Chapitre 5 : Forger sa Place
Harry, au final, s'ennuya un peu pendant les deux premiers jours de cours. En botanique, transformation, charmes et défense, ils passèrent leur première séance à étudier les règles de sécurité et d'attitude attendue en classe, avec un peu de théorie. Défense avec les Gryffondors fut la seule choisie un tant soit peu intéressant, et même là, puisqu'il y avait Quirell, même Malfoy ne publia guère plus que d'occasionnelles remarques désobligeantes. Harry ignore les nombreux regards noirs qu'il reçoit de la part de Finnegan et Weasley, et hocha la tête en direction de Londubat et Granger quand il les vit. La botanique était un peu plus simple ; lui et Théo finissaient généralement par travailler avec Li et sa nouvelle amie, Lisa Turpin, tandis que Blaise, Greengrass, Davis, et Goldstein travaillaient à la table voisine de la leur. Harry n'aimait pas particulièrement la botanique, mais après des années à travailler dans le jardin des Dursley, il était au moins confortable à l'idée de se salir les mains. Bien que les fleurs chantantes soient une nouveauté.
Il finit par s'asseoir et écrire à James lors de son troisième jour de cours.
James,
Tu n'es probablement pas content que j'ai été placé en Serpentard. J'espère que ça ne causera pas trop de problèmes entre nous. Je veux toujours essayer d'être une famille. Je te promets que je ne me laisse pas endoctriner par des idées de pureté de sang. Théo Nott ne croit pas en ça, et si quiconque d'autre le fait, ils le gardent pour eux. Sauf Malfoy, mais je pense que Jules et moi pouvons nous accorder sur son idiotie.
Les cours se passent bien pour l'instant. J'aime beaucoup les cours de métamorphose. McGonagall est sévère mais elle sait ce qu'elle fait. Défense est une blague, la classe entière a envoyé l'ail.
Les Serpentards et les Gryffondors ont ensemble. Est-ce que tu pourrais dire à Jules d'empêcher Weasley d'essayer de me maudire sous la table ? Ça commence à devenir ennuyant de lancer un bouclier toutes les trois minutes à chaque cours.
-Harry
Il parcourut rapidement la lettre, décidant qu'elle était d'une taille convenable et pas trop chaleureuse, et se dirigea seul vers la volière pendant la pause de midi, laissant Théo et Blaise se disputer à propos de quelque chose dont ils avaient parlé en botanique ce matin avec Sue et Lisa, qui les avaient rejoints à la table des Serpentards.
Alektra était suspendue près du plafond quand Harry entra dans la volière, qui sentait beaucoup comme Eylops' Emporium. Il appelle son nom, et elle cria doucement tout en tombant de sa perche jusqu'à son épaule.
"Bonne fille", dit-il doucement, caressant sa tête et son dos. Le faucon émit un kree silencieux et pinça ses cheveux tandis qu'il attachait sa lettre à sa jambe. "Emmène ça à James, s'il te plaît ? Je ne suis pas sûr qu'il réponde, mais attend peut-être quelques minutes pour voir si on dirait qu'il va écrire en retour ?"
Il n'était pas sûr de tout ce qu'Alektra pouvait comprendre, mais elle émit un autre kree, kree , et s'envola en une rafale de mouvements d'ailes efficaces, avant de disparaître par la fenêtre ouverte.
Harry se pencha à l'extérieur et la regardé tandis qu'elle s'envolait vers le sud, contemplant la beauté des terrains de Poudlard s'étendant sous la lumière de septembre, avant de réaliser qu'il allait peut-être arriver en retard pour la session d'étude à laquelle il avait accepté d'aller pendant leur première heure de libre, et de descendre précipitament les marches.
A mi-chemin de la bibliothèque, il entend la voix reconnaissable de Peeves ricaner quelque chose à propos de bouteilles d'encre. Harry décida rapidement que ce n'était pas un bon signe. Surtout quand la voix devint de plus en plus forte. Il se retourne et trotta à travers le hall jusqu'à la plus proche salle de cours et tente d'ouvrir la porte. Elle ne bougea pas.
" Alohomora, " siffla-t-il, et quand ça ne fonctionne pas, il tenta " Dissolvere incantatem, aperiportus ! "
La porte émet un clic léger, et il l'ouvre rapidement, se glisse dans la salle, et la referma juste avant que Peeves ne passe dans le couloir.
Harry soupira de soulagement.
"Hé bien regarde-moi ça", dit quelqu'un.
Harry tourna sur lui-même, baguette pointée en avant et cœur dans la gorge.
Les jumeaux Weasley. Lui souriant.
Harry remarqua que jumeau-balais -il avait compris comment les distinguer l'un de l'autre, bien que qui était George et qui était Fred restait un mystère- ranger un bout de parchemin dans son sac. Les jumeaux étaient décidément plus fourbes que la plupart des Gryffondors, mais entre les Dursley et les Serpentard, Harry se débrouillait bien à la fois pour être fourbe, et pour reconnaître cette qualité chez les autres.
"Si ce n'est pas le petit serpent des Potiers", dit Balais. "À quel méfait te prêtes-tu donc-"
"-en te baladant avec des sortes de déverrouillement de quatrième année ?" termina Étang.
Harry hausse des épaules. "Je me cache de Peeves, et un ami m'a appris ces sortes."
"Qu'est-ce que tu as utilisé, Aperiportus ?" demanda Balais.
"Avec Dissolvere Incantatem ."
"Impressionnant."
"Pour une première année."
Harry hausse de nouveau des épaules. "Alors, est-ce que vous évitez aussi Peeves, ou est-ce que vous faites quelque chose... d'autre ?" exigea-t-il, lançant un coup d'œil à la boîte propre sur la table autrement poussiéreuse derrière les jumeaux.
Ils ne sourient pas à l'unisson.
"Enfin, Potter."
"Nous sommes blessés que tu ne serais-ce que suggère -"
"-que nous serions capables de méfaits ."
"On se préoccupe juste de nos affaires."
"Complètement innocent."
Harry Souffla, amusé. "Je suis à peu près certain que vous n'avez jamais été innocents."
Leurs sourires s'élargissent, mais ils ne disent rien.
"Bien", dit-il. "Enfin, si vous avez la page blanche niveau blagues, je peux affirmer avec certitude-" grâce à ses oreilles indiscrètes, à des Poufsouffles bavards appelés Susan Bones, qui se découvre par hasard être amis avec Lisa Turpin de Serdaigle, qui a travaillé à la même table qu'Harry en Botanique- "qu'un certain Cedric Diggory prévoit de filer en douce cette nuit pour rencontrer un ou une Serdaigle d'identité inconnue. Et j'ai entendu quelque part que vous et Diggory ne vous entendiez pas particulièrement bien après quelque chose qui se déroulerait pendant un match de Quidditch l'année dernière." Cette histoire avait été répétée à de multiples reprises pendant l'été, au moins trois fois à portée d'oreille d'Harry.
Les sourires en coin des jumeaux se tournèrent en rictus épanouis avant même qu'il n'ait fini de parler.
"À la prochaine", dit Harry, vérifiant rapidement que Peeves soit parti avant de quitter la pièce et de se presser vers la bibliothèque. Il devait rencontrer Théo, Blaise, Greengrass, Davis, et les Serdaigles que Goldstein sera parvenu à rassembler pour étudier la théorie très difficile derrière les sortes de transformation.
Harry n'eut pas de réponse de la part de James le jour suivant.
Ça laissa une sensation de froid dans son estomac, peu important combien il tentait de se convaincre qu'il ne se préoccupait pas de ce que son père pensait de lui. Peu important combien il tentait de croire qu'il ne cherchait pas les plumes noires et les tâches oranges d'Alektra au milieu de la tempête des chouettes apportant le courrier jeudi ce matin.
Théo et Blaise, qui étaient au courant pour la lettre, lui envoyèrent tous deux des regards cryptés. Harry l'ignore. Son drame familial ne concernait que lui.
"Groupe d'étude après les cours ?" demanda Harry.
Greengrass inspire clairement par le nez. "Je suppose que cela pourrait être utile."
"Calme toi Daphné", rétorqua Théo. "Tu n'aurais jamais réussi la transformation de l'allumette sans Harry et Blaise."
"Toi non plus", répondit-elle.
"Au moins je ne prétends pas que ça n'a pas été utile."
Harry cessa de les écouter et regarda Davis avec un sourcil haussé.
Elle relève les épaules. "Autant venir. J'ai des problèmes en Sortilèges."
Harry rencontrait lui aussi des problèmes avec ses sortilèges. La théorie de Métamorphose était diablement compliquée, et aussi dur à comprendre pour lui que quiconque d'autre, mais il pouvait exécuter les travaux pratiques sans problèmes. Il avait été le deuxième des Serpentards à transformer son allumette en aiguille, après Blaise. Le plus important était surtout d'exercer sa volonté sur ce que tu tentais de métamorphoser. Et Harry ne manquait certainement pas de volonté.
Ils parvinrent à convaincre Goldstein, Sue et Lisa de venir, et Harry songea qu'il pourrait convaincre Justin Finch-Fletchley et Hannah Abbott de Poufsouffle de les rejoindre. Il avait passé quinze minutes pour discuter aimablement avec eux dans les grandes salles d'étude du deuxième étage de l'école ce mercredi, après les cours. Ils semblaient tous deux supportables. Il avait plutôt aimé Susan Bones, aussi, mais selon Lisa, Jules Potter et Ron Weasley disaient qu'Harry était un Seigneur des Ténèbres en voie de formation, et Susan y croyait dur comme fer.
Dans tous les cas, il créait des liens avec les Serdaigles et avait un duo de routes potentielles vers Poufsouffle. Ce qui laissait-
"Pourquoi pas Londubat ?" Exigera-t-il l'air de rien.
Blaise lui a lancé un coup d'œil au-dessus de son thé. "J'ai entendu dire qu'il était absolument nul à tout ce qui incluait une baguette."
Harry haussa des épaules. "Il est quand même d'une famille assez influente." Greengrass et Théo arrêtèrent leur dispute pour écouter. "Et c'est un prodige en Botanique, ce en quoi, franchement Blaise, à tous les deux besoin d'aide."
"Je peux aider", dit Théo, l'air offensé.
"Tu es horrible à enseigner", répondit plaquement Blaise. "Un conseil : si tu essaies d'expliquer quelque chose, tente de fournir beaucoup moins d'insultes sarcastiques et beaucoup plus d'aide réelle."
"Oui, et bien c'est dur quand vous êtes tous si stupides-"
"Est-ce que tu dois te disputer avec tout le monde, Théo ?" convient à Davis. "Certains ici veulent être productifs."
"Et ce n'est pas comme si tu avais besoin de t'entraîner", a ajouté Harry, ce qui lui valait un rire de Davis et un sourire en coin de Greengrass (elle n'exprimait jamais d'avantage son amusement).
"Je suppose que Londubat vient en effet d'une famille puissante", dit pensivement Greengrass. "S'il a un changement de direction et surprend tout le monde, je suppose que ce serait utile d'être en bons termes avec lui."
"À la chance", dit Blaise avec amertume. "C'est le seul Gryffondor décent et vous quatre l'avez rencontré dans le train."
"En parlant de Gryffondors..." murmura Harry, regardant Weasley, Finnegan et Jules entrer dans le hall. Ils fixèrent immédiatement leurs salutations sur la table des Serpentards pour effectuer leur rituel "regard noir en direction d'Harry". Harry se contenta d'hocher la tête cordialement et de retourner à son petit déjeuner.
Blaise serra la tête. "Tu es trop gentil avec eux."
"Je ne vais pas faire un spectacle de notre mésentente", dit Harry. "Si Jules veut lancer un combat ici, c'est son choix. Je ne vais pas le faire pour lui."
"Ce qui te donne un avantage social", remarque Greengrass, regroupe. "J'avais mes doutes sur ton sujet, Potter, mais tu penses comme un Serpentard."
Harry lui sourit. Il a commencé à comprendre ces enfants. Il ne pouvait pas baisser sa garde, mais il était assez confortable pour ne plus être aussi réservé qu'il ne l'avait été au début.
"Vous savez, Miss Greengrass, c'est la chose la plus gentille que vous m'ayez jamais dite."
Elle lui sourit en coin et détourna le regard.
Harry coinça Londubat après le petit déjeuner. Le Gryffondor se dirigeait vers son cours de botanique (et en retard), et Harry risquait d'arriver en retard en métamorphose pour ça, mais ce serait peut-être sa seule chance d'attraper Londubat seul. Il ne voulait pas avoir à proposer l'invitation pendant le cours de Défense avec tous les autres Gryffondors pour regarder.
"Londubat !" appela-t-il.
L'autre élève paraissait clairement nerveux. "Oui ?"
"Me regarde pas comme ça, je vais pas te manger", dit Harry. "On forme un groupe d'étude avec certains élèves du train. Bibliothèque après notre cours commun de Défense aujourd'hui ; tous les premières années ont une heure de libre. Tu veux venir ?"
"Heu-d'accord", dit Londubat.
"Et emmène peut-être Granger", dit Harry, parce qu'il ne pouvait pas vraiment poser la question à table pendant le petit déjeuner sans mettre à jour des choses qu'il valait mieux laisser dormir chez les Serpentards, mais qu'il je voulais quand même qu'elle vienne. D'abord parce qu'elle était une sorte de prodige si elle était capable de mémoriser le contenu des livres de cours comme ça, et ensuite parce qu'il voulait titrer les zones de confort de Greengrass et peut-être de Blaise. "Mais si quelqu'un demande, je n'ai pas parler d'elle en particulier, ok ?"
Froncement des sourcils Londubat. "Pourquoi ?"
Harry soupira. "Tous les Serpentards ne sont pas aussi libéraux que Nott et moi concernant la politique du sang. Personne pendant l'heure d'étude ne va en faire tout un plat, mais je ne peux pas juste leur demander d'inclure Granger. Tu es Elle ne l'est pas, effectivement, mais si elle vient avec toi..." il laissa sa phrase en suspend de manière suggestive.
"Je suis tellement contente de ne pas être en Serpentard", murmura Londubat, avant d'apparaître immédiatement terrifié. "Je voulais pas dire-"
"Je ne suis pas vexé. Propose juste à Granger que vous deux rejoigniez certains enfants du train dans la bibliothèque pour travailler", dit Harry. "À tout à l'heure en défense."
Et il partit, arrivant tout juste à l'heure en métamorphose.
Le cours de Défense fut intéressant. Les Serpentards et les Gryffondors s'envoyèrent des piques depuis chaque côté de la salle avant que Quirell ne commence le cours, et après qu'il ait commencé ils restèrent silencieux mais hostiles. Weasley continue à lancer des maléfices Cuisant à Harry jusqu'à ce que celui-ci profite que Quirell ait le dos tourné pour répondre avec un maléfice de Jambencoton murmuré. Weasley et Finnegan passèrent les minutes suivantes à chercher le contre-maléfice dans leurs manuels, paniqués, ce qui les garda au moins occupés pour la deuxième moitié du cours.
Aussi tôt le cours fini, Harry partit pour la bibliothèque. Il arrangea préférentiellement les tables pour leur groupe d'étude de façon à ce qu'il y ait deux chaises en trop au bout de la table le plus éloigné des sièges occupés par Greengrass et Davis la dernière fois, se disant qu'il n' n'avait pas de raison de jeter Granger dans les jambes de Greengrass dès le début.
Ça fonctionne parfaitement. Harry fixa Théo d'un regard noir jusqu'à ce qu'il s'éloigne des sièges qu'il avait attribué aux Gryffondors, et Théo comprit le message. Lui et Blaise s'installèrent à la droite d'Harry. Justin se plaça joyeusement immédiatement à gauche d'Harry, et les autres Poufsouffles et Serdaigles se mêlèrent les uns aux autres de l'autre côté de la table, avec Greengrass et Davis de l'autre côté de Blaise Londubat et Granger furent les deux derniers à arriver, et bien que Greengrass leur lance un regard glacé, l'accueil chaleureux de Finch-Fletchley, Sue et Anthony fut suffisant pour compléter.
« Bien joué », murmura Théo à l'oreille d'Harry alors qu'ils sortaient leurs livres de sortilèges.
Harry répondit d'un sourire en pièce. « Je ne vois pas de quoi tu parles. »
« Bien sûr que non », acquiesça Théo avant de laisser tomber le sujet.
Étonnamment, Finch-Fletchley fut le seul autre à observer les petites machinations d'Harry. Il l'entraîna de côté en sortant de la bibliothèque. « C'était respectable de ta part », dit-il.
« Qu'est-ce qui était si respectable, exactement ? » fit Harry.
« Je sais que tu t'es arrangé pour que Granger vienne », répondit Finch-Fletchley sans ambassanges. « Et je sais que tu as probablement des motivations Serpentarde-esques que je ne vois pas, mais tu viens de faire s'asseoir la moitié de la classe de première année des Serpentard avec deux nés-moldus sans un seul commentaire extrémiste, ce qui de ce que j'ai entendu n'est pas habituel. Et au passage, Jules Potter pense que tu es une sorte de psychopathe maniaque maléfique et il passe ses journées à répéter ça à tous les Gryffondors et les Poufsouffles, mais je pense qu'il agit comme un imbécile et je prévois de le lui dire. »
Harry n'apprécie que très peu de voir son plan entier être traîné à la lumière du jour comme ça, particulièrement devant Blaise, qu'il avait espéré garder hors du coup sur celui-ci pour un moment, mais c'était tellement Poufsouffle de la partie de Finch-Fletchley. Tellement ouvert, sauf quand ils ne l'étaient pas.
« Je ne savais pas que tu étais né-moldu », dit-il, élaborant une réponse neutre. « Et j'apprécierais si tu ne te mettais pas à parler à tout le monde de… d'aujourd'hui. » Il espérait que le Poufsouffle serait assez intelligent pour réaliser que cela compliquerait la position d'Harry chez les Serpentards. Jusqu'ici, la plupart des plus âgés semblaient satisfaits d'ignorer les premières années, mais certains d'entre eux étaient définitivement des suprémacistes qui pourraient rendre sa vie compliquée s'ils décident ainsi.
Finch-Fletchley hocha la tête positivement. « Je comprends. »
« Quoi, » fit Théo, « est-ce que tu pensais que Finch-Fletchley était un vieux nom de sang-pur ? »
Blaise ne dit rien. Harry haussa des épaules, lui accordant le point Il n'y avait pas vraiment réfléchi, honnêtement.
« En parlant de ça », dit Finch-Fletchley. « Vous tous les Serpentards êtes tellement formels et mon nom de famille est chiant à prononcer. Est-ce qu'on pourrait enfin tous utiliser nos prénoms ? »
Harry haussa des épaules. « Ça me va. Je ne peux pas décider pour les autres. A la prochaine. »
Il tourne des serres et s'éloigna, laissant Théo et Blaise décider par eux-mêmes de tendre une main d'amitié possible au Poufsouffle.
« Appelle moi Théo », entendit-il, et puis un au revoir joyeux de la part du Poufsouffle. Alors Blaise avait décidé de sauter son tour.
Harry retint un soupir alors que les autres garçons le rattrapèrent, Théo avançant au milieu. Il y avait du progrès.
« Alors c'était délibéré », dit Blaise, voix précautionneusement neutre.
Harry lui a fait un coup d'œil. Les yeux de Théo étaient acérés, suivant l'échange avec attention. « Je ne savais en fait pas que Fi-Justin était né-moldu. » Il laissa le reste non-dit, ce qui était l'équivalent d'admettre qu'il avait fait en sorte que Granger soit là.
Blaise réfléchit pendant quelques minutes.
« C'est une bonne sorcière », concéda-t-il finalement. « Si quelqu'un lui apprend quelques manières, je pourrais la tolérer. »
Ce qui était environ ce qu'Harry avait espéré.
« En plus, la tête qu'a fait Greengrass était juste magnifique », a ajouté Blaise. « Et je peux suivre le mouvement pour embêter son altesse royale glacée. »
Harry et Théo rient, et la tension fut brisée.
Harry retarda Granger au petit-déjeuner le lendemain matin.
Il avait remarqué qu'elle venait soit au grand hall seule, soit avec Londubat, en général. Les deux semblaient être isolés chez les Gryffondors. Franchement, Harry se fichait de leurs vies sociales respectives, mais il savait que la possibilité de se faire des amis serait une grande motivation pour les faire venir au groupe de révision, et c'était tout ce dont il avait besoin.
Il traîna en bas de la grande cage d'escaliers jusqu'à ce que le gros du groupe de Gryffondors passe, reculant avant que Jules ou Ron ne puisse le voir, et réapparu juste à temps pour intercepter Granger et Londubat qui avançaient un peu derrière le reste du groupe.
« Granger », appela-t-il.
Elle et Londubat se tournèrent vers lui, paraissant tous deux surprises.
« Potter », fit Londubat.
Harry le salut de la tête. « Londubat. J'aimerai parler avec Miss Granger une minute, si ça ne te dérange pas. »
Londubat parut légèrement étonné. « Ah, ouais-Je veux dire non, ça ne me dérange pas. Je te garderais une place, Hermione, » répondit-il avant de continuer vers le grand hall, non sans lancer de nombreux salutations dans leur direction.
Granger lance un coup d'œil prudent à Harry. « Qu'est-ce que tu veux », exigea-t-elle sans méchanceté.
« Pas ici », dit-il avant de se glisser dans un petit hall hors des sentiers battus qui s'étendait derrière les escaliers. Ils étaient toujours assez près pour être entendus depuis le couloir, mais hors du champ de vision de tous sauf des plus déterminés, ou de ceux possédant une vision nocturne.
Il prend une grande inspiration avant de la regarder dans les yeux. « Okay, ne le prend pas mal mais il faut que tu travailles sur tes capacités sociales », dit-il fermement.
Elle parue agacée. « Ah vraiment ? »
« Je devine que tu es allée dans une école qui encourageait la participation en classe », dit Harry, puisque de son expérience des écoles moldues les bons professeurs aimaient les classes actives et Granger avait clairement eu une bonne éducation.
Son visage passa d'agacé à curieux. « C'est le cas-comment tu as su ? »
« J'ai été élevé par des moldus », répondit Harry. « Je crois qu'on avait déjà parlé de ça dans le train avant que tu ne nous rejoignes, mais je n'ai découvert l'existence du monde des sorciers qu'en juillet. J'ai passé la majeure partie de l'été à lire, et il y a pleins de détails à prendre en compte en interagissant avec les autres que les nés-moldus manquent. Je suis concrètement un né-moldu qui a eu quelques cours d'initiation à l'étiquette pendant l'été, ce qui n'est clairement pas ton cas, et je pense que ce sera plus simple pour toi si tu prends au moins la peine de t'en rendre compte. »
Granger parut furieuse pendant une seconde seulement avant qu'elle ne prenne une profonde inspiration et se fasse admettre qu'il avait raison. « Qu'est-ce que tu suggères ? » demanda-t-elle.
« Pour commencer, arrête de lever autant la main en classe », fit-il sans détours. « Encore une fois, je sais que c'est important dans les écoles publiques moldues, mais ici les gens comprennent ça comme signifiant que tu penses tes camarades de classes trop bêtes pour savoir la réponse. Attendez qu'on t'interroge. Et pendant les groupes d'études, essaie de sembler un peu moins comme si tu pointais les fautes des autres et un peu plus comme si tu voulais les aider à progresser. »
Granger fronta des sourcils. « Je n'avais pas la moindre idée… pour ce que lever la main veut dire. » Elle rougit fréquemment. « J'ai passé toute la semaine à faire ça, pas vrai ? »
« J'ai définitivement remarqué en Défense », dit-il, s'adoucissant assez pour lui adresser un sourire. « C'est le truc le plus important. Et - écoute, c'est évident que tu connais les cours, et que tu es assez brillante. Je sais comment c'est dans les écoles moldues, mais ici tu n'as pas besoin d'essayer si fort de le prouver à tout le monde tout le temps. »
« Bien », dit-elle. « Je vais… y penser. »
« Demande de l'aide à Londubat, » fit Harry. « Sa famille est ancienne, mais il est trop timide pour te dire quoi que ce soit même s'il a remarqué les mêmes choses que moi. » Ce qui était très certainement le cas. « C'est comme voyager dans un nouveau pays. Te préparer aux différences de cultures, même un petit peu, veut dire beaucoup. Je ne te dis pas de changer tes valeurs ou quoi, mais -essaye juste d'étudier un peu la culture. »
« Est-ce que tu aurais des livres à recommander pour aider une née-moldue à s'intégrer à Poudlard ? » exigea-t-elle, un éclat doué apparaissant dans ses yeux. Harry le reconnut. Théo avait la même expression quand ils commençaient à parler de livres, et Harry était assez sûr que lui aussi l'avait.
« Plusieurs », répondit-il. « J'ai parcouru exprès cette section à la librairie avant le début de l'année. Je crois qu'il y a une séance de révision de prévue demain – je peux t'en apporter quelques-uns pour te les prêter. »
« J'aimerai bien », dit-elle avant de lui sourire prudemment. « Merci. »
« Tout le plaisir est pour moi, Miss Granger, » lui répondit-il avec son sourire le plus charmant, celui qu'il utilisait en face des professeurs quand il voulait quelque chose.
Elle parut légèrement choquée. Harry supposa que c'était un assez gros changement, comparé à sa réserve habituelle face à quiconque n'étant pas un Serpentard.
Granger fit quelques pas avant de se retourner, sourcils froncés. « Tu ne viens pas ? »
Harry serra la tête. « Politiques Serpentard », dit-il franchement. « Je ne vais pas entrer dans le grand hall avec un Gryffondor née-moldue, trop des Serpentards seniors pourrait décider de me maudire dans les couloirs. »
Elle parut triste.
« Je me passerais de ta pitié », fit Harry de manière coupante. « Je préfère les politiques des Serpentards que l'idée de devoir gérer les Trois Larbins. »
« Je suppose que tu veux dire Seamus, Ron et Jules », dit-elle.
« Tant d'intelligence de ta part. »
Elle lui lance un regard étonnamment condescendant pour une enfant de onze ans avant de partir vers le hall. Harry attendit plusieurs minutes avant de suivre et de se glisser à sa place entre Théo et Blaise presque sans être remarqué.
« Comment c'est allé ? » murmura Blaise.
« J'ai dû lui dire directement qu'elle passe pour une miss-je-sais-tout et doit travailler ses capacités sociales », dit Harry. Il n'était pas surpris que Blaise et Théo aient remarqué ses manœuvres.
« Directe », commenta sèchement Blaise.
« Pas d'autre choix, avec une Gryffondor », dit Théo tout aussi silencieusement. « Si tu essayais la subtilité, tu serais toujours en train d'essayer de lui faire comprendre ce que tu veux dire pendant le dîner. »
Blaise et Harry rient.
Cet après-midi eut lieu leur premier cours de potion. Harry était nerveux. Non seulement Snape semblait chanter à le maudire jusqu'à ce que mort s'en suive à chaque fois qu'il le voyait, mais il était en plus attendu des Serpentards qu'ils soient les meilleurs en potions, et ils avaient cours avec les Gryffondors. Harry n'était pas sûr de vouloir supporter des maléfices Cuisants constants alors qu'il se trouvait au-dessus d'une potion sensible. Il avait passé la nuit précédente à revoir les quatre premiers chapitres de son livre de potions en détails.
Les deux groupes s'alignent dans le couloir en dehors de leur salle de classe de potion. Harry ignorera préférablement Jules et ses laquais -qui semblaient désormais inclure Parvati Patil, une fille aux cheveux bruns ternes, ainsi Dean Thomas- tout en saluant poliment Granger et Londubat avant de se retourner vers Théo et Blaise pour continuer à parler.
La porte s'ouvre avec un grincement à exactement une heure et demi. Les Serpentard saisissent le message et s'y engouffrèrent en premiers, portant leurs chaudrons et leurs kits de potion et s'installant sur les plans de travail du côté gauche de la salle. Ils travaillaient à quatre par table. Harry, Théo et Blaise finirent ensembles, tandis que Davis, Greengrass, Parkinson et Bulstrode en partageaient une autre et que Malfoy, Crabbe et Goyle occupaient la dernière. Les Gryffondors entrèrent et firent bien plus de bruits en préparant leurs chaudrons et espaces de travail. Parvati et la fille aux cheveux bruns finissent à la même table que Granger et Londubat, ce qui ne réjouit apparemment aucun d'entre eux.
Snape entra dans la classe depuis le fond en une tempête de robe noire dramatique, tourna du talon une fois devant les élèves, et les foudroya tous du regard.
Harry n'avait jamais vu de groupe d'enfants de onze ans si silencieux.
« Lavender Brown », dit-il en lisant depuis un rouleau.
« Là », dit faiblement la Gryffondor aux cheveux bruns.
Snape continue rapidement à énumérer les noms. Il marque une pause avant de lire le nom d'Harry et une pause à nouveau lorsqu'il arrive à celui de Jules. « Julian Potter », dit-il finalement. « Notre nouvelle…célébrité. »
Malfoy et ses compagnons ricanèrent. Harry, Blaise et Théo continuent leur amusement à des sourires en coin discrets.
« Là », répond Jules, visiblement furieux.
Lorsqu'il eut fini, Snape disposa sèchement du parchemin avant de l'observateur. Il n'affichait aucune émotion particulière mais parvint d'une façon ou d'une autre à sembler être absolument déçu par eux tous. « Vous êtes ici pour apprendre l'art subtil et précis de la création de potions, » a commencé-t-il avant de se lancer dans un discours dramatique mais très visiblement prévu à l'avance discutant du potentiel merveilleux des potions qu' il interrompit brusquement en les appelants tous des imbéciles.
« Potter ! » fit-il sèchement avant de se corriger. « Le cadet ! »
Jules parut tout à fait furieux face au rappel qu'il était, techniquement, plus jeune que son jumeau. Harry décide que peut-être que ce cours ne serait pas si horrible finalement.
« Qu'est-ce que j'obtiens quand j'ajoute de la racine d'Asphodel en poudre à une infusion d'Armoise ? »
Jules lui lance un regard noir. « Je ne sais pas, professeur. »
« Ou iriez-vous si je vous demandais de me rapporter un Bezoar ? », fit Rogue avec un rictus.
La main de Granger tressaillis. Harry perçut le mouvement arrêté de justesse et sourit à Blaise aussi, et il lui offrit un hochement de tête appréciateur.
Pendant ce temps, Jules était toujours aussi perdu. « Je sais pas. Peut-être que si vous brossiez vos cheveux gras pour qu'ils s'arrêtent de vous tomber dans les yeux, vous pourriez le trouver vous-même », dit-il avec un sourire soudain. « Professeur. »
Harry se retrouve bouche bée.
Il se contrôlela dans la seconde qui suivit, bien sûr, parce que les Serpentards se devaient de maintenir leur contenance, mais au moins il ne fut pas le seul. Finnegan et Weasley étaient ravis, mais le reste des Gryffondors semblaient vaguement malades, et la plupart des Serpentards affichaient un choc clair.
Les yeux de Rogue brillèrent d'un triomphe glacial. « Moins quinze points à Gryffondor pour un manque de respect si évident », dit-il. « Qu'elle est la différence entre le Napel et le Tue-Loup ? »
« La différence entre le shampoing et l'huile d'olive ? » suggère Jules.
«Quinze autres points soustraits à Gryffondor», fit Rogue.
« Je vois pourquoi mon père vous appelle Snivellus », dit Jules avec un rictus digne d'un Serpentard.
Harry songea qu'il aurait entendu une mouche voler.
« Vingt points enlevés à Gryffondor », dit Rogue.
Jules ouvre la bouche.
« Si tu permets, certains d'entre nous espèrent en fait en apprendre sur les potions aujourd'hui, » interrompit Granger, paraissant outrée. « Alors si tu voulais bien te taire et nous laisser avancer, ce serait fantastique. »
« Elle a du répondant », murmura Théo, les sourcils haussés.
« Elle est à Gryffondor », répliqua Blaise tout aussi bas.
Rogue examine Hermione. « Cinq points pour Gryffondor », dit-il lentement. « M. Potter, si vous avez fini ? »
Jules n'avait absolument pas l'air d'en avoir fini, mais il se renfrogna et ferma sagement sa bouche.
Snape cibla ensuite Londubat, qui parut absolument terrifié. « Voyons si quelqu'un ici a pris la peine d'ouvrir un livre avant de venir en cours », dit-il avec un dédain froid. « M. Londubat, pouvez-vous me dire la différence entre le Napel et le Tue-Loup ? »
« Euh – ce sont les – la même plante », parvint-il à articuler. « A-aussi appelé aconit. »
« Cinq points pour Gryffondor. » Snape balaya le côté Serpentard de la salle de son regard malveillant, et Harry su d'avance qui allait être la prochaine personne à être élargie. Il balaya la moindre trace d'anxiété sous un masque froid.
« Potter l'aîné », dit Rogue, yeux noirs brillants. « Pouvez-vous répondre à une des questions que j'ai posées à votre jumeau ? »
«Je peux, professeur», répondit calmement Harry. « Les bézoars se trouvent dans l'estomac des chèvres et sont utilisés pour soigner la plupart des poisons. L'Asphodel et l'Armoise sont les ingrédients principaux d'une potion de sommeil puissante. »
« Cinq points pour Serpentard », dit Rogue. « Quelle comparaison fascinante des différences entre l'inné et l'acquis… Est-ce que quiconque peut me dire où est-ce que les réponses à ces questions peuvent être trouvées dans votre livre de cours ? M. Malefoy ? »
« La goutte du mort vivant est décrite en détails au début du premier chapitre, » fit Malfoy d'une voix traînante, « en tant qu'exemple, je crois, de précautions de bases à prendre. Les bézoars sont décrits dans la liste des objets utiles à voir dans un laboratoire de potion en cas d'urgence. L'aconit est une des premières plantes décrites dans Milles Herbes et Fungi Magiques . »
« Regardez-moi ça, il a étudié », murmura Blaise d'un ton faussement surpris.
« Cinq autres points pour Serpentard », dit Rogue avant d'agiter sa baguette en direction du tableau. Des instructions y sont apparues, écrites à la craie. « Aujourd'hui, nous allons préparer une potion de remède aux furoncles pour se faire une idée de vos capacités de base en potions. Début. »
Harry et Théo échangèrent un regard légèrement nerveux et commencèrent à préparer leur matériel.
Les expérimentations d'été d'Harry, aussi limitées et aléatoires eurent-elles été, avaient valu le coup. La lecture qu'il avait faite sur le sujet l'aida. Lui et Théo travaillaient librement ensemble. Théo comprenait d'avantage les ingrédients mais Harry était plus doué pour gérer le processus et les combinaisons quelque chose à propos de la balance délicate d'une chose avec les autres lui rappelait beaucoup la cuisine.
Il était en fait en train de passer un bon moment, jusqu'à ce que Londubat fonde le chaudron de Granger.
En l'espace de quelques secondes, une fumée verte acide remplit la salle de classe et les Gryffondors se précipitaient sur les tables pour éviter la potion sifflant avec malveillance qui s'étalait sur le sol. Londubat gémit de douleur alors que des furoncles rouges apparaissaient sur son visage, son cou, ses bras et ses jambes. Granger geint légèrement elle avait été aspergée mais pas aussi sévèrement.
« Garçon idiot ! » dit Rogue. Il agite sa baguette et disparaît les restes de la potion. « Je suppose que vous avez ajouté les plumes de porc-épic avant de sortir la potion du feu. Finnegan, emmenez-les à l'infirmerie. »
Finnegan parut très soulagé de pouvoir s'échapper des donjons, laissant Thomas finir leur potion seul.
Harry garda la tête basse pour le reste du cours et produit une potion qui, il en était presque sûr, correspondait au meilleur résultat possible. Elle était aussi bien que celle de Malfoy et plus proche de la teinte d'orange idéale que celles de tous les autres, au moins.
Snape examine la fiole avec un visage impassible quand Harry la lui tendit, avant de la placer avec les autres sans commentaire.
Théo apprend un sortilège de nettoyage pratique à Harry alors qu'ils nettoyaient leur plan de travail. Lui et Harry rangèrent leurs chaudrons et leurs kits de potion dans l'espace qui leur était réparti dans la pièce de rangement et rejoignirent le reste des Serpentards pour le chemin hors des donjons afin d'aller dîner.
La semaine suivante, évidemment, ils ont eurent cours de vol avec les Gryffondors.
« J'arrive pas à y croire », murmura Harry. « Est-ce qu'ils essaient de créer le plus de confrontations possibles ? Pourquoi est-ce qu'ils forcent les Maisons qui se détestent à avoir des activités de groupes ensembles ? »
« Pour la cohésion entre les Maisons ? » suggèrea Théo d'un air parfaitement sérieux.
« On a déjà prouvé ça », fit Blaise avec acerbité. Il ne s'était pas réveillé à temps le matin-même et était toujours d'une humeur massacrante alors même qu'il était désormais l'après-midi. « En fait, je suis raisonnablement sûr que nous avons déjà trouvé et adopté les seuls Gryffondors à peu près décents de notre année. En parlant de ça, bon boulot avec Granger Harry, elle a été bien plus supportable cette semaine. »
Harry acquiesça, n'écoutant que d'une oreille. Il était bien trop excité par le fait qu'il allait à nouveau pouvoir voler .
Les premières années s'alignent à côté des balais installés sur le sol, tentant de trouver les meilleurs. Malfoy jacassait, comme d'habitude, se plaignant auprès de Parkinson et ses laquais que les balais de l'école étaient horribles et que son père , qui faisait partie du conseil de l'école en entendrait parler -
Le discours habituel.
Harry a jeté un coup d'œil au balai à ses pieds. Il se devait d'admettre, à contre-cœur, que Malfoy avait raison sur un point. Le balai avait en effet l'air assez triste et abîmé comparé aux Clansweeps des Potters.
« C'est quoi le problème, Potter gluant ? » fit Weasley. « Peur de tomber dans le lac cette fois ? J'espère que t'as appris à nager. »
Blaise fronça des sourcils. Théo, qui avait entendu parler de l'incident du lac, avait un regard noir à Weasley. « Vraiment », dit-il avec un rictus, « Potter gluant ? Est-ce que tu as pris toute la matinée pour trouver celle-là ? »
Harry se contenta de faire face à Weasley, tendre la main, et dire « debout » aussi calmement que possible vu son état de colère actuel. Le balai vola du sol à sa main avec enthousiasme.
« Tu es d'accord, Weasley ? » dit-il.
Weasley parut surprise. Puis dehors.
« Regardez comme ses oreilles deviennent rouges quand il se met en colère », dit Blaise avec l'air de quelqu'un observateur un type d'insecte peu commun.
Jules attrapa Weasley à l'épaule avant que son ami ne puisse se jeter à travers l'espace séparant les Gryffondors et les Serpentards. Il paraissait lui aussi assez irrité, et Finnegan regardait sombrement Blaise, mais heureusement Mme. Hooche est apparu avant que les choses ne dégénèrent.
Elle descendit la colonne qui formait les premières années, corrigeant la prise de Malfoy et une position des pieds de Weasley, acquiesçant d'un air approbateur en direction de Harry, Jules et, étonnement, Davis, qu'Harry n'avait pas suspecté avoir eu de l'expérience avec les balais. Ils s'apprêtaient juste à s'élever de quelques centimètres quand Londubat se propulsa soudainement dans les airs avec un cri.
« Merlin », soupira Harry, observateur fils allié Gryffondor glisser de son balai et heurter le sol avec un crack .
Madame Hooche se précipita pour s'occuper de lui. Harry l'entendit murmurer quelque chose à propos d'un poignet cassé avant qu'elle n'aide Londubat à se lever, leur aboie de ne pas bouger pendant qu'elle l'emmenait à l'infirmerie, et de partir à pas vifs .
« Vous avez vu sa tête, l'empoté fini ! » se moqua Malfoy, et Crabbe et Goyle rient avec lui. Parkinson et Greengrass eurent un sourire en coin. Harry aurait considéré cela indécent dans tous les cas, mais il voyait Londubat comme une sorte d'ami. Alors la décision de se concentrer et de tirer sur la cheville de Mafloy avec sa magie sans baguette fut aisée à prendre. Malfoy s'écrasa tête en avant sur le sol.
« Drago ! » s'exclama Parkinson, s'agenouillant pour l'aider à se lever.
Malfoy fit une roulade, crachant de l'herbe, livide. « Qui a fait ça ! »
Les Gryffondors étaient tous en train de rire. Harry prit soin de garder ses mains ouvertes et libres de baguette là où Malfoy pourrait les voir.
« Regardez ! » dit-il apparaît, se saisissant de quelque chose dans l'herbe. « Ce gros petit pleurnichard a fait tomber son Rapeltout ! »
Harry se souvenait avoir vu Londubat trimballer le petit orbe avec lui il avait songé que ça n'avait pas l'air très utile mais c'était un cadeau de la grand-mère de Londubat. Bien sûr Londubat s'était senti obligé de la perdre et de compliquer la vie d'Harry sans raison. Il retint son soupir, se concentre et tire le Rapeltout des mains de Malfoy.
Malfoy vira au rouge et le ramassa à nouveau, seulement pour qu'il roule hors de sa portée.
«Je ne crois pas qu'il t'apprécie beaucoup», répond sarcastiquement Greengrass. Harry aurait pu l'embrasser et il n'aimait même pas toucher les autres sans bonne raison. Lui et Greengrass avaient leurs différences mais il pouvait généralement compter sur elle pour faire tomber Malfoy de ses grands chevaux.
« Tais-toi », répliqua bêtement Malfoy, avant de tendre la main vers le Rapeltout. Il roule plus loin une nouvelle fois.
« Je vais le prendre », dit Jules avant de pousser Malfoy d'un coup de coude dans son empressement de se saisir de la petite sphère rouge. Et si Harry la fit heurter le front de Jules Potter assez fort pour faire mal avant de la faire rouler hors de vue, hé bien, il pouvait excuser ça comme une simple partie du chaos de Malfoy et Jules se battant pour récupérer l'objet.
« Où est-ce que c'est passé ! » dit Weasley, regardant autour de lui avec agitation.
Jules et Malfoy semblaient être au milieu d'une dispute.
Harry et Théo s'avancèrent pour calmer le jeu entre Parkinson et Parvati Patil avant que les mots ne deviennent des maléfices, et quand Granger cria quelque chose à propos de s'attirer des ennuis, il se retourna pour voir, de toutes les choses possibles , Jules Potter et Malfoy s'élèvent sur leurs balais.
« Je n'avais pas idée que les cours de vol seraient aussi distrayants », murmura Blaise. « J'aurai sinon probablement attendu ça avec impatience. »
Harry plissa des yeux et vit Malfoy lancer quelque chose dans les airs. La baguette de Jules. Comment diable avait-il récupéré ça ?
Jules, évidemment, s'élança à la suite de sa baguette tandis que Malfoy redescendait rapidement vers le groupe et s'éloignait de son balai. Harry se trouva impressionné contre son grès de l'aise avec lequel Jules attrapa sa baguette avant de se redresser quelques secondes avant de finir en crêpe sur l'herbe. Son frère était vraiment doué en vol.
« JULIEN POTIER ! »
Jules Parut instantanément malade.
McGonagall arrive vers eux comme une tempête. Harry se sentit comme si c'était Noël avant l'heure. Hooch avait menacé d'expulsion quiconque ne suivrait pas ses ordres de rester au sol. Pas qu'Harry s'attende à ce qu'ils renvoient le Survivant pendant sa deuxième semaine de cours, mais il serait tout de même intéressant de voir exactement à quel point les règles seraient ignorées pour le bien de Jules Potter.
« Jamais – de tout mon temps à Poudlard – comment osez-vous – vous auriez pu vous briser le cou- » McGonagall était presque rendu muette par le choc et la rage. Elle avance vers Jules comme un ange vengeur vieillissant.
« Ce n'était pas sa faute, professeur ! » protesta Patil.
« Assez, Miss Patil, » fit furieusement McGonagall. « Julian Potter, venez avec moi immédiatement . »
Jules lui emboîta le pas. Son visage avait été pâle à cause de la peur maintenant il semblait plus verdâtre.
« Mais Malefoy- »
« J'ai dit assez , M. Weasley », dit McGonagall, ce qui était juste la cerise sur le gâteau pour Harry, avant de traîner un Jules Potter terrifié à l'intérieur du château.
Harry retrouva Londubat et Granger à la bibliothèque plus tard. « Comment va le poignet, Londubat ? » exigea-t-il tout en s'installant sur une chaise à côté de l'autre garçon.
Sursauta de Londubat. « Comment tu fais ça », s'exclama-t-il.
« Secrets de Serpentard », dit Harry dramatiquement.
Souffla Granger. « Honnêtement, Neville, tu étais juste concentré sur ton livre, c'est pas un sortilège maléfique secret. »
« Mon poignet va mieux, merci », dit Londubat dans la pensée frottante. « Madame Pomfresh l'a soignée. »
« C'est bon à entendre. Oh, avant que j'oublie – » Harry sortit le Rapeltout de sa poche et le tendit à Londubat. « Tu as laissé ça par terre en tombant. »
« Comment tu l'as récupéré ? » fit Londubat d'un air émerveillé. « On m'a raconté comment il a roulé loin de Jules et Malfoy. »
Harry haussa des épaules et ouvre son livre de potions. « J'y suis retourné et j'ai regardé. » Il l'avait en vérité fait rouler hors de vue et puis contourner le groupe avant de le faire aller dans ses mains dissimulées derrière son dos alors que tout le monde était distrait par McGonagall, mais Londubat n'avait pas besoin de savoir ça.
« Merci, » dit Londubat.
Harry commença à lire et fit mine de les ignorer.
Le silence ne dura pas plus de trois minutes avant que Granger ne le brise.
« Est-ce que tu as entendu parler de ce que McGonagall a fait ? »
Harry leva les yeux avec un air surprise. « Hum ? Oh, tu veux dire avec Jules ? Non, pas encore – ça ne fait que quelques heures, les rumeurs ne voyagent pas des Gryffondors aux Serpentards aussi vite que ça. »
Londubat parut un peu nerveux. « Hermione – »
« Il va finir par en entendre parler dans tous les cas », fit Granger d'un air déterminé. « Harry – elle a fait de Jules l'attrapeur des Gryffondors. »
Harry perdit la bataille pour prétendre qu'il n'avait pas grand-chose à faire et regardait Granger d'un air outré. « Elle est un fait quoi ? »
« Ouais », fit misérablement Londubat. « C'est sensé être un secret, alors ne va pas raconter ça à tout le monde. »
Harry réfléchissait déjà à comment il allait exactement laisser comprendre à Parkinson que son frère était l'attrapeur des Gryffondors d'une façon qui n'impliquerait pas Londubat et Granger. « Bien sûr que non. Mais sérieusement – il doit être le plus jeune attrapeur depuis plusieurs décennies. »
« Un siècle, en fait », dit Londubat.
" Commentaire ? »
« Apparemment les règles ne s'appliquent pas à Julian Putain de Potter », cracha Granger.
Harry fronça des sourcils dans sa direction. « Un tel langage, Miss Granger. »
Elle regarda Londubat, qui répondit en tentant de la foudroyer du regard. Granger plissa les lèvres. Londubat incline la tête. Elle détourna le regard.
Harry décide de les secourir de leurs faibles essais à une conversation non verbale. Ça serait peut-être passé pour de la subtilité dans la tour des Gryffondors, mais après juste une semaine et demie passée chez les serpents, Harry se trouvait dans les plaines pour leur transparence. « Clairement, tu as un secret que Londubat me veut dire et que toi, Granger, préfèrerait garder pour toi. Ce qui suppose que c'est quelque chose qui a à voir avec un conflit potentiel avec votre loyauté à votre Maison. Est-ce que vous voulez cracher le morceau ou continuer à jouer à ce jeu maladroit de gigotage de sourcils ? »
Granger lui lance un regard noir.
Londubat pousse un soupir. « Apparemment, Malfoy a provoqué Jules et Ron à un duel de sorciers. »
« Bien sûr qu'il a fait ça », fit Harry, l'air épuisé. « C'est presque forcément un piège. Une chance que vous puissiez convaincre Idiots version une et deux de ne pas y aller ? »
Londubat et Granger échangèrent un regard inquiet. « Tu penses vraiment que c'est un piège ? » demanda Granger avec incertitude.
« C'est une chose très Serpentarde à faire », a expliqué Harry. « Je pourrais demander à Malfoy, mais si le duel est cette nuit ça ne servirait à rien. Et non, je ne vais pas sortir après le couvre-feu pour les arrêter. Je préfère mes soirées sans supplément d'heure de colle, merci bien. En parlant de ça, on s'approche du couvre-feu et j'ai un long chemin à faire pour retourner à mon dortoir. »
Aussitôt fut il de retour dans la salle commune des Serpentards qu'Harry repéra Pansy Parkinson et se fraya un chemin jusqu'à elle aussi subtilement que possible. Il marqua une pause au bout du canapé sur lequel elle était installée et prétendit de feuilleter un livre extrêmement ennuyant sur l'histoire de la fabrication des chaudrons qui avaient été laissés sur une des tables. « Parkinson », murmura-t-il.
À sa décharge, elle ne leva pas les yeux de ses livres, et sa posture reste étendue. Elle avait été bien entraînée. « Potter », dit-elle tout aussi silencieusement.
« Tu n'as pas entendu ça de moi », dit-il. « Si on croit les vantardises de Ron Weasley, Jules Potter est devenu l'attrapeur des Gryffondors après le cirque d'aujourd'hui. »
Ça la fit réagir, mais Harry pensait que ça ne serait généralement pas remarqué. Elle était au moins parvenue à garder la tête baissée. « Quoi ? » siffla-t-elle.
« Ce serait si dommage que l'équipe des Serpentards n'entende pas parler de ça », songea Harry à voix haute. « Un avantage tellement injuste que les Gryffondors auraient… et je paris que Jules Potter serait agacé de savoir que c'est le manque de précautions de son meilleur ami qui a laissé s'échapper le secret. »
« Je n'ai pas besoin de toi pour savoir quoi faire de ça », répliqua-t-elle doucement, mais elle lui lance tout de même un regard calculateur. Harry se contenta de lui sourire, ferme son livre sur les chaudrons, et s'éloigner aussi naturellement qu'il pouvait le faire.
Il devait aller féliciter Malfoy pour son plan ingénieux. Même s'il n'aimait pas l'autre garçon, il se devait de rendre à César ce qui lui appartenait.
Le lendemain matin, toute l'école en parlait – Jules Potter était le nouvel attrapeur des Gryffondors.
L'équipe de Quidditch des Serpentards entière était sur ses pieds, accompagnée de la moitié de celle des Serdaigles. Même Cedric Diggory mit de côté sa rivalité amoureuse avec l'attrapeur des Serpentards, la septième année Terence Higgs, pour protester contre ce laxisme des règles concernant les balais des premières années en faveur de Jules Potter. Ils n'arrivèrent à absolument rien, parce qu'Harry pouvait voir depuis son exil à la table des Serpentards qu'Albus Dumbledore considérait Jules Potter comme un futur saint. Fred et George suivent Jules toute la journée pour éviter qu'il ne soit maudit, lançant des regards noirs à tout et tout le monde. Harry les coinça dans le hall d'entrée et apprit qu'ils avaient été chargés de « baby-sitting » par le chef de l'équipe des Gryffondors. Aucun des deux ne semblait très heureux de cela. Marcus Flint, le chef de l'équipe des Serpentards, marqua une pause pour remercier Harry en sortant du grand hall après le repas. « Pas que quiconque entendra ça de ma part », dit-il silencieusement, « mais je sais que tu as donné l'info à Parkinson. J'apprécie. »
Il s'éloigna ensuite, presque immédiatement flanqué de Pucey, Bletchley et Bole, mais Harry ne put s'empêcher de sourire. Parvenir à ce que Flint le perçoive avec une approbation toute vague au lieu d'un dédain clair était un pas dans la bonne direction.
« Harry ! » siffla quelqu'un.
Harry s'arrête avant de regarder autour de lui. Il était familier avec ce couloir il avait déjà glissé de sa salle commune après le couvre-feu trois fois pour pouvoir explorer le château par lui-même. Deux nuits plus tôt, il avait trouvé le passage secret au milieu du couloir, qui reliait les espaces d'études du premier étage au couloir de sortilèges du troisième étage. Ceci fit qu'il n'eut pas de difficultés à trouver Jules Potter et Finnegan qui traînaient dans les ombres.
« Regardez-moi ça, tu as appris à faire preuve de discrétion », dit Harry tout en se dirigeant dans leur direction d'un pas nonchalant, comme s'il était normal de rencontrer le frère avec lequel il s'entendait si peu dans des pièces sombres trente minutes avant le couvre-feu. Comme si son bras droit n'était pas tendu, prêt à brandir sa baguette de son fourreau. « Est-ce que tu es sûr d'avoir été bien placé, mon frère ? »
Jules Rougit et Finnegan lui lancent un regard noir. « Ta gueule », grogna Jules, « je sais que c'est toi qui l'a dit à tout le monde. »
« Je suis presque certain que c'était Weasley, ça. Je n'en ai entendu parler que ce matin au petit-déjeuner, grâce aux troisième années. »
« Ouais, hé bah, Ron promet sur sa vie qu'il n'a pas dit un mot en dehors de notre salle commune, et vu qu'il n'est pas dans la Maison des menteurs, je vais le croire ! » fit Jules, le ton de sa voix montant à chaque mot.
« Calme toi, tu veux ? » répondit Harry, assez agacé. « Tout le monde ici ne peut pas utiliser son statut de célébrité pour échapper aux règles. Je n'ai rien à voir avec la fuite de ton petit secret. » Mensonge. « Tu peux en vouloir au manque de discrétion des Gryffondors pour celle là. » Vérité, technique. « Maintenant si ça te va, j'ai d'autres choses à faire. »
« Tu auras ce que tu mérites au match, saleté de Serpentard, » grogna Jules.
« Oh, et si tu pouvais arrêter d'essayer de convaincre les gens que je suis un mage noir, ce serait fantastique », dit Harry d'un air sarcastique. « Surtout puisque j'ai onze ans . »
« Tu traînes avec des mangemorts. »
« Encore une fois, » fit Harry sur le ton de quelqu'un résultant de quelque chose de plutôt simple à un petit enfant, « on a onze ans . Ce n'est pas comme si on ne serait-ce qu'utiles , alors on est pas vraiment des cibles pour ces chers vieux mangemorts, et en plus de ça, est-ce que tu penses vraiment que je serais heureux de grandir en courant partout en tuant des gens ? » Il marque une pause. « Et puisque tu ne peux clairement pas voir ce qui est juste en face de toi, je suis clairement pas en bons termes avec Malfoy et mes relations avec Greengrass, Parkinson, et Bulstrode sont compliquées au mieux. Le fait qu'on ne se lance pas des maléfices toutes les cinq secondes ne veut pas dire qu'on est amis. Bonne nuit. »
En rage, il n'attendit pas de réponse avant de partir par le couloir.
Granger et Londubat ne finirent par lui parler de la trappe et du chien à trois têtes deux jours plus tard, quand Harry pensa à demander comment s'était passé le « duel de sorciers ».
« On est presque sûr que ça a quelque chose à voir avec ça », fit Granger, souffle court, en agitant un journal à Harry. Il le récupéra de sa main qu'elle agitait toujours vigoureusement, et parcourut l'article traitant du cambriolage de Gringotts. Apparemment, le voleur avait visé un des coffres le plus protégé des vieux coffres familiaux de Gringotts. Pourtant rien ne fut volé, et l'auteur de l'article semblait sous-entendre que la cible n'était pas de l'argent.
Harry fronça des sourcils, chantant au paquet que James avait récupéré pour Dumbledore. Les Potters étaient visiblement proches du directeur il ne cessait d'arrêter Jules dans le hall pour lui demander comment se passaient ses cours et autres, et Harry avait vu la grande chouette cornue de James -dur de la manquer- apporter des lettres au directeur au moins trois fois. Ce ne serait pas étonnant que Dumbledore fasse confiance à James pour protéger quelque chose ayant de la valeur dans son coffre. Quelqu'un a choisi qui, selon Granger, pourrait bien être maintenant sous la garde d'un monstre dans le couloir du troisième étage.
Il la conseilla, elle et Londubat, de rester en dehors de ça, que tout cela devait être une des machinations de Dumbledore et pas quelque chose dont les premières années devraient se mêler, mais il était presque sûr qu'ils n'écouteraient pas. Dans tous les cas, Jules et Weasley avaient tous les deux été là, et eux ne laisseraient pas tomber.
Il alla tout de même voir Hannah Abbott, qui aimait toutes sortes de créatures magiques, et l'interrogea sur ce qu'elle pourrait savoir sur les Cerbères.
Les choses se calment un peu entre temps, jusqu'à ce qu'Halloween pointe le bout de son nez. Harry s'en approchait d'un sentiment d'angoisse et d'une augmentation de la fréquence de ses cauchemars, maintenant qu'il savait que c'était le jour pendant lequel sa mère avait été tuée. La seule chose a choisi un tant soit peu positif qui découla de ses insomnies était qu'il gagna beaucoup d'expérience dans l'art de se faufiler dans les couloirs pendant la nuit, et en vint à connaître les halls de Poudlard de mieux en mieux chaque semaine. Il y avait des tâches de passages secrets que la plupart des gens ne connaissaient pas, y compris un qui menait étrangement de juste en dehors de la salle commune des Serpentards jusqu'aux cuisines, mais seulement les jeudis entre une et trois heures du matin. Cela lui donna aussi l'occasion de s'entraîner longuement avec la baguette de frêne. Il utilisait toujours la baguette de houx en face de tout le monde, mais celle de frêne l'appelait d'une manière qu'il ne pouvait pas vraiment définir. Il a développé un bon répertoire de sortes de bas niveaux, et a commencé à s'entraîner avec le Protego . Le sort bouclier, comme le Stupéfix , exigeait plus de magie que ce dont il disposait du haut de ses onze ans, mais il sua et lutta contre des mots de tête et continue à essayer jusqu'à ce qu'il puisse créer un bouclier vacillant pour quelques secondes à la fois. Une fois par heure. Il se fit aussi un devoir de travailler en avance en sortilèges, là où il rencontrait le plus de difficultés. Sans ses entraînements le soir et l'aide de Sue, Anthony et Granger pendant les séances d'étude, il aurait des difficultés à suivre.
En plus de tous ses devoirs, Harry continue à lire les livres qu'il avait récupérés de la bibliothèque des Potters et de Fleury & Bottes. Il développe rapidement l'habitude de se boucher les oreilles avec de la cire pour bloquer les effets soporifiques de la voix de Binns afin de lire simplement des livres d'histoire pendant leur cours d'histoire de la magie. Théo et Davis l'imitèrent rapidement, et même si Granger parut scandalisée à l'idée de ne pas prêter attention en classe, Harry remarqua qu'elle commençait elle aussi à emprunter des livres d'histoire à la bibliothèque.
Les potions restèrent l'un de ses sujets favoris. Il pouvait ignorer la façon dont Snape traînait et toisait et fixait – honnêtement, l'homme n'était pas aussi menaçant qu'oncle Vernon, au moins Harry était globalement sûr que Snape ne le frapperait jamais – et se concentrer totalement sur le breuvage qu 'il créait. Théo n'avait pas la « sensibilité », comme Rogue l'appelait, et était satisfait de laisser Harry mener le pas en échange de l'aide de Théo et Neville pour s'en sortir avec ses devoirs de botanique. Ils travaillaient bien ensembles, et en plus de ça Snape humiliait souvent Jules, Finnegan et Weasley, ce qui voulait dire qu'Harry était réellement heureux d'aller à ce cours.
Il aurait dû savoir que ça ne durerait pas.
Le jour de la fête d'Halloween, les Serpentards et les Gryffondors de première année se dirigèrent vers les donjons après le repas et s'engouffrèrent dans la salle de cours. Harry installa ses affaires avec Théo et Blaise comme d'habitude, prêts à s'essayer à la potion énergisante.
Snape entre dans la salle sur un nuage de malveillance encore plus dense que d'habitude. « Potter », fit-il sèchement. « Potter l'aîné. Vous travaillerez avec Londubat aujourd'hui. Je suis curieux de voir comment Londubat va s'en sortir sans les instructions que lui siffle Granger à l'oreille. »
Grimaça de Londubat. Harry fit de son mieux pour garder un visage neutre, mais son désarroi devait être visible pour les Serpentards, au moins.
« Amuse-toi bien avec ça », ricana silencieusement Malfoy. Blaise et Théo ne disent rien, se contentant de lui envoyer des salutations empathiques.
« Weasley, » dit Snape, « venez devant, ici. M. Malfoy, vous le rejoignez. Miss Parkinson, prenez la place de M. Weasley à côté de M. Thomas. »
Le pauvre Dean Thomas semblait être prêt à boire le liquide visqueux qu'avait créé Londubat la semaine dernière si cela lui aurait permis de ne pas travailler avec Parkinson, dont le sourire promettait un mauvais moment pour lui. Harry installa son kit de potions sur la table à côté du chaudron de Londubat plus fortement que nécessaire et tenta de ne pas chanter à toutes les façons dont cela pourrait mal finir. Parkinson travaillant avec un Gryffondor, Weasley et Malfoy à la même table sans aucun des Serpentards ou Gryffondors plus calmes pour les encadrer, et en plus de ça, Harry allait perdre sa moyenne de O dans cette classe avec l'horreur quelconque que Londubat allait réussir à créer.
Il prend avantage des mouvements bruyants des élèves se déplaçant pour aller chercher leurs ingrédients et versant des bases d'eau dans leurs chaudrons. « Londubat », siffla-t-il, attrapant fermement l'épaule de l'autre garçon. « J'ai actuellement un O dans cette classe. Je ne vais pas perdre ça à cause de la malédiction que tu as avec cette matière. Tu fais ce que je te dis de faire quand je te dis de le faire, et en dehors de ça tu ne touches pas le chaudron, les ingrédients, la table, ou ta baguette. Comprend ? »
Déglutit de Londubat. « O-ouais. »
« Fantastique. » Harry le relâcha et lui offrit son sourire le plus charmant. « Coupez les racines de valériane, s'il vous plaît. Des morceaux égaux . »
Londubat acquiesça énergiquement et commença à couper.
Harry le regarde détruire quelques tranches et réprima un soupir. « Okay, laisse-moi faire », dit-il, avant de prendre la place de Londubat. Une part de lui voulait ralentir, montrer à Londubat que sa prise sur le couteau n'était pas bonne et que ça le rendait maladroit et faisait des morceaux irréguliers et abîmés, mais il était apparemment parti pour faire le travailler de deux personnes dans cette classe , ce qui signifiait qu'il n'avait pas le temps d'être patient et gentil.
Ses mains étaient en mouvement permanent. Harry remercia Merlin qu'il avait lu si souvent le livre de potions. Il avait désormais une assez bonne idée des ingrédients qui avaient tendance à aller ensemble, de leur préparation et des quantités, ainsi que du procédé de création de potion lui-même, et il parvint plusieurs fois à éviter des catastrophes imminentes grâce à cela. Quand Londubat parvint d'une façon ou d'une autre à verser trop de croc de serpent en poudre dans le chaudron, la potion commença à prendre une teinte de rose alarmante, mais Harry attrapa une pincée d'abeilles écrasées et les sortie dedans avant que ça ne devienne irrécupérable. La couleur se stabilisa, et il ajouta des petites quantités d'abeilles jusqu'à ce qu'elle revienne à la normale, et que sa magie silencieuse sonne juste sous ses mains.
Ils furent le dernier groupe à finir, mais Harry plaça un échantillon de potion énergisante qui était à son avis presque aussi bonne que quoi qu'il ait pu faire avec Théo, et la donna à Londubat pour que celui-ci puisse la rendre à Snape . Il jeta un coup d'œil aux mains tremblantes de son ami Gryffondor et prit soin de remplir quelques fioles supplémentaires avant de faire disparaître le contenu de son chaudron. Cela se trouve être une excellente initiative, puisque Londubat parvint apparemment à trébucher et faire tomber sa fiole, la brisant au sol. Harry vit Malfoy ricaner et ranger sa baguette, décidant de s'occuper de ça plus tard, et aida sans un mot Londubat à se relever avant de tendre une des fioles supplémentaires à Rogue.
Il avait été tellement concentré pour empêcher leur potion d'exploser qu'il ne sut qu'après coup que Jules et Potter et Ron Weasley avaient reçu des retenues pour « irrévérence », et que Dean Thomas était sortit du cours en semblant choqué jusqu' à l'os et était apparemment resté muet pendant une heure. Harry n'était que vaguement curieux de ce que Parkinson avait bien pu lui dire.
Alors qu'ils quittaient la salle, Harry emboîta le pas à Blaise et Théo mais n'essaya même pas de suivre leur conversation. Son cerveau était engourdi par l'épuisement.
« Il est absolument inutile », entendit-il quelqu'un un grommeler. « Une honte à notre Maison. Et Granger n'est pas mieux, cette Miss-je-sais-tout insupportable, pas étonnant qu'elle ait pas d'amis- »
Harry se tourne brusquement, sans réfléchir, baguette brandie. « Volculeus », murmura-t-il presque instinctivement, pointant sa baguette vers la voix tout en se tournant.
Ron Weasley fit un pas en arrière, sa main venant se poser contre sa poitrine là où le maléfice pinceur l'avait touché. Tout cela se passa alors que Londubat trébuchait sur ses propres pieds et que Granger sortait du groupe en poussant les personnes sur son passage, des larmes coulant le long de son visage, avant de disparaître dans l'escalier.
« Je pense qu'elle t'a entendu », fit froidement Harry.
« Sale con », cracha Ron, se préparant à sortir lui aussi sa baguette-
Pour s'arrêter en voyant la baguette de Blaise flottant juste devant son visage.
Jules et Finnegan commençaient eux aussi à se déplacer pour se mêler à la confrontation, mais Théo dégaina et les tint en joue et, au grand choc d'Harry, Parkinson fit de même. Le reste de leurs camarades de classe était déjà plus loin, et n'avait pas vu la confrontation.
« Je m'abstiendrais à ta place, » dit calmement Harry. « Weasley ici a dit quelque chose d'impoli, il l'avait cherché, est-ce qu'on peut passer à autre chose ? »
Jules grimaça, mais quelque chose dans son crâne épais, un neurone s'alluma et il eu l'intelligence de battre en retraite. Ses amis suivent avec bien des regards noirs en arrière.
Parkinson abaisse sa baguette et tourne son attention vers Harry, qui tente de ne pas se sentir nerveux. Il y parvint presque totalement.
« Tu es bien plus intéressant que ce à quoi je m'attendais, Potter, » dit-elle avec un acéré.
« Merci », répondez-il avant de lui adresser un aux angles coupants .
Parkinson partit vers le Grand Hall sans regarder en arrière, et Blaise et Théo commencèrent à suivre, mais Harry-
Il réalisait et douloureusement, encore , qu'aujourd'hui était l'anniversaire de la mort de sa mère. Et dans cette pièce il y avait des centaines de personnes, la stupidité de Jules et les jeux verbaux des Serpentards et tout à coup il n'avait plus l'énergie pour tout ça.
« Allez-y vous deux », dit-il finalement. « J'ai besoin... de prendre un peu l'air. »
« Quoi ? » Blaise paraissait surprise. « Harry, c'est la fête d'Halloween- »
« Idiot », dit Théo. « Réfléchis, Zabini. »
Blaise reste silencieux une seconde. Puis- « Oh. »
« Ouais, oh », murmura Théo. « Je vais venir avec toi, Harry. Je n'ai pas si faim que ça. »
Blaise semblait être la proie d'un conflit interne.
« Vas y », insiste Harry avec un mouvement de main. « Je sais comment tu es avec la nourriture. »
« Je ramènerai des desserts aux dortoirs pour vous », promet Blaise.
Théo regarda Harry quelques secondes, impassible. « Tu veux qu'on marche un peu ? »
Harry haussa des épaules. Ça les tentait plus que de retourner dans leur salle commune et s'asseoir, alors ils commencèrent à errer, Théo une présence stable et silencieuse à ses côtés. Le garçon à la langue acérée parvint pour une fois à se calmer et se contenter de marcher silencieusement. Harry était agacé contre lui-même, à cause de la force du réconfort que ça lui apportait.
Il se demandait quand est-ce qu'il en était venu à considérer Théo un ami et pas uniquement un allié. Il se demandait s'il en savait seulement assez sur l'amitié pour savoir ce qu'une amitié était .
Ils devaient être en train de marcher depuis une quarantaine de minutes quand le bruit de pas courant vers eux sortit Harry de la transe dans laquelle il était tombé.
Lui et Théo n'échangèrent pas même un regard avant de brandir leurs baguettes à l'unisson-
Neville Londubat débarqua de l'angle du couloir et leur rentra dedans, les envoyants tous trois au sol.
« Potier ? Non ? Qu'est-ce que – pas le temps. Troll – donjons – dois trouver Hermione ! » Babilla Londubat.
Harry est pertinent. « Londubat ! » fit-il sèchement. « Garde ton sang froid. »
Le Gryffondor tremblant et terrifié ferma sa bouche avec un clic et se leva.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ? » demanda Harry, faisant de son mieux pour imiter Rogue.
« Quirell – a débarqué dans le hall. C'est un troll. Dans les donjons. Parvati a dit qu'Hermione était en train de pleurer dans des toilettes par ici, à cet étage, elle n'est pas au courant pour le troll, je dois la prévenir- »
« Alors tu t'es faufillé en dehors du Grand Hall pour t'en occuper au lieu de, oh je ne sais pas, prévenir un préfet , peut-être ? » fit Théo avec une grimace. « Gryffondor. »
« On est déjà là », dit Harry. « Ce sera plus rapide de l'attraper en chemin et redescendre vers le Grand Hall. Attendez – que font les Serpentards ? »
« Ils restent dans le Hall. »
«Parfait. Les toilettes sont dans cette direction. Allons y. » Harry parti à un trot rapide. Théo lui emboîta le pas, grommelant toujours sur les instincts des Gryffondors. Londubat suit cahin-caha derrière eux.
Ils tournèrent à l'angle et Harry se figea.
Un humanoïde énorme et bestial avançait lourdement le long du couloir. Il s'arrêta dans l'embrasure d'une porte, à moitié engagée dans la pièce, et pendant une seconde Harry fut figé par la panique, pensant qu'il les avait entendus-
Il entra complètement dans la pièce, et Théo se précipita en avant pour claquer la porte derrière lui, et Harry sortit sa baguette d'un geste et lança un « Colloportus ! »-
Un cri résonna depuis l'intérieur de la pièce.
« C'est les toilettes des filles », hoqueta Londubat.
Harry annula son sort de verrouillage si fort que la porte s'enfonça dans la pièce, ce qui veut dire qu'elle percuta le dos du troll, le distrayant de Granger, qui était recroquevillée dans un des pièces de la pièce. C'était le point positif. Le point négatif était qu'il se tournait maintenant vers les garçons.
« Londubat, récupère Granger, » fit Harry toujours aussi sèchement, tentant toujours de s'inspirer de Snape. Quelqu'un a choisi dans son ton fit passer le Gryffondor à l'action. Il se mit à quatre pattes et rampe sous les éviers tandis que le troll avançait en direction d'Harry et Théo.
« Tu as un plan, hein ? » siffla Théo.
Harry se mordit la lèvre. « Plus ou moins. »
Il leva sa baguette, songeant à leur cours de sortilèges du matin même. " Wingardium leviosa ! »
Un gros morceau de carrelage brisé se séparait du plafond et commençait à descendre vers le sol. Le troll fixe bêtement les carreaux. Harry se concentre aussi fort qu'il le pouvait, agita sa baguette, et les fit s'écraser contre la tête du troll. Des morceaux de pierre volèrent. Le troll n'avait pas l'air d'avoir été ne serait-ce que gêné, mais au moins sa colère fut redirigée vers le mur. Il rugit et frappa le mur de sa batte.
«Essaie de faire mieux que ça», dit Théo avec un sourire vicieux, avant de lancer son propre sortilège de lévitation. Sur la bataille du troll.
Elle flotta dans les airs, fit du sur place pendant un bref instant, et s'écrasa contre la tête du troll quand Théo tranche l'air de sa baguette.
Le troll rugit de nouveau et fit un pas vacillant en arrière.
Londubat et Granger débarquèrent de sous les lavabos, courant vers la porte.
Le troll remarque le mouvement et lance un grand morceau de mur cassé dans leur direction. Le projectile heurta le sol un peu à gauche de Granger. Des morceaux de pierre s'enfoncèrent dans ses jambes et elle cria de douleur et s'efffondra sur le carrelage. Harry trébucha Londubat le percuta et ils tombèrent tous deux. La baguette d'Harry lui échappa et roula hors de portée.
« Putain », dit Théo, et puis il fit léviter Granger vers le haut et l'avant, et puis Londubat plongea vers la porte, et si seulement ils pourront sortir de cette pièce en vie-
Mais Harry pouvait voir le troll se préparer à lancer un autre morceau de débris. Et ce coup-ci, il avait l'air trop concentré pour manquer.
Et sa baguette était toujours trop loin.
Harry se tourne vers la troll et pense, feu .
Ses vêtements abîmés s'enflammèrent.
La chose rugit une troisième fois, et recula en tentant de se lever/ Apparemment même sa peau épaisse n'était pas totalement insensible au feu.
Harry serra les dents, ne pensant qu'à cette chose qui avait tenté de le bénir, de bénir ses amis -
Il sent l'odeur de cheveux brûlés. Entendit des crises de douleur.
Se rend vaguement compte que sa baguette risquait d'être perdue dans le chaos, la repéra et la fit venir jusqu'à sa main, incanta un incendio verbal et regarda les flammes prendre en puissance.
« Potier ! » cria quelqu'un, avant de le tirer en arrière, hors de la pièce.
Harry ferma fort les yeux, avant de les ouvrir.
Et hoqueta, et vomit, parce que l'odeur de chaise brûlée était partout.
« Oh c'est dégoûtant », entendit-il Théo dire, comme venant de très loin.
« Ai un peu de compassion, il vient de nous sauver la vie ! » fit Granger, voix prononcée par la peur et l'adrénaline.
Harry fixait vaguement la flaque de vomi sur le sol. Il ne pouvait pas se souvenir n'avoir jamais été si fatigué. Pourquoi est-ce qu'il était...
Oh. C'est vrai. Ça faisait beaucoup de magie sans baguette.
Avec un peu de chance il pourrait faire passer son état pour du choc.
« M. Potter », fit une voix sérieuse et sobre.
Harry connaissait cette voix, il savait qu'il devait l'écouter. Il relève la tête et se teinte plus droit. « Oui, professeur. »
Snape cligna des yeux, le seul signe visible de sa surprise avant que son rictus habituel ne reprenne sa place sur son visage. « Nous ferriez vous l'honneur d'expliquer ce qu'il s'est passé ? »
« Je voulais pas aller au banquet », dit Harry, toujours un peu ailleurs. « Je – Halloween. »
« Sa mère », dit Théo d'un ton neutre, continuant lorsqu'il fut clair que le cerveau d'Harry avait perdu sa prise sur le fonctionnement du langage. Harry fut soudainement et profondément reconnaissant envers son ami. « Nous nous promenions. Londubat nous a trouvé – nous a dit qu'il y avait un troll dans les donjons, que Granger pleurait dans les toilettes et n'était donc pas au courant, et que les Serpentards attendaient dans le Grand Hall. On était à cet étage de toutes façons on s'est dit que ce serait plus rapide de récupérer Granger et descendre au Grand Hall que d'y aller tout de suite et d'envoyer un préfet la chercher. »
Si Harry n'avait pas été si fatigué, il aurait été impressionné par la façon dont Théo avait si bien tourné l'histoire pour montrer leur décision sous son meilleur jour.
McGonagall, Flitwick, Quirell, et le directeur arrivèrent quelques secondes plus tard, et Théo dut répéter son histoire. Les professeurs firent toute une affaire du fait que quatre première année avait réussi à se battre contre un troll des montagnes – et en le brûlant vivant, pas moins. Quirell annonce en bégayant qu'il était bel et bien mort. Harry ne parvint pas à ressentir du regret. Ou quoi que ce soit d'autre.
Il était tellement fatigué...
Le directeur fit briller ses yeux en direction d'Harry et déclare que bien n'importe quel garçon de onze ans serait fatigué et choqué par les événements incendio était une sorte de troisième année et il était impressionnant qu'Harry soit parvenu à le lancer assez de fois pour bénir le troll, et qu'il ne devrait pas se sentir mal parce qu'il était sous le choc et ne savait pas ce qu'il faisait...
Harry n'était pas assez déconnecté pour dire la vérité entière au réalisateur. Il avait majoritairement brûlé vif le troll avec de la magie sans baguette. Il n'avait lancé qu'un incendio. Et il savait parfaitement ce qu'il faisait.
Le professeur Snape tendit une petite fiole à Harry. Harry la bu rapidement et se sentit légèrement mieux.
« Potion d'énergie, professeur ? » exigea-t-il faiblement.
Snape cessa presque de froncer les sourcils. « La votre, en fait. Elle a été très correctement créée. Particulièrement en prenant en compte votre... handicape... de la journée. »
Londubat, derrière Rogue, s'assombrit en se faisant appeler un handicap. McGonagall s'occupait de lui et Granger, et commençait à les traîner vers la tournée.
« Points », dit Harry. Il se souvenait d'avoir entendu quelque chose à propos de points, une minute plus tôt.
« Ouais », fit Théo avec un sourire satisfait. « Sur un eu vingt points pour Serpentard. Et Gryffondor en a eu dix, juste à cause du courage de Londubat ou quelque chose du genre. »
«Il les mérite», dit Harry.
« C'était stupidement courageux de venir seul », dit Snape avec une tonne de supérieure ferme, tout en aidant Harry et Théo à se relever.
« Oui, » dit Harry. « Mais il est venu. Pour... une amie. »
Rogue se frotta les tempes. « M. Potter, vous êtes en état de choc et ne pensez pas clairement. M. Nott, aidez le à rentrer aux donjons et à aller au lit il dormira probablement toute la nuit. »
«Oui, professeur», dit Théo.
« Merci... professeur, » dit Harry, peinant à se souvenir du titre de Rogue.
Le maître des potions semble lutter pour ne pas lever les yeux au ciel. « De préférence avant que le reste de la Maison arrive là et fasse de l'état de M. Potter un nouvel engrenage dans la machine des rumeurs, M. Nott. »
« En effet. Oui, professeur, » fit Théo, avant de commencer à porter à moitié Harry le long du couloir.
Harry se laisse porter.
