Hello ! Un petit chapitre cette semaine. Je vous préviens d'avance : il risque de ne pas y avoir de chapitre samedi prochain.
Meilleurs vœux pour cette année 2024 !
Shadow : J'avais envisagé lors de la première version de cette histoire qu'Akashi se montre rancunier mais... cette idée ne me plaisait pas. Je trouvais sa façon d'agir trop cruelle (bien qu'il ait prouvé qu'il pouvait faire preuve de cruauté). Je trouvais mieux pour l'histoire que Seijuro aime assez Shûzo pour ne pas vouloir se venger comme il l'a fait avec ses frères. Shintarô est très fourbe... contrairement à Seijuro, il ne s'expose pas. Il est méticuleux et place ses pions un par un. Si, à l'occasion, tu relis l'histoire, tu constatera qu'il se garde bien d'intervenir quand une situation s'envenime, qu'il a même été celui qui suggère le duel entre Tetsuya et Seijuro. Bref, il a toujours été la menace principale et l'antagoniste car il est presque l'égal de Seijuro. Ils sont tous les deux très intelligents, plutôt bons au combat. Ce qui les différencient est finalement la préférence de l'empereur pour son cadet et c'est ce qui agace Shintarô : il sait que si leur père n'avait pas un avis si biaisé, il aurait pu être l'héritier. Bref, je m'étale beaucoup... Bye !
Bee-gets : C'est à dire que les guerres de descendances sont justement ce qui empoisonne la vie des princes... Je ne te dirai rien quand au destin des personnages restant. Tu aura tout le loisir de le découvrir dans les futurs chapitres.
Bonne lecture !
Dernier ordre
« Et après, je te nommerai officiellement mon hériter. »
-Vous m'avez demandé ?
L'empereur avait le visage sévère. Seijuro n'aimait pas ça. Fini le visage avenant qu'il lui avait présenté à son retour.
-En effet.
Ils étaient dans la salle où ils jouaient au shogi. Mais l'ambiance n'était pas détendue comme elle devrait être.
-Hier soir, un garde impérial m'a informé qu'il t'avait surpris en train de copuler avec ton garde du corps.
Seijuro expira tout l'air de ses poumons. Paralysé, il fut incapable de réfléchir. Le pire était arrivé. L'empereur savait.
-Votre garde a menti, se défendit-il.
-Toi, ne me mens pas. Je mérite la vérité.
Les joues rouges de honte, Seijuro baissa les yeux. Il ignorait s'il pouvait poursuivre son mensonge et tenter de tromper son père. A moins de renoncer à jamais à Shûzo, ce dernier trouvera forcément une preuve de leur relation. Alors... devait-il dire la vérité et prendre le risque de faire exécuter son amant ? Inenvisageable.
-Dois-je prendre ce silence pour un aveux ?
Il n'arrivait pas à réfléchir. Il venait à peine de retrouver Shûzo. Il retrouvait petit à petit confiance en lui. Jamais il ne lui était venu à l'idée qu'ils seraient découverts. Avaient-ils manqué de prudence ? De toute évidence. Les avaient-on dénoncé ? Mais qui ?
A vrai dire, un seul nom venait à Seijuro. Shintarô savait. Shintarô avait manipulé Shûzo en jouant sur ses sentiments pour lui. Évidement qu'il avait compris. Obnubilé par son envie de retrouver son amant, Seijuro avait commis l'erreur de sous estimer cette information et la façon dont Shintarô pourrait s'en servir.
A présent, Seijuro ne pouvait compter que sur l'affection que l'empereur lui portait pour tenter de sauver la peau de son amant.
-Ma relation avec Shûzo ne m'empêchera pas d'épouser Satsuki et d'avoir une descendance.
Il n'en était pas sûr. Il ne s'imaginait pas avoir des relations charnelles avec Satsuki alors que celle-ci était follement amoureuse de Tetsuya.
L'empereur avait le visage toujours colérique. Néanmoins, Seijuro avait l'impression de lire des doutes, comme si l'empereur n'était pas certains de la façon dont régler ce problème. Le prince allait devoir déployer toute son agilité pour le convaincre qu'il pourrait avoir une descendance, puisque c'était ce point qui dérangeait le souverain à priori.
-Je ne peux pas prendre ce risque, déclara l'empereur. Tu vas tuer Shûzo.
-Quoi ? Mais, Majesté…
-Tu vas tuer Shûzo. Et après, je te nommerai officiellement mon hériter.
-Père ! Je…
-Obéis-moi, Seijuro.
Au bord des larmes, le prince sortit de la petite pièce. C'était bien pire que tout ce qu'il s'était imaginé. Ses jambes tremblaient et il dut se reposer contre le mur. Tuer Shûzo… Tuer Shûzo pour devenir empereur. Il le mettait face au pire des dilemme. Il était revenu pour prendre ce trône qui lui revenait. Il était allé chercher Shûzo, il l'avait ramené dans l'arène, il l'avait mis en danger. Peut-être aurait-il dû le laisser dans son village vivre une vie paisible et heureuse...
Et s'il l'avait tué quand il le lui avait demandé ?
Mais comment laisser le trône à ce vicieux et ignoble frère qui le poussait ainsi dans ses retranchements ? Comment accepter de le laisser gagner après tout ça ? Tuer Shûzo pour devenir empereur. S'enfuir avec lui et abandonner le trône. Ou bien endosser son rôle d'empereur et couvrir ses mains du sang de son amant.
Il avait assassiné ses frères les uns après les autres. Pour devenir empereur. Il avait toujours suivi les ordres et les désirs de son père. Et maintenant, il devait tuer l'homme qu'il aimait.
Le regard vide, la démarche mécanique, il retourna dans sa chambre. Shûzo était là. Il sourit. Seijuro sentit son cœur se serrer et les larmes faillirent dévaler ses joues. Elles restèrent prisonnières de ses cils.
Il regarda longuement son amant. Depuis qu'ils s'étaient retrouvés, Shûzo gardait une certaine réserve due à sa culpabilité palpable. Il ne se pardonnait pas encore ce qu'il avait fait. Et il ne semblait toujours pas croire que le prince l'avait laissé en vie après sa trahison. Et Seijuro, lui, avait l'impression de l'avoir forcé à le rejoindre et à vivre.
Le prince su à ce instant ce qu'il devait faire.
-Alors ? demandât le mercenaire.
Le prince ne répondit pas. Il se dirigea vers son makura et prit son sabre.
Le prochain chapitre conclura cette cinquième partie. Si vous avez été attentif, vous savez donc ce que cela signifie...
