Bonjour !

Et hop voilà un peu d'action ! Enjoy !

Ju : Merci, contentes que ce chapitre tranquille t'ait plu :) Maintenant c'est l'heure du match, tu vas pouvoir voir si la nervosité des fauves est justifiée !


KAGAMI

Il se réveille plusieurs fois dans la nuit. Il s'agite beaucoup, et dès qu'il remue trop, les bras et jambes de Daiki se resserrent sur lui par réflexe. Alors son étreinte solide l'apaise et il se rendort. Pourtant à cinq heures, malgré les efforts de son homme, il est beaucoup trop nerveux et éveillé pour se rendormir. Il s'extrait de ses bras et se lève discrètement. Au moins, Daiki pourra profiter des dernières heures de sommeil tranquillement.

Après avoir enfilé un short et des baskets, il sort et va courir sur la plage. À cette heure, il fait encore nuit, il n'y a que quelques surfers motivés pour sortir au clair de lune, il profite du calme et du réveil timide du jour. Il aime courir sur le sable humide qui absorbe le choc de ses pas lui donnant l'impression de courir sur un tapis moelleux. Il longe le rivage le plus longtemps possible, puis il bifurque dans les rues qu'il connaît par cœur. Il traverse un parc, une petite place et finalement rentre à l'appartement alors que le soleil commence à se lever.

Après avoir bu, il se rend sous la douche et profite de l'eau pour se détendre. Puis il s'installe pour faire le petit déjeuner, copieux évidemment. Il est encore tôt alors il ne met pas tout de suite le café de son homme à couler. Ils doivent être à l'aéroport pour 9h30, Daiki a encore le temps de dormir un peu.

AOMINE

Il se réveille avec l'alarme, pas surpris de ne pas trouver son homme dans le lit. Il espère quand même qu'il a correctement dormi. Il s'étire et se tourne sur le ventre en soupirant. Il pense déjà au match du soir et il a hâte d'y être, mais une bouffée de stress noue ses entrailles.

Il reste quelques minutes à anticiper la journée, tendant l'oreille pour savoir ce que fait son homme. Il entend la machine à café et sourit légèrement, et décide d'attendre que son homme lui apporte son café au lit, un privilège qu'il apprécie particulièrement.

Il n'attend pas longtemps, la porte de la chambre s'ouvre sur Taiga, un plateau dans les bras apportant avec lui l'odeur corsée et délicieuse du café et celles appétissantes du petit déjeuner.

Il se tourne sur le dos et sourit en voyant son homme.

« Hey love...

— Hey... Bien dormi ? »

Taiga répond à son sourire et s'approche, il pose le plateau sur le chevet, presse ses lèvres sur les siennes et lui tend son café.

Il se redresse dans le lit et prend sa tasse dont il hume le parfum réconfortant.

« Ouais, bien... Et toi ? T'as pu te reposer un peu quand même ?

— Oui... Mon poulpe a été très efficace jusqu'à cinq heures du matin... »

Taiga embrasse tendrement sa joue et s'attaque à son repas avec appétit.

« Hm... T'es allé courir ou nager à l'aube, alors ? »

Il trempe les lèvres dans son café et en boit une gorgée religieusement, appréciant la chaleur du breuvage glissant le long de sa gorge.

Taiga hoche la tête et avale sa bouchée avant de répondre.

« Courir.

— Ok... J'espère que ça t'a fait du bien. »

Il se cale bien contre l'oreiller et boit une autre gorgée, puis repose la tasse pour commencer son petit-déjeuner, il va avoir besoin d'énergie aujourd'hui.

« Yes. Ça fait du bien. Y'a personne a cette heure là sur la plage et dans les rues. Mais bon faut pas s'attendre à des miracles... Quand on sera à l'aéroport j'vais de nouveau être nerveux.

— Ouais, ça j'imagine bien... Moi aussi j'suis un peu nerveux. Mais bon... » Il sourit. « J'ai pas vraiment la même façon que toi de gérer le stress.

— Et c'est aussi bien ! Ça nous coûterait cher en bouffe et on dormirait pas de la nuit ! »

Il rigole à ces mots et acquiesce :

« Clairement, on serait bien emmerdés. »

Daiki termine son petit-déjeuner, regrettant de ne pas pouvoir aller sur le terrain avant de devoir prendre l'avion, jouer un peu l'aide toujours à se mettre en condition et à trouver la concentration dont il a besoin pour un match important.

« T'as déjà pris ta douche, love ?

— Ouais. Mais je peux t'accompagner pour te masser et t'aider à te détendre un peu...

— Hm... Ok. »

Daiki pose un baiser sur ses lèvres puis se lève, remportant le plateau dans la cuisine, puis se dirige vers la salle de bain et se faufile sous l'eau chaude qui fait du bien à son corps encore ensommeillé. Taiga l'y rejoint quelques instants plus tard, glissant ses bras autour de sa taille tendrement et pressant sa nuque de ses lèvres. Sa bouche remonte doucement le long de son cou jusqu'à son oreille dont il mordille le lobe par jeu avant de souffler.

« Je t'aime Dai. »

Il pose ses mains sur les siennes, fermant les yeux quelques instants pour profiter de son étreinte.

« Je t'aime aussi, Taiga. Et on va faire du bon boulot ce soir, pas vrai ? Si on fait comme hier à l'entraînement... Même une équipe bien rodée et bien soudée pourra pas nous arrêter. »

Il dit ça comme une affirmation, mais il a besoin de la confirmation de son homme pour y croire tout à fait.

« Oui love. On va gagner. Parce que nous aussi on a une équipe bien rodée et soudée pour nous permettre de faire notre magie.

— Ouais... T'as raison. »

Il se retourne entre ses bras et pose un baiser chaud sur ses lèvres.

« Merci love. »

Taiga le regarde un peu perplexe, avec un sourire et prend le gel douche pour le laver.

« Merci pour quoi ? »

Il rigole un peu.

« Bah... Pour me dire ce que j'ai envie d'entendre. »

Le rire de Taiga accompagne le sien, alors que ses mains savonneuses massent doucement son torse et qu'il répond avec un clin d'œil.

« Je te dis pas ce que tu veux entendre love... Je te dis la vérité !

— Ouais, j'espère en tout cas ! »

Il ferme les yeux pour profiter de la caresse de ses mains sur son corps et fait le vide dans son esprit, se concentrant sur les sensations purement physiques.

« Ça fait du bien... »

KAGAMI

Après avoir pris soin de son homme sous la douche, ils n'ont pas traîné. Daiki a fait son sac rapidement, le sien était déjà prêt et Daiki n'a pas manqué de se moquer légèrement de lui d'être toujours aussi nerveux. Il n'en a pas pris ombrage, il sait qu'il est anxieux et que c'est un peu exagéré, mais il n'y peut rien. Le taxi les dépose à l'aéroport où ils retrouvent leurs coéquipiers.

Quand les retardataires sont enfin là, ils se dirigent vers les portes d'embarquement. Il reste près de son homme, juste parce que sa proximité le calme, mais il ne le touche pas. Il y a toujours quelques paparazzis qui traînent dans les aéroports et il n'est pas question de leur donner de quoi alimenter leurs tabloïds. Il est silencieux, toujours aussi nerveux avant un vol et surtout avant un match. Il se demande si un jour ça changera, si au fil du temps il s'habituera. Mais il n'a pas l'impression que son anxiété ait jamais diminué depuis qu'il est en NBA, alors il en doute.

Enfin installé dans l'avion, il laisse sa jambe se presser contre celle de son homme. Il sort ses écouteurs et son ordinateur. Daiki va probablement se rendormir mais il propose tout de même :

« Tu veux mater un truc avec moi ?

— Ouais, pourquoi pas. »

Le brun se cale contre lui, caressant sa cuisse tandis qu'ils lancent un film d'action. L'atmosphère est calme dans l'avion, l'équipe est déjà concentrée, un peu la tête dans le match, et chacun se prépare à sa manière, en s'isolant ou en bavardant, sur son ordinateur ou les yeux fermés. Quant à eux, ils se plongent dans le film même s'ils ne le regardent que d'un œil.

La main de son homme l'aide à contenir sa nervosité, mais parfois sa jambe se met à s'agiter légèrement, avant qu'une légère pression de la main de Daiki le rappelle à l'ordre. Quand le film se termine, il en lance un second sans vraiment se poser de question. Il a besoin de garder son cerveau occupé.

Au cours du deuxième film, comme il s'y attendait, Daiki commence à peser plus lourdement sur lui et sa tête finit par se poser sur son épaule tandis qu'il s'endort, sa main toujours posée sur sa cuisse. Ça le fait sourire. Il pose sa tête contre la sienne et reste tranquille pour permettre à son homme de se reposer.

Ils arrivent à la Nouvelle Orléans un peu après quatorze heures, le film n'est pas tout à fait terminé mais il coupe l'ordinateur avant de réveiller doucement son homme.

« Dai... On est arrivés. »

Le brun émerge et se frotte les yeux, puis étouffe un bâillement.

« Ah... C'est passé vite... Enfin pour moi, en tout cas ! » Il relève les yeux et le regarde : « Ça va toi ?

— Hm... J'ai hâte d'être sur le terrain... Etonnant hein ?!

— Nan pas vraiment », rigole le brun, qui s'étire et jette un coup d'œil par le hublot.

L'appareil a entamé sa descente mais on ne voit pas grand-chose car il pleut à verse.

« J'espère qu'on va pas se taper un ouragan non plus !

— J'espère aussi... »

Il glisse sa main sur la cuisse de son homme.

« En plus, ça risque de secouer un peu pour l'atterrissage. »

Daiki frissonne, n'appréciant visiblement guère cette perspective.

« Ouais bah j'espère que le pilote assure parce qu'on peut pas mourir maintenant, on a un match à gagner, nous !

— Yeah. »

Il caresse doucement la cuisse de son homme et se rapproche de lui, oubliant sa nervosité pour se focaliser sur Daiki qu'il sait peu fan des avions. Malgré les turbulences, il n'est jamais inquiet en avion. Il presse ses lèvres sur sa tempe sans y penser. Et passe un peu plus sa main sur sa cuisse quand ça commence à remuer sérieusement.

AOMINE

Il se raidit alors que les turbulences secouent la carlingue, quand c'est comme ça il devient très conscient de la précarité de leur situation dans un un tube en métal suspendu dans les airs. Il pose sa main sur celle de son homme et serre ses doigts entre les siens tandis qu'il se blinde pour supporter la descente.

Il pousse un lourd soupir de soulagement quand les roues touchent la piste et que l'appareil se stabilise tandis qu'il ralentit.

« Oh cool, c'est pas aujourd'hui que je meurs. Pas dans un avion en tout cas. J'espère que je mourrai pas dans un avion. »

Il frissonne encore à cette idée.

Taiga serre doucement sa main dans la sienne, caressant sa paume du pouce et presse ses lèvres sur sa tempe, murmurant quelques mots rassurants. Puis, la vie reprend et les voyageurs se remettent à respirer quand ils sortent enfin de cet avion. Comme à chaque voyage, la traversée des couloirs et des halls de l'aéroport bien peuplés est longue. Taiga est de nouveau nerveux à côté de lui. Mais enfin, ils sortent à l'air libre et montent dans le car qui les attend pour les conduire jusqu'au Smoothie King Center.

Daiki se sent nerveux aussi alors qu'il monte à bord du véhicule. Il regarde par la fenêtre la ville brouillée par la pluie dégoulinant sur la vitre. L'imminence du match lui donne des fourmis dans les jambes et lui noue l'estomac. Il tâche de se concentrer, jouant avec les doigts de son homme.

Heureusement, le trajet n'est pas très long et ils s'arrêtent déjà devant le bâtiment trapu et imposant. Il y a beaucoup de monde aux abords du stade et il sent la fébrilité et l'excitation d'avant-match monter d'un cran. Ils quittent le car et se dirigent vers l'entrée des sportifs, toujours sous une pluie battante. L'atmosphère est un peu apocalyptique et ça augmente encore ce sentiment électrique alors que le moment d'entrer en scène se rapproche.

Après avoir enfilé leurs tenues, c'est l'heure du briefing et ils se réunissent en silence, attentifs et tendus pour écouter le discours du coach. Leurs adversaires du soir constituent une équipe bien rodée d'athlètes qui jouent ensemble depuis plusieurs années, et de nouveaux parfaitement intégrés qui ont insufflé un renouveau au sein de l'équipe. Les nouvelles têtes sont imprévisibles, les prévient-on. Et ça lui va, il adore les matchs où il est surpris par une configuration inattendue, où il se laisse avoir par des actions audacieuses qu'il n'a pas vues venir. Et puis, la description des Pelicans lui semblent plutôt bien correspondre à celle de leur leur propre équipe, alors ça risque d'être intéressant.

KAGAMI

Une heure d'entraînement n'a pas suffit à calmer sa nervosité. Il écoute attentivement le briefing et n'a qu'une hâte, affronter l'équipe adverse, rentrer dans ce match et profiter à fond. Le plaisir est avant tout de jouer et le plaisir est d'autant plus grand quand l'équipe est challengeante, et en cela les Pelicans sont prometteurs.

Enfin, ils se lèvent. Il regarde son homme et glisse sa main dans la sienne pour la serrer doucement, comme pour l'encourager et s'encourager par la même occasion. Puis, il libère ses doigts quand ils sortent du vestiaire pour rejoindre le parquet. La rumeur à l'intérieur vient comme le gonfler d'énergie, le public est chaud et il y puise toutes ses forces. Un sourire immense illumine son visage, il a l'impression de plonger dans un univers qu'il maîtrise, d'être dans son élément. Toute l'anxiété, toute l'attente, tous les déplacements en valent la peine quand il se retrouve là avec ses coéquipiers encouragés par leurs supporters. Ici sur le terrain, aucune surprise, juste du basket, la balle, le parquet, ses coéquipiers et les adversaires, simple. Il connaît les règles et les manipule à la perfection avec son équipe. Seul bémol pour ce début de match, il va devoir rester sur le banc de touche alors qu'il meurt d'envie d'en découdre tout de suite.

AOMINE

Le coach l'envoie sur le terrain pour la première partie du match. Il se positionne et pendant quelques secondes interminables, il observe l'équipe adverse tandis qu'un silence impressionnant descend dans les gradins. Puis, la mise en jeu l'arrache soudain à sa rêverie, et son corps se met en mouvement.

Dès le début du match, il sent une nette tension s'installer. Il ne peut pas vraiment l'expliquer, mais certaines équipes dégagent une sorte d'aura, une sensation de puissance comme si l'air s'épaississait à proximité des joueurs. Et c'est le cas des Pelicans, qui investissent le terrain comme s'ils voulaient leur signifier qu'ils allaient les bouter vite fait bien fait hors de leur territoire.

Il se tend un peu mais reste attentif à ce qui se passe autour de lui, et ses perceptions se déploient sur toute l'étendue du terrain, lui laissant entrevoir les opportunités une fraction de seconde avant qu'elles ne se présentent. Il rentre rapidement dans le match, même si les premières minutes restent toujours plus consacrées à l'analyse et qu'il reste sur une certaine réserve.

Il se rend compte rapidement que les joueurs en face ont l'habitude de jouer ensemble et savent très bien lire leurs mouvements de façon à ce qu'ils interagissent de manière soutenue, mais difficilement prévisible. Ils sont glissants comme des anguilles.

Il ne voit pas le temps passer et est surpris quand le buzzer arrête le match : il a joué tout le premier quart temps, trop plongé dans son analyse pour vraiment anticiper la suite ou garder un œil sur le chrono. Il rejoint le banc de touche déjà tout transpirant.

« Bah dis donc... Ils sont coriaces ! » s'exclame-t-il en attrapant une bouteille d'eau.

KAGAMI

« Ils ont l'air... Tu as bien bossé. »

Il pose une serviette sur la nuque de Daiki. Le score est serré avec une légère avance pour les Pelicans. Le kiné s'arrête devant son homme.

« Comment va le genou Daiki ? »

Il reporte son attention sur le coach, espérant pouvoir enfin entrer sur le terrain. Il est une boule de nerfs. Tout un quart temps sur le banc, c'est une vraie torture. Quand enfin il entend son nom, il bondit. Il s'échauffe rapidement en rejoignant sa place. Il a l'impression que l'énergie crépite sur sa peau. Jake s'approche de lui et lui donne un léger coup d'épaule pour attirer son attention.

« Je te veux en scorer.

— ... Ok. » il répond un peu surpris.

Ce n'était pas tout à fait la stratégie évoquée avant l'entrée sur le terrain et c'est rarement son rôle. Mais il n'essaie pas d'argumenter. Il peut le faire et puis, Jake saura faire changer le jeu si ça ne fonctionne pas.

Le jeu redémarre. Il a observé les joueurs quand il était sur le banc et il n'a pas pu voir beaucoup de failles vraiment exploitables. Ils sont bons et très efficaces. Il a déjà affronté les Pélicans, mais cette année c'est encore différent. L'énergie de l'équipe semble sublimée. Les Lakers font certes un début de saison sans faute, mais les Pélicans sont juste derrière, ils n'ont perdu qu'un match. Ils doivent se montrer encore plus créatifs, encore plus surprenants. Il n'hésite pas dès qu'il a la balle, il fonce. Il prend des risques et accélère le rythme du jeu. Il fait une passe, récupère le ballon sous le panier et dunke violemment. Jake lui adresse un très léger sourire. La balle repart dans l'autre sens et il se tient prêt.

La défense des Pélicans n'est pas facile à percer. Mais les Lakers font aussi un bon job en défense pour les empêcher de marquer. Il arrive à se faufiler avec l'aide de Steve et à marquer quelques beaux paniers. Il se laisse guider par l'instinct, oubliant le public enthousiaste, le chrono et le score. Il n'y a que le jeu qui compte, la balle, le parquet et le panier. Il contourne, esquive, pivote. Il est souple sur ses appuis, la balle ne reste jamais longtemps entre ses mains, elle tourne passer d'un joueur à un autre et enfin il tire et la fait entrer. Le seul moment où il sort de sa concentration extrême c'est quand il se demande quand il va jouer avec Daiki. A plusieurs reprises, il est convaincu qu'ils auraient pu faire mieux si seulement son homme était aussi sur le terrain.

AOMINE

Il observe le terrain attentivement et un peu nerveusement, son regard passant d'un joueur à l'autre mais s'attardant surtout sur Taiga. Il adore le voir marquer des paniers, ce dont il a moins l'occasion quand il est sur le terrain avec lui. Mais il a beau admirer son homme, il préférerait le rejoindre.

Le coach a visiblement décidé d'économiser leurs forces pour ce deuxième quart temps, et il commence à ronger son frein alors que le chrono tourne. Il veut rentrer sur ce terrain pour prendre les choses en main et faire décoller le score avec Taiga. Jusque-là, ça reste serré, mais les Pelicans commencent à prendre de l'avance et ça devient de plus en plus frustrant d'attendre sur le banc de touche. Il trépigne et se lève comme un diable sortant de sa boîte lorsque le coach prononce son nom. Il remplace Steve à qui il tape dans la main avant d'entrer en scène. Son coéquipier lui adresse un sourire tendu, et il doit lui renvoyer une expression similaire.

Il se place sur le terrain et reçoit presque instantanément une passe de Jake. Le message est clair : il n'y a pas de temps à perdre et il doit faire de son mieux pour se remettre dans le match immédiatement. Il reste peu de temps au chrono, il faut frapper fort en espérant repasser devant les Pélicans et reprendre l'avantage psychologique au moment de la mi-temps.

Avec Taiga, ils se sont entraînés dur cette semaine et il est confiant dans leur capacité à combler l'écart. De toute façon, il ne peut pas se permettre de douter ou de rester dans sa tête. Il doit foncer tête baissée. Le temps de l'analyse est terminé, il ne peut rester sur la réserve.

Il repère son homme et se lance en dribblant, sans s'adapter à lui, il sait qu'il sera exactement au bon endroit quand il aura besoin de lui. Il contourne la défense et surprend un joueur adverse en passant la balle dans son dos pour changer de main tout en feintant vers la droite. Son adversaire ne parvient pas à lire son mouvement et il s'échappe, bondit pour le dunk mais pivote en plein saut pour renvoyer la balle à Taiga. Le défenseur ne peut que retomber sur ses pieds pendant que son homme prend la relève et met la balle droit dans le panier.

Il sourit, tout est allé très vite et il a bien l'intention de maintenir ce rythme pour montrer aux Pélicans qu'ils n'ont pas affaire à un scorer fou, mais bien à deux, et qu'ils vont très vite ne plus savoir où donner de la tête.

KAGAMI

Il ne sait pas combien de temps il reste dans ce second quart temps et il ne s'en préoccupe pas. Daiki a rejoint le terrain et il sait ce qu'ils ont à faire. Alors il s'y attèle avec toute son énergie. Il se faufile entre les joueurs adverses et vole une balle pour servir Daiki avec une passe presque impossible, mais son homme la réceptionne sans problème et dunk avec rage. Comme s'il voulait marquer chaque point dans les esprits.

Ils enchaînent quelques paniers. Jake et Zack leur assurent un boulevard quand Lewis se montre féroce en défense et parvient à bloquer efficacement les quelques tirs adverses. Mais rapidement le buzzer les arrête dans leur élan, apportant une certaine frustration. Il regarde le tableau des scores et serre la mâchoire. Malgré leurs efforts, les Pélicans sont toujours en tête.

Il rejoint le banc, un peu déphasé. Les dernières minutes étaient intenses mais insuffisantes et ça le déstabilise un peu. Il sait que le match n'est pas terminé et que rien n'est joué. Pourtant, c'est un truc au fond de ses tripes qui le chatouille, le genre mauvais pressentiment. Il boit de longues gorgées d'eau en suivant le mouvement jusqu'aux vestiaires. Il n'est pas superstitieux, mais peut-être que le fait d'être à la Nouvelle-Orléans; la ville des superstitions et de la sorcellerie, ne le laisse pas indifférent. Habituellement au basket il ne croit qu'en l'effort et au travail... Mais le basket c'est aussi beaucoup de l'instinct et son instinct justement ne lui dit rien de bon.

Il s'assoit sur le banc et fixe le sol plus nerveux que d'habitude et les murmures autour de lui, lui indiquent qu'il n'est pas le seul à s'inquiéter. Il s'essuie avec sa serviette et ferme les yeux en essayant de se détendre et d'oublier ce truc qui lui démange désagréablement la nuque.

AOMINE

Il écoute les recommandations du coach et du capitaine, il sent l'inquiétude palpable dans la pièce et c'est une atmosphère par laquelle il est difficile de ne pas se faire influencer. Quand il s'en rend compte, il se ferme et se plonge en lui-même, les yeux clos, se focalisant sur sa respiration. Peu à peu, il fait abstraction de l'extérieur, seulement attentif à prendre conscience de son propre corps, avec toutes ses tensions et ses raideurs, et à se concentrer en suivant son souffle qui gonfle ses poumons et les vide alternativement. Rien ne compte, ni ce qui s'est passé avant, ni ce qui pourrait se passer après. Il n'existe que l'instant présent. Sa respiration se fait plus lente et profonde. Et quand il est temps de retourner sur le terrain, sans être exactement serein, il se sent nettement plus calme.

KAGAMI

Il se lève. Il laisse son regard se poser sur son homme et il glisse sa main dans la sienne quelques instants. Il a besoin de se connecter à lui physiquement, ça l'aide à calmer un peu la tension et à se recentrer sur le match. L'important c'est de se battre. Rien n'est perdu. Il ne va pas laisser une intuition le déstabiliser. Avec Daiki, ils font des miracles et ils peuvent contrer tous les messages de mauvaise augure.

Il sourit à son homme et libère sa main avant de quitter le vestiaire pour retourner sur le parquet.

On les rappelle tous les deux pour le début de ce troisième quart temps. L'ambiance est électrique dans les gradins, les supporters donnent de la voix et rivalisent pour être les plus bruyants et les plus enthousiastes.

Le jeu reprend avec une certaine défiance des deux côtés, mais Daiki semble déterminé à ne pas se laisser impressionner et il lui lance un regard intense qui semble quêter son approbation, comme s'il voulait vérifier qu'il était bien là, bien présent, prêt à relever le défi.

Et il lui rend son regard. Malgré cette intuition il est bien déterminé à ne pas se laisser faire et au contraire même à lui tordre le cou. Rien n'est joué. Rien. On ne peut pas prédire l'avenir. C'est à eux de faire ce match et de le gagner. Alors cette impression négative il l'utilise pour y puiser de la force et la transforme en quelque chose de positif, ce n'est ni plus ni moins qu'un défi à relever de plus. Et il adore les défis.

AOMINE

Sur le parquet, les esprits s'échauffent, mais paradoxalement, de son côté, il commence à être à l'aise. Il préfère toujours les deuxièmes moitiés de match, de toute façon. La première moitié, c'est un peu équivalent au matin dans une journée : toujours plus âpre, un peu lunaire et rarement satisfaisant. Une fois ce cap franchi, son corps semble plus en phase avec le sport et son esprit, plus clair.

De plus, rassuré par ce regard de Taiga, il sait que son homme est bien présent pour répondre au défi. Il aime quand ça devient presque impossible, sans doute parce que c'est lorsqu'on accule un animal sauvage qu'il devient le plus dangereux. Son corps réagit comme à une menace physique, lui donnant un regain d'énergie et affûtant ses perceptions.

Il a commencé à s'habituer au jeu fluide et aux passes déconcertantes des Pelicans, et parvient à plusieurs reprises à s'introduire dans la mécanique bien huilée pour briser le schéma d'attaque, se sauvant avec le ballon à toute jambes comme un voleur pris sur le fait. Il y a toujours un joueur des Lakers sur son chemin pour l'aider à réussir le hold-up, et Taiga pour attendre près du panier adverse.

Un sourire se dessine sur ses lèvres : s'ils parviennent à handicaper la force d'attaque des Pélicans, ils se laissent aussi un peu de marge pour remonter au score.

KAGAMI

Daiki est totalement dans son élément et il aime le voir comme ça. Son homme est comme lui ce qu'il aime par dessus tout c'est le défi et les Pélicans sont un gros challenge. Alors ils œuvrent habilement et font leur miracle. Même s'il ne surveille pas précisément le score. Il sait qu'ils réduisent l'écart. Ensemble sur le terrain, ils sont d'une efficacité redoutable et marquent plus de points.

Son corps brûle d'énergie. La sueur coule sur ses tempes et sa nuque. Il ne ressent ni la soif, ni la fatigue. Ses membres agissent d'instinct. Il devine les mouvements des joueurs, anticipe les actions et surtout il "sait'' son homme. Il sait où il se trouve, ce qu'il va faire à tout instant. Il est comme connecté à lui et il aime cette harmonie entre eux. Ça semble tellement simple et facile et pourtant, il sait que c'est complexe et surtout très rare.

Il se faufile derrière un défenseur. Daiki a déjà récupéré la balle. Il saute alors que Jake bloque un adversaire, permettant à son homme de lui faire une passe parfaite. Il dunke durement. L'espace d'un instant, il se reconnecte au monde extérieur alors qu'il entend les exclamations de joie dans le rang des supporters des Lakers. Il se réceptionne au sol et le buzzer retentit. Il lève le regard sur le tableau des scores et constate qu'avec ce panier ils viennent de reprendre l'avantage.

AOMINE

Quand il rejoignent le banc, le coach est fébrile et leur balance des coups de poing amicaux dans l'épaule tout en retenant visiblement la force de son bras. Ça l'amuse un peu : leur coach garde toujours son calme, mais à chaque match on dirait qu'il passe à deux doigts de l'explosion, on pourrait presque voir la fumée sortir de ses oreilles.

L'atmosphère est d'autant plus fébrile que Taiga et lui ont réussi à marquer la quasi totalité des points nécessaires pour repasser devant les Pélicans. Il jette un coup d'œil de l'autre côté du terrain, mais c'est difficile de lire l'expression des joueurs très concentrés. Il y a peu de sportifs dont les émotions se devinent aisément, la concentration intense et l'effort ont tendance à fermer les visages. C'est aussi pour cette raison qu'il aime tant voir son homme sourire sur le terrain. Quand il le fait, il illumine tout autour de lui et on ne voit plus que lui.

Il écoute d'une oreille les recommandations pour le dernier quart temps. Sans surprise, Taiga et lui vont le jouer entièrement, du moins s'ils en ont l'énergie. Il est déterminé à l'avoir, en tout cas. La fin de match risque d'être serrée et il va falloir se montrer endurants.

C'est déjà le moment d'y retourner. Il essuie encore son visage dans sa serviette, essayant de chasser la tension dans ses muscles. Il faut rester souple. Il doit accélérer encore. Il échange un regard avec son homme, et ils se replacent sur le parquet sous les acclamations de la foule.

KAGAMI

Le regard de Daiki est clair. Ils ne vont pas perdre ce match. C'est hors de question. Ils vont donner tout ce qu'ils ont. Ils se laissent guider par Jake qui mène son équipe avec discernement et efficacité. Il suit ses indications et s'adapte pour renforcer la défense ou revenir à l'attaque au soutien de Daiki pour mettre des points. Il ne suit pas le score, il reste à l'écoute de Jake et à son homme et adapte son jeu en permanence. Et ça fait partie de ce qu'il aime avec le basket, il peut être partout, il faut changer son jeu à tout instant, ce n'est jamais monotone, ce n'est jamais pareil. Et son instinct lui est primordial dans ce genre de moment, face à ce type d'équipe redoutable.

Il saute pour empêcher la balle d'entrer dans le panier des Lakers et sans même regarder fait une passe sur sa droite. La balle atterrit précisément dans les mains de son homme, qui n'hésite pas une seconde sans un regard vers le panier d'un mouvement souple il fait entrer la balle depuis la ligne des trois points. L'éclat de joie du public ne lui échappe pas. L'action est allée très vite et a même surpris Jake qui donne une tape amicale sur l'épaule de Daiki en le félicitant.

AOMINE

Il est plutôt content de lui sur ce coup-là, il n'aurait pas parié sur la réussite de ce tir qu'il a effectué sans réfléchir, dans le feu de l'action, juste parce qu'il a vu une opportunité se présenter.

Il n'a pas le temps de se reposer sur ses lauriers, cela dit. L'offensive adverse se produit avec une rapidité stupéfiante, et ils ne peuvent rien faire pour empêcher un autre panier à trois points réalisé d'une main de maître.

Il réagit immédiatement lorsque Steve passe sur sa gauche comme un boulet de canon en lui mettant le ballon dans les mains. Il pivote et analyse la situation en une fraction de seconde, et décide de profiter de cette passe éclair pour repasser le ballon immédiatement : il a constaté que les Lakers fonctionnaient particulièrement bien avec une configuration où le ballon circule beaucoup, et d'ailleurs ça le fait sourire parce que ça lui rappelle l'équipe de lycée de Taiga.

Et son homme était bien là à la réception. Il se repositionne sous le panier adverse, défiant la défense qu'il occupe en détournant leur attention tandis que Taiga feinte une passe vers lui. Il fait un pas en arrière et bondit, certain qu'il va se retrouver avec le ballon entre les mains avant de toucher le sol. Et ça ne rate pas. Il marque un dunk violent, laissant une équipe adverse désorientée. Et il les comprend, c'est vrai que par moments, on dirait que Taiga et lui font de la télépathie.

Ils enchaînent les tirs et passes improbables. Ils continuent leur magie. Les Pélicans sont redoutables et sont aussi un peu magiciens, mais ce soir sur le terrain avec Taiga ils redoublent d'ingéniosité pour déjouer les attaques adverses. Ils n'ont pas le choix, les Pélicans mettent la barre haute et ils n'ont pas le droit à l'erreur. Même si la fatigue commence à se faire sentir, même si l'effort commence à brûler les muscles, ils s'accrochent et maintiennent le rythme, parce qu'ils ont conscience que s'ils se relâchent même un tout petit peu, les Pélicans vont se faufiler dans la brèche et les écraser.

Son cœur tambourine dans sa poitrine tandis que l'adrénaline afflue dans ses muscles. Il adore cette sensation quand l'effort continu et intense lui donne l'impression d'agir un peu au-delà de ses propres capacités. Il ne ressent plus la pression de la victoire, il n'y a que des joueurs en mouvement, et lui au milieu qui s'adapte à la situation perpétuellement changeante. Il ne voit pas tout, mais il perçoit à l'instinct beaucoup de choses que ses sens sont insuffisants à capter. Il bouge avec fluidité, avec une aisance qui ne cesse de grandir depuis qu'il a rejoint les Lakers. Il sait, il le sent dans ses tripes, qu'ils sont sur la bonne voie.

Il garde un œil sur le chrono tandis qu'il épuise le temps alloué dans la raquette, à la dernière seconde il pivote souplement et fait un pas de côté pour esquiver la défense, puis lance le ballon dans un l'un de ces gestes apparemment négligés qui semble n'avoir aucune chance d'aboutir. Un sourire se dessine sur ses lèvres en voyant la balle tomber du bon côté de l'arceau.

KAGAMI

La tension sur le terrain est palpable alors que la lassitude commence à sérieusement peser sur les joueurs. La fatigue s'impose, mais la détermination des Lakers comme des Pélicans n'en paraît que plus forte. Il ne ressent pas son propre épuisement. Il sait qu'il tire dans ses derniers retranchements, mais c'est comme un état de fait, une information consciente que lui donne son cerveau, sans qu'il n'en ressente physiquement les effets. Il va probablement vouloir s'écrouler à la fin du match. Mais pour l'instant, il reste stable, rapide et alerte et son instinct ne semble que s'aiguiser avec le stress de la victoire. Il prend plus de risques, mais il a l'impression d'avoir des ailes, de se surpasser encore une fois car ses paris payent et il marque encore.

Les équipiers changent d'un côté comme de l'autre pour faire entrer des joueurs un peu plus frais pour les deux dernières minutes de jeu qui vont être décisives. Mais lui et Daiki restent sur le terrain et il en est soulagé. Il sait qu'ils peuvent faire la différence.

Il intercepte une balle. Il pivote face à un adversaire, il feinte à droite et part à gauche, il tire. Le lancé est beau, bien cadré et facile à bloquer, mais c'est sans compter la présence de Daiki. Son homme saute pour intercepter la balle juste avant un défenseur et la dévie pour la mettre hors d'atteinte alors qu'elle finit sa trajectoire dans le filet.

AOMINE

Alors qu'il retombe sur ses pieds, il entend vaguement le buzzer final noyé dans un rugissement d'acclamations. Il tourne la tête comme au ralenti pour regarder le tableau des scores, et son cœur manque un battement en réalisant qu'ils ont gagné le match. Tout juste, mais gagné quand même. Il prend alors conscience de l'énormité de ce qu'ils viennent d'accomplir, et du fait qu'il n'y croyait pas vraiment. Il s'est juste donné à fond pour ne rien regretter, certes pour arracher la victoire, mais il s'était préparé à tout et surtout il avait éloigné de son esprit l'idée de gagner ou de perdre pour se focaliser entièrement sur son jeu.

Il essuie son front dégoulinant de sueur d'un revers de la main et regarde autour de lui un peu désorienté, les formes et les couleurs semblant se mélanger après l'extrême acuité visuelle dont il a bénéficié pendant tout ce dernier quart temps. Il se retrouve soudain entraîné contre ses coéquipiers qui ont envahi le centre du terrain, les joueurs du dernier quart temps et ceux restés sur le banc de touche tous mélangés. Il ne sait pas exactement pourquoi, mais il a l'impression que cette victoire est une consécration plus grande encore que les matchs précédents, et malgré son sentiment d'être un peu hors du temps, il éprouve un flot de joie pure qui le traverse, encore accentué par l'adrénaline qui sature son système. Il cherche Taiga du regard et le trouve à côté de lui, alors il n'hésite pas et l'étreint, le serrant fort contre lui.

Le rire de Taiga résonne à ses oreilles alors qu'il répond à son étreinte. Jake, Steve, Lewis, Zack et tous les autres se joignent à eux dans un câlin de groupe. La victoire est la leur et celle de toute l'équipe et la joie est plus que partagée. Les exclamations de joie, les félicitations fusent. Les supporters des Lakers font un bruit de tous les diables dans les gradins.

KAGAMI

Il a encore son bras autour de la taille de son homme. Lewis le tient par les épaules. C'est l'effervescence. Il a eu de gros doutes pour ce match, cette intuition persistante... Et pourtant ils ont gagné. Lewis lui ébouriffe les cheveux et crie : « We did it! »

Il rigole devant son enthousiasme. Il a l'impression de flotter sur un nuage. Il n'arrive pas à croire à ce nouvel exploit. Et pourtant, ils restent invaincus face à une équipe qui leur a donné un sacré challenge. Une victoire de peu, mais une victoire quand même.

L'enthousiasme met un bon moment à retomber. Les Pélicans, bons joueurs même s'ils viennent d'être battus sur leur propre terrain, n'hésitent pas à venir les saluer et les féliciter. Ils échangent quelques mots, puis commencent à battre en retraite vers les vestiaires, certains dont Daiki s'arrêtant en chemin pour signer des autographes et discuter un peu avec des fans transportés de joie.

Il s'arrête aussi mais moins longtemps, sa popularité est plus limitée et il est moins à l'aise avec ça, mais il ne s'en préoccupe pas. Il savoure le plaisir de cette victoire si rudement obtenue. Il traîne un peu sur le terrain pour juste savourer encore avec ses coéquipiers, puis il retourne vers les vestiaires. Quand il marche dans le couloir, ses oreilles bourdonnent dans le silence. Doucement, il sent l'épuisement lui tomber dessus. Ses jambes tremblent un peu, mais son sourire reste ancré à ses lèvres, définitivement heureux de cette victoire. Dans le vestiaire, il accepte les barres énergétiques qu'on lui propose en attendant le vrai repas parce qu'il a vraiment besoin de reprendre des forces. Le champagne est de sortie et les verres se remplissent en attendant les derniers pour trinquer à cette victoire.

AOMINE

En rejoignant les vestiaires, la pression retombe et il se sent complètement sonné. Il se laisse tomber sur un banc et accepte une coupe de champagne qu'il boit à grandes goulées en oubliant que c'est du champagne. Il s'essuie les lèvres et rigole un peu, encore incrédule devant leur éclatante victoire. Il presse une main sur la cuisse de son homme et discute avec les autres, se laissant porter par l'euphorie. Puis, il se lève et se déshabille avant de passer à la douche, qui dissipe un peu la brume dans son esprit, lui faisant reprendre conscience de la fatigue intense. Il n'a qu'une hâte, c'est d'aller manger, puis de se coucher et dormir le plus longtemps possible.

KAGAMI

La douche a fait du bien, mais à présent il ne rêve que de manger. Il termine de rassembler ses affaires. Le repas est servi dans une pièce à côté de leur vestiaire, comme d'habitude des pizzas. Mais les pizzas c'est parfait quand on est affamé après un match. Il s'installe à côté de son homme et prend trois cartons, il ouvre le premier et commence à dévorer. Le temps de combler un peu sa faim, il reste silencieux, écoutant les conversations des autres. Quand il sent la faim se calmer un peu, il est soulagé. Il est capable de puiser dans ses retranchements assez loin et d'ignorer la fatigue mais ça consomme une énergie phénoménale. Il se détend un peu et se joint un peu aux conversations. Ils refont le match, décortiquent leurs exploits et leurs petites erreurs aussi. Tout le monde est enthousiaste. Il refuse un second verre de champagne et boit encore énormément d'eau.

Après le repas, ils ne s'attardent pas trop car ils ont tous envie de se coucher. La fête pourra attendre, après tout ils ont prévu d'aller boire un verre tous ensemble le lendemain. Alors ce soir, c'est repos pour tout le monde. Ils quittent le gymnase et se traînent vers le bus, direction l'hôtel. Ils arrivent un quart d'heure plus tard. Cette fois aussi par prudence et discrétion, Daiki et lui ont des chambres séparées, mais ils se rejoignent dans la même dès qu'ils ont posé leurs affaires.

Il referme la porte derrière lui. Le couloir était vide quand il est venu se faufiler dans la chambre de son homme. Il se déshabille sans attendre, Daiki est déjà sous les couvertures. Il a vu les cernes sous ses yeux et la fatigue tirer ses traits. Ils ont encore beaucoup donné et il est vraiment temps de se reposer. Il se glisse à ses côtés et se presse contre lui, savourant la position horizontale pour son corps fatigué et le contact de son homme. Il embrasse son cou tendrement.

« Good night love... »

Daiki l'enlace et le serre dans ses bras en répondant d'une voix déjà ensommeillée :

« Good night. »