Hello !

Et voilà le chapitre du dimanche !

Celui-là il a un petit air de vacances et on espère qu'il vous fera apprécier ce dimanche tout en douceur !

C'est un joli chapitre parfait pour fêter l'AoKagaDay et un bel anniversaire à l'une des moitié de Maagi !

Merci à tous de nous suivre sur cette aventure !

Stella : Merci pour ta review ! Oui pauvre Lola mais c'est une fille forte elle s'en remettra et c'est une battante :) effectivement pour la mère de Kagami comme tu dis, on n'a pas à juger chacun vit les choses comme il le veut !


AOMINE

Il se réveille en sursaut le lendemain matin. Il n'a pas son portable avec lui mais à en juger par la lumière qui filtre par les stores... Ce doit être l'aube. Il a fait des rêves étranges toute la nuit. Il n'en retient que des bribes, il sait qu'ils impliquaient Lola mais n'arrive pas à se souvenir avec précision. Ces rêves lui laissent un profond sentiment de malaise qui lui glace l'estomac. Il referme les yeux, et comme la veille avant de s'endormir, il se concentre sur la respiration de Taiga près de lui.

Et doucement, à mesure que son esprit s'éclaircit que les impressions oniriques se dissipent, il éprouve quelque chose d'étrange, comme une sorte de vide. C'est différent de ce qu'il a connu à plusieurs reprises ces derniers temps, cette impression d'avoir perdu quelque chose, à commencer par la capacité à ressentir. Non, cette fois c'est un vide qui ressemble à une page blanche, à un premier jour, à une aurore... au début de quelque chose.

Il se tourne vers Taiga et observe sa silhouette endormie et son impression s'accentue. Comme si l'histoire ne débutait vraiment qu'à partir de maintenant pour eux deux. Peut-être est-ce parce qu'il se sent prêt. Il y a quelque chose de plus solide en lui, quelque chose de neuf, qui vient d'émerger, en dépit de sa mauvaise nuit de sommeil.

Il pose un baiser léger sur l'épaule de son homme et se lève. Il enfile un jogging et va lancer la machine à café. Pendant qu'elle toussote dans le silence matinal, il inspecte l'appartement et, faute de trouver ce qu'il cherche pour lire de la musique, il insère l'un des CD ramenés par Taiga dans son ordinateur. Il ne met pas le volume trop fort, puis ouvre en grand la baie vitrée. Le matin est encore pâle, un peu brumeux, et l'air frais sur son torse nu lui donne un léger frisson. Il inspire profondément, achevant de dissiper ses mauvais rêves. Puis, il se verse une tasse de café qu'il boit lentement accoudé au muret, le regard dérivant sur la vaste cité qui elle aussi émerge du flou de la nuit. Et elle lui paraît tout aussi neuve que lui, presque comme s'il la voyait pour la première fois.

Lui qui n'a jamais, depuis son premier jour aux States, eu l'impression d'habiter réellement ici, il se sent ce matin comme un voyageur qui vient de déposer ses bagages dans son nouveau chez lui.

KAGAMI

Il finit par ouvrir les yeux gêné dans son sommeil. Daiki n'est plus là et sa place est déjà froide. Il est encore tôt. Il panique un peu et se lève, se demandant s'il n'a pas rêvé la soirée de la veille. Il ne s'habille pas et sort de la chambre en caleçon. De la musique provient du salon, il soupire doucement un peu rassuré. Il retrouve Daiki sur la terrasse. Il s'avance doucement et parle d'une voix un peu rauque.

« Dai ? Ça va ? »

AOMINE

Il tressaille, surpris au son de la voix de Taiga, mais se retourne en lui souriant.

« Ouais ça va... J'suis juste tombé du lit. »

Il tend le bras et l'attire vers lui pour déposer un baiser sur ses lèvres.

KAGAMI

Il se laisse faire avec plaisir et glisse ses bras autour de sa taille, enfouissant son nez dans son cou et profitant de sa chaleur. Il caresse doucement son dos.

« Hm... Tombé du lit ? Ça te ressemble pas...

— Ouais... Ne crois pas que ça va devenir une habitude, tu serais déçu ! »

AOMINE

Il rit un peu. Il a le cœur presque... léger. Sa nuit a été courte, certes, mais c'est l'un de ces matins où l'on préfère être là pour voir l'aube. Un de ces matins qu'on n'a pas envie de passer sous la couette.

« J'ai fait des cauchemars et je me suis réveillé au lever du jour. Mais je vais bien, vraiment... J'me sens beaucoup mieux qu'hier. »

Il effleure la nuque de Taiga du bout des doigts et reprend une gorgée de café avant d'ajouter :

« Je crois que j'avais vraiment besoin de cette discussion avec Lola. J'me sens plus libre maintenant... Non... complètement libre, en fait. C'est un sentiment bizarre... J'crois pas que je l'avais déjà ressenti comme ça avant. »

KAGAMI

Il souffle doucement de bien être et resserre un peu son étreinte sur Daiki. Il se détend lentement, rassuré qu'il aille bien. Il embrasse son cou doucement. Les yeux clos, il se sent toujours un peu fatigué. Il est encore très tôt et comme il a dû s'endormir tard dans la nuit… Même s'il a l'habitude de dormir peu, ce matin il n'a pas eu son compte de sommeil. Il ne dirait pas non à profiter de son lit encore un peu, mais il veut surtout profiter des bras de son petit ami.

« D'accord... Je suis content que tu te sentes mieux... »

Il frotte un peu son nez dans son cou et baîlle légèrement.

« T'as mangé ? »

Le brun tourne la tête vers lui et pose un baiser dans ses cheveux.

« Nope. T'as faim ?

— Hm... Ça m'arrive de pas avoir faim ? »

Daiki se marre un peu.

« Ouais, maintenant que tu le dis... J'ai jamais été témoin de ce phénomène, en tout cas. Ça me fait penser, c'est vrai cette légende urbaine selon laquelle une fois, toi et ton équipe vous rentriez de match et vous aviez faim mais pas un sou en poche, alors vous vous êtes arrêtés dans un resto où l'assiette était gratuite si on arrivait à la finir, et que t'as non seulement fini la tienne, mais aussi celle de tes coéquipiers ?! »

Il sourit dans le cou de son homme et le mordille doucement.

« Hm… Pas toutes les assiettes… Mais oui j'avais au moins fini celle de Kuroko qui n'avait rien mangé… Tu le connais. Et j'avais dû en finir deux trois autres… Mais j'étais affamé ! »

Le brun rigole franchement maintenant.

« Ah ouais je vois... Je visualise ça très très bien, même ! Le héros de Seirin qui a financé le repas avec son estomac ! »

Il se tourne vers son homme et l'embrasse tendrement.

« Je t'aime. »

Son coeur se met à battre plus fortement. Ce "je t'aime" sonne différemment. Peut-être parce que Daiki semble plus léger. Peut-être parce que la veille, il ne l'avait pas dit. Mais ce "je t'aime" fait vraiment palpiter son coeur. Il sourit et souffle presque timidement contre ses lèvres.

« Moi aussi. »

AOMINE

Il embrasse Taiga à nouveau, puis se recule un peu, ses mains glissées dans ses cheveux tandis qu'il observe son visage ensommeillé. Et il a encore envie de l'embrasser, alors il cède à son envie.

« T'es sûr que t'as assez dormi, love ? T'as l'air fatigué.

— Hm… j'crois que j'aurai pu dormir plus longtemps… Mais… j'te cherchais.

— Oh... Ok. Désolé d'avoir raccourci ta nuit. »

Il le regarde encore, léger sourire aux lèvres.

« Ça veut dire que t'as du mal à dormir sans moi, alors ?

— T'excuse pas... C'est rien. »

Taiga se mordille la lèvre.

« Je dirai que je dors mieux avec toi... Et plus longtemps... J'crois que si j'dors pas beaucoup d'habitude... C'est aussi une question de nervosité et... J'suis moins nerveux quand t'es là... »

Daiki effleure du bout des doigts cette lèvre qu'il mordille.

« J'en suis heureux... Moi aussi je suis moins nerveux quand t'es là. »

Il l'observe encore un instant, comme s'il avait du mal ce matin à détacher son regard de lui, comme si, à la façon de la ville qu'il a observée émerger de la brume d'un œil neuf, il voyait aussi Taiga d'une nouvelle façon.

« On va petit-déjeuner, alors ? En plus ma tasse est vide, il m'en faut une autre.

— Ok. »

KAGAMI

Il sourit à son homme et s'écarte finalement, un peu à contrecoeur, de ses bras, il y était terriblement bien. Il rougit un peu, le regard qu'il pose sur lui est différent mais il aime ce regard là... Il a l'impression d'y lire encore plus de tendresse et de chaleur si c'est possible. Il trouvait déjà que Daiki le regardait différemment de tous ses ex... mais ce matin c'est encore plus intense.

« J'crois qu'exceptionnellement j'vais prendre un café aussi. Je te laisse gérer ça pendant que j'nous réchauffe un truc à déjeuner ?

— Ok, faisons ça. »

Le brun le suit dans la cuisine et commence à préparer le café tout en chantonnant sur la musique qui passe.

« Hm du coup comme on est levés... On peut aller faire nos courses ce matin. Comme ça on aura le reste de la journée de libre. »

Taiga baîlle et s'étire avant de s'activer à son tour.

« Ouais ok bonne idée. Faut vraiment que j'achète un salon de jardin pour cette terrasse. »

Il fait chauffer du riz et prépare une omelette sucrée au soja, simple et rapide pour le petit déjeuner.

« Yes ! T'as une terrasse super agréable, dommage de pas en profiter ! Même si la mienne est mieux parce qu'on voit la mer !

— Mais ma terrasse est plus grande ! »

Il tire la langue et lui fait un clin d'oeil. Daiki lui tend sa tasse et s'appuie contre un plan de travail pour déguster son propre café en attendant que le repas soit prêt.

« Et j'vais m'acheter une plante verte, tiens ! Enfin une du genre qu'il faut jamais arroser, quoi ! Sinon elle fera pas long feu chez moi... Mais c'est sympa les plantes vertes. »

Taiga écoute son homme et boit une gorgée de café en grimaçant. Il lui faut toujours une ou deux gorgées pour s'habituer au fort goût de cette boisson.

« Hm... C'est vrai que les plantes c'est sympa. J'aime bien ça... Mais j'y connais rien. T'as raison j'en prendrai peut-être une aussi.

— T'as qu'à prendre un cactus ! Ça ira bien avec ton côté grognon ! Et pas besoin de l'entretenir, donc pas besoin d'y connaître quoi que ce soit !

— Oi ! Qui tu traites de grognon ?! Parle pour toi ! »

Il sert des bols de riz et y ajoute l'omelette.

« C'est prêt love. »

Il boit encore quelques gorgées de café. ça passe un peu mieux. Il emmène les bols et sa tasse dans le salon. Daiki le rejoint en rigolant.

« Cette réaction virulente prouve la justesse de mon analyse. Alors que moi, regarde-moi ! Un vrai rayon de soleil ! La douceur incarnée ! »

Le brun s'assoit toujours en se marrant et s'attaque à son petit déjeuner. Quand lui il manque de s'étouffer avec son café en rigolant.

« Idiot ! Genre t'es la méchante chenille qui s'est transformée en joli papillon ? T'as bu un truc avant de te coucher ou quoi ? »

Il renifle son café.

« T'es sûr qu'il y a que du café là-dedans ?

— Hm... Qui sait ?... J'imagine que tu le découvriras plus tard ! »

Daiki lui adresse un clin d'œil équivoque.

AOMINE

Il pressent qu'il va vite s'habituer à ces petits-déjeuners à deux. Et pas seulement parce que Taiga cuisine bien ! Il a envie de tous ces moments qu'ils ont encore eu si peu d'occasions de passer ensemble, de ces petits instants de calme et de complicité, où ils peuvent se chamailler tranquillement. Souvent, il a tendance à oublier qu'ils ont peu de vécu ensemble, et il veut rattraper tout ça. Et ce sera peut-être même facile... Car après tout, un matin comme celui-là... Il a l'impression qu'ils se connaissent depuis toujours et qu'ils ont déjà eu ce genre de conversation un tas de fois, mais en en profitant encore comme au premier jour.

Taiga se marre doucement et se penche pour poser un baiser sur sa joue.

« Bon app' ! »

Le tigre avale ses dernières gorgées de café et s'attaque avec appétit à son bol.

« Hm... Il faisait faim.

— Yep, répond le brun entre deux bouchées. Elle est vachement bonne ton omelette. C'est la première fois que j'en mange une préparée comme ça depuis que j'habite ici, et ça fait plaisir !

— Ah ben... Tu vas pouvoir t'y habituer... C'est souvent ce que je prépare pour le petit dej. Vu que j'ai moins le temps de cuisiner le matin. »

Taiga engloutit rapidement son bol et se lève pour aller se resservir.

Daiki le regarde faire, amusé. Il n'a pas encore fini et prend son temps pour déguster.

« Au fait sinon, à part du shopping, t'avais des trucs de prévu ce week-end ?

— De prévu... Non pas vraiment... Mais j'ai bien envie d'aller surfer. »

Le tigre revient avec son deuxième bol s'installer à côté de lui et lui adresse un sourire.

« Mais p'tet que t'avais un truc à me proposer... Enfin si tu es toujours ok pour qu'on passe le week-end ensemble. »

Daiki sourit.

« Ouais. J'suis ok. Un peu plus qu'ok. Beaucoup plus qu'ok, en fait. »

Il se penche pour l'embrasser, puis consent à le lâcher pour le laisser finir son petit-déjeuner.

« Et ok pour le surf. Enfin, j't'encouragerai, quoi ! J'ferai ta groupie. Et, hm... Moi y a un bien un truc que j'ai envie de faire, mais… »

Il rougit un peu.

« Tu vas sûrement te foutre de ma gueule mais je rêve d'y aller depuis que j'ai débarqué à L.A. et j'ai pas encore eu l'occasion...

— Hm? Dis moi... Promis je me moque pas.

— J'veux aller au zoo ! Y en a un qui a les plus grands crocodiles du monde ! C'est marqué sur la brochure ! Et puis tu vois... les crocodiles c'est un peu comme des dinosaures, alors… »

Taiga éclate de rire.

« Nan ! Nan ! J'me moque pas ! J'trouve juste trop mignon ton enthousiasme pour ce genre de choses. »

Il se penche pour embrasser son épaule nue.

« Avoue que tu veux me faire tomber amoureux de toi encore un peu plus...

— C'est possible... »

Il lui adresse un sourire en coin.

« Mais ça n'enlève rien au fait que je sois fan de crocodiles et que j'veux aller au zoo ! »

Taiga rit de nouveau.

« Ok ok ! On va au zoo ! T'as une préférence cet après-midi ou demain ?

— Hm... Plutôt plage cet après-midi ? J'ai envie de prendre le soleil aujourd'hui... comme un crocodile, tiens !

— Ok ! Hm... Ou comme un gros chat... Ou une panthère ! »

KAGAMI

Il termine son deuxième bol et s'étire.

« On s'habille et on y va ? Faut repasser chez mon père récupérer la voiture mais c'est pas loin. »

Il se lève pour débarrasser la table.

« Ok ça marche ! »

Daiki avale le fond de sa tasse et se lève à son tour avant de disparaître pour s'habiller et faire un brin de toilette.

Il est vraiment heureux de la tournure que prend ce week-end. Le café lui a fait du bien. Il fait rapidement la vaisselle puis va dans sa chambre pour s'habiller lui aussi. Il enfile un jean et un débardeur un peu moulant, il fait chaud aujourd'hui et il veut plaire à son petit ami.

AOMINE

Une fois prêt, il rejoint son homme dans l'entrée et détaille sa tenue avec un regard appréciateur.

« T'es plutôt hot, love… »

Il s'approche et l'enlace, laissant courir ses mains en bas de son dos et sur ses fesses. C'est encore nouveau pour lui, cette liberté dont il profite maintenant, pouvoir laisser son désir s'exprimer, pouvoir regarder, pouvoir toucher... Et ça le rend bêtement heureux. Aujourd'hui il ne pense plus à l'avenir, aux difficultés qu'ils ont déjà évoquées ensemble... Il pense juste à passer une journée avec l'homme qu'il aime.

KAGAMI

Il sourit. Il aime quand Daiki découvre son corps avec désir.

« Hm... Content que tu apprécies... C'était un peu le but... Histoire qu'à un moment de cette journée... Tu aies peut être envie de moi. »

Il pique un baiser sur ses lèvres, enfile une veste et glisse dans ses poches portefeuille, portable et clés.

« Go ?

— C'est une certitude que j'aurai envie de toi, love... J'ai déjà envie de toi... Mais il va falloir qu'on remette ça à plus tard. »

Daiki l'embrasse encore et souligne ses propos en palpant ses fesses plus fermement, puis s'écarte avant de trop s'échauffer et ouvre la porte.

« Allez, go ! »

Taiga rigole et vient lui peloter les fesses avant de franchir à son tour la porte et la fermer derrière eux.

« Ça te va d'aller à pieds chez mon père ? Y'en à pour quinze minutes. »

— Yes pas soucis ! »

AOMINE

Ils descendent aussi à pieds, dévalant les escaliers avant de sortir dans la rue ensoleillée. Il refoule un désir un peu étrange de prendre la main de Taiga dans la sienne, et à la place, fourre ses mains dans ses poches. Il observe la rue autour de lui, dans ce quartier qu'il n'a pas encore pris le temps de connaître ou de bien repérer. Il se demande s'il y trouvera aussi son épicerie préférée ou sa pizzéria préférée comme chez lui, et la pensée le fait sourire.

KAGAMI

La bonne humeur de Daiki est communicative et lui donne un maximum d'énergie ce matin. Il ne glisse pas sa main dans celle de son homme parce que même si ici ce n'est pas si rare, ils peuvent aussi être reconnus et il reste leurs carrières à préserver. Mais il en a furieusement envie malgré tout alors à défaut, il reste très près de lui pour sentir son épaule frôler la sienne. En passant devant des boutiques qu'il connaît et apprécie il fait quelques commentaires, ici une pâtisserie française, là un italien où il venait manger régulièrement avec son père quand il était gosse, plus loin un fleuriste qui était une confiserie quand il était gamin... Il est facile de constater qu'ils sont dans le quartier coréen avec les nombreux restaurants et boutiques asiatiques qu'ils croisent. Et soudain il a une idée et s'illumine.

« Tiens attends on va prendre par là... Faut que je te montre un truc. »

Il pose sa main sur le bas du dos de son homme pour lui donner lui indiquer la direction. Toutes les excuses sont bonnes pour le toucher. Il explique que son père habite quelques rues plus loin, à cinq minutes en skate. Oui ce détail est important parce que à l'époque du collège pour lui tout devait être à 'portée' de skate. Ils arrivent enfin sur un bâtiment à deux étages, autour duquel s'étend une grande cours de bitumes et d'espace herbeux tout ça cloîtré derrière de grandes grilles en fer. Ici, quelques bancs, là des panneaux de basket, plus loin un garage à vélo. Et un écriteau sur la grille qui indique le nom du bâtiment et son utilité. Taiga sourit.

« C'est mon collège. Je sais... Rien de fou... Mais juste après dans la rue y'a une boutique qui devrait te plaire. Enfin... Si elle y est toujours. »

AOMINE

Il sourit en observant le bâtiment, essayant d'imaginer le jeune Taiga y évoluer. Il pourrait presque le voir derrière l'une des fenêtres, le menton dans la main, contemplant avec envie les paniers de basket dans la cour. Il apprécie la balade dans le passé de Taiga et se dit qu'un jour, il aura peut-être l'occasion de lui montrer aussi les lieux de son enfance et de son adolescence. Il se tourne vers son homme en souriant :

« Ok, montre-moi cette boutique alors. »

Taiga l'entraîne avec lui un peu plus loin dans une rue adjacente. Ils arrivent devant un petit magasin vintage devant lequel s'étalent des tables sur tréteaux avec des bacs dans lesquels sont stockés pêle-mêle des jeux vidéos, des CD, des DVD, des livres et des BD.

« Il y un rayon vinyl à l'intérieur et je crois même qu'il vendait des platines. »

Il s'illumine en découvrant la boutique. C'est exactement ce genre d'endroit qu'il cherchait. Il adore les magasins d'occasion où l'on ne sait jamais à l'avance quel trésor on va dénicher. C'est un peu comme de fouiller dans le grenier familial et découvrir un bouquin d'enfance oublié, ou un disque mythique que les parents ont à tort remisé aux archives...

« Je fouillais tout le temps dans le grenier quand j'étais gamin. Ça me rappelle ce genre de trucs », confie-t-il à Taiga tout en s'approchant des étalages pour les inspecter.

Il s'intéresse particulièrement aux disques et découvre quelques bandes-originales de vieux jeux vidéo qui lui donnent un gros coup de nostalgie.

« Wah, c'est trop cool ! » s'enthousiasme-t-il avant d'entrer dans la boutique, ses CD à la main.

À l'intérieur, il règne un véritable capharnaüm comme il les aime. Il part aussitôt explorer le rayon des vinyles.

KAGAMI

Il le suit et le regarde faire. Il aime découvrir de nouvelles choses qu'il ignore concernant Daiki. Le grenier ? Il est arrivé ici avec ses parents il avait à peine deux ans il ne connaît pas ce genre de bric à brac personnel. Ils étaient arrivés aux Etats-Unis avec rien pour refaire leur vie.

Adolescent, il venait dans ce genre de boutique parce que tout était d'occasion et donc moins cher. Il a toujours vécu dans ce quartier mais pas toujours dans des appartements de haut standing. Il fût un temps où il fallait compter les dépenses, il a toujours gardé des habitudes de cette époque. Même si aujourd'hui, l'argent n'est pas un problème pour lui, il n'est toujours pas quelqu'un de dépensier.

Il flâne et regarde quelques albums, mais il laisse surtout son homme se faire plaisir. Les propriétaires de la boutique ont changé, mais la déco est restée sensiblement la même, conférant au lieu une ambiance et une odeur similaires qui lui laissent un petit goût de nostalgie plutôt plaisant. Il se sent chez lui et il est heureux de partager ça avec Daiki.

AOMINE

Il continue à farfouiller dans cette antre aux merveilles, son regard sans cesse attiré par de nouvelles œuvres. Il écarquille les yeux en tombant sur un vinyle des Pink Floyd.

« Ok, obligé je craque pour me racheter une platine... »

Il montre à Taiga un 33 tours de The Wall.

« Ce genre de trucs ça colle parfaitement avec le côté rétro et un peu déglingué du son vinyle. Et pareil pour ça ! » ajoute-t-il en repérant un vieux disque des Rolling Stones. « Oh, et Led Zep, obligé... Ouais, ouais, je sais, j'ai des goûts de vieux... »

Taiga rigole et déniche un vieux truc dans le fond d'une boîte qu'il lui tend. Un petit Sex Pistols il peut pas faire sa collection sans un disque des Sex Pistols.

« Ouais un peu mais bon... On les aime les vieux ! Ils ont révolutionné la musique quand même. »

Daiki prend le disque que lui montre Taiga et sourit.

« Ouais t'as raison. Bon bah c'est décidé, je prends tout ! »

Il se dirige vers le comptoir avec ses vinyles et ses CD et demande au vendeur s'il a une platine à lui vendre aussi, et coup de chance, oui. Il paie ses articles et se retourne vers son homme :

« Bon, bah c'est déjà pas mal pour commencer ma collection !

— Ouais j'pense que c'est un bon début. »

KAGAMI

Il l'aide à porter ses achats et ils quittent la boutique. Ils rejoignent rapidement l'immeuble de son père. Il tape le code et se dirige vers les escaliers pour descendre au parking situé en sous-sol. Il charge les achats dans le pick-up et il profite du lieu désert pour embrasser son homme. Puis il lui sourit.

« J'en avais trop envie. »

Le brun l'attrape par le poignet et l'attire à nouveau dans ses bras au moment où il s'apprête à s'éloigner et pose ses lèvres sur les siennes.

« J'en avais envie aussi », murmure-t-il en passant une main sur sa nuque et en caressant la naissance de ses cheveux.

Il frissonne au contact de ses doigts, il presse son bassin contre le sien et caresse son dos. Il l'embrasse encore et prend quelques minutes pour en profiter encore un peu. Il sourit.

« C'est good ? On y va ? »

Daiki fait la moue.

« Ouais. On va dire que c'est bon. »

Puis il lui donne une légère claque sur les fesses et va s'installer sur le siège passager. Il attache sa ceinture quand Taiga le rejoint et lui jette un regard de biais.

« Ça fait bizarre de monter en bagnole avec toi. J'espère que tu conduis pas comme une brutasse. »

Il s'installe dans le pickup en rigolant.

« Ah ah ah… Tu verras ça. »

Il se penche sur lui pour l'embrasser encore. Puis il met le contact et éjecte le CD du lecteur.

« Tiens… Mais nous donc du bon son avec tes nouveaux achats. »

Il sourit à son homme et démarre le véhicule.

AOMINE

« Ok. Bon c'est un petit peu vieux alors normal si c'est un peu kitsch, hein » prévient-il en insérant la bande-originale du premier Metal Gear Solid.

Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis que les premières notes du thème résonnent dans l'habitacle, lui rappelant de longues sessions de jeu frustrantes, puisque bien que fan de la série, il n'a jamais été très doué pour l'infiltration.

« J'en ai passé des heures sur ce jeu... Ça exaspérait mes parents qui finissaient par me foutre dehors avec un ballon de basket dans les mains pour que j'arrête de traîner sur la console ! »

KAGAMI

Il se marre doucement.

« Hm… J'ai bien aimé ce jeu aussi. J'dois l'avoir encore qui traîne dans le placard de ma chambre avec la console d'ailleurs… Si tu veux te faire une session jeu old school… On doit pouvoir retrouver de bons trucs. »

Il manœuvre pour sortir du parking et s'insère dans la circulation. Il conduit tranquillement. Il aime la vitesse et les sensations fortes, mais pas en voiture. Il est plutôt le genre à s'arrêter pour laisser toutes les petites mamies traverser la route.

AOMINE

La perspective d'une session de jeu rétro attise son enthousiasme.

« Oh ouais, ça serait carrément trop cool ! »

Il réalise que cela fait des mois qu'il n'a pas ressenti ce genre d'enthousiasme pour quoi que ce soit. C'est comme si Taiga réveillait cette part de lui qui s'émerveille, se passionne, déborde d'énergie et d'envie, cette part de lui qui est la plus vivante et qui n'a jamais totalement disparu au fil des années et des moments difficiles. Il a passé tant de temps dans une sorte d'entre-deux crépusculaire, où il traversait la vie sans vraiment la saisir... Toutes les émotions et les sensations qui émergent maintenant ressemblent à de vieilles amies depuis longtemps perdues de vue, et dont il accueille le retour avec une certaine incrédulité.

Il regarde la route sans trop la voir, de toute façon il n'y a rien dans la conduite de Taiga qui l'incite à faire preuve de vigilance. Il préfère jeter un coup d'œil à son homme, qu'il trouve bizarrement sexy quand il conduit.

« Ça va, tu conduis pas comme une brutasse. » Il se marre et ajoute : « Tu conduis plutôt comme un mec qui est en train de passer le permis et a peur de faire une connerie !

— Je conduis prudemment ! Tss… J'te promets que j'étais bien plus nerveux le jour où j'ai passé mon permis. »

Taiga s'insère sur la voie rapide, pour rejoindre le grand centre commercial qui regroupe un grand nombre de magasin de toutes sortes.

« T'as jamais pensé à le passer ?

— Hm... À Tokyo j'en avais pas tellement l'utilité... Maintenant ça pourrait être plus intéressant mais j'suis pas trop pressé... Faire une saison avec les Lakers ET apprendre à conduire... Ouais nan, j'trouve que j'suis un peu trop occupé pour ça. »

KAGAMI

Il jette un oeil à son homme et sourit.

« Ok. Et c'est vrai qu'on s'en tire bien avec les taxis. »

Il roule une bonne vingtaine de minutes et sort enfin de la voie rapide. Ils rejoignent rapidement le centre commercial et il choisit de commencer par le plus gros magasin d'ameublement, une certaine marque suédoise assez connue où il devrait facilement trouver ce qu'il cherche pour sa terrasse. Il se gare et coupe le moteur. Il regarde toutes les voitures et il se rappelle pourquoi il n'aime pas faire les magasins. Il va y avoir foule et vraiment il n'aime pas la foule. Il caresse la cuisse de son homme et se penche sur lui pour l'embrasser.

AOMINE

Il pose ses lèvres sur les siennes et l'embrasse furtivement, puis lui sourit. Il voit bien que son homme est tendu d'avance de la séance shopping.

« Moi non plus j'suis pas un grand fan de la foule. On va vite et on est efficaces, ok ? Après on pourra aller manger et partir à la plage, ce qui est quand même un programme vachement plus détendant.

— Ok ça me va. Désolé... C'est vrai que j'suis pas fan de ce genre d'endroit. Mais on essaie de prendre tout ce dont on a besoin... Histoire de pas revenir le week-end prochain. OK ?

— Ça marche ! Allez go ! »

Il détache sa ceinture et s'extrait du véhicule, puis ils se dirigent tous les deux vers l'entrée. Une fois dans le magasin, ils vont droit au but, identifiant rapidement ce dont ils ont besoin et évitant de passer trois heures à se décider entre les différents modèles.

« Oh bordel c'est tellement cool de faire du shopping avec toi ! s'exclame-t-il au moment de passer au hangar récupérer leurs achats. Satsu a l'habitude de me traîner faire les magasins avec elle... Quand c'est pas Ryota... ou les deux... »

Il grimace en évoquant ce douloureux souvenir.

« Et putain mais ils savent pas se décider ! Le moindre truc prend des heures ! À la fin t'as des pieds en bouillie et ils te sortent : 'oh, c'est pas grave, on aura qu'à revenir une prochaine fois !' »

Il lève les yeux au ciel et conclut d'un ton dramatique :

« L'enfer, j'te dis. L'enfer. »

KAGAMI

Il rigole.

« Mais t'es tellement sympa que tu peux pas leur refuser. »

Ils récupèrent les colis et chargent tout dans la voiture. Il est soulagé d'être sorti de ce magasin de l'enfer. Daiki avait raison, ils avaient réussi à choisir rapidement sans trop traîner. Ils avaient pu prendre des ustensiles pour équiper un peu la cuisine très vide de Daiki. D'ailleurs, il lui avait laissé quasiment carte blanche pour choisir, donnant juste son avis sur la « vaisselle » et encore.

« Il y aura sûrement moins de monde chez le fleuriste. Tu veux qu'on y fasse un tour ? Et pour la déco… Il y a un dépôt-vente juste derrière là-bas… J'ai l'impression que tu aimes les trucs vintages et rustiques… »

Il sourit.

« Et on devrait être tranquille aussi… Pas trop blindé en général.

— Ok. Allons acheter ton cactus et ma plante verte. Et ouais t'as raison j'aime les trucs vintage et rustiques. J'aime pas quand c'est trop propre et trop design. Faut que ça ait un peu de vécu, quoi !

— Un cactus ? Ok ok. Mais un gros c'est possible ? Parce que si c'est un truc de cinq centimètres c'est pas très intéressant ! »

Ils entrent chez le fleuriste. Une bonne odeur de terre mouillée, d'herbe et de fleur chatouille les narines. Il sourit.

« J'y connais pas grand chose en jardinage... Mais j'adore l'odeur de ce genre d'endroit... »

Il regarde les jardinières autour de lui.

« J'pourrai presque faire pousser des tomates sur ma terrasse... »

Daiki lève les yeux au ciel en soupirant exagérément.

« Forcément... il peut pas admirer la simple esthétique des plantes... Nan... Faut qu'il pense à la bouffe ! »

Il se marre et s'éloigne pour aller examiner de plus près des plantes grasses qui ne nécessitent pas trop d'arrosage.

« Oui bah désolé… Mais un pied de tomates c'est pas franchement super beau comme plante… L'intérêt est effectivement uniquement gustatif. »

Il regarde un peu toutes les plantes potagères. Et il se tourne vers Daiki qui est un peu plus loin.

« Et si je te dis des fraises… T'es pas chaud peut-être ?

— Ouais bah forcément, si tu me prends par les sentiments... » marmonne le brun toujours absorbé dans son examen.

Il sourit et donc il prend quelques pieds de tomates, de fraises et du poivron. Si ça pousse tant mieux si ça fonctionne pas tant pis. Il met tout dans un panier et rejoint son homme. Il a aussi envie de prendre une plante décorative pour sa terrasse. Il se rappelle que son grand-père s'occupait des plantes avant de rentrer au Japon. Ça pourrait lui donner une raison de prendre des nouvelles en venant chercher quelques conseils.

Personne aux alentours, il se glisse derrière son homme pour regarder ce qu'il observe et pose un baiser furtif sur sa nuque au passage.

« Hm… Elle est chouette celle-là.

— Ouaip, plutôt cool. »

AOMINE

Il sourit en sentant ce baiser sur sa nuque. Il s'était attendu à être un peu gêné de telles marques d'affection en public, même si personne ne les regarde, mais en fait... Il trouve ça plutôt plaisant, et même gratifiant. Il n'est pas non plus prêt à s'afficher aux yeux du monde entier, quand bien même il n'aurait pas la carrière qu'il mène actuellement, mais... Ça lui fait plaisir de sentir Taiga proche de lui même à l'extérieur. Et pourtant, il y a une semaine de ça, il se serait probablement raidi comme un piquet à son simple contact...

Mais il a décidé de cesser de s'interroger sur tous les bouleversements que le tigre provoque dans sa vie. Aujourd'hui, il a décidé de vivre les choses comme elles viennent, sans se mettre de barrières. Il veut juste profiter... Et c'est la première fois depuis bien longtemps qu'il s'autorise à le faire.

Il sait qu'il a baissé sa garde. La pensée palpite au fond de sa conscience, mais il n'y prête pas attention. Pas maintenant. Ni jamais, veut-il croire. Il sait bien que ça ne sera pas aussi facile que ça, mais juste... pas aujourd'hui.

Il finit par se décider pour deux plantes assez grandes histoire d'habiller un peu son salon.

« Ok, j'suis prêt, on peut y aller ! Heureusement que ton père nous prête son pick-up avec tout ce bazar... »

KAGAMI

Il a aussi pris deux grandes plantes, une pour l'extérieur et une pour l'intérieur en plus du cactus promis par son homme et d'une petite composition de succulentes qui lui a tapée dans l'œil. Quand il les range dans la voiture il sourit et raconte avec une pointe de nostalgie et de tendresse.

« Mon grand-père adorait ce genre de petites plantes… Elles sont bizarres mais trop chouettes. Et dans mes souvenirs… C'est pas trop compliqué de s'en occuper. »

Il s'étire.

« Bon, je bouge la voiture et on va à la petite brocante ? Histoire que tu déniches des petits trucs déco pour ton appart ?

— Yes, ça marche ! »

Le brun jette un coup d'œil aux petites plantes 'bizarres mais trop chouettes'.

« Ouais t'as raison, je les aime bien aussi. Et nan ce genre de truc tu le laisses avec assez de lumière et de chaleur et t'as plus à t'en occuper pendant des semaines !

— Oh... Tu t'y connais un peu en plantes ? »

Il sourit en montant dans le pick up.

« J'me prends pas la tête dans ce cas... Tu viens suffisamment souvent chez moi pour t'occuper de mes plantes. »

Il lui fait un clin d'oeil et dit ces mots sur le ton de la plaisanterie, mais l'idée lui plaît. Tout comme le fait qu'il ait choisi l'équipement de la cuisine de son homme, sachant qu'il sera probablement le seul à l'utiliser.

C'est vertigineux et à la fois réconfortant. Ils ont chacun un appartement, dans lesquels ils s'installent à peine. Et pourtant, consciemment ou non, ils y laissent une place privilégiée pour l'autre. C'est peut-être idiot de garder deux appartements. Surtout qu'ils sont à peine chez eux encore, mais ce serait sûrement précipité de vouloir vivre ensemble. Même si clairement, Taiga apprécie de pouvoir partager ses nuits avec Daiki et que depuis le début de leur relation c'est comme s'ils vivaient ensemble.

Ils se garent devant le bric à brac. C'est un vieux hangar où tout est entreposé en vrac, des tables et quelques gros meubles sont exposés à l'extérieur. Un homme âgé tient la boutique et attend tranquillement à l'extérieur en fumant sa cigarette.

AOMINE

Il descend du pick-up et salue cavalièrement le vieux avant de passer dans le hangar inspecter sa caverne d'Ali Baba. Il déniche un panneau routier toujours en bon état qui indique la distance de diverses villes américaines. Il aime bien le parfum de voyage qui s'en dégage. Et il trouve aussi un vieux rocking chair tel qu'il en fantasmait avant d'arriver aux États-Unis. Encore au Japon, il se voyait déjà déguster des bourbons au crépuscule en écoutant du rock et du blues tout en se balançant paisiblement.

« Hey, t'as vu ça Taiga ?! Le siège ultime des gens qui aiment la sieste ! »

Le rire clair de Taiga se fait entendre alors qu'il se redresse pour regarder ce qu'il a à montrer.

« Et comme t'es un spécialiste de la sieste ! »

Il lève une vieille enseigne lumineuse à néon qui indique "Happy Hour" avec un sourire.

« Il te faut ça pour ton salon.

— Hm ouais... Plutôt sympa en effet ! Chez moi c'est toujours l'happy hour ! Enfin... façon de parler, quoi ! Tu vois des trucs qui te font envie pour ton appart ou c'est vraiment trop vintage pour toi ?!

— C'est pas trop vintage... J'dirais plutôt que j'ai pas d'inspiration déco. »

KAGAMI

Il hausse les épaules.

« Si t'as des suggestions j't'écoute. »

Et même si Daiki a envie de refaire toute la déco de son appartement en fait, ça lui va très bien. Il lorgne quand même sur une vieille photo en panoramique sous verre de Los Angeles en noir et blanc. C'est kitsch mais il trouve la photo très belle, mélancolique et apaisante.

Daiki suit son regard.

« Ouais, elle est plutôt cool cette photo. Tu devrais la prendre. Et tu devrais aussi acheter plus de lampes. Ton séjour est plutôt grand, alors quelques lampes en plus ça ferait un éclairage plus tamisé et plus sympa. »

Son petit ami pose sa main au creux de ses reins et le guide vers les luminaires, pointant l'index vers une lampe sur pied avec un abat-jour rouge foncé qui devrait donner une lumière chaude et intimiste.

« J'suis sûr que celle-ci serait très bien chez toi.

— Ouais ? Hm... Ok. Je te fais confiance. »

Il sourit. Il adore cette intimité, sentir cette main dans son dos, cette complicité. Il remarque une belle horloge style steampunk faite de rouages. Elle est plutôt sympa et il adore le style.

« Ce serait vachement chouette si tous les rouages tournaient...

— Bah s'ils fonctionnent pas, j'suis sûr que tu connais un horloger dans une petite boutique mystérieuse qui pourra réparer tout ça. Ou sinon ton père il en connaît sûrement un ! »

Il hoche la tête doucement, pensif.

« Ouais… Ok t'as raison. Je la prends… Et je crois que ça va être bon pour moi. »

Ils vont payer leurs derniers achats au petit vieux qui leur fait un prix pour tout ce qu'ils emportent. Ils chargent le pick up et se réinstallent dans le véhicule. Il démarre et le CD se relance. Il se penche vers son homme avant de repartir pour poser un baiser rapide sur ses lèvres.

« On commence par mon appart ? Histoire d'installer le salon de jardin ? Et comme ça je récupère ma planche de surf…

— Ok, ça me va, love. »

AOMINE

Il pose la main sur la cuisse de son homme et lui sourit. Elle n'était même pas si pénible que ça, cette séance de shopping. Avec Taiga tout est plus facile, de toute façon. Et ils reviennent avec de quoi habiller leurs appartements respectifs... se créer un foyer, en somme. Et c'est quelque chose auquel il aspire profondément, que ce soit ici ou ailleurs, il veut un endroit qui lui ressemble, son propre univers. Alors ces achats, c'est un premier pas dans cette direction.

« On déjeune chez moi ? demande-t-il à Taiga alors que celui-ci démarre le pick-up. Je nous commande des pizzas ? Tu comprends, c'est pour rassurer Kyle. Il doit se demander si je suis pas mort ou un truc comme ça. »

Il rigole, en se disant que le livreur doit effectivement se poser des questions après tant de journées sans une seule pizza à apporter chez lui. Et qu'il doit surtout regretter ses pourboires !

« Kyle ? Y'a une pointe de jalousie dans mon coeur quand tu parles de lui aussi familièrement… Il va falloir que je surveille de près ce livreur. »

Taiga rigole mais valide le choix des pizzas en retournant sur la voie rapide.

« Tu nous mets un autre CD ? J'écouterai bien les Stones.

— Ok ! Bah... T'auras qu'à aller lui ouvrir, à Kyle. Quand il verra que y a un aussi beau mec dans mon appart, il oubliera tout hypothétique vague fantasme à mon égard. Bien qu'il en développera sûrement sur toi. Hm... Du coup c'est moi qui le surveillerai. »

Il rit un peu et met le CD dans le lecteur, puis se renfonce dans son siège, la tête tournée vers la fenêtre pour regarder la ville défiler derrière la vitre, la main toujours posée sur la cuisse de son homme.

« Pauvre Kyle ! »

KAGAMI

Il garde une main sur le volant et l'autre sur le pommeau de vitesse. Il aime bien sentir celle d'Aomine sur sa cuisse. Partager des moments du quotidien, faire les boutiques ensemble, les courses, partager chaque nuit de l'autre, chaque matin, discuter, se projeter, faire une place dans sa vie pour l'autre. Il n'a jamais vécu ça auparavant. Ça lui donne un sentiment de vertige, presque un peu effrayant et pourtant il n'a pas peur. Il ne garde que le piment de l'excitation comme dans tous ces sports extrêmes qu'il affectionne. Parce que c'est avec Daiki qu'il vit et partage tout ça. Avec Daiki il se sent en sécurité.

La route défile sous ses roues. Il sourit. La main chaude de Daiki sur sa cuisse, qu'il sent particulièrement vivement à travers son jean. Il découvre doucement le quotidien d'un vrai couple. Partager ses préoccupations, avoir envie de vivre tous ses moments anodins et pourtant si précieux ensemble. C'est infiniment plus riche que ce qu'il pouvait imaginer. La circulation s'est densifiée un peu à présent. Il fredonne sur la musique et profite des ralentissements pour caresser la nuque de son homme avant de redémarrer. Ils arrivent enfin en bas de son immeuble. Il trouve une place pour se garer à proximité. Ils sortent de la voiture pour décharger ce qui doit être installé dans son appartement. Ils font plusieurs trajets pour pouvoir tout monter et finalement, soufflent dans le canapé une fois que tout y est.

« Merci love… Bon je monterai les meubles plus tard… Il commence à faire faim et faut qu'on emmène le reste chez toi. »

Il s'est assuré que les plantes étaient bien installées et avaient de l'eau. Il embrasse Daiki tendrement avant de prendre quelques affaires pour aller squatter chez lui. Il prévoit un peu large au cas où, incluant une tenue pour l'entraînement du lundi.

« J'suis prêt love… »

AOMINE

Il regarde l'appartement de Taiga avec ces quelques petites choses en plus et sourit. Même s'il s'est moqué de Taiga, il aime bien ces plantes sur le balcon. Ça ressemble bien à son homme d'avoir son petit jardin.

« Ok, on y va alors ! »

Il passe un bras autour des épaules de son homme et l'entraîne vers la sortie. Il est content de cette journée. Plus que content. Et elle est loin d'être finie... Il se sent tellement vivant aujourd'hui. Insouciant. Et plus amoureux que jamais, car il semble que chaque jour, il doive découvrir un nouvel aspect de ses sentiments pour Taiga, une nouvelle facette de leur relation.

Ils se réinstallent dans le pick-up après avoir stocké la planche de surf à l'arrière, et ils se mettent en route pour rejoindre son appartement.

KAGAMI

La circulation en ville est plutôt fluide. Ils rejoignent l'appartement de Daiki rapidement, par chance son petit ami dispose d'une place de parking dans son immeuble.

« La place de parking avec l'appartement c'est quand même bien pratique.

— Et ouais, faut bien que je fasse quelque chose de mon argent, hein ! »

Ils descendent de la voiture et déchargent les achats de Daiki, sa planche de surf et ses affaires pour la fin du week-end. Ils commencent à remonter les affaires, il leur faut deux allers retours pour tout débarrasser, et enfin ils peuvent se poser.

« Wah comment j'ai trop faim... Tu veux quoi comme pizzas ? » demande le brun à son petit ami, non sans loucher un peu sur ses muscles mis en valeur par son débardeur et la fine pellicule de sueur conséquente à l'effort physique.

« Une mexicaine et une indienne. »

Il se laisse tomber dans la chaise sur le balcon ouvert. Cette journée est très chaude et il a hâte de pouvoir aller surfer sur les vagues.

AOMINE

Il passe la commande rapidement, puis sort deux bières du frigo et rejoint son homme sur le balcon. Il lui donne sa bière et s'assoit près de lui, puis se penche pour poser un baiser sur son épaule.

« T'es vraiment très sexy aujourd'hui, commente-t-il en matant de nouveau le physique avantageux de son homme. Enfin, t'es toujours sexy évidemment... Mais aujourd'hui encore plus. »

Cette impression est aussi probablement due au fait qu'il se sent comme un homme neuf. Il en profite. Il se sent très chanceux d'avoir un petit ami aussi hot, et est encore incrédule en pensant qu'il a failli laisser passer sa chance avec lui. Il ne veut plus rien laisser passer. Il ne veut plus perdre de temps.

Il se cale dans son siège et ferme les yeux, laissant le soleil caresser son visage, une main posée sur la cuisse de Taiga. Il semble qu'aujourd'hui il ne puisse pas se passer du contact physique.

Taiga rit un peu et trinque avec lui.

« Plus que d'habitude ? J'ai rien changé pourtant ! »

Il se penche pour embrasser son cou.

« Hm… C'est l'amour qui doit faire ça. »

Le brun sourit et regarde son homme avec tendresse.

« Ouais, t'as raison... C'est sûrement l'amour... »

Il passe une main sur sa nuque et l'embrasse doucement.

L'amour... Oui, l'amour lui fait de drôle de choses, mais pour une fois il accueille le changement avec bonheur. Il a envie d'être idiot et de n'avoir d'yeux que pour Taiga. Il veut juste laisser ses sentiments s'épanouir et l'envahir. Jamais auparavant il n'a éprouvé quelque chose comme ça, car il était en permanence sur la défensive et la réserve. C'est peut-être aussi pour cette raison qu'il désire maintenant s'abandonner à ce qu'il ressent, sans rien chercher à contrôler.

Il se recule sur son siège et regarde l'océan qui miroite derrière les immeubles. Son estomac gargouille, mais il le fait taire avec quelques gorgées de bière, et un quart d'heure plus tard, la sonnette retentit.

« Ah génial, la bouffe est là ! »

Il va ouvrir et c'est bien Kyle qui attend derrière la porte, tout sourire.

« Hey ! J'me demandais si tu t'étais mis au régime ou un truc comme ça ! lance joyeusement le livreur.

— Ah ça nan jamais, plutôt crever !

— Alors ça se passe bien ce début de saison ?

— Nickel ! T'as vu le match contre les Suns ?

— Yes ! Impressionnant ! Vous allez rouler sur tout le monde j'ai l'impression !

— J'y compte bien, en tout cas. Merci pour les pizzas. »

Il règle sa commande et glisse un billet en plus, provoquant un grand sourire de la part de Kyle.

« Bon appétit, à plus !

— À plus, Kyle. »

Il referme la porte et pose les pizzas sur la table basse.

« Tu viens manger, love ? »

KAGAMI

Il s'étire et finit sa bière.

« J'arrive. »

Il se lève et rejoint son homme dans le salon. L'odeur de pizza lui donne faim.

« Une autre bière ? »

Il rejoint la cuisine pour se servir.

« Yes, s'te plaît ! »

Le brun s'installe et prend la bière que Taiga lui tend.

« Thanks love. Bon app ! lance-t-il avant de commencer à dévorer sa pizza. Il était temps de manger ! Pour une fois j'pense que j'suis aussi affamé que toi ! »

— Je suis pas sûr que ce soit possible ! »

Il sourit et s'attaque à sa première pizza.

« Hm... Ouais. Ça fait du bien de manger. Et... Je te l'accorde elles sont bonnes les pizzas de Kyle. »

— N'est-ce pas ?! »

AOMINE

Il dévore, mais effectivement, impossible d'avoir autant d'appétit que son homme ! Il termine repu et se laisse aller dans le canapé, les mains sur le ventre.

« Pfiu... Va me falloir du temps pour réussir à me relever... »

Et en fait s'il s'écoutait, il ferait bien une petite sieste, mais il a envie de profiter de l'après-midi, et de toute façon il pourra sûrement dormir un peu à la plage. Il tourne la tête vers son homme, toujours en train de satisfaire son appétit de fauve.

« Ils annoncent des belles vagues aujourd'hui ?

— Ouais. Très bonnes. »

Taiga affiche un sourire immense.

« Je pense que je vais pouvoir me faire plaisir ! Hm... T'as l'air de vouloir faire la sieste toi... Je peux y aller tout seul si tu veux. »

Daiki bâille à s'en décrocher la mâchoire.

« Nan, t'inquiète, je ferai un somme sur la plage... »

Il s'étire longuement, et puis se motive à se lever pour aller enfiler un short de bain et rassembler quelques affaires pour la plage.

KAGAMI

Il termine sa deuxième pizza repu et se lève pour préparer quelques affaires aussi.

« Il faudra s'arrêter sur le chemin pour acheter de quoi grignoter et des bouteilles d'eau. »

Il sort sa combinaison du sac qu'il a préparé pour venir ici. C'est une vieille combi, elle ne vaut pas celle qu'il a laissée chez Levi mais en attendant d'en racheter une elle fait le job. Il n'enfile que le bas pour ne pas crever de chaud et garde le haut ouvert. Il ajoute une serviette de plage dans le sac de Daiki.

« Moi je suis prêt. »

AOMINE

Il embrasse son homme et prend son sac.

« Alors go ! »

Ils sortent dans la rue ensoleillée et font un arrêt à l'épicerie pour le ravitaillement, puis descendent sur la plage. Le vent souffle fort aujourd'hui, et des rouleaux prometteurs se forment dans l'océan agité.

« Ouh... Bah je vais juste tremper mes orteils, moi », commente-t-il devant ce spectacle.

Ils installent leurs affaires dans un coin tranquille pas loin de l'eau, et Daiki en profite aussitôt pour s'étaler sur sa serviette. La chaleur du soleil est atténuée par la brise, mais il fait très bon, une température idéale pour une petite sieste.

« Bon, bah fais de ton mieux, je t'observerai d'ici ! Impressionne-moi !

— Ouais bien-sûr... J'crois qu'tu vas pas voir grand-chose. Tu vas t'endormir avant même que je sois dans l'eau. »

KAGAMI

Il se marre et étale sa serviette à côté de son homme, sans oublier de mettre le sac dessus pour ne pas qu'elle s'envole. Il regarde Daiki avec tendresse, il a tout le temps envie de l'embrasser et le toucher, mais en pleine après-midi c'est impossible. Il referme sa combinaison correctement, et fixe sa planche à sa cheville.

« J'y vais. A tout à l'heure. »

AOMINE

Il chausse ses lunettes de soleil et s'appuie sur ses coudes pour regarder son homme partir se mesurer à l'océan. Et contrairement à la prévision de Taiga, il ne s'endort pas tout de suite, préférant l'admirer sur sa planche.

Ça lui donne une étrange impression de déjà vu, et il se rappelle son deuxième jour à L.A., quand il avait rejoint Lola et les surfeurs sur la plage en plein lendemain de cuite. Cette après-midi-là lui semble déjà tellement loin ! Ce souvenir remonte à une autre vie, et il ne la regrette plus du tout. Il n'y a plus d'obstacles entre eux maintenant, et ces moments n'appartiennent qu'à eux.

Il se souvient que cet après-midi-là, il avait déjà admiré Taiga, avec un sentiment confus et perturbant qu'il n'arrivait pas encore à identifier. Aujourd'hui, plus rien ne l'empêche de profiter du spectacle sans arrière-pensée, sans doute ou inquiétude rongeant son esprit. Alors, il suit des yeux un moment son homme qui s'éclate sur les vagues, et finalement, il se rallonge complètement. Les yeux fermés, il se laisse bercer par le grondement du ressac et ne tarde pas à s'endormir.

KAGAMI

Il glisse sur les vagues. Il sent la force des éléments se liguer pour le faire tomber mais il tient bon. La mer dessine de magnifiques rouleaux dans lesquels il s'engouffre à pleine vitesse.

Il enchaîne les vagues. Il profite des sensations euphorisantes. Il n'est rien face à l'immensité de l'océan et à sa puissance. Quand il glisse sur l'eau, il n'y a que le vent qui siffle à ses oreilles, l'adrénaline qui fait battre son coeur, le plaisir de se sentir invincible.

Il s'accorde une dernière vague avant de faire une pause. Elle est immense et magnifique. Il se met en place et se laisse porter par le flot avec agilité, la vitesse est impressionnante. C'est un pur plaisir. Quand il arrive au bout de ce rouleau il se laisse tomber à l'eau un immense sourire sur le visage et le rire aux bords des lèvres. Et l'espace d'un instant il pense à Levi. Il aurait kiffé cette vague et ils se seraient extasiés ensemble. Aujourd'hui, il n'a personne avec qui partager cet exploit. Depuis deux ans, il ne faisait pas une sortie surf sans lui. Son sourire se fane un peu et son cœur se serre. C'est la première fois, que son ex lui manque vraiment et ça le laisse mélancolique. Il se dit qu'il est temps de sortir de l'eau, il a envie de retrouver Daiki, de se laisser réconforter par ses bras.

Il a pas mal dérivé et ils remontent doucement le long de la plage pour retrouver son homme.

AOMINE

Il dort d'un demi sommeil, le bruit du ressac toujours présent à la périphérie de sa conscience. Le soleil est chaud sur sa peau, le vent l'effleure en une caresse tiède. Il entend des pas qui s'approchent de lui et entrouvre les yeux pour voir son homme ruisselant s'approcher. Il se redresse sur un coude et le regarde par-dessus ses lunettes de soleil.

« Hey love. Tu t'es bien éclaté ? »

Taiga pose sa planche et retire le haut de sa combinaison qui lui donne bien chaud. Il lui offre un sourire léger en répondant.

« Ouais. Y'avait de bonnes vagues ! C'était top. Bien reposé ?

— Ouais j'ai somnolé un peu... Mais j'ai regardé le début de ta performance ! Et je suis positivement impressionné ! »

Taiga sort la bouteille d'eau pour se désaltérer à grandes goulées puis il se marre doucement.

« Positivement impressionné rien que ça ? C'est dommage. T'as pas vu la meilleure vague… »

Son regard se perd un peu dans le vague avec nostalgie, puis il se secoue et prend un truc à grignoter.

« Tu en veux ? »

— Non merci, pas encore digéré la pizza ! »

Il se redresse tout à fait et pose une main sur l'épaule de Taiga.

« Ça va love ? Tu m'as l'air mélancolique. »

KAGAMI

Mélancolique ? Il regarde Daiki un peu surpris. Il rougit doucement et détourne le regard, se concentrant sur l'ouverture de la boîte de gâteaux salés à grignoter. Il sent une sorte de poids sur son coeur effectivement. Le genre de petit truc qui gratte la nuque et dont on ne sait pas exactement l'origine mais qui serre un peu la poitrine. Il n'a pas envie de gâcher la bonne humeur de son homme. Il n'est même pas sûr de ce qu'il ressent.

« Hm… Ouais… J'me suis juste rappelé que… J'ai plus l'habitude de surfer seul… Même si pourtant c'est une activité plutôt solitaire normalement. »

Il commence à grignoter et lui adresse un clin d'oeil.

« Et j'avais un peu envie que tu me prennes dans tes bras… Mais faudra que ça attende. »

AOMINE

Il jette un regard de côté à son homme. Plus l'habitude de surfer seul ? Son cœur se serre un peu en réalisant que Taiga doit être en train de penser à son ex. Non qu'il puisse l'en blâmer, mais c'est tout de même une pensée douloureuse.

Il ne peut peut-être pas le prendre dans ses bras comme il voudrait, mais... Il passe un bras autour de ses épaules et le serre un peu contre lui, contemplant en silence les vagues qui se brisent sur le rivage.

KAGAMI

Ce bras ne le serre pas tout à fait comme il l'aurait attendu, mais il est malgré tout réconfortant. Il souffle doucement en regardant la mer.

« Thanks. »

Et puis, il rit un peu.

« T'es tout chaud… C'est agréable. »

Non seulement Aomine est chaud mais sa peau sent le soleil et il adore son odeur quand il a longuement profité des rayons solaires.

« Et tu sens trop bon… »

Il se mord la lèvre en le regardant avec envie, comme une friandise à laquelle on a du mal à résister. Il reporte son attention sur la mer le sourire aux lèvres.

« Ouais j'ai bien cuit au soleil comme un cookie au four ! approuve Daiki. C'est trop agréable de faire la sieste au bord de l'océan. Si seulement je pouvais faire ça tous les jours ! »

Il caresse du bout des doigts le biceps de Taiga, le regard perdu sur l'horizon.

« Hm… Le cookie au four… ça doit être pour ça que je te trouve particulièrement appétissant. J'ai terriblement envie de te croquer… Comme le biscuit encore chaud… J'suis sûr que tu es juste croquant à l'extérieur et bien chaud et moelleux à l'intérieur. »

Il se marre et croque dans un des biscuits de son « goûter » pour se faire passer l'envie de croquer l'épaule de Daiki.

Le brun lui jette un coup d'œil et sourit.

« Bah j'te laisserai me croquer tout à l'heure quand on sera rentrés, comme ça tu pourras vérifier ta théorie ! »

Il sourit à son homme le regard brillant de désir. Il se passe une main dans sa tignasse rouge humide et avec un léger rire il souffle en se penchant un peu vers lui.

« Je t'aime… »

Il rougit, sa voix est basse à peine audible. Pourtant, il pourrait le crier que personne ne comprendrait sur cette plage, néanmoins ces quelques mots font toujours battre son corps et se tordre ses tripes quand il les prononce, sincère mais un peu effrayé par leur valeur et leur portée.

AOMINE

Comme à chaque fois que Taiga les prononce, ces mots le font frémir sous l'effet d'une douce chaleur. Il murmure sur le même ton :

« Je t'aime aussi... »

Il resserre un peu son bras autour des épaules de son homme, un léger sourire aux lèvres.

« Quand je serai assez bon nageur, tu pourras m'apprendre à surfer. Comme ça t'auras plus besoin d'y aller tout seul. »

Taiga le scrute du regard comme s'il cherchait à lire quelque chose en lui. Il hésite et puis il murmure.

« Ça te tenterait vraiment ?

— Bah ouais j'pense que ça me plairait. »

Daiki tourne la tête vers lui avec un sourire taquin.

« Mais si tu veux pas m'apprendre c'est pas grave, j'connais un prof de surf qui m'aime pas beaucoup mais qui me donnera sûrement des cours si je le paie le double ! »

Taiga grimace, mais soupire.

« Sûrement l'un des meilleurs profs de surf de L.A. On peut pas lui retirer ça... Mais non je me ferai un plaisir de t'apprendre ! J'adorerais t'apprendre.

— Good ! Tant mieux. »

Il lâche Taiga et se rallonge sur sa serviette, les bras croisés derrière la tête, soupirant de bien-être.

« J'crois que j'pourrais vraiment m'habituer à la vie à L.A... » murmure-t-il d'un ton rêveur, le regard perdu dans le ciel d'un bleu profond.

Taiga reste assis à contempler la mer et son homme tour à tour et répond doucement.

« On prend vite goût à la plage... Dès que tu es sur le sable... Tu oublies que tu es pas en vacances... C'est un peu comme si là le temps avançait au ralenti.

— Ouais, c'est exactement ça... Le temps qui s'écoule au ralenti. J'adore cette sensation. D'un côté, j'adore l'adrénaline, quand ça va vite, quand on se donne à fond... Mais j'aime aussi me poser et juste... sentir le temps passer... »

Il sourit légèrement. Oui, il a besoin de ces moments emplis de silence et d'immensité, où chaque sensation paraît plus lente, où il peut les ressentir une à une, et laisser ses pensées se diluer dans le bleu du ciel.

KAGAMI

Il n'ajoute rien et reste silencieux à laisser le soleil réchauffer sa peau alors qu'il continue à grignoter. Les vagues sont vraiment belles aujourd'hui. Il les regarde avec envie.

Il termine son grignotage, boit une grande rasade d'eau et se tourne vers son homme.

« Je vais y retourner on pourra se baigner après si tu veux. »

Le brun se redresse et contemple l'océan derrière ses lunettes noires d'un air dubitatif.

« Hm pour se baigner je sais pas, ça me semble bien agité quand même. Mais je t'accompagne, je vais marcher un peu les pieds dans l'eau ! »

Sur ces mots, il se lève et suit son homme jusqu'au rivage où l'écume crépite sur le sable chaque fois que la mer se retire. Le soleil scintille sur la crête des vagues, quelques autres surfeurs s'en donnent à cœur joie non loin d'eux.

« Ouais, ça va, la température est acceptable », remarque Daiki en regardant l'eau qui s'enroule autour de ses chevilles. Il relève la tête et lui sourit : « Bon, bah profite bien alors ! »

Il pose un regard tendre et plein d'envie sur son homme. Il lui sourit et remet sa combinaison en murmurant :

« Il est vraiment temps que j'fasse un plongeon dans l'eau froide. »

Il a juste terriblement envie de le toucher et l'embrasser. Il lui fait un petit signe de la main et s'éloigne en riant de lui-même et plonge sans attendre. Il s'éloigne sur sa planche pour aller à la rencontre des vagues, le visage fouetté par le vent et l'eau fraîche.

AOMINE

Il le suit des yeux tandis qu'il s'élance dans l'océan, et lui envie un peu sa familiarité avec l'élément liquide. Il l'aurait bien suivi, mais il lui faudra encore patienter quelques temps avant d'en arriver là.

Au bout d'un moment, il se détourne et se met à arpenter la plage, l'océan venant éclabousser ses jambes nues à chaque passage. Il respire profondément l'air pur qui vient du large, le regard dérivant sur les vagues inlassables qui agitent la surface à perte de vue. Et cette fois, quand il pense à ce qu'il a laissé de l'autre côté de l'océan, il expérimente plutôt une douce nostalgie qu'un manque douloureux. Comme il l'a dit plutôt à Taiga, il s'habitue peu à peu à l'idée de vivre ici, et peut-être pour longtemps... Lui qui a toujours pensé revenir au pays commence à voir cette idée s'éloigner lentement de lui. Il peut peut-être se construire une vie ici. Avec Taiga.

Il contemple, pensif, l'eau miroiter autour de ses pieds, le soleil éclaté en myriades de minuscules scintillements tandis que la mer gronde, et poursuit sa balade pendant une bonne demi heure, cherchant régulièrement son homme du regard et admirant ses performances de loin. Finalement, il revient se poser sur sa serviette et laisse le soleil le réchauffer tandis qu'il rêvasse à l'avenir.

KAGAMI

Il se laisse tomber dans l'eau épuisé. Il avait besoin de ça, se fatiguer et consommer toute son énergie. Il s'allonge sur sa planche et reprend doucement sa respiration en se laissant dériver au gré des vagues.

À plusieurs, reprises il a pensé à Cynthia, Kelly, aux autres et à Levi. Un peu parce que partager ces moments de glisse avec eux lui manque, avec Levi aussi même s'il a du mal à se l'avouer. Mais Levi est un très bon surfeur. Et beaucoup parce qu'une part de lui a peur de leur faire face en dehors de Cynthia. Levi pour des raisons évidentes, il est toujours tellement en colère contre lui qu'il ne pense pas pouvoir l'écouter réellement et sans s'énerver. Les autres parce qu'il leur a menti pendant tout ce temps et que même si Cynthia a été rassurante il a peur de leurs réactions.

Il inspire profondément. Ce n'est pas vraiment le bon endroit pour s'endormir, même si les vagues qui le bercent sont plutôt agréables. La mer s'est un peu calmée en cette fin de journée, Daiki voudra peut-être se baigner.

Il se décide à se redresser et retourne auprès de son homme en ouvrant sa combinaison.

AOMINE

Il rouvre les yeux quand Taiga s'approche et remonte ses lunettes sur son front pour le regarder. La soirée s'approche et la lumière a décliné, mais elle enveloppe toujours aussi glorieusement son homme étincelant de gouttes d'eau qui ruissellent sur ses muscles.

« Hey love. Comment était cette deuxième session ?

— Très bonne et épuisante. La mer s'est bien calmée, mais j'en ai bien profitée. »

Taiga pose sa planche puis retire le haut de sa combinaison.

« Tu veux aller te baigner ? »

Le brun regarde les vagues assagies.

« Hm... Pourquoi pas. » Il lui adresse un clin d'œil. « Si t'es pas trop épuisé.

— J'y resterai pas trois plombes mais... J'ai bien envie de me baigner avec toi. »

Le tigre boit une bouteille d'eau avant de se relever pour retirer sa combinaison entièrement. Il porte dessous un short de bain moulant plus pratique que ceux qu'il affectionne habituellement quand le surf n'est pas au programme.

Daiki fait de son mieux pour ne pas loucher sur... eh bien, tout ce que révèle un peu trop suggestivement ce short de bain. Il se détourne de cette vue troublante et part devant en trottinant.

« Ok, alors allons faire trempette ! » lance-t-il par-dessus son épaule.

Sa précipitation, cependant, est stoppée net par la sensation saisissante de l'eau froide qui se referme sur son corps, par contraste avec la chaleur de sa peau longtemps exposée au soleil. Il pousse une exclamation étouffée et s'avance dans les vagues avec davantage de prudence.

KAGAMI

Il sourit, laisse ses affaires et s'élance dans les vagues. L'eau est un peu froide mais ça ne lui fait pas peur. Il rejoint rapidement Daiki et passe un bras humide et frais autour de son cou.

« Bah alors ? Elle est pas bonne l'eau ? »

Daiki tressaille et frémit à ce contact.

« Elle serait probablement meilleure si j'avais pas passé l'après-midi à dorer au soleil ! proteste-t-il. J'ai tellement cuit que demain je serai probablement encore plus foncé qu'aujourd'hui !

— Hm... Sexy... »

Il serre son homme, collant son flanc contre lui et il murmure à son oreille, d'une voix taquine.

« Tu veux que je t'aide à rentrer dedans ?!

— Ah nan ! Je sens venir le coup fourré ! »

AOMINE

Un nouveau frisson le parcourt. Anticipation dudit coup fourré ? Ou juste la fraîcheur de l'eau... Ou peut-être encore l'érotisme du corps de Taiga presque nu contre le sien ?... En tout cas, il n'en mène pas large ! Il observe les flots avec circonspection et y plonge une main pour s'arroser la nuque.

Taiga rigole.

« Mais non j'oserais pas... »

Malgré ses mots, le tigre se jette à l'eau en l'entraînant avec lui et profite de la confusion pour lui voler un baiser avant de le lâcher et le laisser se libérer.

Daiki émerge brusquement en toussant, les muscles tétanisés quelques instants par la différence de température. Il chasse les gouttes d'eau de ses yeux d'un revers de main et s'ébroue comme une panthère qui sort du bain.

« Oh, bordel, ça va se payer, ça ! J'te garantis que ça va se payer ! » proteste-il tout en cherchant Taiga à l'aveuglette.

Dès qu'il repère sa silhouette, il l'éclabousse copieusement : ça l'empêchera peut-être au moins de se marrer, le rustre !

Taiga rigole et accepte cette vengeance sans protester. Il se laisse couler dans l'eau.

« Tu devrais me remercier ! Au moins t'es rentré !

— Mais j'avais rien demandé, moi ! »

Mais effectivement, maintenant qu'il est trempé, la température de l'eau semble plus douce. Il en profite pour plonger dans l'eau et faire quelques brasses.

KAGAMI

Il le regarde faire et il est évident qu'il prend de l'assurance. Il s'allonge dans l'eau et regarde le ciel. Il se laisse porter par les vagues doucement et ferme les yeux pour se protéger de la luminosité du soleil. Il faut qu'il fasse attention, il pourrait s'endormir là avec les doux rayons du soleil qui le réchauffent, la mélodie du vent et des vagues, et le bercement des mouvements de la mer.

AOMINE

Il en profite pour s'entraîner un moment, apprivoisant l'eau et les courants, puis il s'essaie au crawl et dérive assez loin avant de s'en apercevoir et de s'arrêter. Il a encore pieds, il est surtout allé loin en longeant la plage plutôt qu'en s'éloignant vers le large. Cette petite séance de natation improvisée l'a crevé. Il sent qu'il s'améliore, cela dit. Il reprend ses appuis dans le fond sablonneux et entreprend de retrouver Taiga qu'il a laissé en arrière, et qui se laisse toujours porté, allongé sur l'eau à dériver avec les vagues.

Il s'approche doucement de lui et pose une main sur son ventre.

« T'es pas très prudent, love. Si tu t'endors là on va te retrouver échoué à Tokyo dans une semaine. Bon, Tetsu et Himuro seront contents, moi, un peu moins ! »

Taiga sourit et se redresse en prenant la main que Aomine vient de poser sur son ventre dans la sienne.

« Je te manquerais ? Hm... Nan mais je faisais attention à pas m'endormir. T'as l'air plus à l'aise pour nager.

— Ouais... J'me sens bien dans l'eau, ça me facilite les choses. Et évidemment que tu me manquerais, baka !

— Je demande pour être sûr ! »

Taiga laisse ses mains dissimulées sous la surface de l'eau dériver sur lui.

« Tu veux nager encore un peu ? Ou... On rentre ?»

Daiki frissonne en sentant les doigts de Taiga courir sur sa peau hérissée de chair de poule.

« On devrait rentrer... » murmure-t-il en regardant l'horizon, dont le soleil se rapproche en inondant l'océan d'une lumière chaude et dorée.

« Il commence à être tard, ajoute-t-il. Et j'ai froid... et faim... et soif... » Il se penche et murmure à son oreille : « Et envie de toi aussi... »

KAGAMI

Il sourit et caresse ses reins.

« C'est vrai... Il est tard et nous avons eu une grosse journée... Et moi aussi, jai envie de toi. »