Commentaire d'auteur :

Salut les ptits chats, j'espère que vous allez bien en ce samedi ! Comme toujours, je suis ravie de poster la suite de cette histoire, votre soutien est toujours aussi régulier c'est une aide incroyable ! ça m'a même donné envie d'écrire une autre fic sur ce ship ! (mais pas pour tout de suite, je l'avance dans mon coin pour l'instant, elle va demander bien plus de travail et sera certainement beaucoup plus déprimante ! :))

On se retrouve aujourd'hui pour le chapitre neuf ! dans le précédent, Dumbledore a dévoilé la vérité au sujet d'Harry... à vous de découvrir ce qu'il va se passer ! je poste en direct de ma visite au Zoo (je vais totalement acheter une peluche de serpent et l'appeler Aven, je plaisante même pas!), désolée si je n'ai pas corrigé les fautes de frappe ! Bonne lecture !

INFO IMPORTANTE : Cette histoire se passait à la base en 1961. J'avais choisi cette date au hasard, et je me rends compte maintenant qu'elle ne convient pas avec la naissance des parents d'Harry ainsi que Sirius, respectivement 1960 et 1959. Même si je ne compte pas les ajouter à l'histoire, je n'aime pas créer des plot holes, j'ai donc corrigé tous les chapitres et l'histoire se passe maintenant en 1958. J'espère avoir bien changé la date partout, désolée encore pour la confusion.


Réponse aux reviews visiteurs :

Elendil : Hey ! Déjà, merci à toi pour tes deux reviews, c'est adorable de prendre le temps d'en mettre une par chapitre lu, je suis très touchée :) tu as raison, Harry est encore tiraillé, mais il prendra bientôt une décision à ce sujet ! J'avoue que je n'ai pas été tendre avec les Malfoy... mais ça va, il y a juste Dumbledore qui s'est inscrusté sans qu'Abraxas ne puisse rien y faire, on a vu pire hihi ! Merci encore de tes reviews, bonne lecture à toi ! :D


CHAPITRE NEUF

Un concert de murmures s'éleva dans la gigantesque salle de bal. Pour la première fois depuis longtemps, Voldemort se sentait acculé. Même si Dumbledore avait murmuré ses accusations, elles firent le tour de la pièce à une vitesse effarante. Il posa le regard sur Harry - non, sur l'étranger qu'il avait bêtement considéré comme son fils, sans chercher une autre possibilité.

Pourtant, le test à Gringotts ne pouvait pas être truqué ! Et le Gryffondor face à lui était si semblable, de sa peau pâle et ses cheveux sombres jusqu'à sa magie si similaire à la sienne... comment était-ce possible ?

Il était furieux - c'était sûrement ça qu'il ressentait, qui était en train de lui tordre la poitrine. Tellement en colère qu'il avait envie de vomir.

- Voldemort, souffla Harry.

Son ton suppliant ne lui allait pas - l'expression était presque vulgaire sur les traits de son visage. Le mage noir avait la main crispée sur sa baguette, cachée entre les plis de sa robe de sorcier. Il aurait voulu désintégrer cet inconnu sur place, le regarder s'effondrer raide mort à ses pieds devant tous les convives, mais il se rendit compte qu'il était incapable de lever la main. Même dupé et ridiculisé de la sorte devant tous ses fidèles, il ne parvenait pas à achever le Gryffondor. Il serra les dents, avant de crisper sa main sur l'épaule du plus jeune, l'obligeant à le suivre en dehors de la salle, puis du manoir.

- Voldemort, attends, réclama le survivant.

Il tenta de s'écarter de lui mais la poigne du mage noir était dure - impardonnable. Il avait abandonné l'idée de le convaincre à l'aide du Fourchelang, et son visage était blanc comme un linge. On aurait pu penser qu'Harry avait peur pour sa vie... mais ce n'était pas tout à fait exact, et le Serpentard ne comprenait pas ce qui le paralysait de la sorte.

Ils arrivèrent finalement en dehors des protections du manoir. Voldemort pensa un instant à Dumbledore - il avait fui devant cet imbécile, il n'y avait pas d'autres mots. Cela le mettait dans une colère noire, mais ce n'était pas la priorité. Il refusa de lâcher sa prise sur son 'fils', et les fit Apparaître au manoir Serpentard.

Ils arrivèrent dans son bureau. L'endroit n'avait pas bougé depuis leur départ près d'une heure plus tôt - des papiers entassés sur la surface de bois brut, un livre abandonné sur un fauteuil par le Gryffondor... pourtant, tout était différent.

Le mage noir porta son attention sur Harry. Il fixa son corps si fin dans cette tenue qu'il lui avait payée, son regard émeraude brillant de quelque chose qu'il ne comprenait pas.

- Donne-moi une bonne raison de ne pas te tuer tout de suite, siffla finalement Voldemort d'un ton glacial.

Il avait encore la main crispée sur sa baguette, et il la pointait à présent sur cet inconnu qui avait réussi à entrer sans qu'il ne sache comment entre les murs de sa demeure.

- Je voulais te le dire, avoua le plus jeune, la voix enrouée par l'émotion. Lorsque nous étions dans le labyrinthe, l'autre jour, et puis-

- Viens en au fait, le coupa le mage noir.

Il se moquait bien du ton venimeux de sa voix, de sa magie qui enflait dans la pièce jusqu'à les étouffer tous les deux. Celle d'Harry ne semblait même pas vouloir réagir, comme résignée à son sort.

- Je suis ton horcruxe. Enfin, le horcruxe du toi du futur, précisa le Gryffondor.

Il baissa les yeux au sol, refusant de croiser le regard carmin brillant de haine et de colère.

- C'est comme ça que j'ai réussi à passer les protections du manoir Serpentard, c'est pour ça que le test à Gringotts a fonctionné, c'est pour ça que je parle le Fourchelang...

La voix d'Harry termina en un murmure à peine audible jusqu'à s'éteindre. Voldemort se contenta de le fixer, sous le choc. Le secret de ses horcruxes n'appartenait qu'à lui, depuis l'âge de ses quinze ans, lorsqu'il s'était servi du meurtre malencontreux de cette idiote de Myrtle Warren dans les toilettes des filles. Il n'avait pas voulu gâcher ce cadeau offert par le Basilic de la chambre des secrets, et avait créé le premier d'une longue série.

Le journal avait été indispensable, et la bague des Gaunt, le médaillon de son ancêtre ainsi que la coupe de Poufsouffle avaient suivi peu de temps après. Le diadème de Serdaigle était le dernier en date - mais il réfléchissait depuis quelques temps à en faire davantage.

Muet, il approcha la magie d'Harry avec la sienne, et la reconnut enfin pour ce qu'elle était. Ce qu'il avait pris pour une âme jumelle à Gringotts... n'était que la sienne, encastrée dans l'âme du Gryffondor. Il avait envie de rire, un goût amer dans la bouche - bien sûr, que la seule âme aussi puissante que la sienne était... lui-même. Il n'avait pas d'égal, n'en avait jamais eu, et il était risible de penser qu'Harry ait été cette personne.

Pourtant... la magie présente dans la pièce avec la sienne n'avait rien de faible. Était-elle renforcée par son horcruxe ?

Et plus encore... qu'est-ce que cela signifiait exactement ? Il n'avait jamais envisagé l'idée de faire un horcruxe vivant... l'idée de confier une portion de son âme à quelqu'un était ridicule. Il ne faisait confiance à personne, surtout concernant son immortalité. Alors pourquoi son Doppelgänger avait-il fait une telle erreur ?

Harry l'arracha à ses réflexions en ajoutant :

- Ce n'est pas tout. Dumbledore est au courant. Ici, en 1958.

Un silence de mort sembla s'abattre dans le bureau. Voldemort oublia que le jeune homme face à lui avait menti et caché la vérité, se faisant passer pour son fils - il oublia même l'humiliation qu'il venait de lui faire vivre devant tous ses fidèles, dans le manoir Malfoy. Il avait besoin de réponses, maintenant.

- Qu'est-ce que tu as dit ? siffla-t-il.

Sa magie tremblait de rage, mais Harry n'avait pas peur. Il redressa le menton, le fixa droit dans les yeux et proposa :

- Regarde dans mes souvenirs. Je peux tout te montrer, si cela permet de m'innocenter.

Voldemort ne lui laissa pas le temps de revenir sur sa décision et se jeta sur les souvenirs du Gryffondor avec avidité - et si il voulait bien se l'admettre, une légère dose d'appréhension à l'idée de ce qu'il allait bien pouvoir découvrir.

Assit dans la chaise haute de son bureau, Voldemort avait le regard perdu dans le vide. Il était étonnamment silencieux depuis qu'il avait vu les souvenirs d'Harry, et ce dernier était bien incapable de savoir si c'était bon ou mauvais signe.

Depuis que Dumbledore avait dévoilé la vérité, il ne tenait pas en place. Il se sentait nauséeux, étrangement vulnérable.

Le mage noir allait-il le tuer, désormais ? Lui arracher le horcruxe avec lequel il avait appris à vivre depuis bien longtemps ? Ou l'enfermerait-il dans une cage dorée sans jamais plus voir le soleil se lever ?

Aucune de ces perspectives d'avenir n'était réjouissante et Harry se rendit compte, peiné, qu'il regrettait le avant. Si seulement il avait refusé cette invitation à ce stupide bal...

- Tu sais maintenant que je ne pourrais pas te trahir, siffla-t-il.

Le Fourchelang sembla lui écorcher les lèvres, comme s'il n'avait plus le droit légitime de s'en servir, mais il pressa tout de même :

- Je déteste Dumbledore au moins autant que toi pour ce qu'il m'a fait et ce qu'il m'a caché-

- Cela ne fait pas de toi un allié digne de confiance, le coupa Voldemort.

Il avait répondu en anglais - comme s'il refusait de partager les mêmes secrets qu'Harry. Ce dernier sentit un drôle de poids lui écraser la poitrine en comprenant la distance installée entre eux. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait. Il voulait rentrer à son époque plus que tout, bien sûr, mais...

Ces derniers temps, ses souvenirs se perdaient à la bordure de ses songes, incapables de venir l'importuner. Il avait ce rêve fou et insensé de changer le futur pour le mieux, d'effacer la haine du visage de Voldemort - même si cela signifiait qu'il ne pourrait jamais rentrer chez lui après avoir changé les choses pour toujours.

Il avait passé des mois en cavale, coincé dans une tente miteuse au milieu des bois, à rêver d'un avenir en paix pour ses amis - sachant pertinemment qu'il serait incapable de vivre ainsi, comme eux. Il avait appris à survivre pendant trop longtemps pour désormais apprendre à vivre. L'inquiétude qu'il ressentait ici, la colère et les hésitations... elles lui rappelaient le champ de bataille, ses coups rendus aux Mangemorts avec un enthousiasme qu'il n'avait jamais voulu s'avouer.

Il posa les yeux sur Voldemort. Ce dernier avait toujours la main crispée sur la baguette d'if braquée vers lui. Il déglutit, tentant d'ignorer la douleur sourde que cette vision lui provoquait.

- Si j'avais été honnête, tu m'aurais tué. Tu peux me juger tant que tu le désires, nous avons le même instinct de préservation, lâcha Harry.

- N'ose pas nous comparer, gronda le mage noir. Nous n'avons rien en commun.

- Nous partageons la même âme, lui rappela le plus jeune. Ça compte pour quelque chose. Au moins pour moi.

Il fixa le regard carmin posé sur lui. Il était surpris que Voldemort ne l'ait pas encore tué sur place pour son impudence. Le mage noir semblait... hésiter, comme s'il ne savait pas vraiment quoi faire de lui. Comme s'il voulait lui donner une chance, alors qu'il avait menti et l'avait humilié devant les autres Sang-purs. Harry hésita un instant, avant de faire un pas dans sa direction jusqu'à se planter devant lui. Il déposa sa propre baguette sur le bureau de chêne massif - un abandon, une preuve de sa bonne foi.

Il pensa à Hermione et à Ron, restés coincés à son époque - et espéra de tout coeur qu'ils trouvent la paix dont il avait été si longtemps privé, et dont il se privait encore en cet instant précis.

- Je t'ai dit que ça ne changerait rien. Je peux le jurer sur ma magie, si nécessaire-

- C'est inutile. Je ne peux pas te faire confiance.

Le mage noir détourna le regard et ajouta d'un ton acerbe :

- Je n'ai pas besoin d'alliés supplémentaires.

- Et qu'en est-il d'un ami ? osa demander le Gryffondor.

Un silence plus que pesant s'installa entre eux. La magie de Voldemort était étouffante mais Harry refusait de reculer, la rencontrant avec la sienne. Elles bataillèrent dans l'espace restreint du bureau, soulevant les papiers, projetant quelques livres hors des étagères et sifflant de colère.

- Je pourrais être utile, continua le plus jeune, ignorant le pouvoir qui tentait de l'écraser. Nos magies sont assez similaires pour être combinées. Qu'est-ce que tant de pouvoir pourrait bien donner ?

Il savait comment parler à cet homme cruel, à murmurer de pouvoirs inconnus à portée de ses mains... et pourtant, Voldemort resta de marbre, figé dans cette chaise qu'il avait investi depuis qu'il avait fouillé dans ses souvenirs.

- Qu'aurais-tu à y gagner ? demanda finalement le Serpentard. Mon moi du futur a assassiné tes parents, réduits tes amis à néant, brisé leurs rêves et leurs espoirs... que veux-tu vraiment, Harry Potter ?

Le Gryffondor grimaça en entendant son nom échapper à ces lèvres et ce visage parfait. Il se rendit compte, sous le choc, que le nom d'Hadrian Serpentard lui manquait. C'était ridicule, n'est-ce pas ? Pourtant, le sentiment était réel, lui écrasant la poitrine si fort qu'il se demanda un instant s'il n'allait pas commencer à manquer d'air.

- Je veux que ce futur que j'ai connu ne se produise jamais, avoua Harry dans un souffle. Que ces gens que j'ai ai- que j'aime, que j'ai tenté de protéger, ne connaissent plus jamais le malheur.

- Même si cela signifie rester ici pour toujours ?

La question, lourde de sens, plana entre eux. Il y avait tant de non-dits et de choses à comprendre et à expliquer... Harry savait qu'il lui faudrait du temps avant que Voldemort ait de nouveau cette confiance aveugle en lui. Si cela le peinait, il était tout de même déterminé à prouver à quel point il était honnête - jusqu'à remettre sa vie entre les mains de cet homme qui l'avait ruiné, maintes et maintes fois pendant plus de dix-sept ans.

- Je resterai aussi longtemps que tu accepteras ma présence à tes côtés, jura-t-il.

Il n'y avait aucune magie derrière ces mots, aucun Serment Inviolable - pourtant, Harry sut que Voldemort le croyait - il le devina dans le regard si sombre posé sur lui, comme s'il était une véritable énigme impossible à résoudre.

Le plus jeune lui adressa un sourire tremblant. Maintenant que la vérité était dévoilée, qu'il avait exposé ce qu'il voulait vraiment, ce qu'il était prêt à faire... peut-être valait-il mieux qu'il retourne dans sa chambre et laisse le mage noir seul avec ses pensées et sa magie encore furieuse. Il laissa sa baguette de houx sur le bureau sans un regard en arrière et se dirigea vers la porte. La main sur la poignée, la voix de Voldemort l'arrêta :

- Je n'ai jamais eu d'amis.

Le Gryffondor se figea.

- Je n'ai que des imbéciles assez idiots prêts à mourir pour ma cause.

Le brun tourna la tête vers le mage noir. Il observa sa silhouette, son regard cramoisi braqué sur lui, cherchant une réponse dans les iris de jade. Harry sourit.

- Je sais.

Voldemort détourna la tête, refusant de le regarder plus longtemps - et le plus jeune comprit qu'il n'était plus à sa place pour ce soir.

Il quitta le bureau, refermant soigneusement la porte derrière lui - sa baguette abandonnée dans son sillage, une preuve inébranlable de sa promesse.


Harry ne croisa pas Voldemort pendant trois jours. Le manoir Serpentard lui semblait dénué de vie - et il avait passé son temps à penser à ceux qu'il avait décidé d'abandonner dans l'espoir de leur offrir une meilleure vie.

Son coeur se serait de douleur dans sa poitrine en imaginant le visage d'Hermione ou de Ron, et il ne pouvait rien y faire. Rien, sauf...

- Le jeune maître doit manger quelque chose !

Tipsy semblait déterminée à le suivre à la trace et surveiller qu'il ne manquait de rien, tentant de le distraire en permanence. Elle lui apportait du thé, des gâteaux, des repas, des livres. Harry était persuadé que ces attentions venaient de Voldemort - que l'autre homme ressentait le trou béant dans la poitrine du Gryffondor et cherchait à le combler par tous les moyens.

Tipsy lui avait même rapporté sa baguette deux jours plus tôt - mais il avait refusé de la prendre. La magie avait toujours semblé venir plus rapidement à ses mains, même si il ne l'avait jamais avoué à quiconque dans le futur. Il connaissait Ron - il avait voulu éviter la jalousie évidente du rouquin.

Il avait demandé à l'elfe de maison de ramener sa fidèle baguette à Voldemort, pour "qu'il puisse la garder en lieu sûr" et Tipsy était revenue quelques minutes plus tard, les mains vides.

C'était la seule chose lui indiquant que le mage noir ne voulait pas le tuer, et qu'il semblait encore réfléchir à la situation. Harry s'attendait à ce que cela dure encore des semaines, mais Voldemort décida de venir le trouver quelques heures plus tard.

Le plus jeune était confortablement installé dans un des fauteuils de la bibliothèque. A cette heure, le soleil se couchait doucement, baignant la pièce d'une lueur dorée. Sa peau se réchauffait sous les rayons et la lueur émeraude des vitraux à motifs colorant le parquet. Harry était plongé dans la lecture d'un livre. Fidèle à sa promesse, il ne cherchait plus rien concernant la magie du Temps, préférant étendre ses connaissances sur des branches de magie inconnue.

Perdu dans les mots étalés sur la page, il sursauta lorsque la porte de la bibliothèque s'ouvrit. Il leva les yeux, regardant Voldemort avancer jusqu'à lui. Le mage noir ne fit aucun geste brusque dans sa direction, ne semblait pas menaçant - c'était suffisant aux yeux du Gryffondor.

- Si tu veux rester ici... alors nous devons tuer Dumbledore. Tu le sais, n'est-ce pas ?

Ce n'était certainement pas ce à quoi s'attendait Harry après ne plus avoir eu de nouvelles pendant trois jours. Il se redressa avec lenteur du fauteuil dans lequel il était avachi, refermant avec douceur le livre qu'il était en train de lire pour le poser sur la table basse à sa portée. Du coin de l'oeil, il remarqua Voldemort lire le titre, certainement pour se rassurer qu'il ne s'agissait pas de magie temporelle. Cela lui arracha un léger sourire, et un silence confortable s'installa une poignée de secondes avant qu'il ne se concentre sur leur discussion.

- Je m'étais préparé à cette éventualité en arrivant en 1958, répondit le plus jeune. Il m'a causé beaucoup de tort, à moi et mes amis. Même si ce n'est techniquement pas celui qui m'a fait du mal et qui m'a menti, je...

Harry se tut. Il repensa à leur interaction au bal, au petit regard méprisant du professeur en direction d'Orion, puis de Voldemort. Ce coup d'oeil d'un bleu glacé, plein de jugement et de haine, qui lui avait retourné l'estomac. Sa magie grondait le long de ses côtes, furieuse - prête à défendre.

- Je veux-

- Te venger, le coupa le mage noir, compréhensif.

Un rire étranglé échappa au Gryffondor. Il avait voulu avouer la vérité mais une fois encore, voilà que Voldemort le coupait dans son élan, incapable de comprendre.

Cette fois-ci, Harry ne laisserait pas s'installer le moindre malentendu entre eux. Il refusait de repenser à ce moment dans le labyrinthe, à ce qui aurait pu être si il avait été assez courageux pour parler. Il était persuadé à présent que le mage noir n'aurait jamais cherché à le tuer, et qu'il aurait gardé cette confiance mutuelle qui avait grandi entre eux sans qu'il ne comprenne vraiment comment.

C'était facile de juger Dumbledore, de le désigner comme un coupable, mais Harry était le seul responsable des mensonges dans lesquels il s'était enlisé.

Il était obstiné, beaucoup trop même - mais il n'était pas de ceux faisant deux fois les mêmes erreurs.

- Face à Dumbledore, ma priorité n'a jamais été de me venger, souffla-t-il.

Le mage noir braqua son regard pourpre sur lui, la tête légèrement penchée sur le côté - il ne comprenait pas. Harry sourit.

- Je veux protéger ceux auxquels je tiens.

Il avait sifflé ces mots comme une confession, un sourire narquois au coin des lèvres. De plus en plus perplexe, le mage noir fronça légèrement des sourcils.

- Tu as dit que tu ne rentrerais pas dans le futur.

La réponse était pleine d'hésitation. Harry n'avait jamais vu le mage noir si incertain, à des années lumières de la cruauté dont son doppelgänger du futur était capable. En le voyant ainsi, le Gryffondor savait qu'il en était capable - qu'il pouvait changer l'âme noircie face à lui. Pas complètement, non - juste l'aider à trouver ce qu'il avait perdu en chemin des années plus tôt, dans cet orphelinat de malheur. C'était le début de quelque chose d'autre. Il espérait juste ne pas se perdre lui-même en chemin face à cette amitié fragile qui se tissait entre eux.

- Je ne parlais pas du futur, souffla-t-il alors.

Sa voix avait un ton de finalité. Voldemort le fixa, longtemps, et décida de croire.


Commentaire d'auteur :

Et voilà pour ce chapitre ! Tout d'abord, j'espère que la discussion entre Harry et Voldemort vous convient, j'ai hésité sur pas mal de choses avant de me décider sur cette version. J'ai fait en sorte d'éviter de raconter bêtement tout ce qu'Harry a vécu dans le futur car ça aurait énormément alourdi le texte (et parce que on connait tous l'histoire quand même ahah), donc j'espère que ça vous va comme ça !

Pour la semaine prochaine, je vous avait dit que le chapitre ne serait pas pour tout de suite... finalement si ! :D J'ai écrit le chapitre dix en avance cette semaine, donc il sera posté samedi sans faute, je suis contente ! :) Surtout qu'il risque de vous plaire hehehe

J'ai également commencé le chapitre onze ! On est bien partis pour finir cette fic dans les prochaines semaines ! Je dirai qu'on devrait pouvoir la finir entre 15 et 20 chapitres !

Bref, merci encore énormément de votre lecture, on se retrouve le week-end prochain les ptits chats, merci encore ! :)