Hello !
Et voici la suite, gestion de crise et projets au programme pour les fauves !
Bonne lecture, enjoy :)
KAGAMI
Il se réveille dans la nuit en sentant son homme s'agiter à côté de lui. Il n'a pas souvenir de s'être endormi et ne se rappelle même pas de l'intrigue du film qu'ils regardaient quand il a sombré. Il prend connaissance de l'heure avec frustration. Il se sent beaucoup trop alerte pour parvenir à se rendormir.
Il soupire doucement, il essaie de ne pas laisser l'anxiété de la journée revenir l'assaillir et se retourne pour venir doucement enlacer son homme espérant l'aider à s'apaiser un peu sans le réveiller. Il masse doucement sa nuque et respire son odeur essayant autant de détendre son homme que lui-même.
AOMINE
Au matin, l'alarme du réveil le tire de son sommeil. Sa nuit a été agitée et son dernier cauchemar lui laisse une impression désagréable et pesante. Il éteint le réveil et soupire, malgré la fatigue il n'a plus envie de se rendormir. En plus, il semble que son homme soit déjà levé. Sans doute trop nerveux pour finir sa nuit. Il se lève, enfile un jogging et un t-shirt, et va voir si Taiga est dans l'appartement, ou parti courir ou surfer.
Si Taiga est sorti, il est déjà revenu. Il est dans la cuisine, les cheveux encore humides de la douche en train de préparer le petit déjeuner. Il relève la tête sur lui en le voyant approcher et lui offre un léger sourire.
« Hey... Le café est prêt... Je me doutais que tu ne trainerais pas au lit.
— Thanks love... Je vais en avoir besoin aujourd'hui. » Il se sert une tasse de café et pose un baiser sur la joue de son homme. « T'es levé depuis longtemps ?
— Ouais... J'arrivais pas à me rendormir alors je suis allé courir. J'avais besoin de me défouler.
— Ouais, je comprends... J'ai mis du temps à m'endormir hier. »
Il avale quelques gorgées de café. Comme pour correspondre à son humeur, le ciel est chargé aujourd'hui, un peu menaçant. Il a tellement hâte que la journée soit terminée, et en même temps, il redoute ce qu'elle leur réserve. Il n'ose toujours pas regarder son portable, il n'a qu'une envie, fuir et se cacher très loin, ou plutôt, c'est comme un instinct puissant contre lequel il doit lutter. De toute façon... Il n'y a nulle part où fuir. Il aurait trop honte de rentrer au Japon à présent. Et puis... il est allé trop loin pour abandonner maintenant. Même si ce n'est pas l'envie qui manque.
KAGAMI
Il termine de préparer le petit déjeuner et installe tout sur le plateau. Il observe son homme qui semble perdu dans ses pensées une nouvelle fois. Il a reçu quelques messages de leurs amis au Japon. Notamment, Momoi et Kise qui n'ont pas eu de nouvelles de Daiki. Il a répondu comme il pouvait, très honnêtement à Momoi puisque finalement il s'est beaucoup rapproché d'elle et il a tenté d'être rassurant auprès de Kise. Il se doute de la raison pour laquelle son homme boude son téléphone et il n'ira pas le forcer à répondre.
Il glisse sa main sur le dos de son homme et le caresse doucement.
« Hey Love... Il faut manger... Il restait de la soupe miso et du curry que j'ai fait réchauffer. »
Daiki n'a pas l'air très motivé à cette perspective mais il acquiesce et s'assoit avec lui pour manger.
« Heureusement que c'est le week-end après... Et heureusement que ces conneries sont arrivées après le match contre les Bulls, marmonne le brun.
— Ouais... »
Il pose sa main sur la cuisse de Daiki, comme s'il avait besoin de garder le contact pour se rassurer et il commence à manger. Il ne sait pas s'il y aurait eu un bon moment pour ça. En tout cas, c'est certain le match contre les Bulls aurait été certainement très différent si la nouvelle était tombée avant. Et il espère que ça ne va pas déséquilibrer leur jeu pour le prochain match.
AOMINE
Ils finissent leur petit-déjeuner et se préparent à partir. Il a une boule au ventre, inquiet et stressé. Il ressent toujours lovée au fond de lui la colère qu'il espère ne pas voir ressurgir avec la même intensité que la veille : il faut qu'il garde un minimum son sang-froid pour décider comment réagir aux événements.
Ils ne parlent guère durant le trajet, tendus tous les deux alors qu'ils s'approchent du gymnase. En arrivant, il doit encore lutter contre l'impulsion de rappeler ce taxi, remonter dedans, et laisser tout ça derrière lui. Il prend une grande inspiration et finalement suit son homme à l'intérieur du bâtiment et ils rejoignent les vestiaires.
Cette fois encore l'ambiance dans le vestiaire est loin d'être à l'euphorie. Quand il passe à côté de Lewis, celui-ci pose une main amicale sur son épaule en le saluant.
« Salut Daiki. »
Il lui adresse un sourire crispé.
« Salut. Je t'ai manqué hier, hein, avoue ?! C'est juste pour toi que je suis revenu, sinon je savais que t'allais t'ennuyer.
— Ouais c'est clair je ne sais pas quoi faire sans toi, j'suis tellement perdu ! » Lewis lui fait un clin d'œil.
Il se change rapidement, il évite un peu le regard de Jake, gêné de l'avoir engueulé la veille, mais trop tendu pour aller faire des excuses maintenant. Il se demande quand on voudra les voir pour préparer cette foutue conférence de presse, mais n'ose même pas demander ça.
Jake ne vient pas lui demander des excuses non plus, il les encourage à se dépêcher à se mettre en tenue. Mais c'est vendredi et les joueurs traînent un peu, les conversations reprennent, habituelles, chacun discutant du programme de son week-end à venir. Lewis se tourne vers lui.
« Je fais un après-midi Hitman avec mon frère. T'es le bienvenu si tu veux passer.
— Hm, merci. Je sais pas trop encore. Ça dépend un peu de la façon dont la journée va se passer, donc... Je te redirai ça.
— Ouais bien-sûr. » Lewis lui sourit puis passe un bras autour de ses épaules. « Allez viens donc m'occuper avant que je meurs d'ennui ! »
Son ami l'entraîne sur le parquet pour commencer l'échauffement.
KAGAMI
Il regarde son homme sortir avec Lewis. Il termine de lacer ses chaussures et se dépêche de rejoindre le terrain lui aussi. Il a hâte de commencer à bouger, pour calmer ses nerfs qui le rendent fébrile. Il ne sait pas quand ils vont être convoqués, mais il n'a qu'une hâte : que cette journée se termine. Il ne sait pas comment la faire passer plus vite qu'en s'abandonnant dans le sport et le basket.
Aucune convocation ne vient avant midi. Ils font leur pause déjeuner quand un chargé de communication débarque et leur fait signe, à lui et Daiki. Le brun le regarde avec l'air de quelqu'un qui entre dans le box des accusés pour entendre sa sentence, puis se lève pour suivre le nouveau venu.
Il marche à côté de Daiki et frôle sa main de la sienne, cherchant à saisir ses doigts entre les siens.
AOMINE
Il laisse son homme prendre sa main. Il a le cœur au bord des lèvres. Heureusement qu'il n'a encore presque rien avalé.
Ils entrent dans un bureau qu'il n'avait encore jamais visité. A Chicago il a déjà eu affaire aux chargés de communication, pour se mettre d'accord sur une stratégie suite à des tensions que la presse et le public n'avaient pas pu manquer de remarquer, ou encore suite à des indiscrétions faisant qu'une soirée un peu trop arrosée n'était pas tout à fait restée privée.
En tout cas, rien de comparable à la situation d'aujourd'hui. Dans le bureau il y a trois autres personnes, l'homme qui est venu les chercher, et deux femmes en tailleurs qui leur jettent un coup d'œil, l'une apparemment très occupée avec sa tablette, l'autre feuilletant un dossier.
Ils s'assoient de l'autre côté du bureau sans rien dire. Il a l'impression d'être de retour au lycée, convoqué chez le directeur. La femme la plus à droite relève la tête de son dossier et leur sourit.
« Bonjour. On n'a pas encore eu l'occasion de discuter. Je suis Marilyn Lane, et voici mes collègues Jessica Hill et Joe Richard. »
Il les salue d'un vague hochement de tête, se demandant à quelle sauce ils vont être mangés.
Taiga les salue poliment lui aussi. Il n'a pas lâché sa main, elle reste solide dans la sienne sans être crispée. Pourtant, le mouvement frénétique de sa jambe gauche témoigne de la tension qui l'habite aussi.
« Bon... reprend la dénommée Marilyn. Votre capitaine a dû vous dire qu'une conférence de presse était à prévoir. Le plus tôt sera le mieux, quand on laisse les gens spéculer, ils s'excitent tous seuls... Autant faire redescendre la tension. J'ai cru comprendre que vous ne vouliez pas nier le fait que vous soyez ensemble. C'est bien ça ? »
Il se contente de hocher la tête une nouvelle fois.
« Bien, dans ce cas, si vous voulez parler à la presse en personne, on peut vous aider à anticiper les questions des journalistes. Et si vous souhaitez dans un premier temps nous laisser faire, on peut voir ensemble comment on présente les choses. »
Taiga serre légèrement sa main, sa jambe ne se calme pas et sa voix est grave et un peu rauque comme s'il avait trop peu parlé de la journée. Il se racle la gorge et demande :
« Si on vous laisse gérer... Ça se passe comment ? Vous ne répondez à aucune question des journalistes ?
— Si on fait un simple communiqué, c'est une option, oui, intervient Jessica.
— Après, il y a des questions qui viendront tôt ou tard, reprend Marilyn. Par exemple... Le fait que vous soyez dans la même équipe et que cette équipe compte beaucoup sur vous pour marquer... Forcément, ça va susciter des questions : serez-vous toujours en mesure d'assurer votre duo, ou une scène de ménage risque-t-elle de mettre en péril l'équipe ? »
Devant le regard noir de Daiki, elle sourit et lève une main apaisante :
« Je grossis le trait. Mais volontairement. Car c'est le genre de choses qu'on vous dira, poliment ou non.
— Et... on est censé répondre quoi à ça ?! demande Taiga un peu énervé
— Que vous êtes des professionnels, et donc que ce genre de question n'a pas lieu d'être, répond Joe. Les réponses toutes faites ne sont pas très satisfaisantes, mais vous savez ce qu'on dit : à question con, réponse con.
— Ok... » Taiga lui jette un œil avant de revenir sur les chargées de communication. « Qu'est-ce que vous nous conseillez ? Sachant que dans l'idéal on aimerait... Juste pas avoir à faire ça... Et qu'on ne veut pas exposer notre vie privée...
— Laissez-nous faire un communiqué, dit Marilyn. Bref, factuel. Oui vous êtes ensemble, non cela n'affectera pas l'équipe, non la NBA n'est pas une organisation homophobe et n'a donc pas d'objection. Bien sûr, reprend-elle en regardant Daiki, vous devez vous attendre à faire l'objet d'attentions non sollicitées. Malheureusement les sportifs gays sont rares, du moins ceux à avoir fait leur coming-out ou à avoir subi un outing. D'ailleurs je pense qu'on peut se servir de ça pour essayer de calmer le jeu : l'outing est quelque chose qu'on subit. Sans aller jusqu'à vous présenter comme une victime, vous n'en aurez pas moins l'opinion pour vous, tout le monde peut comprendre ce que c'est d'être trahi et de subir une injustice. »
Daiki la regarde un peu perdu cette fois. Elle a l'air de mieux connaître le sujet que lui-même.
« Euh... Vous entendez quoi par 'outing', exactement ?
— C'est le fait de rendre publique l'homosexualité d'une personne sans l'accord de celle-ci, et en particulier quand cette personne tente de préserver le secret. Si vous voulez mon avis, ça devrait être un délit ! »
Il la fixe, très surpris par ses propos.
« Ma petite sœur est lesbienne, explique Marilyn avec un sourire. Au début je ne savais rien de ce genre de problématiques, mais disons que la vie m'a menée... à les étudier. »
KAGAMI
Il est un peu soulagé par les propos de cette équipe de communication. C'est tellement différent de ce qu'il a connu auparavant, il a du mal à y croire. Il a du mal à croire à sa chance d'avoir retrouver Daiki au sein de cette équipe si compréhensive. Sa jambe se calme un peu, il caresse doucement les doigts de son homme entre les siens.
« J'imagine que vous nous avez pas attendus pour commencer à préparer quelque chose pour ce communiqué de presse ? Je sais que Jake vous a expliqué une partie de nos craintes et notre mécontentement face à ce qui se passe...
— Effectivement. »
Jessica repose sa tablette et continue :
« On a commencé à esquisser un communiqué. On pensait terminer en demandant à ce que le public et la presse respectent votre intimité et souligner qu'ici on s'intéresse au sport avant tout, et que seules les performances nous importent. Et que dans l'esprit du sport, nous invitons tout le monde à en faire de même. Personne ne pourra trouver quelque chose à redire à ça. »
Il se détend encore un peu. L'esprit de la conclusion du communiqué lui convient parfaitement. Il hoche la tête doucement, acquiesçant.
« Oui ça me semble très bien. »
Il se tourne vers son homme cherchant à voir ce qu'il en pense. Daiki hoche la tête, mais il n'a pas l'air totalement convaincu.
« Et alors... C'est tout ? Vous pensez que ça suffira ? » demande-t-il aux trois communicants.
Ces derniers échangent un regard, et Joe prend la parole :
« Ça aidera, en tout cas. Mais la situation est un peu... inédite. Forcément, ça va lancer des débats. Vous n'êtes pas obligés d'y prendre part bien entendu, mais ça risque de continuer à faire du bruit pendant un moment. Il va falloir continuer à tenir la barre. » Il s'interrompt et leur adresse un sourire affable : « Mais bon, on va y arriver ! »
Kagami ne s'attendait pas à des miracles pour sa part. Il se doute que des questions seront tentées lors des prochaines conférences de presse. Mais Jake a la main maintenant pour les refuser et les renvoyer.
« Ok... Et concernant le timing ? Jake a parlé de ce soir... C'est toujours votre cible ?
— Oui, comme je vous l'ai dit, le plus tôt sera le mieux, répond Marilyn. Alors... Qu'est-ce que vous en pensez ? On fait un communiqué ?
— Si je dois parler à la presse... Y a des chances que vous deviez gérer un autre scandale et que cette fois je me fasse virer... marmonne Daiki.
— Ouais. Le communiqué c'est bien... acquiesce-t-il également
— Super, on part là-dessus alors. On vous tient au courant, mais pour le moment, vous pouvez vous tranquilliser et reprendre le cours de vos vies. Soyez juste prudents et évitez de répondre aux provocations si jamais il y en a. »
AOMINE
Ça, c'est beaucoup demander, mais sur la prudence, clairement on peut compter sur lui. Il risque d'avoir du mal à mettre le nez dehors durant ces prochains jours.
Il ne sait pas trop ce qu'il éprouve alors que l'entrevue se termine. Il s'attendait à ce que ce soit plus compliqué et à entrer en conflit avec l'équipe, mais il a bien vu que les communicants essayaient simplement d'arranger les choses et de trouver des solutions efficaces pour diminuer la tension de tous les côtés. Une chose est sûre, il est soulagé de ne pas avoir à affronter cette conférence de presse. Il n'est pas certain qu'il y serait parvenu.
Une fois dans le couloir, il s'adosse au mur quelques instants pour se ressaisir, et regarde son homme :
« Bon... Ça s'est plutôt bien passé je crois.
— Ouais. Ça s'est bien passé. Je dois avouer que j'ai été agréablement surpris... Je suis vraiment content d'avoir choisi les Lakers. Et fier d'en être. »
Taiga se rapproche de lui et l'enlace doucement. Il frissonne un peu et lui rend son étreinte, la tension qui redescend le laisse fébrile et hypersensible.
« J'crois... que j'vais demander à Jake si on peut écourter pour aujourd'hui... Je suis rincé...
— Yeah... OK. »
Les lèvres de son homme se pressent doucement sur sa tempe. Il reste un moment sans bouger, puis Taiga embrasse une nouvelle fois sa tempe avant de s'écarter légèrement.
« On y va ?
— Ouais... Let's go. »
Ils rejoignent les autres qui s'apprêtent à retourner sur le terrain et il s'approche du capitaine.
« Hey... Bon... ça a été... On s'est mis d'accord sur un communiqué...
— Hey... Ok. »
Jake le scrute comme s'il essayait de lire sur son visage quelque chose mais il ne semble pas trouver la réponse qu'il cherche. Il semble mesurer ses mots en posant sa question.
« Ça a été ? La solution te semble acceptable ?
— Ouais... C'est la meilleure que je voie pour l'instant... Mais hm... J'ai plus trop la tête au sport, là... J'aimerais rentrer...
— Oui. Bien-sûr pas de soucis. Fais gaffe à toi d'accord ? On se voit lundi. Pas de retard et pas d'excuse. OK ?
— Yeah... OK. Thanks... » Il se tourne et regarde son homme : « Tu rentres avec moi ?
— Yeah... »
Taiga adresse un sourire et un signe de tête à Jake.
« Thanks à lundi.
— À lundi. Reposez vous bien. »
Ils rejoignent le vestiaire et se changent rapidement. Très vite, ils sont dehors et s'installent dans leur taxi. Le ciel est toujours sombre, le vent souffle fort, la tempête menace.
Il regarde la ville défiler par la vitre, sa main posée sur celle de son homme. Il se sent encore nerveux, un peu chamboulé, il a besoin de retrouver l'intimité de l'appartement et la sensation de sécurité qu'il y éprouve encore.
Presque au moment où ils arrivent, le ciel se déchire et la pluie se met à tomber en trombe. Ils courent vers l'entrée de l'immeuble en descendant du taxi et se dépêchent de se mettre à l'abri. Une minute plus tard, ils sont chez eux, et il verrouille la porte même si on ne peut pas l'ouvrir de l'extérieur sans la clé, puis s'adosse dessus en poussant un soupir de soulagement.
KAGAMI
Il regarde son homme verrouiller inutilement cette porte, puis s'y adosser. Il le revoit hier caché sous sa couette, cherchant à se cacher du monde. Daiki cherche un refuge où il peut se sentir en sécurité. Et il comprend ce sentiment, mais son refuge à lui c'est souvent l'océan. Il lui semble soudain urgent de trouver une maison avec une plage privative pour que leur refuge soit plus grand que ces quelques murs. Où leur refuge puisse aussi être synonyme d'espace et d'air pur.
Il pose son sac et s'approche de lui pour l'enlacer tendrement. Il embrasse sa tempe et glisse ses doigts dans ses cheveux, respire son odeur familière et apaisante. Il a eu peur. Il est un peu rassuré après l'échange avec l'équipe de com', mais il a toujours une petite angoisse qui noue son ventre, car il sait que ce n'est qu'une première étape et que tout n'est pas résolu.
Alors il serre doucement son homme contre lui. Le geste est apaisant, rassurant pour lui, il espère qu'il l'est tout autant pour son homme. Sinon, il prendra sa planche et lui laissera l'espace dont il a besoin.
AOMINE
Il se laisse faire et referme doucement ses bras sur son homme. Il pose son front sur son épaule, en se disant que c'est terminé pour aujourd'hui, que personne ne viendra les chercher ici.
Il laisse passer quelques instants, puis se recule pour regarder Taiga :
« Ça va love ?
— Oui... Moi ça va... Toi ? »
La main chaude de Taiga s'est posée à la base son cou et caresse du pouce sa clavicule.
« Ça peut aller. Ça aurait pu être largement pire, donc... J'suis quand même un peu soulagé.
— Moi aussi love... On est bien entourés ici. »
Taiga embrasse ses lèvres puis l'entraîne vers le salon. Dehors, la tempête frappe les vitres de pluie. Même s'il en avait eu envie, il aurait été hors de question de sortir la planche aujourd'hui.
« T'as envie de quoi love ?
— D'oublier tout dans un jeu vidéo... Et toi ? »
KAGAMI
« Hm... Ben idéalement ? Oublier tout en allant surfer... Mais j'crois que c'est pas au programme aujourd'hui. »
Cette tempête lui rappelle la fois où ils sont montés sur le toit de l'immeuble et il ne peut s'empêcher de sourire à ce souvenir, une pure folie, le frisson d'adrénaline, il a aimé posséder son homme de cette manière, le soumettre sous cette pluie battante. Il chasse cette idée rapidement, qui a tendance à ne pas raviver que les souvenirs.
« Si je peux te tenir compagnie... ça me va... Enfin je crois que je vais me faire un truc à manger aussi... Tu veux quelque chose ? »
Ce n'est pas comme s'il n'avait pas mangé à midi, mais rien d'étonnant que toutes ces émotions lui donnent faim.
« Non merci, love. » Daiki allume la console et se met sous un plaid dans le canapé. « Je crois que je vais en profiter pour acheter un jeu, histoire de découvrir un nouveau truc.
— Hm ouais bonne idée. Quel genre te fait envie là ? »
Il se sort une bière du frigo et les ingrédients pour se faire quelques burgers. Il a envie d'un truc gras et chaud.
« Un RPG où on peut tuer plein de trucs ! »
AOMINE
Il passe quelque temps sur la boutique avant de trouver son bonheur, le jeu ne pèse pas trop lourd et il va pouvoir le télécharger rapidement. Pendant le transfert, il s'affale sur le canapé et pose les pieds sur la table basse. Il espère que cette petite session de jeu le détendra et qu'il pourra s'y immerger complètement sans plus penser à rien. Il a vraiment besoin de se vider la tête.
Le four bipe et Taiga vient s'installer au sol devant la table basse avec quatre burgers et sa bière bien entamée.
« T'as trouvé ton bonheur ? »
— Ouaip. Enfin on verra bien en jouant. »
Pendant que ça télécharge, il se décide à regarder son portable et répond rapidement à quelques messages, sans donner trop de détails. Il dit que ça va et que la comm gère. Il se demande si ses parents sont déjà au courant. Pas de nouvelles pour l'instant, en tout cas.
KAGAMI
Il dévore avec appétit ses burgers. Son estomac se remplit et l'anxiété s'éloigne un peu. Comme si elle s'attaquait à tout vide de son estomac pour le torturer. Il regarde l'écran sur lequel son homme lance le jeu, l'introduction commence et il observe curieux.
Un à un, ses burgers disparaissent et il achève de les faire passer avec la fin de sa bière. Il débarrasse, fait sa vaisselle et va dans la chambre récupérer l'ordinateur avant de s'installer dans le canapé. Il s'adosse à l'accoudoir et pose ses pieds contre les cuisses de son homme, ce qui lui permet d'avoir les jambes un peu relevées et d'être dans une position idéale pour utiliser l'ordinateur. Il coupe tous les réseaux sociaux sans attendre et lance juste un navigateur pour consulter les annonces immobilières en suivant d'un œil la partie de son homme. Il est curieux de savoir si leur projet est envisageable ou s'ils rêvent totalement.
AOMINE
Il se plonge dans le jeu, oubliant la pluie qui frappe les vitres, oubliant la matinée et ce communiqué de presse et tout ce qui s'agrippe à son esprit, le maintenant sous pression permanente. Le temps file vite, sans qu'il s'en aperçoive, alors qu'il apprend les bases du jeu et se promène dans son nouvel environnement.
La pluie ne semble pas vouloir se calmer, mais le changement de luminosité indique clairement que l'après-midi est bien avancée. Taiga a depuis longtemps abandonné l'ordinateur et s'est éclipsé quand son téléphone a sonné pour ne pas le déranger.
Il va se chercher une bière au frigo et se réinstalle devant son jeu, et prolonge sa partie encore un moment avant de quitter de mettre un peu de musique. Il se lève pour tirer les rideaux et allume quelques lampes, offrant une ambiance intime et tamisée. Il boit sa bière, pensif, attendant que son homme ait terminé sa conversation téléphonique.
KAGAMI
Il lui semble entendre de la musique au salon. Il a raccroché depuis un moment, a échangé quelques messages avec Kuroko, puis il est resté dans la chambre pour bouquiner. Il repose son livre, pour rejoindre le salon, il sera bientôt l'heure de préparer le repas.
« Hey... Ça va ? »
Il pose un baiser sur la tête de son homme et continue son chemin jusqu'à la cuisine pour prendre une bière.
« Yeah... Il est sympa, ce nouveau jeu. Ça m'a un peu changé les idées.
— Tant mieux. »
Sa boisson en main, Il vient s'asseoir à côté de lui dans le canapé et pose sa main sur sa cuisse.
« Kuroko confirme qu'il arrive dans une semaine si on est toujours OK pour le recevoir... Ça te va ?
— Hm ouais, ça me va. Combien de temps il pense rester ?
— Une semaine complète ici. »
Il sort son téléphone de sa poche pour aussitôt envoyer un message de confirmation à Kuroko pour que leur ami puisse finaliser la réservation de ses billets.
« Ça sera sympa de le voir... dit Daiki en finissant sa bière. Ça fait un bail. Même si j'aurais préféré que ce soit dans des circonstances un peu moins chaotiques !
— J'espère que dans une semaine les choses seront un peu calmées quand même...
— Ouais... J'espère aussi. » Il se lève et va se reprendre une bière, puis se réinstalle dans le canapé. « T'as commencé à regarder des annonces immobilières au fait ?
— Ouais... Enfin pas en détail. Je voulais surtout voir s'il y avait des maisons sur le marché qui pourraient nous plaire. Mais sur les sites d'annonces il n'y avait rien... J'ai envoyé quelques mails à des agences immobilières spécialisées et y'en a qui m'a rappelé. Je devrais recevoir un mail avec un accès privé aux annonces VIP comme ils appellent ça... J'ai juste demandé quelques exemples de prix, et ça doit pouvoir coller. Y'a plus qu'à regarder. Mais je t'attendais pour ça.
— Oh, OK. Regardons ça alors ! Ça serait vraiment génial de se trouver une maison un peu à l'écart... J'veux dire... quitte à devoir subir les revers de la célébrité... autant profiter aussi des avantages.
— Ouais. Clairement... J'espère qu'on trouvera une plage privée. Mais la nana m'a prévenu que ce ne serait pas facile. »
Il rallume donc l'ordinateur et se rapproche de son homme pour qu'il voit bien l'écran et cherche dans ses mails celui de l'agence. Il le trouve rapidement et accède au site. Ils arrivent sur une page où il y a en tout et pour tout douze annonces.
« Elle m'a prévenue qu'il n'y avait pas tout mais que ça pourrait nous donner une idée de ce qu'il peut y avoir... Clairement... Elle préférerait nous rencontrer et vendre son truc... Ces annonces là sont sûrement plus là pour nous faire rêver.
— Ah ouais je vois... Bah s'il faut y aller moi ça me va... J'suis prêt à allonger la monnaie, m'en fous si c'est cher, et si c'est pas raisonnable de s'acheter une maison de luxe au début de ma carrière.
— Honnêtement... Même si c'est le début de notre carrière... En investissant ensemble on a clairement un gros potentiel. J'ai plus peur que la maison de luxe ce soit pas trop notre truc... J'aime bien cet appart il est cosy... Si on pouvait le poser sur une plage entourée d'un grand terrain privé et clos... ça me suffirait amplement. »
— La plage privée fait grimper les prix. Y a peut-être moyen de trouver une maison à peu près "normale", mais avec un super emplacement qui fait que la plupart des gens peuvent pas se la permettre.
— Ouais c'est mon idée... Je pense que c'est pas le genre de trucs qui mettent en valeur sur ce site. Regarde... Des baraques de plus de dix pièces... Qu'est ce qu'on en ferait ? J'ai pas franchement envie d'avoir à engager des personnes pour faire le ménage... J'ai pas envie d'avoir des étrangers qui déboulent chez nous tout le temps.
— Nan, clairement, moi non plus. Et euh... J'ai pas vraiment envie de fonder une famille nombreuse non plus. Donc les grandes maisons... J'vois pas trop l'intérêt effectivement.
— Peut-être quand même deux ou trois chambres d'amis, pour pouvoir inviter les potes du Japon et qu'ils aient un peu de confort et d'intimité et pouvoir les accueillir en même temps...
— Hm ouais... Bon, bah va falloir appeler l'agente alors et lui dire ce qu'on veut. »
Il fait défiler les maisons et oui ce sont de belles maisons de luxe mais clairement pas tout à fait ce qu'ils recherchent et une seule d'entre elles dispose d'une plage privée, mais la maison est particulièrement immense et à la mesure du prix, qui même pour eux pourra être compliqué à atteindre. Il vérifie l'heure.
« On peut la rappeler... Elle m'a dit jusqu'à dix-neuf heures trente.
— Oh, OK... Vas-y alors... et mets le haut-parleur.
— Ok. Elle aura peut-être d'autres liens secrets à nous filer...
— Ouais, j'espère ! »
AOMINE
Trouver un nouvel endroit où habiter, voilà qui pourrait lui redonner un peu de baume au cœur. Les choses se sont compliquées d'une telle façon qu'il a d'autant plus besoin d'espace, d'intimité, et il sent qu'il risque de vite étouffer dans cet appartement en plein quartier résidentiel, cernés de voisins... Alors il essaie de brider ses espoirs pour ne pas être trop déçu, mais ne peut s'empêcher de s'imaginer plein de choses tandis que Taiga compose le numéro.
Taiga met son téléphone sur haut parleur et la jeune femme qui l'a recontacté un peu plus tôt décroche rapidement.
« Stacy de l'agence Eclat. Que puis-je pour vous ?
— Hi. Mr Kagami. Je vous ai contacté dans l'après-midi.
— Oui bien-sûr. Je vous ai donné accès à notre site VIP.
— Tout à fait. J'ai consulté le site avec mon compagnon. Et comme vous vous y attendiez nous n'avons pas vraiment trouvé notre bonheur... Mais ça nous a permis de réfléchir à ce qu'on aimerait. Il est avec moi actuellement et nous aimerions échanger avec vous sur ce qu'on cherche. »
Taiga le regarde interrogateur en parlant pour s'assurer qu'il ne dit rien qui ne lui convienne pas.
Il hoche la tête avec un léger sourire et complète :
« Oui euh... On voudrait un truc plus petit. Et on n'est pas fans des trucs de design de luxe. On cherche un truc plus simple.
— Bonjour Monsieur Kagami. »
Taiga rougit en entendant la jeune femme présumer qu'ils sont mariés, mais il n'a pas le temps de la corriger qu'elle enchaîne.
« Plus épuré. Je comprends. J'avais noté aussi la proximité avec la plage. On reste là dessus ?
— Oui... C'est un de nos critères principaux.
— Est-ce que vous avez une idée de la superficie qui vous conviendrait ?
— Pas vraiment. Mais disons qu'on ne veut pas dix pièces... Juste peut-être deux ou trois chambres pour accueillir des amis et sinon... Un espace salon, salle à manger, cuisine plutôt ouvert, répond Taiga.
— D'accord. Le terrain... Vous imaginez quelque chose de grand ? »
Elle enchaîne très professionnelle et son ton indiquant qu'elle réfléchit en posant ses questions, comme si elle enregistrait chaque critère qu'ils énumèrent pour les faire correspondre en direct avec les possibilités dont elle dispose.
« Suffisamment pour se sentir isolé. Et pouvoir y faire installer un terrain de basket.
— Oh... C'est original, généralement on me demande plutôt la piscine. sourit-elle. Est-ce qu'une petite maison assez simple pourrait convenir s'il y a un bâtiment sur le terrain pouvant être aménagé pour accueillir des invités ou faire chambre d'hôte par exemple ? »
Taiga le regarde en haussant un sourcil interrogateur et hoche doucement la tête pour indiquer que ça lui semble intéressant pour sa part.
« Oh ouais, ça me semble très bien, ça. »
Il imagine déjà les lieux. Ça pourrait être l'idéal, ça donnerait encore plus leur indépendance aux gens qu'ils recevront. Il se prend à rêver à cette maison au bord de la mer, même s'il essaie de ne pas trop s'emballer.
« OK j'ai peut-être une idée... Mais je vous préviens la maison en elle-même n'est vraiment pas très grande. On est très loin des standards habituels pour nos clients VIP. Elle fait 130m2, entièrement de plain pied. Un espace de vie entièrement ouvert de 80m2 avec de grandes baies qui donnent directement sur la plage et deux chambres avec salles de bains privatives. La chambre principale fait 30m2 environ. Le second bâtiment sur le terrain est à rénover entièrement... C'est un ancien hangar, de plus de 200 m2 au sol et une belle hauteur. Beau potentiel mais tout à faire.
— Ok... Vous avez des photos ? Ça nous semble très intéressant. demande Taiga clairement impressionné par cette description.
— Oui bien-sûr. Je vous envoie un lien par mail. Je cherche dans mes fichiers ce que je peux vous proposer d'autre... Vous êtes pressés ? Celle-ci est disponible mais si elle ne vous convient je peux aussi chercher d'autres vendeurs que je n'aurai pas encore dans ma base. »
Comme elle parle, le mail arrive sur l'ordinateur et Taiga clique sur le lien pour consulter les photos. La maison est nettement moins impressionnante que toutes les autres qu'ils ont vu, mais elle aussi clairement bien plus à taille humaine. Elle n'a pas menti, le mur qui donne face à la plage est presque entièrement vitré avec des fenêtres à galandage qui disparaissent entièrement dans les murs. La maison est toute en longueur et les deux chambres ont chacune une baie comme celle de la pièce principale qui ouvre sur la plage. Au sol des parquets essentiellement, des murs peint en blanc une cuisine aménagée sobre mais un équipement moderne et complet avec un ilot pour la séparer de la pièce de vie.
Le petite excentricité de cette maison est qu'une partie du salon, accessible en descendant quelques marches, est séparée du reste de la pièce par une cheminée vitrée de chaque côté. Cheminée qui est clairement gadget dans cette région, donc un peu surprenant mais ça donne du charme à la pièce.
Ça lui semble presque trop beau pour être vrai, c'est exactement le genre de maison dans lequel il se voit vivre. Le hangar est peut-être à refaire, mais ils ont le temps pour ça, puisque le bâtiment principal est habitable. Il regarde son homme le cœur battant et murmure :
« Ça a l'air génial... »
Taiga hoche la tête en souriant.
« Ouais... »
Le tigre se racle la gorge et reprend :
« On est pressés... Sans l'être. Je veux dire on n'est pas à la rue... Mais clairement celle-là nous plaît. Elle est disponible immédiatement ?
— Oui tout à fait. J'ai quelques personnes intéressées mais pas encore d'offres. Sur ce type de bien, les gens mettent généralement du temps à se décider. Bien souvent, ils souhaitent quelque chose de plus grand... Et les personnes qui seraient intéressées par ce type de bien n'ont pas les moyens de se l'offrir vu sa situation.
— Elle est située où exactement ?
— Au nord de Los Angeles vers Le Tuna Canyon Park. C'est en dehors de la ville mais très calme. Et la côte fait face au sud à cet endroit donc vous avez une très belle exposition.
— On pourrait la visiter quand ?
— Si elle vous intéresse vraiment, je conseille de ne pas traîner. On reste sur un marché au niveau immobilier très tendu. Semaine prochaine elle sera vendue. Si vous êtes disponibles demain ce serait idéal. »
Taiga le regarde interrogateur et souffle en japonais.
« T'en penses quoi ?
— Allons la visiter demain... Elle a l'air super, ce serait bête de louper une opportunité comme ça.
— OK. »
Taiga hoche la tête et reprend en anglais à l'intention de la jeune femme qui patiente :
« Ce serait parfait pour nous demain. À quelle heure ?
— Dans l'après-midi ? On peut se donner rendez-vous à l'agence à 14h ?
— Ok, parfait. »
Il n'aurait pas pensé aller visiter quelque chose si tôt, mais ça lui va très bien. Plus tôt ils emménagent, mieux c'est pour lui. Quand Taiga raccroche, il pose une main sur sa cuisse et lui sourit.
« On dirait que la chance nous sourit. »
KAGAMI
Il hoche la tête et rend son sourire à son homme. Il se rapproche de lui et passe un bras autour de ses épaules, embrasse doucement sa joue en souriant.
« Ouais je crois bien. »
Effectivement, la chance semble être avec eux ce soir. Les photos sont prometteuses mais il attend de voir vraiment le lendemain pour se réjouir. Il a du mal à croire que ça puisse être si simple. Même si au fond ce ne serait pas si illogique comme l'a expliqué la jeune femme, le bien est trop cher pour la classe moyenne et de standing trop moyen pour ceux qui auraient les moyens financiers. Mais c'est exactement ce qu'eux recherchent.
« J'ai hâte de visiter en tout cas... murmure le brun. Ça serait génial si ça nous plaisait et qu'on l'achète. J'en avais déjà envie avant mais là... J'ai vraiment hâte de m'éloigner un peu de la ville.
— Ouais... Je suis d'accord. Et... C'est vraiment le genre de maison qui me conviendrait. J'ai pas envie de toutes ces maisons beaucoup trop grandes qu'on a vu avant. J'ai hâte de la voir en vrai... La vue avait l'air tellement parfaite... Oh d'ailleurs... Tu vois à peu près où c'est ?
— Nan, pas vraiment... J'suis pas trop familier de la région de L.A... A peine avec la ville elle-même, alors ce qu'il y a autour... »
Il reprend l'ordinateur et montre à son homme dans quelle zone se situerait la maison.
« Clairement... Ça peut être un peu loin... Donc ça va être quelque chose à considérer. Mais on aura difficilement plus près et isolé...
— Hm... Je tiens à mon sommeil mais je me lève déjà trop tôt, de toute façon... Alors... c'est une concession que je peux faire.
— Ouais. On verra demain où c'est exactement cette zone est grande. Si faut faire deux heures de route tous les matins... Même pour moi ça va pas être possible. »
Il rouvre la page avec les photos et rêve un peu devant les images. La cuisine a l'air vraiment au top, l'ouverture sur la plage, ils n'auraient pas pu rêver mieux. Cette maison coche vraiment beaucoup de cases pour leur plaire. La seule incertitude reste sa localisation géographique précise et ça pourrait tout ruiner.
AOMINE
Il espère aussi que ça ne sera pas loin, cette maison le fait rêver et il s'y projette tellement bien... Il se rassure en se disant que si ce n'est pas celle-là, ils en trouveront bien une autre. Et sinon, ils la feront construire !
Il se renfonce au fond du canapé, caressant distraitement la cuisse de son homme. Il n'entend plus la pluie marteler les vitres. Il jette un coup d'œil à l'heure : le communiqué de presse a dû déjà avoir lieu. Il se demande comment il a été reçu, mais il n'est pas assez curieux pour aller vérifier. Il veut juste oublier tout ça tant qu'il le peut.
« Tu reprends une bière, love ? »
Taiga regarde sa bouteille vide et semble surpris.
« Oh ouais... J'avais même pas réalisé que je l'avais terminée. Je veux bien s'il te plaît. »
Il se lève et va chercher ce qu'il leur faut au frigo, puis revient auprès de son homme.
« J'espère que ça va marcher en tout cas. Merci de nous avoir trouvé ça, love.
— De rien. C'était vraiment un coup de chance... Après il faut avouer qu'il n'y a pas beaucoup d'agences de ce type dans le coin... C'est le haut standing. J'ai juste pris la plus près de chez nous. »
Taiga sourit en prenant sa bière et trinque avec lui.
« Merci love. »
Ils boivent quelques gorgées en écoutant de la musique.
« Oh, et en plus y a une baignoire dans cette maison. Ça me manque, ça... Prendre des bons bains... Et quand on retournera au Japon, je file à l'onsen !
— Ah ouais ? T'aimes les bains ? Vu la taille du terrain... On pourrait se faire installer un jacuzzi abrité sur la terrasse... Imagine... un jour avec un temps comme aujourd'hui... Se prélasser dans le spa !
— Hm ouais... Ça j'avoue ça serait super la classe. Ok, je vote pour le jacuzzi ! »
Taiga rigole et commence à énumérer, parce que c'est fun de se projeter. Cette maison ou une autre, ils peuvent se le permettre alors pourquoi se priver.
« Un jacuzzi en extérieur... Un terrain de basket. Hm... Et dans le deuxième bâtiment y'a sûrement moyen de se faire des trucs aussi ! Genre une salle pour faire des soirées, avec un coin jeu... où on pourrait mettre un billard !
— Yeah... Et une borne d'arcade. Ah ouais et puis une pièce pour faire un home cinema, ça serait stylé aussi.
— Hm... Tu crois qu'on aurait le courage de sortir de chez nous pour aller se mater le film dans la baraque au fond du jardin ?! Remarque... Si elles sont pas trop éloignées y'a peut-être moyen de faire une genre de couloir d'accès ?
— Ouais et puis on pourrait aussi aménager le home cinema pour pouvoir aussi y dormir !
— Hm... Finalement... Peut-être qu'on pourrait trouver quoi faire d'une grande baraque de 1000 m2 ! rigole Taiga.
— Je crois qu'il va encore falloir bosser quelques années pour ça, mais ouais, c'est sans doute possible !
— Possible. Mais je crois que je préfère quand même voir pas trop grand pour l'instant ! Mais ça n'empêche pas de rêver.
— Ouais... C'est vrai qu'on n'a pas beaucoup dépensé notre argent jusqu'à maintenant, alors...
— Ouais. Mais faut qu'on en garde un peu pour notre mariage... Monsieur Kagami ! »
Taiga rit un peu et lui fait un clin d'œil. Il rougit un peu. C'est vrai que c'est comme ça que l'a appelé l'agente immobilière. Il esquisse un sourire.
« Ouais, t'inquiète j'ai pas oublié. Y aura de l'argent pour le mariage.
— J'espère bien... Parce que je compte bien me marier qu'une fois ! Et je veux que ce soit exceptionnel ! » plaisante Taiga avant de boire quelques gorgées de bière.
Il sourit, un peu rêveur. C'est vrai qu'avec leurs ennuis récents, la perspective du mariage s'est un peu éloignée, comme oblitérée par d'autres préoccupations. Mais il va falloir commencer à y songer.
« Hm d'ailleurs love... Il faudrait qu'on se trouve quelqu'un pour organiser le mariage, on aura jamais le temps ni la motivation pour tout faire nous-mêmes...
— Oui, il faut que j'en reparle avec Kate. Elle avait quelques noms à nous donner. Et ça me rassurerait que ce soit quelqu'un de confiance, plutôt qu'on trouve quelqu'un au hasard sur le net.
— Ouais, c'est sûr que ce serait mieux. Tu dois la revoir bientôt, d'ailleurs ?
— On a rien prévu mais il faudrait que je prévois un truc oui. Quand... Tout ça se sera un peu calmé. »
Quand tout ça se sera un peu calmé... Il se demande quand ça sera. Il ne veut pas trop y penser, car il n'a pas besoin de la pression supplémentaire de devoir attendre un moment hypothétique où les gens les auront oubliés.
« Yeah... Ce sera sans doute plus facile quand on sera un peu isolés de la ville.
— Oui. Clairement... ça serait vraiment top de vivre sur la plage. »
KAGAMI
Il sourit. Cette maison le fait clairement rêver. Il vide sa bière et se rapproche de son homme. Il glisse un bras autour de ses épaules et embrasse doucement son cou, ses lèvres remontent lentement jusqu'à sa mâchoire. Il hume son parfum.
Il espère que s'éloigner de la ville, s'installer dans un coin tranquille, découvrir un environnement plus serein va leur permettre de se retrouver sans être bousculés encore et encore par des événements extérieurs. Encore une fois, il était content de voir leurs amis japonais, et il est content que Kuroko puisse leur rendre visite. Et même s'il a tenté de rassurer son homme... Clairement après ces deux derniers jours, il aspire à beaucoup de calme et à trouver une routine où ils ont le temps de juste continuer à se construire et à s'apprendre l'un l'autre.
Ils discutent encore un moment de la maison et de leurs projets d'avenir. Après ces derniers jours, se projeter dans un futur plus apaisé et rêver un peu leur fait du bien. Finalement, Taiga s'attelle à la préparation du dîner, Daiki l'aidant avec des tâches de commis, puis ils se mettent à table devant une série. Après le dîner, le brun commence à bâiller régulièrement.
« Hm... La journée m'a crevé, love. Je crois que je vais aller me coucher.
— Ouais. Je t'accompagne. »
Ils éteignent les lumières, font un brin de toilette et se glissent sous la couette. Il se sent aussi fatigué et il a envie de rester avec Daiki, mais il est encore trop nerveux pour s'endormir tout de suite. Alors il reprend son livre et allume le chevet.
« Ça te gêne la lumière love ?
— Nan, t'inquiète. » Daiki se blottit contre lui et passe un bras autour de sa taille.« "Bonne nuit... I love you...
Il glisse sa main dans les cheveux de son homme et masse doucement son cuir chevelu, son livre dans l'autre main.
« I love you too. Bonne nuit. »
Le brun ne tarde pas à s'endormir, pesant plus lourd sur lui tandis que sa respiration se fait tranquille et profonde. Il continue à caresser ses cheveux distraitement. Trop fréquemment, son esprit dérive de l'histoire. Il aime sentir le poids de son homme sur lui. Il aime le savoir paisiblement endormi, sans plus être troublé par les derniers événements. Il n'a pas osé lui demander s'il avait eu des nouvelles de ses parents. Il espère que Daiki lui en aurait parlé si ça avait été le cas.
Il repose son livre incapable de se concentrer. Il laisse la lumière allumée et glisse sa main sur le bras de son homme, alors qu'il caresse toujours ses cheveux de l'autre et il le regarde juste dormir. Il se sent moralement éreinté. C'est épuisant de devoir vivre ce genre de moment, d'être obligé de passer par un "coming out", d'être exposé aux yeux de tous juste parce qu'ils s'aiment. C'est épuisant d'avoir l'impression de toujours devoir se battre, faire face aux autres en étant toujours un peu sur ses gardes. Simplement parce qu'il sont deux hommes, ils sortent de cette putain de normes et des visions puritaines qui les exècrent.
Il soupire et il essaie d'éloigner ses pensées, de se focaliser sur son homme qui est là entre ses bras, sur leur avenir qu'ils vont se construire dans une jolie maison isolée au bord de l'océan. Si cette maison leur plaît, ils peuvent se permettre de faire une grosse offre pour se la réserver. Si elle est vraiment aussi bien que les photos et la description le promettent, il ne compte pas passer à côté. Il se voit tellement vivre là-bas avec Daiki.
Ses paupières commencent à se faire vraiment lourdes. Il se décide à éteindre la lumière et laisse ses pensées dériver et l'entraîner doucement vers le sommeil. Il serre son homme étroitement contre lui et il espère que cette nuit sera plus paisible que la précédente.
