, je porte les vêtements de qui ?"
La soudaine remarque de Riza étonna Maes. Il ne s'était absolument pas attendu à cela. Qu'elle demande pourquoi, certes, mais ça !? Non ! N'y tenant plus, il explosa littéralement de rire. Cette femme était décidément idéale pour Roy ! Il allait devoir y mettre du sien pour sauver leur mariage arrangé et faire en sorte que cette union d'un premier abord grotesque, devienne une union aussi solide que la sienne avec Gracia.
To be continued...
À très vite.
