Note de l'auteur: Ceci n'est pas la première fanfiction que j'écris, mais c'est la première que je publie. Elle est complète et il n'y a pas de suite prévue pour le moment. Je n'ai pas beaucoup de mérite car le scénario et les dialogues étaient déjà existants puisqu'il s'agit d'un remplacement de personnage dans une œuvre déjà écrite. Un ogre, contre un démon... C'est plus un exercice d'écriture et un amusement, et de voir ce que l'histoire pourrait donner. Je suis ouverte à toutes critiques du moment qu'elles sont respectueuses. Je suis sur plusieurs autres fanfics, avec cette fois des histoire totalement originales reprenant simplement les différents arcs de Dragon Ball Z.

Les personnages de Dragon Ball Z ne m'appartiennent pas et sont l'œuvre de Akira Toriyama, quant à ceux de l'univers de Shrek, ils proviennent du film du studio DreamWorks Animation. Le personnage d'Eleonore est le mien, ainsi que ceux des trois fées.

Chapter 1: La rencontre

Arydel, Leonyd et Astriza voletaient à travers la cime des arbres du nouveau monde dans lequel ils étaient apparus. Les minuscules fées s'ennuyaient fermement dans leur ancien habitat et avaient donc décidé de changer d'air, ces trois êtres magiques possédant la faculté extraordinaire de voyager de monde en monde.

« Que croyez-vous que nous allons découvrir dans celui-ci ? » demanda Arydel. « Je sens des forces extraordinaires ! »

« Oui je les sens aussi ! » s'enjoua sa sœur Astriza. « Et toi, petit frère ? »

La dernière fée, Leonyd, regarda sa sœur et leur frère aîné d'un air espiègle.

« Moi, je crois avoir déjà trouvé notre nouveau jouet… »

Les deux autres petites créatures se mirent à sourire, puis suivirent le cadet de la fratrie.

« Regardez… Lui, là-bas… Il m'a l'air d'être un sujet très intéressant… »

Les deux autres regardèrent dans la direction que pointait du doigt la jeune fée.

« Lui ? Il a l'air désagréable et mal léché… Et doit avoir un vrai caractère de cochon… Je l'adore déjà ! » fit Astriza dans un regard dédaigneux puis espiègle à son tour.

« Mais il est puissant et vif ! Et avec une tronche pareille, on pourrait bien s'amuser ! » renchérit le plus grand, Arydel.

« Je vous l'avais dit ! » ajouta Leonyd qui contenait difficilement sa joie. « Les ronchons sont les plus marrants. Et son physique nous promet une belle perspective de défis ! »

« Tu veux vraiment réussir à caser ce machin… ? Qui voudrait de ça… ? » fit Arydel dans une moue.

« Non il a raison ! » lui dit sa petite sœur. « C'est justement très intéressant comme concept ! Son physique repoussant cache peut-être une belle âme… Ooohhhh… », soupira-t-elle rêveuse.

Arydel secoua la tête en riant.

« Toi et tes histoires d'amour à l'eau de rose… Mais je relève le défi ! Je sais pas qui voudra de ce type, mais pourquoi pas, ça sera amusant. »

« Je sais où on peut l'emmener ! » s'écria Leonyd très excité.

Sa sœur et son frère se regardèrent un peu surpris.

« Tu veux le faire changer de monde ? »

« Exactement. Vous ne ressentez pas son mal-être ici ? Il est haï de tous à cause de son héritage. »

« T'as fouillé sa mémoire ! C'est de la triche ! »

« C'était trop tentant quand je l'ai effleurée du bout de mon esprit j'ai pas pu m'empêcher de regarder plus loin… Allez-y. »

Les deux autres firent finalement une petite excursion dans l'esprit de l'habitant des lieux. Astriza devint triste.

« Quelle horreur… Pauvre petit… On doit faire quelque chose ! Hors de question de laisser cette pauvre créature ici ! »

Arydel hocha également la tête après avoir pris connaissance du passé de "l'homme".

« Entendu. Allons le voir. »

Les trois fées volèrent jusqu'à celui qu'elles avaient désigné comme leur nouvel ami et défi à relever.

« Salut ! » lança la sœur en approchant.

Mais elle n'eût pour réponse qu'un grognement et une grande main griffue vola jusqu'à elle. Elle l'évita de justesse.

« Hey ! C'est pas très gentil ! » s'écria Arydel devant la scène.

« Dégagez de là ! » leur cracha "l'homme" décidément encore plus mal léché que prévu.

« On vient pour t'aider… », fit Leonyd d'une petite voix. « Et pour s'amuser un peu ! »

« Je ne veux l'aide de personne ! Et qui te dit que j'en ai besoin ?! »

« Mais quel sale caractère… », avança Arydel. « Astriza, tu es toujours sûre de toi ? »

« Oh oui ! Y'a un cœur à aimer derrière cette façade ! »

« Quoi ?! » cria l'autre. « Je le répéterai pas ! Dégagez ou je vous broie ! »

Les trois fées éclatèrent de rire.

« Mais c'est qu'il serait dangereux dites-moi ! Allez ! On y va ! Accroche-toi bien à ton turban coco, ça va secouer un peu ! »

Et avant que l'autre n'ait pu faire le moindre geste, les trois petites créatures se mirent à tournoyer autour de lui. Son corps se souleva de terre et le vent généré par les fées le coinça dans les pans de son immense cape blanche. L'instant d'après, il disparaissait avec Arydel, Leonyd et Astriza.

(Note de l'auteur : Bon j'ose imaginer que vous avez compris de qui il s'agit ! Un caractère de cochon, un physique peu avantageux (enfin, ça c'est elles qui le disent 😊😍), un turban et une cape…)

La fratrie apparut dans le nouveau monde accompagnée de leur "nouvel ami". Ce dernier tomba à terre en grognant et jurant comme un charretier.

« Putain ! Mais bordel de merde ! Qu'est-ce que vous m'voulez à la fin ?! » cria-t-il.

Astriza s'avança.

« On veut s'amuser, car on s'ennuie chez nous. Mais on n'est pas des monstres, notre but est aussi de t'aider… »

« Je vous ai dit que… ! »

« …Piccolo, fils du Grand Roi Démon… »

L'autre se calma instantanément.

« Vous… Vous savez qui je suis… ? »

« Bien sûr », répondit Arydel en croisant ses petits bras. « On sait tout sur tout. On sait tout de ta naissance et de la vie que tu as menée jusqu'ici, Piccolo. »

Ce dernier baissa un instant les yeux, comme honteux. Puis il serra les poings et cracha au visage des fées.

« Je ne vous ai rien demandé ! Et si vous me connaissez si bien, alors vous devriez savoir qu'il ne faut pas me chercher ! »

Piccolo tendit son bras dans la direction des petites créatures et se concentra une seconde.

« Mais… ?! »

Rien ne se passa.

« Ah oui… », lui fit Arydel espiègle, …ici tu n'as plus tous tes pouvoirs… »

« QUOI ?! » s'écria Piccolo.

Il tenta autre chose mais rien à faire.

« Je ne peux plus voler ?! »

« Non plus », répondit la fée. « Et on t'enlève la jeunesse éternelle que ton père t'a léguée. On te laisse ta force physique par contre, et ta capacité régénératrice. On est plutôt sympa, non ? »

Piccolo montra les crocs.

« Pourquoi vous ne me foutez pas la paix ?! Qui êtes-vous ?! »

« C'est vrai, on ne s'est même pas présentés… Je me nomme Arydel, voici ma petite sœur Astriza et notre jeune frère Leonyd. Nous sommes des fées venues d'un monde bien éloigné du tien. Nous nous ennuyons beaucoup et dans ces moments-là, nous aimons aller à la rencontre des créatures qui peuplent les mondes autour du nôtre. Ici, ce n'est plus ton monde. Mais tu verras, il est merveilleux ! »

Piccolo tenta de saisir une des fées dans sa main mais cette dernière s'évapora.

« Du calme, voyons… », fit Astriza en réapparaissant à côté de son visage. « Regarde autour de toi. Cette nature est magnifique ! Et ce monde compte bien moins d'humains que le tien ! La magie y est omniprésente par contre. Je suis certaine que tu y seras bien. Ici, personne ne connaît ton passé. »

« Par contre, ajouta Arydel, pour ton physique on peut rien faire… »

« Tu exagères ! » accusa sa sœur. « Ne fais pas attention à lui. Mais c'est vrai que les humains d'ici sont plutôt craintifs. Rassure-toi, tu n'es pas le seul à avoir un physique hors normes. Plein de créatures magiques vivent dans ces lieux. Même des dragons ! »

« Lui dit pas tout déjà à l'avance ! » s'écria Leonyd.

La fée se mit à rire.

« C'est vrai, ça gâche le plaisir. Bon ! On te laisse ! Profite bien de ta nouvelle maison, Piccolo, fils du Grand Roi Démon ! A bientôt ! On se reverra ! »

Astriza vola jusqu'à la joue de Piccolo et y colla un baiser sonore, tandis que le démon tentait de la gifler, mais la petite fée était trop rapide. Ses frères la rejoignirent et tous trois disparurent dans un nuage de poussière colorée et de paillettes. Piccolo resta seul au milieu d'une immense forêt. Il soupira, puis regarda tout autour de lui. Il pouvait entendre le bruit tout proche d'un cours d'eau. Apparemment, il possédait toujours son ouïe ultra développée. Soupirant à nouveau, il se mit en route, se mettant en tête de rejoindre la rivière. Lorsqu'il fut près de cette dernière, il se pencha et inspecta l'eau. Il en prit dans sa main et la renifla, puis but une gorgée. Elle était délicieuse. Alors il but à grande gorgées et étancha sa soif. Il emplit ses deux grandes mains et s'aspergea le visage, puis s'essuya sur sa cape. Enfin, Piccolo se releva et commença à marcher. Il prit la direction opposée au sens de la rivière. En général, les humains se trouvent en aval des cours d'eau. En amont, il serait plus tranquille. Peut-être pourrait-il trouver une cascade et une grotte où se reposer un peu. Tout en marchant, il réfléchit. Et si ce qui lui était arrivé était une bonne chose ? Personne ici soi-disant ne connaissait son passé. De toute évidence, on prendrait peur sur son passage à cause de son physique, mais peut-être moins qu'en reconnaissant dans ses traits ceux de son père. Déterminé à trouver la paix qu'il cherchait depuis si longtemps, Piccolo longea la rivière. Il repensa à ses trois dernières années. Depuis que son père avait été tué par un maître en arts martiaux, lui-même ne vivait que pour la vengeance. Celle de son père, pas la sienne. Et cela l'épuisait en réalité. De plus, le vieil homme qui avait réussi à détruire son paternel était mort d'une crise cardiaque quelques mois en arrière. Mais l'esprit vengeur de Daimaô avait continué de hanter son esprit, en voulant à la Terre entière. Soudain, Piccolo s'arrêta. Il venait de remarquer quelque chose. Son esprit était calme. Pas la moindre agitation, pas le moindre cri de colère de son père. Pas la moindre insulte de sa part, l'accusant de ne rien faire pour le venger. Son père avait disparu, il ne l'entendait plus. Il ne le ressentait plus. Un minuscule sourire de soulagement apparut sur les traits de Piccolo. Peut-être allait-il pouvoir enfin vivre en paix…

...

Trois jours s'écoulèrent calmement. Piccolo réussit à trouver une grotte profonde dans laquelle s'abriter, toute proche de la rivière. Un peu plus en amont, il avait trouvé une cascade et s'y rendait pour méditer. C'était assez déconcertant de ne plus pouvoir léviter, mais Piccolo s'en accommoda. Au moins, son esprit n'était plus envahit par son défunt père. Il n'avait pas revu les trois petites créatures. Mais cela lui convenait. Il ignorait pourquoi, mais il n'avait pas spécialement envie de les revoir de sitôt. Elles disaient vouloir s'amuser et il n'était pas sûr de vouloir savoir comment. Pourtant, malgré leurs dires, il fut tranquille durant plusieurs mois. Des mois durant lesquels il put enfin profiter d'une vie calme et sereine, au milieu des bois. Mais, à son grand désarroi, elles revinrent finalement le voir. Il aurait dû les remercier de l'avoir emmené dans ce monde, mais quelque chose lui disait de se méfier et que tout ne pouvait pas être aussi beau.

« Salut Piccolo ! » lança Astriza. « On t'a manqué ?! »

« Grrr… Pas vraiment… », répondit Piccolo en la regardant à peine.

La frangine vola jusqu'à son visage.

« Tu te plais ici ? Oui ! J'en suis certaine ! Mais attention ! On a entendu des gens venir dans le coin ! Tu devrais rester sur tes gardes ! »

« Pourquoi tu lui dis tout d'avance ?! » s'écria Leonyd. « Tu gâches la surprise ! »

La petite fée rougit.

« Je ne veux pas qu'on lui fasse du mal, à mon beau démon… »

Piccolo sentit ses joues s'échauffer un peu. Puis il se retourna précipitamment. Ses oreilles lui indiquaient que des gens venaient effectivement.

« On te laisse ! » lança Arydel. « Ciao ! »

Et les trois fées disparurent à nouveau. Piccolo, se sachant désormais un peu plus vulnérable sans sa maîtrise du ki, se cacha dans sa grotte et attendit la venue des humains. Ils étaient une bonne quinzaine et portaient des haches. Ils ressemblaient à des paysans et marchaient d'un bon pas.

« Fichtre, mes compagnons ! Cette région serait parfaite pour Sa Majesté ! s'écria un des hommes. « Nous y avons trouvé du gibier en abondance et de l'eau claire ! »

« Nous devons d'abord nous assurer qu'aucun monstre ne vit dans les parages, si nous voulons la protection du Roi et des terres… », dit un autre.

Piccolo serra les poings. Il avait trouvé en ces lieux un endroit où vivre en paix, et il n'avait aucune envie d'abandonner sa nouvelle demeure. Il inspira à fond et sortit de sa grotte, déterminé.

« Ces terres sont déjà occupées… », lança-t-il tandis que les paysans se retournaient d'un bloc dans sa direction.

Aussitôt, ils frémirent d'horreur.

« Un… Un démon… ! »

Piccolo soupira. Ça, ça n'avait pas changé. Tant pis. Il voulait garder le reste de cette nouvelle vie qui lui convenait et était prêt à se battre pour ça.

« Partez. Votre Roi n'aura pas ces terres. »

« Vous… Vous ne pouvez pas… les garder… Toutes les terres du Royaume sont la propriété du Roi ! » lança un jeune homme plus courageux. « Nous venons les purger avant son arrivée ! »

« Je ne partirai pas. A vous de voir. Soit vous abandonnez. Soit vous m'affrontez. »

La quinzaine d'hommes prit peur. Un seul démon prêt à les affronter tous devait être très fort. Sûrement avait-il des pouvoirs magiques. Mais la récompense du Roi était alléchante. Alors ils se mirent en position et lancèrent à Piccolo.

« Nos femmes et nos enfants crient famine ! Nous avons besoin de terres et de la protection du Roi ! Nous ne partirons pas tant que nous ne t'aurons pas chassé ou tué, vil démon ! »

« C'est vous qui voyez… »

Piccolo n'avait aucune envie de devoir éliminer ces humains terrifiés qui cherchaient simplement à vivre eux aussi, mais il voulait garder cet endroit. Il tenterait d'abord de les chasser, avant d'aller plus loin. Contrairement à son père, il n'était pas un meurtrier. Heureusement que les trois sales petites bêtes lui avaient laissé sa force physique et son agilité, ainsi que sa vitesse. Les paysans étaient lents et patauds et il n'eut aucun mal à esquiver leurs coups, malgré leur nombre. Jusqu'à ce que le plus expérimenté d'entre eux parvienne tout de même à le blesser. Grièvement. Sa hache vola, et fit mouche. Piccolo hurla et tomba à genoux en tenant le moignon sanglant de son bras, coupé au niveau du biceps.

« Tu n'aurais pas dû te dresser contre nous, démon… », lui asséna le paysan en marchant vers lui. « J'ai fait partie de la garde royale autrefois. »

« Et moi…, grimaça Piccolo, …je t'emmerde, connard… »

Les hommes ouvrirent de grands yeux, tant devant le langage étrange du démon que devant la scène qui se déroula devant eux. Piccolo se concentra et, en hurlant, fit apparaître un nouveau bras sous les cris horrifiés des hommes.

« C'est un sorcier démon ! » hurla un paysan. « Il est immortel ! Fuyons ! »

Les hommes prirent leurs jambes à leur cou, même l'ancien soldat, et Piccolo se retrouva seul. Il souffla fortement et se releva péniblement. Puis, il sourit. Mais, il ne se réjouit pas trop. Si le Roi voulait ces terres, il se pourrait bien qu'une armée vienne jusqu'à lui. L'accoutrement et le langage des paysans lui firent songer qu'il avait peut-être atterri dans un monde médiéval. Ou apparemment, la magie régnait également. Ils l'avaient pris pour un sorcier. En vérité, lui-même ignorait ce qu'il était réellement. Mais de toute évidence, sans sa maîtrise du ki, face à une armée de chevalier, il ne pourrait rien. Piccolo soupira. Si l'armée venait à lui, il devrait trouver refuge ailleurs. Et ce fut effectivement ce qui arriva. Quelques semaines plus tard, il entendit au loin un bruit fracassant et des hennissements. Puis des centaines d'hommes lourdement vêtus en armure sur leurs destriers, portant épées et boucliers se mirent à envahir la forêt. Piccolo n'attendit pas de les rencontrer et fuit, honteux. Jamais il n'avait dû fuir ainsi depuis la nuit où, enfant, il avait été pris en chasse par un chien lancé à ses trousses par son maître. Il détestait être la proie, préférant largement être le "prédateur", même s'il se contentait la plupart du temps d'effrayer ses ennemis. Quand il devait en venir aux mains, il ne les tuait jamais. Mais il les blessait suffisamment pour leur faire passer l'envie de lui chercher des noises. Après plusieurs heures à courir, Piccolo estima s'être suffisamment éloigné. Il devait absolument trouver un autre point d'eau et un abri. Heureusement, la nature était restée parfaitement sauvage dans ce monde. Il n'y avait que peu d'habitations à l'horizon. Juste quelques petits villages de pierres et de bois, d'où s'élevait des volutes de fumée. Piccolo marcha encore un peu et trouva un lac. Il put enfin se désaltérer. Quand son ouïe l'alerta, il se retourna vers l'orée de la forêt, sur ses gardes.

« N'aie crainte… étranger… », lui fit un homme assis au sol, le dos contre un arbre. « Tu n'as rien à craindre d'un vieillard comme moi… »

Piccolo, méfiant, s'avança. L'homme portait des haillons et possédait une canne. Ses yeux étaient bandés.

Un aveugle…

« Tu ne peux pas me voir… Pourtant, tu savais que j'étais là… »

L'homme ricana.

« Les yeux ne sont pas forcément nécessaires en toutes circonstances, mon ami… »

« Je ne suis pas ton ami. »

« Si tu le dis. Pourtant, je suis sûr que je peux t'apporter mon aide. »

« Toi ?! Un infirme ?! Laisse-moi rire ! »

« Ris si tu le veux, mais saches que si tu souhaites récupérer tes terres, il y a une solution… »

« Quoi ?! Comment sais-tu… ?! »

« Le vieux Aymeric sait bien des choses, héhé… Alors ? Aimerais-tu savoir comment récupérer ta demeure et t'assurer de la garder ? »

« J'en trouverai une autre. »

« Partout où tu irais tu seras chassé. Ce que je te propose c'est d'acquérir des terres en bonne et due forme, directement auprès du Prince Geoffroy, fils de Sa Majesté le Roi. »

Piccolo grogna. Il détestait avoir besoin d'aide. Mais il se pouvait bien que le vieux ait raison. Toujours méfiant il demanda.

« Qu'est-ce qu'un mons… qu'un vagabond comme moi pourrait espérer d'un prince… ? »

Le vieil homme ricana à nouveau.

« Tu es dur avec toi-même l'ami. Tu n'as rien d'un monstre. Un vagabond, pourquoi pas. Mais pas un monstre. »

Piccolo fut d'abord surpris. Non, le mendiant avait dû deviner ses paroles.

« Si tu pouvais voir, vieil homme, tu ne dirais pas cela… »

« Je sais parfaitement ce que je dis. Et je n'ai pas besoin de mes yeux pour voir, je te le redis. Ton physique est certes déconcertant mais il y a dans ce bas monde des monstres à l'allure bien humaine… »

Cette fois, Piccolo ouvrit de grands yeux.

« A quel point peux-tu voir ? »

« Suffisamment pour savoir que la couleur de ta peau est plus proche de la nature qui nous entoure que la mienne… Et que ton sourire est carnassier, bien que tu ne sois en rien une bête… »

Le guerrier ne savait pas quoi répondre. Puis, amère, il répondit.

« Je ne souris jamais… »

« Ça viendra, tu verras. Crois-en mon expérience. Tu peux avoir confiance en le vieux Aymeric. »

Piccolo ne sut plus quoi dire. Puis, doucement, il demanda.

« Tu dis savoir comment je peux me procurer des terres… Que dois-je faire pour cela… ? »

« Le Royaume de Siseria regorge de quêtes que de braves et vaillants chevaliers tentent de mener à bien pour le Roi, Sa Majesté August Le Grand et son fils. Mais il en est une qui les laissent tous impuissants… Si tu parvenais à mener à bien cette quête, pour sûr que le Roi accorderait des terres même à quelqu'un comme toi. »

« Quel est l'objet de cette quête ? »

« Je l'ignore. »

« Je ne te crois pas. »

Le vieillard ricana.

« Tu le sauras lorsque tu verras Sa Majesté… Si je te le dis dès à présent, tu pourrais être tenté de renoncer… Par contre, je serai toi, je me vêtirai autrement avant de rencontrer le Roi. Pour sûr qu'avec ta dégaine, tu seras transpercé de flèches avant même d'avoir atteint les remparts du château. »

« Charmant… Où est ton fichu château… ? »

« J'étais sûr que tu irais ! » lança joyeusement le vieil homme. « Pars vers l'est. Si tu marches vite, tu y seras sûrement avant la nuit. Le château se dresse après le lac de Vagnane. Il est le seul à des lieues à la ronde, tu ne peux pas te tromper. »

Piccolo tourna son visage vers la direction que le vieux pointait du doigt. Au loin, il lui semblait apercevoir dans la lumière vive de l'après-midi, la pointe d'un château.

« Je… Je te remercie, vieil homme », fit le guerrier un peu mal à l'aise, n'ayant pas vraiment l'habitude d'être aidé. « Mais je n'ai rien pour te rendre la pareille… »

« Je n'ai pas besoin que tu me rendes quoi que ce soit. Tu es un être bon. Prends bien soin de toi, l'ami. »

Note de l'auteur:

Si vous avez regardez l'anime "Mahoutsukai no yome", sachez que c'est de là que vient mon inspiration pour les personnages des fées (les voisins dans l'anime avec Chise). Leur côté joueur et espiègle mais également leur physique, j'adore, et ça m'a donné l'idée de l'intro de cette fanfic.