Hello !
Et on arrive au match contre les Bulls ! Merci pour vos reviews et votre soutien !
Enjoy !
KAGAMI
Il est agité dans la nuit et se réveille quelques fois en sursaut. Mais il revient se blottir contre son homme qui par réflexe semble-t-il revient le serrer étroitement et l'aide à se calmer. Il inspire son odeur et se laisse apaiser. Il est bon d'avoir son homme près de lui, de ne pas avoir peur de se laisser aller, il sait que c'est parce qu'il accepte d'être vulnérable avec lui qu'il a le pouvoir de l'apaiser.
Quand le réveil sonne, il est beaucoup trop tôt. Mais Chicago est loin et ils doivent être très tôt dans l'avion qui les mènera affronter les Bulls. Il presse un baiser sur le front de son homme et se lève discrètement. Il enfile un caleçon et rejoint la cuisine pour préparer un rapide petit déjeuner et surtout du café.
Il revient dans la chambre avec deux tasses fumantes et un solide petit déjeuner. Il fait encore nuit dehors et il allume le chevet pour réveiller en douceur son homme. Il pose le plateau et vient caresser doucement les cheveux de Daiki et pose un baiser sur son front.
« Wake up love...
Seul un grognement lui répond d'abord, puis Daiki entrouvre un œil.
« Déjà ?... » marmonne-t-il, connaissant de toute évidence déjà la réponse.
« Yeah... »
Il sourit à son homme tendrement et caresse sa joue, l'invitant à se réveiller doucement.
« Ton café est prêt. »
AOMINE
Il referme les yeux quelques instants, savourant la douce caresse de son homme, puis il se redresse pour s'asseoir dans le lit, bâillant à s'en décrocher la mâchoire.
« Merci pour le petit-dej, love… »
Il attrape son café et respire son parfum qui l'aide à émerger doucement. Il a une petite bouffée de stress en pensant au match de ce soir, mais pour l'instant il est trop endormi et trop empli de regrets à l'idée de quitter son lit pour vraiment s'en préoccuper. Il boit une gorgée, puis jette un coup d'œil à son homme.
« T'as à peu près bien dormi, love ?
— A peu près oui c'est le mot. »
Taiga rit légèrement et lui fait un clin d'œil.
« Quelques réveils... Rien d'anormal et mon poulpe préféré était là à chaque fois pour m'aider à me rendormir. »
Il sourit.
« Ah, tant mieux. C'est bien alors. »
Il boit encore quelques gorgées de café puis pose le plateau sur le lit entre eux pour qu'ils puissent petit-déjeuner.
« Franchement, se lever avant le soleil, ça devrait être interdit par la convention des droits humains », commente-t-il en mangeant sans grande conviction.
Taiga rigole et caresse sa cuisse.
« Ça m'étonne pas de toi. »
Son homme mange avec appétit, puis ils se préparent dans un silence encore un peu endormi alors que le jour n'est même pas levé. La nuit a été correcte mais il est évident, comme avant chaque match, que Taiga est nerveux, autant pour le match que pour l'avion et sa crainte habituelle d'être en retard et d'oublier quelque chose. Alors il vérifie plusieurs fois sa valise, même s'il n'oublie jamais rien.
Finalement, ils sont prêts. A l'heure, pas en avance mais à l'heure et c'est déjà bien suffisant. Et ils s'installent dans le taxi qui les emmènent à l'aéroport.
Le jour se lève à peine tandis qu'ils rejoignent l'équipe. L'ambiance est bonne comme toujours, mais la tension se lit sur les visages, ainsi que les traces d'une nuit de sommeil trop courte pour certains. Lui se réjouit un peu à l'idée de pouvoir somnoler dans l'avion. Il a besoin de toute son énergie et de toute sa concentration pour ce soir, alors aujourd'hui, pas question de penser à autre chose qu'au match et à sa préparation.
Une fois installé à sa place dans l'avion, il observe son homme et pose une main sur sa cuisse.
« Tout va bien se passer, love. Y a plus qu'à attendre d'être arrivés. »
KAGAMI
Instantanément, sa jambe arrête de s'agiter et il soupire un peu. Il n'avait même pas réalisé qu'elle bougeait. Il sourit à son homme et glisse sa main sur la sienne, mêlant leurs doigts. Heureusement, qu'il est là, il n'aurait jamais pu se donner autant dans une autre équipe sans Daiki a ses côtés pour l'apaiser.
« I know... Tu veux mater un truc ? »
Parce qu'il sait qu'il ne pourra pas dormir dans l'avion et s'il veut au moins se détendre un peu, il faut qu'il occupe son cerveau d'une manière ou d'une autre. Daiki acquiesce en sortant sa tablette.
« Ouais, trouvons-nous un truc bête et divertissant. »
Le brun fouille brièvement le catalogue avant de leur dénicher un énième film hollywoodien d'action-aventure qui devrait leur permettre de passer le temps et de détacher leur esprit de leurs préoccupations immédiates. Ils s'installent le plus confortablement possible dans leurs sièges et s'absorbent dans la contemplation de l'écran, bercés par le ronronnement monotone mais bruyant des moteurs. Et il s'agrippe à la main de son homme essayant de contrôler sa jambe qui se remet régulièrement à s'agiter. Il accepte un thé de la part des agents de vol, parce qu'il a besoin de se distraire et revient fixer son attention sur l'écran.
AOMINE
Au bout d'un moment, comme d'habitude il finit par piquer du nez, et il dort par intermittence pendant le long trajet ponctué par un repas et quelques turbulences. Ils finissent par atterrir à Chicago, noyée dans la brume. L'air leur semble frisquet après la chaleur de la Californie, et ils se hâtent vers le bus qui doit les emmener au stade.
En s'installant dans le bus, il regarde avec une certaine curiosité la ville qui lui semble à la fois familière et étrange, comme s'il en avait simplement rêvé et qu'il n'avait jamais vraiment habité ici. Les premiers mois de sa vie américaine ont été chaotiques, comme ce réseau urbain dense dans lequel on se perd si facilement. Il y a erré sans parvenir à se créer de repères stables à part son appartement et son lieu de travail, et les quelques lieux balisant le trajet entre les deux.
Le stade en lui-même lui semble plus réel, car c'est ici qu'il a passé la plupart de ses moments marquants, alors qu'il découvrait la vie de basketteur en NBA et expérimentait ses premiers matchs dans un lieu bondé à l'atmosphère fébrile. Il foulait enfin ce parquet qu'il avait regardé tant de fois à la télévision, faisait partie d'une équipe, et même si ce n'était pas tous les jours faciles, c'était certainement impressionnant et unique.
Une bouffée de stress monte dans sa poitrine et fait battre son cœur alors qu'ils arrivent au stade qui se démarque par son aspect imposant parmi les autres bâtiments. Il échange un regard avec son homme et lui sourit plein d'appréhension. C'est le moment pour eux de descendre et de commencer la préparation du match.
KAGAMI
Il serre doucement la main de Daiki, lisant dans son regard les émotions qui le chamboulent un peu à revenir ici. Il répond d'un sourire rassurant.
« On va tout déchirer. »
Il caresse doucement ses doigts, puis quand le car s'arrête il libère sa main et se lève. Ils récupèrent leurs affaires et descendent du véhicule. Derrière les barrières un peu plus loin, ils entendent la clameur de quelques supporters qui les attendent déjà. Jake et Lewis font quelques signes de main, cependant l'heure n'est pas aux fans mais à la concentration. Ils s'engouffrent dans le bâtiment imposant. Certains rient et plaisantent tentant d'alléger l'atmosphère. Mais comme toujours, ils sont globalement tous nerveux avant un match. Étrangement, plus ils avancent dans cette saison en étant invaincus, plus la pression semble monter. Ils sont sur le chemin d'un exploit que peu dans l'histoire de la NBA ont su mener à bien et même si une défaite ne leur ferait pas perdre la compétition, la victoire en quelque sorte en serait ternie après ce début de championnat exceptionnel. Ils essaient de garder la tête froide. A chaque match, Jake essaie de leur rappeler qu'ils ont une belle longueur d'avance et qu'ils n'ont pas à s'inquiéter, que le but est de faire de leur mieux, de se battre sans s'inquiéter. Malgré tout, la pensée reste là pour tout le monde. Ils n'ont connu aucune défaite jusqu'à présent. Aucune et c'est simplement exceptionnel.
Il se change, la nervosité semble faire vibrer tout son corps. D'un œil il surveille son homme et avant de quitter les vestiaires, il l'attire contre lui et plonge son visage dans son cou. Il ne sait pas s'il cherche plus à réconforter son homme ou lui-même. Une chose est sûre, il a besoin de cette étreinte pour apaiser sa nervosité, l'odeur de son homme, sa chaleur... Tout contribue à l'aider à rejoindre un état un peu plus calme. Il embrasse doucement la peau chaude de sa nuque.
« We will do it... Again... On va gagner ce match... »
AOMINE
Il réalise en étreignant son homme qu'il avait aussi besoin de ça. Puiser de l'énergie dans la présence physique de Taiga, dans la certitude de son amour qui lui est acquis, et ne s'envolera pas ainsi du jour au lendemain. Ils ont su traverser de nombreuses épreuves, sportives et personnelles, et ils continueront à le faire. Ce soir, ils doivent relever un sacré défi, et ils ont besoin l'un de l'autre. Ils n'ont plus besoin de ne compter que sur eux-mêmes. Alors il serre Taiga contre lui et pose un baiser sur ses lèvres :
« Yeah... On va y arriver, love. Quoi qu'ils nous jettent à la figure, on s'adaptera. »
Puis, il lui sourit et le relâche doucement. Ils avancent dans le couloir et retrouvent la fébrilité du stade et la lumière des projecteurs. Il se met dans sa bulle le temps de l'échauffement. Il sent son corps se réveiller, l'énergie du match commencer à l'envahir. Il se sait en forme, il devrait pouvoir faire un bon match et rester sur le terrain un maximum. Il l'a demandé d'ailleurs. Ses anciens coéquipiers connaissent peut-être bien ses techniques, mais lui, il compte les surprendre en leur montrant qu'il ne s'impose plus les mêmes limites qu'à son époque avec eux, et qu'il est bien plus souple et imprévisible sur le terrain.
KAGAMI
Il aime ce moment de préparation avant un match. Contrairement au briefing d'avant-match, il est actif et il peut soulager un peu de cette tension qui se niche dans son abdomen. Bien-sûr ils ne s'épuisent pas non plus, mais il se plonge doucement dans le bon état d'esprit, son corps s'échauffe, ses muscles se mettent en action et ses réflexes s'affûtent. Il se laisse guider par les instructions de Jake et du coach.
Jusqu'au coup de sifflet qui indique le moment de retourner dans le vestiaire. Il laisse le ballon glisser dans le filet une dernière fois et s'arrête comme tous les autres. Il croise quelques regards entendus, des sourires confiants ou du moins qui tentent de l'être, mais surtout amicaux et encourageants. Ils sont tous ensemble, ils sont tous prêts pour se donner à fond encore une fois et la fois suivante et celle encore d'après. Ils partagent tous cette volonté d'aller toujours plus loin et de triompher ensemble.
Ils rejoignent le vestiaire. Il s'installe sur le banc et prend la main de son homme dans les siennes et la pose sur ses cuisses. Sa jambe fébrile commence déjà à s'agiter. Il a l'impression que plus la saison avance et plus sa nervosité est grandissante, comme son impatience d'entrer sur le terrain et de disputer un nouveau match, un nouveau défi.
AOMINE
Il caresse machinalement la main de Taiga tandis qu'il écoute les instructions. Il est content d'entendre qu'il sera l'un des premiers à entrer en scène.
« Sois prudent, ils risquent de te cibler et chercher à te pousser dans tes retranchements, l'avertit le coach. Ne te laisse pas provoquer.
— C'est pas un problème, coach », réplique-t-il, sûr de lui.
Le coach hoche la tête, satisfait, et passe à un autre joueur. Il continue d'écouter, concentré, impatient. Il sent la fébrilité de son homme à ses côtés, mais ce n'est pas un mauvais stress. C'est l'envie d'en découdre et de tester une nouvelle fois ses limites.
Quand le briefing est terminé, il respire un grand coup, fermant les yeux quelques instants. C'est le moment. Il presse la main de Taiga dans la sienne et lui sourit.
« Prêt à entrer dans la légende ?
— Ouais. Plus que prêt ! »
Taiga serre sa main dans la sienne et lui adresse un sourire immense, alors que son regard brûle de défi. Oui, son homme est impatient d'aller sur le terrain et de marquer l'histoire.
Le coach frappe dans ses mains, ils détachent leurs doigts après un dernier regard entendu. Ils vont y arriver, rien ne peut les arrêter, et ils se lèvent. Il entend Taiga prendre une profonde inspiration à côté de lui. De l'autre côté, Jake pose une main amicale sur son épaule et lui sourit, lui signifiant par son geste tout son soutien et toute sa confiance, puis il s'éloigne et prend la tête de l'équipe pour quitter le vestiaire.
Quelques instants plus tard, il entre sur le terrain. Ça lui fait bizarre de voir ses anciens coéquipiers de l'autre côté du parquet. Ils se dévisagent un peu méfiants, et il salue d'un hochement de tête ses adversaires du jour. Puis, il se met en place. Juste avant le sifflet du coup d'envoi, c'est comme si le terrain se transportait dans une autre dimension, seul îlot de lumière dans un océan d'obscurité. Le silence se fait si intense qu'il entend ses propres battements de cœur. Ils sont un peu rapides, mais calmes. Il sait ce qu'il a à faire. Il jette un coup d'œil à Jake, qui lui adresse un sourire, puis regarde Taiga. Et dès que le ballon est en jeu, il bondit sans se poser de question. En un clin d'œil, la balle est dans ses mains. Il repère ses coéquipiers du coin de l'œil, voit le numéro sept lui faire barrage. il s'arrête et dribble un peu, avec un sourire en coin. Il connaît bien ce joueur, mais s'il se croit capable de stopper son avancée ce soir, Daiki compte bien lui prouver qu'il a tort. Il le fait bouger un peu, et à la première occasion, il lui glisse entre les pattes comme une anguille. Il aperçoit Jake bien placé, lui fait la passe, et son capitaine marque le premier panier. Il sourit, il sent une incroyable énergie fourmiller sous sa peau. Il est en pleine forme, ce soir. Il n'a rien contre les Bulls, ce n'est pas personnel, mais il a une sacrée envie de les en faire baver un peu, comme pour se venger de son passé, se venger de cette version de lui-même qui a peur tout le temps, qui vit en se limitant... en se cachant. Ce soir plus que jamais, il a envie de montrer qui il est, de s'affirmer et de déployer fièrement son propre style.
KAGAMI
Il sent l'énergie de Daiki. Et il est à peu près certain que leurs coéquipiers la sentent aussi. Daiki est plus qu'en forme aujourd'hui, il dégage une assurance, un confiance contagieuses, qui rayonnent sur chacun d'eux. En tout cas, lui ça le booste. Il suit son homme dans le jeu. Il s'adapte à son rythme, il sait mieux que quiconque lire ses actions, anticiper ses feintes. Il a déjà joué contre cette équipe, mais en toute honnêteté il n'en a que peu de souvenirs. Il se souvient avoir joué contre Daiki. C'était la seule fois où il l'avait recroisé et ils n'avaient pas pris le temps de discuter. Il avait hésité à le contacter, mais ça faisait si longtemps qu'il n'avait pas trouvé le courage. Et peut-être que c'était aussi bien comme ça. Ils n'étaient probablement pas prêts, ça aurait été juste étrange.
Il bloque le numéro 11, pivote et récupère la balle avant de la passer à Daiki qui est en position parfaite pour mettre un joli panier dont il a le secret. Il enchaîne les tirs informes si surprenants. Il est une véritable panthère sur le terrain aujourd'hui.
Le jeu est rapide et Chicago semble faire une affaire personnelle d'interrompre le sans faute des Lakers. Sûrement, la rancœur pour ne pas avoir su profiter pleinement du potentiel de Daiki. Il sourit, parce qu'il a juste envie de leur dire qu'il manquait simplement un élément dans l'équipe pour appuyer Daiki. Pas qu'il se croit réellement indispensable, mais il est quand même certain d'aider son homme à s'exprimer sur le terrain, que ce soit en l'aidant sur le parquet, mais aussi dans leur vie privée.
AOMINE
La moindre interruption de jeu lui fait ronger son frein. Et quand le numéro sept qui l'a déjà marqué tout à l'heure commet une faute sur lui, il n'est pas particulièrement ravi de devoir passer par les lancers francs. En y réfléchissant, il l'a un peu provoquée, cette faute, mais enfin, cette grande barrique n'a qu'à regarder où elle met les pieds !
Comme il s'est fait méchamment bousculer, il a droit à trois tirs. Et parvient avec une précision impeccable à tous les faire rentrer. Ça leur donne une petite avance alors que le premier quart temps se termine déjà. En revenant sur le banc, il demande immédiatement au coach et à Jake de le laisser jouer le deuxième quart temps.
« Je vais perdre le rythme si j'y retourne pas. Je le sens bien, là. Je vous ferai signe si je sens que je commence à être dépassé, ok ? »
Il les regarde plein d'espoir, il sait que la décision finale ne lui revient pas, mais s'il y a une chose qu'il apprécie dans cette équipe, c'est que le staff est réellement à l'écoute des joueurs et prend en compte leur ressenti. En bref, il a la sensation qu'on lui fait confiance et qu'on se fie à son jugement. C'est quelque chose qu'il ne connaissait pas avant et c'est aussi grâce à ça qu'il est capable de prendre de l'assurance avec cette équipe.
Le coach acquiesce.
« Si t'es sur une bonne lancée, continue. Mais sois vigilant. Tu sais que c'est facile de dépasser les limites. Généralement t'es assez raisonnable, mais là, c'est particulier. Ne laisse pas ta fierté se mettre en travers de l'intérêt de l'équipe. »
Il secoue la tête avec un sourire.
« C'est pas ça, coach. Je veux pas prendre ma revanche contre mon ancienne équipe. Je veux juste une opportunité de faire mon basket. Et là... C'est juste que je le sens bien, coach. »
Ce dernier sourit à ces mots.
« Si t'es sûr de toi... Tu as carte blanche. »
Le coach se tourne vers Taiga.
« Tu te sens de suivre Taiga ?
— Oui bien-sûr. Aucun problème.
— Ok. Tous les deux vous les mettez clairement en difficulté. Je veux que vous restiez le plus possible ensemble sur le terrain.
— Parfait pour moi ! »
Taiga hoche la tête et se tourne enfin vers lui, en lui adressant un immense sourire et lui tendant son poing.
« A nous de jouer ! »
KAGAMI
Ils retournent sur le terrain pour ce second quart temps et il se sent remonté à bloc. Il n'éprouve pas encore de fatigue. Il sent juste son corps bouillant d'énergie et déjà bien échauffé par le premier moment de jeu. Il est prêt à en découdre.
Le match est relancé et il est déjà profondément concentré sur l'action, la balle et les autres joueurs sur le terrain, dont Daiki. La défense se resserre autour de lui. Ils ont compris qu'il était un élément essentiel sur le terrain pour aider Daiki à faire entrer la balle dans l'anneau. Mais, même s'il est moins rapide que son homme et plus large que lui, il reste plus petit et plus fin qu'une majorité des joueurs adverses. Il se faufile entre eux avec facilité et fait une passe improbable à Daiki.
Le brun la réceptionne comme il attraperait nonchalamment son sac de sport le matin avant de partir pour le gymnase, esquive un joueur en faisant un pas en arrière, se déplace vers la droite du panier, près de la ligne de fond, et sans se tourner vers son objectif, Daiki tire de la main droite, surprenant la défense qui n'a pas compris qu'il s'apprêtait à marquer. Il faut dire qu'il a une façon peu conventionnelle de le faire.
Avec ce panier, le jeu est relancé et Daiki et lui, soutenus par leurs coéquipiers, se font un malin plaisir de déborder la défense. Ce soir, ils se montrent particulièrement agressifs, et parviennent à déstabiliser l'équipe adverse dont le coach demande un temps mort.
AOMINE
Il regarde son ancienne équipe depuis l'autre côté du terrain, écoutant vaguement les instructions de son propre coach. C'est étrange de jouer contre eux, il a l'impression d'avoir traversé le miroir et de regarder dans le passé.
A la fin du temps mort, un nouveau joueur entre sur le terrain, un basketteur qui a rejoint les Bulls il y a peu. Il a une stature comparable à la sienne et il reconnaît l'un des jeunes talents de la ligue qui a fait parler de lui récemment. Mais peu importe comment il joue et à quel point il est fort, il se tient prêt à lui tenir tête.
Le jeu s'est à peine arrêté qu'il reprend déjà. Taiga lui adresse un sourire et reprend sa place sur le terrain. Tous les joueurs se remettent en position et le match est relancé. Les Bulls se sont un peu réorganisés, des joueurs plus frais ont rejoint le parquet alors que du côté des Lakers, pour l'instant la formation du début de second quart temps n'a pas changé. Le numéro 6 des Bulls vient marquer Taiga de près. Jake est étroitement surveillé par le numéro 15. Il est étrangement laissé relativement libre comparé à ses coéquipiers. Les Bulls pensent peut-être qu'il n'est pas capable de faire ses exploits seuls, à moins qu'ils cherchent à le fatiguer particulièrement pour le voir sortir du terrain.
Mais s'il doit se passer de ses coéquipiers, alors c'est ce qu'il fera, et il a encore de l'énergie à revendre. Il observe le terrain attentivement, projette les différentes configurations possibles dès qu'il a le ballon en main, et s'élance en zigzaguant entre ses adversaires. Il réagit en une fraction de seconde lorsqu'il repère une ouverture, et tente un tir à trois points risqué. Mais la chance est avec lui ce soir, et ça passe.
Au cours des minutes suivantes, il doit redoubler d'efforts, isolé par la défense des Bulls. Les Lakers renforcent leur propre défense pour éviter d'encaisser trop de paniers, lui laissant le champ libre pour attaquer. Il met son isolement à profit et accélère, quitte à la jouer solo un moment. Il a perdu toute crainte, son esprit est vide de doutes. Il voit tout avec une grande clarté, et dans l'extrême concentration, aucun mouvement ne lui échappe. Il laisse son jeu parler pour lui, son instinct le guider tandis qu'il se déplace souplement, toujours plus vite. Il monte en puissance et plus personne ne parvient à opposer une véritable résistance. Il continue sur sa lancée, sans jamais ralentir, calculant ses mouvements mais sans jamais rien prendre pour acquis, et quand le buzzer retentit, les Bulls ont un retard conséquent au tableau des scores.
Essoufflé, il s'appuie sur ses genoux et jette un coup d'œil à ses coéquipiers, un sourire en coin, puis essuie son visage trempé de sueur.
« "C'est pas une promenade de santé, ce soir ! » lance-t-il à Jake tandis qu'ils quittent le terrain.
KAGAMI
Malgré la frustration de ne pas avoir pu aider son homme autant qu'il aurait voulu, il sourit de voir encore à quel point il a assuré et comme son homme semble ravi. A défaut de pouvoir aider Daiki, il s'est positionné en défense et avec lui et Lewis sous le panier, les Bulls n'ont quasiment rien pu faire entrer après le temps mort. Les Bulls ont changé leur stratégie mais les Lakers ont su s'adapter efficacement. Ils rejoignent les vestiaires pour souffler un peu. Il se pose sur le banc et il boit de longues gorgées d'eau pour se désaltérer.
Daiki s'assoit à côté de lui sur le banc et pose une main sur sa cuisse.
« Ça va, love ? »
Le brun vient de passer la tête sous l'eau et des gouttes dégoulinent sur son visage et sa nuque. Il a l'air fatigué mais il y a toujours une lueur sauvage au fond de ses yeux.
Il pose une main sur la sienne et sourit.
« Ouais. Et toi ? Comment tu te sens ? »
Taiga est fatigué aussi, mais plus moralement que physiquement. Il aime pouvoir changer de poste sur le terrain, s'adapter, surprendre et il se sent un peu pris au piège dans ce match alors l'énergie boue dans ses veines et ne demande qu'à démontrer sa puissance sans y parvenir.
« Comme si j'étais passé à la machine à laver... répond Daiki. Mais je suis pas encore à sec. »
Le brun lui sourit et descend sa bouteille d'eau avant de grignoter une barre énergétique.
« Good. C'est mieux si tu en gardes sous le pied pour la suite du match... Désolé de pas pouvoir vraiment t'aider. »
Taiga imite son homme pour se désaltérer et refaire le plein d'énergie.
« Bah... La configuration risque de changer encore plusieurs fois d'ici la fin, reprend Daiki. Le coach des Bulls est pas du genre borné, si un truc fonctionne pas, il adapte la stratégie. Alors... ça m'étonnerait qu'ils maintiennent ce marquage serré sur toi...
— Ouais j'espère... C'est un peu frustrant. Pas que j'aime pas être en défense hein ?! Mais là je m'y sens contraint quoi. »
Mais pour se venger de ce marquage, il a mis un point d'honneur à empêcher les paniers de rentrer et il a été extrêmement efficace en défense. Alors en effet les Bulls vont peut-être réaliser qu'il ne vaut mieux pas trop le laisser là. Le coach entre dans le vestiaire et tout le monde se tait. Il serre un peu les doigts de son homme entre les siens, il réalise seulement à cet instant que sa jambe s'agite depuis qu'il est assis sur le banc. Nerveusement, il écoute le coach évoquer la prochaine stratégie.
« Bon les gars, bravo pour la première partie du match, commence le coach. Vous avez assuré. Soit ils vont nous faire un bloc niveau défense, soit ils vont la relâcher pour tenter de marquer des points. Je pencherais plutôt pour la première option. Mais méfiez-vous du numéro six, il va faire comme Daiki et passer tout seul à l'attaque. On va tabler là-dessus pour l'instant et si ça prend une autre direction, on change de plan. Daiki, tu te reposes pour l'instant. Tout le monde est ok ? »
Les joueurs donnent leur assentiment en chœur. C'est déjà bientôt le moment d'y retourner, et la tension remonte d'un cran. Le coach donne les instructions détaillées, et quand chacun sait ce qu'il a à faire, ils quittent les vestiaires pour rejoindre le terrain.
Le coach tablant sur cette première option, il lui a demandé de rester sur le terrain et cette fois de prendre la place de Daiki pour marquer des points. Et il est plutôt satisfait de cette proposition. Le coach a visiblement réalisé que son joueur était particulièrement nerveux après cette première partie de match. Avant de sortir du vestiaire, il arrête son homme et l'enlace, venant plonger son nez dans son cou. Il respire son odeur et cherche à se détendre et retrouver un peu de sérénité avant de retourner sur le terrain.
AOMINE
Il sent la tension dans le corps de son homme pressé contre le sien. Il caresse son dos et pose un baiser dans ses cheveux.
« Ça va aller, love. On maîtrise. Ce sont eux qui sont obligés de s'adapter à nous. Et tu vas pouvoir enfin te défouler !
— Yes... Je sais love. »
Il sent Taiga prendre encore une grande inspiration contre son cou puis s'écarter.
« Thanks. »
Un dernier sourire de son homme, ses yeux se ferment quelques instants et quand il les rouvre il peut y lire la détermination. Taiga se détourne et quitte le vestiaire suivant leurs derniers coéquipiers.
De retour sous les projecteurs, il s'assoit sur le banc entre deux coéquipiers et s'apprête à patienter tant bien que mal en attendant le moment de retourner jouer. Malgré ce qu'il a dit à Taiga, il est un peu nerveux. Mais enfin, avec un match de ce genre, difficile de faire autrement.
KAGAMI
Il se montre prudent malgré le changement de tactique. Les Bulls aussi ont eu le temps de revoir leur stratégie. Il reprend place sur le terrain et rapidement le calme s'installe en lui. Ses pensées, ses inquiétudes s'effacent. Son corps brûle d'énergie et de la frustration de la première partie du match. Il a fait son job sur le terrain, mais il n'a pas eu la satisfaction de déployer son jeu, il s'est senti bloqué dans ses mouvements, contraint dans ses possibilités.
Il jauge ses adversaires. Il tourne la tête pour croiser le regard de son homme et le coup de sifflet relance le match. Il bouge aussitôt, souple sur ses jambes, il se faufile entre deux joueurs et récupère la passe de Zack juste derrière l'un d'eux. Visiblement surpris de le voir bouger si vite, les Bulls réagissent trop tard pour le bloquer, alors qu'il est déjà sous le panier et saute face au défenseur pour dunker. Il saute plus tôt, plus haut, son adversaire n'a aucune chance de le bloquer et c'est avec rage qu'il fait entrer le ballon dans l'anneau.
Il se réceptionne au sol, haletant un peu, un frisson parcourt son corps.
Putain, ça fait du bien...
Il se repositionne sans attendre, le jeu n'attend pas. Il n'a pas le temps d'apprécier ce petit moment de satisfaction et se relance dans l'action. Comme s'il avait une revanche à prendre, même si ce poste est dévolu à Daiki habituellement, c'est comme si la frustration du début de match lui donnait des ailes et il se montre implacable, rapide, fluide. Et il enchaîne les paniers. Il entre dans cette état de transe où il n'y a plus rien qui existe autour de lui que la zone de jeu. Le public disparaît, son univers est là, délimité par les lignes du terrain et tout ce qui se passe autour ne le concerne plus.
Comme un animal enfermé trop longtemps, il déploie une énergie phénoménale maintenant qu'il retrouve sa liberté.
Et quand le jeu se met en pause pour un temps morts réclamé par l'équipe adverse, qui réalise que les Lakers sont particulièrement redoutables cette année et qu'ils ont recruté des joueurs exceptionnels qui savent surprendre à chaque match, ne montrant jamais tout l'étendue de leur talent, l'énergie crépite sur sa peau.
Il écoute d'une oreille ses coéquipiers, restant concentré malgré la courte pause demandée par les Bulls. Il n'a pas épuisé ses ressources, il n'a pas fini de jouer. Une petite voix au fond de lui, lui rappelle que ce n'est pas lui qui décide, mais il la fait taire. Pour l'instant, il est encore là et il compte profiter de chaque secondes qui lui seront accordées sur ce terrain.
Dès que le jeu reprend, la balle est de nouveau entre les mains des Lakers. Il sent la nasse des Bulls se resserrer autour de lui, alors qu'ils renforcent leur défense. Il sourit, son cœur bat vivement dans sa poitrine, un rush d'adrénaline fuse dans ses veines, oui donnez lui du challenge. Une pensée soudain très claire traverse son esprit :
Désolé les gars... Vous avez perdu le seul joueur qui pouvait me battre.
Ses coéquipiers se coordonnent et il aime cette fluidité entre eux. Zack sur sa droite balle en main, feint de tenter une percée pour occuper l'ennemi. A gauche, Steve qui vient de les rejoindre se crée une ouverture et réceptionne la balle. Son sourire est immense. Il se faufile derrière les défenseurs et il saute devant le panier. La passe de Steve arrive sous sa main et il n'a plus qu'à pousser la balle dans le panier.
AOMINE
Il a oublié son impatience de retourner jouer tandis qu'il contemple son homme se déchaîner sur le terrain. D'abord, il a observé le jeu dans son ensemble, son œil entraîné a suivi quelques passes habiles, des duels acharnés, des beaux gestes techniques d'un côté et de l'autre. Mais très vite, son regard s'est focalisé sur Taiga alors que l'atmosphère commençait à changer sur le parquet.
Soudain, l'air est plus lourd, plus électrique comme un soir d'orage. Il lui a semblé que le jeu ralentissait tandis que Taiga accélérait. Et il l'a regardé monter en puissance, s'envoler dans les airs comme si la gravité n'avait plus d'emprise sur lui. Son cœur s'est serré alors qu'il retrouvait les mêmes sensations qu'au lycée lorsqu'il a joué contre Taiga pour la première fois, découvrant son talent et sa capacité à le faire rêver sur le terrain, lui qui croyait à l'époque avoir perdu tout intérêt pour ce sport.
Un sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu'il voit ses anciens coéquipiers de plus en plus en difficulté face à l'attaque implacable de son équipe. Le jeu est rapide, fluide, impeccable. Il surveille d'un œil le tableau des scores, la fin du troisième quart temps approche à grands pas et les Lakers ont creusé l'écart. Pas assez pour empêcher toute remontée des Bulls, ce qui signifie qu'il faudra rester vigilants sur la dernière partie du match, qui est souvent le moment où se produisent bien des coups de théâtre.
L'impatience revient le titiller, il va sûrement jouer pour la fin du match, et il a hâte d'y retourner. Il espère pouvoir encore jouer avec Taiga et finir ce match en beauté avec une victoire incontestable.
KAGAMI
Il ne voit pas le temps passer. Il enchaîne les paniers. Il n'a qu'une crainte à présent, que le coach décide de le faire sortir. Il sait qu'il peut encore donner, il en a encore sous le pied et il n'a pas fini de se faire plaisir au moins jusqu'à la fin de cette troisième partie de match.
Il surprend ses coéquipiers en tirant un magnifique panier à trois points parfaitement ajusté, quand ses pieds touchent de nouveau le sol, le buzzer retentit indiquant la fin du troisième quart temps. Il regarde autour de lui un peu surpris, comme s'il sortait de sa transe. La rumeur du public revient faire vibrer ses oreilles, assourdissante. Il est essoufflé et regarde le score. Ils sont en bonne voie pour gagner ce match. Il rejoint le banc, souriant, et cherche son homme du regard.
D'un peu plus loin, Daiki lui sourit et vient le rejoindre, lui tendant une bouteille d'eau.
« Beau boulot... Je suis super fier de toi. T'as été génial. »
Il sourit à Daiki, les compliments chatouillant délicieusement son ventre. Il accepte la bouteille, ses doigts frôlent les siens au passage et l'électrisent alors qu'il est encore si brûlant du rush d'adrénaline qu'il vient de vivre et le rend plus sensible.
« Merci. C'était vraiment génial aussi sur le terrain. »
Le coach leur fait signe et l'équipe se réunit. Tout va très vite pendant cette pause, pas le temps pour les longs débriefs ou pour échanger leurs impressions. Dans très peu de temps, ils seront de retour sur le terrain pour tenter de remporter ce match. Et cette fois Daiki et lui sont invités à retourner sur le parquet.
« Faites ce que vous savez faire de mieux, dit le coach. Concentrez-vous sur l'attaque. Ne vous souciez pas du reste. »
Taiga peut voir son homme s'illuminer à ces mots, c'étaient de toute évidence ce qu'il voulait entendre.
Et il est plus qu'heureux lui aussi de cette nouvelle. Il veut jouer avec son homme, faire leur tours de passe-passe et gagner ce match ensemble. Et surtout, il est plus que prêt à retourner sur le terrain malgré le quart temps qu'il vient de disputer entièrement. Mais il se sent encore plein d'énergie. Il a encore envie d'en découdre,de donner tout ce qu'il a, et accompagner son homme et son équipe dans cette bataille.
Ils reprennent déjà leur place sur le terrain. Il a à peine eu le temps de reposer sa bouteille vide, qu'il foule de nouveau le parquet. La pause a été suffisamment courte pour qu'il ne perde pas toute sa concentration et aussitôt, il retombe dans cet état de transe où seul le ballon, les lignes du terrain et le panier existent, où son univers se réduit au parquet et aux hommes qui le foulent.
AOMINE
Le jeu reprend et les Bulls n'ont pas dit leur dernier mot, vexés sans doute de les voir prendre leurs aises et enchaîner les points avec une apparente facilité. Mais c'est tant mieux, il n'aurait vraiment pas aimé un dernier quart temps face à une équipe démoralisée qui ne cherche plus vraiment à se battre.
La pause a été longue pour lui, et il lui faut quelques minutes pour se remettre dans le bain et retrouver le rythme. Il essaie de se caler sur celui de Taiga, qui est toujours déchaîné et n'a rien perdu de l'énergie qui l'a porté pendant tout le dernier quart-temps. Et peu à peu, il se réchauffe et l'adrénaline parcourt son corps, le rendant plus vif sur le parquet, attentif et réactif.
Il réceptionne une passe de Taiga sur sa droite et plonge littéralement sous la défense adverse. Il n'est pas bien positionné une fois arrivé dans la raquette, pas assez solide sur ses appuis, mais Taiga est déjà là et il n'a plus qu'à lui envoyer la balle et le regarder bondir pour marquer.
Le dunk de Taiga est puissant et ébranle la structure du panier. Le public crie sa joie et son homme se réceptionne au sol en souplesse, il tourne la tête et lui adresse ce sourire lumineux qui le quitte rarement quand il est sur le terrain.
Il lui rend son sourire et se replace, respirant un grand coup tandis qu'il rassemble sa concentration. Savoir qu'il peut compter sur Taiga pour le tirer d'un mauvais pas lui donne un certain sentiment de sécurité et une assurance qui renforce sa détermination. Il le garde dans son champ de vision, mais il n'a pas vraiment besoin de ça pour savoir où il se trouve. C'est comme s'ils comprenaient le jeu de la même façon, interprétant les mouvements et anticipant ce qui va suivre de la même manière. C'est bien ça leur principal atout, et il compte bien le jouer au maximum pour ce dernier quart temps.
KAGAMI
Son corps vibre d'adrénaline. Cette seconde moitié de match est définitivement passionnante et libératrice. Tant que les Bulls ne reviennent pas lui faire barrage aussi brutalement qu'en début de match, il compte bien jouir de cette liberté.
Il lit le jeu et les mouvements des joueurs aisément. Il lui semble être en parfaite synchronisation avec son homme. Il sait ce qu'il va faire, comment il va bouger et ça lui a manqué cette complicité sur le début du match. Il vole la balle, fait juste un demi-tour et saute pour tirer en direction du panier. Il n'a pas la possibilité de faire un tir précis, mais peu importe, son but n'est pas de marquer seulement d'envoyer la balle au bon endroit. Et Daiki est là sous le panier pour remettre le ballon dans la bonne trajectoire.
Un certain énervement se fait sentir du côté des Bulls, qui peinent à se maintenir au score et se font déborder par les attaques coordonnées de leur duo infernal. Ils tirent partie de cette déconcentration et enfoncent le clou. Ce soir, rien ne peut arrêter les Lakers, et le public l'a bien compris. Les supporters des Bulls contemplent le terrain, mortifiés, tandis que les fans des Lakers se déchaînent dans les gradins.
Quand le buzzer retentit, il s'arrête un peu brutalement et laisse le ballon rouler au sol. Soudain la rumeur du public résonne durement à ses oreilles. Il est essoufflé, son maillot lui colle à la peau, ses mèches de cheveux sont plaquées sur son front et sur sa nuque, il s'est tellement donné dans ce match. Il relève les yeux pour regarder le score et son sourire s'élargit. Il se tourne vers son homme qui est juste à côté de lui et il l'enlace en riant.
« We did it ! Again ! »
AOMINE
Il est presque surpris que ce soit déjà terminé, presque surpris aussi de sentir son homme l'enlacer. Et définitivement surpris de réaliser qu'ils ont encore gagné. Même s'il sentait bien ce match, qu'il a joué au meilleur de ses capacités, ça lui semble surréaliste. Il rend son étreinte à son homme, il a l'impression de sentir son cœur battre contre son torse. Il ferme les yeux un bref instant, écoutant la rumeur de la foule qui lui semble parvenir de loin, et les exclamations de leurs coéquipiers autour d'eux. Puis, il relâche son homme et il lui sourit, avant d'aller féliciter les autres joueurs et serrer quelques mains dans l'équipe adverse, dont les membres bien que déçus semblent ne pas trop lui tenir rancœur. Chaque fois après un match, c'est comme un tourbillon, il a du mal à réaliser. Il répond aux questions d'un journaliste, va échanger avec les fans et signe quelques autographes, avant de finalement rejoindre les vestiaires avec les autres. Et c'est seulement en se laissant tomber sur un banc qu'il réalise la quantité d'énergie déployée ce soir. Il se sent sonné, mais heureux. Il a pu jouer son basket, atteindre son meilleur niveau, et tous ensemble ils ont triomphé. Alors il ne pense rien d'autre qu'à la victoire et savoure cette sensation de fatigue qui a quelque chose de satisfaisant, puisque ce soir, ses efforts ont plus que payé.
Jake lui tend une coupe de champagne, avec un grand sourire. Taiga le regarde les yeux brûlant de ses sentiments et de la joie et l'excitation de la victoire. Il a déjà son verre à la main et visiblement ils n'attendaient plus que lui pour trinquer à cette magnifique victoire. Il relève la tête et sourit à son capitaine tandis qu'il prend le verre, et trinque avec ses coéquipiers en terminant par son homme, vers lequel il se penche pour poser un baiser sur ses lèvres.
« You were amazing, love. »
Celui-ci rit et serre sa cuisse dans sa main.
« Thanks... We were amazing ! »
Les traits tirés, Taiga accuse le coup de ce match particulièrement intense pour lui, mais son sourire radieux ne laisse pas place au doute : il est épuisé mais il a apprécié chaque seconde de cet échange. Taiga lève son verre puis en boit quelques gorgées.
Daiki le regarde quelques instants, réalisant une nouvelle fois la chance incroyable qu'il a eue de recroiser sa route, la chance qu'il a aujourd'hui de jouer avec lui, de partager ces moments intenses qui les font tant vibrer tous les deux. Il admire son homme et même si en un sens il ne se sent toujours pas digne de lui, quelque chose en lui est plus apaisé, et le sentiment est plus doux. Il sourit et trempe ses lèvres dans son verre, savourant la boisson de la victoire.
KAGAMI
Il finit sa coupe et la repose. Il ne s'est pas souvent senti aussi éreinté. Il a l'impression que même lever son verre est difficile comme s'il pesait plusieurs kilos. Ses mains tremblent et ses muscles lui semblent un peu tétanisés et contractés. Mais la victoire est belle et tellement satisfaisante et encore une fois, il se sent tellement heureux de partager ça avec Daiki. Il serre d'une main faible une derrière fois sa cuisse avant d'entreprendre de retirer ses baskets. Il a besoin de se doucher, vite et d'aller manger.
Il sursaute quand le médecin de l'équipe pose une main sur son épaule et lui tend un sucre.
« Tu es trop pâle. Mange ça en attendant le vrai repas. »
Il hoche la tête et s'exécute. Il a l'impression que tous ses gestes sont ralentis, il a hâte de s'écrouler dans un lit.
AOMINE
Une fois n'est pas coutume, il reste près de son homme, y compris sous la douche, le sentant faible et éprouvant le besoin de ne pas trop s'éloigner de lui.
Il ne leur faut pas beaucoup de temps cependant pour se préparer, plier bagage et aller manger un repas plus que mérité. Ils s'attablent ensemble et il presse sa jambe contre celle de Taiga, ce soir il a besoin de maintenir le contact, comme s'il avait peur de voir la magie de cette soirée s'envoler. Il glisse une main dans le dos de son homme et pose un baiser sur son épaule avant de se décider à dévorer son assiette et ainsi refaire le plein d'énergie.
Taiga lui adresse un sourire avant de s'attaquer lui aussi à son repas. Il semble lui aussi satisfait de la proximité qu'il maintient entre eux. Certains coéquipiers ont envie d'aller fêter la victoire, mais Taiga est le premier à refuser "trop épuisé".
« Désolé les gars... Le lit m'appelle ce soir... J'suis mort. »
Daiki n'est pas surpris de cette réponse et même si une petite part de lui a envie de faire la fête, l'autre est juste épuisée et surtout, il a envie de rester avec Taiga.
« Je suis mon fiancé, annonce-t-il. Je vais pas commencer à découcher alors qu'on n'est même pas encore mariés ! » ajoute-t-il en rigolant.
Il se surprend toujours à parler ainsi mais il sent qu'il peut le faire ici en toute sécurité, et ça semble plus naturel à mesure qu'il le fait. S'il est accepté par les autres, pourquoi ne pourrait-il pas s'accepter lui-même ? Et puis... il n'a pas besoin de l'approbation du monde entier. Seulement de ceux qui comptent vraiment.
KAGAMI
Il est content que son homme rentre avec lui. Il pourrait lui dire qu'il peut y aller sans lui, mais il n'en a pas envie. Au lieu de ça, il presse sa jambe contre la sienne et souffle.
« Merci love. »
Ils terminent leur repas et on leur signale que le taxi pour leur hôtel est arrivé. Il se lève doucement, le repas lui a fait du bien mais ses muscles restent incertains après tout cet effort.
« À demain les gars ! Bonne soirée. Profitez pour nous. »
Ils s'engouffrent dans le taxi et Daiki passe un bras autour de ses épaules, l'invitant à se reposer contre lui.
« You're ok, love ? C'était un sacré match... J'en attendais pas moins d'une confrontation avec les Bulls.
— Thanks... Yeah... I'm fine. »
Il sourit doucement et ferme les yeux.
« C'était intense... Mais je suis content d'avoir tenu jusqu'à la fin du match... Même si je tiens à peine debout maintenant... »
Sa voix est un peu traînante témoignant de sa fatigue et de l'engourdissement qui s'empare de son corps.
« Yeah... T'endors pas tout de suite, on est presque arrivés. »
Les doigts de Daiki caressent doucement sa nuque, et quelques minutes plus tard, le taxi s'arrête devant l'hôtel. Ils ont pris une chambre séparée comme la dernière fois, mais se retrouvent dans celle de Taiga et se glissent sous la couverture sans tarder.
Le brun l'enlace et glisse ses doigts dans ses cheveux, posant un baiser sur son front.
« Good night, love. »
Il se presse contre le corps nu de son homme, usant de ses dernières forces pour se blottir contre lui. Il enfouit son nez contre son torse et embrasse doucement sa peau chaude.
« 'night love... »
Il s'endort murmurant ses derniers mots dans son sommeil.
