NDA 23/11/23 : Bonjour, comme convenu, voici le chapitre 12, qui j'espère, vous montrera une nouvelle facette de notre geolière de Poufsouffle et ce qu'elle a en tête. Oui, je sème des indices, pour ceux qui suivent bien l'histoire. J'espère que ça vous plaira, même si c'est un peu court. Le chapitre suivant sera posté le 7 décembre. D'ici là, j'aurais gardé mon avance, afin de ne pas vous faire attendre trop longtemps.

Je vous souhaite une bonne lecture, et n'hésitez pas à donner votre avis sur cette histoire, positif comme négatif, je prends tout! C'est ce qui permet d'apprendre.

Bye bye!


12

Lundi 26 Novembre 1944

Malgré l'intervention salutaire de Tom Riddle, les agressions contre Evelyn ne cessaient pas. Pire, la rumeur du baiser pour la sauver avait réussi à sortir de l'infirmerie, et on parlait des deux sorciers comme d'un couple en approche.

D'un côté, Tom enrageait, tout en étant rassuré de ne pas avoir eu à faire de déclaration grossière pour satisfaire l'égo surdimensionné de Snow. De l'autre, il passait son temps à courir, à toute heure du jour et de la nuit, pour la sauver de situation extrême. A croire qu'elle faisait exprès de ne pas se défendre, alors qu'elle en avait largement les capacités !

Théorie à creuser…

Heureusement qu'il se fichait éperdument du cours d'histoire de la magie, sinon, ça serait l'enfer en ce lundi matin. Il avait réussi à tenir le cours d'arithmancie, ignorant les remarques de certains aiglons à son sujet, et surtout, en calculant les nombreux états des prismes, malgré sa fatigue. Mais là, il se permettait de succomber quelques minutes. Ensuite, il irait en salle d'étude pour ces deux petites heures de libre, il voulait travailler sur les bouquins que Malfoy lui avait fait porter.

Car s'ils s'étaient avérés inutile pour savoir quel envoutement Snow avait utilisé contre lui, il avait désormais la méthode et les symptômes. Il pouvait donc commencer à chercher un moyen de s'y soustraire définitivement.

Cela dit, il n'eut pas le temps de lire la table des matières de Maléfices cuisants et ensorceleurs, par Cora Mills, qu'une personne déboula en salle d'étude, semblant fouiller la salle, avant de foncer droit sur lui. Il se crispa, en voyant l'air complètement exténué et fébrile d'Evelyn Snow. Le fait qu'elle puisse le trouver, où qu'il soit, était dérangeant, mais il supposait que ça faisait partie de l'ensorcèlement qu'elle avait lancé sur sa personne. Une localisation constante de sa victime.

Lorsqu'elle approcha, l'amer constat qu'elle sentait toujours aussi bon, malgré sa tête d'inféri, le fit grimacer intérieurement.

« Tom, où est Travers ? » Demanda Evelyn en prenant appui sur la table, essoufflée.

Par réflexe, il allait lui demander de le laisser étudier en paix et se mêler de ses affaires, lorsqu'il prit conscience qu'elle ne parlait pas de lui. Elle ne le menaçait pas non plus. En fait, elle s'intéressait même à un autre Serpentard. Devait-il se sentir… délaissé ? Il repoussa cette pensée au plus loin dans son esprit, et se recomposa un visage neutre.

« Comment pourrais-je le savoir ? » Lui répondit-il avec détachement. Elle baissa les yeux, fixant ses mains, qui étaient particulièrement pâles, et il fit de même, constatant l'étrange présence de tache noire au niveau de ses poignets.

« Merde. » Il fut surpris de l'entendre jurer, ce devait bien être la première fois. Et maintenant qu'il regardait bien, il n'y avait pas qu'elle dans la salle d'étude. Il y avait sa copine beg, à l'entrée, et une autre jeune fille. Qui semblait sur le point de s'évanouir.

« Un problème ? » Intérieurement, Tom s'en voulu de poser la question. Parce qu'il savait qu'en la posant, il allait avoir une réponse.

« On peut dire ça... » Elle n'avait pas l'air bien du tout. Tournant la tête vers les deux autres, elle se secoua, avant de tenter de se redresser. Et manqua de s'écrouler sur lui au passage.

Un réflexe draconien lui fit lever les bras à ce moment précis, la retenant par la taille. C'est là qu'il prit conscience de la température de son ensorceleuse. Elle était bouillante et tremblait entre ses bras. Il pouvait sentir la magie s'envoler hors de son corps. Et c'était la chose la plus effrayante qu'il ait jamais croisé de toute sa vie.

« Snow, par Salazar, dans quel état tu t'es mis ? » Elle voulut s'écarter, mais il la rattrapa par le bras, et, sentant que quelque chose n'allait pas, il la tira vers lui, soulevant la manche de l'uniforme.

Les yeux presque noirs se posèrent sur la rune sanglante qui séchait à peine sur la peau blanche. Tout son corps se raidit, et il serra le bras fortement.

« Que m'as-tu encore fait… ? » Si cette phrase pouvait tuer, elle aurait expiré dès la première syllabe.

Evelyn retira son bras, massant l'emplacement qu'il avait serré avec violence, et le dardant du regard.

« Ce n'est pas pour toi. Riddle. » Cette fois, son expression changea, et dans ses yeux, elle put lire une parfaite mixité entre son trouble et la curiosité.

« Pardon ? »

« Tu m'as bien entendu. » Et Tom douta. Était-il le seul dont elle se vengeait de cette manière ? Avait-elle apporté des rêves érotiques la mettant en scène à d'autres élèves ? Il se gifla mentalement. Il ne pouvait pas être jaloux. Pas de ça. Mais ça expliquait pourquoi elle était si éreintée constamment. Elle maintenait plusieurs malédictions runiques simultanément.

Mentalement, Tom Riddle se fit la réflexion que cette fille se compliquait vraiment la tâche. Parce qu'il suffisait d'un ou deux doloris pour que les gens se plient à sa volonté. Ceci dit, les malédictions qu'elle posait étaient tout de même un véritable travail de recherche. Et il fallait beaucoup de volonté et d'endurance pour manipuler autant d'énergie et la perdre sur des gens qui nous ont blessé.

« Pourquoi ? »

« Tom, laisse-moi partir... »

« Non. Tu veux aller retrouver Travers, très bien. Sauf que tu vas finir par t'écrouler, et là, c'est moi qui vais le payer, donc crache le morceau, avant que je ne te jette un sort et t'emmène moi-même à l'infirmerie. »

« Travers fait boire des filles pour en profiter. » Cela avait été dit dans un souffle, saccadé.

Le noiraud fronça les sourcils. Qu'est-ce qu'elle lui chantait, là ? Tout le monde était au courant, et même s'il exécrait cette situation, et le fait que ce soit contre le règlement, en plus d'être sale, il ne pouvait rien faire tant qu'un adulte ne le prenait pas en flagrant délit. Pourquoi le fait qu'elle parle de Travers l'inquiétait autant ?

« Et donc ? Tu veux en faire partie ? » Répliqua-t-il avec mépris.

« Si tu pouvais t'arrêter deux secondes d'être un connard et réfléchir à l'endroit où il se trouve, ça serait pas mal. » Mouché. Le garçon se ferma totalement. « Merci. »

« Qui vous accompagne, ta copine et toi ? »

« Helen Ferguson… la dernière victime de Travers. Je voulais le retrouver avant de l'amener à l'infirmerie.»

« Ça ne peut pas être lui, ça fait des semaines qu'il ne sort pas de la salle commune le soir. » Annonça le préfet en chef en croisant les bras. Sûr de lui.

« Grâce à qui, à ton avis ? » Tom se figea.

« Et comment peux-tu être sûr qu'il s'agit de Travers ? » Cette fois, Evelyn perdit toutes ses couleurs et détourna le regard, fuyant non seulement Tom, mais aussi les filles qui attendaient à l'entrée. Le léger poids dans son ventre lui fit redouter la réponse qui ne venait pas. « Snow… ? »

« Parce que je n'ai pas réussi à activer la rune de l'emprisonnement hier soir… Je me suis évanouie… Soraya a retrouvé la Gryffondor prés de notre salle de défense, complètement désorientée et… » Tom n'eut pas besoin d'écouter la suite.

Travers les choisissait toujours fragiles, allant de la première à la 5e année, mais jamais plus. Il les aimait jeunes et innocentes, comme il le disait. Son discours le répugnait, mais tant qu'il ne le prenait pas sur le fait, Tom n'avait pas de raison de l'arrêter. Qui plus est, la famille Travers avait investit énormément d'argent pour Poudlard, et son père faisait partie du conseil administratif de l'école. Le faire tomber légalement était du domaine de l'impossible.

Encore une fois, cette idiote se mettait en danger pour sauver quelqu'un. Comme elle l'avait fait au début d'année. Comme elle n'arrêtait pas de faire. Il repensa à son propre sauvetage, et serra les poings. Il était en colère. En colère contre lui-même, pour ne pas avoir anticipé une situation qui lui échappait totalement, et parce que, même en sachant qu'Evelyn Snow était sa propre geôlière, il ne pouvait pas se permettre de la laisser en danger et dans cet état lamentable, face à Travers.

Surtout, face à Travers.

Nonobstant les nombreux regards des élèves venus faire leurs devoirs qui les observaient, ou encore de l'amie de la demoiselle, Tom finit par se pencher sur elle, rapprochant son visage du sien, et frôlant sa joue avec la sienne.

« Amenez la Gryffondor à l'infirmerie, et filez en cours. Je me charge de Travers. »

« Tom, qu'est-ce que tu… ? » Et sans avoir le temps de protester, Evelyn se retrouva le poignet entre les mains du serpentard, qui effaçait méticuleusement, le sang et l'ocre utilisées pour marquer la rune.

« Ce soir, je veux que tu dormes. Je gère. »

« On a astronomie, ce soir… » Cru bon de préciser la sorcière, qui ne pouvait pourtant pas détacher ses yeux des deux mains qui nettoyaient son poignet avec douceur. L'étudiant eut un sourire légèrement mesquin.

« Et je veillerai personnellement à ce que tu dormes directement après le cours. » Malgré elle, Evelyn ne fut pas rassurée.

oOoOoOo

« Et bien sûr, vous allez me reproduire une carte du ciel, comme pour vos B.U.S.E, avec des rappels symboliques de chaque étoile et planète. » Le son mat d'une tête qui se laissa tomber sur la table tira un rictus amusé au préfet en chef.

Derrière lui, sur une petite table ronde, à coté d'un télescope, Shafiq essayait de maintenir Evelyn Snow consciente. Il ne restait que quelques minutes de cours, mais la noiraude ne tenait vraiment plus. Malgré l'effacement de la rune, le fait qu'elle ait perdu connaissance la veille et s'était pourtant mise en chasse lors de la pause de dix heures, pour retrouver Travers et le bloquer, l'avait complètement vidé.

Le professeur William Spencer-Moon poursuivit ses explications sur la carte qu'il désirait avoir sur son bureau le jeudi soir. Et Tom se concentra, notant toutes les informations qu'il jugeait utiles pour avoir un O à ce devoir. S'il était fatigué, lui aussi, il avait cependant encore deux trois petites choses à faire. Notamment entrainer Travers dans un endroit où personne, absolument personne, ne pourrait les surprendre.

Il se pencha ensuite sur son binôme, Malfoy, pour lui dire de ne pas l'attendre, et de se diriger vers la salle commune. Qu'il avait des rondes à faire. Quelques minutes plus tard, le professeur annonçait la fin du cours, et se leva, faisant signe à ses élèves de faire de même.

Au lieu de ranger ses affaires comme ses camarades, Tom se retourna, et rempila celles d'Evelyn sous le regard totalement perdu de Shafiq, qui avait commencé à faire de même. La noiraude dormait toujours, son souffle paisible faisant bouger sa tête, cachée au milieu de ses bras.

« Po-Pourquoi… Fais… Fais-tu ça… ? » Soraya n'était pas rassurée. Elle savait à quel point Tom Riddle était dangereux sous ses airs parfaits. Et les doutes qu'elle avait déjà sur les manigances de son amie, n'aidait pas à la convaincre que le garçon fasse seulement preuve de bonté envers elle.

« Je suis préfet en chef, Shafiq. Et Evelyn Snow et moi-même sommes… amis. Il est évident que tu ne pourras pas ranger tes affaires et les siennes rapidement. Pour ma part, je ne vais pas dormir immédiatement, j'ai des rondes à faire. Je peux me permettre de tarder. »

Et sur ces paroles ô combien logiques, il continua de ranger ce qu'il avait en main. Fermant l'encrier, le glissant dans la pochette en cuir de la demoiselle, avec son cahier, et ses feuilles de parchemins. Ignorant que Soraya continuait de l'observer avec méfiance tout en rangeant ses propres affaires, il se surprit lui, à contempler la belle endormie. Tom se pencha sur elle, capturant quelques effluves de son parfum floral malgré lui et résista à l'envie d'approcher encore.

Foutus rêves.

Chaque fois qu'il sentait son parfum, qu'il la voyait d'aussi près, les scènes qu'elle lui avait fait vivre lui revenait en mémoire, inlassablement. Il haïssait le contact physique, avec quiconque. Et pourtant, la tenir pour l'aider, lors de l'empoisonnement, ou même ce matin, ne l'avait pas tant dérangé. Il n'irait pas jusqu'à dire qu'il aimait la toucher, n'abusons pas. Mais… Il n'était pas contre non plus. Etrange.

Posant sa main sur la manche d'uniforme – il essayait tout de même d'éviter les contacts peau à peau, sait-on jamais – il la pressa.

« Snow, réveille-toi, tu peux rentrer dans ton dortoir, à présent. » La noiraude soupira, avant de redresser la tête, papillonnant des yeux. Le trait noir sur sa paupière s'était légèrement étiolé, du fait de son sommeil. Encore un peu ailleurs, c'est la chaleur d'une main contre sa joue, essuyant les débordements du trait noir, qui lui fit reprendre contenance.

« T-Tom ? » Il ne répondit pas, récupérant sa main, alors que Soraya la pressait, tenant leurs deux sacs.

Le serpentard attendit que les deux filles aient quitté son champ de vision, pour quitter à son tour, la salle ouverte. Il descendit les escaliers, et usa de sa baguette avec un pointaunord spécialisé pour Anton Travers. La direction prise par son camarade de classe lui fut indiquée, et il se mit en marche d'un pas élégant, quoique rapide.