Coucou !
On y est enfin ! Le match ! Ce chapitre a demandé beaucoup de boulot, on espère qu'il vous plaira ! Enjoy !
Stella : J'espère que les "méga actions de fou" seront au rendez-vous, ça nous embêterait vraiment beaucoup que tu ne lises plus :D Tu nous diras !
AOMINE
Ce soir, le public est déchaîné. Pas étonnant, les fans des Lakers connaissent l'enjeu du match. Et ceux des Hornets qui ont fait le déplacement ne sont pas en reste. Au premier coup d'œil, il est assez impressionné par l'équipe adverse qu'ils viennent saluer sur le terrain. Beaucoup de joueurs très grands, des physiques plutôt élancés proches du sien. Le meneur paraît bien petit au milieu de ces géants, mais il dégage une aura dangereuse qui met en alerte son instinct de basketteur.
Comme il ne doit pas entrer en scène de suite, il rejoint le banc non sans avoir pressé l'épaule de Taiga en passant près de lui, avec un sourire dans lequel il tente de lui transmettre toute sa confiance et ses encouragements. Il s'assoit, un peu nerveux, observant les joueurs se mettre en place dans ce rituel familier qui fait toujours battre son cœur. Les dernières minutes avant le coup d'envoi sont toujours si intenses, chargées d'électricité, et l'air semble si lourd qu'il en devient oppressant.
KAGAMI
C'est la première fois qu'il fait un démarrage de match et ça lui met un peu la pression. Il prend sa place sur le terrain. Lewis et Harry sont en position pour l'attaque. Il doit surveiller leurs arrières.
La foule crie dans les gradins. Les acclamations des supporters le gonflent à bloc. L'arbitre lance la balle et l'entre-deux va aux Charlotte Hornets. Il réagit aussitôt arrivant face à l'attaquant qui fonce déjà vers leur panier. Hors de question de leur laisser les premiers points. Le gars est plus grand que lui, il tente de le feinter, un sourire amusé aux lèvres. Ce gars il s'en souvient, il l'a affronté avec les Knicks. Il lit dans son regard qu'il ne lui accorde aucun crédit. Il compte bien lui prouver qu'il a tort, même s'il s'en fait un ennemi aujourd'hui en le ridiculisant. Il fait semblant de laisser une ouverture en se reculant légèrement. Aussitôt, il s'engouffre dans cette faille et amorce sa détente pour marquer à distance. Parfait. Il sourit. Son pas en arrière n'avait que pour but de changer sa position et lui permettre de sauter. Il s'élance juste après son adversaire pour que celui-ci n'ait pas le temps de renoncer à son tir.
« Fuck... »
Ce petit mot le fait sourire. Il ne s'y attendait pas à celle-là. Il contre le tir et envoie la balle à Lewis qui file dunker dans le panier adversaire et marque les deux premiers points.
AOMINE
Assis sur le banc, il a observé ces premières actions avec un sourire qui va en s'élargissant. Voilà une belle manière de commencer le match. La défense de Taiga était parfaite. Et c'est toujours bon pour le moral de marquer les premiers points. Les gradins approuvent bruyamment ce début enthousiasmant.
Il n'aime pas se retrouver réduit au rôle d'observateur, et il n'y a pas de meilleure façon de jauger un adversaire qu'en s'y confrontant sur le parquet, mais il met tout de même ces minutes d'inactivité à profit pour analyser le jeu des Hornets, repérant les forces et faiblesses de chaque joueur. Il comprend pourquoi les Lakers ont dû leur céder la victoire ces deux dernières années. Les Hornets ont une énergie phénoménale, et déploient une offensive implacable. Leur enthousiasme, cependant, constitue à la fois leur force et leur faiblesse. Parfois ils vont trop vite, au détriment de la précision des actions, ou de l'anticipation de la défense adverse. Mais leur meneur distribue très bien le jeu, donnant l'illusion que les attaquants sont partout à la fois, et toujours à l'endroit qu'il faut.
Très concentré, il oublie peu à peu tout ce qui l'entoure, entièrement absorbé par la scène qui se déroule à quelques pas devant lui. Bientôt, il en deviendra un acteur. Et il ne veut pas se laisser distraire ou surprendre.
KAGAMI
Il se laisse envahir par cet état où il joue avec tous ses sens. Les Hornets sont forts, ils n'ont pas le droit à l'erreur. Et le gars qu'il a berné au début du match lui en veut personnellement. Malgré ses efforts et ceux des autres, les paniers des frelons rentrent un peu trop vite comparé à ce que les scoreurs des Lakers parviennent à faire. Les joueurs changent autour de lui, mais le coach le garde encore un peu dans le jeu et ça lui convient. Daiki est appelé pour remplacer Steve. Il ne doit pas changer sa position et Daiki va jouer sans son soutien direct, mais juste le fait de le savoir sur le terrain en même temps que lui, lui redonne un gros coup de boost. Le coach ne leur a pas demandé de jouer en duo, néanmoins, il compte bien mettre à profit leur affinité particulière pour réussir à remonter le score. Son regard glisse sur les chiffres qui annoncent un retard de plus de quinze points pour les Lakers. Ce qui n'est pas sans impact sur le moral de leurs coéquipiers.
AOMINE
Ça lui fait un drôle d'effet quand il entre sur le terrain sous les acclamations du public, qui attendait visiblement qu'il entre en scène. Ça n'était jamais arrivé avant, du moins, pas comme ça. Finalement, avec leur mode de vie qui ne les amène pas beaucoup à sortir, et la plupart du temps seulement dans des endroits déjà familiers, Taiga et lui ne prennent probablement pas la mesure de leur célébrité croissante. Mais c'est un problème pour plus tard. Pour l'instant, il faut se concentrer sur le retard de points à rattraper.
Il attrape au vol la balle que lui lance Harry, et s'élance sans attendre. Il repère la position des joueurs en un quart de seconde, les trajets potentiels jusqu'au panier défilent à toute vitesse dans son esprit. Il accélère fortement, passe à l'arrêt quasi instantanément avant de redémarrer encore plus vite sur sa gauche, et avec cette méthode il déjoue aisément la défense jusqu'au panier. Ça tire fortement sur les articulations et il ne pourra pas faire ça tout le match, mais il veut montrer qu'il ne plaisante pas. Une poignée de secondes après son entrée sur le parquet, il marque ses premiers points.
KAGAMI
Il a suivi le mouvement de son homme. Il sourit en entendant les acclamations des supporters charmés par ce premier coup d'éclat. C'est pour ça qu'ils attendaient qu'il fasse son entrée après tout.
Il ne perd pas sa concentration néanmoins. Le jeu repart dans l'autre sens et c'est à lui de s'assurer que les attaquants ne passent pas. Il fond sur celui qui a la balle pour le bloquer dans sa progression, en arrivant sur sa gauche le gars n'a que deux options pour passer sa balle. Il devine laquelle il va tenter en une fraction de seconde. Il n'hésite pas et amorce le mouvement pour bloquer la balle avant même que le gars n'ait fait le sien pour l'envoyer à son coéquipier. Il le lui vole, fait une volte face et sans même le regarder, il fait une passe basse qui arrive dans les mains de Daiki qui s'est faufilé dans un coin à découvert.
AOMINE
Il est ravi de voir la défense très bien jouée de son homme, mais il n'a pas le temps de l'admirer. Il fait face à un mur de joueurs remontés, pas du tout disposés à voir l'écart entre les deux équipes se resserrer. Un sourire prédateur se dessine sur ses lèvres. Il adore ce genre de situation. Il dribble en faisant passer le ballon d'une main à l'autre et ne se démonte pas, il gagne du temps en rendant ses gestes difficiles à prédire en enchaînant les feintes. Et pendant qu'il concentre l'attention, Lewis s'est déplacé discrètement. Dès qu'il est sur la bonne trajectoire, il lui fait une passe vers l'arrière, puis se dégage des joueurs qui le marquent pour l'accompagner jusqu'au panier. Lewis tire, d'un peu loin. Le tir est court, mais il est déjà dans les airs pour lui faire achever sa course en plein dans le panier. Il retombe souplement sur ses pieds, prêt à enchaîner à la prochaine opportunité.
KAGAMI
Il jubile un peu de voir les frelons prendre les paniers de son homme qui sait toujours aussi bien surprendre l'ennemi. Il se remet en position. Bien décidé à ne pas les laisser marquer pour permettre à Daiki et Harry de remonter le score. Avec Simon il fait une bonne équipe en défense et ils arrivent à intercepter quelques beaux tirs en surprenant beaucoup de monde. Et chaque fois, il redistribue la balle à leurs deux scoreurs, qui font des prouesses et arrivent à faire entrer presque toutes les balles qu'ils leur renvoient.
De nouveau il se retrouve face à son copain du début. Cette fois il se montre plus prudent mais il semble vexé de s'être fait avoir. Il compte bien retourner sa mauvaise humeur contre lui. Il le marque et bouge avec lui comme s'il dansait pour l'empêcher de passer. Il reste toujours vigilant à ne pas faire de fautes. L'autre gars s'énerve et plus il s'énerve moins il voit ses coéquipiers pour faire une passe. Il finit par y penser mais c'est trop tard, il n'est plus assez concentré et Taiga intercepte la balle et file vers le panier adverse. Il s'apprête à passer la balle à Daiki mais un frelon s'interpose alors il faut volte face et sert la balle à Harry qui met un joli panier à trois points.
Aussitôt le coach le fait sortir. Il a joué les cinq premières minutes. Il tape dans la main de celui qui le remplace et vient s'asseoir sur le banc. Il aurait aimé rester encore sur le terrain. Mais il sait qu'il doit faire une pause pour pouvoir assurer toute la durée du match.
AOMINE
Il a la curieuse impression que le terrain est un peu désert sans Taiga. Il ne sent pas tout à fait aussi à l'aise quand il n'est pas là pour assurer ses arrières. Qu'à cela ne tienne, il n'a pas dit son dernier mot. L'équipe adverse a toujours l'avantage et il faut accélérer pour remonter au score. Il ne s'autorise pas, cependant, à se donner à fond encore. Il faut s'économiser, qu'on lui a dit. Il s'efforce donc de le faire, et petit à petit, leur défense renforcée leur permet de mettre plus de paniers qu'ils n'en reçoivent. Déstabilisés d'avoir affaire à plus de défense qu'ils ne l'avaient anticipé, les Hornets demandent un temps mort. Il en profite pour se désaltérer abondamment.
« Ok les gars, on continue comme ça, les encourage le coach. Il reste deux minutes. On peut égaliser avant la fin du premier quart temps. »
Il hoche la tête, il y compte bien. Il jette un coup d'œil au banc d'en face. Vont-ils tenter d'organiser leur défense, ou déployer d'autant plus leur offensive ?
KAGAMI
Le coach informe des changements, Zack remplace Harry pour marquer les points. Taiga récupère la bouteille de son homme et lui donne sa serviette. Quand le coach a fini, il se permet de lui glisser quelques mots avant qu'ils retournent sur le terrain.
« Méfie-toi du numéro 16. Il garde ses distances pour l'instant... Mais je l'ai déjà vu à l'œuvre... Il peut être brutal et mettre hors jeu pour un match les meilleurs scoreurs. Zack a confirmé mon impression. »
AOMINE
Son regard glisse vers le numéro 16. Un physique plus imposant que la plupart des gars de son équipe. Il peut se servir de sa carrure pour pousser à la faute. Il va falloir qu'il compte sur sa souplesse, sa rapidité et la parfaite maîtrise de son corps pour éviter ça. Il reporte son attention sur son homme :
« Ok, je ferai attention. »
Il lui adresse un léger sourire, puis retourne sur le terrain. Deux minutes. Il inspire, expire, appuyé sur ses genoux. Il n'a pas trop l'habitude de jouer avec Zack en attaque, mais ça va le faire. Pas le choix, de toute façon.
Le jeu reprend à toute vitesse. Le numéro 16 à propos duquel Taiga vient de le prévenir a décidé de le marquer. Il lui rend la tâche difficile. Sa défense agressive gêne ses mouvements. Mais il compte bien lui montrer que la subtilité de son jeu peut très bien contrer les effets d'un marquage à la limite de la faute. Il lui glisse entre les pattes comme une anguille, se retrouvant derrière lui avant que l'autre n'ait le temps de comprendre ce qui lui arrive. Il fait aussitôt la passe à Zack, qui tente le dunk et le réussit brillamment.
Cette fois, le numéro 16 essaie de le faire tourner en bourrique en l'empêchant de se positionner correctement pour réceptionner une passe. Qu'à cela ne tienne, il n'a qu'à se rapprocher du ballon. Son regard croise celui de Zack. Son coéquipier a un infime mouvement de tête avant de lui faire une passe basse, qu'il réceptionne littéralement sous le nez du numéro 16, et il file à l'anglaise en faisant un pas en arrière et en pivotant d'un mouvement vif.
Il fonce vers le panier. Sa nemesis désignée pour ces deux dernières minutes surgit brusquement en face de lui, parvenant à le surprendre. Il évite de justesse de le charger, mais le joueur profite de son léger déséquilibre pour s'emparer du ballon. Ça le fait enrager, mais c'était bien joué. Il ne cherche pas à le courser, ce n'est pas son rôle et il ne veut pas perdre de l'énergie inutilement. Dans un match, la clé c'est de savoir repérer et se saisir des opportunités avec le bon timing. Et il a un instinct naturel pour ça.
KAGAMI
Sur le banc, il n'a rien loupé de l'action. Et lui comme les autres ont craint que Daiki ne pourrait éviter la faute. L'adrénaline a gonflé ses veines d'un coup, comme s'il était sur le terrain à la place de son homme. Harry lui pose une main sur l'épaule.
« Bordel il l'a échappé belle hein ? »
Il regarde son coéquipier en soufflant doucement et lui sourit.
« Ouais... Il maîtrise.
— Clairement. »
Il avait fait face à ce gars l'année dernière et il n'a pas eu la chance de Daiki pour éviter la faute. Il n'avait pas non plus un coach très compréhensif chez les Knicks et il s'était pris une soufflante dont il se souvient encore avec amertume. Il est soulagé que son homme ne se soit pas fait avoir. C'est jamais bon de jouer avec une faute, surtout dès le premier quart temps.
Le 16 des frelons semble déçu que Daiki ne soit pas parti à sa suite. Il n'a pas compris que les Lakers savaient garder leur sang-froid et qu'ils ne laisseraient pas leur égo ruiner l'esprit d'équipe. Il fait la passe à un attaquant. La défense des Lakers est serrée, mais ils ne parviennent pas à empêcher le panier. C'est rageant. Il reste une minute. Le ballon repart et arrive rapidement entre les mains d'Harry. Le numéro 16 fait toujours un marquage serré à Daiki. Il regarde son homme nerveusement, jouer d'agilité et de feintes pour lui échapper. Il aimerait être avec lui sur le terrain pour l'aider.
Fais attention Dai... Tu peux y arriver... J'sais que tu peux le faire..
AOMINE
Ça devient difficile d'échapper à ce foutu numéro 16. Il refuse de se retrouver paralysé, mais sait qu'il doit garder son sang-froid. Ça lui est déjà arrivé de s'énerver sur le parquet face à un problème apparemment insoluble. La frustration est dangereuse sur un terrain de basket. Quand on sait qu'on pourrait... mais qu'on n'y arrive pas. Jusqu'au point de douter de soi et même de sentir poindre le désir de renoncer. Il ne veut pas en arriver là. Même s'il ne reste qu'une minute, il prend le temps de se recentrer, quitte à être un peu plus passif pendant quelques précieuses secondes.
Quand on joue, le temps ne se déroule pas tout à fait de la même manière que dans le monde réel. Ici, sur le terrain, quand on se sent dépassé, déjà presque vaincu, chaque action apparaît aussi éphémère qu'insaisissable. Au contraire, quand on voit le jeu, quand on est tout entier dévoué au moment présent et pas perdu dans ses pensées, dans l'anticipation de ce qui va suivre ou la contemplation vaine de ce qui vient de se passer, le temps paraît plutôt ralentir, jusqu'à ce que les mouvements apparaissent quasiment décomposées, comme une suite de photographies prises à grande vitesse. Et il ne demeure plus rien de flou ou de confus, seulement la pureté du geste, et sa compréhension parfaite. Appliquer cette perception presque omnisciente à l'ensemble des joueurs est un art délicat, et la plupart du temps, il n'y arrive pas avant au moins le début du troisième quart-temps.
Mais pas cette fois. Il y a comme un déclic qui se produit dans son esprit, une barrière qui tombe. Ça ne se fait pas dans le grand fracas d'une révélation, non, juste un instant s'écoule, et dans le suivant, son monde immédiatement perceptible se dévoile avec une clarté, une limpidité déroutante. Il regarde les joueurs bouger et voit leurs muscles entrer en mouvement, et il peut aussi voir leur image projetée, une fraction de seconde plus tard. Il ne voit pas l'avenir, c'est juste l'instinct. Seijuro lui a souvent expliqué cette sensation, il ne l'a jamais vraiment comprise... jusqu'à maintenant.
Il entre en mouvement en se guidant aux images qu'il projette. Il accélère pour agir avant que les illusions ne se concrétisent. Il fonce, oui, mais pas tête baissée. Cette minute n'a plus de sens pour lui.
C'est un boulevard. Il s'y engouffre, et passe entre les joueurs avant qu'ils n'agissent. Il vole. Il est quasiment hors du temps. Et il marque. Plusieurs fois d'affilée. Il atteint son summum. Trop tôt, probablement... Ou alors, c'est juste qu'il voit en direct un nouveau pan de son expérience de basketteur s'ouvrir devant lui, une allée encore inexplorée. Peut-être qu'il progresse, ou peut-être qu'il en fait trop.
Il n'est plus capable de le juger, jusqu'à ce que le buzzer le sorte brusquement de sa transe.
KAGAMI
Il s'est relevé quand il a vu son homme agir. C'était tout simplement incompréhensible. Il a anticipé des actions de jeu, qu'il n'a pas vu venir depuis le banc. Jake a un sourire immense aux lèvres. Il aimerait comprendre ce qu'il s'est passé. Il attend que son homme sorte du terrain impatient de lui poser la question. Il pose sa serviette sur sa tête et lui tend sa bouteille d'eau. Il le regarde comme s'il avait fait des miracles. Non il a fait des miracles. Il fait toujours des miracles mais aujourd'hui ça dépasse tout.
Jake s'approche et lui tapote le dos.
« Bien joué Daiki. Repose-toi un peu. Grâce à toi on a égalisé. »
Le coach tape dans ses mains, c'est le signal pour rejoindre le vestiaire pour quelques minutes. Il passe son bras autour des épaules de son homme et ils rejoignent les vestiaires.
AOMINE
Il est un peu étourdi. Il sent le bras de Taiga peser sur ses épaules, l'aidant à se ramener à la temporalité présente, celle qui existe en dehors du parquet. Il se laisse conduire dans les vestiaires et s'effondre sur un banc. Ce n'est pas fini. Il se désaltère abondamment et se verse le restant du contenu de la bouteille sur le visage. Il y voit plus clair maintenant. Instinctivement sa main se pose sur la cuisse de son homme assis près de lui.
Quelques minutes. Sa tête bourdonne un peu. Mais il en a encore dans le ventre. Il est juste un peu désorienté par ce qui vient de se passer. C'était... tellement clair, tellement évident, au point que c'est le monde hors du parquet qui lui paraît confus et tourner trop vite.
KAGAMI
Ils se montrent toujours un peu pudiques dans les vestiaires habituellement, même si leurs coéquipiers sont au courant. Mais il n'hésite pas là à glisser sa main sur celle de son homme. Il a une impression étrange comme si Daiki était entre deux mondes et qu'il avait besoin de ça pour choisir le bon, le monde réel.
« Ça va love ? »
Le brun lui lance un regard un peu surpris.
« Ouais... Ça va. » Il ajoute avec un sourire : « Juste... Un peu à côté de mes pompes, peut-être... Il est dingue, ce match !
— Ouais... De là où j'étais, c'était juste impressionnant. Tu débutes fort ce match ! »
Il caresse doucement sa main content de voir son sourire. Et il lui fait un clin œil.
« Vas- y doucement quand même hein ?! C'est que le début. »
Il garde sa main dans la sienne et reporte son attention sur le coach qui donne ses nouvelles directives. Le second quart temps va être dans la continuité du premier.
« Zack et Steve en attaque pour reprendre. Harry et Daiki vous rentrerez sur la fin, vous fonctionnez bien ensemble et je veux que Daiki s'économise... Jake rentre comme meneur et se placera plus en défense. N'oubliez pas qu'on doit garder une défense solide. Dan et Simon dans un premier temps... Taiga et Lewis vous prendrez la relève. On essaie de maintenir cette configuration. Pour l'instant ça fonctionne pas trop mal. Les Hornets vont probablement aller encore plus à l'offensive... On va leur montrer qu'on sait aussi attaquer en force... Mais on leur réserve ça en seconde mi-temps... Quand il faudra frapper un grand coup. »
Il espère qu'en deuxième partie de match le coach le fera entrer en binôme avec Daiki. Puisqu'il joue en défense pour l'instant, ça permettrait de brouiller les pistes pour leurs adversaires qui ne s'attendront pas à le voir changer de position.
AOMINE
Il écoute les instructions et approuve. Lui aussi espère qu'ils pourront attaquer à deux en fin de match, mais pour l'instant il est important de renforcer leur défense, ils ne peuvent pas se contenter d'espérer marquer plus vite que l'équipe adverse.
Cependant, il sait qu'il doit s'économiser mais craint un peu de sortir de son état de concentration extrême en restant trop longtemps en dehors du parquet. Pourra-t-il le retrouver ?
C'est du basket, c'est de l'instinct, ouais j'peux encore le faire, tente-t-il de s'auto-convaincre.
C'est déjà le moment de reprendre le match, ils sortent des vestiaires en s'encourageant mutuellement. Ils ont rattrapé le score, c'est déjà un gros pas en avant. Ne reste plus qu'à le maintenir, et puis passer devant !
KAGAMI
Assis sur le banc c'est toujours tellement frustrant, on se dit qu'on aurait pu faire mieux alors que tout est biaisé car en simple observateur on n'a pas la même vision du jeu. Taiga est impatient de retourner sur le parquet. Les Hornets recommencent fort ce deuxième quart temps. Et comme le coach l'avait anticipé ils se sont renforcés en attaque. Simon et Ed sont grands et costauds ils font du bon boulot, mais ce ne sont pas des armoires à glace qu'il faut face aux Hornets. Il faut des défenseurs plus légers et agiles.
Il observe le coach. Il espère qu'il arrive bientôt à la même conclusion pour le faire entrer. Même s'il sait qu'il ne peut de toute façon pas jouer tout le match, même s'il a une belle endurance il ne tiendrait pas un match complet d'un basket de ce niveau.
AOMINE
Il perçoit l'impatience de son homme, son désir fébrile de rentrer en scène. Lui aussi ça le démange. Il veut entrer en action, retrouver la sensation d'harmonie et de plénitude qu'il a éprouvée tout à l'heure quand tout le terrain et les déplacements lui sont apparus aussi clairement. C'était une expérience enivrante et il n'a qu'une envie : la vivre encore une fois et donner le meilleur de lui-même. Son regard un peu nerveux dérive régulièrement vers le chrono et le score. Les Hornets recommencent à creuser l'écart.
Le coach fait signe à Taiga de s'approcher. Il se lève dans la seconde. Il n'attendait que ça de toute façon. Il lui jette un coup d'œil, comme s'il avait besoin de son soutien.
Il adresse un sourire encourageant à son homme et hoche la tête à son intention en murmurant :
« Tu vas tout déchirer. »
Taiga lui rend son sourire, puis il ferme les yeux quelques secondes, fait quelques mouvements d'échauffement et attend à côté du coach le moment d'entrer en jeu.
KAGAMI
Il se concentre et se remet dans l'atmosphère du jeu. Le coach fait un signe et Dan sort. Ça y est, c'est à lui. L'adrénaline court déjà dans ses veines, impatient. Dan lui donne une tape sur l'épaule et l'encourage en lui cédant sa place. Il est transpirant, il a lutté les Hornets ne ménagent pas leur défenseurs. Il foule le parquet et entre dans le jeu naturellement.
Jake lui fait signe pour qu'il marque le meilleur scoreur. Il acquiesce rapidement et se met en position. Ce mec n'est pas meilleur que Daiki, il est moins rapide, moins glissant. Il peut le suivre. Alors il s'y colle et le gêne l'empêchant de se faufiler comme il le voudrait. Il a l'habitude de ce genre de ballet et il ne se laisse pas surprendre. Il resserre son marquage dès que le frelon se retrouve avec le ballon. Même s'il n'a pas le talent de Daiki, il sait être rapide et agile. Il fait mine de se laisser berner et au dernier moment fait un pas en arrière pour passer son bras de l'autre côté de son adversaire et lui voler la balle. Il pivote rapidement et même si ce n'est pas son poste, il profite d'avoir une ouverture pour se rapprocher du panier et d'un geste précis et parfait il fait tomber la balle dans l'anneau.
AOMINE
Quand son homme est sur le terrain, il a du mal à regarder quelqu'un d'autre que lui. Il est fier de lui, de son basket, de sa détermination et de son courage. Sur le parquet, il n'y a jamais rien qui l'arrête ou qui lui fait peur. Il a toujours admiré cette ténacité, cette volonté implacable. Taiga se fout d'être le meilleur, simplement, il ne renonce jamais. Dès l'instant où il l'a rencontré, cet aspect de son caractère l'a impressionné. Face à lui, il n'a jamais failli, baissé les yeux, ou désespéré, peu importe à quel point il éprouvait sa résistance mentale et physique. À l'époque, ça avait fini par lui valoir son respect, et d'autres sentiments plus confus et inavouables.
Aujourd'hui, il n'ont plus rien à se cacher. Il n'a pas honte de l'admirer sur le terrain, de vouloir être avec lui.
« Daiki, c'est pas le moment de rêvasser. Tu rentres. Et tu continues à marquer des points. »
Il regarde le coach un peu surpris et revient immédiatement à l'instant présent. Il jette un coup d'œil au score : 10 points d'écart, trois minutes de jeu avant la mi-temps. Ça va être difficile d'égaliser, mais il est là pour ça. Alors il se lève et tape dans la main de Zack qui sort, visiblement éprouvé.
Il se place sur le terrain et se donne quelques instants pour se remettre dans le jeu. Il suit des yeux le ballon, de nouveau ses perceptions s'aiguisent, et il se met en mouvement avant même d'avoir décidé ce qu'il allait faire, et récupère une passe de Taiga avant de foncer vers le panier adverse. Il y a du monde sous l'arceau, et pour l'instant il préfère ne pas prendre de risque. Il cherche Steve des yeux, modifie sa position en jouant avec la défense, et lui envoie le ballon au bon moment pour que son coéquipier assène un magnifique dunk.
KAGAMI
Concentré dans le jeu, il a noté l'arrivée sur le parquet de Daiki. Instinctivement, il s'ajuste au nouvel équilibre de leur équipe. Zack et Daiki sont deux joueurs très différents. Daiki est plus imprévisible et agile et surtout leurs duos lui permet de mieux anticiper ses mouvements. Il connaît son jeu, sa façon de bouger et surtout quel type de passe improbable il est capable de réceptionner pour les transformer en points.
Il adapte son jeu et s'efface un peu plus, il joue plus en finesse et moins en force et il prend aussi en apparence plus de risques mais il sait où est Daiki sur le terrain à tout moment et à toute confiance en lui pour comprendre ses stratégies.
Il feint de laisser passer l'adversaire qui a la balle pour mieux l'acculer. Il l'empêche de passer. Il n'a plus de possibilité de pivot. Il est contraint de faire une passe. Taiga attend juste le bon moment pour lui laisser une ouverture, il s'engouffre dedans et lance son ballon. Taiga sourit, il ne regarde pas derrière et souffle : 'Perdu'. Daiki a suivi le mouvement et intercepté la balle. Le frelon lui jette un regard interloqué puis l'insulte discrètement quand son homme inscrit deux nouveaux points.
AOMINE
C'est aussi ça qu'il aime quand il joue avec Taiga : la communication sur le terrain est naturelle, instantanée, instinctive. Ça demande une concentration de tous les instants, mais quand ils l'ont, les gestes sont fluides, leurs déplacements, sans entraves. Ça a quelque chose de profondément jouissif. C'est différent encore du sentiment qu'il a quand ils jouent en one-and-one, mais ça relève de quelque chose de similaire, une forme d'harmonie silencieuse.
Pendant quelques instants, il oublie les enjeux du match. Il oublie la pression. Il n'arrive pas à retrouver exactement la même clarté d'esprit que tout à l'heure, du moins pas une lucidité aussi globale. Mais il évolue avec légèreté sur le parquet. Ses adversaires ne le mettent pas en défaut dans ces dernières minutes avant la mi-temps. Il est sur la pente ascendante du match, il monte en puissance, et l'offensive acharnée des Hornets semble les fatiguer un peu. Ça leur permet de resserrer l'écart. C'est la dernière minute.
Il redescend sur terre quand de nouveau il jette un œil sur le score. Une minute. C'est beaucoup en basket. Il s'essuie le visage dans son maillot. Peuvent-ils égaliser avant le buzzer ? Il est déterminé à essayer.
KAGAMI
La balle tourne entre les frelons. Ils pensent pouvoir déjouer leur défense, mais pas cette fois. Il jette un oeil à Jake qui est que sa droite et à gauche Lewis. Ils ont le sourire de ceux qui sont contents d'être là. Ils forment tous les trois un mur presque infranchissable pour les Hornets. Il sent l'espoir de ses coéquipiers, la mi-temps est proche et ils ne se font pas piétiner par les Hornets. Il veut se battre pour arracher cette victoire qu'ils n'ont pas obtenue depuis deux ans.
Il suit le mouvement de la balle sans vraiment la regarder. Et puis c'est comme si l'évidence le frappait, il connaît cette configuration. Il revoit Midorima et Takao. Là, le shooter est immense mais il est presque sûr de pouvoir le faire. Il se faufile à côté de lui, il perçoit le moment où le passeur envoie la balle, il saute une fraction de seconde avant qu'il exécute son geste, une seconde avant que le shooter ne saute. Quand il s'en rend compte il est trop tard. Il est déjà en l'air. Mais voit que le frelon reste confiant il est plus grand... Cependant Taiga saute plus haut et il frappe la balle le premier, l'envoyant dans une frappe lourde et rapide à Daiki.
AOMINE
Il réceptionne le boulet de canon. En une fraction de seconde, il a eu l'écho d'un match Seirin vs Shutoku, vécu de nouveau un moment qui l'avait fait frissonner à l'époque. Il est juste à côté du panier des Hornets. Ce sont deux points quasiment offerts. Il bondit et marque, et le ballon est à peine remis en jeu que le buzzer sonne la fin de la première partie de la rencontre.
Il quitte le terrain avec ses coéquipiers, puis tout le groupe se dirige vers les vestiaires dans une ambiance fébrile. La victoire est à leur portée, ils le sentent tous, et ça leur donne de l'énergie et la rage de vaincre. Rien n'est encore joué cependant et il va falloir sacrément s'accrocher pour la deuxième partie du match.
Comme à son habitude, il s'assoit à côté de Taiga sur le banc en écoutant le debrief de la première partie du match. Il se sent toujours dans un état second, son cœur continue de battre fort dans sa poitrine, l'adrénaline sature son système. Mais il doit se poser pendant ces dix minutes. Recharger les batteries. Aujourd'hui, gérer son énergie est crucial. Il jette un coup d'œil à Taiga :
« Ça va ? »
Taiga essoufflé aussi tourne la tête vers lui et sourit.
« Très bien... Et toi ? »
Il hoche la tête en lui rendant son sourire.
« Yes... Toujours opé pour les deux derniers quarts-temps... »
Le kiné l'interrompt pour le masser, et il jette un coup d'œil à son huile de massage en se disant que quand même, le vrai lubrifiant, c'est mieux, et se félicite d'y avoir pensé aujourd'hui pour leur petite séance de détente avant-match.
KAGAMI
Il s'essuie le visage et la nuque avec sa serviette et il se désaltère abondamment encore. Il fait quelques mouvements pour se détendre de la tension accumulée. Il pose un peu sa tête en arrière et ferme les yeux pour se concentrer. Sa respiration s'apaise lentement. C'est plutôt calme à présent dans le vestiaire. Tous les joueurs profitent du moment pour se reposer et reprendre des forces avant la seconde partie du match. Au bout d'un moment, il n'entend plus vraiment les bruits autour de lui. Il ne dort pas mais il est dans une sorte de méditation. Il n'y a que dans ce genre de situation qu'il arrive à se plonger dans un état comme celui-là et qui l'aide à vraiment reprendre des forces.
C'est seulement quand le coach frappe dans ses mains qu'il se recentre sur son environnement. Il rouvre les yeux doucement et se redresse pour écouter la stratégie pour cette seconde partie de match en buvant encore un peu d'eau. Il est content d'apprendre que le coach veut jouer à fond sur sa polyvalence pour dérouter les Hornets et qu'il commence à jouer un peu plus à l'avant sur cette seconde partie de match. Il est moins content quand il comprend qu'il n'entrera qu'à la fin du troisième quart temps, selon comment le jeu se présente.
AOMINE
Le coach veut le faire rentrer pour jouer le début de ce troisième quart temps. C'est gonflé à bloc qu'il retourne sur le parquet. Devant ce match tendu et imprévisible, les gradins sont très échauffés, mais il les oublie vite à le reprise. Jake est là pour distribuer le jeu, Lewis l'appuie en attaque, et ils se lancent confiants et déterminés à relever le challenge. Ils ont peu de marge de manœuvre et doivent éviter un maximum les erreurs. Le numéro 16 est de retour, déterminé à le pousser à la faute. Il finit par avoir ce minuscule instant d'inattention et bouscule son adversaire ce qui lui vaut immédiatement une sanction de l'arbitre. Il s'énerve. Ce mec l'empêche de jouer et ça le gave. Il se fait violence pour s'empêcher de faire un coup d'éclat, et le coach semble le remarquer et le fait sortir sans attendre. Il se rassoit, frustré, et s'efforçant de garder son calme pour la suite de la rencontre.
KAGAMI
Il rage de voir que son homme a été renvoyé sur le banc. Ils ont tout juste atteint les trois premières minutes de ce quart temps. Il pensait ne pas se retrouver sur le terrain en même temps que lui sur cet avant-dernier quart temps, peut-être que le coach le fera revenir sur la fin. Ce serait au moins une petite consolation. Il espère en tout cas rentrer avant que le 16 ne sorte. S'il veut jouer, il sait aussi faire ça, pousser à la faute. Il n'aime pas ça... Il trouve que c'est triché mais il est prêt à jouer le même jeu. Son regard se pose régulièrement sur le coach espérant un signal. Et quand à son tour Zack se prend une nouvelle sanction de l'arbitre, le coach réclame un temps mort.
Ils se rassemblent tous autour de lui. On sent qu'il commence lui aussi à perdre son sang froid.
« Bon ils ont décidé de prendre le risque qu'il se fasse sortir pour nous diminuer... Vous devez rester très vigilant ! Taiga... Tu te sens de le marquer ?
— Ce serait un plaisir coach j'attends que ça...
— Soit prudent. J'aimerai éviter que tu te prennes des fautes toi aussi. On compte sur toi pour le neutraliser.
— Il est déjà à cinq fautes... Il lui suffit d'une de plus pour sortir... J'en ai qu'une au compteur. J'ai de quoi jouer. »
Le coach considère cette proposition puis soupire.
« Ok... Mais on a besoin de toi pour la fin du match. À trois fautes... Je te sors.
— OK.
— Zack, Daiki, on attend qu'il sorte du terrain pour vous faire entrer de nouveau. »
Satisfait, il compte bien prendre la revanche sur l'affront que ce joueur à porter à ses coéquipiers et particulièrement Daiki. Et il est plus que motivé à entrer sur le terrain. Et quand il s'intègre au jeu, sans attendre il marque le numéro 16 pour protéger les deux scoreurs de son équipe. Il reste sage pour commencer histoire de le mettre en confiance. Il fait juste son boulot de marquage.
AOMINE
Il observe attentivement le terrain, et se demande si Taiga va parvenir à venger leur honneur en faisant sortir ce foutu numéro 16 pour de bon. Il a horreur de devoir arrêter de jouer pour des conneries de ce genre. C'est juste se servir des règles à sa sauce et les retourner pour faire de l'anti-jeu. En street basket, il n'en aurait fait qu'une bouchée de ce gars-là. Alors il compte sur Taiga pour ne pas perdre son sang-froid et se montrer plus malin que lui. Il sait qu'il peut le faire. Et s'il y parvient, il les soulagera tous d'un poids pour reprendre le cours de la rencontre plus sereinement.
Le visage fermé, il reste immobile sur son banc, mâchoire serrée, et il ronge son frein en évitant de regarder le temps qui défile au chrono.
KAGAMI
Il laisse s'écouler une minute de jeu pour endormir la confiance de son adversaire. Quand il sent que le numéro 16 ne se méfie plus vraiment de lui, il décide de passer à l'action, il attend patiemment le bon moment pour le pousser à la faute. Et pour faire bien les choses, parce qu'il a personnellement envie de venger son homme, il le prend totalement à son propre piège en utilisant la même technique que celle qu'il a utilisée sur Daiki. Il jubile quand l'arbitre siffle et lui annonce qu'il est exclu. Le frelon se retourne vers lui en réalisant ce qui s'est passé et lui jette un regard meurtrier. Il reste impassible, mais intérieurement il crie de victoire et retient difficilement un sourire satisfait.
Maintenant qu'ils sont débarrassés de lui, les Lakers vont pouvoir se détendre un peu. Il regarde le score et l'horloge en se mettant sur le bord du terrain pour remettre la balle en jeu. Il reste deux minutes dans ce quart-temps et les Hornets mènent de onze points. Ils peuvent le faire. Il jette un coup d'œil sur le banc des Lakers pour croiser le regard de son homme. Parce que ce coup là c'était pour lui, et maintenant il espère que le coach va le faire revenir sur le terrain, en deux minutes ils peuvent remonter le score si Daiki est sur le parquet.
AOMINE
Il croise le regard de son homme et hoche la tête en souriant. Il a adoré voir Taiga déjouer les ruses du numéro 16 et le renvoyer sur le banc vite fait, bien fait. Il tourne la tête vers le coach, cherchant à attirer son attention par la pensée. Juste au moment où il se disait qu'il n'allait jamais bouger, celui-ci le regarde et désigne le terrain du menton.
« Avec toi on peut peut-être égaliser de nouveau avant la fin quart-temps. Si on fait pareil au dernier quart-temps, c'est dans la poche ! »
Il acquiesce, mais il préférerait jouer tout le dernier quart temps plutôt que d'arriver sur la fin pour tenter de remonter le score, même s'il apprécie l'adrénaline que ce genre de situation provoque. Il préfère, quitte à pousser sur ses limites, maîtriser la situation pendant chacune des dix dernières minutes.
Enfin ça, ce sont des pensées pour plus tard. Pour l'heure, il reste moins de deux minutes, et onze points à rattraper. Il entre sur le terrain et il n'a pas le temps de penser stratégie, de retrouver ses marques, il faut se jeter dans la bataille, faire le vide dans son esprit et agir.
Alors il se lance sans réfléchir, ça il sait plutôt bien faire. Il sait que ses coéquipiers sont là pour lui faciliter la tâche. Dans cette équipe, quand ça se corse, ils peuvent compter les uns sur les autres et il doit admettre que ça enlève une grosse partie de la pression qu'il a déjà pu éprouver sur le parquet. Ils surveillent ses arrières, même si en tant que l'un des meilleurs scoreurs de l'équipe, il lui revient la responsabilité de marquer vite quand il devient urgent d'égaliser. Et il est un peu plus serein sans le problématique numéro 16, et reprend confiance tandis qu'il esquive la défense avec aisance et bondit pour marquer en faisant trembler l'arceau.
KAGAMI
« TAIGA ! En renfort ! »
Il sourit en entendant les mots du coach. Message reçu. Il change de position sur le terrain. Un autre le remplace dans la raquette et il part à l'offensive. Il se positionne face au porteur du ballon qui ne l'attendait pas là. D'un mouvement de la main, il lui vole la balle en dribble et sans attendre la passe à Daiki qui est parfaitement placé pour dunker.
AOMINE
Il attrape le ballon alors qu'il a déjà amorcé son saut pour marquer, annihilant toute tentative de défense. C'est jouissif quand ça se passe comme ça, ça lui donne vraiment la sensation que rien ne peut les arrêter. Et voir Taiga venir l'épauler pour rattraper les points lui redonne un regain d'énergie. Il se sent toujours plus fort avec lui. Capable de tout.
Il sait que leur attaque en duo est toujours difficile à contrer, surtout quand les joueurs en face n'ont pas eu le temps de prendre leurs marques. Même s'ils ont eu l'opportunité d'observer leurs manœuvres en vidéo, c'est toujours différent d'y être confronté directement sur le terrain, et ils ne vont pas leur laisser le temps de s'habituer.
KAGAMI
Il sourit, ce panier est parfait. Propre et sans un geste de trop. Le genre de panier qui plairait à Midorima. Il se demande d'ailleurs si leurs amis regardent ce match aussi. Le ballon est remis en jeu et il se concentre de nouveau.
Non seulement leur duo paraît insaisissable. Mais même en étudiant leurs jeux, les frelons ne pourraient pas être prêts. Parce que leur force réside dans leur capacité à évoluer constamment et à s'adapter. Leur binôme s'affine et se découvre un peu plus chaque jour comme leur couple.
Ils vont vite et profite que les frelons soient déstabilisés pour marquer quelques paniers. Ils se font des passes improbables, feintent, piègent leurs adversaires et marquent à tour de rôle. Quand le buzzer sonne ils sont remontés au score. Les Lakers ont même deux petits points d'avance.
AOMINE
Ils regagnent le banc où la tension est montée d'un cran. La victoire apparaît de plus en plus concrète, et non plus un vague espoir. Chaque fois, les Hornets ont creusé l'écart, chaque fois, ils les ont rattrapés. Jake pose la main sur son épaule, l'autre sur celle de Taiga.
« Bien joué, les jeunes. Continuez comme ça. On veut tous gagner ce match. Si vous nous aidez à y arriver, je vous paie un coup.
— Juste un ?! proteste-t-il. Ils sont chauds en face, moi j'dis que ça vaut la bouteille de champagne, là !
— Ben tiens ! J'aurais du m'en douter ! Toi, on te donne ça, tu prends ça ! » s'exclame le capitaine en mimant sur son bras.
Il ricane.
« Dans la vie, faut savoir profiter de ses avantages !
— Ouais ça j'ai vu que tu savais faire ! »
KAGAMI
Il sourit.
« Laisse-nous jouer tout le dernier quart temps... Et on te décroche cette victoire en beauté. »
Il sent qu'il a l'énergie pour et surtout l'envie. Depuis le début du match, il éprouve une certaine frustration face à leurs adversaires. Peut-être parce qu'il a plus joué en défense lors de ce match, peut-être parce qu'il n'a pas l'impression d'avoir assez joué avec Daiki sur ce parquet, peut-être parce que ce numéro 16 les a beaucoup bloqués et empêchés de jouer vraiment leur jeu. En tout cas, il a l'impression de ne pas donner tout ce qu'il peut depuis le début du match, de ne pas avoir le temps de monter à pleine puissance. En tout cas, il se sent frustré et il a envie de jouer avec Daiki, de jouer leur duo, de faire exploser ce score qui se fait timide. Peut-être aussi que ça fait longtemps qu'il n'a pas joué en one-on-one avec son homme, ou alors c'est justement le one-on-one dans le vestiaire des Hornets qui le rend aussi nerveux et fébrile et qui lui donne une énergie phénoménale. Mais Il veut s'épuiser, il veut se retrouver à la fin de ce match sur les rotules mais satisfait. Oui c'est ça en fait, il n'a pas encore eu l'impression de prendre son pied dans ce match.
Il regarde Daiki pour avoir sa confirmation, quand il insiste :
« S'il te plaît... On a largement l'énergie pour. Hein Dai ? »
AOMINE
Il hoche la tête. C'est ce qu'il veut et espère aussi.
« Ouais, le dernier quart temps, c'est plus le moment de s'économiser. J'ai encore l'énergie et j'ai besoin de temps pour monter en puissance. J'ai besoin des dix minutes. Taiga et moi on peut très bien y arriver. »
Il regarde Jake avec espoir, qui lui-même regarde le coach qui s'est approché en entendant la conversation.
« Ça va, vous pouvez y aller, acquiesce-t-il. Vous avez déjà montré que vous avez l'endurance pour. Et aujourd'hui vous avez l'air en forme. Mais ne faites rien de stupide. Vous êtes les mieux placés pour connaître vos propres limites. »
Un sourire immense illumine le visage de Taiga.
« Merci ! Vous le regretterez pas ! »
Le coach regarde Jake et hausse les épaules, il est visiblement moins nerveux qu'à la mi-temps et plus confiant pour l'issue de ce match.
« Pour être honnête, nous n'avons regretté aucun des paris que nous avons joué avec vous... Ce serait donc stupide de ne pas continuer à parier sur vous et à vous faire confiance. »
Son cœur bondit de joie en entendant ça. Et se met à battre plus vite sous l'effet de l'appréhension et de l'excitation. C'est la dernière partie de la bataille, et comme souvent, elle sera décisive. Ils n'ont pas pu se départager, c'est maintenant qu'il va falloir le faire. Le temps de boire de l'eau, de s'essuyer le visage, et c'est déjà le moment de retourner sur le parquet.
Ses nerfs vibrent, son corps est saturé d'adrénaline. Il s'avance sous les projecteurs, conscient de la présence de son homme près de lui, de la rumeur dans les gradins tandis qu'il observe les joueurs adverses reprendre position. Ils échangent des regards durs, chacun se jauge alors que les hostilités sont sur le point de reprendre. Il adore ce moment, au summum de la tension, comme avant un orage lorsque tout le paysage se fige avant que le tonnerre n'éclate.
Il profite de ces dernières secondes pour faire le vide. Il s'appuie sur ses genoux et inspire profondément. Et soudain, tout est très calme. Son esprit se clarifie. Les silhouettes des joueurs semblent se détacher avec plus d'acuité sur le parquet illuminé, et le reste du gymnase plonge dans l'ombre et le silence. Il suit la remise en jeu, regarde les joueurs s'élancer. Il laisse venir l'attaquant des Hornets, puis se place sur son chemin pour s'en éclipser tout aussi vite, le ballon dans les mains. Il entame sa course vers le panier adverse, recommençant cette danse tout en accélération et brusques freinages qui lui permet de désorienter ses adversaires, et quand l'occasion se présente, juste une fraction de seconde, une vision saisie du coin de l'œil, il bondit tout en faisant la passe à Taiga qui a également déjà décollé, juste sous le panier.
KAGAMI
L'adrénaline qui court dans ses veines, lui donne une énergie et une grande sensibilité du jeu. Il se sent plus fort ce soir, plus rapide. Il a l'impression de voir absolument tout ce qui se passe sur le terrain, sans effort. Comme si son cerveau était connecté à chacun des joueurs et qu'ils lui donnaient leur position et leur prochain mouvement. La sensation est étrange mais lui donne une liberté accrue. Alors quand il voit la manoeuvre de Daiki il comprend instantanément et sans même réfléchir il se positionne. Et comme prévu alors qu'il est en l'air la balle lui arrive dans les mains et il dunke.
Le ballon passe l'anneau et frappe le parquet. Il se réceptionne au sol en douceur. Dans son corps une vague d'énergie le traverse et lui donne des frissons. C'est jouissif.
Il n'attend pas pour se remettre en position, pas question de se laisser déconcentrer et de perdre cette sensibilité. Cette fois c'est à son tour de surprendre le porteur de la balle pour la récupérer et la faire disparaître aussitôt pour qu'elle réapparaisse dans les mains de Daiki. Peut-être pas aussi discrètement exécuté que Kuroko, mais bien joué quand même. Il a juste le temps de se retourner pour regarder son homme mettre à son tour un panier.
AOMINE
Il retombe au sol, sourire aux lèvres. Il profite. Une minute de jeu et il est déjà couvert de sueur. Tout va vite, très vite, il faut maintenir une attention de tous les instants. Mais il sait d'expérience que dans un match, quand on est sur une pente ascendante, il faut pousser son avantage. Ne jamais laisser passer une opportunité. Ne pas hésiter.
Alors ils enchaînent les paniers, accélérant la cadence jusqu'à ce qu'ils se retrouvent au maximum de leurs capacités. Et ils maintiennent le rythme, ridiculisant la défense. Alors qu'il monte en puissance, il retrouve cette clarté quasi omnisciente qu'il a eue en début de match. Et Taiga semble dans le même état second, plus rapide, plus habile, plus puissant que jamais. Il lâche le chrono des yeux. Il oublie le score. Il n'y a que le parquet et la chorégraphie qui s'y déroule, et qui paraît toujours quelque peu chaotique aux yeux du profane. Dans son esprit, tout est maîtrisé, l'imprévisible est comptabilisé dans ses calculs. Même les arrêts de jeu et les temps morts ne brisent pas son élan.
Les Hornets se réorganisent. Le marquage est serré sur Taiga et sur lui. Il laisse faire, il se met en retrait, ronge son frein dans l'ombre. Et quand ils le croient résigné, il bondit et se libère de la nasse. Surpris par sa détente, les joueurs adverses ont un mouvement de recul. C'est l'opportunité que Jake attendait pour lui faire la passe. Il pivote sur ses appuis et comme il a le champ libre, il tente un trois points. Il le rate de peu, mais Taiga est au rebond et remet ce ballon dans le panier avec un saut assez prodigieux qui rend inutile les tentatives de contre du pivot des Hornets.
KAGAMI
Il se réceptionne sur le parquet satisfait et un peu soulagé. ça faisait presque deux minutes que le jeu était quasiment bloqué et c'est assez frustrant. Ce panier leur donne treize points d'avance et ce n'est pas au goût des frelons qui repartent à l'attaque en puissance, mais aussi moins prudents. Il ne reste que quatre minutes de jeu et le temps commence à être sérieusement compté. Même si pour eux tout est encore possible et que les Lakers ne peuvent pas encore baisser leur garde.
D'ailleurs Jake, qui est revenu sur le terrain après une pause de quelques minutes pour finir ce match, lui renvoie une balle très malicieusement volée à un attaquant adverse. Il dribble sans attendre pour s'approcher du panier. Il se retrouve soudain encerclé de trois adversaires, mais il ne s'inquiète pas. Il patiente, fixant les trois adversaires alternativement. Il fait durer un peu... Juste quelques secondes encore... Et il fait une passe légèrement en arrière. Daiki récupère la balle et tire. Le pivot saute mais il n'est pas assez haut alors que le ballon fait une jolie courbe et tombe au centre du filet.
Quinze points d'avance, trois minutes et vingt secondes de jeu restantes. Le coach des Hornets permute des joueurs. Mais ça ne changera rien. Ils se fichent de connaître ou non les joueurs qu'ils affrontent. Ils mènent la danse et ce sont eux qui imposent leur rythme. Harry et Lewis en défense sont pratiquement infranchissables. Jake distribue le jeu comme un chef d'orchestre, il connaît parfaitement ses joueurs, leurs talents, leurs particularités et il sait donner juste ce qu'il faut pour qu'ils excellent et montrent tout ce qu'ils ont. En tout cas, c'est comme ça qu'il le ressent. Il a vraiment la sensation que Jake non seulement leur fait confiance, mais surtout ne fait que leur faciliter la tâche. Et c'est jouissif de se sentir épaulé, soutenu par leurs coéquipiers. Ils sont cinq sur le terrain et il a vraiment l'impression qu'ils sont en parfaite harmonie à évoluer sur ce parquet.
Trois minutes de jeu les Hornets font rentrer un tir risqué. C'était bien joué, l'écart se réduit à treize points.
Deux minutes trente, il se positionne près du panier devinant l'action suivante. Le jeu lui semble si clair et limpide. Jake lui donne la balle, un dribble, il est face à son adversaire, il pivote se décale légèrement et se retrouve dos au panier. Il saute. Il lance la balle derrière lui et Daiki la dunk violemment. Quinze points d'avance de nouveau.
La balle est remise en jeu. Elle commence à partir vers le panier des Lakers mais Lewis l'intercepte, la passe à Jake qui ne la garde qu'une seconde pour tirer à trois points sachant que Daiki est toujours sous le panier et... dunke de nouveau. Deux minutes vingt secondes, dix-sept points d'avance. L'écart se creuse.
Temps mort demandé par le coach des Hornets. Ils en profitent pour se désaltérer abondamment. Le coach les avertit de ne surtout pas baisser leur garde. Même s'ils ont une avance confortable, il faut rester prudent.
Ils retournent sur le parquet. Deux-minutes dix-huit secondes. Il se sent bien et ne ressent pas la fatigue. Son corps, ses jambes lui semblent légers. Il ne compte rien lâcher pour ces deux dernières petites minutes et quelques de match.
AOMINE
Porté par l'excitation du match, toujours ultra-concentré, il retourne sur le terrain avec l'impression qu'il pourrait encore jouer tout un quart temps sans trop forcer. Mais il reste seulement un peu plus de deux minutes. Même s'ils ont de l'avance, c'est suffisant pour renverser la situation. Plus que jamais, les Hornets vont tenter de les bloquer, de les pousser à la faute, de resserrer le marquage. Ça ne l'effraie pas : ils ont l'avantage moral. C'est difficile de jouer avec la perspective d'une défaite de plus en plus réaliste. C'est à eux de ne pas se laisser déstabiliser par un jeu plus agressif ou plus désespéré, et avoir confiance en leur équipe.
Confiance en son équipe. C'est un concept qu'il a découvert ici, à L.A. Il sait que c'est pour ça qu'il joue aussi bien, pour ça qu'il dépasse ses limites. Pour ça qu'il progresse, après avoir eu la sensation pendant si longtemps de stagner au point mort, sans vraiment comprendre ce qui le bloquait.
Alors pour ces deux dernières minutes de match, il met en application tout ce qu'il a appris ici, avec les Lakers, tout ce qu'il a appris avec Taiga. Il fait preuve de patience, mais de vivacité. Il se repose sur ses coéquipiers, et les aide à évoluer sur le terrain en leur créant des ouvertures. Tout semble incroyablement calme tandis que les secondes défilent au chrono. Il n'entend plus que le bruit sourd du ballon et le crissement des baskets sur le parquet. Il puise dans ses réserves et accélère encore, si bien que ses adversaires dépités ne parviennent plus à suivre ses mouvements. Le terrain est devenu son terrain de chasse, son corps et sa pensée en parfaite harmonie. Il ne surveille plus le chrono, seulement les déplacements des joueurs. Il ne perd jamais de vue le ballon.
Et soudain le buzzer final retentit, mettant un terme soudain à ce petit jeu du chat et de la souris. Alors seulement il regarde le score. Ils terminent avec 20 points d'avance. Un grand sourire se peint sur ses lèvres.
KAGAMI
Il lui faut quelques secondes pour réaliser que le match est terminé. Et c'est un cri de joie qui s'élève côté Lakers. Cette victoire était attendue depuis si longtemps et ils l'ont eue. Les joueurs restés sur le banc se ruent sur eux.
Il voit Jake resté encore un peu ébahi au milieu du terrain alors que Lewis passe son bras autour de ses épaules. Et c'est pas souvent que Jake reste sans voix.
On le bouscule. Il rit. Il n'arrive pas vraiment à réaliser ce qui se passe. Harry passe son bras autour de son cou durement, lui crie dans les oreilles un truc incompréhensible mais ça devait signifier qu'il est content et embrasse sa tête et le serre fort entre ses bras. C'est presque douloureux mais il comprend que Harry est juste super content. Il a perdu Daiki de vue mais il doit subir le même type d'accolade un peu brutal dans l'euphorie et la précipitation. Il se retrouve avec le gros de l'équipe et de tout côté c'est l'effusion de joie.
AOMINE
« J'arrive pas à croire que t'avais vraiment raison de te vanter... Tu l'as fait ! T'as explosé ton record de paniers ! »
Il se tourne vers Steve et tape dans son poing.
« Ouais... Et on vous l'a donnée, cette foutue victoire !
— Carrément... Deux ans, tu te rends compte ! Putain ! »
C'est une sensation étrange de lire ce bonheur sur le visage de son coéquipier, savoir qu'il en est en partie responsable. D'autres de ses coéquipiers viennent le serrer dans leurs bras, lui donner des coups de poings amicaux de l'épaule ou de grandes claques dans le dos, et comme à chaque fois il a du mal à réaliser l'ampleur de ce qu'ils viennent d'accomplir. Et ce qu'il a accompli lui, d'une perspective plus personnelle. Il monte en puissance.
Il aperçoit Taiga et le rejoint.
« T'as assuré... Plus qu'assuré. C'était parfait. »
KAGAMI
Il rigole et Harry le lâche enfin en lui donnant une claque sur la fesse, mais il ne s'en formalise pas et il n'hésite pas une seconde à enlacer son homme.
« C'est toi qui as assuré ! Dai, t'as tout déchiré ! Regarde ! »
Il montre l'écran géant avec les statistiques du match et des équipes qui défilent, l'une d'elle montre une photo de Daiki avec l'information qu'il vient de prendre la tête du classement des scoreurs pour la saison en cours. Il est euphorique lui aussi maintenant, fier de son homme, fier de ce match, fier d'y avoir participé. Il s'est senti pousser des ailes dans ce match et c'était jouissif.
AOMINE
Il regarde l'écran incrédule, ça fait drôle de le voir écrit noir sur blanc, si l'on peut dire. Meilleur scoreur de la saison... Voilà un titre qu'il n'est pas prêt à céder. Il va s'y accrocher. C'est un tel accomplissement pour lui... Comme un rêve qui se réalise, un rêve qu'il n'osait plus tellement avoir et que pendant longtemps, il avait presque perdu de vue.
Il passe un bras autour des épaules de son homme.
« Couldn't have done it without you », ajoute-t-il avec un clin d'œil.
Taiga rigole en répondant.
« Oh really ? Thanks but... I think you can do a lot without me... You just need to have faith in you. » Il regarde de nouveau l'écran fièrement. « J'aime te voir là... I'm so proud of you... Mais je compte bien moi aussi me faire une place dans les stats. Pas question que je te laisse tous les lauriers ! »
Il sourit en regardant son homme, touché par la fierté dans ses yeux. Il le serre un peu contre lui.
« Je te fais confiance pour ça. Je suis fier de toi aussi. »
Il le lâche pour aller saluer leurs adversaires, puis il est temps de regagner les vestiaires. Comme d'habitude il prend le temps d'échanger quelques mots avec les fans et de signer des autographes. Dans les yeux des gens qui s'agglutinent sur le côté des gradins, il y a le même bonheur qu'il a lu tout à l'heure dans le regard de Steve. Et ça lui fait plaisir.
KAGAMI
Il est un peu surpris qu'on lui demande aussi quelques autographes, mais signe volontiers. Il est même très surpris de voir un fan japonais qui s'excuse mille fois de l'embêter et tend son papier tête penchée. Ça le fait sourire. Il demande son nom en japonais et signe. Il s'apprête à lui rendre son papier et son crayon mais finalement il se ravise en lui parlant toujours dans sa langue maternelle.
« Attends... Je te le ramène tout de suite. »
Il s'approche de Daiki, et lui tape sur l'épaule pour lui donner le papier sur lequel il a écrit en japonais quelques mots et signé.
« Signe aussi, il a fait des bornes pour venir nous voir ! »
Le brun relève la tête et repère le Japonais. Il lui adresse un signe de la main et lui fait une petite dédicace le remerciant de son soutien, puis donne le papier à Taiga en lui glissant avec un sourire :
« On commence à être célèbres même au Japon... Ça promet !
— Avec nos résultats... Tu m'étonnes que ça arrive jusque là-bas. »
Il lui fait un clin œil au retourne auprès du Japonais, s'inclinant en lui rendant papier et crayon et le remerciant une dernière fois de son soutien. Il signe un dernier autographe et file enfin dans les vestiaires, sans attendre Daiki visiblement très sollicité.
AOMINE
Il passe encore quelques minutes avec les fans, puis il rejoint le calme des couloirs contrastant avec l'euphorie du gymnase, un peu étourdi par toutes ces attentions. Aux vestiaires, tout le monde discute avec animation. Il pose les poings sur les hanches en regardant Jake :
« Alors ? Ce champagne ? »
KAGAMI
Il rigole en entendant ça. Ses jambes tremblent un peu. Doucement, il réalise qu'il s'est donné bien plus qu'il ne croyait physiquement. Mais malgré la faiblesse de son corps, il se sent vraiment bien. Il regarde Jake attendant sa réponse.
« Par superstition évidemment personne n'a acheté la bouteille avant la victoire ! Mais t'inquiète elle arrive ! »
Et comme il dit ça justement, un membre du staff entre avec la bouteille de champagne. Jake la récupère et... Il la secoue bien, tandis que Lewis et Steve prennent Daiki par les bras pour l'emmener de force dans les douches. Harry se charge de lui et tout le monde les rejoint quand Jake ouvre la bouteille et leur accorde à tous une pré-douche au champagne en criant. Il termine en réclamant le silence.
« Votre prochaine douche de champagne les gars... Ce sera sur le parquet en final de la NBA ! Je compte sur vous ! »
C'est un engouement général et toute l'équipe salue en criant cette déclaration.
AOMINE
La finale... Il y croit. Ça serait une année magnifique pour les Lakers, et pour lui aussi. Les perspectives d'avenir lui semblent de plus en plus brillantes. Ça lui donne presque envie d'une autre douche de champagne, même si avouons-le c'est plutôt dégueu, et quel gâchis ! Il voulait la boire, lui, la bouteille ! Qu'à cela ne tienne, il se débarrasse de ses fringues poisseuses d'alcool et se lave sous la douche, soulagé de sentir l'eau venir effacer la sueur, le champagne, et rafraîchir son corps surmené.
Après quoi il se rhabille en discutant avec ses coéquipiers, et alors seulement, il réalise qu'il est épuisé. Pas étonnant après un match comme celui-là... Et il a envie de rentrer chez lui. Chez eux, corrige-t-ilmentalement avec un sourire, pas encore habitué à cette idée aussi étrange que celle de sa carrière qui semble bien vouloir décoller. Mais en dépit de la fatigue, il reste bien volontiers pour l'apéro improvisé dans les vestiaires avec du champagne non gaspillé, cette fois !
KAGAMI
Le match terminé, c'est l'heure de fêter cette victoire qui en vaut au moins dix. Il se rapproche de son homme, son verre à la main, recherchant son contact après ce tour de force. C'était bon. Mais la fatigue aidant, il a envie de se couler dans les bras de son homme. Il rêve de dévorer ses lèvres maintenant et de le serrer entre ses bras, mais pour l'instant il se contente de se tenir auprès de lui en attendant de pouvoir rentrer chez eux. Enfin, après avoir mangé parce que là aussi il crève la dalle et le champagne ça remplit pas vraiment son estomac. Et heureusement, enfin, quelqu'un ose exprimer à haute voix ce qu'il pense : « Et sinon... C'est quand qu'on bouffe ? »
Jake rigole et donne le go pour aller dans la salle adjacente où une montagne de pizzas leur a été livrée. L'odeur lui donne instantanément l'eau à la bouche et fait grogner son estomac. Il s'assoit rapidement et se sert sans attendre pour dévorer une pauvre pizza sans défense.
AOMINE
Il s'assoit près de son homme, le regardant amusé se jeter sur sa pizza, mais il doit bien avouer qu'il a lui aussi sacrément besoin de manger et ne se fait pas prier pour entamer son propre repas. Il débriefe le match avec ses voisins. Tous les moments forts, les moments d'angoisse, d'espoir, de rage. Il y en a eu beaucoup au cours de cette rencontre. Mentalement et physiquement, c'était épuisant, même si une bonne part de cette fatigue ne lui tombe dessus que maintenant. Il était tellement déterminé, tellement sûr de lui, tellement en confiance... Il a fait plus qu'occulter les difficultés habituelles, il les a survolées, trouvé en lui une force qu'il ne se connaissait pas.
Il termine sa pizza et boit son verre, se sentant un peu la tête légère. Il jette un coup d'œil à Taiga pour voir s'il est bientôt prêt à partir.
Taiga discute aussi avec ses voisins et est en train de terminer sa quatrième pizza, sa main caresse la cuisse de Daiki. Il doit sentir son regard sur lui parce qu'il se retourne pour le regarder.
« Hey... ça va Love ? »
Il sourit et hoche la tête.
« Yes... Juste fatigué.
— Ouais... Moi aussi. J'ai presque fini après on rentre. »
Taiga se dépêche de terminer sa pizza et l'arrose de la fin de son soda.
« Prêt. On peut y aller love. »
Ils se lèvent et saluent leurs coéquipiers. Il a déjà commandé un taxi. Dehors, l'air frais de la nuit lui fait du bien. Ils se dirigent vers le véhicule qui les attend pour les ramener chez eux, et s'y installent avec un certain soulagement. Mine de rien, la soirée est déjà pas mal avancée. Sur la banquette arrière, il roule des épaules pour les détendre. Il n'a qu'une hâte : rejoindre son lit bien-aimé !
KAGAMI
Il commence à sentir dans son corps lourd tout l'effort qu'il a donné ce soir. Finalement, il se sent aussi éprouvé que le match de la semaine passée. Il vient prendre la main de son homme, mais ne dit pas un mot se sentant même trop fatigué pour parler. Il regarde le paysage dehors et sent ses paupières lourdes. Il lutte pour ne pas s'endormir.
Il sursaute quand le taxi s'arrête. Il n'a même pas réalisé qu'ils arrivaient, il a dû s'endormir réellement. Il laisse son homme payé et il sort du taxi en grimaçant. Il a hâte de s'écrouler dans son lit. Il reprend la main de son homme en se dirigeant vers la porte de l'immeuble.
« J'ai un super programme à te proposer pour ce soir love... »
Le brun tourne la tête vers lui en esquissant un sourire :
« Quoi donc ? Dormir comme des souches ?
— Ouaiiis ! Tu lis dans mes pensées love ! »
Il ouvre la porte de l'immeuble en rigolant et l'entraîne jusqu'à l'ascenseur. Et une fois là, il faut ce qu'il a envie de faire de puis trop longtemps. Il enlace son homme et l'embrasse.
« Hm... j'avais trop envie de ça... »
Daiki lui rend son étreinte et caresse son dos.
« Yeah... That was a long day. »
Puis il pose le menton sur son épaule et continue à caresser le creux de ses reins, jusqu'à ce que l'ascenseur s'arrête avec un petit "ding".
AOMINE
Il referme la porte derrière lui avec un soupir de soulagement.
« Enfin à la maison ! »
Il laisse son sac tomber au sol et enlève négligemment ses chaussures. Il se dirige directement vers la chambre, se déshabillant sur le chemin, et s'étale sur le lit en grognant.
Taiga le suit, tel le petit poucet et ramasse au passage ses fringues pour les rassembler en tas sur une chaise dans la chambre. Il récupère la bouteille vide au pied du lit et va en chercher une autre sans oublier d'en boire de longues rasades. Puis, il se déshabille à son tour et le rejoint sous la couverture en venant se blottir contre lui.
Il referme ses bras autour de lui et respire l'odeur de sa peau, de ses cheveux.
« Good night love.
— Bonne nuit... »
Taiga embrasse son torse et relève la tête pour embrasser encore ses lèvres.
« Je t'aime... »
Et il revient se blottir le visage enfouit dans son torse sur un dernier : « À demain. »
Il sombre dans le sommeil en moins d'une minute et ne se réveille pas de la nuit.
