Bonsoir ! Je pense que vous me connaissez depuis le temps pour savoir que j'ai pas énormément de patience, donc, nous y voici, je lance l'infâme X-over dont j'ai déjà parlé à plusieurs reprises. Pour éviter de refaire les mêmes erreurs qu'avec Skyrim, j'ai fait des chapitres plus descriptifs, d'où le fait que le matériel de celui peut paraître un peu lourd sur l'estomac, par mon désir de placer un contexte et tout et tout.

Maintenant que vous êtes averti, je peux me lancer sur le disclamer :

One Piece est la propriété intelectuelle de Echiiro Oda, The Witcher est celle de Andrzej Sapkowski, dont CD Projekt RED a fait l'adaption en la trilogie de jeu vidéo que nous connaissons désormais et qui serviront de base à l'histoire.

Mon unique profit pour mes écrits vient du bonheur que j'ai à recevoir vos retours !

La bise à tous et à bientôt !

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Geralt pataugeait dans de l'eau fétide et boueuse, qui charriait avec elle les déchets de tout Wyzima. Il se jurait que la prochaine fois qu'il voyait ce couard et salopard de Mikul, il lui couperait les parties génitales. Ça lui apprendrait à doubler un Sorceleur et il y réfléchirait désormais à deux fois avant de profiter de sa position de garde pour violer de pauvres femmes. Tout en continuant sa marche dans l'eau croupie, il se décala sur un côté pour éviter qu'une goutte d'eau nauséabonde ne tombe sur ses longs cheveux blancs. Ses yeux de chat ambrés scrutaient la pénombre, repérant instantanément un Noyeur qui se repaissait du corps d'un malheureux. D'un geste négligeant, il dégaina le glaive en argent de sorceleur, que le capitaine Meis lui avait donné pour sa tâche. La créature amphibie se redressa de son repas, observant avec curiosité l'étrange individu, vêtu de cuir, qui venait vers lui.

- Noyeur, créature amphibie humanoïde spécialisé dans l'attaque en groupe, récita Geralt d'une voix neutre. Un Noyeur naît suite à la noyade d'une fripouille ou de son corps. La créature a une peau entre le gris et le bleu, de grandes griffes aux mains et une nageoire dorsale épineuse. Ingrédients pouvant être utilisés : cerveau, acide de Gintaz contenu dans l'estomac et la substance cadavérique commune aux revenants, qu'on trouve dans la boite crânienne.

Il fit tournoyer son glaive autour de lui et sans même regarder, l'empala dans le crâne de la créature, la tuant sur le coup.

Il n'avait pas de temps à perdre avec de vulgaires Noyeurs. Il était là pour un Cocatrix.

Parce que si cette foutue lopette de Mikul qui servait de garde des portes, côté faubourg, n'était pas allé chercher son sergent sous prétexte qu'il était un faussaire et un blasphémateur, il serait déjà sur les traces de la Salamandre et de ce salaud de Professeur qui avait tué ce pauvre Léo. « Pas de place dans leur société pour des assassins mutants » ? Ils n'étaient pas des assassins, ils étaient des Witchers ! Des Sorceleurs ! Ils avaient subi des mutations mortelles qui les avaient volés de leur humanité et de leur ressentit, pour devenir des guerriers efficace, rapide et dangereux, des surhumains. Ils étaient des parias dans la société raciste et méfiante du nord, des hommes, et parfois des femmes, qui n'auraient jamais la possibilité de s'asseoir et fondé une famille. Des vagabonds vivants de l'épée errant sur le continent à voir les hommes allaient de l'avant quand le temps ne les toucher presque plus. Ils étaient payés pour chasser les monstres…même si parfois, les monstres étaient les humains ou les non-humains eux-mêmes.

La preuve était que les habitants de ce satané faubourg, où sa traque vengeresse l'avait mené, étaient des gens vaniteux, cupides, arrogants, avares, ingrats, égoïstes, hypocrites, peureux et bien d'autres qualités qui en faisaient des paysans charmants. Sans compter qu'on parlait quand même d'assassins, de violeurs et de traîtres avides d'argents, capables aussi bien que de commercer avec des ravisseurs d'enfants comme le groupe de la Salamandre, qu'avec des rebelles non-humains de la Scoia'tael (et pour bien enfoncer le clou sur leur cupidité, ces elfes et nains avaient été dénoncés juste après à la garde de Wyzima pour une poignée d'orins).

Avec tout ça, Geralt de Riv n'était pas un Sorceleur content. Il allait ramener la tête de ce Cocatrix au Capitaine de la garde, Vincent Meis, et poursuivre son enquête dans les rues du Quartier du Temple, maintenant qu'il était au minimum dans la ville.

Si vous vous demandez pourquoi notre cher mutant espérait tant reprendre son enquête, ce n'est pas pour courir après les jolies filles (même s'il reste un charmeur et un coureur de jupons invétéré). Non, tout remontait à quelques semaines en arrière.

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Un groupe de Sorceleurs, comme lui de l'école du Loup, l'avait ramassé dans les environs de la forteresse en ruine de Kaer Morhen, où ils vivaient et s'entraînaient quand ils ne sillonnaient pas les routes à la recherche de monstres à tuer pour un peu d'argent. Ce que Geralt faisait dehors durant un orage magique, il était bien le dernier à pouvoir le dire, parce qu'en revenant à lui, il s'avéra qu'il avait perdu la mémoire. Il avait fallu que ses camarades Eskel, Lambert, le novice Léo et leur maître Vesemir l'aident à essayer de recoller quelques morceaux de sa vie, du fonctionnement du monde mais aussi de ce qu'ils étaient tous. La magicienne Triss Merigold, une charmante rouquine (même si trop curieuse et un peu arrogante) avec de longues jambes et des tenues assez attrayantes, lui avait dit qu'elle pouvait l'aider à retrouver sa mémoire grâce à la magie. Mais il faudrait qu'elle l'examine, et ça prendrait du temps.

Et ce temps, ils ne pourraient pas le prendre avant longtemps car la forteresse avait été attaquée. Un groupe de bandits, portant des écussons de la Salamandre, était venu leur chercher des noises chez eux, servant de chair à canon pour deux mages et un tueur à gage portant le doux surnom de Professeur. Le Professeur n'en était pas à son premier coup, puisqu'il avait déjà dix-sept crimes à son actif et une tête mise à prix dans la majorité du continent. Et il s'était avéré que l'un des mages, un homme de grande stature à la peau sombre et aux yeux sauvages, clairement un Zerrikanien, était le chef de la bande. Et il en avait après quelque chose de bien précis : les secrets des Sorceleurs, leurs mutagènes qui les rendaient si redoutables et si inhumains. Ils avaient essayé de les empêcher de les voler, mais grâce à ses connaissances magiques et à la présence de pierres dressées magiques nommées Cercle des Éléments, le Zerrikanien et le Professeur avaient pu se téléporter en sécurité en emportant les mutagènes avec eux. Léo n'était pas encore un vrai Sorceleur. Il n'avait pas encore passé les deux dernières épreuves de la formation, celle-là même qui faisait muter les leurs. Il n'avait pas encore les compétences pour parer ou esquiver à bout portant le carreau d'arbalète avec lequel le Professeur l'avait tué. Le garçon de tout juste seize ans était mort sur le coup, le poumon perforé.

Après l'incinération du corps de l'adolescent, Vesemir avait ordonné l'abandon de la forteresse pour se mettre à la recherche de ce groupuscule.

Ils s'étaient réparti les tâches :

Eskell irait vers les côtes, à l'Ouest.

De son côté, Lambert se dirigerait vers le reste du royaume de Kaedwen, où il avait quelques contacts.

Vesemir chargea Geralt de se rendre à Wyzima, la capitale du royaume de Temeria (au sud-ouest de leur montagne perdue) et de profiter de la dette que le roi Foltest avait envers lui, suite à la libération de sa fille unique d'une horrible malédiction, pour avoir des informations.

Triss, qui allait faire jouer ses contacts dans les cercles politiques et magiques, assura à Geralt qu'elle viendrait le rejoindre rapidement là-bas, puisqu'elle avait une maison dans le Quartier des Marchands de la ville-capitale.

C'était la mission principale, mais il y en avait une autre qui allait de pair avec celle-ci. Il manquait à l'appel deux autres Sorceleurs rattachés à leur école pour l'un, et adopté pour l'autre. D'un côté, il y avait le solitaire et étrange Berengar, un véritable introverti, qui, comme beaucoup, n'était pas devenu Sorceleur par choix, même s'il avait accepté son destin. Vesemir était le seul à pouvoir prétendre le connaître, et encore, seulement en surface. De l'autre côté, on avait Portgas. La simple mention de ce nom avait fait blanchir Eskell et Lambert qui avaient ramené, dans un geste de défense, leurs mains devant leurs parties intimes. Si on en croyait Vesemir, il fut un temps, il avait d'autres écoles de Sorceleurs, avec chacune leur propre style de combat et d'entraînement, chacune portant le nom d'un animal. Mais le vieux maître n'en avait plus de nouvelles depuis bien longtemps.

Portgas était l'exception.

D'après Vesemir toujours, elle appartenait à l'école du Chat, et restait à ce jour recordman en vitesse de promotion de Novice à Sorceleuse. Portgas était une solitaire, mais moins que Berangar, puisqu'elle venait toujours hiverner à Kaer Morhen ; même si elle restait le plus souvent dans son coin, disant d'eux, les Loups, qu'ils n'étaient pas sa meute, elle essayait de se socialiser un minimum avec eux. Elle avait aussi une petite réputation bien à elle, à l'instar de Géralt. S'il était connu sous le nom de Loup Blanc, en référence à son médaillon magique en forme de tête de loup et à ses cheveux blancs, elle était le Chat Noir, certainement pour les mêmes raisons, mais on ne pouvait pas en vouloir aux gens de ne pas être originaux. Avant de le laisser partir, Vesemir avait bien conseillé aux hommes de rester courtois et sages s'ils approchaient Portgas. Surtout Géralt. Pourquoi le désigner lui ? Il ne le saurait pas avant que sa mémoire se réveille. Ou de rencontrer Portgas.

C'est comme ça qu'ils s'étaient séparés.

Et Geralt avait tiré le jackpot sur les trois sujets.

En arrivant dans les faubourgs de Wyzima, il avait découvert une campagne avec des paysans hostiles et ouvertement racistes, obéissant au doigt et à l'œil à un prêtre de l'Église du Feu Éternel qui se faisait appeler le Révérend. Le Sorceleur aurait bien voulu ne pas s'y attarder, mais il fallait un Sauf-Conduit pour entrer dans la ville à cause de la Peste Catriona, et seul l'Ordre de la Rose-Ardente, le corps armé de l'Église du FeuÉternel, en avait. Avec bien entendu le Révérend, car prêtre de cette religion. La Salamandre aussi en avait, étrangement.

Cela avait néanmoins permis au Loup de retrouver des personnes de son passé nébuleux, en la personnalité d'une autre belle rouquine du nom de Shani, qui était guérisseuse à l'hôpital Lebioda de Wyzima et Zoltan Chivay, un sympathique et joyeux nain qui voulait investir dans l'Import-Export d'artisanat de Mahakam (nation naine) pour satisfaire sa belle-famille. Deux vieux amis qui n'en avaient pas cru leurs yeux en le voyant, puisque tous deux le croyaient mort. Le plus choqué était certainement Zoltan qui lui raconta qu'il l'avait vu se faire embrocher par une fourche de paysan dans le coin de Rivia, cinq ans auparavant, durant les émeutes contre les non-humains. Le nain avait été témoin de l'agonie du Sorceleur qui s'était totalement vidé de son sang dans une ruelle. Une rencontre inopinée avec le Seigneur de la Chasse Sauvage (avec qui le Loup Blanc avait déjà eu quelques démêlés s'il en croyait les mots de celui-ci) lui avait appris qu'il avait en effet été renvoyé chez les vivants alors qu'il était mort.

En s'attardant dans les environs et en posant quelques questions, Geralt avait fini par réaliser qu'il avait une très bonne piste. Voire même une trop bonne piste. Sur l'affaire des Sorceleurs, Berengar et peu après, Portgas, étaient passés dans les environs, en cherchant à entrer eux aussi dans la cité. Là où Berengar avait pris apparemment la fuite sous la peur quand il fut engagé pour s'occuper d'un chien fantomatique enrobé de flammes orange éthérées (un bon gros molosse d'un mètre trente-cinq à l'allure de doberman) qui attaquait avec sa meute les habitants à partir de la nuit tombée, Portgas n'avait même pas cherché à s'occuper de l'affaire. D'après Abigail, une devineresse locale, la Sorceleuse avait décrété qu'elle n'avait aucune envie de les aider. Les habitants des faubourgs avaient créé la Bête par leur bêtise et leur méchanceté, c'était à eux de retrouver un peu de dignité humaine pour s'en débarrasser. Le Chat Noir s'était contenté d'exécuter des contrats basiques impliquants sang de Goules et cerveaux de Noyeurs, se permettant même d'empocher des primes sur la tête d'un Noyadé (un Noyeur évolué) et d'une Algoule (stade supérieur de la Goule), avant de disparaître un soir sans laisser de traces. Certains disaient qu'elle s'était faite tuer par la bête, d'autres qu'elle s'était mise à son service comme tueur ou pire, mère porteuse pour son armée. On racontait tellement de choses sur les Sorceleurs généralement, et jamais en bien, que Geralt n'y avait guère prêté attention.

En ce qui concernait la Salamandre, ils étaient en affaire avec les villageois. Sans parler du fait qu'ils les rançonnaient ; le marchand et contrebandier local leur fournissait des armes et le Révérend leur livrait des enfants qu'on acheminait ensuite vers la cité. Pas besoin de chercher bien loin pour comprendre l'origine de la Bête, même si le Révérend monta les paysans contre Abigail avec l'aide des habitants les plus influents du patelin. Et vu qu'une tombe fraîche au nom de Isla avait été faite près de la crypte nettoyée par Portgas, d'après Abigail, la Sorceleuse avait senti à plein nez cette merde, d'où son refus de s'impliquer.

Cela s'était fini dans le sang et les flammes quand le Loup y avait mis son nez, lui.

Grâce à un petit garçon orphelin du nom d'Alvin, que Geralt avait sauvé deux fois (une fois d'une attaque de la meute de la Bête, ce qui avait révélé son potentiel magique quand il s'était mis à réciter d'une voix déformée une vieille prophétie elfique et une seconde fois de la Salamandre quand le Révérend l'avait livré à son tour à un groupe local) et son potentiel magique en tant que Source, plus l'usage de quelques herbes, le Loup Blanc avait pu apprendre comment chasser la Bête. Il avait affronté la foule en colère, leur mettant le nez dans leurs péchés, protégeant de sa carrure Abigail qui, même si pas toute blanche dans l'affaire, servait de bouc-émissaire. Il avait par la suite défié le monstre aux mâchoires d'acier, parvenant au cours d'un glorieux combat entre lui et la meute entière, à le terrasser. Par la suite, quelques hommes, dont le Révérend, l'avaient attaqué, finissant leur carrière comme cadavres.

C'était là-dessus que les faubourgs s'étaient enflammés : chaque maison avait pris feu par magie. Quant aux habitants, ils jonchaient les chemins de terre entre les champs et les habitations, tous morts, sans que personne n'ait eu à lever la main sur eux.

C'était la punition divine qui s'était abattue sur eux.

Geralt avait fouillé le Révérend pour prendre son sauf-conduit, et était ensuite parti vers la cité, récupérant au passage Shani qui avait l'intention de travailler dans l'hôpital de la ville pour lutter contre la peste.

C'est là que Mikul l'avait mené dans un traquenard. Pendant que le Sorceleur avait couru à droite et à gauche à la recherche d'informations, le garde avait parlé de lui à son sergent, le décrivant comme un blasphémateur et un faussaire. Geralt les avait regardés l'encercler devant une petite porte de la ville, avant de décider que se battre n'arrangerait pas sa situation. Il s'était contenté de laisser tomber son glaive d'acier, son unique arme, se rendant sans lutter. On l'avait enfermé dans l'unique cellule géante de la prison du Quartier de Temple de Wyzima, au milieu des voleurs et des drogués au fisstech. Comment allait-il sortir de cette embrouille ? Bonne question. Et pour bien en rajouter, le Sorceleur avait vu que le Professeur était enfermé dans une cellule individuelle, juste à côté. Si près et pourtant si loin. Pire encore, alors que l'homme avait une tête mise à prix pour la somme colossale de mille orins, le capitaine de la garde Vincent Meis l'avait relâché. Simplement parce que quelqu'un avait payé sa caution. En entendant Geralt jurer qu'il ferait la peau au Professeur, Jethro, un garde en faction à la prison (qui devait bien sniffer le fisstech qu'il récupérait sur les prisonniers ou dans les perquisitions), lui avait dit quelque chose de très intéressant : le Professeur n'était qu'un exécutant. Si le Sorceleur avait un problème avec lui, il fallait directement s'attaquer à ses commanditaires, qui eux, étaient haut-placés ou avec de très bonnes relations, l'un n'empêchant pas l'autre. Ce qui expliquait comment le groupe de la Salamandre avait réussi à avoir des sauf-conduits pour passer outre la quarantaine sanitaire.

Le Loup Blanc avait donc passé sa colère dans un coin de la cellule en jouant une partie de poker de dés avec un elfe qu'on devait pendre le lendemain. C'est à cet instant que Meis avait débarqué en disant que le Roi accorderait son pardon à quiconque tuerait le Cocatrix qui avait fait son nid dans les égouts de la ville. Après avoir fait taire (avec une bonne droite) un idiot qui voulait affronter le monstre à mains nues, Geralt s'était avancé. Pour l'aider à cette tâche, on lui avait donné un glaive en argent de Sorceleur qui avait été saisi chez un certain Thaler tout récemment. Comment cet homme avait eu cette arme, le mutant n'en savait strictement rien, mais il craignait d'apprendre que cette arme appartenait à Berengar ou Portgas, signifiant certainement la mort de l'un ou de l'autre. On avait ouvert la plaque des égouts pour le chasseur de monstres, lui rendant quelques élixirs, avant de refermer la grille derrière lui.

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Tout ceci expliquait donc comment Geralt en était arrivé à patauger dans les eaux usées de la citée, cherchant un Cocatrix. Le Loup Blanc alluma sa torche avec le signe magique de Ignii réduit à son plus faible niveau, et s'arrêta pour regarder autour de lui. Il avait beau avoir une meilleure vision dans le noir que la majorité des gens, grâce aux mutations qui lui donnaient ses yeux ambrés aux pupilles de chat, mais de la lumière, c'était toujours bon à prendre.

De ce qu'il voyait, il n'allait pas tarder à rejoindre une intersection. Soit il pourrait continuer tout droit dans l'eau sale, soit prendre un couloir, tout aussi sombre, puant et arrondi, sur sa gauche. Il s'immobilisa et regarda les élixirs qu'on lui avait laissés, essayant de voir s'il avait quoi que ce soit qui pourrait l'aider à trouver le Cocatrix. On lui avait rendu ses fioles d'Hirondelles, ce qui l'aiderait à ne pas mourir stupidement en accélérant sa régénération déjà inhumaine, et il avait en plus un élixir de Blizzard. Il grimaça. L'utilisation de ce produit était censée augmenter le temps de réaction, mais très honnêtement, cette impression que le temps lui-même ralentissait, le rendant pataud.

Il remit les fioles dans ses poches et releva la tête, ses oreilles ayant captées quelque chose. Un bruit de pas, dans la vase. Vu le rythme de la marche, c'était un être bipède qui se déplaçait. Un autre Noyeur ? Geralt leva haut sa torche tout en tendant l'oreille.

Rien en vue pour l'instant et à moins d'avoir vu une proie, un Noyeur ne se déplacerait pas ainsi à la surface, ils préféraient nager pour surgir par surprise sur leur cible.

Méfiant, le Sorceleur souffla sa torche (allumée pour rien, pour le coup) et se concentra pour percer les ténèbres. Si lui avait du mal à voir à plus de quelques mètres devant lui, il ne voulait pas savoir ce qu'un homme normal pouvait distinguer. Le bruit se rapprochait et rajoutant dessus, un son de frottement métallique. Puis, une lueur apparut au bout de la canalisation, se rapprochant péniblement de la position de Geralt. Plus la petite touche de lumière grossissait, plus il était facile de distinguer ce qu'elle était. Et finalement, elle arriva à son niveau, s'arrêtant subitement sous le coup de la surprise avant de se rapprocher un peu plus pour mieux voir le mutant.

La lumière était en fait une torche qu'un jeune homme, blond de moins d'une trentaine d'années à la coupe au bol, tenait à bout de bras. Il avait la peau claire, mais pas trop, quelques poils au menton, un regard intelligent… et une armure. Une bonne grosse armure de qualité avec une épée de toute aussi bonne facture à la taille. Par-dessus sa côte de maille, il avait passé une tunique retenue à sa taille par la ceinture qui soutenait le fourreau de l'épée qu'il avait en main. Geralt observa l'emblème de la tunique rouge délavée : une rose écarlate dans une flamme jaune dorée. L'humain devant lui était certainement un chevalier de la Rose-Ardente.

Le blond aussi examinait attentivement son vis-à-vis. Après tout, il ne semblait pas s'attendre lui non plus à trouver du monde dans les égouts.

- Oh ! Un sorceleur ! Constata le chevalier avec une certaine surprise.

- Exactement, assura Geralt de son ton toujours aussi neutre.

- Cheveux blancs… pupilles verticales… signes évidents d'une mutation.

- Pourrions-nous éviter l'examen médical ?

Il avait peut-être l'impression d'être habitué aux regards méfiants et dégoûtés des gens, à leur racisme voire curiosité un peu trop poussée (ne parlons pas de ce Kalkstein qu'il avait croisé et qui avait eu l'audace de demander s'il pouvait, pour la gloire de la science, faire une autopsie sur le mutant… comme si Geralt avait l'intention de mourir de sitôt). Cependant il appréciait qu'on ne lui pointe pas tout le temps du doigt ce qui le rendait différent des humaines normaux.

- Je suis désolé, je ne voulais pas vous froisser, s'excusa immédiatement le Chevalier.

Au moins, il reconnaissait qu'il avait manqué de tact. Le blond se tourna légèrement pour ranger son arme et offrit sa main recouverte du gantelet de son armure au sorceleur.

- Je suis Siegfried de Densle, se présenta l'humain avec une fierté évidente. Chevalier de l'Ordre de la Rose-Ardente.

- Je suis Geralt, répondit laconiquement le mutant.

Il échangea une poignée de main avec l'homme en armure qui tira de nouveau son épée et décapita un Noyeur qui venait de tenter de le prendre par derrière. D'un coup de pied bien senti, il envoya la carcasse plus loin et revint à Geralt.

- J'ai entendu maintes fois vanter les prouesses des sorceleurs au combat… commença Siegfried.

Sauf que Geralt avait à faire et que l'endroit n'était pas idéal pour échanger des politesses. Sans regarder, il fit tournoyer le glaive d'argent qu'on lui avait prêté pour empaler un autre Noyeur dessus. Ils étaient restés immobiles trop longtemps, ils commençaient à attirer l'attention des résidents des égouts.

- Si vous permettez, j'ai à faire et j'aimerais en finir vite, lui dit clairement le sorceleur.

- Vous ne chasseriez pas un Cocatrix par hasard ? devina Siegfried. C'est la raison de ma présence ici.

Geralt le regarda d'un œil critique. L'homme en armure était déjà plus crédible que le gars stupide qu'il avait dû dissuader (avec quelques mandales) de venir affronter la bête à mains nues. Mais est-ce qu'il savait à quoi il allait se frotter ?

- Que savez-vous des Cocatrixs ? s'enquit le chasseur de monstre.

C'était la question à ne pas poser, le monologue de Siegfried lui donna presque mal au crâne :

- Le Cocatrix ou Skoffin appartient à la maison des ornithosaures, commença le chevalier comme s'il récitait un texte. Il peut faire minimum deux fois la taille d'un grand oiseau, et ressemble à un coq, d'où son nom. Il est souvent confondu avec le Basilic alors qu'il s'agit de deux espèces distinctes. Contrairement à la croyance populaire, le regard du Cocatrix ne pétrifie pas sa proie, mais il faut se méfier de son bec. Celui-ci peut arracher des organes vitaux de sa proie avec une précision chirurgicale.

En donnant cette dernière information, Siegfried se mit à observer d'un air ennuyé le bout de doigts de ses gantelets comme s'il parlait de la météo, totalement indifférent à ce qu'il venait de dire.

- Souvent, la proie meurt sur le coup, poursuivit le blond. Surtout si elle est attaquée par derrière.

Bon, c'est clair qu'il en savait un rayon, mais ça ne disait pas comment il allait l'affronter.

- Comment comptez-vous tuer cette bête ? demanda Geralt.

- Il faut exceller dans le maniement du glaive et sans lame d'argent, la difficulté est d'autant plus accrue. Le Cocatrix aime se faufiler dans votre dos pour vous attaquer.

- Et est-ce que vous savez ce qu'on peut récupérer d'utile sur un Cocatrix ?

Autant aller jusqu'au bout, puisque le blond était parti sur sa lancée.

- Ses yeux sont un composant polyvalent, et précieux. La valeur des plumes de sa queue est encore plus grande.

- Quelle érudition, complimenta le Sorceleur.

- Je dois avouer que ma connaissance des monstres se limite au Cocatrix, avoua Siegfried avec un sourire.

Il pointa quelque chose dans le dos de Geralt qui, sans se retourner, lança un sortilège sous le signe de Ignii, embrasant aisément le Noyeur qui avait voulu le prendre par surprise.

- Feu mon père, Eyck de Densle, qu'il repose en paix, m'a légué une gravure de la bête. Il avait d'autres gravures qui malheureusement, ont fini dans l'estomac d'un manticore. Seul a survécu l'image du skoffin.

- Toutes mes condoléances. Avez-vous traqué la manticore ?

Si ce n'était pas le cas et que la mort était récente, il pourrait peut-être se faire quelques orins en lui rendant service.

- Non, je n'étais pas avec lui, répondit Siegfried avec un maigre sourire triste. En rentrant, j'ai découvert que, faisant fi de son infirmité, mon père avait combattu la manticore. Mais comme vous pouvez l'imaginer, il périt tragiquement, et lorsque j'arrivais sur les lieux de l'affrontement, le monstre agonisait dans d'atroces souffrances. Frustré de ne pouvoir déloger mon père de son armure, il l'avait presque englouti entier. Plus tard, les gens ont raconté que le feu sacré de l'âme d'Eyck avait brûlé le cœur du monstre.

Ou alors, c'est juste que la bête avait eu une réaction allergique. Un chevalier dans son armure, ça fait quand même lourd pour n'importe quel estomac.

- Une fin héroïque, applaudit néanmoins Geralt.

- Qu'il repose en paix, soupira tristement le jeune chevalier.

Il était néanmoins temps de revenir à leurs affaires en cours :

- Vous pensez pouvoir tuer le Cocatrix ?

- La flamme sacrée me montre la voie, répondit fièrement Siegfried.

Le sorceleur se retint de lever les yeux à la voute de brique des égouts sous l'exaspération. S'efforçant de garder son ton neutre, il s'enquit de la raison pour laquelle un chevalier comme lui était venu traquer une bête dans les égouts.

- Elle menace Wyzima, fut la réponse. L'Ordre combat les monstres depuis longtemps, avec une certaine efficacité.

- C'est le travail des sorceleurs, pointa Geralt.

- Vous autres sorceleurs êtes des reliques du passé…

C'est toujours un plaisir à entendre !

- …vous n'êtes pas de taille à faire concurrence à l'Ordre qui offre sa protection gratuitement.

Geralt se permit de rire narquoisement.

- Ce sont des contes de fées qui ont payé vos armures et vos forteresses ? demanda moqueusement le sorceleur.

L'argent qu'eux prenaient, il ne servait même pas à la restauration de Kaer Morhen (qui en aurait bien eu besoin, après tout, c'est de peu s'il n'avait pas manqué de se tuer durant l'attaque parce qu'Eskel et Lambert n'avaient pas réparé l'escalier d'une tour). Ils prenaient seulement de quoi se procurer un nouvel équipement, se payer une nuit à l'auberge et des repas chauds, quand ils ne devaient pas acheter des ingrédients pour leurs fameux élixirs.

Siegfried ne se défendit pas :

- Je ne désire pas me quereller. Nous sommes ici tous les deux, nul besoin de chercher à nous brûler la politesse. D'autant que les Noyeurs abondent.

En disant ça, il fit un geste de la tête vers le tunnel à leur gauche où un groupe de quatre voire cinq Noyeurs venait de se manifester en courant vers eux aussi vite que l'eau qui leur arrivait aux genoux le leur permettait.

- Nous pourrions travailler ensemble, j'ai hâte de vous voir en action. Je mets mon glaive à votre disposition.

Geralt hésita un instant alors qu'il se préparait à recevoir l'assaut des Noyeurs. Les sorceleurs travaillaient seuls généralement, mais il pouvait bien faire une exception.

- Entendu, allons-y.

- Passez devant, lui proposa le Chevalier.

Ce que fit le Loup Blanc s'avança en se positionnant bas sur ses jambes, seulement éclairé par la lueur de la torche de son compagnon du moment, avant de mettre en marche sa danse meurtrière, enchaînant estoc, parade et pirouette avec fluidité, effectuant de grands moulinets avec son arme pour attaquer le groupe de Noyeurs dans son entier.

Une histoire vite expédiée.

Tout en repoussant les assauts des morts-vivants aquatiques, les deux hommes s'aventurèrent plus loin dans la fange, cherchant le Cocatrix en tendant l'oreille. Mais outre le bruit des eaux usées qui s'écoulaient dans les égouts et leur propre avancée loin d'être discrète malgré toute leur bonne volonté (comment peut-on faire de la discrétion quand on a une armure de plusieurs dizaines de kilos sur les épaules et qu'on patauge littéralement dans de la merde ?).

Leur avancée hasardeuse les mena jusqu'à un cul de sac. C'était peut-être une erreur de chemin, mais ils avaient bien fait de s'y aventurer car ils trouvèrent le cadavre détrempé d'un homme en armure, appartement certainement à la garde. Sur lui, une clef et une missive parlant d'un culte interdit, vénérant une araignée à tête de lion. Quelque chose disait qu'il y avait un monstre à éradiquer ou quelques orins à se faire dans l'affaire. Peu importe, l'un comme l'autre, ça valait le coup que le Sorceleur y jette un œil si jamais il avait envie de revenir dans les égouts. Il rebroussa donc chemin pour rejoindre le dernier embranchement, n'adressant aucune parole à son compagnon d'arme durant l'avancée.

Puis, la bête leur apparut au bout d'un énième tunnel.

Si elle faisait la taille d'un homme adulte en allant de la tête à la queue, au garrot, elle dépassait facilement la hauteur d'un gros chien. Elle avait une peau imberbe verte et semblable à du cuir, de grandes ailes sans plume, une longue queue tout aussi lisse (sauf deux trois plumes qui se battaient en duel tout au bout) et un bec tranchant. Sous ses yeux jaunes et méchants, d'étranges bajoues de coq s'agitaient, eux-mêmes décorés de rares plumes.

La créature était tranquille, certainement en train de s'assoupir, jusqu'à ce qu'un Noyeur vienne l'embêter. Les coups de griffes de la créature aquatique n'eurent pour effet que d'énerver l'oiseau difforme. De deux battements d'ailes, le Cocatrix s'éleva dans les airs pour se laisser retomber comme une masse sur son attaquant, le coupant presque en deux d'un simplement coup de bec.

- Nous y sommes, nota sombrement Siegfried en raffermissant sa prise sur son épée.

- Poussez-vous, je vais l'attirer dans la lumière de la fenêtre, comme ça, vous pourrez utiliser votre arme à deux mains sans devoir porter votre torche, lui dit tout bas le Sorceleur en montrant d'un pouce l'immense ouverture fermée de barreaux, haut sur un mur, qui devait donner sur la ville au vu des bruits et de la lumière du petit jour.

Siegfried posa sa torche sur une maigre chaussée immergée et se plaça dans le couloir lumineux, loin de celui dans la pénombre où il y voyait tout juste sans lumière. Geralt s'en foutait un peu, il y voyait comme en plein jour dans les deux cas, sauf que voilà, il n'était pas seul pour l'occasion. Il avala en prévision une fiole d'élixir d'Hirondelle, ne pouvant retenir un rictus quand le produit se dispersa rapidement dans ses veines, les noircissant temporairement sur le passage du produit, et fit s'allumer ses yeux ambrés. Pour un humain normal, la toxicité de ce genre de décoction était telle que même la plus faible leur serait fatale, mais les mutations des sorceleurs les rendaient plus résistants à ce genre de produit, jusqu'à une certaine limite.

Le Loup Blanc fit un signe de tête à Siegfried, qui se mit en garde en prenant son arme à deux mains, avant de joindre ses dix doigts pour former le signe de Ignii, concentrant le sort au maximum pour envoyer une boule de feu le plus loin possible et faire le maximum de dégâts. Puis, il la laissa partir, légèrement essoufflé.

Il n'aurait pas dit non contre une décoction de Chat-Huant pour aider son endurance.

La boule de feu traversa la semi-pénombre du tunnel et percuta de plein fouet la bête qui s'était mise à fouiller de son bec dans les entrailles du Noyeur. La force de la boule de feu la fit vaciller, et, de colère, elle releva la tête, cherchant son agresseur. Elle plissa ses petits yeux globuleux en repérant les deux hommes, avant de pousser un cri strident qui annonça son assaut. Elle partit dans une course folle au travers du couloir humide, pataugeant maladroitement dans l'eau en dépit de sa vitesse, tout en battant des ailes frénétiquement. Apparemment, même si cela pouvait l'aider à sauter haut, ça ne lui permettait pas de voler. Geralt recula rapidement pour se mettre au niveau de son compagnon et tous deux levèrent leur arme, attendant que la bestiole vienne sur eux. Elle n'était pas encore là que le Sorceleur pouvait se dire que finalement, il était devant un grand spécimen. Le Cocatrix lui arrivait facilement sous le sternum, et pourtant, le mutant n'était pas petit.

L'animal fut sur eux et Geralt esquiva sur le côté gauche le premier coup de bec dans une élégante pirouette, forçant l'animal à devoir tourner le dos à l'un des hommes pour attaquer l'autre. Et il avait apparemment une dent contre celui qui l'avait cramé puisqu'il suivit le Loup Blanc, offrant sa queue et son dos à Siegfried. Bien sûr, le chevalier s'en donna à cœur joie avec sa propre lame, mais l'animal ne pouvait pas s'opposer à lui quand il avait un glaive en argent qui essayait de lui faire la peau juste sous le nez. Parce que même si le Sorceleur était amnésique, son corps n'avait pas oublié la danse macabre du glaive, comment faire chanter l'argent ou l'acier dans des moulinets sanglants et rapides, restant assez souple et vigilant pour ne pas se faire avoir par le bec de la créature ou ses coups de patte quand elle essayait de lui sauter dessus. Il était un maître de la parade, il savait quand changer de main son arme ou même la saisir avec les deux, pour opposer sa lame au monstre. Geralt recula d'un bond pour gagner quelques secondes, et il forma un nouveau signe magique de Ignii pour lancer une vague de feu sur la bête, avant de revenir juste derrière à l'assaut avec des coups rapides de sa lame qui laissaient peu de chance à la riposte.

Le combat fut rude, les laissant en sueur et humides d'eau sale, mais l'animal finit mort par terre. Haletant, ils se redressèrent, nettoyant leur lame du sang de la créature.

- Le Cocatrix est mort. Quittons ces égouts ! enjoignit Siegfried.

- Je ne peux pas repartir par où je suis venu, lui dit Geralt.

L'entrée qu'il avait prise en venant sortait directement du plafond des égouts, une grande grille dans le sol des donjons (peut-être pour se débarrasser des corps de ceux morts derrière les barreaux, ce qui pouvait expliquer la présence de Noyeurs dans les environs). Il était peut-être un mutant, mais certainement pas un homme-araignée pour remonter par-là.

- Suivez-moi, je vais vous indiquer une autre sortie, fit le chevalier avec un geste de la main alors qu'il ramassait sa torche qui avait miraculeusement survécu. Ah, et prenez la tête de la bête. Le capitaine Meis paye cher pour de tels trophées.

Geralt, qui s'était penché sur le Cocatrix pour récupérer autant d'éléments alchimiques intéressants que possible, se redressa et alla détacher la tête du monstre d'un bon coup de glaive, avant de l'installer sur le long crochet à sa ceinture dédié à ce genre de mission.

- Ça empeste… grimaça le Sorceleur en fronçant le nez.

Et ils laissèrent derrière eux le corps à la merci des Noyeurs, se dirigeant vers la sortie des égouts en suivant le chevalier qui humait de bonne humeur, alors qu'ils pataugeaient toujours dans l'eau usée (Géralt devrait trouver un moyen de laver ses affaires et lui-même, parce que, le cuir, c'est bien, mais pas imperméable et il n'avait pas envie d'empester la vase pendant des jours entiers). Finalement, ils arrivèrent dans un nouveau couloir qui se terminait par une énième grille, mais avec, fait intéressant, une porte en pierre sur le côté, donnant sur une autre chaussée immergée.

- Nous y voici, cette porte mène vers le quartier du Temple. C'est ici que nos chemins se séparent.

Mais le Loup Blanc ne l'écouta pas.

Il entendait comme des pas sur la pierre.

- Shhh ! J'ai entendu du bruit ! siffla le mutant en sortant de nouveau son arme. Quelqu'un arrive.

- Étrange, nota Siegfried. Qui ose s'aventurer ici ?

La réponse ne tarda pas, car la porte s'ouvrit, laissant passer deux hommes au crâne rasé, vêtus de tuniques et de chausses sombres qui se précipitèrent vers eux, un poignard levé. Si le chevalier se demanda ce qu'il se passait, Geralt ne chercha pas à savoir le pourquoi du comment. La salamandre que les deux hommes avaient tatoué sur le front était la seule explication dont il avait besoin.

- C'est ce fumier aux cheveux blancs ! Il faut le tuer et le chevalier avec ! cria l'un des deux nouveaux venus.

Vu que le Professeur avait été relâché avant qu'il ne décide de partir dans les égouts, ça voulait dire que quelqu'un l'avait vendu.

Le combat fut vite conclu. Entre deux simples bandits et le duo sorceleur/chevalier, le résultat était couru d'avance. Deux nouveaux Noyeurs ne tarderaient pas à voir le jour dans ces canalisations.

- Des amis à vous ? s'enquit le chevalier en repoussant du pied l'un des corps.

- Des voyous avec des écussons de la Salamandre me harcèlent depuis quelques temps, résuma Geralt en se focalisant sur le « Need to know ».

- Qui savait que vous alliez venir dans les égouts ?

La liste était vite faite :

- Le Capitaine de la garde, les géôliers du cachot et les prisonniers, résuma le Loup Blanc. Je devais vaincre le Cocatrix en échange de ma liberté.

Il grogna sa dernière phrase. Si ce salopard de Mikul ne l'avait pas piégé, il n'en serait pas rendu là.

- Les suspects ne sont pas nombreux, vous trouverez le fin mot de cette histoire en mettant la main sur le chef.

Le sorceleur allait faire parler sa frustration de l'enquête (il connaissait du chef le fait que c'était un mage puissant, un homme zerrikanien et son nom Azar Javed mais c'était tout), quand le chevalier rajouta quelque chose d'intéressant :

- J'ai un ami détective à Wyzima, dans le quartier du Temple justement, il vous aidera surement. Il se prénomme Raymond.

Pourquoi pas, il fallait bien commencer quelque part.

- Merci pour le conseil. Je dois malheureusement aller récupérer mes affaires dans l'immédiat. Et trouver un moyen de me débarrasser de cette puanteur.

- J'ai une salle de bain dans mes quartiers, avec la peste, je vous déconseille les bains publics. Vous pouvez l'utiliser au besoin. Pour ce qui est de vos affaires, vérifiez bien que vous avez tout. Jethro est connu pour avoir la main leste.

Siegfried et Geralt se retournèrent vers le reste des égouts en entendant un Noyeur émergé.

- Nous aurons certainement l'occasion de nous revoir dans les égouts, soupira l'homme de foi.

- Votre quête sacrée de protection de l'humanité ? demanda Geralt.

- L'ironie n'est pas de mise, nous sommes dans le même camp, rappela le blond. Sortons.

Oh oui, un peu d'air frais ne serait pas de refus dans l'immédiat.

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Le quartier du Temple était pauvre mais un minimum propre, si on excluait l'odeur du canal qui reliait les égouts à la digue.

Putains, voleurs et mendiants… clairement l'endroit parfait pour cacher un groupe d'assassins. Le repaire de la Salamandre ne devait plus être très loin.

Il ignora l'escroc qui voulut acheter ses services avec un soi-disant héritage et suivit Siegfried pour revenir sur la rue. Le chevalier lui montra la porte d'une maison sur la gauche, disant que c'était là que son ami détective résidait. Il irait certainement le voir quand il se serait décrassé. Devant un pont qui passait au-dessus du canal, son guide s'arrêta, lui expliquant comment le rejoindre plus tard, avant de lui donner le chemin vers le donjon.

- Passez à mes quartiers, je vous préparerai une carte. A plus tard et évitez de finir de nouveau en prison.

Comme s'il l'avait voulu en premier lieu.

Dégoulinant d'eau crasseuse sur la route, ignorant les vieilles femmes à moitié édentées qui marmonnaient des « mes aïeuls » ou « oiseau de mauvais augure » sur son passage, Geralt prit la route du donjon, à deux pas de la porte du quartier marchand. Comme partout où il allait, un seul regard à ses cheveux et à son arme faisaient qu'on s'écartait de son passage, souvent accompagné de murmures racistes stupides. Cette fois, on disait que c'était à cause de gens de son espèce que la peste était tombée sur eux. Non mais vraiment, il était immunisé contre toutes les malades infectieuses, comment voulait-on qu'il propage une variante de la peste bubonique ?!

Dans sa marche au travers des habitants peu fortunés, il passa devant l'église de Saint Lebioda, reconvertie en hôpital. Un garde était devant les portes. Il devrait se renseigner pour obtenir un droit de passage afin de pouvoir rendre visite à Shani, si elle avait elle aussi réussi à rentrer. Après tout, c'était ici qu'elle avait dit travailler.

Contournant les champs qui encerclaient l'hôpital en plein cœur du quartier, Geralt poursuivit sa route pour rejoindre enfin la zone du donjon et de la caserne. Il grinça des dents en voyant qu'encore une fois, quelqu'un était passé avant lui pour récupérer tous les petits boulots sur le tableau d'affichage à l'entrée des prisons. Bon, eh bien, il devrait trouver un autre moyen de se faire de l'argent.

Il poussa la porte et descendit l'escalier de pierre pour finir dans la grande pièce qu'était la prison, avec son austère cheminé dans un coin, deux lits pour les géôliers et une table où se restaurer, le tout, devant la porte de l'immense cellule où jusqu'il y a quelques heures, lui-même avait été enfermé. Le capitaine Meis de la garde leva le nez de quelques parchemins qu'il consultait à la table de la pièce en l'entendant arriver. Sans un mot, le sorceleur lui montra la tête du Cocatrix.

- Félicitation, vous êtes libre de partir, pointa l'homme avec dédain en se levant de la table. Voyez avec Joseph pour vos affaires, mais vous devez toujours respecter la quarantaine.

- Comment ça ? s'enquit Geralt.

- Vous n'avez pas le droit de quitter le quartier du Temple. Nous surveillons particulièrement les Sorceleurs comme vous.

Meis revint à la table pour y jeter une lourde bourse en peau. Geralt la ramassa, la soupesa et jeta un œil à l'intérieur pour voir l'éclat de pièces en or. Le poids lui faisait dire qu'il en avait pour quatre cents orins. C'était toujours bon à prendre. La tête de l'animal fut déposée sur la table et Meis la récupéra.

- Et moi qui pensais que nous étions tous égaux. Merci pour l'argent.

Et Geralt s'éloigna, presque persuadé d'entendre le capitaine grogner comme un animal en colère. Le Loup Blanc ne s'y attarda pas, il préféra aller voir Jethro qui éternuait un peu trop régulièrement en se moquant des détenus.

- Le Cocatrix est mort, je veux mes affaires, annonça Geralt en tapotant sur l'épaule du garde qui se retourna en vacillant.

- Au nom du roi Foltest, je vous accorde l'amnistie ! Maintenant, allez récupérer vos affaires avant que je les revende.

Il s'avança en vacillant vers une cellule à part, face à celle individuelle et sombre où le Professeur avait été enfermé auparavant. Le garde eut un peu de mal à trouver sa clef, continuant à éternuer pour un oui ou pour un non.

- Vous êtes enrhumés, Jethro ? se fit confirmer Geralt avec un méchant soupçon dans le crâne.

Le garde ouvrit la porte et entra en vacillant pour rejoindre les coffres à l'intérieur. Il ricana à la question apparemment stupide du Loup Blanc.

- Nan mais d'où vous sortez ?

Confirmation, l'homme n'était pas enrhumé ou saoul, seulement drogué au fisstech. Le capitaine était-il au courant ? Pas ses affaires, franchement.

- D'un endroit où on sait que le fisstech fait plus d'effet si on le met sur la peau qu'on replie par-dessus et qu'on frotte… commença le sorceleur.

- Qu'on frotte ? répéta Jethro avec intérêt.

- Là où on peut replier la peau, Jethro ! s'agaça le mutant.

Il prit le trousseau de clef des mains de l'homme et alla ouvrir le coffre de bois qu'on lui désigna, retrouvant son sac et ses armes. Rapidement, son poignard alla se loger sur sa cuisse, juste sous son crochet à trophée, sa hache à la ceinture de l'autre côté et son glaive de sorceleur en acier vint rejoindre celui en argent dans son dos. Puis vint l'inventaire du sac. Il n'y avait pas grand-chose, surtout des livres sur l'anatomie des monstres et sur les plantes plus ou moins locales, ainsi que ses maigres économies et son jeu de dés pour le poker. Il s'assura qu'il avait toutes ses fioles à ingrédient (tout en en sélectionnant deux vides pour ranger la plume et l'œil de Cocatrix) et que son alambique ne soit pas cassé. L'inventaire fini, il adressa un regard sombre à Jethro. Il lui manquait un paquet qu'on lui avait demandé de livrer à un certain Coleman en ville.

- Soyez content, il aurait pu valoir un séjour encore plus long ici ! lui dit Jethro sans remord. Il a été saisi !

L'éternuement tonitruant confirma le soupçon qu'il avait eu quand Haren Brogg (que ce sale chien cupide pourrisse là où il avait laissé son corps) lui avait transmis le paquet. Contrebande de fisstech. C'était peut-être mieux ainsi...

Geralt se saisit de son sac et le passa à son épaule. Profitant que Meis ne les regarde pas, il posa quelques questions au garde.

- Pourquoi vous avez libéré le Professeur ?

- Quelqu'un a payé sa caution, tout était en ordre, donc, vous feriez mieux de rester en dehors de tout ça, cet homme a des amis puissants, lui dit le garde.

- Donc, je devrais regarder ailleurs à chaque fois que quelqu'un agite un sac d'or ?

- Hey ! J'y suis pour rien ! Tout a été payé par la banque Vivaldi !

Intéressant, cce Joseph, malgré son addiction à la poudre blanche, en savait beaucoup.

- Pourtant le roi Foltest offre une prime pour sa tête, appâta le sorceleur.

Jethro goba jusqu'à la canne.

- Non, la prime vient de fonds privés.

- Qui ça ?

- Aucune idée, mais le généreux donateur a un émissaire tous les soirs à l'Ours Poilu qui rachète des écussons de la Salamandre.

- Merci pour ces informations, Jethro.

Il ne le dénoncerait pas au capitaine pour la peine.

Le Sorceleur s'en alla, bien décidé à profiter de l'offre de Siegfried, sans s'occuper du regard de Meis sur lui. Il viendrait plus tard lui poser quelques questions sur notamment comment la Salamandre avait su qu'il allait descendre dans les égouts. Dignement, le Loup Blanc s'en alla.

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Même si Geralt était un sorceleur propre à présent, il se sentait sale en arpentant les bas-fonds de Wyzima, même s'il rendit son sourire à une charmante fille en tenue très alléchante qui avait apparemment l'intention de faire de lui un client. Même si elle était belle, il verrait plus tard pour ce genre de petit plaisir, en attendant, il avait à faire.

- Encore un Sorceleur.

Geralt s'arrêta et remarqua l'individu qui avait clairement l'air d'un voleur qui profitait d'une bouteille de gnôle autour d'un feu de camp dans un coin d'une rue.

- Mets pas ton nez là où il n'a rien à faire et dis à ta petit-copine d'en faire autant, sinon, comme Berengar, vous n'aurez que ce que vous méritez ! conseilla l'ivrogne.

Geralt vint à sa rencontre, ses yeux ambrés de chat braqués sur le voleur qui n'eut aucune réaction, hormis de continuer à boire en le voyant le rejoindre. Il ne réagit même pas quand Geralt lui mit sa lame sous la gorge.

- Que disais-tu sur Berengar et Portgas ?

- On raconte que des gars avec la Salamandre comme emblème ont coincé ton pote parce qu'il fourrait son nez là où il n'avait rien à faire. Vu qu'il n'est pas réapparu, on sait tous qu'il ne reviendra pas.

Donc, Berengar avait des ennuis avec la Salamandre, lui aussi. Intéressant.

Le Loup Blanc rangea son arme et se détourna du petit malfrat sans intérêt. Il allait se renseigner à la taverne, il y avait toujours des trucs intéressants à savoir. Peut-être que Berengar avait-il fait halte ici, si ce n'est Portgas.

Il poussa la porte du bouge qu'était l'Ours Poilu et se précipita à l'intérieur en entendant une fenêtre qui éclate et un hurlement d'agonie. Il n'était pas le seul à être allé voir ce qu'il se passait. Un homme gisait au sol, dans une mare de sang, une flèche dans la poitrine. Une arme de guerre bien familière puisqu'elle faisait partie de ce que le sorceleur avait sauvé des griffes de Noyeurs pour Haren. Marchandise qui devait apparemment être vendue à des rebelles non-humains de la Scoia'tael.

Quelqu'un récupéra un papier sur le corps de la flèche, explicitant pourquoi Coleman avait été touché. Dealer de fisstech qui n'hésitait pas à empoisonner les enfants avec ce produit.

Même si Geralt regrettait de voir que les marchandises qu'il avait sauvées étaient utilisées pour attaquer des gens en plein cœur des villes, au moins, il savait que le monde comptait un salopard de moins. Et il pouvait épargner sa salive pour lui dire que Jethro avait saisi sa livraison.

L'affaire fut close et le tavernier se contenta de jeter le corps à ses chiens qui s'en donnèrent à cœur joie. Ils étaient dans les bas-fonds, ce genre de comportement n'avait rien de surprenant.

- Ah, Geralt, tu as réussi à entrer, finalement !

Sans voir une silhouette encapuchonnée se figer un peu plus loin dans sa partie de dés, Geralt chercha à savoir qui l'avait interpelé pour reconnaître son camarade nain Zoltan. L'homme était toujours aussi petit, mastoc et souriant.

- Toi aussi, à ce que je vois.

- Oh, tu sais, ces abominables non-humains auront toujours un moyen de se glisser chez les humains ! ricana le petit homme.

- Arrête ta comédie, lui dit Geralt sans pouvoir retenir une esquisse de sourire devant le caractère haut en couleur de celui qui se disait son ami.

- Je peux t'aider ?

Geralt interpella la serveuse et lui commanda deux choppes d'hydromel de Mahakam avant d'aller s'asseoir à une table libre un peu plus loin.

- Tu sais quelque chose de la banque Vivaldi ? demanda le Loup Blanc quand ils furent servis.

- La banque n'a de Vivaldi que son nom, désormais, lui répondit le nain en buvant une bonne rasade d'alcool. Elle était dans la famille naine des Vivaldi depuis des générations, mais elle a été rachetée par des humains tout récemment.

Intéressante information que voilà. Il était donc probable que les acquéreurs soient les mêmes qui payaient les services d'un tueur à gage ainsi renommé sur leur continent. Pour une banque naine, c'était assez triste de voir leur argent servir à financer les actes criminels d'un groupe clairement xénophobe, à moins qu'ils en aient juste après les mutants, mais…

Geralt se retourna pour voir les regards méfiants et noirs vers lui et Chivay. Les mutants étaient dans le même panier que les autres non-humains. Pire encore, on les considérait comme des voleurs d'enfants, puisque les mutations les rendaient stérile et qu'il fallait donc trouver quelque part les nouvelles recrues.

- Il vaut peut-être mieux ne pas s'attarder ici, recommanda Chivay en baissant la voix. Si tu me cherches, je suis hébergé par Vivaldi, justement, dans le quartier non-humain. Viens me voir un de ces quatre.

- J'y songerai, merci de ta réponse en tout cas, Zoltan.

Geralt paya l'addition pour lui et son ami qui s'en alla. Le Loup Blanc le regarda partir, avant d'aller voir le tavernier, se rapprochant de la personne sous sa cape qui se tendit clairement à son avancée. Le Loup ne la remarqua pas, se contentant de se poster devant le tenant de ce trou.

- Cheveux blancs, des glaives pleins le dos, vous vous êtes échappés d'un cirque ? grommela l'homme en servant une choppe d'alcool pour un client.

- Non, j'y travaille toujours, mais on m'a dit que le vôtre vous cherche.

- Ahah, quelle répartie. Qu'est-ce que vous voulez ?

- Vous savez où je peux trouver du travail de sorceleur ?

- Du côté du cimetière, certainement. Voire avec le capitaine de la garde. Je crois que Kalkstein cherche de l'aide, aussi. C'est tout ce que je sais.

- Je vois. Et est-ce que vous savez quelque chose de ceci ?

Geralt fouilla ses poches et déposa sur le comptoir un écusson de la Salamandre qu'il avait arraché à un de ses assaillants. Le tavernier perdit toute ses couleurs et lâcha sa chopine qui éclata en débris de boissur le sol. Doucement, l'individu dans sa cape sombre empocha ses gains et se dirigea vers la sortie.

- Reprenez-moi ça, je vais vous dire la même chose qu'à la femme bizarre de l'autre soir ! Je veux pas d'ennuis alors laissez-moi tranquille !

- La femme bizarre ?

- Celle qui vient de partir ! Elle a des yeux presque aussi bizarres que les vôtres ! Maintenant laissez-moi !

Geralt se retourna d'un bond en entendant la porte se refermer et se précipita à l'extérieur pour voir la personne qu'on lui avait désignée fuir en courant.

- Attendez !

Il partit à sa poursuite en courant de toutes ses forces pour la rattraper. Elle aussi était rapide, mais ce furent les longues jambes de l'homme qui lui permirent de rejoindre la cible. Jusqu'à ce que la cape lui termine dans la figure. Il sentit quelqu'un lui balayer les pieds tout en lui tordant une main dans son dos, et il termina face contre terre, quelqu'un à genoux sur sa colonne vertébrale.

- J'ai pas cru ce nain quand il a dit à son pote que t'étais revenu d'entre les morts, mais il faut se rendre à l'évidence que c'est pas la mort qui t'a lavé le crâne ! cracha la femme qui le maintenait à terre. La règle reste la même, vieux loup lubrique ! En cinq ans, ça n'a pas changé ! continue et je ferai tomber sur toi le malheur !

Difficilement, Geralt parvint à tourner son visage sur le côté pour dégager un œil et voir la femme qui l'immobilisait. Sous une tignasse de dreads noirs se cachait un visage marqué tout autant que le sien par les combats et les voyages tout en mettant en valeur des taches de rousseur, le tout éclairé par deux yeux d'argent meurtriers avec des pupilles fendues typiques des sorceleurs. L'étrange femme avait des vêtements identiques aux siens, si ce n'est plus sombre, composés d'un veston et d'un pantalon de cuir moulant, le tout sur chemise de lin blanc qui mettaient en valeur ses courbes discrètes. À son cou pendouillait un médaillon magique d'aspect métallique représentant une tête de chat.

- Portgas, c'est ça ? se fit confirmer Geralt.

Vesemir serait content, il avait retrouvé l'une des cibles.

Après, encore fallait-il qu'il reste vivant pour le lui raconter.