Hello à tous, et bienvenue dans ce nouveau chapitre :) On espère que vous allez bien chez vous.

Enjoy !

Stella : Merci pour la review :) Eh oui un Daiki intimidé n'est pas chose courante, mais Taiga rend bien des choses possibles ;)


AOMINE

Il se lève en râlant pour aller chercher les pizzas, et c'est bien le jeune homme habituel qui l'attend derrière la porte, grand sourire aux lèvres.

« Bonsoir ! Des pizzas pour accompagner le match de ce soir ?

— Ouais... Ça promet d'être intéressant.

— Tu paries sur qui ?

— Les Charlotte Hornets. 90 % sûr, même si dans le basket on peut toujours s'attendre à des retournements de situation.

— Ah bah si c'est toi qui le dis, je te crois !

— Merci pour les pizzas… »

Il attrape les cartons et tend un billet au jeune homme.

« Tiens, avec un petit bonus comme d'hab...

— Trop cool ! Allez j'me sauve ! Bonne soirée !

— Pareil. »

Aomine referme la porte et rejoint Kagami avec les pizzas.

« Ah ouais définitivement... C'est carrément ton pote le gars, mais il n'y a pas de jalousie dans sa voix juste de l'amusement.

— Ma première vraie relation sociale à L.A... le livreur de pizza ! J'crois que ça en dit long sur moi...

— Tu me blesses..., répond Kagami faussement vexé, je croyais que c'était moi ta première relation à L.A. !

— Ouais mais toi j'te connaissais déjà avant, c'est de la triche. »

Il adresse un sourire à Kagami et s'aperçoit que c'est l'heure, alors il coupe la musique et allume la télé. Le match vient tout juste de commencer.

KAGAMI

Il se laisse aussitôt absorbé par le match. Il mange sa pizza, le regard rivé sur l'écran et penché au dessus du carton pour ne pas en foutre partout. Comme il aime que ce soit épicé, il ajoute une tonne de sauce et ça à tendance à dégouliner.

« Oh... Les Charlottes commencent forts... Ça donne le ton... »

Aomine l'observe d'un air perplexe.

« T'es sûr que tu vas pas prendre feu avec toute cette sauce piquante ?!

— Huh ?! Mais non t'inquiète... J'en mets toujours plein !

— Soit, soit... bah tu m'embrasses pas avec cette langue-là avant d'avoir rincé tout ça à la bière ! »

Daiki se marre doucement et s'occupe de sa propre pizza. Lui, il rougit. L'espace de quelques instants il a un peu oublié que leur relation avait évolué. C'est vrai il peut l'embrasser maintenant. Il se mord la lèvre.

« T'inquiète je rince avec autant de bière que tu veux ! »

Ça réveille les petits papillons dans son ventre et il essaie de se reconcentrer sur le match, mais un sourire heureux reste accroché aux coins de ses lèvres.

AOMINE

Il suit le match plus distraitement que d'habitude, la présence de Kagami près de lui le déconcentre. Il y a cela dit plusieurs belles actions qui lui arrachent quelques exclamations d'enthousiasme. Chaque fois qu'il regarde un match de NBA, il se rappelle pourquoi il a choisi ce sport, et pourquoi il a emménagé aux USA. Il a toujours voulu marcher dans les traces de ces joueurs d'exception.

« Joli panier ! Les Grizzlies se battent bien ce soir... »

L'action est tellement palpitante que Kagami en oublie quelques instants de manger, la part de pizza en l'air bouche entrouverte. Aomine le remarque, et ça le fait rire.

« Voyez-vous ça... Un match tellement passionnant que même le tigre en oublie sa pitance... J'suis impressionné. Faudra que je raconte ça aux Charlottes quand on jouera contre eux !

— Ah mais avoue que cette action elle était dingue... »

KAGAMI

Il se remet donc à manger. Ça coule un peu partout sur ses doigts. Il continue à commenter le match en buvant sa bière et en descendant tranquillement sa pizza. Malgré tous ses efforts, les papillons dans son ventre ne se calment pas et il a vraiment une conscience aiguë de la présence d'Aomine à ses côtés. Il est toujours le même et pourtant il a l'impression qu'il est mille fois différent.

AOMINE

Il termine sa pizza et s'affale pour boire sa bière, sa main dérivant de nouveau sur la cuisse de Kagami. Il apprécie de sentir sa présence solaire et rassurante proche de lui. Il aimerait que cette soirée ne finisse jamais.

KAGAMI

Le geste d'Aomine, cette main chaude sur sa cuisse, le conforte dans l'incroyable. Oui Aomine et lui sont à présent... En couple.

Il rougit et son cœur palpite un peu plus vite dans sa poitrine. Il boit un peu de bière pour se remettre les idées en place et il termine rapidement sa pizza. Il s'essuie les mains et s'installe confortablement à son tour dans le canapé en s'approchant suffisamment d'Aomine pour que leurs épaules se touchent.

AOMINE

Il a l'impression que l'odeur de Kagami envahit la pièce. Sa simple proximité lui donne un peu le tournis. Il a du mal à croire ce qui s'est passé ce soir, du mal à croire à ce qui se passe encore...

Taiga et lui. Ensemble.

Son cœur s'accélère en y pensant. Mais il évite de laisser son esprit s'attarder sur cette idée, parce que ça lui fait peur, aussi. Il préfère ne pas prendre trop de recul, et juste profiter de sa présence, là, maintenant.

Malgré tout, ses pensées dérivent, et il réalise que... il n'a pas envie de rester seul cette nuit. Si Kagami s'en va, tous ses doutes vont refaire surface, et il va ressasser, angoisser. Sans compter que... il n'a pas envie que Kagami s'en aille. Il veut passer la nuit avec lui, mais...

Il redoute sa réaction. Ce n'est pas un peu abusé de lui demander ça ?!

Oh, et puis merde...

« Taiga, est-ce que... euh... tu veux rester ici cette nuit ? »

KAGAMI

Il arrête son geste alors qu'il allait porter sa bière à sa bouche. Il tourne la tête pour regarder Aomine. Il faut avouer qu'il ne s'était pas vraiment attendu à ça. Il n'a pas envie de partir et rentrer dans son appartement vide, il veut prolonger autant que possible le temps passer avec Aomine lui aussi, mais il ne pensait qu'il lui ferait une telle proposition si vite. Cependant, il en est évidemment ravi.

Il se doute que c'est en tout bien tout honneur et il se demande juste si ça cache quelque chose. Et puis il sourit et pose un baiser sur sa joue.

« Ok. »

Il se cale un peu mieux contre lui. Il pose sa tête sur son épaule et sa main sur sa cuisse.

« ... Faudra qu'tu m'prêtes des fringues. »

AOMINE

Il souffle, soulagé de sa réponse. Un refus l'aurait fait se sentir vraiment con.

« Ouais je te prêterai ça... Sur toi ce sera un poil moulant, mais bon c'est pas trop moi que ça va déranger... »

Il tourne la tête et pose un baiser dans ses cheveux. Il s'habitue peu à peu à ces petits gestes, à cette proximité physique.

« Ah ouais ? T'aime bien me mater alors ? » demande Kagami malicieusement.

Il rougit violemment.

« Disons que... maintenant... j'vais sûrement me le permettre... » Il esquisse un sourire. « Je crois que ce serait... vraiment dommage de m'en priver.

— Hm... C'est vrai que j'ai l'droit de te mater ouvertement aussi alors... J'aime bien l'idée., Kagami sourit, ses doigts caressent doucement la cuisse d'Aomine., Ah... Le dernier quart temps !

— Ah, yes ! »

Il reporte son attention sur l'écran. Les joueurs se livrent une guerre acharnée. Le jeu s'accélère, tout le monde donne tout pour la dernière partie du match. Les esprits s'échauffent aussi et les fautes techniques commencent à pleuvoir. Les coachs gueulent de chaque côté du terrain. Il se marre un peu.

« Oula, c'est tendu !

— Tu m'étonnes... Premier match de la saison... C'est un peu le match qui donne le ton quoi. »

KAGAMI

Inconsciemment, il serre un peu la cuisse d'Aomine dans sa main quand la tension du match s'intensifie. Il se redresse c'est la dernière minute et rien n'est joué les Grizzlies peuvent encore marquer. Mais la défense des Charlottes est impitoyable.

AOMINE

Le suspense est total. Le score est serré et les Grizzlies parviennent à marquer, mais un superbe alley-oop de dernière minute des Charlottes assure la victoire. Il siffle.

« Impressionnant. Bon, bah j'ai gagné. J'aurais dû parier des pizzas à volonté pour la semaine avec Kyle !

— Ouais... Mais la victoire est pas écrasante. C'était un beau match, n'empêche... J'espère qu'on en aura d'aussi palpitants. »

KAGAMI

Il bâille. La journée a été riche, il est vingt-trois heures passé et demain il faut aller à l'entraînement.

« C'est le bon moment pour aller se coucher non ?

— Hm ouais bonne idée. Si tu veux faire un tour à la salle de bain c'est au bout du couloir. Sinon la chambre, c'est par là. »

Il désigne du pouce une porte derrière le canapé.

« Ok. Et les toilettes ? Et... T'as une brosse à dent à m'dépanner ?

— Les toilettes sont dans la salle de bain. Et tu trouveras des brosses à dent dans le meuble sous le lavabo !

— C'est parfait. J'ai tout ce qu'il me faut alors. »

Il se lève, sa main caresse une dernière fois la cuisse d'Aomine. Il retient une envie de l'embrasser. Et il rejoint la salle de bain pour se préparer à dormir. Il observe mais c'est aussi vide et froid que chez lui. Il trouve les brosses à dent. Et en se brossant les dents, seul devant le miroir, il repense à cette soirée toujours stupéfait par la tournure qu'ont pris les évènements. Dents propres, il retire son jean qu'il pose sur la chaise qui est là et il ressort prêt à dormir.

AOMINE

Il est allé se mettre directement au lit, la flemme de passer par la salle de bain. Il a l'habitude de dormir nu mais pour cette fois... il a gardé son boxer. Il a laissé la lampe de chevet allumée et attend Kagami, bras croisés derrière la tête, en contemplant rêveusement le plafond. Il est un peu impatient, il appréhende aussi, il se sent comme un ado. Mais après tout... Kagami est son premier petit ami. Et c'est neuf de ce soir. Comment ne pas être un tout petit peu nerveux ?!

KAGAMI

Il le retrouve dans la chambre. Généralement, il dort juste avec son boxer mais il ne veut pas faire flipper son nouveau petit ami alors il a aussi gardé son débardeur. Il contourne le lit pour se glisser sous la couverture et il se penche doucement sur Aomine pour poser un baiser sur ses lèvres.

AOMINE

Il retient un peu Kagami par la nuque pour prolonger le baiser, tandis qu'il tâtonne d'une main pour éteindre la lumière. Il se sent moins timide dans le noir, dans l'intimité du lit. Il prend conscience de toutes les premières fois qu'il est sur le point de vivre avec lui. Toutes ces choses qu'un couple vit, il va les revivre... mais en plus vrai. En mieux.

KAGAMI

Son coeur bat plus vite. Penché au dessus d'Aomine, le touchant à peine par peur de l'effrayer, de nouveau il l'embrasse, goûte ses lèvres. Encouragé par la main de Daiki sur sa nuque, il approfondit le baiser. Il profite de l'échange puis doucement, il se rapproche un peu de lui. Il colle sa jambe et son bassin contre le sien et il vient avec précaution poser sa main sur son ventre dénudé. La chambre plongée dans le noir, il ne peut plus compter sur sa vue pour le découvrir alors il s'en remet totalement à ses autres sens. Il goûte les lèvres d'Aomine et vient à la rencontre de sa langue. Ses oreilles bourdonnent des battements de son cœur affolé. L'odeur d'Aomine est partout, l'enveloppe et parasite son cerveau.

AOMINE

Il a l'impression d'être hypersensible au contact de Kagami. Tout son corps réagit quand il le touche. Il glisse une main dans le bas de son dos et le caresse doucement, cherchant de nouveau ses lèvres dans la pénombre.

KAGAMI

Il ne pense déjà plus rationnellement, quand les doigts d'Aomine se posent sur son dos et sa nuque. Ils frissonnent et ce simple contact le met en émoi.

Il n'a jamais été aussi ému de découvrir pour la première fois le corps d'un nouvel amant. Il est fébrile et n'essaie pas de rationaliser, de contrôler, il s'abandonne à ses sensations. Il vit le moment, le ressent. Il devine au contact des doigts d'Aomine qui pressent sa nuque, à sa poitrine qui se soulève sous sa main et à sa langue qui répond à la sienne qu'il est dans un état proche du sien.

Son corps sensible réagit, par réflexe il presse un peu plus son bassin contre la hanche de son petit ami, alors que son érection se réveille vivement.

Il pense vaguement qu'il aurait dû gérer ça pour s'éviter ce genre de désagrément, inévitable surtout après la première frustration. Il pense… Ou pas. Il a du mal à réfléchir en vérité. D'ailleurs, il n'essaie pas vraiment. Il se perd dans ses sensations primaires animales, le goût, l'odeur et... le touché de la peau d'Aomine sous ses doigts qui palpent et découvrent le dessin de ses muscles abdominaux.

Il le désire. Mais c'est bien plus qu'un simple désir physique. Il le veut entier, il le veut complet. Son corps, son âme. Lui. Son ventre est brûlant de ce besoin, de cette envie de lui. Il ne veut pas juste le prendre comme on prend un objet qui nous attire. Il veut que Aomine se donne à lui, quand il se sent prêt. Alors il se laisse guider par les réactions de Daiki.

AOMINE

Son cœur bat lourdement dans ses oreilles. Il a l'impression de se tenir debout sur une falaise, à quelques pas du vide. Là, dans le noir, dans le silence bourdonnant de la nuit américaine, il s'égare dans un rêve. Mais quand l'érection de Kagami se presse contre sa hanche, il se rappelle de la réalité de l'instant, et son cœur bat encore plus vite. Son membre tressaille, frottant contre le tissu de son boxer.

Sa main se pose sur la hanche de Kagami, puis dérive, timide mais guidée par un irrépressible désir, vers son fessier musclé. Il oublie presque de respirer tandis que ses doigts découvrent la forme et la dureté des muscles sous l'étoffe fine. Sa caresse devient plus assurée et il reprend son souffle, la poitrine oppressée par le désir.

Il noue ses doigts sur la nuque de Kagami et continue à l'embrasser. Il ne se donne pas une seconde pour douter, pour ralentir avant de franchir le bord de cette falaise et tomber dans le vide. Sa liberté, il doit la conquérir... Se défaire de ses angoisses, de sa culpabilité. Déposer son fardeau. Pour, peut-être, enfin se sentir pousser des ailes.

KAGAMI

Il répond à la demande d'Aomine avec gourmandise. Sa bouche ne quitte plus la sienne. Il est fasciné par l'échange qui se joue entre eux. Il apprécie l'exploration timide d'Aomine sur son corps. Et quelques craintes cèdent doucement, des craintes dont il ne prend conscience qu'au moment où elles s'effacent sous les actions du brun.

La crainte que Aomine ne se sente pas à l'aise avec son corps d'homme, après toutes ses années à nier. La peur que Aomine n'apprécie pas ses caresses de ses mains calleuses de basketteur. L'angoisse qu'il recule, qu'il le fuit une nouvelle fois.

Il n'attend que ça qu'il le touche, sentir ses mains partout sur lui, alors celle qui palpe ses fesses lui plaît. Il regrette d'avoir garder son t-shirt, il aurait aimé sentir sa peau contre la sienne.

Il n'a jamais autant désiré et appréhendé à la fois de toucher son partenaire. Il a tellement conscience de la nouveauté de la situation. Malgré l'habitude, malgré des jeux de séduction qu'il maîtrise plutôt bien normalement, il a l'impression de tout redécouvrir. Pour la première fois, il a peur de se tromper. Parce que cette fois est importante. Aomine lui offre quelque chose d'énorme, il lui offre sa confiance, il lui offre ses premières fois avec un homme. Alors, il ne veut pas se foirer. Il veut que Aomine découvre quelque chose de beau et doux. Parce que souvent les premières fois ne sont pas si belles que ça.

Sa main continue son exploration, elle caresse le torse d'Aomine, accroche un mamelon et descend sur ses flancs, sa hanche. Il a l'impression que son cœur va exploser dans sa poitrine tellement il bat incroyablement vite. Sa paume effleure l'érection de Daiki à travers le tissu.

AOMINE

Il a déjà pris son pied au cours d'une relation sexuelle, mais son plaisir était mécanique, naissant par réaction à une stimulation adéquate. Parfois, l'intimité qu'il partageait émotionnellement ou spirituellement avec une femme, comme avec Lola, rendait ça plus agréable, la tendresse ajoutant une sorte de plus-value à une activité qu'il préférait, somme toute, mener en solitaire.

Jamais son corps n'a réagi aussi intensément, jamais une simple caresse sur sa peau n'a provoqué tant de frissons, jamais un baiser ne l'a ainsi enflammé. Jamais il n'a connu cette soif de l'autre qui semble consumer l'intérieur de sa peau.

Et jamais il n'a touché un corps masculin, à la fois semblable au sien et autre. Un corps qui fonctionne comme le sien, mais qui ressent différemment, qui n'a pas la même apparence. Un corps qui l'attire.

Il mord un peu la lèvre de Kagami quand celui-ci effleure son érection. Une petite décharge électrique court le long de ses nerfs et son bassin se soulève instinctivement pour venir à la rencontre de cette paume.

KAGAMI

Il retient un peu sa respiration à cette morsure, mais il ne proteste pas et se laisse faire en le sentant presser son érection contre sa paume. Il prend cette réaction comme une invitation et il vient poser sa main plus fermement sur le membre dur et il commence à le stimuler doucement à travers le tissu, frottant de bas en haut alors que son index vient effleurer son gland.

AOMINE

Il se détache des lèvres de Kagami, essoufflé. Il a l'impression que le bruit de sa respiration lourde sature le silence. Tout son corps se tend et se crispe tandis que la main de Kagami masse doucement son membre. Il le vit comme si c'était vraiment la première fois qu'on le touchait, avec intensité, et une fébrilité qui fait s'emballer son cœur dans sa poitrine.

Sa main quitte les fesses attirantes de son ancien rival pour se glisser sous son haut qu'il remonte en même temps pour avoir accès à plus de peau nue. Le dos de Kagami est chaud, noueux, large et rassurant. Toute sa personne possède cet aspect rassurant, cette qualité qu'il ne sait pas nommer ou définir, mais qui lui donne envie de se blottir contre lui, de se confier à lui. Kagami n'est pas seulement un ami pour qui il a développé des sentiments et une attirance physique. C'est son rivage, son foyer. Il le sait, il le sent maintenant. C'était lui qu'il attendait.

La pureté de cette émotion le surprend. Et il comprend que la liberté qui lui a tant manqué ne se trouve pas seulement dans son acceptation de lui-même, mais de l'autre aussi. Sa solitude a été son armure mais aussi son carcan. Mais une autre voie est possible…

KAGAMI

Son souffle est un peu court. Il frémit et sent son désir s'exacerber sous les mains d'Aomine qui continuent leur exploration sur son dos.

On ne l'a jamais touché comme Aomine le fait, comme s'il voulait connaître le moindre détail de son corps. Ça l'émeut et le rend fébrile.

AOMINE

Il pose sa main libre sur le visage de Kagami, effleurant la géographie à la fois familière et nouvelle de ses traits, et caresse du pouce ses lèvres devenues si désirables.

KAGAMI

S'ils n'étaient pas dans le noir, Aomine pourrait le voir rougir un peu de sentir ses doigts découvrir son visage. Il a toujours eu quelques complexes, et ça lui donne l'impression que Aomine l'observe encore plus intimement qu'avec ses yeux.

AOMINE

Et il sent qu'il commence à tomber dans le vide qui l'attendait au bout de sa très longue route. Il ne cherche plus à se raccrocher à quoi que ce soit. Il réalise vaguement que quelque part, il avait raison d'avoir peur d'emprunter ce chemin-là. C'est vertigineux, terrifiant de sentir sans attaches et sans contraintes, au seuil d'un tout autre monde parfaitement inconnu. Mais c'est aussi exaltant et fou.

KAGAMI

Il embrasse ce pouce qui glisse sur ses lèvres et doucement il vient caresser l'élastique du boxer d'Aomine du bout des doigts frottant toujours sa paume sur son membre et lentement il agrippe le vêtement pour le faire glisser et dévoiler le sexe tendu d'Aomine, dont il effleure du bout des doigts la peau douce.

AOMINE

Il retient son souffle en sentant son sous-vêtement descendre sur ses hanches et découvrir son membre. Il se sent étrangement nu, comme s'il pouvait percevoir le moindre souffle d'air caresser sa peau. Puis, lorsque les doigts de Kagami glissent sur lui, il expire en retenant un gémissement. Il s'immobilise pratiquement, saisi par la sensation, puis pose sa main sur celle de Kagami, la pressant légèrement contre son sexe pour l'inciter à continuer.

KAGAMI

Il n'hésite pas quand la main d'Aomine l'invite à pousser plus loin ses caresses, il le prend alors en main et vient doucement la faire coulisser dessus. Il embrasse sa mâchoire et descend sur son cou qu'il vient caresser de ses lèvres.

L'autre main de Daiki revient caresser ses fesses, se nichant ensuite dans la chaleur à l'intérieur de ses cuisses et venant explorer le relief de ses testicules. Il émet une petite plainte de plaisir presque étouffée dans le cou de son petit ami et se tend, accentuant la cambrure de ses reins et la pression de son érection contre sa hanche.

AOMINE

Il ferme les yeux et inspire profondément, saturé déjà de sensations profondes de plaisir. Ses doigts caressent plus fermement les bourses de Kagami, son bassin ondule en accompagnant les lents mouvements de sa main sur son sexe tendu. Les lèvres de son petit ami sur son cou font cascader des frissons brûlants au creux de ses reins. Il agrippe et presse son épaule, cette même épaule qu'il a tant de fois négligemment entouré de son bras en trouvant n'importe quelle réplique salée à base de "Bakagami", juste pour le plaisir de taquiner son rival. C'est toujours difficile de croire que c'est cette même personne à ses côtés sous les draps, qui le touche si intimement et provoque des sensations si intenses en lui. Et à la fois, c'est comme une évidence, ça n'aurait pu être personne d'autre...

KAGAMI

Il accélère subtilement les mouvements de sa main. Il mordille la peau de sa proie. Il se colle plus à lui, se rapprochant autant qu'il peut. Il repose sur son épaule et sa main libérée, celle sur laquelle il s'appuyait pour ne pas entièrement écraser Aomine, vient se poser sur son flanc. Il est pratiquement allongé sur lui, il ondule un peu le bassin frottant son érection contre la hanche d'Aomine.

Il en veut plus, surtout avec les doigts d'Aomine qui viennent stimuler ainsi ses testicules. Il halète un peu dans son cou puis se redresse. Il presse quelques instants ses lèvres contre les siennes et pose son front contre le sien, il déglutit et souffle de sa voix brûlante de désir.

« Dai… »

AOMINE

Ça le chamboule un peu de constater l'effet qu'il produit sur Kagami. Non qu'il en mène plus large... Mais c'est une sensation envoûtante, euphorisante. Il reste un instant immobile, le souffle court, caressant les cheveux de Kagami qui a posé son front contre le sien. Puis, il écarte un peu plus les jambes et glisse son genou sous la cuisse de Kagami pour l'inviter à venir se nicher entre les siennes. Il a envie de sentir le poids de son corps contre le sien.

KAGAMI

Il ne refuse pas cette invitation évidemment et il s'installe entre ses jambes, son érection encore bien protégée du sous-vêtement vient frotter celle d'Aomine. À la faveur de ce mouvement il retire son haut qui le gêne pour profiter de la sensation de sa peau contre la sienne. Enfin il revient poser ses lèvres sur les siennes. Il les suce doucement et reprend son sexe dans sa main qu'il frotte contre le sien toujours emprisonné.

« ... J'ai envie de nous masturber ensemble... J'commence à me sentir très... Si... C'est ok pour toi... »

AOMINE

Avant de répondre, il glisse ses doigts sous l'élastique du boxer de Kagami et le fait descendre sur ses cuisses. Il étouffe un gémissement lorsque son membre mis à nu appuie contre le sien. Il empoigne ses fesses et murmure d'une voix fêlée par le désir :

« C'est ok... j'en ai envie... »

KAGAMI

Au moment où son sexe a retrouvé un peu de liberté il n'a pas pu retenir un gémissement rauque. La voix d'Aomine fait remonter un frisson de plaisir le long de sa colonne vertébrale. Son murmure est sensuel et remue son ventre. Il vient empoigner leurs verges et commence à doucement les caresser ensemble. Il retourne explorer son cou et son torse de ses lèvres. De sentir le sexe d'Aomine frotter, palpiter contre le sien, leur peaux fines, douces et chaudes se rencontrer et se mêler, il gémit doucement de plaisir.

AOMINE

Il se cambre sur le matelas, ses ongles s'enfonçant un peu dans la peau de son petit ami. Il relève un peu la tête pour goûter à son tour la peau chaude et légèrement salée de son cou où la sueur commence à perler. La pression monte dans son bas-ventre, le désir déferle en lui, battant en brèche toute pensée cohérente.

« Taiga... »

Il murmure d'une voix presque suppliante, étourdi par ces sensations si nouvelles qui électrisent tout son corps, rendant sa peau hypersensible.

KAGAMI

Quand il se tend et qu'il murmure de cette manière son prénom. Il regrette que ces yeux ne puissent voir dans le noir. Même habitués à la pénombre, il fait encore trop sombre. Il voudrait pouvoir contempler le visage de son amant dans le plaisir.

Sa main libre vient caresser la joue d'Aomine et remonte un peu dans ses cheveux. Il est ému de sentir Aomine aussi réceptif sous ses caresses. Il halète contre sa joue. Il garde son visage près du sien et se laisse enivrer par son odeur. Sa main habituée polit avec dextérité leurs deux sexes et il vient taquiner le gland d'Aomine de son pouce.

Sa voix est rauque, lourde de plaisir.

« Daiki… C'est bon... »

AOMINE

Sa respiration est devenue très rapide et superficielle. La stimulation est divine, enivrante. Il en perd peu à peu ses réserves et laisse sa voix exprimer son plaisir tandis qu'il se livre aux attentions expertes de son petit ami. Puis, il tourne la tête pour venir effleurer ses lèvres et chuchote :

« C'est même... trop bon... J'vais pas... pas tenir longtemps... »

KAGAMI

Il happe ses lèvres au passage, et les mordille doucement.

« Te retiens pas... »

Il a l'impression que son cœur gonfle dans sa poitrine. Il n'a jamais ressenti autant de satisfaction à procurer du plaisir à quelqu'un. Il veut que Aomine se sente bien, il veut lui donner le meilleur de lui-même et qu'il s'offre à lui entièrement.

AOMINE

Comme s'il n'attendait que cette phrase, il oublie de faire attention à l'image qu'il renvoie, il oublie de réfléchir à ce que Kagami pourrait penser de lui, et même de ce que lui, pourrait penser de lui-même. C'est trop tard pour tout ça, il a déjà accepté le plongeon dans le vide. Dans ses relations sexuelles précédentes il est toujours resté sur la réserve, comme extérieur à l'action. C'est la première fois qu'il se sent aussi ancré dans le présent, aussi impliqué.

Il ne cherche plus à surveiller ses réactions et ses gestes. Il embrasse Kagami à pleine bouche, il ondule contre lui, il gémit son plaisir, et laisse l'orgasme monter en lui. Quand il déferle, c'est brusquement, le plaisir se ramifiant instantanément dans tout son corps comme s'il avait été frappé par la foudre. Ses lèvres s'entrouvrent sur un cri muet, sa respiration demeure bloquée quelques secondes, puis il pousse une plainte étranglée tandis qu'il se libère dans la main de son petit ami.

KAGAMI

Il embrasse son cou. Il est soulagé, soulagé d'avoir pu donner du plaisir à son homme. Il a aimé l'entendre jouir, sentir le liquide chaud se répandre dans sa main et entre leurs deux sexes. Il sourit et se détend un peu. Il n'avait pas réalisé qu'il était si nerveux à l'idée de faire plaisir à son homme, en oubliant son propre plaisir. Oui, Daiki est venu un peu trop vite pour lui. Alors il se masturbe encore un peu au contact de la verge de Daiki, sa main poisseuse glissant plus facilement. Ce n'était pas pour lui l'orgasme de ses rêves il avait trop cherché à faire plaisir à Aomine pour se préoccuper du sien. Mais il se laisse aller donnant encore quelque coups de poignet, le nez plongé dans le cou de Daiki il jouit dans une plainte sourde.

Et il a pris plaisir à faire jouir Aomine, à le découvrir, à l'initier. Il est simplement tellement heureux que Daiki réponde à ses sentiments, à son désir.

Il halète dans son cou, la main toujours sur leurs sexes. Il reste silencieux quelques minutes avant de chuchoter.

« Hey... T'aurais quelque chose pour s'essuyer ? »

AOMINE

La voix de Kagami lui semble venir de loin. Tout son corps palpite, comme si tous ses nerfs et ses vaisseaux sanguins étaient remontés à la surface. Il tend une main à l'aveugle vers la table de chevet et lui tend un paquet de kleenex. Il laisse doucement sa respiration s'apaiser dans l'obscurité.

Et puis, sa lucidité lui revenant, le ballet des pensées qui tournent sur elles-mêmes reprend dans sa tête. Il a l'impression qu'il aurait dû donner plus. Qu'il est allé trop vite. Que son amant est resté sur sa faim.

« Désolé si c'était... frustrant... c'est la... première fois... »

Il s'interrompt, remerciant l'obscurité qui dissimule son visage empourpré.

« J'ai jamais vraiment pris mon pied avec quelqu'un... »

Il se sent terriblement con, terriblement plus jeune qu'il ne l'est déjà. Son cœur se remet à battre très fort, mais plus pour les mêmes raisons. Il a lâché prise... Il s'est laissé aller... Mais peut-être qu'il n'aurait pas dû ? Peut-être aurait-il mieux valu rester en contrôle. Il a oublié tout ça pendant qu'il se laissait guider par ses pulsions... Mais au final... N'a-t-il pas été simplement décevant ? Qui voudrait, qui aurait la patience de rester aux côtés d'un homo refoulé ?

Ses pensées sont impitoyables envers lui-même, une part de lui le sait. Mais il a toujours fonctionné ainsi. Il ne connaît que la violence. Et maintenant qu'il a laissé accès à sa vulnérabilité... Il a l'impression que le moindre mot pourrait le faire voler en éclats. C'était le risque à prendre. Il essaie de se raisonner, mais...

...mais il est tombé dans le vide désiré et redouté. Et toutes ses pensées s'y effilochent et reviennent comme des boomerangs le cogner en pleine figure. Pas de retour en arrière possible. Il a peur. Peur de se retrouver tout seul au pire moment. Maintenant qu'il s'est exposé. Peur de regretter ça toute sa vie.

Tout ça traverse sa tête très vite, juste le temps qu'il tende ces foutus kleenex à Kagami, et ça crispe douloureusement son corps. D'autant plus par contraste avec ce premier véritable orgasme qu'il a jamais éprouvé avec quelqu'un. Il serre les paupières pour repousser ces idées noires. Mais c'est beaucoup moins efficace maintenant que la tension est retombée.

KAGAMI

Il prend le paquet de kleenex pour s'essuyer la main et il tend le bras pour essayer de rallumer cette putain de lumière, il sent bien dans l'hésitation de son petit ami, dans sa réaction qu'il pense trop. Il n'aime pas ça. Il garde une main ferme sur son poignet, comme pour l'empêcher de s'enfuir, alors qu'il pourrait difficilement le faire puisqu'il l'écrase toujours de son poids. Après cet échange, hors de question de le laisser tenter de s'éloigner encore une fois.

« Tain sérieux… Il est où l'interrupteur ?! »

Là tout de suite, il a vraiment besoin de le voir, de lire son regard. L'échange doit être complet.

AOMINE

De sa main libre il actionne l'interrupteur de la lampe de chevet. La lumière jaillit, brutale. Il ferme les yeux, autant pour s'en isoler que pour ne pas avoir à regarder tout de suite son nouveau petit ami.

KAGAMI

Il grimace, la lumière n'est pas très violente mais après être resté aussi longtemps dans le noir complet ça suffit à éblouir. Il s'adapte vite et regarde son homme. Il desserre un peu sa main sur son poignet qu'il caresse doucement. D'une voix douce il murmure.

« Daiki… Regarde-moi... »

AOMINE

Il soulève ses paupières et regarde Kagami. Son cœur bat toujours trop fort dans sa poitrine. Il craint ce qu'il va voir dans ses yeux, il redoute aussi ce qu'il pourrait lui dire. Mais il soutient son regard.

KAGAMI

Il lui sourit et caresse doucement sa joue. Son cœur bat un peu vite, il est fébrile, il déborde d'énergie et d'optimisme et de bonheur tout simplement. Son sourire est immense, ce sourire qu'il n'a que pour Aomine, habituellement sur le terrain de basket… Mais pas ce soir. Ce soir c'est pour Aomine et juste pour Aomine.

« Te prends pas la tête… Tu fais juste de moi le plus heureux des hommes… »

Il rougit un peu.

« C'était pas frustrant, j'ai pris beaucoup de plaisir Dai. C'est juste que… J'veux que tu te sentes bien, alors j'me suis peut-être un peu trop concentré sur toi. Je sais que pour toi c'est la première fois… avec un mec… Tu découvres. Et j'veux t'accompagner ok ? Et j'suis content si tu apprécies. Les premières fois sont pas toujours… top on va dire. »

Il embrasse doucement les lèvres d'Aomine. Et il plonge un regard confiant et doux dans le sien.

« Merci pour ta confiance Daiki. Et te mets pas la pression… J'ai bien l'intention de t'apprendre pleins de choses et qu'on se fasse plaisir mutuellement… Mais quand tu seras prêt. Seulement quand tu seras prêt. »

Il sourit pour conclure.

« Si… Je comprends bien… C'était plutôt bien alors ? »

AOMINE

Les paroles de Kagami jouent au billard dans sa tête en se télescopant les unes les autres. Il essaie d'aller à l'essentiel, au milieu de mots qui se détachent, comme "heureux", "pas frustrant", "premières fois pas top", "confiance", "pression", "t'apprendre plein de choses", " quand tu seras prêt", et enfin... "c'était plutôt bien ?"

« C'était... J'ai déjà eu des orgasmes, mais... pas comme ça. »

Il déglutit. Merde, c'est juste tellement embarrassant et malaisé de parler de ça. Il a tellement l'impression de tout devoir réapprendre.

« Taiga.. C'est sans doute trop tard pour demander ça, mais... T'es sûr ?... Pour toi... j'suis l'équivalent d'un puceau... Et j'ai passé ma vie à refouler mon homosexualité... Tu crois pas que tu... mérites mieux que ça ? Enfin... tu risques pas de t'ennuyer avec moi ? Perdre patience ? »

Il rougit en entendant ses propres mots, mais c'est trop tard, il les a déjà prononcés.

KAGAMI

Il s'en doutait… Il s'en doutait que Aomine avait vraiment des pensées cons dans la tête.

« Oui. Je suis sûr que c'est toi que je veux Daiki. T'es pas un puceau… Et m'ennuyer ? Perdre patience ? T'es sérieux là ? »

Il lève la tête et cherche un réveil qui lui donnerait l'heure. Il n'en trouve pas mais c'est pas grave. L'approximation ira très bien.

« On s'est embrassé il y'a quoi… quatre heures ? Et on vient juste d'avoir notre premier orgasme ensemble… J'dirais qu'on tient plutôt un bon rythme... »

Il essaie de dédramatiser, mais il sent bien que son petit ami est vraiment mal. Il se rallonge à côté de lui, mais sans se détacher de lui, sans le lâcher une seconde. Il a peur que Aomine lui échappe s'il brise le contact. C'est comme si cet orgasme avait brisé la volonté d'Aomine et ça le perturbe un peu.

« Je suis sûr… J'suis vraiment sûr ok ? »

Il caresse doucement son torse nu. Il se mord la lèvre. Il cherche les bons mots pour convaincre Aomine.

« L'expérience… Le passé n'a pas d'importance… C'est toi… J'ai besoin de toi. J'ai envie d'être avec toi… C'est juste une évidence. J'ai pas d'explication rationnelle à te donner… Je le ressens là... »

Et il appuie doucement sur le sternum de son homme.

« Que c'est toi... »

AOMINE

« Moi... quoi ?... »

Il déglutit. Trop d'émotions d'un seul coup... En quoi... Quatre heures, comme l'a dit Kagami ? Même si bien sûr plein de choses remontent à plus loin que ça...

Il promène ses mains sur le corps nu de son amant, autant pour le réconforter que pour s'assurer de sa réalité. Et sans attendre la réponse à sa précédente question qui n'en était pas vraiment une...

« J'avais vraiment envie de toi. Vraiment envie que tu restes avec moi cette nuit. Mais je le voulais aussi parce que... J'ai besoin de toi... Je suis... »

Il souffle, exaspéré par ses propres émotions.

« Je voulais tout ça mais je suis... perdu ? Désorienté ? Je sais que je devrais pas insister mais j'ai besoin de savoir que tu vas rester avec moi. Que tout ça... c'était pas sous conditions... Parce que... ce que je ressens pour toi... c'est vraiment fort... »

KAGAMI

« Est-ce que des mots ce soir pourraient vraiment te rassurer ? Ce que je ressens est vraiment fort aussi... J'ai pas l'intention de partir... Et je compte pas non plus te laisser t'enfuir... »

Il le regarde un peu suppliant. Lui aussi il est perdu. Il se sent terriblement impuissant à le convaincre de ses sentiments. Il y a bien trois petits mots qui lui trottent dans la tête. Ça fait un moment qu'il y pense mais... Ils lui font peur. Il n'est pas doué avec les mots d'habitudes sûrement parce qu'il y attache beaucoup d'importance. Parce que les promesses doivent être tenues parce que les mensonges sont proscrits. Alors il parle peu habituellement et certains mots sont particulièrement difficiles à dire.

« J'reste là ce soir... Je serais là demain si tu veux... Je serais là après demain... Je serais là tant que tu veux de moi Daiki... »

AOMINE

Ces mots déclenchent une marée d'émotion brûlante dans sa poitrine.

« J'espère que tu le penses, Taiga... Parce que... je suis déjà... accro. Je me vois pas demain soir sans toi. »

Il rit un peu, presque désabusé.

« C'est ridicule pas vrai... Moi qui voulais tout ignorer... tout oublier... tout bloquer... »

Daiki, calme-toi.

« Je sais que pour toi... ça a été compliqué. T'as plus vraiment de raison de faire confiance à quelqu'un. Putain ça je le sais... Ce qui t'es arrivé ça m'a foutu la rage aussi... Et bien sûr je te ferai pas ce que lui t'a fait... Même si je le voulais... »

Il secoue la tête, désorienté par tout ce qui lui traverse la tête et la poitrine à ce moment-là.

« Je pourrais plus, je... Je t'aime, Taiga... »

KAGAMI

Son cœur s'affole dans sa poitrine. Aomine ne se rend pas compte de ce qu'il dit. Ça lui fait peur un peu. La seule fois où on lui a dit... Ça avait été piétiné comme si ce n'était rien, sans importance.

Ça lui avait fait très mal, parce que dans sa tête il l'avait aussi dit des tas de fois. Il avait eu l'impression qu'on piétinait ses sentiments.

Et après ça, il n'avait jamais pu se résoudre à les dire.

Au moins Levi avait eu la décence de ne jamais les prononcer.

Il est ému et effrayé, ému surtout...

« Je serai là... Demain soir et tous les autres soirs... »

Une larme d'émotion glisse sur sa joue.

« Mais t'as pas intérêt à oublier... Ce que tu viens de dire...

— J'oublierai pas... Si toi t'oublies pas non plus. Parce que... Je te le dis... Et tu pourrais le piétiner comme si c'était rien, sans importance. »

Le piétiner comme si c'était rien, sans importance. Ces mots font beaucoup trop écho en lui et lui laboure le coeur et les tripes.

« Je l'oublierai pas... Et jamais je les piétinerai... »

Il voudrait lui dire en retour, Daiki les mérite tellement après lui avoir offert tout ça, mais les mots restent bloqués dans sa gorge.

AOMINE

Il n'attend pas plus longtemps ces mots qu'il aurait tellement besoin d'entendre dans ce moment de vulnérabilité.

Il pose ses lèvres sur celles de Kagami, les presse un instant contre les siennes. Puis, il se tourne sur le flanc, amenant le bras de Kaga avec le sien, et se niche dans sa chaleur.

Cette émotion-là est familière, de toute façon. Il est habitué à la déception. L'intimité... C'était un doux rêve. Et évidemment que Kagami ne pourrait pas l'aimer comme il le lui réclame, et puis quoi, encore... Il en a juste beaucoup trop demandé. il a débarqué de nulle part avec son désespoir et contaminé toute sa vie. C'était seulement logique.

KAGAMI

Le geste d'Aomine lui fait mal. Comme si encore une fois il s'éloignait de lui. Quelque chose dans son regard avant qu'il se retourne, lui a transpercé le cœur. C'est allé trop vite. Il n'arrive pas à parler et Daiki clôt l'échange comme si c'était terminé. Mais il ne veut pas que ça se finisse comme ça. Ça ne peut pas se terminer comme ça.

« D-daiki... Attends... S'il te plaît... »

Il se redresse légèrement pour le regarder. Alors qu'il lui tourne le dos, il pose une main sur son menton pour le forcer à tourner la tête vers lui.

« J'ai... J'ai juste... Peur ? On m'a déjà dit des trucs comme ça... Auxquels j'ai cru très fort... J'ai déjà fait des conneries à cause de ces mots-là... J'ai... Je les ai jamais dit... J'ai l'impression que s'il sortait de ma bouche ils perdraient toute leur valeur... Mais... Moi aussi... Je ressens ça pour toi... Je... Fuck... »

Il se mord la lèvre frustré. Frustré de ne pas y arriver alors que ça pourrait suffire à tranquilliser Aomine. Trois petits mots si simples. Et à la fois, il n'a pas envie qu'on les lui arrache de cette façon.

« Je voudrais être fort Daiki et être un mec qui n'a aucune faiblesse pour toi... Mais j'le suis pas... J'ai aussi été blessé... Et y'a des trucs qui me font peur maintenant. Tu demandais tout à l'heure si je regrettais... Peut-être que oui parce qu'à l'époque... J'avais pas vécu certains trucs j'étais vierge et innocent. Mais... J'ai envie de croire que ces expériences étaient nécessaires... Elles m'ont fait grandir... Et je sais maintenant que ça peut pas marcher si on communique pas... Juste certains mots sont plus difficiles que d'autres à prononcer et ont besoin de plus de temps... Me fuis pas s'il te plaît... »

Il réalise que Aomine va peut être plus vite que lui finalement pour en venir à avoir ce genre de discussion si vite.

Il a l'impression de se mettre un peu plus à nu à chaque fois qu'il ouvre la bouche. Comme si Aomine voyait toutes les couches de carapaces qu'il porte sans en avoir conscience et qu'il les lui arrachait sans pitié. Lui qui voulait être fort pour son petit ami, il a l'impression que celui-ci ne le laissera pas faire si facilement. Tout simplement parce qu'il ne pourra pas être suffisamment fort s'il n'accepte pas ses propres faiblesses et de se montrer lui aussi vulnérable. Il en a conscience mais il avait cru que ça se ferait doucement.

Pourtant, il devrait le savoir. Entre eux les choses ne vont jamais doucement elles sont fortes, brutes, sauvages. Ça passe ou ça casse comme on dit.

Il prend conscience que Aomine est bien plus fragile et blessé qu'il ne l'avait cru. Et il ne le touche que du bout du doigt probablement. Mais il est aussi fort, impitoyable et borné... S'il veut qu'il se repose sur lui, il doit lui aussi s'en remettre à lui.

AOMINE

Il écoute tout ça sans rien dire, regardant son petit ami qui finalement... semble perdre ses moyens autant que lui. Il se retourne sur le dos.

« T'as pas à te justifier... Je comprends, en un sens... C'est juste que... Faut que tu comprennes que je sais pas faire dans la demi mesure, et surtout pas avec toi. C'est pour ça que j'ai voulu te fuir. Parce que si je le faisais pas... Il arriverait ce qu'il arrive maintenant, et je savais à quel point ce serait terrifiant et à quel point je risquais de me foirer. Je savais que j'irais trop vite, je savais que... je te ferais flipper... que j'en ferais trop, que je t'en demanderais trop... Mais tu vois... Je peux plus inverser le processus, je peux plus faire marche arrière. Tous les mécanismes de défense que j'utilisais avant... sont devenus inutilisables. Pour la première fois de ma vie je suis totalement moi-même. Et ça me rend terriblement vulnérable... et complètement hypersensible. C'est tout... »

Il pose une main sur le visage de Kagami et lui caresse la joue du pouce.

« Alors t'en fais pas... J'ai pas trouvé mon équilibre encore. C'est le bordel dans ma tête et dans mes émotions, mais ça finira par s'apaiser un peu... »

KAGAMI

Il ferme les yeux quelques secondes. Il a l'impression que c'est lui qui fait tout foirer.

« Je veux surtout pas que tu reviennes en arrière… Tu vas pas trop vite… Tu en demandes pas trop… Je le sais… Toi et moi on peut pas fonctionner si on n'est pas à 100 %… J'suis prêt à être avec toi… À tout te donner… Même si… Oui je flippe. Je flippe parce que j'ai jamais fait ça avant avec personne… Parce que demain ça pourrait s'arrêter brutalement et me laisser complètement… vide… »

AOMINE

Il redresse la tête et vient poser un baiser sur les lèvres de Kagami. Ses paroles le rassurent, mais il n'aime pas le voir angoissé, perdu. Il ne veut pas qu'il croie qu'il est seul, ou qu'il le sera à nouveau.

« Je sais ce que tu ressens... parce que je ressens la même chose... Je veux pas que ça s'arrête. Et tant pis si t'es pas prêt à me le dire mais moi... Je t'aime, et c'est pour ça que je vais pas partir... Je sais pas où on va ou ce qu'on va devenir, mais j'irai jusqu'au bout de ce qu'on a commencé. Ça, je peux te le promettre. J'irai jusqu'au bout. Ok ? »

KAGAMI

Il respire doucement et pose son front contre celui d'Aomine. Il se sent soudain épuisé. Il a l'impression d'avoir livré plein de choses d'un coup… Presque trop vite, trop brutalement. Il se sent vulnérable.

« Ok… »

Il vient poser ses lèvres sur les siennes doucement comme pour sceller cet accord. Son cœur vibrant trop vite dans sa poitrine se calme peu à peu. Il sépare leurs lèvres et vient s'allonger à côté de lui, l'enlaçant bien. Il a besoin de se blottir contre lui, de se rassurer, de s'apaiser.

Il ne sait pas quelle heure il est, mais il a l'impression que c'est le milieu de la nuit. Il est à deux doigts de s'effondrer.

AOMINE

Il le serre contre lui et caresse ses cheveux et sa nuque pour l'apaiser, pose un baiser sur son front.

« T'en fais pas... Puisqu'on est si flippés... On veillera l'un sur l'autre et ça ira comme ça... On apprendra à plus avoir peur... Ou à avoir moins peur en tout cas... »

Il continue à glisser les doigts dans la chevelure indisciplinée, à masser sa nuque, puis ses épaules tendues. Il parle doucement, sans s'arrêter.

« On puisera de la force en l'autre... On apprendra à plus être seuls comme on l'a trop souvent été avant... C'est peut-être aussi pour ça qu'on s'est trouvés finalement... Pour ne plus être seuls et se tenir compagnie à travers la vie... »

KAGAMI

Les mots d'Aomine font écho en lui. La solitude est une compagne importante dans sa vie depuis longtemps. Cette solitude qu'il aime et recherche souvent mais qui finalement l'isole. Il ne sait pas pourquoi Aomine s'y trouve une place si facilement. Pourquoi lui ? C'est comme si quelque chose d'invisible l'attirait vers lui depuis le début. De la fascination, de l'identification… Finalement de l'amour.

Il souffle doucement, sa tête reposant sur le torse chaud de son homme.

« … J'aime cette idée… Je veux être avec toi chaque jour, chaque nuit… »

ll a fermé les yeux. Les mains de Daiki sur sa nuque et dans ses cheveux achèvent de le calmer. Il se sent glisser vers le sommeil.

AOMINE

Il continue longtemps à caresser son petit ami, bien longtemps après qu'il se soit endormi. Il écoute son souffle dans le noir, s'imprègne de sa présence à ses côtés, de la chaleur qui irradie de son corps. Il repense longuement aux événements de la soirée, aux mots qu'ils ont échangés. Il se repasse les derniers épisodes de sa vie, incrédule encore que son chemin l'ait mené ici, avec Kagami dans son lit, alors qu'il y a deux semaines encore il était en couple avec une jeune femme et n'aurait jamais envisagé une seule seconde de laisser libre cours à ses véritables désirs qu'il avait si soigneusement enfouis.

Et il pense au reste du parcours, à ce qui les attend maintenant, et il ne parvient pas vraiment à l'imaginer. Tout est si nouveau, si inconnu. Il est tellement à vif, les nerfs à fleur de peau, et tout est si exaltant et terrifiant. Impossible pour lui de trouver le sommeil, alors il passe une partie de la nuit à méditer tout ça, à dériver dans des demi pensées à moitié formulées, dans de vagues rêves éveillés, et finit par s'endormir alors que l'aube commence déjà à colorer le ciel derrière les rideaux de sa chambre.