Selene s'était perdue dans le temps. Elle ignorait depuis combien de jours elle était enfermée. Depuis la visite de Vittorio, elle n'avait vu personne, et Ugo ne répondait plus. Les heures s'étiraient et l'obscurité se faisait monde.

Et puis un jour, la grille du cachot s'ouvrit. Et cette fois, au lieu de recevoir un morceau de pain dur sur la tête, ce fut la corde qu'elle reçut sur le crâne.

Selene leva les yeux, fut éblouie par la lumière de la torche. Au-dessus du trou se penchait un duo de gardes. L'un d'eux pointa du doigt un coin de la cellule :

— Oh, dit-il. Je crois que celui-là, il a crevé.

Selene, qui redécouvrait sa cellule, trouva Ugo. Il était tombé à même le sol, un bras replié sur le ventre.

Requiescat in pace, mon ami, murmura-t-elle.

Elle tendit les doigts et lui ferma les paupières.

« Au moins, pensa-t-elle, tu ne regardes plus, tu es parti assez vite pour ne plus endurer toute cette peine. »

— Merde ! s'exclama le gardien. Comment qu'on va faire ? Le chef va pas être content.

— C'est pas grave, répondit son camarade. On interrogera l'autre.

Selene ne comprenait rien à leur conversation, mais elle savait bien que la suite la concernait, et qu'elle ne serait pas joyeuse.

Les gardes descendirent pour récupérer le cadavre d'Ugo. Quand ils le prirent, trois rats filèrent de sous la tunique de l'Assassin et déguerpir par des ouvertures entre les pierres. Selene frémit de dégoût tandis que les gardes français rigolaient bêtement.

Le premier l'attrapa par le bras et la secoua sans ménagement en lui montrant la corde.

— Monte.

À bout de forces, la jeune femme ne trouva pas la force de protester, ni la force de se hisser. Le garde l'aida avec plaisir ; cependant sa mansuétude de façade lui permit de se rincer l'œil et de la palper. Selene serra les dents, la mort dans l'âme.

Les gardes lui passèrent les fers, bien que la jeune femme fut trop faible pour s'enfuir. Ils sortirent dans le couloir, et Selene sentit avec délice une brise légère lui caresser les joues. L'air frais lui emplit les narines et les poumons, et elle s'étonna de trouver si extraordinaire le fait de respirer.

La joie fut cependant de courte durée. Ils arrivèrent dans une cour au milieu de laquelle avait été creusé un grand trou. En s'approchant, elle constata qu'il s'agissait d'une fosse ; plusieurs cadavres enroulés dans des linceuls sales recouverts de chaux en tapissaient le sol.

— Balance-le, dit le garde qui tenait Selene. Quelqu'un viendra l'emballer.

— C'est con, soupira l'autre. Celui-là, on aurait pu le pendre à Montfaucon, pour l'exemple. Mais à cause de sa blessure, là, personne y aurait cru.

Selene sentit son cœur se déchirer quand le corps d'Ugo fut jeté dans le trou.

Puis ils traversèrent la cour, entrèrent de nouveau dans la forteresse de la Bastille, d'où s'échappaient d'horribles hurlements. Selene comprit alors où on l'emmenait.

La figure exsangue, elle essaya de se dégager de l'emprise du garde, qui lui envoya un coup de poing dans les côtes. En silence, docile et les yeux embués, elle traversa de longs couloirs froids et des pièces soutenues par des piliers de pierre.

Lorsqu'elle découvrit la pièce où on allait de nouveau l'enfermer, elle fut secouée de tremblements. Il y avait une longue chaise en bois, où l'on devinait de vieilles taches de sang, posée près d'un foyer où rougeoyaient des tisons. Suspendues au mur, de lourdes chaînes et des entraves, et une petite pince avec tout un tas d'instruments qu'elle n'osa pas regarder.

Selene gémit. Oh, pourquoi n'était-elle pas morte, elle aussi ?

Tremblante de peur, elle se mit à supplier les gardiens en italien. Ceux-ci ricanèrent et la forcèrent à s'asseoir, avant de lui attacher les poignets aux bras de la chaise.

Selene n'avait jamais ressenti un tel sentiment d'humiliation. Ligotée à une chaise, dans une chemise de condamnée trop courte qui laissait deviner ses formes de femme. Malgré la saleté de son corps, elle attisait le désir de ses geôliers ; elle pouvait sentir sur sa chair dénudée la piqûre de leur regard. Elle avait de la chance que la crainte de leur hiérarchie retint leur appétit.

Elle n'avait jamais été aussi vulnérable de toute sa vie.

Personne ne viendrait la sauver, cette fois. Ezio et ses camarades étaient à des milliers de lieues d'ici.

Des larmes de désespoir lui brouillèrent la vue.

La porte de la cellule s'ouvrit de nouveau et interrompit son flot de pensées. Un homme d'âge mur, qu'elle devina riche car vêtu d'habits certes vieux mais propres, peigné et rasé à blanc, entra alors. À chacun de ses doigts épais, il portait une grosse chevalière ou une bague sertie d'une grosse pierre semi-précieuse.

L'homme renvoya les gardes et verrouilla la porte derrière eux.

Selene ne comprit pas son nom ni son grade quand il se présenta à elle en français. Elle déduisit, en le voyant retirer son veston, retrousser ses manches et revêtir un long tablier, qu'il s'agissait de l'homme qui la passerait à la question.

Celui-ci se posta devant elle, très droit, les mains derrière le dos, et baissa son regard bleu glacé sur elle. Il l'examina longuement, sans manifester aucune émotion. Par réflexe, Selene rentra la tête dans les épaules et serra les cuisses.

À sa grande surprise, l'homme lui parla en sa langue :

— Comment tu t'appelles ?

Elle ne répondit pas. Elle reçut une gifle.

— Selene.

— Bien. D'où viens-tu, Selene ?

Elle ne répondit pas non plus. Pourquoi diable l'interrogeait-on ? Louis XII savait tout, Cesare n'avait sûrement pas manqué de tout raconter au sujet des Assassins et de la Confrérie Italienne : qui viendrait, qui les avait envoyés, pour récupérer quoi... Et Georges d'Amboise s'était précipité au Louvre pour annoncer que la compagnie de Rome était arrivée. Alors, pourquoi ?

Pour le simple plaisir de la torturer ?

— Ne me fais pas perdre mon temps, jeune fille, dit lentement l'homme. J'ai arraché des aveux à beaucoup de gens de ta race depuis le début des guerres d'Italie, et ils étaient bien plus costauds que toi.

Selene lui aurait bien craché au visage, mais la peur que lui inspiraient les instruments acérés posés à ses côtés, dans la lumière rouge du foyer, retint son geste.

L'homme croisa les mains derrière son dos, poussa un sourire faussement triste.

— Je m'appelle Jean de Villecroze et je suis exécuteur des hautes-œuvres, répéta-t-il en détachant soigneusement chaque syllabe afin de se faire comprendre. On m'appelle souvent avant les procès. Ma spécialité, c'est de faire parler.

Il alla raviver les braises du foyer d'un coup de soufflet. Une gerbe d'étincelles pétilla dans la pénombre.

— D'où viens-tu, Selene ?

La jeune femme ressentit une soudaine envie de rire. Quel était ce simulacre d'interrogatoire ?

— Je t'ai posé une question.

Il lui colla une gifle supplémentaire. La lèvre inférieure de Selene s'ouvrit sous le choc des bagues et le goût métallique du sang lui emplit la bouche. Jean de Villecroze fermait et rouvrait le poing et se massait distraitement le poignet. Il ne giflait pas aussi puissamment que d'habitude cette fois, les ordres reçus bataillaient avec sa conscience.

— Ce n'est pas dans mes manières d'interroger les femmes, marmonna-t-il. Il n'y a pas de femmes, d'habitude, dans les complots...

Jean, depuis qu'il exerçait ce métier, n'avait jamais torturé que des hommes : tout un panel de personnages aussi graves que comiques s'étaient succédé dans cette petite pièce sombre. De simples soldats témoins, des hommes d'affaires imperturbables, des tueurs larges comme des rocs qu'il avait réussi à faire pleurer comme des enfants, des curés adipeux qui avaient craints ses instruments plus que le blasphème. Cependant, même s'il s'était beaucoup amusé à jouer avec des hommes qui s'étaient jusque-là crus invincibles, il mettait un point d'honneur à ne pas toucher à un cheveu des femmes. Pour la première fois, cet après-midi, il questionnait une jeune femme très belle qu'il n'avait pas envie d'abîmer.

Ils ont de drôles de coutumes, ces Italiens, grogna-t-il, à faire faire à leurs femmes le sale boulot.

Et cela le désolait que sa victime restât muette ; était-elle clouée de peur sur sa chaise, ou combative et déterminée à garder ses secrets ?

Jean de Villecroze crut d'abord à la peur. Il s'accroupit à hauteur de Selene, prit le bas de son visage dans une main, essuya le sang sur ses lèvres du pouce et prit ce qu'il espérait un air doux. Les femelles aimaient la douceur, pas vrai ?

— Bon, je te l'accorde, dit-il. Je sais que tu viens de Rome, ce n'est pas bien compliqué à comprendre.

La jeune femme n'eut pas de réaction. En face d'elle, la face de Jean de Villecroze semblait un masque de cire malgré tous les efforts de l'homme pour y faire apparaître un peu de bonhomie.

— Mais tu comprends, Selene, que je ne peux pas être le seul à parler.

Il se planta devant son établis, saisit une pince.

— Je ne peux pas n'avoir aucune information nouvelle à donner au Roi et te renvoyer à peine amochée. On me reprochera de ne pas avoir fait mon travail.

Il lui attrapa le poignet et le serra très fort pour la forcer à ouvrir les doigts. Selene gémit.

— Alors tu vas tout me raconter, Selene. Ce que vous faisiez ici, pourquoi vous avez volé la France, et ce pour quoi vous vouliez utiliser la relique.

Tétanisée, Selene ne dit rien. Elle réalisa avec horreur qu'elle ne savait pas jusqu'où s'étendait sa connaissance de la mission. Elle avait été absente de toute l'organisation du voyage, puisqu'elle ne devait pas y participer. Ses compagnons lui avaient résumé l'affaire, mais de manière simple et concise, sans s'embêter avec les détails.

Quelle ironie, songea-t-elle, les Français avaient laissé en vie celle qui en savait le moins !

— Bon, soupira le bourreau. Tant pis.

D'un coup sec, il lui arracha l'ongle de l'index. Le geste fut rapide, précis, chirurgical.

Selene hurla, se cabra sur la chaise en tirant sur ses liens avec l'énergie du désespoir. Jean la regardait se débattre et lutter contre une souffrance d'une envergure encore inconnue pour elle.

— Alors ?

La jeune femme gémissait doucement, des larmes sur les joues. Le bout de son doigt la brûlait intensément. Ses pensées se bousculaient dans sa tête, entre la fatigue, la faim, cette douleur. Jean de Villecroze le comprit et lui laissa le temps de reprendre ses esprits.

Selene était partagée. Elle souhaitait que cette douleur s'arrêtât, et elle ne s'arrêterait pas, à moins qu'elle n'avouât quelque chose que son bourreau ignorait, mais cela aurait été trahir à son tour toute la Confrérie et sa famille. Il était hors de question qu'elle s'abaissât au niveau de Vittorio. À la réflexion, cela aurait même été pire : elle aurait avoué pour sauver sa peau à elle au lieu de sauver celles d'innocents.

Jusqu'où ce Jean de malheur lui ferait-il mal ? Pourquoi n'inventerait-elle pas quelque histoire pour se soustraire à la torture ?

Elle poussa un cri quand Jean de Villecroze lui attrapa l'autre main et infligea à son second index la même chose qu'au premier.

Selene, folle de douleur, rua et tenta de le mordre l'homme la calma d'un coup de poing. La jeune femme fut sonnée. La mâchoire craqua et devant ses yeux effrayés passa une pluie d'étoiles.

Le calvaire continua un long moment, jusqu'à ce que ses deux mains fussent couvertes de sang.

À travers la douleur, l'idée de Vittorio se dessina. Cesare et les Français suivaient la mission depuis le début grâce à lui. Nom de Dieu, que cherchait à savoir Jean de Villecroze ? Voulait-on simplement vérifier que Vittorio Vitelli, traître des Assassins, ne leur mentait pas à eux aussi ?

Jean de Villecroze, fort contrarié, soupira de nouveau et remua le foyer avec un tisonnier qu'il laissa dans les flammes.

La jeune femme commençait à sentir la terreur l'envahir. Ce qu'elle avait subi jusque là n'était qu'un avant-goût de ce que Jean de Villecroze était capable de faire. Maintenant qu'il avait commencé à jouer avec elle, toute sa soit-disant galanterie avait disparu : elle pouvait lire la folie et la volonté de faire mal dans ses yeux d'un bleu glacial.

— Que comptiez-vous faire ici ? demanda calmement Jean de Villecroze.

Selene ne savait pas. Et sa propre ignorance la troubla.

Ezio n'avait jamais vraiment dit pourquoi il lui fallait tant l'Orbe.

C'est vrai, ça, pensa-t-elle. Pourquoi la voudrait-il pour lui tout seul, hormis le fait d'empêcher les Templiers de s'en servir ? Les probabilités qu'il l'utilise pour remplir les intérêts de la Confrérie étaient moindres, voire nulles, mais la question méritait d'être posée.

Mais cela, elle ne pouvait pas le dire aux Français.

— Non lo so.

D'accord, dit Jean. Je vais répéter : vous, les Assassins, que comptiez-vous faire, dans la capitale française ?

— Non lo so...

— Non lo so, non lo so. C'est pénible, tout de même, grogna Jean en s'approchant du foyer.

L'homme récupéra le tisonnier qu'il avait déposé dans les flammes quelques minutes plus tôt. Le bout du tisonnier avait une forme plate.

— Ça devrait te faire réfléchir. La prochaine fois, peut-être, tu voudras bien me parler.

Selene comprit qu'il allait la marquer. Avec un soudain sursaut de survie, elle essaya de se dégager de ses liens, en vain ; la chaise vacilla, mais Jean la redressa avant qu'elle ne tombe. Terrorisée, elle se mit à sangloter, à supplier son bourreau de retenir son geste.

— Pitié, par pitié, no no no no no...

Mais Jean n'écouta pas. Jean ne recula pas, car il n'existait pas de pitié en lui. Il brandit le tisonnier, prit le temps de l'approcher lentement du visage de Selene, espérant qu'elle cracherait le morceau. La jeune femme sentit la chaleur du fer incandescent s'intensifier, de plus en plus près de sa peau. Elle tremblait de tout son corps, se tordait dans tous les sens pour retarder la morsure du feu.

Là encore, elle ne parla pas, simplement parce qu'elle n'avait rien à dire, et mentir ne lui aurait pas servi. La peur annihilait toute pensée autre que l'appréhension animale de la douleur, et aucun mensonge, le plus élaboré fût-il, ne naquit dans son esprit. De toute façon, quoi qu'elle dise, son bourreau n'était pas obligé de la croire.

S'il voulait la marquer, alors toute réponse, correcte ou non, aurait entraîné le châtiment.

Et Jean lui marqua la joue d'une fleur de lys.

La douleur fut innommable.

Selene hurla, son corps fut secoué de convulsions, et elle s'évanouit après avoir respiré les effluves âcres de sa propre chair brûlée.

oOo

Au fond du puits, Selene se réveilla et le regretta amèrement.

Une douleur lancinante lui vrillait la tête. Il lui semblait que son œil gauche, au-dessus de la marque du fer, allait éclater. C'était pire que toutes les souffrances qu'elle avait autrefois endurées, malade ou blessée même ses doigts privés d'ongles ne la lançaient pas autant. Sa peau carbonisée dégageait une odeur de viande grillée qui, mêlée à aux relents de moisissure de la cellule, lui donnaient la nausée. Sur la langue, un goût de sang et de viande cuite.

Le sang battait à ses tempes, et les battements se prolongeaient jusqu'aux parois de son crâne, avec la cadence d'un tambour de guerre.

Selene aurait tout donné pour se rendormir et ne jamais se réveiller. Mais elle savait que les prochaines nuits seraient longues et fiévreuses.

Jamais elle n'aurait soupçonné le visage de posséder autant de muscles : chaque mouvement, des yeux jusqu'à l'oscillation de la déglutition, la faisait souffrir le martyr. Elle eut le réflexe de porter une main à sa joue afin de mesurer l'étendue des dégâts mais se ravisa.

Elle était défigurée, cela ne faisait aucun doute. Elle eut très envie de pleurer, mais se ravisa aussi, car la contraction de la figure lui arracha un sanglot de douleur.

La jeune femme se traîna jusqu'à un coin de mur. Elle savait que de temps à autre, certainement par temps de pluie dehors, le mur suintait une eau glacée : le son cristallin et régulier des gouttes résonnaient dans la cellule. Sourde à toute autre chose qu'aux battements de ses tempes, elle se mit à chercher un mince filet d'eau du bout des doigts. Lorsqu'elle trouva enfin la faille dans le mur, elle plaqua sa joue contre le mince filet d'eau fraîche, et découvrit que ce qu'elle maudissait autrefois pour lui donner si froid la soulageait désormais.

Elle ferma les yeux et resta ainsi, la face collée à la pierre, à gémir doucement tandis que la douleur s'éloignait un peu.

Selene ne comprenait toujours pas pourquoi elle avait été ainsi torturée. Elle n'avait aucune information à livrer que le roi de France ou Cesare ne sût déjà.

Et si les Borgia avaient voulu se venger des Assassins, et avaient expressément commandé son supplice à leur allié Louis XII ?

Oh, Cesare était assez vicieux, mauvais et rancunier pour vouloir une telle chose. Ezio avait dû en être informé, par un moyen ou un autre.

Ezio. Comment avait-il réagi en apprenant les sévices qu'on lui faisait subir ? Était-il seulement au courant ? En avait-il quelque chose à faire ?

Et que dirait-il en voyant son visage ? Elle pouvait aisément imaginer son dégoût.

« Oh, ma pauvre, songea-t-elle avec cynisme. Ezio ne te reverra jamais. Tu rejoindras Ugo dans la fosse. »

Elle poussa un cri de désespoir, qui se répercuta sur les murs de sa cellule. Le corps meurtri, l'esprit détruit, elle cria longtemps, gaspillant ses dernières forces pour maudire Ezio, maudire la Confrérie, et maudire son père.

Ivre de douleur, elle retomba lourdement sur le mur.

Puis elle entendit la porte en bois grincer sur ses gonds. La lueur chaude mais faible d'une torche inonda le puits, et les gonds rouillés de la grille grincèrent.

Selene frémit. Venait-on la reprendre ?

Elle reconnut la voix de Jean de Villecroze :

— Quelle chance tu as. Tu rentres à Rome en carrosse.