Chapitre 10 : Ghost
Soap prend une grande inspiration, sentant son cœur battre la chamade. Son idée est audacieuse, mais il craint la réaction de Simon. Il se tient debout devant la porte de la chambre d'hôtel de Simon, une légère nervosité le parcourant. C'est un coup de poker qu'il joue, et il espère que cela fonctionnera.
Il réajuste le sac sur son dos, vérifiant une dernière fois mentalement qu'il a tout ce dont ils auront besoin pour la soirée. Puis, il prend une grande inspiration et cogne à la porte de la chambre.
Il s'écoule quelques secondes tendues avant que Simon n'ouvre la porte. Le blond a l'air à la fois surpris et méfiant en voyant Soap devant sa porte. Il n'a pas le temps de demander à Soap ce qu'il fait là, car celui-ci l'interrompt immédiatement.
« Si, enfile tes bottes et ton manteau, on sort, » déclare Soap d'un ton impérieux.
Simon le regarde, les sourcils légèrement froncés, se demandant ce qui pousse Soap à se présenter de cette manière inattendue. Mais il connaît Soap depuis assez longtemps pour savoir que lorsqu'il a une idée en tête, il est difficile de le dissuader.
« Sortir ? Pourquoi ? » demande Simon, cherchant des réponses.
Soap hausse un sourcil, comme s'il est surpris que Simon pose la question. « Parce que, LT, on a besoin d'une pause. T'as bossé comme un acharné, et t'as bien mérité une soirée de détente. »
Le regard perçant de Simon reste fixé sur Soap pendant un moment, puis il acquiesce lentement. Il se tourne vers sa chambre, attrape ses bottes et son manteau, et les enfile.
Lorsqu'ils atteignent le hall de l'hôtel, Soap guide Simon vers l'extérieur, où une nuit fraîche les enveloppe. Les lumières de la ville étincellent dans l'obscurité, créant une atmosphère envoûtante.
Soap ne prononce pas un mot pendant un certain temps, laissant l'air nocturne remplir le silence.
« Alors, où on va? » demande finalement Simon.
Soap, marchant à côté de Simon, lève un sourcil. « On va quelque part où tu pourras peut-être lâcher prise un peu. Un endroit que j'aime bien. »
Ils continuent à marcher dans les rues calmes de la ville, la soirée prenant doucement son envol.
Lorsqu'ils s'arrêtent devant un bâtiment, Simon dévisage l'enseigne, ses sourcils se fronçant méfiants. Il tourne son regard inquisiteur vers Soap, cherchant des réponses dans les yeux bleus de l'écossais.
Soap, qui espère maintenir la surprise, essaie de ne pas laisser transparaître son inquiétude quant à la réaction de Simon.
« Du airsoft ? Sérieusement, Johnny ? » demande Simon, un sourcil levé, l'ironie pointant dans sa voix.
Soap esquisse un sourire espiègle. « Eh bien, ouais. J'ai pensé que ce serait amusant, une petite session de tir entre potes, tu vois ? »
Simon secoue la tête, mais un petit sourire se forme finalement sur son visage. « T'es complètement cinglé, Johnny. »
Ils entrent dans le bâtiment, où une atmosphère électrisée règne. Le son des tirs et les rires des participants remplissent l'air. Soap se dirige directement vers l'accueil.
Alejandro Vargas, le propriétaire des lieus, s'approche de Soap avec une vivacité contagieuse. Les bras ouverts, il dépose ses mains avec un enthousiasme chaleureux sur les joues de Soap. « Soap, Hermano ! Ça fait longtemps ! » déclare-t-il avec affection. Alejandro scelle son accueil en déposant un baiser sur chaque joue de Soap, aux commissures des lèvres de l'écossais.
Soap, rompu à l'accueil chaleureux d'Alejandro, lui sourit en retour. « Moi aussi, je suis heureux de te voir, Al. »
Les mains d'Alejandro persistent plus longtemps que nécessaire sur les joues de Soap. « Alors, mi lindo, qu'est-ce que tu nous apportes aujourd'hui ? » demande-t-il, bien que ses mains quittent finalement les joues de Soap, l'une d'elles trouvant refuge sur le bas du dos du brun.
Soap dirige son attention vers Simon, prêt à le présenter à Alejandro. Cependant, à peine s'est-il tourné vers Simon que les mots se figent dans sa bouche, étouffés par une tension oppressante.
Les épaules de Simon, tendues comme des câbles, sculptent une silhouette monstrueusement imposante. Sa large poitrine suit le rythme d'une respiration lente et profonde, chaque souffle résonnant comme un grognement bestial qui ébranle les murs de l'accueil, laissant Soap sourd à tout autre son.
Les poings de Simon sont serrés, les jointures massives blanchies sous la pression. Son visage affiche une expression dure, presque bestiale, avec les muscles de sa mâchoire saillants. Ses yeux sombres, perçants, fixent Alejandro avec une intensité presque prédatrice.
Comme un chien enragé à qui l'on aurait volé son os, Simon avance vers Soap et Alejandro. Sa démarche est résolue, chaque pas résonnant contre le sol comme un séisme de magnitude 9,5 sur l'échelle de Richter.
La jalousie s'exprime de manière tangible alors que Simon se rapproche. Son regard, planté dans celui d'Alejandro, ne vacille pas, exprimant une détermination féroce à faire valoir sa présence. L'espace entre les deux hommes devient une toile chargée de tension palpable. Simon est proche de Soap, presque trop proche, transgresse les limites de la décence dans un lieu public.
"Simon Riley," se présente-t-il d'une voix rauque et gutturale. Le son qui s'échappe de sa bouche n'est pas humain. C'est un grognement animal, une éruption sonore qui résonne jusqu'au tréfonds de l'âme et de la queue de Soap.
Simon tend la main à Alejandro de manière ostensible, veillant à offrir sa main droite. L'intention est claire : obliger Alejandro à relâcher son emprise sur le bas du dos de Soap. L'échange de politesses devient ainsi un subtil jeu de pouvoir, où chaque geste est chargé de la volonté de Simon de réaffirmer son territoire.
Le contact entre la paume de Simon et celle d'Alejandro est bref, mais chaque milliseconde semble contenir un avertissement implicite. Le regard de Simon, toujours intense, suit attentivement le moindre mouvement de l'homme mexicain. Un sourire presque carnassier flotte sur les lèvres de Simon, signe de sa satisfaction d'avoir rétabli une certaine distance entre Soap et Alejandro.
Après l'échange, le regard de Simon demeure fixé sur Alejandro. Ses yeux noirs semblent presque lancer un avertissement silencieux à l'homme mexicain, le défiant d'oser à nouveau poser sa main sur Soap.
Un sourire tout aussi carnassier se dessine sur les lèvres d'Alejandro. "Alors, c'est toi le fameux Simon Riley," déclare-t-il d'une voix assurée, répondant à la tension palpable avec une confiance indéniable.
Simon fronce les sourcils, son expression se plissant d'une question muette, lisible à travers les traits de son visage.
« Ma femme travaille à la comptable pour l'entreprise Riley. » Les yeux d'Alejandro pétillent amusement.
Simon se détend subitement, et un éclair de compréhension fugace traverse son visage. Il réalise qu'il s'est laissé emporter. Ses épaules se relâchent légèrement, et l'expression dure qui ornait son visage s'adoucit imperceptiblement.
Un élan d'embarras colore son regard, un instant de vulnérabilité qui tranche avec la férocité qu'il arborait précédemment. Simon ajuste discrètement sa posture, cherchant à dissiper son malaise.
Alors que la tension entre les trois hommes s'estompe, c'est Alejandro qui brise le silence gênant qui s'était installé. « Bon, ce n'est pas que je n'aime pas ta belle gueule, Soap, mais j'ai pas besoin que toi et ton grand garçon jouiez les bibelots dans mon accueil » commence Alejandro d'une voix amusée, son regard passant de Soap, anormalement muet, à Simon, clairement embarrassé. « Donc, je vous inscris à la session en cours ou vous comptez simplement aller baiser dans les vestiaires? »
La réaction de Soap est immédiate. Il devient rouge comme une tomate, visiblement pris au dépourvu par le commentaire taquin d'Alejandro. Soap, tentant de dissimuler son embarras, lance un regard courroucé à l'homme mexicain.
« Al, ferme-la et donne-nous simplement les putains d'étampes », réplique Soap d'un ton mêlé d'agacement et d'embarrât.
Alejandro, loin d'être offensé, rit puis se hâte d'inscrire les deux hommes pour la session en cours. « Bon, Soap, tu connais le chemin, je te laisse expliquer les règles à tu gran chico malo. »
Après un long soupire de désespoir, Soap guide Simon vers les vestiaires. Le brun récapitula brièvement les règles de l'airsoft ; Les marquages de sécurité, les zones de jeu, et l'importance du fair-play et surtout l'importance de mettre une bonne dérouillée à l'équipe adverse.
Une fois les règles expliquées, Soap sortit tout l'équipement de son sac, tendant un gilet à Simon. Il sortit ensuite deux répliques d'armes à airsoft de son sac et en remet une au blond. L'ancien lieutenant observa l'arme dans sa main, mêlant professionnalisme et nostalgie. Il testa la détente et vérifia le chargeur avec aisance.
« Si, ce qui s'est passé tout à l'heure ? » Soap ne peut plus contenir sa curiosité, ses yeux bleus scrutant les yeux sombres de Simon.
Simon grimace légèrement, un mélange d'embarras et de réticence dans son expression. « Soap, s'il te plaît, ne me force pas à parler de ça. Je... Je sais pas ce qui m'a pris. » Sa voix, teintée de culpabilité, résonne dans l'espace intime qu'ils partagent alors que ses doigts continuent de jouer avec l'arme.
Soap se mord la lèvre inférieure, tentant de refréner les questions qui menacent de jaillir. Une tension désagréable s'installe entre les deux hommes, créant un écho sourd dans le bar animé.
Simon soupire, laissant échapper un poids de son être. « C'est juste... quand j'ai vu Alejandro poser ses mains sur toi, j'ai eu l'impression que... putain… Je n'aime pas qu'un autre te touche. » Ses yeux sombres se lèvent pour se plonger dans ceux de Soap, dévoilant une intensité passionnée.
Un frisson traverse l'échine de Soap, la tension entre eux devenant palpable. Les mots de Simon résonnent dans l'air chargé d'électricité, créant une connexion brûlante entre eux. La lueur de possession dans les yeux de Simon n'est pas passée inaperçue, elle a allumé une flamme secrète chez Soap, réveillant des désirs enfouis.
Soap déglutit difficilement, submergé par l'aura de possession qui émane de Simon. Aussi insensé que cela puisse paraître, ce qui s'était passé plus tôt, la colère et la rage qui avaient émané de Simon lorsque qu'un autre homme avait osé toucher Soap, cela l'avait excité, bordel. Soap serait un putain de menteur s'il prétendait que cela ne l'avait pas fait bander.
Soap secoue la tête, essayant désespérément de reprendre ses esprits, comme s'il pouvait ainsi chasser les pensées brûlantes qui menaçaient de le submerger. Les images tourbillonnent dans son esprit, la tension sexuelle entre eux atteignant un point critique.
« Merde, Simon, tu peux pas dire des trucs comme ça », murmure-t-il, sa voix à la fois rauque et chargée de désir.
Leurs regards demeurent verrouillés, chacun captivé par le feu qui danse dans les yeux de l'autre. La tentation de sauter sur Simon est forte, mais Soap lutte contre ses instincts.
Simon, quant à lui, ressent le même tiraillement. « Soap... je... » commence-t-il, mais les mots semblent se perdre dans l'air chargé d'électricité.
« La ferme et enfile sa, » Soap sortit un masque de protection de son sac, un cagoule noire surmontée d'une visière en forme de demi-crâne qu'il lance à Simon.
C'est un vieux masque que Soap a depuis longtemps délaissé, mais malgré la peinture écaillée et les égratignures, il est encore fonctionnel. Il tend le masque à Simon, qui l'inspecte attentivement. Le Britannique semble hésiter un instant, passant ses doigts sur les bords du masque.
Lorsque le blond enfila le masque, le résultat en fut presque terrifiant.
Jesus fucking Chris on roller skates!
C'est officiel, Alejandro va devoir engager une équipe de nettoyage, car Soap va baiser Simon dans ce putain de vestiaire. L'équipement, le masque et les armes semblaient fusionner pour créer une image intimidante et sexy.
La transformation est frappante. Les yeux bleus de Soap ne peuvent s'empêcher de suivre chaque détail de cette métamorphose, laissant son imagination s'égarer dans des territoires dangereux.
Simon, conscient du regard brûlant de Soap, lève un sourcil. « Quoi, ça te plaît ? » demande-t-il d'une voix rauque, sa posture prenant une touche plus provocatrice.
Soap déglutit difficilement, incapable de nier. « Ouais, ça te va plutôt bien. »
Un bref regret traverse Soap. Il aurait dû apporter de la peinture faciale pour noircir les contours des yeux de Simon, ajoutant une touche encore plus sinistre à son allure déjà impressionnante.
Finalement, Soap enfile son propre masque, un crâne rouge sang, qui contraste avec le masque plus usé de Simon. « Alors, Lieutenant, prêt pour la guerre ? »
Simon hoche ses yeux brillant d'anticipation. « Mon doigt me démange pour appuyer sur la détente. »
Soap et Simon se retrouvent au fond de l'arène, où des arbres factices et des barricades en bois parsèment le terrain de jeu. L'excitation est palpable, et l'adrénaline coule dans leurs veines. Cette partie d'airsoft promet d'être mémorable.
Dès les premières minutes, Simon démontre sa dextérité en éliminant un joueur qui n'a pas pris la peine de se cacher convenablement. Avec précision, il ajuste sa visée et presse la détente, envoyant des billes rebondir sur la cible, qui est rapidement contrainte de quitter le jeu. Le joueur éliminé, visiblement frustré, donne un coup de pied dans une barricade avant de quitter l'aire de jeu.
Les deux hommes continuent d'avancer, se déplaçant furtivement d'un abri à l'autre.
Cette fois, ils repèrent deux ennemis embusqués derrière une barricade. Simon jette un coup d'œil à Soap, lui faisant signe de prendre celui de droite. Avec une coordination parfaite, ils ouvrent le feu en même temps, leurs armes crépitant dans l'air. Les billes fusent vers leurs cibles et éliminent les deux adversaires. Une émotion euphorique les envahit alors qu'ils se félicitent silencieusement.
Ils avancent, Soap étant un peu plus bruyant que Simon, qui se déplace comme une ombre silencieuse, presque insaisissable, comme un fantôme. Ils continuent d'éliminer des ennemis tout en gardant un œil vigilant sur le terrain. La tactique et la coopération sont leurs meilleurs atouts.
Ils se déplacent à nouveau, Soap faisant diversion pour permettre à Simon d'éliminer un ennemi embusqué derrière une roue de tracteur. Le bruit des pas de Soap attire l'attention de l'ennemi, qui ouvre le feu. Simon profite de cette opportunité pour ajuster sa visée et éliminer l'assaillant d'un tir précis.
Ils avancent, encore et encore, traversant les différents biomes de l'arène, se frayer un chemin à travers les arbres, les barricades et les structures factices. La tension reste constante, mais ils sont de plus en plus à l'aise dans cet environnement.
Au fil du jeu, ils élaborent des stratégies, communiquent par signes discrets et anticipent les mouvements de leurs adversaires. Leur synchronisation est impressionnante, et ils se couvrent mutuellement, garantissant leur succès.
Mais alors que l'action continue à un rythme effréné, la fatigue commence à se faire sentir. Ils se cachent derrière une barricade pour reprendre leur souffle. Soap respire fort, un léger sourire sur le visage, mais soudain, il ressent une vive douleur dans le bras. Il jette un coup d'œil à l'endroit d'où provient le tir et aperçoit un ennemi embusqué. La douleur le surprend, mais Simon est plus rapidement et élimine l'assaillant d'un tir précis.
Soap lève la main pour signaler qu'il a été touché et éliminé. Cependant, avant de se diriger vers le point de Respawn, il adresse un clin d'œil complice à Simon, lui indiquant qu'il reviendra bientôt dans le jeu.
Une fois au Respawn, Soap observe l'arène, cherchant à repérer Simon parmi les joueurs. Il élimine quelques adversaires en cours de route.
Ses pensées défilent alors qu'il tente de déterminer où l'autre homme aurait pu se cacher. « Si j'étais un géant sexy antisocial avec l'amabilité d'une porte verrouillée, où est-ce que j'irais me planquer ? » se dit-il à lui-même avec un soupçon d'humour.
Il essaie de se mettre dans la peau de Simon, d'imaginer comment il penserait. C'est un homme de peu de mots, de mystère et de calme. Il n'aime pas les foules ni l'agitation, ce qui laisse peu d'options. Simon préfère l'ombre, la discrétion, et il peut être rusé.
Soap continue de se déplacer, évitant de faire des mouvements brusques qui pourraient attirer l'attention des ennemis. Chaque cachette, chaque recoin, et chaque zone d'ombre est minutieusement exploré, mais aucune trace du grand homme.
Bien que Soap soit expérimenté dans ce jeu, il peine à croire qu'il n'arrive pas à repérer un homme de 6 pieds 4 avec un masque de crâne. Sa frustration grandit à mesure qu'il avance prudemment, essayant d'éviter d'attirer l'attention des ennemis qui sillonnent l'arène.
Il est convaincu que Simon se moque de lui à ce moment précis, qu'il est probablement en train de l'observer chercher comme un abruti, peut-être même en train de rire sous son masque.
Les minutes s'égrènent, et Soap ne trouve toujours aucun signe de son supérieur. Soudain, alors qu'il s'approche d'une structure en bois, deux joueurs surgissent de nulle part. Leurs armes sont pointées sur lui, et Soap se retrouve coincé. La tension est palpable, et Soap n'a aucune issue.
Cependant, avant même que les deux joueurs ne puissent appuyer sur la détente, deux tirs retentissent.
Soap observe, surpris, les deux joueurs grimacer de douleur. L'un se tient la poitrine, tandis que l'autre se tient la tête à deux mains. Il a reçu un tir en plein visage, la bille ayant percuté le centre de sa visière. Soap grimace de douleur pour lui. Il sait ce que ça fait de recevoir un tir en plein visage, et ce n'est pas agréable du tout.
Le joueur touché au visage se met à crier après Soap. « Bordel, fils de pute, tu m'as tiré en plein troche, espèce d'enfoiré ! » Le joueur, malgré le fait d'être éliminé, lève de nouveau son arme dans l'intention de tirer sur Soap.
Soap fronce les sourcils, irrité par le comportement puéril du joueur. Mais cette fois-ci, il ne se laisse pas surprendre. Soap est plus rapide et tire trois fois sur le joueur. Le joueur s'effondre au sol dans un nouveau cri de douleur.
Soap, profondément frustré et irrité par le manque de fair-play du joueur au sol, se détourne de son attention vers le deuxième joueur, qui reste à l'écart. Celui-ci lève les deux mains en signe de rédemption, reconnaissant que son ami a franchi la ligne. Il ne veut pas subir le même sort.
Soap ne mâche pas ses mots et leur ordonne sèchement de partir. Le joueur qui est toujours debout ramasse rapidement son ami qui semble vouloir riposter une fois de plus. Cependant, son expression change brusquement lorsqu'il regarde par-dessus l'épaule de Soap.
Une présence menaçante émane de derrière lui et l'écossais n'a pas besoin de se retourner pour savoir que c'est Simon. Les deux joueurs, pris de peur, prennent leur jambes à leur cou.
En regardant les deux hommes s'éloigner, Soap soupire profondément, essayant de faire passer sa frustration. Cependant, dès qu'il se tourne vers Simon, il sent cette frustration revenir en force.
Ce grand connard a enfin décidé de se montrer!
La frustration monte en lui. Il a passé du temps à chercher Simon, à imaginer ce dernier se moquant de lui. Il se doutait bien que Simon l'observait, savourant chaque instant où il se débattait dans sa quête pour le retrouver.
« Tu es sérieux ? » demande Soap, mêlant l'incrédulité à sa voix.
Simon ne prononce pas un mot, mais le rétrécicement aux coins de ses yeux ne laisse aucun doute quante au sourire qu'il doit aborder sous son masque. La frustration de Soap est palpable alors que les deux hommes se déplacent pour se mettre à l'abri.
« J'ai couru comme un dératé à te chercher, tu sais ? Et tout ce temps, tu étais là, à te marrer en me regardant tourner en rond comme un poulet sans tête. »
Simon renifle amuser, ne pouvant pas nier la vérité. « Oui, j'ai bien ri. Mais c'était le but, non ? »
Soap secoue la tête "Away n' bile yer heid !"
Simon le regarde toujours, cette petite lueur malicieuse au fond des yeux et Soap ne peut s'empêcher de le trouver sexy malgré son irritation.
Sans réfléchir, il se penche, leurs visières en plastique se heurtent alors que Soap pose un baiser sur les lèvres de Simon, à travers leurs masques.
Simon est momentanément pris au dépourvu, ses yeux écarquillés de surprise derrière son masque de crâne. Mais, rapidement, il répond au baiser avec passion, laissant ses émotions s'exprimer.
Après un instant qui semble durer une éternité, ils se séparent, leurs regards brûlants se croisent au-dessus de leurs masques.
Puis, comme pour sceller ce moment, le plus grand pose son front contre celui de Soap. Sa respiration est courte, Soap tend la main pour la poser sur le masque de Simon, à l'endroit où se trouve la joue de l'homme. Simon se penche pour rechercher davantage ce contact.
Cependant, leur intimité fut soudainement interrompue par l'arrivée d'un ennemi, le même homme que Simon avait touché en plein visage et que Soap avait tirer a trois reprise par la suite. L'homme, surpris par cette scène derrière la barricade, resta figé un instant, puis son visage se tordit d'incompréhension.
"Qu'est-ce que… ?" bégaya-t-il, l'arme encore pointée sur eux, une pointe de dégoût perceptible dans sa voix.
Simon, irrité par cette intrusion, ajuste sa visée et tire sur l'ennemi à plusieurs reprises, vidant pratiquement le reste de son chargeur. Les billes en plastique atteignirent leur cible, et l'homme, touché de nouveau à bout portant, pousse un cri de surprise mêlé à la douleur. Simon se redresse de toute sa hauteur et lui lance un regard glacial.
« Dégage, » dit-il d'une voix forte et dégoulinante de colère.
L'homme, toujours sous le choc, obtempère et s'éloigne précipitamment. Les deux hommes restent silencieux pendant quelques instants, digérant la situation. Puis, Soap laisse échapper un petit rire amusé.
Simon le fixe d'un regard irrité. « Qu'est-ce qui te fait rire ? »
« T'est sexy quand tu t'énerves, Ghost »
Simon lève un sourcil, quelque peu pris au dépourvu par le compliment inattendu et le surnom ridicule. « T'es complètement cinglé, MacTavish. »
Soap se mord la lèvre inférieure, une lueur d'incertitude dans ses yeux. « Simon, je… On devrait peut-être quitter la partie ? » Les tirs crépitent tout autour d'eux, mais à cet instant, le monde entier semble s'estomper.
Une lueur brute brûle dans les yeux de Simon alors qu'il se rapproche de Soap. Celui-ci recule sous l'intensité du regard de Simon jusqu'à ce que sa tête heurte la barricade derrière lui. Le bras de Simon se pose à côté de la tête de Soap, les masques de protection à quelques centimètres l'un de l'autre. Leurs visières se frôlent presque. D'une voix grave, presque rauque, Simon demande : « Est-ce vraiment ce que tu veux, Johnny ? »
Soap hoche la tête, le souffle court, incapable de détacher son regard de l'homme à quelques centimètres de lui. Le désir brûle dans leurs yeux alors qu'ils se tiennent si près l'un de l'autre que leurs masques se touchent presque.
Simon réprimande Soap doucement, « Alors dis-le. Dis-moi ce que tu veux, Johnny. »
La partie, les tirs, les autres joueurs, tout est relégué au second plan. Soap prend une grande inspiration, « Je veux arrêter la partie, » répète-t-il d'une voix tremblante. « Je veux retourner à ton hôtel, et…
-Et ?
-Et je veux que tu me baise, Simon. »
Simon, satisfait par la réponse de Soap, se penche de nouveau vers lui, et leurs lèvres se rencontrent de nouveau à travers leurs masques. Mais, cette fois-ci, ce simple contact ne suffit pas à Soap. Il en veut plus.
Avec empressement, Soap attrape le bas du masque de Simon et le relève sur son nez, révélant le bas du visage de l'homme. Leurs lèvres se rejoignent en un baiser affamé et passionné. Leurs langues s'entremêlent dans une étreinte torride.
Après quelque seconde qui semblent durer une éternité. Simon met fin au baiser, il recule légèrement, sa voix rauque de désir alors qu'il murmure, « Nous partons, maintenant. »
Soap hoche la tête, l'excitation palpable dans l'air. Le monde extérieur commence à revenir dans leur conscience, les tirs, les cris des autres joueurs. Ils se détachent l'un de l'autre avec réticence, remettent en place leurs masques et se préparent à quitter le champ de tir.
