Chapitre 39 : Cordes
On allait faire un cours de ligotage le dimanche, alors on avait décidé de se voir le vendredi pour que je l'attache une première fois. Ce fut une bonne idée puisque je n'avais jamais attaché quelqu'un et c'était une nouvelle perspective de le faire sur quelqu'un d'autre.
J'essayai deux, trois techniques, soit les seules que je connaissais. Ce fut intéressant de voir son corps sous un autre angle. À l'habitude je ne le voyais pas tant à vrai dire puisque nous étions toujours collés, alors qu'à ce moment, en passant la corde sur son corps, je me permettais d'en admirer toutes les beautés.
Comme convenu, après la pratique de corde, les choses évoluèrent vers une sex-date, disons une sex-date bien attendu de ma part! Je m'étais demandé si je devrais lui dire que j'étais dans un mood plus « caring », mais je me suis dit que non : il faisait tellement toujours tout en mieux que je pensais que si je demandais ça j'allais juste mourir sur place et probablement juste pleurer. Au final, il le fit de toute manière. Il avait cette façon de toujours savoir ce qui devait être fait.
Est-ce que nos baisers étaient différents d'à l'habitude ou était-ce seulement moi qui avais passé une semaine à les attendre? Je ne pouvais pas dire, mais je ne me lasserais plus jamais de l'embrasser. Si un jour j'avais trouvé la chose trop longue, voire même un effort, c'était maintenant la perfection.
Pour la première fois, quand j'enlevai mon chandail, je pris le temps de l'embrasser sur le torse en étant assise. J'aimais toujours l'embrasser, j'aimerais toujours l'embrasser partout, mais l'embrasser à cet endroit aurait généralement nécessité un changement de position qu'on ne faisait jamais, sauf à ce moment. Comme toujours, c'était parfait : l'ajout juste à point au mood « caring ».
Les choses évoluèrent et il se retrouva presque en moi à me faire attendre à nouveau. J'étais encore bien décidé à ne pas perdre, mais j'envisageai la possibilité. Je ne pouvais juste plus attendre et il le voyait absolument! Je ne faisais que me tortiller en essayant de continuer à jouer à ce cruel jeu qui ne faisait qu'exacerber toutes les sensations. Pourtant, la pénétration en soi n'était pas nécessairement plus plaisante au niveau sexuel que ce qui précédait, voire ce que nous faisions à ce moment. Mais juste l'idée qu'il soit en moi était à ce moment-là seule pensée qui me venait en tête, le seul besoin que je ne pourrais jamais nommer. Après une attente interminable, je le poussai en moi comme un simple réflexe. Sans même avoir consciemment décidé de perdre, je l'avais approché de moi de cette intime manière et ça valait la peine.
Tout était juste trop : trop bien, trop parfait, trop doux, trop intense, trop beau, trop court, trop long, trop TOUT. Je profitais de chaque instant. Je profitai comme toujours de ses sons, de son odeur, de la sensation de son corps sur le mien, de ses mains sur mon corps, de sa bouche sur mon oreille, de la chaleur, de sa respiration partout où il me la laissait sentir. Je profitai également de toute sa beauté dès que j'ouvrais les yeux. Comment était-ce possible d'avoir autant de beauté dans une seule personne, me demandai-je à plusieurs reprises, mais je ne pouvais répondre, seulement constaté la chose.
Pour une rare fois, je me surpris à considérer l'idée de la pertinence d'avoir un orgasme. À ce moment, je me dis que ça aurait pu être plaisant, quoique pas nécessaire. C'était encore trop d'effort pour le bénéfice que j'y voyais.
Quand il eut fini, nous restâmes enlacés quelques minutes. Je m'installai ensuite dans ses bras. On ne pouvait dire si nous avions dormi ou pas, mais on s'était reposé dans tous les cas. Nous restâmes enlacés de longues minutes et c'était parfait.
Vint le temps de quitter alors je me rhabillai et j'allai à la porte. Comme toujours, avant de partir, il me serra dans ses bras avec toute la force que j'aimais. Je savais que j'allais le revoir dans deux jours alors je quittai sereinement en attendant notre prochaine rencontre.
