Drago était seul à la table du petit déjeuner. C'était la quatrième fois de suite cette semaine. Il avait préparé de quoi manger, il avait même fait des crêpes pour tenter d'appâter Hermione, mais il ne l'avait pas vue franchir la porte de la cuisine une seule fois. Elle ne mangeait plus le matin.
À vrai dire, Drago ne l'avait presque pas croisée depuis… depuis qu'elle l'avait embrassé. Qu'ils s'étaient embrassés. Elle ne récupérait même plus son linge le matin et se planquait dans sa chambre aussitôt rentrée du travail.
Drago s'inquiétait plus qu'il ne l'aurait cru. Il n'avait pas réalisé à quel point cette routine lui faisait du bien, à quel point il s'y était attaché. Cela valait aussi pour Hermione. Elle lui manquait. Ils ne se parlaient plus, ils ne se souriaient plus, il ne cuisinait plus pour elle, il ne pouvait plus l'écouter parler. Il tentait de la croiser chaque fois qu'elle rentrait du travail, mais elle se contentait d'éviter son regard et de se précipiter à l'étage. Alors il ne forçait jamais les choses, il restait à l'écart, il lui laissait du temps, de la place.
Drago n'osait pas approcher Albert non plus, de peur qu'Hermione se renferme encore davantage, qu'elle lui en veuille d'une quelconque façon. Il était seul.
Il s'en voulait, terriblement. Il se sentait mal d'avoir profité de cet instant alors qu'Hermione avait paru tant en détresse. Il se détestait d'avoir apprécié ces quelques secondes, qui avaient paru durer une éternité, alors même qu'elle avait été dans un état effrayant en arrivant. Il se haïssait. Il aurait dû être là pour elle, la serrer dans ses bras pour la réconforter. Il n'aurait pas dû rester immobile ainsi. Il avait tout gâché.
Mais plus que tout encore, il se sentait perdu et seul. Il ne savait pas quoi faire pour arranger les choses, il n'osait pas pousser Hermione à lui parler ou même à l'écouter. Il ne savait pas comment s'y prendre ni s'il valait mieux attendre ou bien se résigner.
Car peut-être était-ce la solution ? Il lui arrivait si souvent de penser qu'il méritait son indifférence, qu'il n'aurait jamais dû avoir la chance d'assister à ce début d'amitié, qu'il n'aurait pas dû se faire d'espoirs. Elle avait dû finir par se rendre compte de qui il était vraiment. Peut-être même qu'elle avait voulu le tester avec ce baiser, vérifier qu'il était bien celui qu'elle pensait. Et lui était tombé la tête la première dans ce piège, il avait profité d'elle, il avait… Il se détestait.
Il avait fait quelque chose de mal, Drago en était certain. Il n'y avait pas d'autre option envisageable, elle lui en voulait et l'évitait car il le méritait.
Il se prit la tête entre les mains lorsque la porte d'entrée claqua derrière Hermione et Albert. Ses pensées étaient une nouvelle fois tournées en catastrophe. Comme chaque matin, il s'imaginait le pire, il se dessinait un monde où tous ses proches le haïssaient. Il ne pouvait pas s'en empêcher. La moindre petite contrariété l'envoyait dans ce tourbillon fataliste qu'il connaissait si bien.
Pourquoi son absence était-elle source d'autant d'émotions ? Pourquoi se sentait-il si mal alors qu'il avait tant d'autres choses pour le rendre heureux ?
Il avait tenté de le coucher sur papier, d'en parler à Pansy, mais s'était retrouvé incapable de décrire ce qu'il ressentait. Cela lui paraissait si dérisoire une fois écrit. Il avait l'impression de n'être qu'un adolescent venu se plaindre d'une camarade désagréable avec lui. Il finissait donc par jeter les brouillons de ses lettres et se tournait vers la préparation des repas de la journée pour oublier ses tourments.
Alors, comme les trois jours précédents, ce fut ce qu'il se résolut de faire. Drago rangea les crêpes restantes au réfrigérateur et se décida à préparer l'un des plus longs plats de ses livres de recettes : un gigot d'agneau de sept heures, dans une confiture de rhubarbe, accompagné d'une purée de potirons, de panais et de pommes de terre.
Il sortit la viande et les légumes du réfrigérateur et se mit en action. C'était bien.
oOo
La baie vitrée était ouverte derrière lui et il avait les deux pieds dehors. Drago considérait avoir fait le plus gros. Le vent du mois de mars était assez fort pour soulever les pans de sa chemise à carreaux et les mèches blondes trop longues qui retombaient sur son front. Il était heureux d'avoir enfilé un pull fin en dessous, car si les températures commençaient doucement à se réchauffer, elles restaient tout de même assez basses pour qu'il puisse attraper un rhume.
Et il n'avait aucune envie de passer la journée dans son lit, le nez rouge de s'être mouché, les jambes lourdes et le plafond comme seule vue sur son monde.
Drago réalisait avec le temps qu'il supportait de moins en moins de rester dans sa chambre. À vrai dire, il la fuyait et passait le moins de temps possible entre ces quatre murs. Lorsqu'il ne cuisinait pas, le jeune homme se rendait dans la bibliothèque pour lire, ou dans la cave pour fouiller dans les vieux cartons qui avaient appartenu aux grands-parents d'Hermione. Elle le lui avait autorisé, après tout, ils finiraient autrement par pourrir avec le temps.
De cette façon, Drago ne mettait les pieds dans sa chambre que lorsque la nuit tombait et qu'il n'avait pas d'autre choix que de se coucher. Il avalait une potion de sommeil sans rêves et les murs blancs et vides de la pièce disparaissaient en un clin d'œil. C'était le cas de le dire.
Si au départ, il avait inconsciemment fait son possible pour ne pas y mettre les pieds, il avait fini par comprendre quelle était la raison de ce besoin. Cette pièce lui rappelait trop de mauvais souvenirs. Elle lui inspirait des énergies négatives, des pensées qu'il ne voulait plus entendre et des sensations qu'il aurait préféré enterrer à jamais.
Cette pièce était impersonnelle, malgré le fait que toutes ses affaires y soient rangées et que Wynn y dorme. Il ne s'y sentait pas bien, l'air était lourd quand il y rentrait, il était presque douloureux.
C'était ironique, quand il y pensait. Des mois plus tôt, il aurait été incapable de quitter le confort de cet endroit, de ces draps, de ce matelas ou simplement de ces murs blancs. Il n'aurait pas pu passer plus de quelques minutes en dehors. Cela avait été son abri, son cocon, le refuge à tous ses malheurs.
Or désormais, cette chambre inspirait tout le contraire. Il ne s'y sentait plus bien.
Alors il sortait, il se changeait les idées et faisait de son mieux pour oublier.
Oublier. C'était un mot si effrayant mais qui lui était pourtant crucial ces derniers temps. On disait souvent que la mémoire était la seule marque de notre passage sur Terre, qu'elle permettait de témoigner du temps qui passait et de graver à jamais les êtres chers que nous avons perdus.
Drago y croyait, il savait que sans lui, plus personne n'aurait d'intérêt pour sa défunte mère, que plus personne ne se souviendrait d'elle comme il le faisait. Elle vivait à travers lui, d'une certaine façon.
Seulement, sa mémoire était tout aussi destructrice que bienfaitrice. Elle était le réservoir de souvenirs sombres et douloureux. Un puits de merveilles perverti par un passé sinueux.
Drago la détestait autant qu'il l'aimait. Alors il se décidait à la remplacer, à forger un mur qui séparerait ce passé de la vie qu'il avait commencé il y a peu. Il se souvenait de chaque jour de sa vie, si bien qu'il voulait les oublier.
Et l'un des premiers souvenirs qu'il voulait se créer commencerait ce jour-là. Ici, dehors, dans un endroit où il n'avait pas remis les pieds depuis des semaines. Un endroit dont il avait rêvé longtemps. Il s'y rendait seul, complètement seul, pour la première fois. Et il était fier de cela.
Ses angoisses étaient là, bien sûr. Elles l'accompagnaient, elles alourdissaient ses épaules, mais pas suffisamment pour qu'il ne puisse pas avancer. Il s'était fixé un objectif, un but qu'il devait atteindre pour combler le trou béant de sa mémoire qu'il avait tant voulu vider.
Wynn était là, il n'était pas vraiment seul. Elle l'attendait, posée sur l'un des piliers qui maintenait le fil à linge. Elle était juste en face de lui, c'était l'ancrage qu'il avait choisi, ce qui lui permettrait de ne pas perdre pied, d'avancer sans s'arrêter.
Elle le fixait, la tête penchée sur la droite, comme si elle ne comprenait pas ce qu'il faisait, ainsi immobile. Il était toujours aussi surpris par l'intelligence dont cette chouette faisait preuve. Elle semblait analyser ses mouvements et ses actes comme un humain, comme si elle comptait en faire quelque chose, qu'elle les comprenait. Drago s'imaginait que c'était le cas, qu'elle savait pourquoi il restait debout, ainsi, pourquoi il avait besoin d'aide ce jour-là.
Elle ne bougeait pas, elle l'attendait.
Drago tourna la tête vers l'écurie. Une vingtaine de mètres les séparaient. En quelques pas seulement, il pourrait rejoindre ce nouveau bâtiment, il pourrait découvrir les deux chevaux dont Hermione lui avait parlé. L'excitation se mêlait à l'angoisse. En réalité, elle la dépassait, elle se battait contre elle à mains nues dans l'esprit de Drago. Et elle gagnait. Son envie de rencontrer Arès et Héra éliminait toute concurrence. En quelques minutes, l'angoisse était K.O., déclarée perdante de ce combat décisif.
Il mit un pied devant l'autre et sa marche débuta. Il ne s'arrêta pas. Il sentait le haut de l'herbe chatouiller ses chevilles, juste au-dessus de ses chaussettes. Il lui faudrait songer à allonger les revers de son pantalon.
Le vent soufflait toujours autour de lui, il l'accompagnait dans son voyage vers l'écurie. Le temps était long, lent, lourd, il ne semblait pas s'écouler alors qu'il avançait vers sa cible. C'était comme si celle-ci s'éloignait lorsqu'il s'en approchait, qu'elle le fuyait. Mais l'excitation était là, elle avait battu les angoisses, il ne pouvait pas paniquer.
À quoi ressemblaient les chevaux ? Étaient-ils plutôt jeunes ? Âgés ? Quelle couleur ? Quelle race ?
Il n'avait posé aucune question à Hermione. Il avait attendu ce jour, le moment où il les découvrirait par lui-même, où il les approcherait pour la première fois et pourrait les caresser. Peut-être qu'il pourrait même les monter un jour. Il en rêvait. L'équitation lui manquait. Voilà l'un des souvenirs qu'il ne voulait pas oublier, qu'il effaçait à contre-cœur pour la bonne cause. Une partie heureuse de sa vie qui semblait dérisoire face au reste. Alors il valait mieux l'enterrer.
Il atteignit enfin les portes de l'écurie et s'arrêta devant. Il l'avait fait. Les angoisses n'avaient pas repris le dessus, elles étaient toujours au sol, plus en état de combattre. L'excitation, l'envie, la joie célébraient leur victoire sur l'arène de son esprit.
Il actionna l'une des poignées et découvrit, pour la toute première fois, ce qui se cachait derrière.
L'écurie était séparée en deux grandes parties. D'un côté se trouvait une petite pièce où étaient contenues toutes les affaires nécessaires à l'équitation : des selles, des tapis, des rênes, ainsi que de quoi nourrir les chevaux. De l'autre côté se trouvaient les deux boxs où vivaient Héra et Arès. Ils possédaient deux portes chacun, une qui menait vers l'extérieur et une pour y entrer de l'intérieur.
À l'ouverture de la porte d'entrée, les deux chevaux s'approchèrent aussitôt des barrières et passèrent leurs têtes par-dessus. Drago lâcha la poignée.
Ils étaient tout simplement magnifiques. L'un était blanc et l'autre noir. Leurs noms étaient inscrits sur la porte des boxs. Héra était blanche, Arès noir. Leurs crinières étaient longues, elles contrastaient l'une avec l'autre. Ils étaient très grands, d'après ce que Drago pouvait voir, ce qui lui permit de deviner qu'il s'agissait de deux shires, une race qu'il avait vue dans l'un des bestiaires de la bibliothèque. Magnifiques.
Sa mémoire ne lui faisait pas défaut. C'était ironique.
Ils étaient d'une élégance impressionnante, presque intimidante en réalité. Ils avaient cette prestance difficile à égaler, cette posture droite et sérieuse qui lui faisait penser à Eleazar. Il se souvenait très bien de son Gronian, de son regard supérieur et de ses ailes majestueuses. Foutue mémoire.
Drago était immobile, il n'arrivait pas à les quitter des yeux. Il avait réussi. Il était entré et il découvrait les chevaux d'Hermione pour la toute première fois.
Il n'osait plus bouger, il avait peur de perturber cet instant, de tout gâcher. Encore.
Alors il resta là, debout face à eux. Ils étaient beaux, majestueux et il n'avait qu'une envie : les approcher. Mais il ne le fit pas. Il attendit. Quoi ? Il n'en savait rien, mais il attendit. Le temps semblait suspendu. Il n'arrivait pas à avancer, à parler, à détourner le regard. Il était comme pétrifié par ce qu'il voyait, par ce qu'il venait de faire.
Après un certain temps, les chevaux s'éloignèrent des barrières de leurs boxs, juste assez pour qu'ils ne soient plus dans le champ de vision de Drago. Le temps reprenait son cours. Ce dernier sentit son cœur battre un peu plus fort dans sa poitrine. Il lui sembla alors que ses angoisses se relevaient, qu'elles approchaient son excitation dans le dos pour la surprendre.
Elles étaient là de nouveau. Elles frappaient à ses oreilles et tombaient au fond de son estomac. Que devait-il faire désormais ? S'en aller ? Ce serait l'équivalent d'un échec, il n'aurait pas réussi à faire grand-chose. Approcher les boxs ? En avait-il même le droit ? Il s'imaginait Granger lui en vouloir en le découvrant, lui crier qu'il n'avait pas le droit d'approcher ses chevaux, qu'il n'était pas à sa place ici, qu'il aurait dû rester dans sa maudite cuisine ou enfermé dans sa chambre.
Car elle ne pouvait pas penser autre chose. Elle lui en voulait, il en était certain. Elle le détestait, il était allé trop loin ces derniers temps, il avait franchi les limites de ce qu'elle autorisait qu'il fasse. Il avait abusé de sa détresse, il avait profité de son mal-être. Il aurait dû rester cloîtré dans sa chambre.
Peut-être qu'ainsi il n'aurait pas goûté au plaisir de sortir et ne serait pas si angoissé à l'idée de retourner entre les quatre murs blancs de cette pièce. Peut-être qu'ainsi, il n'aurait pas à subir la déception de cette solitude retrouvée. Peut-être qu'ainsi, il n'aurait pas à subir le silence d'Hermione et ses prises de conscience destructrices.
Elle avait réalisé qu'il ne valait rien, qu'il ne méritait pas son temps, son énergie, ses sourires. Elle avait joué avec lui, lui avait donné l'impression qu'elle l'appréciait et l'avait attiré dans ses filets pour pouvoir l'enterrer un peu plus bas par la suite.
Sa respiration était hachée, soudainement. Il avait chaud, dans ce pull trop serré et cette chemise trop large.
Hermione était en colère, elle l'évitait. Et tout était sa faute. Il n'aurait pas dû se laisser avoir, se laisser attirer par sa gentillesse et cette possible amitié qu'il s'imaginait entre eux. Il était allé trop loin, il avait cru qu'une telle chose était possible, alors même qu'il n'était personne pour elle.
Il s'était fait des illusions et désormais, debout dans cette écurie, les mains tremblantes et le visage déformé par ses angoisses, Drago réalisa qu'elle avait raison.
Peut-être ce baiser avait-il été un moyen de l'enfoncer un peu plus, de tirer sur les ficelles qui le maintenaient debout pour qu'il s'échoue. Il avait plongé la tête la première dans cette illusion. Elle s'était amusée avec lui et il avait bêtement cru que c'était sincère.
Mais Drago ne lui en voulait pas. Il ne pouvait pas lui en vouloir. Dans cette prise de conscience, il ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il le méritait, qu'elle avait eu raison de faire tout cela. Elle s'était amusée, elle en avait profité et il songea que c'était peut-être mieux ainsi. Pour elle.
Il ne comptait pas. Elle avait droit à tout ça, droit de faire ce qu'elle voulait. Il n'était que de passage dans sa vie, il y aurait bien un jour où elle déciderait qu'il ne méritait pas sa place chez elle.
Il espérait simplement que ce jour ne viendrait pas tout de suite. Il n'était pas prêt à abandonner tout ça.
Drago sortit de l'écurie la tête basse. Ses angoisses avaient mis son bonheur K.O. à leur tour. Une première fois, puis une seconde, et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il ne ressente plus rien de positif. Il n'y avait que ses peurs et ses doutes au creux de son cœur.
Il sentit des larmes couler sur les joues lorsqu'il passa la baie vitrée qui menait à la cuisine. Il monta les marches qui menaient à l'étage une à une en songeant à nouveau à toutes ces fois où il avait lutté pour les descendre. Il traversa le couloir qu'il connaissait désormais par cœur, il laissa son regard divaguer sur le papier peint fleuri qu'il avait compté et recompté tant de fois. Il entra dans sa chambre et se laissa tomber sur son matelas. Il avait échoué.
oOo
Hermione venait de partir travailler. La porte d'entrée avait claqué seulement quelques minutes plus tôt et Drago était déjà installé dehors, assis en tailleur devant la baie vitrée de la cuisine.
Il n'avait pas prévu de sortir, du moins d'aller plus loin qu'ici.
Il voulait simplement prendre l'air. Sa tête était encore remplie de sa mésaventure de la veille et il avait besoin de la vider. Il ne voulait pas garder ce mauvais souvenir gravé dans son esprit alors que tant d'autres auraient dû être à sa place.
Qu'en était-il de sa première sortie avec Hermione ? De la première fois qu'il avait mis les pieds dans la neige ? De la fois où ils avaient marché ensemble jusqu'à son potager et qu'elle lui avait montré tout ce qu'elle y avait planté ? Cela avait eu lieu la veille de… leur baiser.
Il avait encore du mal à y penser ainsi. Il avait simplement vécu cet instant, comme hors du temps, sans penser aux conséquences et aux significations d'un tel acte. Il n'y pensait toujours pas d'ailleurs. Il savait que ce serait l'ouverture à un tas de nouvelles angoisses. Il préférait penser aux sensations qu'il avait ressenties et au bien que cela lui avait fait d'être si proche d'Hermione.
Songer à cela le détendait. Drago fixait l'écurie depuis la place où il était assis et était occupé à déconstruire une à une les pensées qui lui avaient traversé l'esprit lors de sa crise. Car c'en avait été une, il en était conscient.
Maintenant qu'il était calme, reposé et que son cerveau n'affrontait plus un cadre nouveau, il réalisait à quel point il s'était fourvoyé.
Comment avait-il pu penser une seule seconde qu'Hermione puisse le détester ? Elle avait montré tant de fois le contraire, elle avait été là pour lui, plus que quiconque. Mais ses angoisses avaient bêtement décidé de lui mentir, de lui crier des inepties qu'il s'était obligé à croire.
Cela semblait si dérisoire désormais. Il se sentait idiot.
Pourtant, il était fier de parvenir à prendre du recul ainsi. Il était fier de pouvoir comprendre ses erreurs et savoir comment les déconstruire. Il était si loin le temps où seules ses angoisses avaient leur place dans son corps, dans son esprit, dans son être.
Bientôt, lorsque le soleil fut levé, le bruit significatif d'un portoloin résonna dans la cuisine, juste derrière lui. Pansy était là. Il était temps pour lui de revêtir un masque de bonheur, de profiter d'un temps avec elle. Il ne dirait rien sur sa situation avec Hermione, sur leur silence, leur distance. Il n'en avait pas envie. Les angoisses étaient lointaines et c'était mieux ainsi. C'était simple. C'était bien.
Et voilà pour aujourd'hui ! Merci à Lyra et Damelith pour leur aide et soutien ! On se retrouve bientôt pour la suite ! N'oubliez pas de laisser un commentaire et de suivre l'histoire pour me soutenir !
