Bonjour,
Et bonne année à tous ! On se retrouve pour la suite, en espérant que ça vous plaira !
Stella : On ne fait pas toujours le bon choix dans la vie, tout simplement parce qu'on en est pas toujours capable, du moins de mon point de vue :) Bonne lecture pour la suite !
KAGAMI
Toute la nuit, il dort mal. Il a froid et la couette ne suffit pas à le réchauffer. Le froid est dans ses veines, dans ses tripes, dans son cœur. Son homme lui semble si loin. Les cauchemars hantent son sommeil et il se réveille en sursaut, le corps tendu, dans l'exacte position dans laquelle il s'est endormi. Le seul moment où il bouge c'est pour tendre le bras et récupérer des antidouleurs et un peu d'eau. Il dort par intermittence jusqu'à ce que le soleil se lève et qu'il ne parvienne plus du tout à se rendormir. Il se lève, il se sent toujours épuisé et il est affamé. Il s'habille silencieusement, vérifie qu'il a bien la carte de la chambre dans sa poche et descend au restaurant de l'hôtel ignorant les regards étranges qui se posent sur lui. Installé à une table, il trouve Jake.
« Comment tu vas ? Tu as réussi à dormir ?
— Bof... Ça va aller...
— Et Daiki ? »
Il hausse les épaules, mais ne dit rien. Il se sert un copieux petit déjeuner pour reprendre des forces et pour oublier.
AOMINE
Son mal de tête le réveille. Clairement pas bu assez d'eau, et clairement trop d'alcool ! Il grogne et se lève. Taiga n'est pas là... Il suppose que c'est bon signe. Il décroche le téléphone pour demander à ce qu'on lui monte du café et un jus de fruit, et se dirige vers la douche.
En dépit de la gueule de bois, il a les idées un peu plus claires ce matin, mais le moral au fond des baskets. La soirée lui a laissé un goût amer, et il ne parvient pas à se débarrasser de la colère qui s'accroche à lui.
Il sort de la douche, noue une serviette autour de ses reins et ouvre la porte au room service. Il avale son jus de fruit d'une traite, il avait besoin de sucre. Puis il allume la télé et se réinstalle sur le lit pour boire son café. Il jette un coup d'œil à l'heure. Il va bientôt être temps de partir pour le vol de retour. Rien qu'à l'idée du long trajet, il a de nouveau envie de boire un coup.
KAGAMI
Il remonte dans la chambre avec un plateau avec une assiette de pains sucrés et un café pour Daiki. Il espère qu'il acceptera de manger un peu. Il ouvre la porte de la chambre sans faire trop de bruit et constate que les volets sont ouverts.
« Dai ? »
Il trouve son homme douché, assis sur le lit à siroter un café. Au moins, il est réveillé.
« Je savais pas que tu étais réveillé... Je t'apportais le petit dej... On va bientôt devoir partir. »
AOMINE
Il tourne la tête vers son homme et son cœur se serre douloureusement en voyant son visage contusionné et les marques sur son cou. Son estomac se noue jusqu'à lui donner la nausée, et il repose sa tasse de café sur la table de chevet en frissonnant.
« Hey love... Comment tu te sens ? »
Taiga hausse doucement les épaules.
« Ça va... Je vais reprendre un anti-douleur... »
Il pose le plateau devant lui, avant de récupérer la bouteille d'eau et un cachet.
« Et toi ?
— Hm... J'ai connu mieux. Merci pour le petit-dej, love. »
Il éteint la télévision et se lève pour fouiller dans son sac à la recherche de fringues propres. Même en dehors de la gueule de bois, il ne pourrait rien avaler de solide. Voir Taiga comme ça le rend malade.
« On devrait peut-être prendre un autre avion... Tu devrais voir un médecin... »
KAGAMI
« Je vais bien... Je veux juste rentrer... »
Il range ses affaires, la gorge et l'estomac noués. Il se sent perdu face à la réaction de son homme. Discuter avec Jake lui a fait du bien et apaisé un peu son sentiment de culpabilité vis-à-vis de Roy en tout cas. Mais la culpabilité qu'il éprouve envers son homme de l'entraîner dans cette histoire ne s'évanouit pas et sa distance, sa froideur ne font qu'amplifier ce sentiment et son inquiétude. Daiki n'a toujours rien avalé. Il remonte sa capuche sur sa tête pour cacher son visage. Il laisse son homme s'habiller et reste debout à ne pas savoir quoi dire, ni quoi faire. Finalement, il souffle.
« Je suis désolé Daiki... »
Le brun lui lance un regard choqué et incrédule :
« Désolé de quoi ?...
— De t'imposer ça... Peut-être que c'était une erreur cette déclaration à la conférence de presse... J'ai merdé... Et je t'expose à... ça...
— Une erreur ?! C'est contraire à tout ce que tu as pu me dire avant ! J'ai pas besoin d'être protégé et c'est pas moi qui me suis fait tabasser, il me semble ! Mais tu peux pas m'empêcher d'être blessé, heurté, furieux ! Si t'as à être désolé d'un truc à la limite c'est de m'avoir empêché de cogner ce mec !
— Je peux pas être désolé pour ça ! Tu aurais été suspendu comme lui ! Et c'est hors de question que tu foires ta saison à cause d'un connard ! »
Il n'a pas envie d'hausser le ton, mais il ne réfléchit plus, il est uniquement dominé par ses émotions. La peur que son homme s'éloigne plus, qu'il fasse cette connerie qu'il menace de faire.
« Et... Roy est une victime aussi ! Il ne sait pas comment agir avec ce qu'il est. Non ça n'excuse pas qu'il m'ait frappé ! Mais ce mec a besoin d'aide ! Tu sais ce que c'est... On sait ce que c'est que de refouler ce qu'on est vraiment... Oui il est sanctionné pour m'avoir frappé. Mais il ne devrait pas avoir à vivre dans le déni ! »
Il n'a pas envie de parler de Roy de tout ce qui le met en colère, de tout ce que l'homophobie engendre comme mal être.
« Tu as le droit d'être furieux... D'être blessé... Mais j'ai l'impression que tu me fuis putain...
— Que je te fuis ?! Tu veux que je réagisse comment ? Tout ce que tu m'as dit c'était que c'était ok, comme si c'était normal de se faire cogner ! Et me parle pas d'avoir besoin d'aide putain ! Il vit dans le déni c'est son choix ! Sa putain de responsabilité ! Pas la tienne ! J'peux pas être compréhensif à ce point-là désolé ! »
AOMINE
Il resserre les poings, essayant de contenir sa fureur, mais... il ne veut pas vraiment. Ça lui évite de penser à ce qui le met le plus en colère. Jamais il n'a fait souffrir un mec gay à cause de son propre refoulement mais c'était facile il n'en a pas connu. Et pourtant le karma semble vouloir lui amener l'un après l'autre des gars pour lui renvoyer sa propre image. Il ne veut pas admettre d'être juste une putain de victime, comme Roy, comme tous ceux comme eux. Ça le fait enrager plus que n'importe quoi. Si on lui enlève sa responsabilité on lui enlève sa fierté, du moins c'est comme ça qu'il le ressent, même s'il a l'intuition au fond de lui que s'il était tellement en accord avec lui-même, si tout était bien cohérent dans sa tête, il ne serait pas aussi en colère.
KAGAMI
Il se relève, hors de lui. Son regard se brouille, il est mortifié. Il se sent encore plus coupable : le fuir c'est donc tout ce que Daiki à trouver comme mécanisme d'auto défense ? Ça fait mal. Et il n'a pas la force aujourd'hui de se battre contre ça.
« Fuck... J'ai pas dit que c'était OK de me cogner ! Et c'est pas ça qui te met vraiment en colère ! Il va payer pour ça ! Il est déjà suspendu ! Le déni n'est pas un choix ! C'est un mécanisme de défense, pour éviter d'affronter une réalité qu'on ne peut pas accepter ! Oui c'est une victime ! Une victime de cette putain de société qui nous accepte pas ! J'ai pas envie d'être une victime... Et pourtant oui je suis putain de victime de toute cette homophobie. J'aurais pas toute cette colère en moi si c'était pas le cas ! Mais ça m'empêche pas de vouloir me battre ! Victime ne veut pas dire faible ! »
Il prend son sac et regarde son homme.
« Maintenant t'inquiète je dégage. Je demanderai à Jake de changer de place avec moi dans l'avion. T'auras pas à supporter ma présence.
— J'ai pas l'impression que t'as très envie de supporter la mienne non plus alors remets pas tout sur moi ! »
AOMINE
La fin de sa phrase se perd contre la porte qui se referme sur Taiga.
« FUCK ! »
Il se rassoit sur le lit et se prend la tête dans les mains, essoufflé, le cœur cognant dans sa poitrine. Il faut vraiment qu'il se calme... qu'il trouve un moyen d'arrêter ça. Mais il n'arrive pas à penser clairement, il y a trop de bruit dans sa tête. Alors il attend simplement. Il attend que, presque mécaniquement, l'afflux émotionnel se résorbe. Ça lui semble durer une éternité et quand il se relève, il se sent franchement mal et pas seulement moralement. Il a la sensation de s'être planté dans les grandes largeurs et pourtant il est toujours en colère.
De toute façon, il ne peut pas rester là indéfiniment à essayer vainement de faire la part des choses, alors il jette le peu d'affaires qu'il a sorties dans son sac et redescend dans le hall de l'hôtel.
KAGAMI
Il est las. Il attend assis dans un fauteuil, le visage caché sous sa capuche. Il entend vaguement ses coéquipiers discuter. Il attend. Il attend que ça passe. Son envie de pleurer, son envie de supplier Daiki, son envie de ne plus rien ressentir. Une main se pose sur son épaule. Il se tend. Il espère.
« Taiga ? »
Jake. Il ferme les yeux et inspire doucement. Il se force à respirer calmement pour apaiser ses angoisses.
« Ouais ?
— Ça va ? Où est Daiki ?
— Il arrive... »
Son ventre se noue, mais il se rappelle que Daiki préfère le fuir, alors il souffle.
« Dis... Tu pourrais changer de place avec moi dans l'avion ?
— Quoi ?! Y'a un problème avec Daiki ?
— Non... Si... Je sais pas... J'crois qu'il a besoin d'air.
— T'es sûr ? »
Il déglutit. Non il n'est pas sûr. Il a juste envie de se blottir dans les bras de Daiki, il a juste envie d'être chez lui de se rouler en boule dans son lit protégé par les bras de son homme. Mais il n'est pas chez lui et Daiki... Daiki n'est pas en état pour ça. Et lui... Il n'a pas la force aujourd'hui de trouver le chemin jusqu'à son homme. Ça lui demanderait trop d'énergie qu'il n'a pas maintenant. Mais s'il doit encore passer du temps avec un Daiki fuyant, il préfère mettre de la distance entre eux.
« Taiga ? T'es sûr que c'est ce que tu veux ?
— Non... »
AOMINE
Quand il arrive, tout le monde est prêt à partir. Il évite de croiser le regard de ses coéquipiers ou de Taiga et monte dans le bus, s'isolant dans un coin, et sort son téléphone et ses écouteurs. Il pousse la musique à fond et essaie de se plonger dedans pour mettre de la distance entre le reste du monde et lui. Il serre les dents et se dit qu'au moins, ils auront bientôt quitté cette foutue ville. Et quand ils seront rentrés... eh bien... il y pensera à ce moment-là.
KAGAMI
Il déglutit et souffle à Jake.
« S'il te plaît...
— Ok... Mais quoi tu vas aller où ce soir ? »
Chez lui. Chez eux... Il se mordille la lèvre et hausse les épaules.
« Chez moi. »
Jake n'insiste pas et il s'éloigne pour aller s'asseoir à une place libre, il croise les bras sur son torse. Il est gelé. Il tire sur sa capuche pour se protéger un peu plus et il regarde la ville défiler sans la voir derrière la fenêtre. Des larmes glissent sur ses joues et il les essuie rageusement, honteux et évidemment se fait mal en touchant son œil gonflé et violacé. Le trajet lui semble durer une éternité et pourtant ce n'est que le voyage jusqu'à l'aéroport. Mais enfin, ils y sont et sous le bal des avions qui décollent et se posent dans un harmonie calculée, ils sortent du bus et s'engouffrent dans l'immense aéroport. On les dirige jusqu'à la salle d'attente VIP. Il reste caché sous sa capuche, ce n'est pas le moment de se faire prendre en photo et que son visage défiguré s'expose partout dans les médias.
AOMINE
Il observe Taiga à la dérobée. Il peut sentir d'ici la tension et la tristesse qui irradient de lui. Il s'en veut de ne pas être là pour lui, mais il ne peut pas lui donner ce qu'il veut. Il a essayé, et pensait que refouler ses émotions serait suffisant, mais quand il fait ça, Taiga le trouve distant et c'est pire que tout. Alors il ne sait pas quoi faire d'autre que de s'éloigner. Il soupire et se concentre sur la musique. Il ne veut pas craquer. Il a accumulé trop de souffrance, s'il laisse tout sortir maintenant, il a l'impression que ce sera l'apocalypse. Il ne veut pas. Peu importe si c'est stupide de s'obstiner. C'est comme ça qu'il a construit sa résilience, après tout. Ce genre d'attitude ne rend pas heureux, mais le but n'est pas d'être heureux, juste de tenir.
C'est finalement enfin l'heure d'embarquer et il le fait toujours muré dans le silence, s'installant à sa place sans avoir retiré ses écouteurs.
Jake s'installe à côté de lui et il passe une main devant son visage pour attirer son attention.
Il tressaille au passage de cette main et regarde Jake, puis retire un écouteur.
« Ouais ?
— Qu'est-ce qui t'arrive ? »
La voix de Jake ne sonne pas de reproche seulement d'une légère inquiétude et beaucoup de considération.
« Rien... J'suis probablement un abruti, alors il m'arrive les trucs qui arrivent aux abrutis, comme se foutre en rogne et se mettre son mec à dos.
— Pourquoi t'es en rogne ?
Il hésite, déglutit. Il regarde ses mains et ajoute finalement d'une voix sourde :
« J'comprends pas pourquoi Taiga pardonne aussi facilement à ce mec... Limite il irait s'excuser...
— Donc... T'es en colère contre Taiga ?
— Nan... ouais... Mais pas que... J'suis en colère contre Roy aussi évidemment… » Il ajoute plus bas en détournant le regard : « Contre moi surtout...
— Contre toi ? Pourquoi ?
— Parce que j'suis trop furieux pour m'occuper de lui et que je le laisse tomber... Parce que j'suis pas capable de pardonner... » Il déglutit. « Parce que j'ai été comme ce mec pendant longtemps. Je l'ai déjà dit à Taiga que j'étais pas un mec bien. Il a pas voulu me croire. Ce coup-ci ça va peut-être changer.
— Comme Roy ?! Un gars sans cervelle qui sait s'exprimer que par les poings ?
— Si Taiga m'avait pas supplié de pas le faire, je lui aurais cassé la gueule à ce mec. Et y a quelques temps, j'ai mis un poing dans la gueule à son ex, si tu veux tout savoir.
— Et je suis bien content que tu te sois retenu pour lui... Même si Roy est en tort, tu aurais toi aussi été suspendu... Pourquoi tu as frappé son ex ?
— Pour faire simple, parce qu'il le trompait... Et parce qu'il assumait pas d'être avec un mec… »
Jake regarde Daiki surpris et grogne.
« Quel connard ! Donc... Si je résume... Tu as défoncé son ex, qui le méritait, et tu as envie de démonter Roy parce qu'ils s'en est pris à Taiga. Admettons que Roy s'en soit pris à toi ? Admettons que les rôles soient inversés... Imagine Taiga furieux que quelqu'un ait pu te blesser... Tu l'aurais laissé aller te venger ? Sans même penser au risque de suspension... Sachant que tu viens de te faire sonner bien méchamment... Tu le laisserais se jeter dans la gueule du loup et risquer à son tour de se faire amocher voire pire ?
— Probablement non...
— J'en suis sûr que non. Surtout comme tu supportes pas qu'on lui fasse du mal. C'est tout ce qu'il a voulu faire... Te protéger. Taiga n'est pas différent... S'il devait t'arriver quelque chose il voudrait démonter tout le monde... On a pas mal discuté ce matin... Il m'a avoué qu'il n'a jamais frappé quelqu'un qui s'en est pris directement à lui... Je sais pas toi... Mais perso... Quand on commence à vouloir me frapper je répond j'suis pas un bisounours... Par contre, il a lâché ses poings pour défendre ou venger des potes. J'imagine pas ce que ce serait pour toi.
— Ouais, je sais... Je sais qu'il avait raison sur ce point-là... Enfin, ça m'aurait fait du bien...
— Certes... J'lui aurai bien refais le portrait moi aussi... Sur ce point ? Quel autre point te pose problème ?
— Qu'il lui pardonne... qu'il ait même de la peine pour lui... ça me rend fou. Je sais, je sais, je dois l'accepter et c'est tout. Bah je peux pas faire ça dans un claquement de doigts.
— Tu crois que Taiga a pardonné Roy de l'avoir frappé ? Je ne crois pas... Il n'a absolument pas protesté quand je suis allé le dénoncer... La seule chose qu'il m'a demandé... Et je te l'accorde perso je lui aurais pas fait cette fleur... C'est de ne pas afficher qu'il est gay.
— Ouais, ouais, il est solidaire des connards parce qu'ils sont gay et que c'est dur d'être gay et du coup c'est pas leur faute qu'ils sont des connards, en gros c'est ça.
— Oui... Taiga se sent coupable de ne pas avoir tendu sa main à un coéquipier qui en avait besoin. Mais, il ne pouvait pas tendre la main à un connard, parce que c'est tellement un connard qu'il sait pas correctement demander de l'aide... Taiga a compris qu'il aurait jamais pu deviner. Il condamne le connard, pas le mec paumé. Oui... Ton mec est quelqu'un d'un peu trop gentil alors il arrive à avoir pitié d'un mec comme Roy... Mais... C'est pas aussi ça que tu aimes chez lui ? Qu'il soit bon ? Ou alors ce qui te mets vraiment en colère... C'est que tu parles plus de toi que de Roy là... »
Il déglutit avec difficulté et ne répond pas, serrant les poings pour refouler les larmes. Il ne veut pas craquer.
« Il comprend pas... C'est pas un menteur et un lâche, lui... »
Et oui, il y a une part de lui qui aimerait que Taiga n'ait pas de compassion pour lui. Parce qu'il ne pense pas la mériter. Parce qu'il n'arrive pas à se convaincre lui-même qu'il la mérite. Il a progressé... mais se heurte au même mur à chaque fois... et celui d'hier avait la taille d'un building.
Jake pose une main sur son épaule et la serre doucement.
« Personne ne peut te pardonner pour toi-même... Tu devrais te reposer... Tu as mangé quelque chose ?
— Nan... mais j'ai pas faim... j'ai l'estomac en vrac... J'vais juste essayer de dormir un peu.
Jake se penche et sort une banane de son sac et lui donne.
« Mange. »
Le ton de Jake est autoritaire, le genre qui indique qu'il n'acceptera aucun refus.
Il regarde la banane dégoûté et se force à en avaler un peu.
« Tu gueuleras pas si je vomis sur toi… »
Jake rigole et répond sadiquement.
« J'vais me gêner tiens ! Tu manges et t'essaies de garder ça dans le ventre. Tu n'as rien mangé après le match d'hier... J'aimerais autant que t'évites de te blesser ou d'être malade. »
Il acquiesce et s'arrose le gosier avec une bouteille d'eau pour faire passer le goût de la nourriture, puis marmonne :
« Merci d'avoir écouté mes conneries...
— Pas de quoi. Quand on ne peut pas s'appuyer sur son couple... Parce que parfois... C'est pas possible et c'est pas grave. C'est bien d'avoir des potes. Et j'espère que t'as conscience que je suis pas juste ton capitaine. »
Jake sourit et s'installe un peu plus confortablement dans le fond de son siège et lui sourit avant de fermer les yeux pour terminer.
« Même si un jour tu décides d'aller jouer dans une autre équipe... Tu pourras toujours compter sur moi.
— Ok... thanks… »
Il déglutit, ça l'émeut, d'autant que... Il n'a pas de potes ici. Il n'a que Taiga. Enfin... c'était le cas jusqu'à maintenant, il faut croire...
Il ferme les yeux à son tour et essaie de se reposer. Ça lui a fait du bien de parler... ça l'a calmé un peu. Alors l'épuisement finit par le rattraper, et il s'endort.
KAGAMI
Il a longuement écouté d'une oreille distraite Harry et Simon, acquiesçant quand ils semblaient attendre une réponse de sa part. Les bras resserrés autour de lui, il a froid. Quand enfin ils se sont endormis, il s'est caché face au hublot, la capuche toujours sur la tête et il a laissé ses larmes couler silencieusement, se mordant la lèvre pour retenir ses sanglots.
Au bout d'une longue demi-heure à retenir tant bien que mal ses sanglots, il se sent un peu calmé, il s'essuie le visage pour cacher les traces de cet aveu de faiblesse. Malgré la fatigue, il ne dort pas. Il n'a pas envie de dormir et de refaire un cauchemar comme cette nuit décousue. Il met ses écouteurs et décide de se lancer un film. Il n'est pas totalement serein, à aucun moment, mais il arrive presque à oublier la réalité. Il enchaîne avec un autre film, puis un troisième. Harry se réveille à côté de lui. Il n'aura sûrement pas l'occasion de voir la fin du film, mais il n'a pas envie de parler. Il n'a envie de rien d'autre que d'être chez lui, de manger et se glisser sous les draps... Avec Daiki... Si Daiki veut bien si... Il se tend et se force à se concentrer sur le film.
L'avion atterrit en douceur. Il arrête le film et range ses affaires, il réajuste mieux sa capuche et quand tout le monde se lève, il suit le mouvement.
AOMINE
Il se réveille nauséeux et toujours aussi épuisé, comme s'il n'avait pas dormi du tout. Il se secoue et regarde par le hublot. L.A. est sous le soleil comme toujours. Il se détend imperceptiblement à l'idée d'être enfin rentré. Bientôt, il aura regagné la sécurité et l'intimité de l'appartement, et ça lui donne la motivation pour se lever et rejoindre l'aéroport.
Ils se séparent à l'entrée, chacun prenant son taxi pour rentrer chez lui. Il s'approche de Taiga et se frotte l'arrière du crâne, ne sachant pas trop comment l'aborder.
« Hm... tu... Tu rentres avec moi ?
— On va au même endroit a priori... On va pas prendre deux taxis. Si tu veux savoir si je comptais aller chez mon père... Non. J'ai envie de rentrer chez moi... Chez nous. »
Il hoche la tête et esquisse un sourire, soulagé par cette réponse. Ils montent dans un taxi et il s'affale sur la banquette. Il pose une main sur la cuisse de son homme et murmure :
« I'm sorry... »
KAGAMI
Son cœur se serre et il a l'impression que ça fait une éternité que son homme n'a pas fait un geste aussi simple vers lui. Mais il est dans le taxi, il ne veut pas craquer ici. Il glisse sa main sur celle de son homme sans quitter des yeux le paysage qui défile et il serre sa main dans la sienne, retenant toutes ses émotions qui menacent de le submerger une nouvelle fois.
AOMINE
Il déglutit, profondément soulagé de sentir la main de Taiga presser la sienne. Il se détend un peu plus et regarde les rues devenues familières défiler derrière la vitre, trop fatigué pour être vraiment impatient d'arriver, il se laisse juste porter et le ronronnement du moteur lui donne de nouveau envie de dormir. Il ne s'endort pas cependant, et enfin le véhicule s'arrête devant leur immeuble. Il lâche la main de Taiga et sort en clignant des yeux dans la vive lumière.
Taiga le suit après avoir payé sous le regard inquisiteur du chauffeur de taxi. Ils récupèrent leurs sacs dans le coffre et prennent la direction de leur immeuble.
Ils ne parlent pas dans l'ascenseur, attendant l'intimité de l'appartement pour relâcher un peu la tension. Quand il referme la porte derrière eux, il s'y adosse et soupire de soulagement.
« Enfin rentrés...
— Ouais... »
Taiga retire ses chaussures rapidement et se débarrasse de son sweat avec lequel il a visiblement trop chaud. Puis, il le regarde appuyé contre sa porte comme s'il hésitait et finalement il vient se presser contre lui agrippant ses vêtement et enfouissant son visage dans son cou.
Il referme les bras autour de son homme et le serre contre lui, avec l'impression qu'on lui ôte un poids immense de la poitrine. Il caresse son dos doucement, remonte une main sur sa nuque qu'il masse sous ses doigts, et ne dit rien, s'imprégnant de sa présence, de sa chaleur.
KAGAMI
Les bras de son homme qui l'enlacent, ses doigts qui font frémir sa nuque. Il resserre les poings sur son t-shirt alors que son cœur se serre, sa gorge se noue et les larmes lui montent aux yeux. Il a juste besoin de ça, ses bras et sa chaleur rassurante, son amour. Il retient les sanglots et les nouvelles larmes. Il a peur de craquer et que Daiki le fuit de nouveau par culpabilité peut-être. Il ne comprend toujours pas ce que Daiki lui reproche pour qu'il s'éloigne de cette manière et s'enferme dans sa bulle alors qu'il avait besoin de lui. Il ne cherche pas à comprendre. Il n'a pas la force, ni le courage de poser les questions. Daiki est là maintenant.
Peut-être qu'hier s'il avait forcé ce mur qu'il semblait avoir monter autour de lui pour profiter du réconfort de ses bras, Daiki ne l'aurait pas repoussé non plus. Sûrement pas d'ailleurs. Mais ce mur semblait tellement infranchissable, qu'il n'a même pas pu essayer de l'abattre. Et s'il l'avait fait, est-ce que cette étreinte lui aurait semblé aussi chaude et rassurante que maintenant ? Est-ce que Daiki aurait été vraiment là ? C'est ce qui lui fait le plus peur à l'idée de forcer les verrous que Daiki pose autour de son cœur parfois. Ça l'aurait encore plus blessé et prendre ce risque à New-York dans un hôtel, c'était impensable. Il se sent plus en sécurité, plus en confiance ici à Los Angeles... Chez lui.
Il pose un baiser léger presque timide dans le cou de son homme. Il s'imprègne de son odeur. Il se dit qu'il devrait entrer dans l'appartement, se poser quelque part de plus confortable. Peut-être le canapé, ou le lit. Le lit, ce serait une bonne idée vu comme il se sent épuisé.
AOMINE
Il pose une main sur le côté non endommagé du visage de Taiga, ça lui fait toujours un mal de chien de le voir comme ça, mais il va bien falloir qu'il s'habitue. Taiga a l'air épuisé.
« Va te coucher, love. Je vais te faire du thé. T'as faim ? »
Taiga ouvre la bouche, pour protester peut-être. Puis, il la referme et se mord la lèvre, son regard brille un peu. Finalement, il ne dit rien mais vient presser ses lèvres contre les siennes.
Il l'embrasse doucement, et, comprenant le message, il l'entraîne vers la chambre. Il tire les rideaux et revient vers son homme pour le déshabiller avec précaution. Il pose un baiser sur ses lèvres et le pousse gentiment vers le lit. Il enlève ses vêtements à son tour et tire sur un pan de couette pour s'allonger à côté de lui. Il le prend dans ses bras et caresse son dos avec douceur.
KAGAMI
Il se blottit contre son homme, content d'avoir osé ce baiser. Il se sent fatigué, mais il a besoin de lui, d'être avec lui. Parce que c'est là qu'il est vraiment chez lui dans ses bras. Il enfouit son visage contre son torse, savourant l'odeur de sa peau. Il glisse une jambe entre les siennes et sa main s'agrippe à son dos. Il ferme les yeux et il se laisse bercer par sa chaleur et sa présence. Une dernière pensée le traverse, il espère que les ecchymoses auront disparu quand leurs amis leur rendront visite. Mais il ne s'y attarde pas plus et finalement apaisé, il s'endort presque instantanément.
AOMINE
Il reste un long moment à veiller sur le sommeil de son homme, le caressant comme pour invoquer de beaux rêves. Malgré la fatigue intense, son corps lourd et faible, impossible pour lui de suivre la même voie. Il finit par se relever discrètement, et referme la porte de la chambre avant d'aller se faire un café. Il grignote un ou deux biscuits, s'enfouit sous un plaid dans le canapé et lance un jeu vidéo qui lui offre l'échappatoire dont il avait besoin. Jouer c'est comme rêver, on n'a plus qu'un pied dans le monde réel, l'imagination transporte le reste dans des dimensions étranges et fantastiques. Il a éteint son portable pour n'être dérangé par rien ni personne, fermé les rideaux et vérifié que la porte était bien verrouillée, et se sent un peu mieux alors qu'il se laisse captiver par son jeu.
KAGAMI
Quand il ouvre les yeux, il est seul. Il tourne la tête, pour constater qu'il semble faire encore jour. Sa tête lui fait mal et il a sérieusement faim. Il se dégage de la couverture, essayant de ne pas paniquer devant l'absence de son homme. Il sort de la chambre et rejoint le salon.
« Love ? »
Dans le canapé, Daiki se redresse un peu et tourne la tête vers lui.
« Hey love. T'as bien dormi ?
— Ouais... Ça fait du bien... J'ai dormi longtemps ? »
Il n'ose pas lui demander si lui il a dormi. Vu sa tête au mieux ça n'a servi à rien. Il va dans la cuisine chercher un verre d'eau et un antidouleur. Daiki pose sa manette et lui demande :
« T'as faim ? Tu veux que je commande un truc ou prépare un truc ?
— Ouais j'ai faim. Une commande ce sera très bien. Continue à jouer. Tu veux boire un truc ?
— Je veux bien un thé. Je nous commande des pizzas ?
— Ouais très bien. »
Il prend son cachet et met l'eau à chauffer pour préparer du thé, il retourne dans la chambre pour vérifier son portable. Plusieurs messages l'attendent, il lit en priorité celui de Jake.
[Jake — 16:34]
Conférence de presse demain à 17h. Tu dois être présent. Tu n'es pas obligé de t'exprimer. Cette fois je te demande rien. La suspension de Roy a fuité. Il fera des excuses publiques demain dans l'après-midi.
[Taiga — 18:04]
OK. J'y serai.
Il soupire. Il se serait bien passé de cette pub là. Évidemment les autres messages ne sont pas tous là pour le féliciter pour la victoire, ceux d'hier oui... Mais ceux d'aujourd'hui sont des messages inquiets : son père, ses amis de Tokyo et de Los Angeles, et même Kate. Il prend le temps de rassurer tout le monde et éteint son portable. L'eau est chaude depuis longtemps quand il revient dans la cuisine.
AOMINE
Il a commandé suffisamment de pizzas pour gérer la faim la plus insatiable, il a préféré prévoir. Il a aussi pris des desserts. Il n'est pas sûr de les manger mais son estomac finira peut-être par se débloquer un peu, et il y puisera peut-être un peu de réconfort.
Il a relancé sa partie, jetant un coup d'œil inquiet à Taiga quand il revient dans la cuisine, car il lui a semblé qu'il est resté longtemps dans la chambre.
« Ça va love ? »
Taiga met quelques secondes à répondre. Comme s'il avait peur de mal répondre. Puis il soupire doucement en terminant de préparer le thé et se décide finalement à parler en le rejoignant au salon.
« Ouais... Juste... La suspension de Roy a fuité. Il va faire des excuses demain... Et du coup je dois faire une conférence de presse avec Jake à 17h demain.
— Merde... »
Il pose une main sur sa cuisse et la caresse doucement.
« Ça ira vite. T'as pas besoin de commenter de toute façon. La conférence de presse, c'est une formalité.
— Ouais... Jake dit qu'il gère et que je suis pas obligé de parler. Juste d'être présent. »
Taiga se laisse aller contre lui sa tasse à la main et pose sa tête sur son épaule. Il embrasse ses cheveux et demande doucement :
« T'as parlé à ton père ? J'imagine qu'il doit être au courant...
— J'lui ai envoyé un message... Et à tous les autres. Pas le courage d'appeler. Au moins j'ai plus de questions à me poser pour ce week-end... Si ça se voit toujours Momoi et Kise seront pas surpris.
— Ouais... »
Il déglutit et retourne son attention sur le jeu. Il se sent tellement impuissant, tellement inutile. Il espère que les pizzas requinqueront un peu son homme. Taiga sirote son thé, blottit contre lui. Il reste silencieux à le regarder jouer un moment et quand sa tasse est vide, il souffle.
« Comment tu vas toi ? »
Il hésite un peu, ne sachant pas trop comment répondre à cette question. Un simple "ça va" ne satisfera pas son homme, mais il veut quand même le rassurer.
« J'me suis calmé... Ça peut aller.
— Tu... Tu m'en veux toujours ? »
Il pose sa manette et inspire doucement.
« Je... je t'en voulais pas vraiment... J'étais juste... vraiment furieux.
— Furieux... Pourquoi ? Je veux dire... Quelle partie de toute cette histoire te rend vraiment furieux ?
— Plusieurs parties... Évidemment... te voir comme ça... Ça m'est insupportable... le fait qu'on t'ait fait un truc pareil... Ça m'est insupportable aussi. »
Il déglutit en sentant les larmes monter et fait un effort pour les refouler.
« J'ai toujours envie de casser la gueule à ce type... Faudra attendre longtemps avant que ça me passe...
— Et je suis content que tu ne sois pas aller lui casser la gueule... Ce connard sait utiliser ses poings j'aurai pas supporté qu'il te fasse du mal non plus... »
Taiga souffle.
« So I get it... Why you don't like to see me like that...
— Mais... »
Sa gorge se resserre et il attend quelques instants avant d'ajouter :
« C'est comme avec Levy... Je me suis vu en lui... Et cette image-là aussi m'est insupportable. »
Taiga se redresse pour embrasser ses lèvres et sa joue.
« Tu n'es pas comme eux... Ou plus si tu préfères... Et je te promets t'es pas un connard comme Roy... Love... Tu as avancé, tu as évolué... Tu as accepté. Tu m'as demandé en mariage...
— C'est... comme un chemin que j'aurais pu emprunter. C'est stupide : je pense que je suis mieux que ça, et en même temps, je crois le contraire. » Il s'interrompt, essayant de clarifier ses pensées. « Roy, ou Levy... C'est la personne que j'ai peur de devenir... Et qu'en même temps... j'ai peur d'avoir toujours été, sans espoir de pouvoir devenir autre chose.
— Tu n'es pas cette personne... Et tu le deviendras pas... Parce que ça... »
D'un geste de la main Taiga, indique l'appartement, puis il pointe leurs mains jointes.
« Nous... Ce qu'on construit... Notre mariage, notre futur... Tout ça c'est une partie de toi... Ce sont plein de preuves que tu n'es pas cette personne... Que tu ne deviendras pas cette personne... Parce que toi et moi c'est pour toujours love... »
Taiga serre sa main dans la sienne et sa voix s'étrangle un peu, quand il ajoute :
« Tu te souviens ce que tu m'as dit avant ce match ? Tu es pas tout seul Daiki... Je suis là... Je serai toujours là... »
Il hoche la tête, ses yeux s'emplissant de larmes. Sa main se contracte compulsivement sur celle de son homme.
« Y-Yes... I know... »
Une larme roule sur sa joue.
« I'm sorry love... I didn't mean to upset you... C'est juste... Je suis désolé de pas avoir été à la hauteur. »
KAGAMI
Cette larme lui brise le cœur. Il enroule son bras autour des épaules de son homme et le serre contre lui enfouissant une main dans ses cheveux et pose des baisers sur son front.
« It's OK... Don't be sorry... It's fine... You're with me now... It's fine. »
Sa poitrine se serre un peu. Il le garde contre lui de longues minutes avant de s'écarter légèrement pour embrasser ses lèvres.
« Je t'aime Daiki... You're... You are mine right? »
Le brun le regarde, les yeux encore humides, et hoche la tête.
« Yes... I'm yours. And I love you too... »
Daiki l'entoure de ses bras et l'étreint en contractant sa main sur sa nuque avant d'ajouter dans un murmure :
« And you're mine... My love... »
Un sourire doux éclaire son visage alors qu'il regarde Daiki avec tendresse et amour.
« Yeah... I am... I am so yours. »
Il caresse du pouce les joues de son homme et efface les traces laissées par quelques larmes. Il se sent un peu plus léger, ces quelques mots suffisent à le rassurer à raviver la flamme de son bonheur qui réchauffe le cœur. Daiki l'aime. Et c'est tout ce qu'il a besoin de savoir et d'entendre pour pouvoir tout affronter.
AOMINE
Il répond au sourire de son homme et l'embrasse doucement, avec une infinie tendresse. Il a la sensation que tout se remet en place, que la tempête s'apaise, le laissant épuisé mais nettement plus serein. Si Taiga lui pardonne, alors faute de vraiment se pardonner à lui-même, il peut de nouveau avancer.
Alors qu'il embrasse son homme, la sonnerie de l'interphone vient briser la magie du moment. Il grogne un peu et se lève pour répondre, et ouvre à Kyle une minute plus tard.
« Hey Daiki. » Kyle a l'air soucieux. Il ajoute : « Tout va bien pour toi ? Et... pour Taiga ?
— Pff, tu parles, ils savent pas se battre à New York, bien sûr que ça va ! »
Kyle rigole un peu.
« En tout cas, sûr que sur le terrain, vous leur avez mis une raclée !
— Tu m'étonnes. Que de la gueule, ces gars-là !
— En tout cas vous faites une saison de dingue ! Vous allez rentrer dans la légende, c'est sûr !
— J'avoue qu'on bloque mon numéro de maillot, ce serait la classe.
— Je te le souhaite ! Tiens, voilà tes pizzas et tes desserts.
— Thanks. Et le petit supplément pour toi ! »
Ils échangent argent et nourriture, et Kyle s'en va sourire aux lèvres. Daiki revient au salon et pose sa montagne de pizzas sur la table basse. Il regarde son homme en se mordillant la lèvre.
« J'en ai pris plein... J'me suis dit que dans ces circonstances, il était possible que tu manges deux fois plus que d'habitude. »
Taiga rigole, un peu gêné, il passe une main sur sa nuque et tend l'autre pour l'attirer jusqu'à lui.
« Ouais... Tu me connais bien... Même si... You are with me so... Now I'm better. »
Le tigre regarde de nouveau la montagne de pizzas, avant de lui jeter un regard interrogateur. Taiga aussi le connaît bien.
« J'espère quand même que tu vas m'aider un peu. »
Il sourit et hoche la tête.
« J'ai l'estomac moins noué maintenant. Et faut vraiment que je mange quelque chose, sinon j'vais finir par tourner de l'œil ! »
Il attrape deux cartons de pizza et en donne un à son homme.
« Bon app, love. »
KAGAMI
Il est soulagé de savoir que son homme se sent un peu mieux aussi. C'est comme si un nouveau poids quittait ses épaules. Il ne supporte pas de sentir son homme mal. Il ne peut pas être heureux si Daiki ne l'est pas. Ça lui semble impossible.
« Merci ! »
Il ouvre le carton et soupire de soulagement. Oui, il est affamé. Il s'attaque à une première pizza sans attendre et ne prononce pas un mot avant d'en avoir terminé avec celle-ci.
« Ah ça fait du bien ! »
Daiki qui n'a pas encore terminé lui jette un coup d'œil en souriant.
« Ouais... je vois que tu dévores... ça fait plaisir. Et puis là t'as l'embarras du choix, j'en ai pris de toutes les sortes. »
Il sourit déjà en train d'ouvrir les cartons pour voir ce qu'il y a.
« Je vois ça. »
Il en choisit une et commence à la dévorer.
AOMINE
Il le regarde tendrement, ça lui fait vraiment plaisir de le voir manger et se régaler. Ça le rassure, même si Taiga a aussi tendance à beaucoup manger quand il n'est pas bien. Il pose un baiser sur sa nuque et finit sa pizza, et décide d'au moins en entamer une autre, puis il va leur chercher des bières pour faire descendre tout ça. Après deux autres parts, il est calé, mais craque pour un dessert, et il faut bien avouer que ça remonte le moral.
Taiga lui ne s'arrête pas là et termine celle qu'il n'a pas fini avant d'en entamer une autre, arrosant bien tout ça de bières. Il ne reste qu'une moitié de pizza quand il s'arrête de manger et s'affale dans le canapé en se calant contre lui.
« Je te laisse les desserts. »
Il remercie son homme et déguste un sundae, laissant le reste pour plus tard. Il repose l'emballage vide sur la table et soupire de satisfaction.
« Tu veux qu'on mate un truc, love ?
— Ouais. Tu peux continuer à jouer aussi si tu veux.
— Nan j'ai assez joué. J'ai envie de m'affaler devant un film et plus bouger. »
Il cherche quelque chose à regarder sur un site de streaming et choisit un un film d'aventure, puis il se recale au fond du canapé, pieds sur la table, et passe un bras autour des épaules de Taiga. Il a envie de se rattraper pour avoir été distant, et besoin aussi de se ressourcer au contact de son homme. Alors il le serre contre lui et embrasse ses cheveux régulièrement, avec douceur.
KAGAMI
La tendresse de son homme achève de l'apaiser. Il se laisse absorber par le film. Lové dans les bras de Daiki, il oublie cet après match catastrophique qui a un peu gâché la victoire et cette matinée très compliquée. Il oublie aussi ce qui l'attend le lendemain. Il ne pense à rien d'autre qu'à l'histoire qui se déroule à l'écran. Il a juste conscience de ses baisers réguliers qui ravivent à chaque fois son sourire.
AOMINE
Avec la fatigue et le repas consistant, il commence à se sentir somnolent et appuie sa tête contre celle de son homme, caressant sa main dans la sienne tandis qu'il pique du nez, écoutant toujours le film d'une oreille.
Le film est terminé et la télé éteinte quand Taiga le réveille en embrassant tendrement ses lèvres.
« Love... Réveille toi... On sera mieux dans le lit. »
Il soulève les paupières, encore lourdes de sommeil.
« Hm... Sorry la fatigue m'est tombée dessus... »
Il se redresse un peu et embrasse son homme, caressant sa joue.
« Allons nous coucher, love. J'ai juste envie de dormir avec toi dans notre lit... Il m'a vraiment manqué hier soir.
— Yeah... Me too. »
Taiga se redresse et prend sa main pour l'emmener avec lui dans la chambre. Il referme la porte doucement et commence à le déshabiller. Il regarde son homme faire, chaque vêtement disparaissant semblant le soulager d'un poids supplémentaire. Il est mieux nu. Il se sent redevenir lui-même, enfin rentré chez lui. Il s'attelle à son tour à dénuder son homme, caressant doucement sa peau à mesure qu'elle se dévoile.
KAGAMI
Les caresses douces de son homme le font frémir, le désir, le besoin de Daiki se réveillent. Son regard dérive sur le corps de son homme magnifique dans sa nudité. Il a envie de se presser contre lui, de caresser sa peau, de la goûter. Il a envie de s'abandonner au plaisir. Le sexe est toujours une source de réconfort pour lui, un moyen de se vider l'esprit et se détendre. Et particulièrement après un moment difficile, le sexe c'est comme se ressourcer. Mais il sait que pour Daiki c'est très différent. Quand il est dans ses pensées négatives, le plaisir charnel n'est pas le bienvenu. Alors dès que Daiki lui a retiré son dernier vêtement, il ignore ce désir qui gonfle dans son ventre comme une bulle de chaleur et fait durcir son sexe. Il vient se coller à lui et l'embrasser tendrement. Puis, il le pousse sur le lit et se glisse sous la couette avec lui. Il se blottit contre lui et embrasse tendrement son cou, sa joue et encore ses lèvres.
« Bonne nuit Love. »
AOMINE
Il enveloppe son homme de ses bras et respire son odeur, caressant ses cheveux. Il ferme les yeux, savourant le silence et l'obscurité qui les enveloppent et les isolent du monde. Il puise du réconfort et de l'apaisement à l'écoute du souffle de son homme, et se laisse aller à la fatigue. Doucement il sombre dans la léthargie et finalement s'endort dans les bras de son homme.
KAGAMI
Il écoute son homme s'endormir. Après sa sieste, il ne se sent pas encore totalement fatigué et son érection ne l'aide pas vraiment à s'endormir. Mais il ne bouge pas. Il embrasse tendrement le torse de son homme, et caresse son dos. Il écoute le cœur de son homme battre, sa respiration calme endormie. Ses pensées le rattrapent, il se laisse envahir par les souvenirs de son altercation avec Roy. Il en a fait des cauchemars la nuit passée, d'autres agressions plus anciennes se mêlant à celle-là. Mais il accueille ses souvenirs plus sereinement ce soir alors qu'il est blotti dans les bras de Daiki. Chez lui. En sécurité. Il embrasse encore son torse, oui il est bien là.
Ses pensées dérivent, ses souvenirs se mélangent et finalement il sombre dans le sommeil. Sa nuit est un peu agitée, mais chaque fois les bras de Daiki sont là autour de lui, le serrant doucement et le calment presque instantanément.
