Disclaimer : Evidemment que rien ne m'appartient, sauf l'idée de cette histoire, sinon je n'aurai pas eu besoin de l'écrire. Evidemment aussi, je ne touche pas l'ombre d'un centime pour cette fanfiction

Chapitre 1 : I'm chained to your side.

Les rumeurs à Asgard sont les mêmes que dans le reste de l'univers. Elles partent d'un fond de vérité, enflent, se déforment, se propagent et finissent par ne plus ressembler à l'information de départ. En cherchant bien, on pouvait retrouver la base mais ce n'était souvent qu'un feu de paille de vérité qui avait fait croire à un immense incendie de fausses nouvelles. Rien de bien original.

Cependant, la rumeur qui circulait actuellement était tellement improbable que les gens qui la transmettaient ne le faisait que par habitude, sans réelle conviction. C'était bien trop énorme pour que même les plus naïfs se laissent berner

Et pourtant, c'était vrai !

L'information venait d'Heimdall qui l'avait transmise à Thor qui l'avait partagée avec ses plus proches amis. Il y avait bien trop e passages dans le palais pour que le secret puisse être conservé. De servante en cuisiner, en majordome, il ne fallut que quelques heures pour que toute la ville résonne du même refrain :

« Loki est vivant ! Loki est sur Midgard ! »

Odin, Thor et Heimdall réfléchissaient déjà à un moyen pour envoyer le dieu du Tonnerre sur Terre. La priorité absolue était de veiller à la sécurité des terriens. Aucun d'eux trois ne pouvait imaginer que les motivations de Loki puissent être louables. Les derniers instants que ce dernier avait passé sur Asgard ne laissaient rien présager de bon pour la suite.

Et pendant ce temps, les gens spéculaient à tout va. Entre ceux qui savaient, ceux cherchaient la vérité et ceux qui parlaient à tort et à travers, Asgard baignait dans une agitation frénétique.

Seule une déesse semblait insensible à ce qui se passait. Ceux qui la côtoyaient ne voyait dans son calme apparent que la manifestation de son stoïcisme habituel. Mais la vérité c'est qu'elle se sentait trop vide pour réagir. Loki était vivant et elle ne savait que faire de cette information. Elle l'avait pleuré, dans l'intimité de sa chambre, sous le couvert des ténèbres. Elle s'était laissé aller à une tristesse qu'elle n'aurait jamais pensé pouvoir encore éprouver. Elle s'était tenue aux côtés de Frigga et Thor, les soutenant dans leur deuil, sans rien laisser paraitre de ses émotions. Personne ne s'était soucié de ce qu'elle pouvait ressentir. Pourquoi qui que ce soit l'aurait fait ? Tout le monde savait l'animosité qu'il existait entre elle et Loki. Au mieux, elle le tolérait par respect pour son père et son frère. Alors pourquoi avait-elle eu la sensation que son cœur se brisait en croyant qu'il était mort ? Pourquoi, recroquevillée dans son lit, elle avait été incapable de retenir ses larmes ? Pourquoi attendait-elle avec impatience qu'il revienne sur Asgard ?

Sif soupira de dépit. Toutes ses pensées stériles ne la conduiraient à rien. Elle était une guerrière sans guerre à mener et tournait comme un lion en cage. Décidément, même absent, Loki arrivait à mettre ses nerfs à rude épreuve.

S&L

La nuit tombait sur Asgard, Thor était sur le départ. Alors qu'il finissait de se préparer, Sif vint lui proposer de se joindre à lui pour sa mission. Il refusa sans la moindre hésitation, il avait une confiance aveugle en son amie mais elle pouvait rapidement devenir irrationnelle quand il s'agissait de Loki. Les ordres d'Odin étaient clairs et simples : trouver Loki et revenir au plus vite. Traduction : ne pas perdre de temps et surtout ne pas se laisser distraire. Avant de partir, le dieu du Tonnerre fit part de son dernier ordre à Sif.

« Toi et le trio palatin, tenez-vous prêts pour mon retour, qui sait dans quel état je vais ramener Loki. J'aurai peut-être besoin de vous à notre retour. »

Sif accepta sa mission d'un hochement de tête et le regarda partir, une angoisse sourde se répandant dans tout son être.

Quand elle transmit l'ordre de Thor à ses amis, Hogun proposa de mettre en place des tours de garde afin de pouvoir prévenir les autres de manière efficace. L'idée fut approuvée à l'unanimité et le guerrier se porta volontaire pour prendre le premier tour. Personne ne s'y opposa, le calme allait durer encore quelques temps, connaissant Loki, Thor risquait d'avoir quelques difficultés pour le ramener.

Pour oublier l'attente et les tourments, la déesse de la Guerre se rendit dans sa chambre pour dormir et ne plus penser. Mais le sommeil s'amusa à la fuir, l'obligeant à ressasser le passé, les erreurs qu'elle avait pu commettre et les regrets qui la rongeaient. Elle sombra finalement ans un univers de rêves angoissants qui ne lui apporta aucun repos. Peut-être fusse pour cela qu'elle ne se réveilla pas quand ils entrèrent. Ils se mirent autour de son lit et ce n'est que lorsqu'ils tentèrent de l'empoigner qu'elle quitta le royaume des songes. Passant brusquement du sommeil à l'éveil, elle se saisit de la dague qui se trouvait en permanence sous son oreiller. Ils étaient quatre. La faible lumière qui entrait par sa fenêtre lui permit de reconnaitre des soldats Chitauri. Sif planta son arme dans le cou du plus proche et quitta son lit d'un bond. Deux d'entre eux se tenaient entre elle et la porte. Sentant le dernier s'approcher d'elle par derrière, elle lui décrocha un coup de pied circulaire quand le torse. Il portait une armure et n'eut qu'un léger mouvement de recul. Sif aurait aimé être mieux équipée mais elle allait devoir défendre avec ses seuls poings et pieds à moins d'arriver à récupérer sa dague toujours dans le cou de sa première victime mais elle se trouvait du mauvais côté du lit. Alors qu'un des soldats l'attrapait au poignet et qu'elle tentait de se dégager, un autre la saisit à bras le corps par derrière. Elle balança sa tête en arrière pour assommer son adversaire sans grand succès. Elle se débattit pour se libérer mais il resserra son étreinte, lui coupant la respiration. Un de ses attaquants vint alors se placer devant elle et la frappa violemment à la tempe lui faisant perdre connaissance. Les Chitauri quittèrent les lieux avec leur prisonnière, laissant sur place leur compagnon tombé au combat.

S&L

Sif reprit connaissance dans un lit qui n'était pas le sien. Elle le sut avant même d'ouvrir les yeux. Le matelas était plus mou que celui auquel elle était habituée et elle sentait beaucoup trop de coussins sous sa tête. Des draps soyeux recouvraient son corps. La guerrière s'étonna de ce confort et garda les yeux fermés pour faire le point sur sa situation. Elle ignorait si elle était surveillée et préféra ne pas avertir immédiatement ses geôliers qu'elle était réveillée. Elle ne souhaitait pas laisser passer l'occasion de les surprendre même si elle ne se faisait pas d'illusion au vu de la rapidité de son enlèvement. Tout d'abord, Sif se concentra sur ses sensations, elle ne ressentait plus aucune douleur en dehors de sa tempe qui avait reçu le coup mais c'était diffus. Cela signifiait qu'elle n'avait pas dû rester inconsciente bien longtemps. L'endroit où elle se trouvait était calme et silencieux et malgré toute sa concentration, elle se résigna au fait qu'elle n'apprendrait rien de plus les yeux fermés. Soulevant ses paupières, elle découvrit qu'elle se trouvait dans une chambre spacieuse baignée de soleil. Elle s'assit sur le lit et observa son environnement. La pièce était simple mais chaleureuse, tout en ton clair et lumineux. Deux tables de nuit et une commode complétaient l'ameublement de la chambre. Une grande baie vitrée laissait entrer le soleil qui semblait déjà haut dans le ciel. Un soleil qui n'était clairement pas celui d'Asgard. Sif aurait pu se sentir en sécurité dans cet endroit si elle ne sentait pas un anneau de métal autour de sa cheville. Soulevant les draps, elle put l'observer. Epais et d'une largeur de trois centimètres, il était relié au mur le plus proche par une lourde chaîne qui cliquetait à chacun de ses mouvements.

Peu importait la douceur et le confort qu'on lui offrait, Sif était bel et bien prisonnière.

Sif sortit du lit, se sentant vulnérable sans arme, pieds nus et trop légèrement vêtue avec son simple vêtement de nuit. Elle remarqua deux portes, la première qu'elle pouvait atteindre malgré son lien donnait sur une salle de bain. Le seconde, selon toute vraisemblance, devait être la sortie mais elle était trop loin pour qu'elle puisse vérifier. La guerrière s'accorda quelques minutes pour se rafraichir au lavabo, tout en réfléchissant aux différentes options qui se présentaient à elle. Elle arriva vite à la conclusion que sa priorité devait être de décrocher la chaîne du mur. Il y avait bien un jeu dans l'anneau autour de sa cheville mais pas assez pour qu'elle espère s'en libérer. D'autant plus que la masse de la chaîne serait une arme de fortune tout-à-fait acceptable. Pas idéale mais mieux que rien.

Retournant dans la chambre, Sif se plaça devant le mur, les mains sur les hanches pour observer la manière dont la chaîne était reliée au mur. Les maillons étaient bien trop épais pour qu'elle puisse les briser. Malheureusement pour elle, la chaîne n'était pas accrochée au mur mais semblait être prise dans le mur même, comme fondue dedans. Pour en tester la solidité, Sif tira deux fois sur le lien mais ne se fit pas d'illusions sur ses chances de réussite. Mais que pouvait-elle faire d'autre ? Alors elle insista encore, dans l'espoir de trouver une faiblesse dans son lien.

Soudain, elle entendit la porte s'ouvrir dans son dos. Elle stoppa net son activité et se mit en position de combat. Elle ne comptait pas se faire surprendre une deuxième fois. Sur le seuil de la porte se tenait une femme rousse qui lui adressa un sourire éclatant. Elle ne montrait aucun signe d'agressivité, au contraire mais Sif ne baissa pas sa garde pour autant.

« Bonjour ! dit la femme d'une voix douce et enjouée. Je vous ai entendu faire couler de l'eau alors je me suis permise de venir. »

Sif garda sa position sans répondre.

« Je vous ai apporté des vêtements », continua la femme sans paraître impressionnée par la guerrière.

Elle pénétra dans la chambre et posa sur la commode une pile de linge surmontée d'une paire de chaussures.

« Je vais vous préparer à manger, annonça la femme en repartant.

-Attendez ! l'interpella Sif. »

Mais c'était déjà trop tard, la femme ne l'écouta pas et s'en alla, laissant la porte entrouverte. Sif se pencha autant qu'elle le put pour voir à l'extérieur mais n'aperçut qu'un long couloir qui ne la renseigna pas plus sur sa situation. Elle soupira et se concentra sur le positif, elle allait pouvoir s'habiller plus correctement. Du moins le croyait-elle jusqu'à ce qu'elle examine de plus près ce qu'on lui avait apporté. Des ballerines qui ne lui tiendraient pas la cheville et seraient plus handicapantes qu'autre chose pour se battre. C'était des chaussures bonnes pour les femmes passives qui ne devaient se préoccuper que d'être belles et gracieuses. Ce qui n'était pas son inquiétude principale pour le moment. La pièce de tissus s'avéra être une robe à manche courte, serrée à la taille et qui d'après son estimation lui arriverait au-dessus des genoux si elle la portait. Ce qu'elle n'avait absolument pas l'intention de faire.

La femme rousse revint une dizaine de minutes plus tard, chargée d'un plateau. Elle entra et le déposa sur une des tables de nuit sans montrer la moindre crainte vis-à-vis de Sif. Et elle avait raison. Quel que soit sa colère, jamais l'Asgardienne ne s'en prendrait à une femme désarmée qui ne semblait pas plus dangereux qu'une portée de chiots. Mais cette fois, elle allait faire en sorte d'obtenir quelques informations.

« Qui êtes-vous ? demanda Sif

-Je m'appelle Diana et je suis chargée de votre bien-être.

-Excellente nouvelle ! Je suis persuadée que mon bien-être serait…meilleur si je pouvais avoir d'autres vêtements… Des bottes, un pantalon, par exemple.

-Mais voyons, ce n'est pas possible, la raisonna Diana. Vous avez une chaîne à la cheville, vous ne pourriez mettre ni les bottes, ni le pantalon.

-C'est vrai, reconnu Sif. Vous pourriez peut-être me détacher alors. Ça contribuerait sans aucun doute à mon bien-être… et me permettrait de mettre n'importe quel vêtement.

-Je ne peux pas vous libérer, seul le maître le peut

-Le maître ? »

La déesse de la Guerre garda le silence quelques secondes dans l'espoir que Diana lui révèle quelque chose d'intéressant. En vain.

« Qui est le maître ? se résigna à interroger Sif.

-Le maître m'a interdit de vous le dire, reconnu Diana, presque gênée. Mais il a dit qu'il viendrait vous voir dès qu'il le pourrait.

-Bonne nouvelle, grommela Sif entre colère et frustration, comme ça je pourrai tuer le maître. »

Diana la laisse seule, lui accordant un petit sourire. Le genre de sourire qu'on accorde aux enfants capricieux, ce qui ne fit qu'augmenter d'un cran l'énervement de Sif.

Après quelques minutes de réflexion, Sif admit qu'aussi terrible que soit les vêtements proposés, elle ne pouvait rester avec son habit de nuit qui la couvrait trop peu. Avec un soupir à fendre l'âme, la guerrière enfila sa nouvelle tenue. Le constat fut rapide. Absolument rien n'allait dans cette robe, la couleur rouge était trop criarde, elle était encore plus courte que ce que Sif avait cru et elle ne voulait même pas penser au décolleté plongeant. Seul avantage, elle se resserrait sur sa taille mais était assez évasée sur ses cuisses pour lui permettre de se battre sans trop de gêne. A condition de laisser son côté pudique aux oubliettes. Les chaussures avaient le mérite d'être confortable mais de glisser si facilement qu'elle envisagea de rester pieds nus. Si elle comptait tuer le maitre, Sif devrait être rapide parce qu'avec un tel accoutrement, elle serait vite démunie.

L'Asgardienne s'accorda le temps de manger ce que Diana lui avait apporté, elle aurait besoin de toutes ses forces pour sortir de cette situation. Une fois rassasiée, Sif s'acharna à tirer la chaine du mur. Sans effet. Mais elle ne voyait pas quoi faire d'autre et renoncer ne faisait pas parti de son vocabulaire.

Le temps perdit peu à peu de sa signification. L'univers de Sif se limitait désormais à une chaîne qu'elle tirait encore et encore. Les muscle de ses bras la brûlaient. La peau de sa cheville rougissait sous les frottements de l'anneau de métal qui l'enserrait. Pourtant, elle continuait. Obstinément. Parce qu'abandonner lui était impossible.

Si la folie, c'est de faire toujours la même chose et s'attendre à un résultat différent, alors Sif était clairement en train de devenir folle. Elle entendit Diana venir à plusieurs reprises mais comme cette dernière ne faisait pas mine de vouloir l'arrêter, Sif ne s'en préoccupa pas. Quand soudain :

« Sif, tu vas finir par te faire mal », lui dit une voix bien trop familière sur un ton paternaliste.

Elle se retourna et détaille l'homme qui se tenait sur le seuil de la chambre, appuyé nonchalamment contre le chambranle de la porte. Il avait les cheveux plus longs que la dernière fois qu'elle l'avait vu mais en dehors de ça, il n'avait pas changé. Même sourire en coin sarcastique, même regard gris qui la détaillait. Sif s'en voulu de la tempête d'émotions contradictoires qui s'éleva en elle. Soulagement, espoir, colère, déception…

« Loki, souffla-t-elle. J'aurai dû m'en douter. »

Elle lâcha la chaîne et s'approcha de lui autant que le lui permettait son lien.

« Libère-moi ! »

Sif souhaitait que sa voix sonne comme un ordre plutôt qu'une supplication. Mais elle n'était pas dupe. Elle n'osait pas imaginer de quoi elle avait l'air après s'être escrimé pendant Odin sait combien de temps.

« J'aimerai beaucoup te libérer ma très chère Sif. Mais je sais que tu ne pourras pas te retenir de déverser ta violence sur moi... Et étrangement. Très étrangement, ça ne me tente pas.

-Je ne suis pas violente…Mais je ne vais pas te mentir, je l'ai plutôt mal pris de me faire enlever et attacher ! »

Elle s'énervait d'autant plus qu'il gardait son calme.

« Libère-moi, répéta Sif. Et je me contenterai de te casser le nez. Si je libère seule, je te tue !

-Tu ne pourras pas briser cette chaîne, elle est protégée par un sortilège. Tu vas juste réussir à te blesser. »

Loki avait l'air si sincèrement inquiet pour elle que Sif faillit rendre les armes. Son regard gris la transperçait comme s'il pouvait lire en elle. Et bien qu'il lise !

« Je ramènerai ton casque ridicule à Odin avec ta tête à l'intérieur !

-J'ai des choses à régler, dit-il en ignorant sa menace. Repose-toi, prends un bain, ne t'épuise pas en vain. Je reviendrai te libérer plus tard. Quand les problèmes seront réglés et que tu seras plus calme.

-Je ne sais pas ce que tu espères Loki mais tu n'obtiendras rien de moi… Et je doute fort que me maintenir enchainée me pousse à me calmer. »

Il lui sourit et sans répondre, s'éclipsa. La guerrière resta plantée au milieu de la chambre, encore plus persuadée de la nécessité de se sortir de là. Si Loki était responsable de sa situation, Thor finirait par le mettre hors d'état de nuire avant de voler à son secours. Et s'il y avait bien un rôle que Sif ne voulait pas jouer, c'était celui de la demoiselle en détresse. Surtout si Thor tenait le rôle du chevalier sauveur.

Dépitée, fatiguée, Sif lança un regard mauvais à la chaine qui la retenait prisonnière. Et elle reprit son activité précédente mais avec une énergie et une détermination beaucoup moins importante. Elle n'était plus concentrée sur son action, elle ne pensait plus à quel pouvait être le meilleur angle pour briser ses liens. Une trop grande partie de son esprit s'occupait d'étouffer le soulagement qu'elle ressentait sous la fine couche de sa colère.

Parce que c'était vrai. Parce qu'il était en vie.

S&L

Thor était satisfait.

Il ramenait Loki, la Terre ne se portait pas trop mal et le Tesseract serait en sécurité sur Asgard. Tout rentrait doucement dans l'ordre. Il regrettait juste de ne pas avoir eu le temps de revoir Jane. Mais il avait eu des urgences à traiter. Peut-être plus tard, espérait-il.

Avec le Tesseract, il aurait pu se rendre n'importe où sur Asgard mais pas habitude, il revint à sur le pont menant au dôme du Bifröst. Il traina son prisonnier et tomba rapidement sur le trio Palatin qui semblait l'attendre.

« Je suis ravi de voir que vous êtes là, déclara Thor en souriant. Mais finalement, il a été maitrisé sans trop de mal. »

Mais ses amis ne répondirent pas à son sourire. Au contraire, ils échangèrent des regards gênés et le dieu du Tonnerre compris que les ennuis n'étaient pas terminés.

« Que se passe-t-il ? »

Thor retint difficilement le « encore » à la fin de sa question. Frandal se décida à répondre au bout de quelques secondes d'hésitation.

« Sif a disparu la nuit de ton départ. Il y avait des traces de combat dans sa chambre et un cadavre Chitauri. Heimdall n'arrive pas à la repérer. »

Depuis quelques temps, Thor avait pris une habitude : dès qu'il y avait un problème, la première chose qui lui veniat à l'esprit était d'y voir la faute de Loki. La présence d'un Chitauri renforçait sa certitude de l'implication de son frère dans la disparition de leur amie.

« Où est-elle ? lui demanda-t-il »

Même sous son bâillon de métal, il était évident que Loki souriait. Il avait un air supérieur en montrant son visage pour faire comprendre à son geôlier qu'il n'était pas en capacité de lui répondre. D'un geste rageur, Thor libéra la bouche de Loki. Ce dernier lui adressa un sourire méprisant qui mit à vif les nerfs de son frère adoptif.

« Alors ?

-Elle est sur Midgard.

-Tu n'aurais pas pu le dire plus tôt ?

-Mais tu ne me l'as pas demandé… »

Thor fit un effort louable pour ne pas tomber dans le piège de la provocation de Loki. Il se contenta de lui remettre un côté du Tesseract entre les mains.

« Une seule tentative louche et je t'assure que ça sera la dernière chose que tu feras. »

Loki leva un sourcil septique, pas du tout convaincu par la menace de Thor. Comme s'il allait prendre le risque de perdre Sif.

S&L

Thor et Loki arrivèrent dans un salon au rez-de-chaussée d'un grand manoir. Le brun avait toujours eu un goût certain pour le luxe.

« Elle est à l'étage, informa-t-il. Je préfère te prévenir, il se pourrait que je l'aie un peu énervé.

-Ça fait plus de 1.000 ans que Sif est énervée contre toi… »

Et toujours tirant son prisonnier derrière lui, il s'élança dans l'escalier.

Au premier étage, Sif avait testé tout un panel d'émotions avant de finir par tomber dans l'abattement. Elle avait essayé de casser un des montants du lit pour s'en servir de levier. Avec toujours aussi peu de succès. Elle avait juste réussi à se blesser à la cuisse, comme Loki l'avait prévu. Le pire c'est qu'elle savait très bien que tout cela était vain. La force pure, aussi bien employée que possible, n'était d'aucune utilité contre la magie. Alors peu à peu, le désespoir s'installait peu à peu, ralentissant ses mouvements, les rendant encore plus inefficaces qu'ils l'étaient déjà.

Diana n'était pas revenue depuis des heures et la dernière fois que Sif l'avait vue, cette dernière semblait en plein délire. Elle estimait que cela devait faire une douzaine d'heure qu'elle était livrée à elle-même. L'Asgardienne avait grapillé quelques heures de sommeil plus par épuisement que par réel désir de repos. Et maintenant, assise sur le sol, elle chercher ce qu'elle pourrait tester de nouveau. Encore une fois, Loki avait eu raison, s'il arrivait maintenant, elle serait beaucoup plus calme et probablement assez désespérée pour être contente de le voir. Si seulement ses forces et sa motivation voulaient bien reprendre du service.

C'est dans cette position que Thor et Loki la trouvèrent. Les deux hommes étaient rarement d'accord mais ils eurent tous les deux un pincement au cœur de la voir aussi démunie. Le brun sentit même une forme e culpabilité venir le titiller désagréablement. Sans le lâcher, Thor s'agenouilla devant son amie qui avait à peine réagi à leur arrivée.

« Hey ! Ça va aller, on va te sortir de là, la rassura-t-il. »

Elle lui accorda un faible sourire. Honteuse de n'avoir pas réussi à empêcher son enlèvement ou au moins s'enfuir de cette prison dorée.

« Libère-là », ordonna Thor sans regarder son frère.

Loki obéit. Il tressaillit en voyant le blond tendre une main pour aider Sif à se relever et la maintenir contre lui. Il vit qu'elle avait une plaie sur la cuisse et que la peau de sa cheville droite était à vif. Sa culpabilité monta encore d'un cran. Même s'il lui avait demandé de renoncer, il la connaissait assez pour savoir qu'elle n'en ferait rien. Sif posa son pied à terre en grimaçant mais elle pouvait marcher. Elle ne concéda aucun regard à Loki.

« On rentre, déclara Thor »

Il espérait que cette fois, s'en était fini pour de bon de cette histoire.

Ce n'est qu'à leur retour sur Asgard que Thor comprit son erreur. Son attention se concentrant sur Sif, il en oublia de surveiller Loki autant qu'il l'aurait mérité. Le Dieu de la malice ne comptait pas laisser passer cette occasion. Ce n'était pas la fin qu'il avait espérée mais il saurait s'en contenter. Un claquement de doigt et il fut libre. Il tenait encore un côté du Tesseract et il aurait pu s'en servir pour retourner sur Terre mais entre les Avengers et sa méconnaissance de la planète, il préféra rester encore un peu sur Asgard. Il savait où aller pour trouver des passages secrets vers des destinations qui lui apporteraient plus de sécurité. Disparaître du regard d'Heimdall ne présentait aucune difficulté et il aurait tout le temps nécessaire pour préparer sa vengeance.

Avant même que Thor, Sif ou le trio palatin puissent réagir, il se démultiplia et cinq Loki s'enfuirent dans des directions différentes. Sif, la première à réagir, s'élança à la poursuite d'un des Loki, visiblement au hasard. Les autres se répartirent entre les quatre autres fuyards. Mais Sif savait. Elle ne se l'expliquait pas mais depuis toujours quand Loki se démultipliait elle savait lequel était l'original et ne se laissait pas abuser par les copies.

Il ne fallut qu'une cinquantaine de mètres avant que Sif ne perde sa première ballerine. Elle ne s'en soucia pas, pas plus que du sol pavé qui lui meurtrissait les pieds. L'adrénaline qui pulsait dans ses veines l'aidait à oublier les différentes sources de douleur que son corps lui envoyait. Loki entra dans la cité et Sif accéléra pour ne pas le perdre de vue. Autrefois, elle connaissait la ville comme sa poche mais ses responsabilités auprès de Thor l'avaient tenue éloigné des balades dans les rues. Elle comprit rapidement que sa proie cherchait à regagner les montagnes qui entouraient Asgard. Elle regretta alors toute l'énergie dépensée en vain pour sa tentative de libération. Elle aurait dû le rattraper depuis longtemps mais il gardait une distance entre sans qu'elle réussisse à la combler.

Ils finirent par quitter la ville et s'engagèrent dans un des nombreux sentiers qui permettaient l'accès aux montagnes. Le chemin s'étrécissait au fur et à mesure qu'il prenait de la hauteur. Ils courraient à flanc de montagne, surplombant le vide. Arrivé à un tournant abrupt, la deuxième ballerine de Sif décida de faire défection à son tour. Un dérapage non contrôlé et une chute amenèrent la guerrière à glisser et à se rattraper in-extrémis avant de tomber dans le vide. Elle se retenait d'une main à une pierre affleurant du chemin. Sif tenta de remonter mais son épaule gauche, jugeant sans doute qu'elle avait été assez sollicitée pour la journée, s'était démise lors de sa chute. Elle était incapable de bouger son bras pour reprendre un meilleur équilibre. Poussant un cri de douleur et de frustration, elle essaya de se soulever grâce à son bras valide mais lui aussi avait épuisé ses forces.

Sif sentait déjà ses doigts glisser. Si elle ne trouvait pas rapidement un moyen de remonter, elle s'écraserait une centaine de mètres plus bas avec des chances de survie inexistantes. Elle tenta de se balancer pour que ses pieds puissent trouver un relief le long de la paroi mais impossible de découvrir une aspérité sur laquelle prendre appuis. Son seul espoir désormais résidait en Thor et ses amis. Ils avaient dû maintenant réaliser qu'ils ne suivaient que des leurres. Mais comment pourraient-ils savoir où orienter leurs recherches. Sif appela à l'aide mais sa voix enrouée ne porta pas très loin.

En tant que guerrière, elle pensait souvent à la manière dont elle risquait de mourir, cela n'avait rien de morbide c'était juste la réalité des choses, chaque mission pouvait être la dernière. Elle avait une préférence pour le scénario qui la faisait tomber sur le champ de bataille, l'épée à la main, entrainant autant d'ennemis que possible. Comme son père. Mais elle semblait destinée à se contenter d'une chute suivie d'un violent impact.

Sif sentit ses doigts glisser encore et elle bascula dans le vide.

TBC…

La suite dans une quinzaine de jours si tout va bien (et si j'arrive à accéder à un ordinateur pendant les vacances, sinon ça sera pour le 6 janvier)