Hello !
Et nous revoilà avec un nouveau chapitre assez chargé... Merci de votre patience, parfois ça prend du temps pour publier mais par contre sachez qu'on est toujours en train d'écrire l'histoire, quotidiennement, donc pas de risques qu'elle reste inachevée, on est toujours aussi impliquées, c'est juste la relecture / mise en forme sur laquelle on a du mal à être à jour.
Enjoy !
LOLA
Elle se demande ce qu'elle va éprouver en revoyant Daiki. Ça ne fait pas si longtemps, mais... ça lui semble il y a une éternité déjà. Lui qui était si perdu quand ils ont rompu... Finalement, il a probablement fait beaucoup plus de chemin qu'elle. Elle réalise un peu trop tard qu'il n'est pas seulement question de le revoir, mais... de le voir en couple. Elle déglutit et se blinde. Elle va juste surfer avec des amis. Et puis, qu'il soit en couple ou non ne change rien à l'histoire.
Elles arrivent sur la plage et rejoignent leurs amis. Elle repère aussitôt Daiki. Et sa main glissée dans celle de Taiga. Il se redresse quand elles s'approchent, et leurs regards se croisent. Elle affiche un sourire un peu tremblant. Puis lève une main pour faire un salut à la ronde.
« Hello ! »
Kelly l'enlace comme à son habitude en la saluant avec véhémence. Les autres répondent à son bonjour avec enthousiasme. Tuan plaisante.
« Oh my God! Cy a réussi à te faire sortir de ta tanière ? Incroyable ! »
KAGAMI
Il s'est contenté de hocher la tête doucement trop surpris de la voir. Son cœur se serre un peu et il observe son homme. Comme pour Levi, ils ont des amis communs alors c'est inévitable de la croiser. Mais il n'est pas prêt pour être ami avec elle. Dans d'autres circonstances il l'aurait sûrement appréciée autant qu'il apprécie Cynthia et Momoi, mais elle a aimé Daiki et Daiki l'a aimée et sa tête à beau vouloir être rationnelle et essayer de le convaincre que ce que Daiki éprouve pour lui est différent et plus intense… Elle représente le passé de Daiki quand il est son futur. Mais leur passé commun représente la vie "idéale" et l'angoisse d'autant plus après les événements récents, alors qu'il se sent déjà bien plus vulnérable.
AOMINE
Il aurait dû s'y attendre et s'y préparer... Quoique, s'il l'avait fait, il n'est pas sûr que ça aurait vraiment changé grand-chose. Son cœur cogne fort contre ses côtes. Un mélange confus d'émotion étreint sa poitrine. De l'angoisse, de la tristesse, de la culpabilité... Tout ce qu'il avait éprouvé la dernière fois qu'il l'a vue. Puis, se succèdent les souvenirs, le film en rétrospective de toute leur relation.
Il se secoue et lui adresse un mince sourire. Elle a l'air d'aller bien. Il détourne le regard et tressaille quand Satsuki s'installe près de lui et pose une main sur son épaule.
« Tu as surfé ?
— Hm ? Oh... Ouais... Un peu. Ça va ? T'arrives bien tard...
— J'étais occupée ! »
Elle lui adresse un clin d'œil.
« Mais je suis contente de te voir. T'as l'air un peu plus reposé qu'hier.
— Ça va... »
MOMOI
Elle regarde Daiki, jette un coup d'œil à Lola, puis à Taiga. Et enfin, elle adresse un sourire à Cynthia et prend la main de Daiki.
« J'ai besoin de me mettre un peu en condition avant d'aller surfer. Tu viens nager avec moi ? »
Il hoche la tête.
« Ça me va… »
Sans lâcher sa main, elle se relève et l'entraîne à sa suite, direction l'océan.
« Merci... murmure-t-il.
— T'aurais fait pareil pour moi.
—Bon... Raconte-moi... il se passe quoi alors avec Cynthia ? »
Et alors qu'ils marchent au bord de l'eau, elle lui raconte, du moins essaie de lui expliquer les émotions qu'elle a éprouvées, essayant tout en lui en parlant de mieux les appréhender et de prendre un peu de recul sur les événements qui s'enchaînent depuis son arrivée.
KAGAMI
Il regarde Momoi et son homme s'éloigner et son cœur se serre un peu plus. Puis il jette un œil sombre à Cynthia. Elle aurait pu prévenir et pourquoi l'inviter pour commencer ? C'est la semaine de la poisse ou quelque chose comme ça ?
La mâchoire un peu serrée et les épaules tendues, il reporte son regard sur l'océan. Il se sent soudain en colère. Il aurait dû accepter la proposition de Daiki de rester toute la journée chez eux cachés du reste du monde. Il ne bouge pas, il a envie de se barrer, de fuir. Mais il ne peut pas faire ça. Ce serait bizarre et il est encore trop tôt pour prétexter le dîner à préparer.
Il entend Cynthia présenter Lola à Kise. S'il est surpris, il ne laisse rien paraître et la salue chaleureusement.
CYNTHIA
Elle se mordille la lèvre. Elle a compris la fuite de Daiki avec Satsuki. Même s'ils ont probablement des choses à se dire, la jeune femme lui a fait part de ses inquiétudes vis à vis de son ami, elle se doute que ce n'est pas la principale raison. Elle devine que Taiga est mal à l'aise et s'approche de lui pour s'asseoir à la place de Daiki.
« Hey...
— Hey.
— Comment tu vas ?
— Bien. »
Taiga se passe une main sur la nuque nerveusement. Il n'est pas au top de sa forme donc. Elle sait que la semaine a été difficile, elle a compris en parlant avec Satsuki entre autres, que c'était difficile aussi pour Daiki. Mais Taiga ne lui a rien dit. Il n'a pas appelé pour discuter, il ne dit rien comme toujours. Il a l'air bien... Il prend sur lui... Elle réalise qu'avec Levi, il était toujours sur la défensive et jamais vraiment heureux. Elle était accaparée par Satsuki alors elle n'a pas réellement fait attention, mais en y pensant à présent, elle devine que Taiga était préoccupé aussi la veille.
« C'est ma coloc... Je l'invite toujours quand je vais surfer... Pour elle je me suis engagée à rien... Pour Levi j'ai promis que je m'assurerais que tu le croises pas tant que tu es pas prêt... Et tout le monde l'a très bien compris. Même lui. Pour Lola... J'ai rien promis. Et d'habitude... Elle refuse.
— Ok.
— Je suis désolée...
— T'excuses pas... Elle a le droit d'être là...
— Il s'est passé quoi cette semaine ? »
Son regard glisse sur l'œil de son ami qui a bleui maintenant et commence à tirer vers le jaune.
« Tu le sais déjà... Ça a été dit dans les médias...
— Non... Je veux savoir l'autre vérité. Ce que les médias ne disent pas. Toi... Comment tu vas, qu'est-ce qui se passe dans ta tête ? Qu'est-ce qui se passe avec Daiki ? »
Taiga déglutit. Il la regarde puis il soupire et repose ses yeux sur Daiki et Satsuki. Et sa voix grave et basse répond doucement pour raconter.
AOMINE
Il écoute Satsuki, et se concentrer sur elle l'aide à détourner ses pensées et oublier un peu toutes les émotions qu'il a éprouvées en revoyant Lola.
« T'as un coup de cœur pour elle, tu crois ? demande-t-il finalement.
— Oui, probablement... Comme je te dis... C'est différent de ce que j'ai déjà ressenti. Mais j'ai l'impression... qu'on est sur la même longueur d'onde. Après c'est encore tôt pour dire ce que je veux, où ça va... Je suppose que ça sera déjà plus clair après cette semaine...
— Et si ça devient sérieux... T'envisagerais de venir vivre ici ?
— Si ça devient sérieux... Oui, c'est quelque chose que je pourrais envisager. C'est pas comme si j'y serais seule... Tu vis là...
— Ouais. J'avoue que l'idée me plaît assez. Cynthia c'est celle que je connais le mieux mais on peut pas vraiment dire qu'on est proches non plus. Et y a certains de mes coéquipiers avec qui j'commence à me lier d'amitié... Mais sinon c'est vrai que j'ai pas vraiment d'amis ici !
— Tu te sens seul parfois ?
— Seul... C'est pas exactement ça, parce que Taiga est autant mon ami que mon mec, mais... Isolé, peut-être plus. Puisque vous tous, vous êtes restés au Japon. Ça donne toujours l'impression d'être un peu coupé de ses racines, tu vois ? Et prendre racine ailleurs, c'est pas si évident que ça. »
Elle hoche la tête.
« Je comprends. Ça t'aide pas à trouver de la stabilité, à faire la part des choses.
— Non... C'est tout con, mais... Avec le boulot on n'a pas le temps de grand-chose, et donc, cette ville... Je m'y repère pas. Quand j'ai envie de faire un tour, je vais à la plage en face de chez moi. Je saurais pas où aller d'autre. J'ai toujours l'impression d'être un étranger, quoi.
— J'imagine ça. Mais ça va venir.
— Ouais, faut être patient, c'est ça ? » Il rigole un peu. « Tu sais que c'est pas mon point fort.
— Je sais, oui ! Mais je sais aussi que t'es persévérant et que t'abandonnes pas facilement. Tu vas y arriver. Tu es déjà en train d'y arriver, tu as conscience de ça ? Tu as réussi à intégrer les Lakers. Tu as retrouvé Taiga et mieux qu'accepter ce que tu éprouvais pour lui, tu es allé jusqu'au bout, décidé de te mettre en couple avec lui, de vivre avec lui, et même de l'épouser ! Tu te fais doucement des amis. Tu fais un boulot exceptionnel au sein de l'équipe. Tu as peut-être l'impression que c'est long mais en réalité t'as évolué super vite, t'as su t'adapter. Alors quand tu dois douter... Essaie de te souvenir de tout ça.
— Ouais... Ok... T'as raison... Tu parles comme Taiga...
— C'est peut-être parce qu'on a raison ! »
Il sourit, regarde la mer pensivement.
« Allez viens, on y retourne ! Regarde, Lola est partie surfer. Et t'en fais pas pour elle. D'après Cynthia, elle va bien. Je pense qu'elle est venue pour se prouver que l'histoire était bien terminée. Pas pour te provoquer ou quoi. Vous êtes pas obligés de redevenir de suite les meilleurs amis. Ça va aller. »
Il hoche la tête et inspire un grand coup.
« Ok. Let's go. »
CYNTHIA
« Et maintenant ? Tu es sûr que ça va ?
— Mieux en tout cas... Mais il faut surtout du temps...
— Ouais...
— Et que... Ce putain de cocard disparaisse... Ça a tendance à rappeler des trucs. J'pensais pas que ce serait si long...
— Bah t'en as pour une dizaine de jours...
— Great. »
Taiga soupire et se passe une main dans les cheveux et lui sourit.
« Comment ont été ta nuit et ton début de journée alors ? »
Elle ne peut s'empêcher de sourire. Elle tente bien de retenir un peu ses zygomatiques mais c'est simplement impossible. Elle rigole et lui sourit.
« Super bien. Je crois que ça aurait pas pu être plus parfait... C'était pas parfait au sens... J'ai tout organisé et anticipé et tout s'est déroulé sans accrocs... C'était parfait parce que justement j'ai rien... Prévu. Je voulais juste être avec elle, profiter, apprendre à la connaître, la découvrir. J'étais nerveuse évidemment... Je le suis toujours un peu je crois... »
Elle hésite, se mordille la lèvre. Elle a l'impression de ne pas être cohérente, de dire juste ce qui lui passe pas la tête sans filtrer. Pourtant elle continue parce qu'elle ne préfère pas être interrompue. Elle a envie d'exprimer ce qu'elle ressent et Taiga est sûrement l'une des personnes qui peut la comprendre.
« Le fait que je sois sa première petite amie me met un peu la pression. Mais... Sur le moment j'y pensais plus... Quand il n'y avait qu'elle et moi... Elle était juste Satsuki et je me posais plus de questions... C'était naturel, fluide... J'avais pas l'impression de devoir prouver quelque chose... J'ai passé un moment génial avec elle. Et je crois que c'est réciproque. »
Taiga lui sourit et la bouscule un peu de son épaule.
« Ça fait plaisir à entendre. Et elle te donne un sourire qui te va à ravir alors... Je suis bien content pour toi. Tu as envie d'un truc sérieux ? »
Elle sent ses joues s'enflammer et elle cache sa gêne derrière un rire. Elle se passe une main sur le visage puis regarde Taiga avant de murmurer enfin.
« Je suis déjà sérieuse... Dès l'instant où je l'ai vue à l'aéroport, j'sais pas j'ai senti un truc et ça s'est simplement confirmé hier soir... J'ai connu un truc similaire qu'avec une autre femme avant... Et bref... Je vais pas me voiler la face. J'ai plus qu'à espérer qu'elle partage...
— Et... Si ça va dans le bon sens... Tu vas faire comment ? Relation à distance ?
— C'est un choix qui se fera à deux mais... Je pense que j'aurai pas trop de difficultés à trouver un boulot à Tokyo. »
Un nouveau sourire illumine son visage quand elle voit Daiki et Satsuki revenir.
« Hey ! Bon maintenant que j'ai fait ma petite promenade, je suis prête à surfer ! annonce Satsuki en enfilant sa combi.
— Daiki tu passes ton tour ? demande Ryota. J'y retournerais bien aussi !
— Ouais, vas-y. Pour le moment je vais profiter du soleil. »
AOMINE
Il se rassoit à côté de son homme quand Cynthia se lève, et pose une main sur sa cuisse.
Taiga lui sourit, puis regarde les autres se préparer. Comme il s'éloigne et qu'il ne reste plus qu'eux finalement, Taiga souffle.
« Ça va love ?
— Yes... J'avais pas vraiment prévu de la voir... Mais enfin... comme avec Levi... J'imagine que c'était inévitable en fait. Faut faire avec. Désolé que tu doives supporter ça...
— T'excuses pas... »
Taiga rougit un peu.
« 'Supporter ça' on dirait que je vis un truc horrible... Lola m'a rien fait... J'suis juste un idiot... Et ouais... C'est comme Levi. De toute façon, ça devait arriver... C'est juste pas la meilleure semaine...
— Nan, clairement pas. »
Il soupire et prend sa main dans la sienne, se rallongeant sur sa serviette.
« On aurait vraiment besoin de vacances...
— Yeah... »
Taiga serre doucement ses doigts et s'allonge aussi à côté de lui en caressant ses doigts entre les siens. Il écoute le bruit du ressac, se concentrant sur la sensation de sa main dans la sienne.
« Hm au fait... Ryota avait envie de se faire un petit basket. Je lui ai proposé de passer au gymnase demain après l'entraînement pour qu'on se fasse ça.
— Oh OK. Ça marche. J'suis sûr que certains gars seront chauds pour rester jouer avec nous. »
Taiga semble hésiter puis tourne la tête vers lui.
« Tu as discuté avec Momoi de Cy ?
— Ouais un peu... Pourquoi ?
— Pour savoir si on doit se préparer à consoler une Cy au cœur brisé ou non...
— Nan je pense pas... Satsu a pas l'intention de rompre en tout cas ! Elle dit qu'elle pense qu'elle a eu un coup de cœur... Mais elle a besoin d'un peu de temps pour y voir clair.
— Good. »
Taiga sourit, un sourire immense et lumineux et rigole un peu.
« C'est con... Mais ça me fait plaisir pour elles... Elles méritent d'être heureuses. Je leur souhaite qu'elles trouvent le bonheur... Et si c'est ensemble ce serait parfait.
— Ouais, c'est ce que je pense aussi. Enfin en espérant qu'elles aient pas le même genre d'ennuis que t'as pu avoir… »
KAGAMI
Son sourire se fane et son estomac se contracte. Est-ce que Daiki est en train de parler d'agression pour homophobie ? Évidemment, il ne leur souhaite pas non plus. Mais... Quoi? Elles sont bi alors elles devraient plutôt aller vers des mecs pour que ce soit plus simple et qu'elles soient plus en sécurité ? Les femmes se sentent rarement en sécurité quoiqu'il arrive. Elles peuvent se faire agresser par des connards n'importe où, n'importe quand qu'elles soient lesbiennes ou pas. Peut-être que c'est parce qu'il est gay, mais il n'a jamais compris comment des mecs pouvaient faire ça. Ne serait-ce que siffler des nanas dans la rue parce qu'elles sont jolies ? Ça le dépasse totalement.
« Le même genre d'ennui ? »
Daiki lui jette un coup d'œil.
« Le genre d'ennui qui se traduit spectaculairement par un cocard, ou moins spectaculairement par la tristesse, l'angoisse et la solitude, par exemple.
— Tu veux réduire l'homosexualité à ça ? Au fait que c'est un risque pour ta vie ? Au fait que ça fait de nous des cibles ? Tu veux que je te le dise ? Ouais Daiki... Ouais c'est la merde d'être gay. »
Il ne sait pas pourquoi à ce moment-là, la colère ressurgit d'un coup. Elle le surprend lui-même avec violence.
« T'es dans la merde parce que t'es amoureux de moi ! C'est ça que tu veux entendre ? OK. Ouais t'as raison on est né du mauvais côté de la balance. Mais tu sais quoi ? Si je me suis battu étant gosse, en primaire et en maternelle si je me suis fait insulter... C'est pas parce que je suis gay. C'est à cause de mes yeux bridés, de ma couleur de peau, de mes cheveux ! Alors tu sais quoi ? Être asiatique aussi ça craint ! Et puis tu vois les filles ? Regarde-les bien... Combien de fois tu crois qu'elles se sont faites agresser, même juste un petit frottage dans le métro ? Ouais... Ça craint aussi d'être une meuf. C'est vrai elles devraient se trouver un mec pour être plus en sécurité... Pourvu qu'elles ne tombent pas sur ceux qui les battront ou les violeront parce qu'ils considèrent que c'est un devoir conjugal d'écarter les cuisses pour son homme ! Ouais... Ça craint aussi d'être une meuf... »
Sa voix se calme un peu alors qu'il conclut.
« Ça craint d'être un être humain si tu es pas un homme blanc et hetero... Le monde est pourri Daiki... C'est tout. Le monde est pourri et on peut choisir de se laisser porter par nos peurs et nos angoisses et d'arrêter d'avancer... Ou de se battre et de décider que la vie vaut le coup quand même d'en profiter… »
AOMINE
Il écoute tout ça, muet, surpris de la réaction de son homme et en même temps... C'est contradictoire : quelque part, ça fait une semaine qu'il attend qu'il s'énerve... Seulement, il aurait préféré que ce ne soit pas contre lui. Et il voit que son homme marque un point sur son argumentaire en lui-même... Mais ses paroles le blessent. Et toutes celles qui lui viennent en tête en réponse sont blessantes aussi, alors il se force à ne rien dire. Il n'a pas envie de répondre sous le coup de la colère. D'aggraver encore les choses. Taiga et lui n'en sont pas encore au même point. C'était sans doute illusoire de penser que ce serait sans importance ou aisément surmontable. Ce matin-même, Taiga lui a dit de laisser sortir les choses, de s'exprimer, d'être en colère s'il le devait. Mais jusqu'à maintenant, ce n'était pas contre son homme qu'il était en colère. Et de toute façon il n'a pas envie de s'engueuler avec lui dehors, sur la plage, avec leurs amis qui risquent de revenir d'un instant à l'autre.
« C'est bon, j'ai compris », lâche-t-il donc entre ses dents.
KAGAMI
Il fixe son homme. Son cœur se serre et s'affole. Il sait qu'il n'aurait pas dû s'énerver comme ça. Il sait que pour Daiki c'est encore frais d'accepter sa sexualité. Mais entendre ces mots de sa bouche, il avait l'impression que Daiki lui reprochait presque d'être gay, qu'il dénigrait ce qu'ils sont. Bien sûr il sait que c'est un peu le cas, Daiki a tellement de mal à s'accepter, il a une faible estime de lui-même et s'énerver comme ça contre lui n'allait pas l'aider. D'habitude, il est posé, il ne se laisse pas emporter, mais voir Lola a réveillé ses insécurités. Et si Daiki arrivait à la conclusion que non finalement ça vaut pas le coup de risquer tout ça par amour ? On peut pas changer sa couleur de peau, c'est compliqué de changer de sexe, mais se mentir à soi-même sur ses préférences sexuelles ou en tout cas les cachés c'est à la portée de chacun. Il l'a fait, Daiki l'a fait et ils sont loin d'être les seuls.
Il déglutit. Le regard et le ton de son homme le glacent. C'est mérité mais il se sent minable. Il est surpris de ses mots. Il s'attendait à ce que Daiki s'énerve et il préférerait.
« Je suis désolé... »
AOMINE
Il hoche la tête. Il se sent désemparé. Il ne sait pas comment gérer la situation. Avec ses amis qui ont fait tout le chemin... Il ne peut pas simplement se barrer sans rien dire. Mais il a besoin d'air. De digérer.
« Ça va. Je vais aller nager un peu.
— Ok... »
KAGAMI
Il regarde son homme se lever la gorge serrée. Il soupire et se passe une main dans les cheveux.
« Fuck... »
La dernière chose dont il avait besoin, c'était de se prendre la tête avec son homme. La dernière chose dont Daiki avait besoin c'était qu'il s'énerve contre lui. Il jure encore en colère contre lui-même. Il se lève et enfile sa combinaison. Il sait qu'il n'est pas dans un très bon état d'esprit pour aller surfer, mais il ne voit que ça pour essayer de se calmer et de se défouler.
AOMINE
Il longe la plage et s'éloigne de l'endroit où ils ont posé leurs serviettes, histoire de ne croiser personne dans l'eau. Il pense avec cynisme qu'en faisant ça, il va peut-être tomber sur Levi. Ça serait ironique. Une fois qu'il s'est suffisamment éloigné, il s'immerge dans l'eau bleue et nage rapidement vers l'horizon, plongeant entre les vagues. Il reste prudent, avec une mer aussi agitée il évite de s'éloigner trop du rivage. Il se laisse le temps de redescendre un peu en pression, puis regagne la plage. Personne n'est encore revenu de sa séance de surf, et Taiga est parti. Il se rallonge sur sa serviette, le cœur lourd, avec toujours une colère sourde nichée dans le ventre.
KAGAMI
Il se laisse porter assis sur sa planche, il s'est éloigné des autres surfers et baigneurs. Il supplie intérieurement l'océan de l'aider à se calmer. Et finalement, il se met à pleurer le regard tourné vers le large. Il a l'impression de ne pas réussir à avancer, de se retrouver engluer dans cette soirée merdique à New York. La culpabilité lui noue le ventre et la colère contre lui-même lui donne envie de vomir. Il laisse les larmes couler librement, parce qu'il n'a même pas le courage de les retenir. Il croit à tout ce qu'il a dit à son homme ce matin. Il sait que Daiki l'aime. Mais Lola lui rappelle tout ce que son homme a traversé et réveille ses insécurités. Les mots de Daiki... Il sait que son homme a déjà fait beaucoup de chemin... Il sait que Daiki ne va pas lui tourner le dos et changer d'avis... Mais l'entendre encore une fois parler de ce qui s'est passé le mardi, tout ce qu'il a fuit pendant toutes ses années. Il n'a pas eu le recul pour ne pas le sentir comme une attaque contre lui, de ne pas le sentir comme un rejet de ce qu'ils sont.
Ses larmes se tarissent enfin et il s'asperge d'eau de mer et se décide enfin à surfer sur les vagues.
CYNTHIA
Elle sourit à la Japonaise et se rapproche pour poser un baiser sur sa joue. Elle a fait beaucoup de progrès et s'en sort très bien à présent. Elle pourrait probablement s'en sortir sans elle, mais elle aime avoir cette excuse pour profiter d'elle. Cependant elle a aussi envie et besoin de surfer, elle se sent débordante d'énergie et il vaut mieux qu'elle se fatigue un peu avant de saouler tout le monde.
« Tu t'en sors très bien ! Ça va ? Tu fatigues pas trop ? »
Satsuki la regarde en souriant et secoue la tête.
« Ça va. Je peux me débrouiller, vas-y, va te défouler ! Je vois que t'en meurs d'envie !
— OK. Sûre hein ? Surtout, si tu commences à fatiguer, tu fais une pause.
— Mais oui, t'en fais pas ! Je vais en faire encore une ou deux et puis je vais rentrer. Promis.
— OK. Profite bien. À tout à l'heure. »
Elle lui sourit et s'éloigne vers le large.
MOMOI
Elle la suit des yeux en souriant, amusée de la voir déborder d'énergie. Puis, elle la suit de plus loin et se concentre pour prendre une vague. Elle y parvient sans se casser la figure et profite de la brutale accélération, s'adaptant aux mouvements de l'eau sans chercher à les dominer, mais plutôt à se fondre dans son élan, à se laisser porter par l'océan. Elle rigole toute seule, enivrée par la vitesse.
Elle finit par tomber de sa planche et boit un peu la tasse. Elle décide qu'elle a eu sa dose et retourne sur le sable, trouvant Daiki seul à prendre le soleil.
« Tu dors ?
— Nan... Ça a été ?
— Oui, c'était fun ! »
Le brun se redresse sur ses coudes et regarde l'océan par-dessus ses lunettes de soleil.
« Hm... Ryota y est toujours ? Décidément... il m'impressionne !
— Il a de l'énergie à revendre ça c'est clair... »
Mais ils le voient bientôt revenir malgré tout. Il s'ébroue en les éclaboussant.
« Hey ! Fais pas ça !
— Dis donc, elle est encore plus canon que je le pensais, ton ex ! déclare le blond de but en blanc.
— Hein ?!
— Nan mais je disais pas ça parce que j'voulais... Enfin c'était juste une remarque, quoi. »
Daiki soupire et remonte ses lunettes de soleil sur son nez en se rallongeant sur sa serviette. Elle fait les gros yeux à Ryota, il ne réfléchit jamais avant de parler, celui-là !
KAGAMI
Il profite des vagues, il se laisse porter par l'océan et prend de la vitesse, et encore un peu plus. L'angoisse, la colère, la culpabilité continuent de nouer son estomac. Mais le surf l'oblige à se détendre et à rester souple pour ne pas tomber. Il enchaîne les vagues sans s'arrêter. Il n'a pas envie de retourner sur la plage, affronter les autres, le regard de Daiki. Il a peur de ce qu'il pourrait y lire. Son cœur se serre et il repart à l'assaut d'une autre vague.
AOMINE
Il s'efforce de ne pas penser à son homme, histoire d'arrêter de tourner en rond dans sa tête. Il a juste besoin de se calmer, de prendre du recul. Alors il discute avec ses amis. Il est moins à l'aise avec les autres membres du groupe qui reviennent un à un, il ne les connaît pratiquement pas après tout, mais fait l'effort de participer un minimum aux conversations. Mais c'est quand même compliqué avec Lola, par contre... sa présence réveille toutes ses tensions. Il est gêné, il se sent coupable, il n'arrive pas à la regarder en face. Et il souffle de soulagement quand elle décide de rentrer chez elle. Il regarde Cynthia, Ryota et Satsuki :
« J'crois que Taiga en a encore pour un moment... Vous voulez passer boire un verre à la maison ? J'lui enverrai un message pour lui dire qu'on est à l'appart. »
Cynthia regarde derrière elle, les sourcils un peu froncés, puis elle regarde de nouveau Daiki.
« Ça fait longtemps qu'il y est retourné ?
— Je sais pas trop combien de temps exactement... Mais ça fait un petit moment, ouais. »
CYNTHIA
Elle le regarde cherchant des réponses dans son regard. Mais Daiki reste trop neutre, elle ne le connaît pas assez pour deviner quoique ce soit. Elle jette un rapide coup d'œil à Satsuki, mais elle ne veut pas l'inquiéter. Et puis, elle se rappelle que Taiga est le plus raisonnable d'entre tous leurs amis, il n'y a pas de raison qu'il ne s'arrête pas quand il faut.
« Ok... »
Elle hésite à retourner dans l'eau le chercher, mais elle ne sait même pas où il est.
« Ouais... OK pour le verre.
— Ça me va ! J'suis crevé de toute façon », approuve Ryota.
Satsuki accepte aussi, puis se lève et se sèche rapidement.
AOMINE
Ils prennent leurs affaires et saluent Tuan et les filles, Sam étant déjà rentré chez lui, puis ils regagnent l'appartement. Sur le chemin, il envoie un message à son homme.
[Aomine — 17h04]
On est rentrés à l'appart pour boire un coup. Si tu rentres pas tout de suite... Préviens-moi pour pas que je m'inquiète.
KAGAMI
La nuit commence à tomber et il fatigue. Il est même à bout de force, continuer serait vraiment stupide. Il se décide à sortir de l'eau. Il se sent toujours coupable, mais la colère, au moins, s'est évaporée. Il retrouve ses affaires. Tuan et Rachel sont encore là avec des bières.
« Je sais que tu veux plus entendre parler de lui... Et je comprends... Mais il n'a pas dit que des conneries... En matière de surf tu devrais quand même respecter ses conseils, ses règles.
— Je sais... Désolé.
— J'étais à deux doigts de venir te chercher. Cy m'a envoyé un message, elle commence à s'inquiéter...
— J'ai compris... Désolé j'ai dit.
— OK. Ils sont rentrés chez toi. Tu devrais envoyer un message pour prévenir que tu es sorti et rentrer. »
Rachel lui fait un câlin puis il regarde ses deux amis partir. Il soupire. Il cumule les conneries. Il retire sa combinaison et retrouve son téléphone. Il répond à son homme.
[Kagami — 17h46]
Je rentre. Besoin de quelque chose ?
AOMINE
Il commençait vraiment à s'inquiéter quand il reçoit le message de son homme. Il s'est dit qu'il l'avait ignoré et qu'il était allé boire un coup de son côté. Mais peut-être pas. Dans ce cas, ça voudrait dire qu'il a vraiment passé beaucoup trop de temps dans l'eau.
[Aomine — 17h47]
Non c'est bon, on a ce qu'il faut. On s'inquiétait.
Il regarde ses amis.
« Ok, c'est bon, Taiga arrive. »
[Kagami — 17h49]
Sorry. Je voulais pas. J'arrive dans cinq minutes.
Il soupire un peu et repose son téléphone. Il n'est plus en colère maintenant, il lui reste seulement un sentiment amer qui s'accroche à lui. Il ne sait pas s'il pourra parler à Taiga, s'il en trouvera le courage ou même l'envie. Mais il veut qu'il rentre à la maison. En sécurité. Pour l'instant c'est la seule chose qui compte.
KAGAMI
Il est certes sportif professionnel et dispose d'une endurance exceptionnelle, il n'empêche que là, il se sent lessivé. Il n'a qu'une envie : dormir, et peut-être manger et se doucher aussi.
Il arrive devant la porte de son appartement et il a peur de faire face à son homme. Il n'a vraiment pas envie de se prendre la tête avec lui. Même s'il mérite sa colère, il n'avait pas le droit de s'énerver contre lui. Il entre dans l'appartement et il entend les voix dans le salon. Il pose sa planche, retire ses chaussures et entre dans la pièce.
« Yo. »
AOMINE
Il est soulagé en voyant son homme entrer. Visiblement fatigué, la mine sombre, mais entier. Il se lève et lui donne une bière.
« Welcome home... »
Puis, il retourne s'asseoir.
« Viens boire une bière, Kagamicchi ! T'as l'air d'en avoir besoin...
— Ouais... Merci. »
Taiga les rejoint et semble vouloir se faire le plus discret possible. Après, une légère hésitation, il contourne les fauteuils, laisse ses doigts glisser sur la nuque de Daiki et vient s'asseoir à ses pieds.
Ça le rassure que Taiga n'aille pas s'asseoir à l'autre bout de la pièce, comme il l'aurait probablement fait il n'y a pas si longtemps encore. Il se détend un peu et sirote sa bière en discutant avec ses amis. Ryota parvient même à le faire rire en racontant ses anecdotes les plus étranges de serveur. Puis, le blond se lève et inspecte placards et frigo, s'exclame un « Génial ! » et s'affaire un moment en cuisine avant de ramener un grand verre rempli d'une boisson de couleur vive.
« Je l'appelle le Magikise !
— Le quoi ?!
— Mon cocktail perso !
— Hein ?!
— Goûte ! »
Il s'exécute, et... C'est vraiment pas mauvais du tout !
« Pas mal ton magikise.
— N'est-ce pas ?! »
Cynthia s'exclame aussitôt.
« Hey ! Je veux goûter aussi ! et pourquoi Magi ? »
Le blond lui tend le verre.
« C'est pour le jeu de mot entre mon nom et "magic", et c'est un hommage à l'endroit où Daikicchi et moi on a passé une partie de notre jeunesse, le Maji Burger ! »
La jeune femme goûte, puis tend le verre à Satsuki en lui proposant d'y tremper aussi ses lèvres.
« Ah oui sympa ! Je peux avoir un verre aussi ?!
— Ok je vais vous préparer ça ! »
Daiki se lève pour l'accompagner dans la cuisine, curieux de voir comment il s'y prend.
« J'te préviens la recette est copyrightée ! s'exclame Ryota.
— Tss, j'suis sûr que non, et de toute façon j'vais pas la vendre, baka. Juste pour en refaire après.
— Ok ! J'vais te montrer ! »
Il lui explique les dosages et l'ordre dans lequel il mélange les boissons, et il écoute attentivement.
« Ok, fais le dernier ! »
Il fait donc sa tentative un peu sceptique, et goûte. Il étouffe une petite toux et fait la grimace.
« Bon. Celui-ci, ça sera mon verre. »
CYNTHIA
Elle jette un œil à Daiki bien occupé dans la cuisine et glisse ses doigts dans les cheveux de Taiga et l'oblige à la regarder. Il grimace en relevant la tête vers elle.
« Quoi ?!
— Il s'est passé un truc... Je te demande pas de m'expliquer maintenant... Mais j'espère que t'as conscience que c'était con. T'as l'air épuisé... Tu le sais que c'est dangereux.
— I know... »
Elle soupire.
« T'es toujours le plus raisonnable... Alors ça passe pour cette fois... Mais on s'inquiétait.
— Je suis désolé...
— Ouais ! Tu peux ! Bon... ça t'a fait du bien au moins ?
— Ouais. J'vais bien dormir ce soir.
— Tu m'étonnes. »
Elle caresse plus doucement ses cheveux. Puis, elle reporte son attention sur la personne la plus intéressante dans cette pièce.
« Bon dis moi Satsuki... Ryouta invente souvent des cocktails comme ça ?
— Oui c'est devenu un de ses passe-temps... » Elle grimace et pose une main sur son ventre. « Un passe-temps dont mon estomac se souvient encore... Tu sais ce qu'on dit sur le mélange des alcools... Alors le laisse pas t'inviter à une soirée dégustation ! Surtout que quand il a trop bu, ses cocktails deviennent de plus en plus étranges !
— J'entends très bien ce que tu dis ! signale Ryota depuis la cuisine. Et ils sont pas étranges, mais révolutionnaires !
— J'adore ta façon de voir les choses Ryouta ! » répond-elle en riant.
KAGAMI
Il se lève pour ramener les bouteilles de bière vides dans la cuisine. Il a faim et profite de son trajet pour manger un fruit. Il récupère son verre avant que Ryouta ne quitte la cuisine avec tous les verres.
« Je t'en prends un... »
Il boit quelques gorgées, c'est vrai que c'est pas mal. Par contre, il ne va pas falloir qu'il abuse. Il bosse demain et vu comme il est fatigué le cocktail va rapidement lui monter à la tête. Il regarde dans les placards et il se tourne vers son homme.
« On fait quoi à manger ? J'peux faire des tempura.
— Ouais, ça me va. Mais on peut commander aussi si t'as la flemme de cuisiner.
— Nan ça va. Je préfère cuisiner... Envie de manger japonais ce soir. »
Il sourit à son homme et commence à sortir les ingrédients.
AOMINE
Il acquiesce et revient avec les autres pour boire son cocktail mal dosé, mais enfin, ça passe quand même. L'alcool le réchauffe et le détend un peu. Il repense à Lola, à qui il a à peine adressé la parole, et se demande comment était son après-midi à elle.
LOLA
Il n'avait pas l'air content de la voir. Non, ce n'est pas exactement ça. Il était déstabilisé. Elle a lu sur son visage les mêmes expressions que le jour de leur rupture. Elle se demande ce que son visage à elle renvoyait. Elle avait peur avant de venir, les mains moites et le ventre noué. Puis, elle s'est dit que ce n'était pas si terrible. Elle ne l'a jamais vraiment eu pour elle, elle y a seulement cru pendant un temps. Alors, elle l'a regardé un peu différemment. Et remarqué quelque chose de nouveau. La façon dont il regardait Taiga, de cette manière dont elle aurait aimé qu'il la regarde, et aussi... cette peur sourde dans ses yeux. Elle s'est demandé si c'était lié au superbe cocard sur l'œil de Taiga. Comme tout le monde, elle a appris l'histoire, du moins un bout.
Et maintenant qu'elle est rentrée chez elle, elle a le cafard. Mais elle a aussi sa réponse. Elle peut accepter et aller de l'avant. Elle a bel et bien tourné la page. La nostalgie et la tristesse qui s'accrochent seront toujours présentes, mais elle peut vivre avec ça. Alors, même si elle a le cafard, elle se dit que tout ne va pas si mal. L'été prochain, elle part au Japon. Peut-être qu'elle trouvera un autre Japonais. Hétéro, ce coup-ci. Il faudra penser à vérifier ça avant de s'installer avec lui, cette fois.
AOMINE
Il sirote son cocktail un peu distraitement. Une bonne odeur commence à envahir l'appartement. Et il se dit que malgré ses émotions qui font des montagnes russes, cette sensation d'avoir été ballotté dans tous les sens cette semaine sans pouvoir dire stop un instant, malgré tout ça , la vie continue. Leur appartement est toujours là, Taiga est aux fourneaux, ils ne se sont pas perdus, leur univers n'a pas disparu. Il reste de la stabilité même dans le chaos. Et c'est une bonne chose.
Bientôt, Taiga sert les tempuras accompagnés de sauce, de riz et de petits légumes et une nouvelle tournée de bières à table. Puis, son homme vient reprendre sa place à ses pieds, appuyant légèrement son dos contre sa jambe, comme s'il cherchait un peu de proximité, de réconfort et l'assurance qu'il ne le rejette pas.
Il reste un peu tendu mais ne cherche pas à se dérober à son contact. Ils mangent leur repas en discutant, Satsuki et Ryota s'enthousiasmant une nouvelle fois sur la cuisine de Taiga. Le repas terminé, leurs amis ne s'attardent pas.
« Vous avez besoin de vous reposer, déclare Satsuki. Alors on vous souhaite une bonne nuit ! »
Il les raccompagne à l'entrée et donne rendez-vous à Ryota le lendemain soir au gymnase pour un petit match. Quand il referme la porte, l'appartement lui semble étrangement silencieux. Il soupire et se frotte le visage. C'était une longue journée.
KAGAMI
Il est presque plus nerveux de se retrouver seul avec son homme. Il mourait d'envie de ne voir que lui tout à l'heure mais à présent. Il ne sait plus. Après cette soirée, l'impression que l'un comme l'autre on fait des efforts pour ne pas laisser leurs amis voir ce qu'ils traversaient, il ne sait plus comment s'excuser, comment aborder le sujet.
Il débarrasse et range quand son homme raccompagne les invités. Il entend la porte se refermer et pose le dernier bol dans l'évier. Il est nerveux, mais il regarde vers l'entrée et son homme ne semble pas revenir. Son estomac se noue d'inquiétude. Il rejoint l'entrée et y voit son homme avec soulagement. Il franchit les derniers pas qui le séparent de lui et se glisse dans son dos pressant son corps contre le sien posant son front contre sa nuque. Il n'ose pas l'enlacer, il se contente de poser ses mains sur sa taille et il souffle.
« J'suis désolé love... »
AOMINE
Il se tend un peu, puis se relaxe. Il déglutit, son cœur se remettant à battre fort dans sa poitrine. Il ferme les yeux quelques instants. Il n'a pas envie, ni même vraiment l'énergie de rester en colère contre son homme, mais il ne peut pas laisser les choses en l'état non plus. Il se retourne pour regarder Taiga.
« J'ai besoin de t'expliquer quelque chose. »
Il désigne le salon du menton. Taiga blêmit un peu, puis hoche la tête et rejoint le salon pour s'asseoir dans le canapé. Il s'installe à côté de lui et regarde ses mains, et commence à parler avant de trop réfléchir et s'embrouiller.
« Ce soir-là à New York... Sur le terrain... J'ai entendu ce qu'ils te disaient... Les insultes. J'en suis pas fier, Taiga, mais j'étais terrifié. Mais c'était rien encore à côté de ce que j'ai ressenti après, quand... quand je t'ai trouvé dans cet état-là. C'est comme si quelque chose m'avait agrippé et me tirait tout au fond d'une eau noire et glacée. Je pouvais plus respirer. Je pouvais plus penser. »
Il fait une légère pause, et reprend :
« J'avais jamais éprouvé un truc comme ça. Ça m'a... sacrément secoué. Alors à peine une semaine après, quand je vois ma meilleure amie se mettre en couple avec une fille, oui, y a une part de moi qui a peur. De revivre ça encore une fois. Je sais que tu t'es battu, et que tu veux continuer à te battre. Ça me va. Et j'ai jamais renoncé à quoi que ce soit. Je me suis probablement mal exprimé tout à l'heure et je suis désolé. Je voulais pas te blesser. Mais je n'ai pas besoin que tu me donnes des leçons, Taiga. J'ai besoin que tu me laisses le temps de digérer ce qui s'est passé à New York. »
KAGAMI
Il déglutit. Il a l'impression que tout son corps est tendu, sa poitrine comprime ses poumons et l'empêche de respirer normalement. Il hoche doucement la tête.
« Je suis désolé... Je sais que j'ai merdé. J'aurai pas dû dire ça. J'ai... »
Il s'interrompt. Comment expliquer à son homme ? Il a juste touché un point sensible, à un moment où il était vulnérable. Il n'avait pas eu l'intention de donner des leçons ou quoique ce soit. Il se sent las, épuisé. Il cherche le regard de son homme, mais il semble s'obstiner à regarder ses mains.
« Je sais que t'as besoin de temps. Et je voulais pas te donner des leçons. J'ai pas d'excuse. J'avais pas le droit de réagir comme ça. J'ai été injuste avec toi... Je sais qu't'avais vraiment pas besoin que je dise ça. J'suis désolé. J'me sentais... Vulnérable. J'ai juste été con... »
Sa jambe s'agite fébrilement. Son estomac est noué et il se mordille la lèvre durement. S'il n'avait pas pleuré un peu plus tôt face à l'océan, il serait probablement en larmes, mais il se sent trop coupable pour pleurer.
« Moi aussi... Faut que je digère ce qui s'est passé mardi... Si j'ai pas pu faire face à Levi tout à l'heure, c'est pas juste parce que c'est encore trop frais ou que je lui en veux... C'est parce que... Je voulais pas le regarder avec la gueule que j'ai... Parce que c'est en quelque sorte lui donner une raison de pas vouloir assumer. Et finalement... Et je sais que c'est stupide... Mais particulièrement après cette semaine, où je te vois flipper et je sais pas comment te rassurer. Voir Lola qui était pour toi une alternative à ce que je peux t'offrir et qui inclut des cocards... Ouais... ça m'a déstabilisé. Ça m'a renvoyé à toutes mes insécurités. Je me bat tous les jours Daiki contre ce genre de pensées que tu as exprimées tout haut que parfois je pense aussi tout bas et je m'en veux quand je pense ça... Parce que c'est ce genre de pensées finalement, qui me font craindre que peut-être tu changeras d'avis... »
Il souffle doucement et se passe une main sur le visage. Il n'en peut plus, cette journée lui semble durer une éternité. Il se rapproche de Daiki et vient glisser un bras autour de ses épaules et l'autre s'accroche à son cou doucement et il caresse doucement sa nuque.
« You didn't deserve this... I'm so sorry... Please, forgive me... »
Daiki hoche la tête doucement.
« It's okay... I forgive you... Je comprenais pas... pourquoi c'était après moi que t'en avais. Je comprends mieux maintenant. »
Il prend sa main et caresse ses doigts entre les siens, et enfin relève les yeux pour plonger son regard dans le sien, et il reprend :
« Mais j'ai pas d'alternative, love... La vie que j'avais avant c'était pas une vie... Jamais je reviendrais en arrière. Je peux plus. Quand t'es en prison... Tu peux oublier que le monde extérieur existe. Tu finis par croire que la vie, c'est ce qui se passe à l'intérieur, qu'il n'y a rien d'autre, qu'il n'y a jamais rien eu d'autre, et qu'il n'y aura jamais rien d'autre. Mais si tu sors de cette prison... Alors tu te jures que jamais tu y retourneras, parce que tu sais que si tu le fais, tu en crèveras. Tu comprends ? C'est pour ça que je changerai pas d'avis. Ça m'empêchera pas d'avoir peur mais on peut apprendre à vivre avec la peur. Qui sait, peut-être même la surmonter ? En tout cas... Tu peux t'inquiéter de plein de choses... mais pas de ça. Alright, love ? »
Le ton de Daiki ton est presque suppliant en posant cette question et serre sa gorge. Il s'en veut, de faire souffrir son homme avec ses foutues insécurités. Il s'en veut de lui donner l'impression de ne pas avoir confiance. Il souffle, d'une voix un peu faible.
« Alright... »
Il déglutit et stabilise sa voix, il ne veut pas que son homme croit qu'il n'est pas sûr de lui.
« Alright. Je te crois. Je le sais... Je sais que tu changeras pas d'avis. J'ai confiance en toi love. Je te le promets. »
AOMINE
Il le prend dans ses bras et le serre contre lui, massant sa nuque doucement.
« Alors tout va bien, love... On surmontera tout ça... Il faut qu'on se laisse le temps… »
Il continue à caresser ses cheveux et sa nuque, le berçant entre ses bras, et embrasse sa tempe, sa mâchoire.
« I'm sorry love... On est tous les deux pas mal sous pression... Mais c'est ok... tout va bien. »
Puis, il se recule et pose un baiser sur son front.
« On devrait aller se coucher. Qu'est-ce que t'en dis ? »
Taiga hoche la tête.
« Faut que je me douche... Mais ouais... Je crois que ce serait le bon moment d'aller se coucher. »
Son homme ne se lève pas tout de suite néanmoins. Il caresse doucement sa nuque et vient embrasser tendrement ses lèvres.
« Je t'aime Daiki.
— Je t'aime aussi, Taiga. »
Il caresse ses lèvres du bout des doigts, et ajoute :
« Il faut que je me douche aussi, love. Allons-y. »
Il se lève et lui tend la main, puis l'entraîne à sa suite dans la salle de bain.
Taiga l'aide à se déshabiller et le pousse sous la douche avant de se dévêtir à son tour et de le rejoindre. Le corps nu de son homme se presse contre son dos et il ne peut pas ignorer le début d'érection qui se presse contre ses fesses. Taiga embrasse sa nuque doucement.
Il ferme les yeux, savourant la pression de ses lèvres, puis il prend sa main, entremêlant ses doigts aux siens, et la laisse glisser doucement sur son torse, toujours plus bas, sur ses abdos, jusqu'à sa toison pubienne et sa verge dressée.
KAGAMI
Son rythme cardiaque s'accélère, en sentant ce sexe dur sous sa main. Il est surpris, agréablement surpris, peut-être même soulagé. Il aurait été mérité que son homme ne veuille pas, particulièrement ce soir alors qu'il se sent toujours un peu minable de sa réaction de l'après-midi. Et pourtant, il en a envie de cette intimité. Il en a même besoin, besoin du réconfort, de la paix qu'elle apporte, de s'évader dans les bras de son homme, de se connecter à lui dans cet acte simple et primaire.
Il presse plus son corps contre le sien, de son second bras enroulé autour de sa taille, sa queue se durcit totalement. Il a l'impression que Daiki pourrait sentir dans son dos l'écho des battements de son cœur affolé. Il embrasse sa nuque encore, mordillant légèrement sa peau salée et aux notes iodées. Son homme sent la mer et le soleil. Un grognement de désir lui échappe. Il laisse sa main se refermer sur la queue de son homme savourant le contact de la peau satinée sous ses doigts, sa chaleur dans sa paume, son épaisseur et sa dureté dans sa main.
« Love... »
AOMINE
Il soupire de plaisir en sentant la main de son homme se refermer sur lui, et attrape sa nuque pour attirer ses lèvres sur son cou. Il ne veut pas laisser les ombres de leurs angoisses empiéter sur eux et sur leur couple, pas cette fois. Il a besoin d'achever de renouer avec lui comme ils ont commencé ce matin, de solidifier leur promesse d'affronter ensemble les épreuves qui les attendent, et celles qu'ils sont déjà en train de traverser. Il veut prouver à son homme qu'il est là, présent à lui-même, présent dans son couple.
Il agrippe sa main posée sur sa queue et la fait doucement aller et venir, réveillant un plaisir sourd dans son bas-ventre. Il se concentre sur les sensations, s'emplit la tête de son désir et de son amour pour Taiga.
KAGAMI
Il ne se fait pas prier, et referme ses lèvres sur le cou de son homme, il savoure le goût de sa peau. Il ferme les yeux et prend le rythme que lui indique son homme faisant coulisser sa main sur sa longueur. Il presse son pouce sur son gland qu'il cercle doucement. Sa seconde main remonte sur son torse caresse, son corps joue avec un mamelon et il ondule doucement contre lui, faisant coulisser sa queue entre ses fesses. Sa respiration s'accélère. Il gémit doucement alors que la chaleur de l'excitation et du plaisir prennent totalement possession de son corps et qu'il s'y abandonne doucement.
AOMINE
Son cœur s'emballe dans sa poitrine et son souffle se fait plus court alors qu'il sent la queue de son homme se presser contre lui. Il se penche en avant et se cambre un peu dans une invitation à aller plus loin. Il a envie de le sentir en lui encore une fois, d'éprouver de nouveau ce sentiment de plénitude et d'abandon qu'il a découvert avec lui et qu'il aime tant.
Ses lèvres goûtant toujours sa nuque, Taiga comprend l'invitation et sans lâcher sa queue qu'il continue à masser, il récupère une bouteille de lubrifiant gardée là et rapidement ses doigts se faufilent entre ses fesses et viennent se presser contre son anus.
Il lâche un autre soupir, appuyant son front contre le carrelage froid. Les gouttes d'eau dévalent sa colonne vertébrale, venant se mêler au lubrifiant. Il resserre sa prise sur la main de son homme qui enserre sa queue, et halète plus vite alors qu'il l'incite à continuer à le masturber.
KAGAMI
Son homme guidant le rythme de sa main sur son sexe est terriblement érotique. Il presse ses lèvres entre ses omoplates et mordille doucement son épaule. Il aime voir son homme s'appuyer contre le carrelage et s'offrir à ses caresses. Il masse doucement son intimité, frissonnant d'anticipation à la perspective de s'inviter en lui. Ses lèvres continuent les caresses et les légères morsures sur sa nuque, il s'enivre de son odeur. La main chaude de son homme continue à le guider et ses soupirs l'encouragent et exacerbent son désir. Le cœur cognant fort dans sa poitrine, il pénètre doucement son homme de deux doigts.
AOMINE
Il a l'impression d'absorber ses doigts en lui, ils glissent sans effort et il se mord la lèvre alors que la friction excite son désir. C'est à se demander comment il faisait, avant, sans relation sexuelle réellement satisfaisante. Ça fait partie des nombreux éléments qui font de sa relation avec Taiga quelque chose de si intense et devenu si essentiel dans sa vie. Et il peut profiter de ce plaisir sans entraves, parce qu'ils sont ensemble, parce que c'est eux, et qu'ici dans l'intimité de leur appartement, le monde extérieur ne peut pas les atteindre.
« J'adore quand tu fais ça, love... »
KAGAMI
Ses dents reviennent pincer la nuque de son homme. Son cœur semble gonfler d'amour et du plaisir d'entendre ses paroles. Ses doigts bougent pour détendre son intimité, lui arrachant d'autres gémissements qui aiguisent son désir et le font frissonner d'anticipation. Il suce doucement le lobe de son oreille et il vient souffler quelques mots à son oreille.
« J'adore te faire du bien love... »
Il recourbe ses doigts et ponctue sa phrase en venant caresser sa prostate.
AOMINE
Le plaisir est instantané, chaud et enveloppant, et il se cambre davantage pour rechercher plus de pression sur cette partie si sensible. Il ondule légèrement des hanches pour faire coulisser ses doigts en lui et gémit à chaque pression sur sa prostate, lui donnant envie de plus.
« J'ai envie de toi, love... J'ai envie de te sentir en moi... »
La respiration de Taiga sur sa nuque s'accélère. Il murmure une approbation dans un souffle étranglé de plaisir. Ses lèvres reviennent se poser sur sa peau. Les doigts de son homme se glissent hors de lui et sont bientôt remplacés par sa queue qui le pénètre lentement. Son homme presse son visage sur son épaule et sa main sur son sexe qui ralentit ses mouvements semble prouver le plaisir qui l'envahit lui faisant perdre le contrôle.
Une vague de plaisir inonde son bas-ventre tandis que la queue de Taiga coulisse en lui, et il laisse échapper une plainte étouffée en savourant cette sensation d'être rempli, comblé.
« Oh yes... It feels so good... »
Il crispe sa main sur celle de son homme et oscille légèrement du bassin pour l'inviter à bouger.
KAGAMI
La chaleur de Daiki enveloppant son sexe l'inonde de plaisir. Il plaque son torse sur son dos, le jet d'eau coule sur ses épaules. Il se ressaisit doucement, laissant le plaisir refluer et retrouver la maîtrise de son corps. Et lentement, il répond à l'invitation de son homme et commence à bouger, savourant le massage de son muscle serré.
« Yeah... That's so good love... »
Il accorde les mouvements de son bassin sur ceux de sa main dans laquelle il serre la verge chaude de son homme. Il aime la sentir palpiter entre ses doigts. Il mordille sa nuque et gémit de plaisir, accélérant doucement ses mouvements de va et vient, laissant l'émotion et l'extase l'envahir progressivement. Son esprit s'emplit d'une seule chose: son homme, Daiki, sa vie, son équilibre, son évidence. Il sent son coeur se gonfler d'amour. Il l'aime tellement.
AOMINE
Il ressent tout l'amour de son homme dans la façon dont il va et vient en lui, dont il masse sa queue dans sa main, et mordille son cou. Il passe un bras derrière lui et presse le bas du dos de son homme comme pour le rapprocher de lui. Il accompagne ses mouvements, laissant le plaisir l'envahir et effacer toute pensée négative de son esprit, tout souvenir douloureux, pour n'avoir plus en lui que la présence de son homme, son amour qui l'enveloppe et le réchauffe, dissipant les ténèbres en lui.
« I love you... I love you so much...
— I love you too... »
Taiga l'enlace presque tendrement, ses mouvements sont plus langoureux, plus impatients. Sa main sur son sexe bouge plus vite. Ses dents croquent son épaule et il souffle.
« You're mine... You are my everything... »
Il se laisse envahir par la chaleur que suscitent ces mots en lui, et s'abandonne à l'ivresse de la volupté. À chaque fois il a l'impression de sombrer dans le vide, mais c'est une sensation puissante, euphorisante, et il l'accepte pour ce qu'elle est sans résister. Le plaisir roule dans ses reins et son cœur précipite sa course dans sa poitrine. C'est bon de se laisser aller, de sentir cette communion avec son homme alors qu'ils se laissent emporter par la volupté.
KAGAMI
Tout le corps de Daiki se tend sous lui. Il le sent se contracter sur sa verge lui offrant une stimulation encore plus intense, encore plus implacable. Il gémit et n'y résiste pas, devinant à ses signes que son homme est lui aussi proche de la jouissance. Il crispe ses doigts sur le ventre de son homme. L'émotion, le désir de lui appartenir autant qu'il lui appartienne, chamboulant ses sens, les exacerbants et ne lui autorisant que peu de contrôle. Il accueille l'orgasme avec presque du soulagement.
« Ah love... It's so good... »
Les vagues de plaisir qui le submergent sont puissantes alors qu'il donne encore des coups de reins amples, drainant son orgasme avec langueur.
AOMINE
Il pousse un cri étranglé alors que la jouissance l'emporte en même temps que l'orgasme de son homme, et il se répand sur le carrelage de la douche en serrant sa main dans la sienne. Puis il reste immobile, les yeux clos, savourant le bien-être qui l'envahit et la chaleur de l'eau dévalant son corps. Il guide les bras de son homme autour de lui, il a envie qu'il le serre contre lui. Puis il tourne la tête pour chercher ses lèvres.
« Kiss me, love… »
Les bras puissants de Taiga l'enveloppent, le pressent contre son torse comme s'ils voulaient le protéger de tout et lui offrir un refuge. Ses lèvres viennent se poser sur les siennes avec douceur et passion.
Il glisse une main sur sa nuque et l'embrasse longuement, savourant son étreinte et la caresse de ses lèvres. Puis il le relâche doucement et esquisse un sourire.
« On devrait se laver... J'ai envie d'aller sous la couette avec toi.
— Yeah me too. »
KAGAMI
Le regard et le sourire qu'il adresse à son homme ne sont qu'amour et tendresse. Il caresse doucement son nez du sien et revient brosser ses lèvres des siennes.
Puis, il se décide à desserrer son étreinte. Il récupère le gel douche et entreprend de laver son homme avec douceur et délicatesse. Ses lèvres se posent régulièrement sur lui et il profite du moment, moins sexuels que le précédent mais non moins plein d'émotions et d'intensité. Il aime cette intimité qu'il n'a jamais accordé à personne avant Daiki.
AOMINE
Il profite aussi de ce moment, il adore sentir les mains de son homme parcourir son corps, caressantes, massantes. Quand il a terminé, il le lave à son tour, et finit en l'embrassant tendrement. Ils se sèchent et rejoignent la chambre nus. Il tire les rideaux et se glisse sous la couette avec son homme puis l'enlace, passant une jambe par-dessus les siennes. Il masse sa nuque doucement, rasséréné de le retrouver, de pouvoir le câliner et le garder contre lui.
« La semaine a été dure, love... Mais je pense... que ça nous a encore renforcés. On l'a surmontée, ensemble. On surmontera le reste aussi. »
KAGAMI
Il sourit et de nouveau l'émotion semble vouloir déborder de son cœur, de ses yeux, de son ventre. Avancer à deux, surmonter à deux, se reposer sur quelqu'un, avoir peur, se déchirer un peu pour mieux cicatriser et être plus fort. Il n'a jamais connu ça avant. Il n'a jamais laissé personne l'approcher suffisamment pour accepter ça. Arrêter de contrôler et vivre. Juste vivre. Accepter de se planter pour mieux avancer. Prendre des risques. Pour cet amour qu'il partage, pour ce "nous" qu'ils se construisent. Daiki en vaut vraiment la peine. Leur couple en vaut vraiment la peine.
« Oui love... Tous les deux on est plus forts. Je t'aime Daiki. »
Les marques sur son cou et son visage sont encore là, mais elles s'estompent, son corps aussi lentement mais sûrement surmonte les épreuves récentes.
Il ferme les yeux. Ses paupières sont lourdes et ses yeux le brûlent un peu. Allongé là, il réalise à quel point il est exténué. Il presse son visage dans le cou de son homme. La fatigue cumulée à l'angoisse et l'inquiétude dont Daiki l'a libéré ont raison de lui. Il embrasse le cou de son homme, il pense à lui dire bonne nuit mais il rêve déjà au chaud au creux de ses bras.
AOMINE
Il sent son homme s'endormir contre lui et passe un moment à embrasser son visage et caresser ses cheveux, lui murmurant des mots doux même s'il ne peut pas les entendre. Il est étonné par la force de ses propres sentiments, son besoin qu'il a de lui, l'amour qui le submerge alors qu'il le tient dans ses bras et qu'il réalise une fois de plus à quel point il lui est précieux.
Doucement ses pensées se défont, et il se laisse envahir par la somnolence, et s'endort plus apaisé qu'il ne l'a été au cours de toute cette semaine.
