Hello à tous !

Et c'est parti pour le 7ème chapitre, déjà ! Un chapitre un peu plus court que d'habitude, mais le prochain sera plutôt très costaud !

Comme d'habitude, merci de nous suivre, merci pour vos commentaires très appréciés, et enjoy !

Stella : Ahah non tu as pas le droit de frapper Daiki nan mais oh ! :D Bon c'est vrai qu'il se comporte comme un idiot mais c'est pas une raison ! :D Bon bah on espère qu'ils vont se bouger assez à ton goût dans ce chapitre pour les préserver de tes accès de violence ;) Bonne lecture en tout cas, et merci bcp pour la review !


KAGAMI

Il est treize heures ce samedi. Il quitte son appartement vide, dans lequel il ne se sent toujours pas chez lui. La semaine a été chargée, l'entraînement des Lakers a repris en force. Il trouve sa place doucement dans l'équipe. Il n'a pas essayé de faire un pas vers Aomine. Il ne l'a pas fui non plus, mais il se doute que le signal qu'il donne à Aomine n'est pas bon. Néanmoins, il a eu besoin de ce temps pour se poser et essayer de se reconstruire pour être moins "fragile" face à lui. Il ne sait pas ce qui l'attend. Il comprend tout juste que sa situation a eu des effets de bords dramatiques pour Aomine.

Mais il a bien l'intention de revenir à l'attaque, de le confronter et de se battre pour lui. Il ne pense pas à une relation amoureuse, même si bien-sûr ça reste dans un coin de sa tête, pour l'instant il ne veut surtout pas le laisser s'isoler. Il espère qu'il a gardé des contacts avec Momoi, Kise et Kuroko et les autres au Japon. Cependant il reste le seul présent physiquement auprès de lui... Ses autres amis à distance n'ont peut-être même pas conscience de ce qui se passe pour Aomine.

Il a décidé qu'aujourd'hui il va aller le voir. Il a mûri sa décision tout au long de la semaine. Le sac de sport d'Aomine étant toujours en sa possession il compte le lui rapporter. Il n'est pas sûr évidemment qu'il sera chez lui. Peut-être même qu'il a déménagé ou laissé l'appartement à Lola. Il n'a pas envie de la croiser, elle mérite sûrement des excuses bien qu'elle en aurait probablement rien à foutre, cependant il prend le risque.

Il monte dans le taxi. Il est nerveux. Même si Aomine est chez lui, il sera sûrement mal reçu. Il écoute de la musique pour se détendre et quand il arrive devant l'immeuble d'Aomine il paye et laisse son casque autour de son cou. Il s'avance vers la porte de l'immeuble. Il se souvient du code, la première soirée avec Aomine. Le chiffre du diable et un B comme Bakagami… Il se souvient aussi de son étreinte, et ça lui serre un peu la poitrine. La porte s'ouvre, il repère le bon appartement sur les boîtes aux lettres et il monte. Devant la porte de l'appartement, il prend un grande inspiration pour calmer les battements de son coeur et sa nervosité avant de sonner.

AOMINE

Il traîne encore au lit quand la sonnette retentit dans son appartement en bordel. Il reste étendu un moment, tergiversant pour savoir s'il va aller ouvrir ou non. Il n'a envie de voir personne, mais... Il décide finalement de se lever, parce que si c'est un colis en provenance du Japon, il ne veut pas le rater. Ses amis lui envoient à l'occasion des choses qui lui manquent du pays, comme de la nourriture ou du thé, et ça a toujours le don de lui remonter le moral.

Ayant mis un terme à son petit débat intérieur, il s'extrait du lit, enfile un t-shirt et un boxer, et traverse son salon en renversant une ou deux bières vides qui traînent, puis déverrouille sa porte.

Mais à la place d'un colis en provenance du Japon, c'est un Japonais qu'il découvre sur le seuil. Il se fige et fixe son visiteur, surpris et perplexe et… D'autres émotions vagues sur lesquelles il n'a pas envie de s'attarder.

Une semaine a passé et il n'est plus en colère contre Kagami. Après tout, il ne lui a rien fait, et Aomine sait bien qu'au fond, c'est surtout à lui-même qu'il en voulait. Kagami n'avait aucun moyen de savoir ce qui se passait dans sa vie, puisqu'il ne lui avait rien dit. Alors, ces quelques jours l'ont calmé, mais le fait de voir son coéquipier cet après-midi sur le seuil de son appartement… Il ne s'y attendait pas.

Il réalise qu'il devrait dire quelque chose au lieu de rester là à fixer son ami - ou plutôt, son ancien ami, parce qu'il n'a pas l'impression qu'il reste grand-chose de tout ça. Il lâche donc d'un ton neutre :

« Salut. »

KAGAMI

Quelque part il n'avait pas vraiment cru qu'il serait là ou en tout cas qu'il ouvrirait la porte. Il avait pensé à l'éventualité qu'il ne soit pas là, que ce soit Lola qui ouvre… Mais il avait soigneusement évité de penser à la possibilité que Aomine ouvre cette foutue porte. Et maintenant qu'il est devant lui il n'est pas sûr de savoir ce qu'il veut lui dire, en fait. Il a juste prévu d'amener le sac et après... Advienne que pourra. Mais il a une chance de rattraper les choses, il ne veut pas merder cette fois. Alors c'est un peu nerveusement qu'il répond.

« Salut… T'avais oublié ton sac... Et... J'me disais que tu voudrais p'tet qu'on aille se défouler un peu sur un terrain. »

AOMINE

Il hausse les sourcils. Lui ramener son sac, c'est un prétexte, il aurait pu le lui rendre n'importe quand cette semaine. Un prétexte pour quoi ? Lui demander de faire un basket ? Ça le laisse perplexe. Mais qu'est-ce qu'il va faire, prendre le sac et lui refermer la porte au nez ? Il n'a pas de raison de lui en vouloir. Au minimum, il peut encore se montrer courtois, non ? Alors il ouvre un peu plus la porte et s'écarte pour le laisser passer.

« Entre. »

Après quoi, il le plante là dans le vestibule et disparaît dans sa chambre pour enfiler un pantalon.

KAGAMI

« Merci. »

Il entre dans l'appartement. C'est un capharnaüm assez impressionnant mais il ne dit rien. Oui le sac est un prétexte. Le basket est un prétexte. Le basket c'est tout ce qu'il connaît pour communiquer avec Aomine, pour l'atteindre. Il ne sait pas quoi lui dire de toute façon, il veut juste établir de nouveau le contact. Repartir de zéro ? C'est impossible ils ont un passif. Et puis dans ce passif il y a beaucoup de bon entre eux, qu'il ne veut pas oublier. Alors il veut renouer quelque chose.

AOMINE

Il revient, plus décent, se frotte le crâne, embarrassé. Son regard erre sur l'appartement en bazar. Il ne sait pas trop quoi dire ni comment se comporter. Et finalement, il vire des trucs qui traînent sur le canapé et fait signe à Kagami de s'asseoir.

« Désolé pour le bordel. Tu veux... euh... un café ou un truc ? »

KAGAMI

Il est plutôt soulagé que Aomine ne le vire pas lui. Il ne s'attendait pas à être invité à entrer. Il sourit. C'est le bordel, mais il n'avait pas non plus prévenu. Et ça lui donne un petit aperçu de l'état d'Aomine.

« Ouais... Ce que t'as... Un café c'est bien. »

AOMINE

Il lance la machine à café, ça lui laisse le temps de s'apercevoir qu'il retrouve cette nervosité qu'il avait en arrivant ici, à chaque fois que Kagami et lui se voyaient seuls. Ce n'est pas une nervosité désagréable, mais... Il ne devrait pas la ressentir. Il avait dit qu'il arrêtait les frais, et c'est toujours ce qu'il compte faire. Même s'il ne peut pas non plus ordonner à son cœur d'arrêter de cogner dans sa poitrine. Au basket avec leur équipe, ce n'est pas pareil. C'est un cadre professionnel, dans lequel la présence de Kagami ne le perturbe pas comme elle peut le faire ici, dans l'intimité de son appartement.

Il revient avec deux tasses pleines et s'assoit dans le canapé.

« Merci. Pour le sac.

— De rien... J'aurais dû le ramener plus tôt… Merci., Kagami prend sa tasse et essaie visiblement d'aborder un sujet neutre., Alors tu penses quoi de l'équipe ? »

Il hausse les épaules, le regard plongé dans sa tasse.

« Ça va. Y a une bonne cohésion. »

Sa propre réponse lui donne envie de rire avec cynisme. Jamais il n'aurait pensé qu'un jour on lui demanderait son opinion sur les Lakers et qu'il donnerait une réponse pareille, aussi fade et vague. Depuis une semaine, il se sent comme anesthésié. Cela dit, c'est probablement pour le mieux. Les émotions qu'il éprouvait étaient trop fortes. Ça faisait trop mal. Alors au moins maintenant, il a un peu de calme, même si c'est un calme morne.

« Ouais c'est clair, on voit que les mecs sont habitués, reprend Kagami.. On est les seuls nouveaux finalement sur cette saison... Enfin pour l'instant. Ils sont super sympas en tout cas. Et super forts !, se montre plus enthousiaste comme à chaque fois qu'il parle basket après tout. »

Aomine esquisse un sourire en l'écoutant parler. Kagami s'illumine toujours quand il évoque le basket.

« Ah. T'as plus le vague à l'âme à propos de l'univers impitoyable de la NBA, alors ? » demande-t-il, légèrement ironique, mais sans méchanceté non plus.

KAGAMI

Il sourit et s'installe un peu plus confortablement dans le canapé.

« Rabat-joie ! J'essaie de pas y penser !

— Rabat-joie, oui c'est bien moi, répond Aomine avec la même ironie tranquille. Le deuxième prénom que mes parents ont oublié d'inscrire sur mon état-civil.

— Ouais... Je vois ça. »

Mais il garde le sourire et n'essaie pas de le contredire. C'est pas le sujet.

« Disons que pour l'instant... J'ai pas trop à me plaindre de l'équipe. Y'avait un ou deux mecs particulièrement cons chez les Knicks. Et pour l'instant, on commence. J'me fais pas d'illusions on va encore devoir faire de la lèche aux sponsors.

— Ouais. C'est vrai que chez les Bulls aussi y avait des abrutis. À part moi, j'veux dire. Là ça va. Et ouais, la lèche aux sponsors ça fait partie du job. Heureusement c'est qu'une petite partie.

— Hm... J'imagine qu'en une semaine on a eu de la chance peut-être de pas détecter les abrutis. »

Il grimace.

« Hm... Y'avait beaucoup de soirée avec les sponsors chez les Bulls ? Nous c'était minimum toutes les deux semaines... Et obligé d'y être quoi...

— Ouais, à peu près pareil... Mais bon comme personne te demande de bien te tenir à ce genre de soirée, moi j'en profitais pour me soûler...

— Classe., il rigole, J'aime pas ce genre de soirée. Y'a trop de monde... Mais ouais les deux connards de l'équipe aussi aimaient bien se soûler et comme on s'entendait pas trop... Autant te dire que c'était vraiment pas des soirées très agréables.

— Ouais, j'imagine... Bah la prochaine fois fais comme moi, tu verras ça passe plus vite comme ça.

— Nan... J'aime pas ça... Pas en public en tout cas. J'ai trop peur de faire une bourde... J'maitrise pas quand je suis bourré et j'aime pas ça. Et puis qui va te ramener chez toi si j'me bourres la gueule ? »

Aomine sourit légèrement.

« T'inquiète, j'ai l'habitude de me ramener tout seul.

— J'en doute pas... Mais j'ai tendance à faire du zèle. »

Il boit son café qui est à la bonne température à présent. Il n'est pas très café, mais bon de temps en temps ça passe.

AOMINE

« Du zèle ? Ouais, j'ai remarqué ça... »

Son portable sonne et il le regarde exaspéré.

« Punaise, elle m'appelle même au saut du lit, maintenant... »

Il rejette l'appel et envoie un SMS rapide.

« C'est Satsu... Je lui ai dit que je la rappellerai plus tard mais j'ai oublié de définir la durée du 'plus tard'.

— Hm... Et ça fait combien de temps que tu lui as dit ce 'plus tard' ?

— Quelques jours... Je crois.

— Ah... Elle doit s'inquiéter..., Il termine sa tasse et se mordille un peu la lèvre., Alors... Ça te dit de faire un basket ? T'as pas répondu tout à l'heure... »

Aomine hésite. Une part de lui a envie, une autre se dit que c'est une mauvaise idée. Il a peur des émotions que ça pourrait faire remonter. Des résolutions que ça pourrait faire vaciller. Ce n'est pas parce qu'il a une conversation qu'on pourrait qualifier de normale avec Kagami qu'il veut aller plus loin que ça. Parce que s'il reste trop longtemps près de lui, il sait bien qu'il finira par ne plus avoir la force de s'éloigner à nouveau, et pourtant c'est ce qu'il a choisi de faire, alors il peut au moins s'en tenir à cette décision, non ?

Il contemple à nouveau sa tasse et répond à voix basse :

« Y a d'autres... d'autres joueurs plus intéressants que moi avec qui tu pourrais te faire un basket. Plus forts que moi, aussi.

— C'est avec toi que j'ai envie de jouer... C'est pas une question juste de force... C'est ton jeu, ton basket... Y'a personne qui joue comme toi ! »

Il déglutit. Il essaie de se raisonner. C'est juste un basket, après tout. Non, avec Kagami, ce n'est jamais "juste un basket".

« Et tu me proposes ça parce que... mon basket te manque, ou... tu veux pas que je reste tout seul ? Parce que si c'est ça... J'ai pas besoin de ta compassion. C'est moi qui ai choisi d'être seul. »

KAGAMI

La question n'est pas tellement compliquée. Ce n'est pas le problème que Aomine reste seul. C'est pas juste être seul d'ailleurs. Il veut... Il veut lui redonner le sourire, il veut l'empêcher de partir et si c'est vraiment impossible, il veut profiter de cette dernière année autant qu'il peut.

« Parce que ton basket me manque... Parce que... T'as mis un ultimatum... Et... D'ici là, j'voudrais au moins pouvoir jouer contre toi... »

AOMINE

Il hoche la tête, la gorge nouée. C'est difficile de refuser, formulé comme ça. Kagami ne lui demande pas grand-chose. Il peut bien lui faire cette concession. Il veut son basket ? Il va lui donner son basket. Même si...

« Ok... Mais j'te préviens je risque d'être facile à battre, j'ai pas vraiment la grande forme... »

Sur ces mots, il se lève et va enfiler chaussettes et baskets.

KAGAMI

Il ferme les yeux quelques secondes, soulagé qu'il ait accepté. Il ne sait pas si ça va aider Aomine, il ne sait pas s'il va réussir à le faire changer d'avis. Mais il a envie de prendre ça comme une première victoire. Et s'il n'y arrive pas, il aura au moins pu jouer contre lui, profiter de lui et de son basket.

AOMINE

Il prend le sac de sport rapporté par Kagami et remplace la bouteille d'eau qui est restée dedans, puis attrape ses clefs. Ils descendent dans la rue ensoleillée. Il fait presque toujours beau, ici. Au début il croyait que ça lui plairait, mais parfois son cafard et lui aimeraient un peu moins d'exubérance et de lumière. Il a oublié comment se rendre au terrain alors il laisse Kagami l'y conduire. Il espère qu'il n'y aura pas trop de monde, il est pas trop d'humeur à impressionner les jeunes, aujourd'hui.

KAGAMI

Ils n'échangent que quelques mots. Bizarrement d'être à l'extérieur dans la rue, de ne plus être protégé par l'intimité de l'appartement d'Aomine, il se sent un peu moins confiant, plus nerveux. Mais il réalise que c'est plus le quartier qui le met mal à l'aise. Il pourrait y croiser Levi.

Il arrive avec soulagement sur le terrain. Ici au moins, il ne risque pas de le croiser. Il n'y a que deux gamins avec lesquels il échange rapidement et ils libèrent la place. Il pose son sac dans un coin, sort sa balle et regarde Aomine en souriant.

« On a de la chance la négo a été facile aujourd'hui. »

AOMINE

« Ouais tant mieux, j'suis pas trop d'humeur diplomate, là. »

Il fait quelques étirements, ça l'aide à se réveiller un peu et à se mettre dans le sujet. Il attend que Kagami ait fini de son côté, puis se place face à lui.

Il le fait un peu à contrecœur, ce basket. Parce que c'était difficile de refuser. Mais maintenant qu'il est là… Autant essayer de s'y mettre à peu près sérieusement.

KAGAMI

Il lui lance la balle.

« À toi l'honneur, c'est moi qui ait eu la balle en premier la dernière fois. »

Il ne compte pas ménager Aomine malgré ses mots de tout à l'heure. Il se met en position et le regarde avec défi et un sourire trahissant son plaisir d'être sur le terrain avec lui.

AOMINE

La dernière fois... C'était il y a peu de temps. Et pourtant, il a l'impression que c'était dans une autre vie. Elle n'était pas si bien que ça, cette vie, alors il ne la regrette pas vraiment. Cela dit, la nouvelle n'a pas l'air géniale non plus.

Il observe Kagami, il dribble, il a le cœur lourd, et quand il lui sourit comme ça, ça lui donne surtout envie de chialer, mais il serre les dents et il se lance soudainement, sans réfléchir.

KAGAMI

Il voit Aomine partir très vite. Pour un mec pas en forme, il ne perd rien de ses réflexes et de sa rapidité. Il se lance à sa suite lui aussi à l'instinct. Ça va vite. Et ça fait du bien d'être juste là, sans réfléchir, d'agir sans calculer, juste écouter ses sens. Ne pas perdre Aomine des yeux. Rester à l'affût du bruit de ses pas indiquant une accélération. Ne pas se laisser distancer.

AOMINE

Il met un premier panier avec un angle de tir improbable, sa spécialité. Il est un joueur chaotique par essence. C'est pour ça d'ailleurs que Ryota n'est jamais parvenu à l'égaler avec ses propres techniques. Parce que leurs esprits ne fonctionnent pas pareil. Et Ryota, comme beaucoup de basketteurs, il réfléchit trop. C'est aussi pour ça que Aomine aime jouer avec Kagami, car il sait se fier à son instinct. S'en remettre à ses sens. Il n'intellectualise pas le jeu, il le vit, il le ressent.

Il laisse son coéquipier récupérer le ballon et se positionne en défense.

KAGAMI

Il dribble en faisant face à Aomine. Il se concentre. Il ferme quelques secondes les yeux et inspire profondément. Puis il accélère ses mouvements. Il bouge vite et tente de contourner Aomine par la droite, visant une légère faille.

AOMINE

Il le bloque sans trop de difficulté en modifiant ses appuis. Il ne tente pas de récupérer le ballon, il laisse Kagami venir au contact, et lui oppose une défense mobile, s'adaptant à lui et anticipant ses mouvements. Si Kagami veut passer, il va lui falloir faire monter son jeu en puissance.

KAGAMI

Il inspire fortement. Putain ouais c'est ça qu'il aime. Y'a que Aomine pour jouer comme ça pour le forcer à déployer toutes ses capacités, à sortir de sa zone de confort et à jouer à l'instinct, à anticiper pas un mais dix coups à l'avance. Il adore cette sensation.

Il accélère ses mouvements. Il repart à droite en forçant un peu le passage, poussant l'épaule d'Aomine mais il n'essaie pas de courir vers le panier, il s'est juste libéré suffisamment de son adversaire pour sauter et tirer un panier à trois points.

AOMINE

Comme c'est trop tard pour bloquer le tir, il se retourne pour voir si ça rentre. Et ça rentre. Il commente, un peu blasé :

« Hm... Elle est loin l'époque où tu savais que dunker, hein... »

Il va récupérer le ballon et dribble en passant le ballon d'une main à l'autre. Kagami a un avantage sur lui en terme de carrure mais c'est lui le plus souple des deux. Et il compte là-dessus pour passer sa défense.

« Ouais... Même si j'adore toujours dunker... Contre toi j'ai pas le choix de sortir des habitudes.» répond Kagami en souriant, et se positionnant pour ne pas lui faciliter la tâche.

Pas le choix de sortir des habitudes... Ces mots résonnent étrangement en lui. Il pourrait en dire de même vis à vis de Kagami et pas seulement en ce qui concerne le basket. Même s'il n'est pas vraiment certain d'aimer ça.

Il se concentre, évalue ses possibilités. Il va vite et cherche à déséquilibrer son adversaire, Akashi style. Il y parvient suffisamment pour se créer une ouverture et foncer vers le panier.

Kagami se lance à sa poursuite et le talonne : s'il tente le dunk, il a encore l'espoir de le contrer.

Aomine sent son adversaire dans son dos, mais il s'élance quand même pour dunker. Il suffit d'avoir assez de puissance... Il bondit en y mettant toute sa force. Kagami fait de même et sa main effleure la sienne... Mais Aomine avait prévu ça et au dernier moment, il fait passer le ballon dans l'autre main pour marquer.

« Fuck... », peste Kagami ce coup-là il l'avait pas anticipé.

KAGAMI

Il récupère le ballon. Son regard est plus concentré. Il n'affiche plus de sourire. Ça ne signifie pas qu'il ne prend plus de plaisir à cet affrontement mais qu'il monte encore d'un cran niveau concentration. Il inspire profondément et s'élance. Il va encore plus vite, ses réflexes sont encore augmentés et ses sens affûtés. Il est presque en transe. Il se laisse totalement guider par son instinct.

AOMINE

Il repère le changement chez Kagami, c'est là que les choses sérieuses commencent. Son instinct de basketteur prend le dessus et il finit par oublier ce qui le préoccupe pour rentrer complètement dans le jeu. Le match s'accélère, et comme la dernière fois, quand l'un marque, l'autre marque après. Il n'entend plus que le raclement de leurs baskets sur le terrain, le bruit sourd de la balle qui rebondit, le souffle de Kagami, jamais loin de lui, et son propre cœur qui pulse avec violence.

KAGAMI

Ils enchaînent. Le temps passe sans qu'ils ne le voient. Il n'y rien d'autre que la balle et Aomine qui comptent. Ils vont au contact. Leurs corps se touchent et semblent se répondre instinctivement. Les paniers se font de plus en plus rares, la bataille plus acharnée.

Aomine marque un dernier panier.

Taiga s'écroule au sol.

« J'abandonne... »

Il ferme les yeux que le soleil agresse. Il est essoufflé, épuisé. Mais putain ça fait trop du bien. Un sourire étire ses lèvres et il se met à rire.

« Fuck ! C'était trop bien ! »

AOMINE

Il observe Kagami, haletant, heureux, épuisé.

Je me demande si c'est à ça qu'il ressemble après l'amour.

Il tressaille à sa propre pensée.

« T'as encore perdu. », remarque-t-il d'un ton neutre en faisant tourner le ballon sur son index.

KAGAMI

Nan... J'ai gagné. Je t'ai sorti de ton putain de trou... Et t'as joué avec moi...

« Ouais... Bah... J'te battrai la prochaine fois... »

Il a l'impression d'avoir gagné une bataille, c'est une petite victoire mais c'est déjà ça. Aomine esquisse un sourire :

« C'est ce que tu dis toujours... »

Il fait la moue et tire la langue comme le gamin qu'il est encore un peu à vingt ans.

« Ouais mais l'écart se resserre ! Un jour j'aurai raison ! »

Il sourit, les yeux toujours clos.

« Et ce jour-là mec, tu seras tellement dégoûté ! J'te paierai une bière pour te consoler si tu veux ! »

Encore dans l'euphorie de cet échange, le bien être d'avoir épuisé son corps avec du basket, il ne pense pas encore à cette situation particulière qui s'est installée entre eux et il profite du moment d'être là avec lui à discuter comme... Avant.

AOMINE

Il serait certes un peu curieux de voir ça, mais bon... Ça n'arrivera sans doute jamais. Pas parce que Kagami est incapable de le battre, mais parce qu'il n'en aura probablement pas le temps. Une saison, c'est court, et en plus, pas dit qu'il revienne faire un basket tous les samedis.

Il prend sa bouteille d'eau et en boit quelques longues gorgées. Il est un peu étonné d'avoir aussi bien tenu sur toute la longueur du match. Mais c'est vrai que se sentir mort à l'intérieur ne l'a jamais empêché de gagner, même s'il n'est pas certain que ce soit vraiment un avantage.

KAGAMI

Il se remet debout et s'essuie le visage avec son maillot.

« Tu m'as tué... Mais ça fait du bien... On peut pas y aller à fond comme ça aux entraînements. »

Il imite Aomine et se désaltère longuement.

« C'est sûr, approuve le brun. Trop de règles et d'encadrement. C'est pour ça que j'ai toujours aimé le street basket.

— Ouais... Et le street basket c'est ouvert à tous... Et que tu aies du fric ou pas, c'est ton jeu qui compte. Tant qu'y a un ballon...

— Pas faux... J'me dis que quoi qu'il arrive, il restera toujours ça. Pas besoin de clubs, de compets. J'trouverai toujours un terrain de basket quelque part.

— Ouais... »

Il n'ajoute rien les mots d'Aomine le rendent triste. Il essaie de ne pas le montrer et il prend soin de descendre la moitié de sa bouteille.

AOMINE

Il commence à ranger ses affaires, hésite un peu, puis lance un regard de côté à Kagami en marmonnant :

« M-merci pour le basket... Ça m'a... un peu changé les idées.

— Oh... Ben de rien et merci à toi... Ça fait du bien vraiment... De pouvoir jouer comme ça... Sans pression. »

KAGAMI

Il range aussi ses affaires. Il ne va pas retenir Aomine plus longtemps. Il va prendre son temps pour recoller les morceaux entre eux. Il a un an... Il n'est pas pressé même si ça peut sembler court. Il ne veut pas le retenir, mais il est pas super chaud de se retrouver tout seul dans ce quartier.

« J'peux... Revenir samedi prochain ?

— Ouais... OK. » Il passe son sac sur son épaule et s'éloigne en lançant un "À plus Bakagami" sans se retourner.

Il grogne, et marmonne sachant que Aomine est de toute façon trop loin pour l'entendre.

« Aho... Tu m'as appelé Taiga y'a une semaine... »

Mais un sourire se dessine sur les lèvres : une petite victoire. Il sort son téléphone et appelle un taxi pour rentrer chez lui.

AOMINE

Arrivé chez lui, il ne prend pas la peine de se doucher. Ce n'est pas comme s'il y avait quelqu'un que ça allait déranger de toute façon. Il préfère s'affaler dans le canapé et allumer la console. Lola a pris la sienne mais il trouvait l'idée bonne, alors il s'en est racheté une. Jouer aux jeux vidéo est devenu l'une de ses activités favorites. Ça fait passer le temps et quand il est absorbé dans un jeu, il ne pense à rien d'autre. Il a éteint son portable au cas où Satsu rappelle. Au cas où quiconque rappelle. Le week-end, il en profite pour ne parler à personne. Enfin, même s'il a fait une exception pour Kagami aujourd'hui. Mais à partir de maintenant, il ne compte plus avoir aucun contact humain d'ici lundi. La compagnie des monstres et des PNJ de son jeu lui suffit largement.

KAGAMI

Il rentre chez lui et prend une douche. Ça fait du bien. Il est content d'avoir vu Aomine même s'il aurait aimé prolonger le moment et profiter plus de lui. Il a remporté cette bataille, mais le combat reste long et il peut encore perdre beaucoup. Il se prépare ensuite un petit encas et envoie un message à Kuroko pour lui demander le numéro de Momoi. Son ami lui répond presque aussitôt alors sans hésiter trop longtemps il décide d'appeler la jeune femme.

Il s'installe sur sa terrasse avec une tasse de thé. Il n'a toujours pas pris le temps de la meubler mais il a laissé un coussin et un plaid pour s'asseoir. C'est un peu nerveux qu'il compose le numéro de Momoi, il ne sait pas exactement ce qu'il va lui dire. Il n'est pas doué pour les discussions et encore moins par téléphone. C'est de la folie ce qu'il entreprend en contactant la meilleure amie d'Aomine. Mais il ressent l'urgence de l'appeler pour la rassurer et peut-être aussi pour se rassurer lui. Il se sent tellement démuni face à la peine d'Aomine.

MOMOI

C'est la pause et elle en profite pour essayer d'appeler Daiki mais cet abruti a semble-t-il éteint son portable ! Elle marmonne de frustration en buvant son café, sans faire attention aux regards bizarres que lui lancent les autres étudiants.

« Rah, il m'énerve ! »

En vrai, elle est plus inquiète qu'énervée, mais pour l'instant elle préfère rester énervée. Elle s'éloigne de la machine à café et va s'asseoir sur un banc au calme quand son portable sonne. Enfin ! Elle a une moue de déception en constatant qu'elle ne connaît pas le numéro. Mais cet indicatif... C'est les États-Unis ! Elle s'empresse de décrocher.

« Allô ?...

— Momoi ? Hm... C'est Kagami...

— Kagami-kun ?! Oh tiens, ça faisait longtemps ! Tu vas bien ?

— Ouais. Ouais. Et toi ?

— Oui tout va bien merci. Je suis à la fac. C'est la pause. »

Elle s'interrompt et fronce les sourcils. Ça lui fait plaisir d'avoir des nouvelles de Kagami, c'est sûr, mais elle doute qu'il l'ait appelée juste comme ça. En plus, elle est prête à parier que le téléphone, ce n'est pas son truc.

« Sans vouloir te paraître malpolie, il y a une raison particulière à ton appel ?

— Ouais... Hm... J'étais avec Aomine tout à l'heure... J'ai vu qu'il répondait pas à ton appel et que apparemment c'était pas la première fois... Tu lui dis pas que j't'ai appelée ok ? J'voulais juste... Pas que tu t'inquiètes...

— Hm... Ok... Mais si tu me dis ça c'est que tu dois savoir quelque chose, non ? Enfin, je veux dire... Je sais qu'il a rompu avec Lola mais... Ça lui ressemble pas de m'ignorer comme ça. Et y'a pas que moi ! Personne n'arrive à le joindre. En plus, entre nous... J'ai l'impression qu'il était bien avec cette fille…. mais pas au point de s'isoler du reste du monde en cas de rupture. Il m'avait même dit qu'il avait des doutes ! Alors... Il a dû se passer quelque chose.

— Ouais... Mais... J'peux pas t'expliquer... J'suis désolé... J'voulais surtout savoir si tu avais des contacts avec lui... T'as raison il s'isole. Mais... J'vais pas le laisser faire ok ? Et... Il vient aux entraînements tous les jours et à l'heure et il est sérieux... Son appart est en bordel mais j'crois qu'ça, ça veut pas dire grand chose... J'ai fait un basket avec lui aujourd'hui et... C'était vraiment bien. On a joué jusqu'à plus en pouvoir... Et il est ok pour en refaire un la semaine prochaine. »

Elle fronce encore plus les sourcils. Elle n'aime pas du tout ce qu'elle entend. Kagami essaie de la rassurer alors qu'elle ne sait même pas ce qui se passe, et en le faisant, il l'inquiète presque encore plus... Même si elle est contente de savoir que Daiki est sérieux.

« Tu peux pas m'expliquer parce que... c'est un secret ? Un truc qu'il t'a dit juste à toi ?

— Lola... En sait plus que moi, je crois. Mais c'est juste... Que c'est à lui d'en parler... J'voulais juste que tu saches qu'il est pas tout seul même s'il essaie. Et j'suis un gars plutôt obstiné… Alors je vais pas le laisser faire…

— Ah, merde ! s'exclame-t-elle du fond du cœur. Hm, excuse-moi. C'est juste que c'est frustrant. Il a dû faire un truc de mal. C'est comme ça qu'il réagit quand il a fait un truc de mal. Ou qu'il croit qu'il en a fait un. S'isoler, je veux dire. C'est sa façon de se punir.

— Il a rien fait de mal promis. J'suis désolé... je sais que je te mets dans une situation délicate mais... Je... Tu le connais mieux que moi... En fait, en dehors du basket je le connais pas... On s'était pas vu depuis des années... Et il est tout seul ici… » Taiga soupire « ... J'crois que je te passe aussi ce coup de fil pour que... Tu m'aides... Qu'tu m'rappelles à l'ordre si j'flanche…

— Bien sûr que je veux bien t'aider... Mais comment ça, si tu flanches ? De quoi tu as peur ?

— De ce qu'il pourrait me dire... Il... Sait appuyer là où ça fait mal on va dire... Il a essayé de me faire fuir. Et honnêtement la semaine dernière, j'avais pas assez le moral pour lutter. Oh... Euh... J'suppose que je peux te parler de ça... » Il soupire une nouvelle fois et complète « Disons qu'il n'est pas le seul à vivre une rupture compliquée.

— Oh ! Je suis désolée de l'apprendre... Vous devriez vous réconforter mutuellement, alors ! Rah, c'est bien lui, ça, d'essayer de te faire fuir. Il t'aime beaucoup tu sais ? Même s'il le montre pas vraiment... Je sais qu'il tient beaucoup à toi. Et il est toujours pire avec les gens auxquels il tient beaucoup. C'est pas une excuse, hein... Mais il s'imagine que les gens se porteraient mieux sans lui, tu vois. Alors quand c'est des gens auxquels il tient, il essaie plus fort de les repousser. Et il considère que les gens en question n'ont pas leur mot à dire ! C'est super casse-pieds ! Il m'a déjà fait le coup par le passé. Je l'ai insulté ça l'a calmé... Mais je suis pas sûre qu'il faut que je te recommande cette stratégie… »

KAGAMI

Il rigole. Ça lui fait du bien de parler d'Aomine. Il se sent un peu moins seul dans cette bataille, dans laquelle ses sentiments encombrants pour son ami risquent d'être plus un frein qu'autre chose, alors il a vraiment besoin de ce soutien.

« Ouais... Nan j'crois pas que cette méthode soit la bonne... En tout cas pas pour l'instant... Mais j'garde sous le coude si j'arrive à rien. Et j'essaierai de garder en tête que plus il essaie de me faire fuir plus ça veut dire qu'il m'apprécie. Et puis il est doué parce que... C'était la première et unique fois où il m'a appelé Taiga quand il m'a fait son super discours comme quoi j'me porterais mieux sans lui... »

Il soupire en se passant une main nerveuse dans les cheveux.

« Il est très important pour moi aussi. C'est pour ça qu'j'veux pas le lâcher.

— Olala... S'il t'a appelé par ton prénom, il doit vraiment penser qu'il est impardonnable alors... Et il devait vraiment penser ce qu'il disait. Sinon il se serait pas adressé à toi de manière aussi personnelle, surtout pas toi, vu qu'il se sent toujours obligé de faire comme si t'étais juste un rival casse-pieds ! » Elle soupire. « Quoi qu'il en soit, il changera d'avis. Il fait la même chose à chaque fois, mais il est trop sensible pour rester vraiment tout seul dans son coin. Même s'il dit le contraire, il a besoin de parler. Parfois faut juste le pousser un peu. Je suis contente de savoir que tu es là pour lui en tout cas. Mais quel que soit le problème, n'hésite pas à mettre les pieds dans le plat, aussi. Y a des trucs qu'il comprend que si on les formule de manière très directe.

— Il pensait vraiment ce qu'il disait ? » Il déglutit un peu inquiet « Quand il m'a appelé par mon prénom ?

— Bah je suppose oui mais j'ai pas entendu ce qu'il te disait... Et puis tu le connais, tu sais bien que des fois il pense de travers !

— Ouais... J'le connais pas si bien que ça... Mais… OK. »

Son thé est froid maintenant. Il se lève pour prendre une bière finalement. Il ne s'était pas attendu à rester au téléphone aussi longtemps avec la jeune femme. Mais il apprécie et ça lui fait du bien de ne pas être seul avec ses inquiétudes. Même si il est à peu près sûr que ce qui se passe là est bien plus important que les fois précédentes dont elle a été témoin. Il n'empêche qu'il est content de comprendre un peu comment il fonctionne.

« J'entends bien tout ce que tu m'dis et... J'vais faire de mon mieux mais... Tu sais parler c'est pas mon fort... Et j'ai peur de le braquer alors... J'essaie d'y aller par étape... En commençant par le basket parce que j'ai l'impression que c'est sur un terrain que lui et moi on se comprend le mieux…

— Oui, ça me paraît sensé. J'imagine bien que parler c'est pas ton fort mais moi j'trouve que tu te débrouilles parfaitement bien, si je me base sur cette conversation. Et je comprends que tu veuilles pas le braquer, mais il faut que tu saches aussi que s'il y a certaines choses qui sont dures à entendre et qui peuvent braquer effectivement... ça empêche pas d'y réfléchir après. Comme toi tu l'as fait après ce qu'il t'a dit. Alors qu'apparemment c'était blessant.

— Ouais... J'vois c'que tu veux dire... » Il soupire « J'espère juste que j'suis pas la plus mauvaise personne pour faire ça. »

Il boit un gorgée de bière, parler autant lui assèche la gorge.

« Désolée... J't'accapare longtemps... Tes cours ont pas repris ?

— Non t'inquiète j'avais un peu le temps. Et je suis sûre que tu es exactement la personne qu'il lui faut. Et, oh, quand tu le verras, dis-lui d'appeler Kise-kun. Juste pour qu'il arrête de me soûler à me demander sans arrêt si j'ai des nouvelles. Il est nerveux et pas très patient ! Et il se plaint ! Beaucoup ! Enfin bref, tu sais comment il est.

— Ouais... T'es bien confiante. Hm... Ok. Je lui passerai le message... Enfin j'crois qu'il lit quand même tes SMS... Et... Tu peux aussi m'appeler si tu veux des nouvelles. Et merci Momoi.

— De rien, ravie d'avoir pu aider ! À bientôt Kagami-kun, prends soin de toi.

— Merci. Prends-soin de toi aussi. »

Il raccroche et s'allonge sur sa terrasse pour siroter sa bière et regarder le ciel bleu. Il est un peu rassuré de l'échange qu'il vient d'avoir avec Momoi, même s'il a toujours peur de tout foirer. Mais surtout bizarrement, il a l'impression que son cœur bat un peu plus fort en pensant à Aomine. Il se mord la lèvre, c'est bien plus qu'un crush. Tout ce que lui a dit Momoi le touche beaucoup trop. Il a tellement peur qu'il disparaisse.

Son regard se perd dans l'immensité bleue et il laisse son esprit divaguer. Il repense au match, à Aomine sur le terrain, la proximité de son corps et cette sensation de le comprendre parfaitement là sur l'asphalte quand rien d'autre n'interfère que le basket. Il n'a pas vu de sourire sur le visage d'Aomine. Il en a toujours été avare dans ses souvenirs, mais en se retrouvant ici il avait pu en bénéficier bien souvent… Mais cette semaine il avait totalement disparu. Il a envie de revoir son sourire, les regards doux que parfois quand ils avaient été que tous les deux, certes un peu éméchés, il avait pu surprendre. Encore une fois il n'a pas envie de voir Aomine disparaître. Il sent une boule d'angoisse serrer son ventre. S'il veut se couper du monde, si vraiment Daiki a des sentiments pour lui… Pourquoi pas se couper du monde ensemble ? Il se revoit fuir avec lui. Il se revoit sur ce terrain de basket et l'embrasser. Il se demande le goût de ses lèvres, de sa peau. Il s'imagine la douceur de son épiderme sous ses doigts, le dessin de son corps musculeux...

Il arrête brusquement le cours de ses pensées, son rythme cardiaque est un peu trop rapide et une autre partie de son corps semble répondre à cette stimulation onirique. Il va beaucoup… beaucoup trop loin.