TW harcèlement, sadisme... est-ce que le ship lui-même n'est pas un TW ?
Cette femme, avec ses cheveux couleur de nuit, était la plus belle qu'elle n'avait jamais eu la chance de côtoyer. La cascade de boucles serrées qui descendait de sa tête, son visage angélique, l'air hautain qu'elle portait en toute circonstance, sa peau pâle et sa corpulence fine mais tonique - tout parait Bellatrix Black des atours réservés à son rang.
Et surtout, surtout, son aisance à manier les tours les plus vils, les sorts les plus cruels - depuis les sorts d'écartèlement jusqu'au redoutable Endoloris. Personne ne s'opposait à l'aînée des sœurs Black, et lorsqu'elle avait décidé que vous étiez son ennemi, alors votre vie devenait un enfer.
C'était précisément là où ça devenait intéressant, pour Dolorès. Autant le harcèlement constant des Serpentards à Poudlard ne lui laissait qu'un goût amer d'une bile vengeresse, autant celui que conduisait Bellatrix à son encontre -parce qu'elle était hideuse, potelée, grasse, un laideron, une idiote, une dévote - faisait partie de ses moments préférés de Poudlard. L'héritière des Selwyn n'avait jamais autant apprécié l'exquis tiraillement de ses tresses soumises à la tension d'une main gracile, ni les sorts de repousse qui la laissaient à terre, mains et genoux égratignés - et lorsqu'elle se relevait, le manège recommençait, inlassable.
Il arriverait un jour où les rôles s'inverseraient, où Dolorès finirait par s'approcher de Bellatrix, abattant une main sur son épaule qui la ferait sursauter.
"Touché," s'écrierait-elle de sa voix la plus suave. Et le jeu du chat et de la souris prendrait fin. Parce que Bellatrix revenait toujours vers elle. Elle pouvait se moquer de son physique, de son intelligence, lui lancer des répliques assassines, ça lui passait au-dessus. Un jour, la douleur finirait par triompher. Pour elles deux...
Elles avaient tellement plus à gagner à être associées qu'ennemies. Le jour où Bellatrix déchoirait de son perchoir, Dolorès serait là, à l'attendre.
