Bonjour !
Bienvenue dans ce nouveau chapitre ! Pardon pour le retard, ça c'est le côté tête en l'air de Maloriel, qui doit se noter dans son planning que la fic ne va pas se publier toute seule. Eh oui, on en est là.
Enjoy !
Ju : Merci pour ta review et pour ta fidélité, et encore désolée pour le retard !
AOMINE
Il se réveille vaseux le lendemain matin. L'odeur de la pièce ne lui est pas familière, et il réalise un instant plus tard qu'il est dans sa chambre d'hôtel. Il s'étire à peine qu'il grogne de douleur : il a bien morflé hier. Mais ce n'est pas important. Ils ont remporté une magnifique victoire.
Il se tourne dans le lit et est content de constater que son homme est toujours avec lui, il doit être bien crevé lui aussi. Il se colle dans son dos et embrasse sa nuque, sa main venant caresser son ventre.
Taiga se presse contre lui sans vraiment se réveiller, sa respiration est juste un peu plus lourde, comme s'il exhalait un soupir de contentement à être là, sans pour autant vouloir sortir du sommeil. Ils n'ont pas eu souvent l'occasion de profiter d'une matinée à l'hôtel, d'autres problèmes occupant leurs esprits les fois précédentes. Que son homme reste au lit et ne veuille pas se réveiller est un signe clair qu'il est serein et que rien ne vient le tourmenter et l'empêcher de se reposer.
Il sourit, il aime le voir si détendu et ne veut pas troubler son sommeil, alors il continue simplement de le caresser et d'embrasser doucement sa nuque. Puis, il se remet à somnoler, indifférent à l'heure qu'il peut être, il veut juste profiter de ce moment de calme avec son homme.
KAGAMI
Les douces caresses et les baisers le réveillent peu à peu. Il ne bouge pas tout de suite, il profite simplement de la douceur de ce réveil. Il sent encore ses muscles lourds de l'effort du match. Il ramène sa main sur son ventre pour venir mêler ses doigts à ceux de son homme, il sourit doucement. Il n'ouvre pas les yeux, c'est inutile, il sait qu'ils ne sont pas chez eux, mais le lit est suffisamment confortable et la proximité de son homme est tout ce dont il a besoin pour se sentir chez lui. Il souffle la voix rauque de sommeil.
« Hey.
— Hey love. »
Daiki pose encore de doux baisers sur sa nuque et demande :
« T'as bien dormi ?
— Yeah... Pas assez... Mais ouais bien dormi... Et toi ? »
Il caresse le dos de sa main du pouce et presse un peu plus son dos contre le ventre de son homme, comme s'il voulait encore plus se nicher dans la chaleur de ses bras.
« Ouais j'ai bien dormi aussi, love. »
Daiki resserre un peu son étreinte sur lui et quelques minutes s'écoulent dans le calme alors qu'ils reprennent conscience peu à peu de leur environnement, des bruits de la circulation derrière la fenêtre, de l'agitation dans le couloir derrière la porte de la chambre. Et le brun finit par desserrer son étreinte et se redresse en s'étirant et en se plaignant :
« Par contre, j'ai mal partout ! »
Il rigole en sentant le mouvement de son homme derrière lui et sa plainte. Juste rire suffit à lui rappeler que lui aussi il douille un peu.
« Je comprends pas comment c'est possible... T'as pourtant rien fait hier soir. J'ai été super sage ! »
Il se redresse aussi en grimaçant un peu et presse ses lèvres sur l'épaule de son homme.
« On prend le petit dej dans la chambre et comme ça j'ai le temps de te masser. »
Daiki se tourne vers lui en souriant :
« J'ai droit à un massage ? Après un petit-déjeuner au lit ?! Wah, mais c'est pas mon anniversaire, pourtant !
— Comme si tu avais besoin que ce soit ton anniversaire pour avoir le petit dej au lit et des massages. »
Il sourit et vient doucement embrasser son homme. Puis, ils appellent le room service pour commander un petit déjeuner copieux. En attendant le service, il vient se coller à Daiki pour savourer doucement ses lèvres et caresse avec tendresse son corps nu.
« Hm... Est-ce que tu insinuerais que je suis gâté ? Est-ce que tu crois qu'après, je vais devenir capricieux ? » demande le brun amusé tout en parcourant sa colonne vertébrale du bout des doigts.
« Oui parfaitement tu es gâté, parce que ton mec est le plus gentil et serviable du monde ! »
Il rigole un peu et mordille sa lèvre en le taquinant.
« Tu es déjà capricieux... J'vois pas comment tu pourrais l'être plus !
— Quoi ?! Moi, capricieux ! Alors que je suis toujours tellement sage et posé ! Quel outrage ! » Il rit et ajoute : « Mais tu as surement raison pour le côté "le plus gentil et le plus serviable du monde". » Et il pose un tendre baiser sur ses lèvres.
Taiga glisse sa main dans les cheveux de son homme et répond à son baiser en gémissant doucement de contentement.
« Thanks love... »
Il sourit et vient l'embrasser de nouveau. Il sent son corps réagir à cette tendresse et aux douces caresses de son homme et il l'embrasse avec plus de gourmandise. Il sursaute quand on frappe à la porte.
« Ah merde le petit déj ! »
Il se redresse enfile rapidement juste un pantalon de jogging espérant que son début d'érection passe à peu près discrètement. Il prend très vite quelques billets dans son portefeuille et il ouvre la porte au room service, les joues un peu rouges. Il réceptionne le petit déjeuner, donne un généreux pourboire et revient sur le lit avec son homme en souriant.
« TADAM ! Et le café est bien chaud ! »
AOMINE
Il sourit en voyant son homme revenir avec le petit-déjeuner. Taiga semble rayonner ce matin, ce qui le rend encore plus beau que d'habitude. Il en profite donc pour admirer son torse dénudé tandis qu'il s'assoit dans le lit et prend sa tasse de café avec reconnaissance.
Il souffle sur le liquide chaud et s'imprègne du parfum amer et corsé. Ce matin est en contraste total avec le dernier qu'ils ont passé à l'hôtel, et il profite de cette sérénité. Il appréhende un peu malgré tout la soirée, avec la nouvelle qu'ils ont prévu de partager, mais ce n'est pas une angoisse désagréable, plus du stress parce que ça lui tient à cœur. Et après le match de la veille, il se sent bien, plus sûr de lui et confiant pour la suite.
Taiga s'installe à côté de lui dans le lit, pressant son épaule contre la sienne. Il embrasse son cou, visiblement son homme est câlin ce matin. Mais rapidement, il s'intéresse au petit déjeuner appétissant comme un affamé.
Daiki mange avec le même appétit, il a toujours besoin d'énergie pour compenser tout ce qui a été dépensé la veille. Ils dégustent en silence le petit-déjeuner riche en œufs, en bacon et toasts bien grillés, concentrés sur leurs assiettes.
Puis, il repose ses couverts et se renfonce contre l'oreiller en soupirant de satisfaction :
« Pfiu... Ça fait du bien !
— Ouais... Carrément. »
Taiga lui sourit et se repose aussi contre la tête de lit pour boire son thé, ses doigts viennent caresser doucement sa cuisse.
« Je termine mon thé et je te fais un massage intégral... »
— Intégral ? Wah... Trop bien. »
Il sourit, c'est certain que ça va faire du bien avant de reprendre l'avion. Il a hâte de rentrer chez eux. Il a toujours été un peu casanier, mais il a l'impression de le devenir encore plus avec Taiga, parce qu'il adore habiter avec lui et que leur chez eux est un cocon aussi bien qu'une forteresse dans laquelle il aime se retrancher.
« Ouais intégral. Parce qu'on a un peu le temps et que ça te fera du bien. Allonge toi. »
Taiga sourit et finit sa tasse avant d'aller poser le plateau du petit déjeuner sur une table. Il se tourne vers lui le regard tendre et pétillant.
« Tu as assuré hier soir love. Tu as encore fait des miracles !
— Merci love... Mais toi aussi ! »
Il sourit et s'allonge sur le ventre, ses compliments lui réchauffent le ventre. Il aime que son homme l'admire sur le terrain.
KAGAMI
Il sourit et récupère l'huile de massage avant de venir s'installer sur les cuisses de son homme. Il embrasse sa nuque doucement alors qu'il fait chauffer l'huile entre ses doigts.
« Thanks love. Ouais... On a encore fait du beau boulot hier soir. »
Il se redresse et pose ses mains sur le haut de son dos pour masser sa nuque en douceur avec ses pouces. Il appuie suffisamment pour soulager les tensions sans que la pression soit trop douloureuse.
« Je vis la meilleure expérience de basket de ma vie en jouant cette année avec toi depuis... Le lycée... Où j'ai affronté l'un des meilleurs joueurs que je connaisse ! »
Le brun gémit de satisfaction sous son toucher délicat, puis rigole doucement :
« Ah ouais ?! C'était qui ?! J'suis jaloux !
— Hm... Laisse-moi réfléchir... »
Il sourit et répond d'une voix chaude sans arrêter son massage.
« Il était terriblement sexy... Grand, un corps d'athlète, du muscle bien dessiné mais tout en finesse... Un dos magnifique qui m'a toujours fait saliver... Des yeux d'un bleu électrique vif et acéré. Un cul parfait à croquer... Une voix grave qui ne savait que m'insulter mais bordel cette voix me faisait toujours des choses... Ouais... Ce mec c'était un véritable objet de fantasme. »
Il sourit, flatté par ce portrait, et son ventre palpite de bonheur.
« Vraiment ?... Hm... Ça me rappelle ce que je ressentais pour ce gars qui était le joueur le plus tenace que j'ai jamais rencontré... Il se foutait bien de ce qu'on pensait de lui et il jouait toujours à fond sans se soucier des probabilités de victoire. J'admirais sa volonté d'acier... Et sa musculature saillante, son regard de braise et sa chevelure flamboyante !
— Hm... Tu veux me rendre jaloux aussi, love ? »
Il rigole doucement, pour cacher, peut-être un peu, son embarras à tant de compliments qui réchauffent son coeur. Ses mains travaillent les épaules de Daiki, puis ses omoplates et il se dit que définitivement il a un dos magnifique.
AOMINE
Il ferme les yeux en se laissant gagner par la sensation chaude et apaisante de ses caresses massantes. Ses muscles le tirent un peu douloureusement, mais la sensation laisse place à une profonde détente lorsque la tension s'allège. Il gémit légèrement, le visage enfoui dans l'oreiller, son corps frémissant de plaisir sous les mains de son homme.
« Rah... ça fait trop de bien, love... Tes massages sont toujours bons, mais là... ouais ça fait un bien fou...
— Tant mieux love. C'est vrai qu'on a pas mal tiré sur la corde hier soir... Tendu ce match. Mais ça en valait la peine. »
Les mains de Taiga pressent avec précision en descendant le long de son dos, elles devinent les nœuds et prennent le temps de détendre chaque tension. Petit à petit, elles descendent jusqu'au bas de son dos et jusqu'à ses reins.
Daiki soupire de plaisir alors que ce massage stimule ses nerfs en le forçant à la détente d'une manière tout à fait agréable. Il suit le train de ses pensées et murmure :
« Je me suis vraiment senti bien dans ce match, love... Depuis que je joue en pro... Y a des matchs que j'ai eu l'impression de subir... Tu sais, c'est frustrant, t'as la sensation de pas réussir à accomplir quoi que ce soit, tu te sens bloqué... Parfois c'est dans ta tête, parfois c'est parce que tu trouves pas de solution face à l'équipe que tu as en face... Mais hier... J'ai senti la tension mais à aucun moment je me suis senti abattu... Acculé, peut-être, mais c'était pas désagréable... Au contraire, d'ailleurs... Sur le coup, c'était libérateur. Comme si ça me forçait à puiser dans des réserves auxquelles j'ai pas accès si je suis pas poussé à bout.
— Ouais... Je vois ce que tu veux dire... A la fin du second quart temps, j'avais cette intuition tenace qu'on ne pouvait pas gagner... C'était un truc irrationnel mais l'espace d'un moment, ça m'a tellement pris à la gorge que j'en aurais perdu l'envie de combattre. Ça m'est arrivé parfois... De me sentir tellement démuni face à une vérité implacable que j'en ai perdu ma combativité... Mais... Hier, j'étais pas seul, tu étais là, l'équipe était là et j'ai réussi à surmonter ça... mais ça m'a demandé encore plus de force de volonté que d'habitude. »
Les mains de Taiga descendent sur ses fesses puis il s'attaque à ses jambes, massant avec attention ses cuisses, puis ses mollets avant de le détendre en massant ses pieds.
« C'était vraiment très étrange... Comme s'il y avait quelqu'un qui était entré dans ma tête pour me convaincre que j'allais perdre et que ça servait à rien de me battre... C'est l'effet Nouvelle-Orléans ça me fait penser à des trucs mystiques, rigole doucement Taiga.
— Tu crois que les Pelicans nous ont lancé un sort à la sauce vaudou ?! Les salauds, je le savais ! »
Il rit aussi et reprend :
« Je suis content que t'aies retrouvé ta combativité en tout cas. Mais c'est clair que c'est super demandeur en énergie... J'trouve qu'on devrait avoir des vacances plus souvent !
— Ouais c'est pas faux. » rigole son homme et puis il soupire en ajoutant. « Ouais... J'ai hâte de profiter de vacances avec toi... Un peu de dépaysement... Juste toi et moi. Ouais ce serait trop bien. »
Taiga se penche pour embrasser son dos alors qu'il termine son massage de ses pieds et remonte plus haut sur le lit pour s'occuper de ses bras. Daiki se laisse aller à la détente, et remarque :
« On est encore jamais vraiment partis en vacances ensemble.
— C'est vrai. Et j'ai hâte qu'on remédie à ça. »
Son homme masse sa deuxième main et il s'arrête finalement en pressant ses lèvres sur son épaule et s'allongeant contre lui. Ses doigts caressent doucement sa colonne vertébrale et il sourit en ajoutant :
« Vivement notre lune de miel. D'ailleurs love... Toujours ok pour en parler aux gars ce soir ?
— Ouais... J'appréhende un peu mais je sens qu'il est temps de le leur dire... Je sais qu'ils seront sûrement super contents, c'est juste... ouais, c'est une grosse nouvelle à annoncer. Pas... pas tellement parce que c'est en soi un truc extraordinaire, mais... »
Il s'interrompt et cherche ses mots :
« Je veux dire, pour moi c'est beaucoup... C'est important parce qu'évidemment ça me tient à cœur, mais sortir du cercle intime des proches amis... Ça rend ça encore plus réel et bref c'est une grosse étape pour un mec comme moi qui se cachait...
— Je sais love. Et y'a aucune obligation... Si finalement tu le sens pas... C'est pas grave. » Les doigts de Taiga remontent sur sa nuque massant doucement, apaisant. « Est-ce que tu veux leur dire ou que je le fasse ?
— Je sais pas... J'imagine qu'on avisera ça ce soir, si ça te va.
— OK. Ça me convient. »
Taiga revient doucement l'embrasser puis s'écarte en souriant.
« Il va falloir qu'on se lève et que j'aille m'habiller et récupérer mes affaires.
— Ouais, j'imagine qu'il faut qu'on fasse tout ça, sinon on rentrera jamais chez nous et ça, ça m'embête un peu... Donc ok, ok, je me lève.
— Ouais. Moi aussi ça m'embête même si cet hôtel est très confortable... Je préfère notre appart ! »
Taiga se lève en grimaçant un peu, sentant les courbatures et enfile sa tenue de la veille. Il se tourne vers lui, pose un baiser sur son épaule et caresse doucement son torse.
« On se retrouve en bas. À tout de suite. »
Après le départ de Taiga, il va prendre une douche rapide, il ne faut pas qu'ils traînent sinon ils vont mettre tout le monde en retard. Puis, il s'habille et fourre ses affaires en vrac dans son sac, et descend dans le hall de l'hôtel pour rejoindre les autres.
KAGAMI
Il regagne sa propre chambre et se lave rapidement, puis range ses affaires. Il défait un peu le lit histoire de donner le change. Il a un peu l'impression d'être ridicule en faisant ça, mais il ne veut pas prendre de risque pour son homme. Il ne prend pas le temps de vérifier la chambre qu'il a utilisé à peine dix minutes, il n'a pas eu le temps de s'éparpiller et descend dans le hall de l'hôtel. Daiki est déjà là, il lui adresse un sourire et salue tout le monde. Ils attendent encore quelques minutes les retardataires, puis ils sont prêts à remonter dans le bus pour rejoindre l'aéroport. Avec le décalage horaire, ils vont arriver tard et auront tout juste le temps de repasser par chez eux avant d'aller au bar avec l'équipe.
Le trajet se passe bien. Comme à son habitude il est nerveux jusqu'à être finalement installé dans l'avion. Cette fois le vol ne connaît aucune turbulence, le ciel est aussi calme qu'une mer d'huile. Daiki somnole, il lit un peu. Quand ils arrivent à Los Angeles, le soleil est couchant et le spectacle à travers les hublots est magnifique. C'est seulement quand il déplie son corps après ces longues heures de vol qu'il se rappelle douloureusement du match de la veille. Il espère qu'après une seconde nuit de sommeil il ne sentira plus ses courbatures.
Ils donnent rendez-vous à l'équipe pour vingt et une heures dans un bar du centre-ville avant de monter dans leur taxi. Il glisse sa main dans celle de son homme quand ils sont installés dans le véhicule. Il regarde par la fenêtre sourire aux lèvres, il est content d'être rentré à L.A.
AOMINE
Il est soulagé aussi de retrouver la ville qu'il a fini par considérer comme son foyer. Tout lui paraît plus familier ici maintenant, même s'il existe encore de nombreux quartiers qu'il ne connaît pas où dans lesquels il n'a pas ses repères. Et il est spécialement content en retrouvant leur quartier, c'est bon d'être de retour à la maison.
Ils remontent à l'appartement où ils déposent leurs valises et mettent leurs affaires à laver avant de se changer pour la soirée. Il choisit une chemise bleue sombre près du corps et un jean bleu ciel, la nervosité revenant le titiller. Il a les mains un peu moites, l'estomac noué, l'impression que ses nerfs frémissent désagréablement. Il se tourne vers son homme et lui adresse un sourire un peu inquiet.
« Bon... On y va ? »
Le jean noir met en valeur les cuisses musclées de son homme et le t-shirt à manches longues blancs et près du corps souligne ses pectoraux et ses biceps juste ce qu'il faut. Taiga lui sourit, l'enlace tendrement et presse doucement ses lèvres sur les siennes en caressant sa nuque.
« Ouais je suis prêt. On peut y aller. »
Ils quittent l'appartement et reprennent le taxi direction le bar. Il regarde défiler les lampadaires et les néons derrière la vitre. Il est impatient et en même temps nerveux, il a hâte d'y être pour pouvoir se poser devant une bière et se détendre un peu.
Un quart d'heure plus tard, ils sont arrivés. Ils ont choisi un établissement pas trop huppé, mais où le club a ses habitudes et où ils pourront avoir un peu d'intimité dans une salle privée. Parfois, il regrette vivement son anonymat d'avant, mais c'est le prix à payer pour jouer à ce niveau.
Ils rejoignent leurs coéquipiers dont quelques-uns sont déjà arrivés et en train de savourer une bonne bière. Il s'assoit à côté de Jake, son homme à sa gauche, et salue les autres joueurs.
KAGAMI
Il sait son homme nerveux et glisse une main sur sa cuisse sous la table. Daiki s'est aussitôt assis à côté de Jake, une figure amicale et protectrice. Il ne sait pas si c'était intentionnel de sa part, mais au moins il aura le soutien de Jake. Il accepte la bière qu'on lui propose. Jake sert déjà un bourbon à Daiki, sous prétexte qu'ils n'en ont pas bu un ensemble depuis trop longtemps.
Peu à peu, les retardataires arrivent. Ils n'ont pas rediscuté de l'annonce qu'ils ont prévu de faire. Comme toujours, il boit raisonnablement sa bière en discutant avec quelques autres joueurs. Jake occupe Daiki, ça le fait sourire. Il a vraiment l'impression que leur capitaine a décidé de prendre Daiki sous son aile. Et ça le rassure. Il sait que Daiki, parfois, se sent déraciné ici, et qu'il a du mal à se sentir vraiment chez lui. Il a besoin d'amis sur lesquels se reposer et il sait que quoiqu'il arrive Daiki pourra compter sur Jake.
AOMINE
Alors que la tablée se remplit, il sent son cœur se mettre à cogner fort dans sa poitrine et une sueur froide perler sous ses vêtements. Ce n'est pas encore la panique, mais ça commence à s'en approcher.
Tu vas vraiment faire ça ? T'es sûr de toi ? Et si c'était une mauvaise idée après tout ?
Il essaie de chasser ces pensées comme des insectes agaçants et tenaces qui viennent rôder dans son esprit. Avec sa nervosité là maintenant, qu'est-ce que ça sera le jour de son mariage ?!
Il boit son whisky un peu vite et se penche à l'oreille de de son homme :
« Je crois que... hm... Je veux bien que ce soit toi qui leur annonce la nouvelle... »
La main de Taiga presse doucement sa cuisse et semble l'étudier quelques instants.
« Yeah sure... Maintenant ? Ça te va ? »
Il acquiesce avec un sourire crispé et il mêle ses doigts aux siens.
« Yes. Tu peux y aller. »
Il regarde ses coéquipiers un à un, redécouvrant cette sensation devenue familière avec Taiga d'être sur le point de faire un saut dans le vide. Mais tout ira bien, la présence de son homme et de Jake le sécurisent, il sait qu'il n'est pas seul. Il boit une gorgée de whisky et inspire un bon coup.
Taiga serre doucement sa main dans la sienne et caresse celle-ci de son pouce. Il se fait resservir une bière et se décide à lever son verre.
« Bon les gars si on vous a proposé de sortir ce soir c'était pas pour fêter la victoire... Même si c'est vrai qu'on a grave assuré... On voulait vous annoncer un truc avec Daiki. »
Le regard tendre de Taiga se pose sur lui quelques instants, un sourire immense et heureux étire ses lèvres, puis il reporte son attention sur la tablée.
« Après la saison on va se marier ! »
Quand il prononce ces derniers mots, sa voix est pleine de chaleur et de bonheur et ses doigts se resserrent un peu sur sa main. Il ne faut que quelques secondes pour que les gars réagissent. Avec des sifflements et des exclamations et des félicitations, puis Lewis, sérieux, fait taire tout le monde d'un mouvement de main.
« Wait... C'est bien beau ça... Mais t'as demandé à Jake l'autorisation d'épouser Daiki au moins ? Parce que c'est un peu son fils des fois !
— Nan ! C'est Daiki qui m'a demandé en mariage ! répond Taiga en rigolant.
— Bien joué Daiki ! »
Jake passe un bras autour des épaules de Daiki et le félicite, même s'il était déjà au courant il a visiblement deviné le stress dont il est victime.
« Félicitations les gars ! Et je tiens à ma place d'honneur à ce mariage ! Je me sens un peu comme cupidon !
— Yeah... T'en fais pas... Tu seras reçu comme la royauté ! »
Il rigole un peu, soulagé que la nouvelle ait été annoncée, et de la réaction de ses coéquipiers même s'il n'en avait pas vraiment douté. Son cœur cogne toujours fort, il se sent un peu essoufflé et ses jouent le chauffent, et il sait que ce n'est pas seulement le bourbon.
« Bon et pas la peine de vous précipiter pour avoir le privilège et l'honneur d'être nos témoins, ajoute-t-il. Désolés les gars, mais on a déjà choisi !
— Oh je parie que la mignonne petite japonaise de l'autre fois en fait partie ! » s'exclame Lewis.
Les blagues fusent et l'enthousiasme est général à cette nouvelle. Deux joueurs qui s'étaient éclipsés refont leur apparition et posent deux bouteilles de champagne sur la table. Ils sont suivis d'un serveur qui porte un plateau avec les flûtes. Ce dernier se fait rapidement congédié, ils savent ouvrir une bouteille de champagne eux mêmes.
« Entre notre super victoire et cette nouvelle on a bien le droit à encore du champagne ce soir ! »
Il lève sa flûte pour trinquer avec les autres, le stress progressivement remplacé par un sentiment enivrant d'euphorie. Il est heureux de partager son bonheur avec ses coéquipiers, et il est ému par ce sentiment étrange d'être accepté, sans réserve. Il tourne la tête pour regarder son homme, et ça lui réchauffe le cœur de voir dans ses yeux brillants l'écho de la joie qu'il éprouve. Il trinque de nouveau avec lui en murmurant :
« À nous, love... »
KAGAMI
« À nous. »
Son cœur lui semble déborder de bonheur quand il se plonge dans celui de son homme. C'est chaud et enveloppant autour de sa poitrine. Le sourire ne le quitte pas. Il se sent infiniment bien et fort. Inébranlable. Comme si le bonheur le rendait invulnérable. Ce n'est qu'une chimère, mais la sensation est absolument grisante. Et même s'il n'est pas invulnérable, il sait que l'homme qui est à ses côtés et qui partage sa vie sera toujours là pour le rattraper toutes les fois où il se prendra des coups dans le futur. Il n'est pas seul et n'en est que plus fort.
Il serre doucement la main de son homme et boit quelques gorgées de champagne le regard plongé dans celui de son homme. La joie qu'il éprouve ce soir, à partager ce petit moment avec lui et leurs coéquipiers est terriblement euphorisante et émouvante. Il aime voir le sourire aussi sur le visage de son homme. Sa gorge est un peu nouée. Ils vont vraiment se marier. Il rit de joie et pour relâcher un peu de cette émotion, ce bonheur qui veut déborder sur son visage, ill se penche à l'oreille de son homme et lui confesse quand son rire se calme enfin un peu :
« Ok... A ce rythme... Le jour du mariage j'vais chialer comme une madeleine ! »
Daiki rigole et caresse tendrement sa nuque, venant piquer un baiser sur ses lèvres.
« Eh bah on aura l'air bien, parce que moi j'pense que je m'évanouirai sous le coup du stress et de l'émotion !
— Ça va être épique ! »
Il rit, mais son cœur bat plus vite dans sa poitrine. Il aime quand son homme se détend et oublie qu'ils ne sont pas seuls et l'embrasse sans réfléchir, même un rapide baiser il adore ça.
AOMINE
Il se sent euphorique, juste heureux d'être là, et il ne fait pas attention au reste. Il a du mal à croire à sa chance d'être avec Taiga, d'avoir réussi malgré les difficultés à construire quelque chose avec lui, et que ça aboutisse sur cette idée de se lier officiellement et de se promettre de passer leurs vies ensemble. Il serre la main de son homme, il lui est si précieux, et il a failli le perdre avant même de l'avoir... Même si conjuguer vie publique et vie privée ne sera jamais simple, il sait au fond de lui que c'est ce qu'il veut, que c'est Taiga qu'il veut, alors il saura composer avec le reste.
Taiga le regarde avec des yeux aussi brillants de bonheur que les siens. Ils savourent ce moment avec leurs coéquipiers qui les soutiennent à 200%. Sa main reste scellée à la sienne et c'est comme si ce soir il ne voulait pas rompre le contact. Ils discutent un moment de mariage, chacun racontant l'anecdote de son propre mariage ou de celui d'une connaissance. Ils leur posent plein de questions sur ce qui est prévu, mais rapidement ils leur font comprendre que pour l'instant ils n'ont rien planifié, même la date n'est pas encore connue. Le projet ne demande plus qu'à être affiné. Et maintenant qu'ils l'ont annoncé plus largement, quelque part c'est comme si c'était la prochaine étape.
Les conversations finissent par dériver sur d'autres sujets. Taiga semble se détendre à côté de lui, on n'enlèvera pas à son homme que même s'il est heureux, il n'est jamais à l'aise d'être au centre de l'attention. Taiga discute surf de son côté. Et Jake profite du changement d'ambiance pour revenir à la charge avec un très bon bourbon qu'il doit absolument goûter ce soir.
« Bon ça va sinon ? Pas trop de courbatures ? J'avoue qu'on vous en a demandés beaucoup hier...
— Nan ça va... J'ai eu de la chance, j'ai eu droit à un massage intégral ce matin ! »
Il rigole et trinque avec Jake, trempant les lèvres dans ce bourbon qui est effectivement délicieux, avec des notes un peu grillées qui flattent son palais.
« Et puis, reprend-il, ça valait le coup de se donner à fond. Si on l'avait pas fait on aurait perdu et... J'aurais été quand même pas mal déçu de casser la série de victoires. Un sans-faute comme ça... C'est beau !
— Clairement ! Tu sais que c'est la première fois que je vais aussi loin dans une compétition sans défaite ?! C'est pas donné à tout le monde !
— Ah ouais, c'est vrai ?! Ah bah je suis content alors... T'es un bon capitaine, tu mérites bien une belle série de victoires comme ça !
— La vraie classe Daiki... Ce serait un sans faute jusqu'à la finale ! »
Jake lui lance un regard de défi avec un sourire taquin en levant son verre.
« T'es chaud ?
— Ouais, je suis chaud ! Carrément que j'suis chaud ! »
Il rigole et avale une gorgée de bourbon. C'est sûr, il est porté par l'euphorie de la victoire, de l'annonce de leur mariage, et bien sûr par celle de l'alcool, mais il y croit davantage, et plus profondément qu'auparavant. Parce que plus son couple avec Taiga se renforce, plus il se renforce lui-même, plus les choses lui semblent claires, et moins il se sent perdu. Cette année lui apporte un vent d'optimisme qu'il n'a encore jamais éprouvé.
« Avec vous, avec Taiga, je peux amener mon basket à un autre niveau, déclare-t-il. Ça emmerde les gens de pas savoir catégoriser mon basket. De pas savoir comment l'utiliser. Quand j'étais plus jeune on m'a vite laissé l'utiliser tout seul sans considération pour l'équipe, parce que dans ce contexte c'était le chemin le plus court vers la victoire. Je croyais que c'était pas grave, tu vois. J'étais d'accord avec ça. Mais à jouer comme ça, t'arrives très vite devant tes propres limites et tu te sens la personne la plus seule du monde. »
Il rit encore un peu, notant vaguement dans un coin de son esprit qu'il commence à avoir la langue peut-être un peu trop déliée, mais c'est comme le reste, il met ça de côté, il n'a juste pas envie de s'en préoccuper ce soir.
« Hm... Ça explique pourquoi tu es à la base un joueur plutôt solitaire, si c'est comme ça qu'on t'a fait jouer avant. Mais... J'ai toujours été convaincu qu'un joueur qui a du talent seul ne peut que se montrer encore plus talentueux en équipe. Et je suis content d'avoir eu raison ! »
Jake trinque avec lui en souriant.
« Et au moins... Tu te sens plus seul. T'es même vachement bien accompagné maintenant ! »
Le regard de Jake dérive sur Taiga avant de lui faire un clin d'œil.
« Clairement... confirme Daiki en buvant une autre gorgée. Mais Taiga tout seul aurait pas réussi à me faire me sentir comme ça... Enfin pas pour le basket en tout cas. J'avais besoin de trouver ma place. Et j'étais pas très optimiste en essayant la NBA... Mais clairement ça a fonctionné bien au-delà de ce que j'espérais. Et... bah... C'est en grande partie grâce à toi, alors... merci...
— De rien Daiki. Merci à toi d'avoir surmonter tes réticences pour t'ouvrir à nous et nous faire confiance. On y a tous mis du nôtre et c'est comme ça que ça marche le mieux. »
Jake pose une main amicale sur sa nuque et lui adresse un sourire franc.
« Et j'espère que tu te sens un peu plus chez toi ici à L.A. et que tu vas faire un petit bout de chemin avec nous dans cette équipe.
— Ouais... J'espère être là l'année prochaine... Voire les années suivantes... Parce que je suis bien ici. J'ai toutes les raisons de rester... Tu vois... Peut-être, quand le basket ça sera fini.. Peut-être que je voudrai retourner au Japon. Mais pour l'instant... Ma vie, elle est ici.
— Merde... j'aurai dû venir avec les contrats ! »
Jake rigole, sa main toujours sur sa nuque alors qu'il le serre un peu contre lui en une étreinte virile et amicale.
« Je suis content que tu te sentes bien ici Daiki. C'est important. Avant de réussir une saison, ou un match. Le plus important c'est d'être heureux dans sa vie et où on vit. Je suis content que tu aies trouvé ça ici avec nous. »
Son capitaine lève son verre de bourbon avant d'en avaler le fond en grimaçant légèrement.
« Hm vraiment bon ce bourbon.
— Ouais... Et ça monte à la tête, aussi ! T'as raison t'aurais dû apporter les contrats, j'aurais signé pour vingt ans ! Hm... wait... techniquement il aurait fallu que j'en parle avec Taiga ! On peut pas prendre ce genre de décisions sous le coup du bourbon sans l'accord de son futur mari, pas vrai ?!
— Quel genre de décision tu veux prendre sans mon accord ?! les interrompt Taiga, ayant visiblement entendu qu'on parlait de lui.
— Hm... Me laisser pousser la barbe ?! Quand j'aurai de la barbe... ahem... » Il rigole bêtement. « Ou... signer pour vingt ans pour les Lakers !
— Ah ouais ?! » Taiga rigole et caresse doucement sa cuisse sous la table. « Je vois que tu es porté sur l'engagement à long terme ce soir !
— Ouais, c'est bien l'engagement à long terme ! Enfin j'crois ! Enfin... j'espère !
— Je confirme c'est une très bonne chose ! » Taiga jette un œil à Jake derrière lui et rigole « Enfin avec moi... Les Lakers faut voir ça dépend de ce qu'ils proposent !
— Ouais ! Plus de vacances ou on fait la grève ! Et des glaces gratuites après chaque entraînement ! »
Jake rigole.
« Pour les glaces on peut s'arranger. Pour les vacances... Va falloir que t'en parles à la fédé !
— Allez viens on crée un syndicat ! Week-end de trois jours, vacances tous les mois, sieste obligatoire tous les après-midi ! Qui est avec moi ?!
— Ah non moi j'suis pas pour la sieste ! rigole Taiga, mais je suis chaud pour les vacances et les week-ends de trois jours !
— Bande de fainéants ! rigole Jake. Vous allez voir je vais vous faire vous entraînez deux fois plus dur.
— Nan mais week-end dès le vendredi j'avoue, c'est tentant ! approuve Sam.
— Ah ! Tu vois ?! » Daiki regarde Jake triomphalement. « Comment on fait du basket si tous les joueurs sont en week-end, hein ?! Donc faudra se plier à nos demandes ! »
Le capitaine éclate de rire, il boit son bourbon et repose durement son verre sur la table.
« Très bien ! Alors négocions. Dans ce cas, vous perdez 20% de votre salaire !
— 20 % Bwarf... Ça va ! On vit pas dans un château, NOUS. Alors on n'a pas trop de frais.
— Désolé Daiki. Je te suis plus ! J'viens d'acheter une villa avec piscine pour ma mère. J'ai besoin de ces 20% ! rigole Sam.
— Ah ouais moi je mets de côté pour les études des gosses ! C'est super cher les bonnes écoles ! proteste un autre en riant aussi.
— Tss... Vous me décevez, les gars ! C'est pour ça que y a aucun syndicat, dans c'te pays ! »
Et il continue à grommeler tout en reprenant du bourbon.
KAGAMI
Il aime voir son homme heureux et à l'aise avec ces gars. C'est reposant et lui-même se détend un peu plus. Il a même accepté une troisième bière après le champagne et d'ailleurs il commence à en sortir les effets. Il ne sait pas à combien de bourbons en est son homme mais avec Jake qui l'entraîne, impossible d'être raisonnable de toute façon. Ce qui est certain c'est que l'entraînement du lendemain va piquer pour tout le monde. Il se penche sur son capitaine.
« Tu veux pas au moins nous accorder notre matinée demain ? J'suis sûr que t'en auras besoin aussi.
— Hm... Laisse-moi considérer la question, marmonne Jake en terminant un autre verre de sa boisson ambrée.
— T'inquiète Taiga. Il avait déjà prévu le coup, rigole Lewis. C'est vu avec l'entraîneur, on commence à 14h demain, ils ont décidé qu'on méritait de fêter dignement cette victoire. »
Il rigole en remerciant son capitaine et il faut avouer que c'est vraiment un soulagement, il n'aura sûrement pas la gueule de bois de certains mais il ne se voyait pas non plus commencer l'entraînement trop tôt. Il grignote des tapas que quelqu'un a commandé et reprend de la bière.
AOMINE
Il est soulagé d'apprendre qu'ils vont avoir la matinée pour se reposer, il en a bien besoin, et puis après cette soirée, sortir du lit demain va être un peu compliqué. Il éponge un peu le bourbon en piochant dans les plats, discutant avec animation avec ses coéquipiers.
Ce n'est pas seulement l'alcool qui le fait se sentir si bien ce soir. Ni même leur victoire d'hier, ou l'annonce de leur mariage. Cette annonce, il n'était pas prêt à la faire il y a une semaine de ça. Et cette victoire, c'est aussi le fruit de son évolution personnelle, pas seulement en tant que joueur. Il joue mieux parce qu'il trouve finalement ses marques dans son équipe, dans sa ville, dans sa vie.
Ce soir, pour la première fois depuis son arrivée ici, il ne se sent plus déraciné, mal à sa place, comme s'il débordait d'un cadre trop petit pour lui. Les choses lui semblent plus cohérentes et il n'a plus cette angoisse qui le talonne, qui reste toujours nichée au fond de ses tripes, remontant à la surface à la moindre turbulence.
Alors il profite pleinement de cette sensation d'apaisement profond, et alors que la soirée avance il devient de plus en plus tactile avec Taiga, mais ça ne l'effraie plus. Il est juste fier de lui, et d'eux, et il a l'intention de continuer sur cette voie, même s'il sait qu'il lui reste du chemin à faire.
KAGAMI
Il serre la main de Daiki dans la sienne alors que le taxi les ramène chez eux. Il est beaucoup trop tard pour une veille d'entraînement, mais il ne changerait pour rien au monde cette soirée. La tête de Daiki pèse sur son épaule, alors qu'il somnole. Son homme est clairement un peu ivre. Mais, il lui a semblé tellement présent ce soir. Et puis, il ne peut pas nier qu'il a aimé sentir sa proximité, ses mains qui n'hésitaient pas à se poser sur lui réchauffant son corps et son cœur.
Il caresse distraitement les doigts de son homme et regarde les rues défiler derrière les vitres. La respiration de Daiki est calme et profonde. Il sourit, il va sûrement falloir le secouer un peu pour le faire sortir du taxi. Il se tourne vers son homme et presse doucement ses lèvres sur son front.
Quand la voiture tourne dans leur rue, il caresse la joue de son homme.
« Dai... Wake up. On est arrivé. »
AOMINE
Il entend la voix de son homme comme venant de loin, de la surface de ses songes. Il n'a pas vraiment envie de se réveiller, mais à la perspective de retrouver le confort du lit, il puise la motivation nécessaire pour ouvrir les yeux. Il frotte son visage fatigué et regarde par la fenêtre comme pour vérifier les dires de son homme, et il est bien content de reconnaître leur immeuble.
Il s'extrait du taxi pendant que son homme paie, puis ils remontent tous les deux en bâillant à l'appartement.
C'était une belle soirée. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas été aussi détendu. Et il a eu l'impression que c'était un peu la même chose pour Taiga, et ça lui fait très plaisir.
En entrant dans le vestibule, il titube et tombe à moitié sur son homme en rigolant.
« Sorry love... Le bourbon a changé mon centre de gravité... C'est compliqué de marcher droit !
— Ouais je vois ça ! J'espère que le lit va pas trop tanguer quand tu vas te coucher. Le bourbon a tendance à aussi affecter le centre de gravité du lit. »
Taiga rigole et l'embrasse doucement malgré les relents d'alcool et le pousse contre la porte avant de s'agenouiller pour l'aider à retirer ses chaussures.
Il le regarde faire sans trop comprendre et marmonne :
« Hm... Pourquoi tu te mets à mes pieds, love ? Je t'ai déjà demandé en mariage au cas où tu t'en rappellerais plus. Pas la peine de me faire ta demande du coup !
— Et pourquoi je pourrais pas d'abord ?! »
Taiga relève la tête en souriant et le débarrassant de ses chaussures.
« Moi aussi j'aimerais bien te demander en mariage... Mais je te rassure, si je fais ça je m'assurerai que ton centre de gravité soit normal.
— Ouais ! Bonne idée ! J'pense que c'est mieux ! » Puis il regarde ses pieds déchaussés et ajoute : « Ah ouais ça aussi c'est mieux comme ça. Allez hop, au lit ! »
Taiga rigole et passe un bras autour de sa taille pour l'accompagner jusqu'à la chambre.
« Commence à te déshabiller. Je vais te chercher de l'eau. »
Son homme se retourne avant de sortir de la chambre et le challenge.
« J'te veux tout nu quand j'reviens ! »
Il marmonne et s'assoit sur le bord du lit avant de commencer maladroitement à déboutonner sa chemise, même comme c'est un peu pénible, il décide de faire sauter ceux qui restent, c'est plus rapide. Puis, il s'attaque à son pantalon et se dépêche de s'en débarrasser en donnant de grands coups de pieds, et fait suivre son boxer.
« Ah enfin ! Foutues fringues ! » râle-t-il tout en se laissant tomber en arrière sur le lit, poussant un soupir de soulagement.
L'ombre de son homme apparaît au-dessus de lui. Taiga le regarde avec un sourire amusé et une bouteille d'eau dans la main et ne se gêne pas pour reluquer son corps nu.
« Je vois que tu as mené à bien ta mission ! Bravo ! Alors dis moi... Est-ce que le lit va chavirer ?
— Hmm… » Il ferme les yeux quelques instants pour tester, puis les rouvre et s'exclame : « Nan ! Je le savais, jamais un lit me ferait un coup en traître comme ça !
— Tant mieux pour toi. »
Taiga lui tend la main.
« Redresse-toi pour boire un peu avant de dormir, love. »
Il s'exécute de mauvaise grâce, mais boire un peu d'eau lui fait du bien. Il redonne la bouteille à son homme et s'efforce de repousser des pieds cette couverture sous laquelle il aimerait bien se mettre, mais celle-ci fait de la résistance.
« Taiga ! La couverture m'embête !
— Ouais je vois ça », répond son homme mort de rire.
Mais il vient malgré tout à sa rescousse sans cesser de rigoler. Puis, il se déshabille rapidement à son tour avant de le rejoindre sous la couette.
Daiki se dépêche de l'enlacer et vient caresser son cou de ses lèvres en murmurant :
« Thanks love... Mon héros ! Chaque fois que je bois un coup de trop le monde entier se met à m'en vouloir et conspire contre moi ! Comme les fringues, là, elles voulaient pas s'enlever ! »
Taiga enroule son bras autour de lui et glisse une main dans ses cheveux. Il embrasse doucement son front en rigolant un peu.
« C'est terrible en effet ! Mais tu es sorti vainqueur de cette bataille, tu as su leur montrer qui était le plus fort !
— Ouais ! Faut pas me chercher, moi ! J'ai toujours le dernier mot ! »
Puis, il serre fort son homme dans ses bras et conclut :
« Hmm... Tu sens bon et je t'aime !
— Hmm... Tu sens l'alcool et je t'aime aussi, love. »
Taiga chatouille doucement ses flancs et presse ses lèvres sur son front.
« Bonne nuit Daiki.
— Bonne nuit... »
Il ferme les yeux et soupire de satisfaction, et avant qu'il n'ait le temps de s'en apercevoir, il s'endort profondément.
