Mot de l'auteur : Bonjour bonjour ! Mercredi est le jour des dragons ! Je vous remercie pour l'accueil que vous avez fait à cette histoire ! On attaque la deuxième année de Harry (qui ne durera que deux chapitres) – j'espère que la contextualisation des actions ne vous pose pas trop de problème, je n'écrirais pas toujours ce qui est évident en explication, partant du fait que vous connaissez quand même l'histoire de Harry (si ce n'est des livres, au moins des films). De toute façon, à partir de la troisième année, ça change radicalement. Voila voila ! Bonne lecture !

Chapitre 2 : Le cadeau de Charlie

Avec un froncement marqué de sourcils, Harry vit de nombreux visages se détourner brusquement à son arrivée dans la Grande Salle. Il commençait presque à y être habitué depuis que Justin Finch-Fletchley avait été pétrifié, même si ce n'était pas le genre de chose qu'il espérait faire perdurer.

Il avait hâte de voir le coupable des agressions de Poudlard être démasqué.

Attaquant son petit déjeuner en écoutant d'une oreille distraite les commentaires de Hermione sur l'attitude immature de leurs camarades, il ne remarqua que bien après le reste de la salle le hibou qui volait dans leur direction, lourdement chargé.

Il tenait entre ses serres le nœud d'un tissu écarlate qui dissimulait un contenu vaguement ovoïde.

Ce ne fut que lorsque ce paquet atterrit au milieu de la table, renversant un pichet de jus de citrouille dans son assiette, qu'Harry leva les yeux.

Sur le linge se tenait épinglé la mention :

« Pour Ron Weasley – Ouvrir à l'abri des regards »

Le trio d'or se dévisagea avant de décider silencieusement de quitter la table avec ce si mystérieux fardeau.

Ils remontèrent en courant les escaliers et les couloirs jusqu'aux toilettes de Mimi Geignarde, là où mijotait paisiblement le polynectar qu'ils fabriquaient illégalement pour interroger Drago Malefoy sur ses possibles activités d'héritier de Serpentard.

Conscient donc que personne ne viendrait les déranger ici, si ce n'était Mimi elle-même, Ron défit le nœud du tissu, libérant de son enveloppe un panier d'osier où reposaient quatre tout petits œufs tachetés sur un lit de mousse.

-C'est de Charlie, fit Ron qui avait sorti une lettre de l'amas de végétation.

-Mais qu'est-ce que c'est ? Demanda Hermione en prenant délicatement un des œufs dans sa main pour le tourner sous toutes ses coutures.

Harry en fit de même, découvrant que celui qu'il avait entre ses doigts était plus dur qu'il ne le pensait, et chaud.

La chaleur pulsait depuis l'intérieur comme le battement d'un cœur.

Ron émit un sifflement de surprise face à la lettre et leur jeta un regard éberlué :

-Ce sont des œufs de lézards de feu ! C'est super rare !

-C'est ces animaux qui ressemblent à des dragons miniatures ? Demanda Hermione qui avait sans doute lu ça dans un livre.

Ron hocha de la tête en caressant presque révérencieusement l'un des œufs restés dans le panier. Harry se demanda s'il ne ferait pas mieux de reposer le sien même s'il appréciait de sentir sa chaleur au creux de sa paume.

-Ils valent une fortune en animalerie, expliqua Ron. Mais les chevaliers dragons savent où les trouver. Charlie en a un depuis quelques mois même si je n'ai pas encore eu le privilège de le voir… Quoiqu'il en soit, il nous en fait cadeau pour l'avoir aidé l'année dernière à récupérer l'œuf de dragon volé. Il y en a un pour chacun de nous… Et un pour Hagrid. En dédommagement.

-Vraiment ? On peut en avoir un ? Voulut s'assurer Harry en caressant machinalement le sien.

Hermione se racla la gorge pour attirer leur attention :

-J'ai lu dans l'Histoire de Poudlard (donc elle avait bel et bien lu ça dans un livre) que les lézards de feu font partis des animaux acceptés à Poudlard. Donc j'imagine que rien ne nous en empêche…

Elle avait l'air positivement ravie de cette aubaine, comme s'il s'agissait d'un nouveau projet d'étude. En fait, elle avait eu la même expression lorsqu'elle leur avait proposé de brasser du polynectar…

-… Cependant je ne sais pas comment prendre soin d'eux jusqu'à ce qu'ils éclosent et pareil pour la suite. Il faut absolument que j'aille me renseigner à ce sujet à la bibliothèque.

-Charlie l'explique dans sa lettre, l'interrompit Ron en la retenant par le poignet et Hermione se rassit aussitôt, un air penaud sur le visage. Il pense que les œufs écloront dans deux ou trois jours si on les tient au chaud. Plus l'éclosion est proche, plus la coquille est dure et chaude. Le plus important c'est qu'au moment de l'éclosion, il faut rester près du lézard de feu et le nourrir jusqu'à ce qu'il arrête de réclamer. C'est comme ça que se créé le lien.

-Le lien ? Tu veux dire comme l'Empreinte pour les dragons ? S'enquit Harry.

-C'est différent, répondit Ron. A ce que m'a dit Charlie dans ses précédentes lettres, n'importe qui peut « marquer » un lézard de feu. Il faut juste le nourrir. Ils ne font pas les difficiles, et puis, cela n'a rien à voir, ils ne sont pas aussi intelligents que les dragons – ne parlent pas par exemple- même s'ils sont apparemment assez utiles. Il volent, crachent des petites flammes et surtout peuvent comme les dragons transplaner sur de très grandes distances. Ils font des messagers bien plus rapides que les hiboux même s'ils ne peuvent pas porter de lourdes charges comme eux.

-C'est en effet très intéressant, approuva Hermione. Moi qui hésitai à m'acheter un hibou… Cela ne sera plus utile.

Ils discutèrent encore un peu au sujet de leurs futurs lézards de feu et se mirent d'accord sur le fait qu'il valait mieux cacher l'existence des œufs aux autres. Qui sait ce qu'il pourrait arriver autrement. Ils commençaient à avoir de l'expérience avec les choses normalement anodines, qui finissent par tourner mal.

Puis Hermione ne put résister à l'envie d'aller chercher son livre sur les lézards de feu et Ron voulut livrer son œuf à Hagrid.

Harry se doutait que le demi géant serait extatique. Ce n'était peut-être pas le dragon dont il avait toujours rêvé, mais cela semblait un très bon compromis.

Toutefois il choisit de ne pas l'accompagner, partant plutôt profiter de son samedi matin dans son dortoir et pouvoir admirer tout à son aise l'œuf dans lequel grandissait son futur petit compagnon.

Il espérait qu'il s'entendrait bien avec Hedwige.

Et il était couché sur son lit, caressant doucement de la pulpe de l'index l'œuf qui reposait sur son coussin quand un hibou entra dans la chambre et se posa sur le perchoir vide de sa chouette.

Intrigué, Harry rangea l'œuf dans une petite boite d'acier remplie exprès de mousse et récupéra la lettre que le rapace tenait dans son bec. Il lui tendit en échange un des biscuits d'Hedwige avant d'ouvrir l'enveloppe.

Il fut un peu étonné de découvrir que c'était de Charlie, et uniquement adressé à lui.

« Bonjour Harry,

Je n'ai pas eu beaucoup le temps de discuter avec toi la fois où nous nous sommes vus… Ou plutôt j'ai manqué à mes devoirs par amour filial et fraternel. Je sais que tu es très important pour mon frère et je sais que notre mère t'a pris en affection au premier coup d'œil, je ne voulais donc pas m'immiscer.

Mais Derianth a rattrapé mon erreur en te parlant de tes capacités et de ton potentiel de chevalier dragon.

Je sais que tout cela doit te paraitre flou, mais les Réserves cherchent des enfants comme toi. Elles en ont même terriblement besoin. De nos jours, les sorciers n'encouragent plus vraiment cette vocation et éloignent leurs enfants de toute tentation. Ron te l'a peut-être dit, mes parents ont beaucoup souffert de mon choix.

Néanmoins il serait injuste de te priver d'une possibilité pour préserver à nouveau ma famille d'un chagrin.

Il faut cependant que je t'avoue que la vie dans les Réserves n'a rien à voir avec celle que tu vis à Poudlard. Déjà, parce que les chevaliers dragons ont un but avant tout militaire. Comme tu as vécu dans le monde moldu jusqu'ici, tu comprendras sûrement si je te dis que c'est assez similaire à l'Armée. On a beaucoup de responsabilités et de devoirs, on doit obéir à ses supérieurs et on n'est pas vraiment libre de ses mouvements. Et de par l'Empreinte, c'est un choix à vie. A partir du moment où l'on marque un dragon, on ne peut plus revenir en arrière et vivre autrement.

A part si ton dragon meurt, mais crois-moi, tu ne veux pas vivre ça.

Sache cependant que je ne connais pas un seul chevalier dragon qui ait regretté ce choix. JE ne le regrette pas et si c'était à refaire, je le referais sans y réfléchir. Derianth est la meilleure chose qui me soit arrivé dans ma vie. Rencontrer son dragon, Harry, c'est comme trouver son âme-sœur, comme découvrir que jusqu'ici on n'avait vécu qu'avec une seul part de nous et qu'on cherchait désespérément la manquante. Avec un dragon, on trouve quelqu'un qui sera toujours là pour soi, pour nous soutenir et pour nous aider. C'est un accord parfait.

Voler et se battre avec son dragon est la meilleure chose qui existe, particulièrement si on aime l'adrénaline, et j'ai cru comprendre au vu de tes exploits au Quidditch, que c'est ton cas.

Bien sûr, je ne te demande pas de prendre une décision maintenant. Mais si je vous ai offerts ces lézards de feu, c'est pour que tu vois un peu ce que cela fait.

Quoiqu'il en soit, les portes de ma Réserve te sont ouvertes. Si un jour tu décides de considérer cette possibilité, tu n'auras qu'à m'écrire et aussitôt, je viendrais te chercher.

Avec toute mon affection,

Charlie Weasley, chevalier du bronze Derianth. »

-D-

Les jours qui suivirent furent pénibles pour les trois gryffondors. Ils n'en pouvaient plus d'attendre l'éclosion de leurs œufs, vérifiaient quotidiennement leurs états, cherchant des fissures, et craignaient plus que tout de se retrouver pris au dépourvu pendant un cours.

Chacun d'eux se promenait avec la viande qu'ils réussissaient à dérober pendant les repas : tranches de lards et de bacon le matin, poulet ou poisson le midi et tranches de rôti froid le soir. C'était une sacré logistique pour ne pas avoir l'air suspect alors que toute l'Ecole était en pleine paranoïa à cause du Monstre de Serpentard.

Harry était vraiment pressé de voir tout ce petit monde partir pour les vacances de Noël.

Souvent, pour soulager un petit peu ses deux amis de sa réputation de pétrificateur diabolique, Harry s'isolait dans le dortoir. Cela ne le dérangeait pas autant que Ron et Hermione pouvaient le croire puisqu'il en profitait pour penser à la lettre de Charlie et à Derianth, son dragon.

Pour l'instant, il était incapable de s'imaginer quitter Poudlard. Il aurait l'impression de cracher sur la chance incroyable qui l'avait fait naitre sorcier… Et puis, c'était un cursus normal. Il n'était pas certain de vouloir continuer à accumuler les anomalies dans sa vie même s'il semblait incapable de se fondre dans la masse.

D'un autre côté, il y avait une part de lui qui avait follement envie de devenir chevalier dragon et qui se sentait flatté d'avoir été reconnu par l'un d'eux.

Mais une autre part de lui, l'anxieuse qui était toujours là pour lui rappeler que sa vie était une petite chose précaire, craignait de ne pas trouver de dragon qui veuille de lui, aussi doué et talentueux pouvait-il être.

Avec un profond soupir, il songea qu'il devrait vite se préparer pour le prochain cours qui commençait dans dix minutes, cours de Lockhart… Beuuuh… Il roula sur son lit pour se placer sur le ventre, observant son œuf qui gigotait sur son coussin…

Quoi ? Qui gigotait ?

Il se redressa brusquement et fixa l'œuf qui se balançait de droite à gauche. Se secouant brusquement, il arracha son sac au sol pour en sortir les morceaux de poulets qu'il avait piqué tout à l'heure.

Un craquement se fit entendre et une fissure se dessina sur l'un des flancs de l'œuf, rapidement suivit par un morceau qui tomba pour laisser place à un petit bec visqueux. Une bouche s'ouvrit et un trille plaintif en sortit.

Harry hésita alors à l'aider, mais comme ni Ron ni Hermione n'avaient parlé d'arracher le lézard de feu à sa coquille, il enfonça ses mains dans son couvre lit pour s'en empêcher.

Et l'animal réussit peu ou prou à s'extirper de sa gangue de calcaire. Il étira alors de longues ailes recouvertes d'un liquide gluant et une longue queue qui faisait pratiquement la taille du reste de son corps.

Et sans la compter, le lézard de feu était gros comme sa main et arborait une teinte chocolat ponctuée sur ses flancs de petites taches plus claires. Il ressemblait vraiment à un petit dragon. Sans piques, sans crêtes ou écailles, mais c'étaient des détails. La couleur de ses yeux roulait de la même manière que ceux de Derianth en un maelstrom de couleurs où le rouge dominait néanmoins.

Sa petite tête allongée se tourna alors vers Harry et après quelques secondes d'observation, il se mit à pépier lamentablement dans sa direction. Un pincement vint tirailler l'intérieur du garçon en réponse.

La faim.

Il réalisa presqu'aussitôt que ce n'était pas la sienne, mais celle du lézard. Il ne resta pas surpris longtemps et arracha des morceaux de poulet qu'il présenta à l'animal.

Ignorant tout ce qui l'entourait, Harry passa les vingt minutes suivantes à fourrer des morceaux de viande dans la gueule du petit dragon qui les avalait presque tout rond, ses yeux passant peu à peu de l'orangée à un profond vert bleuté de satisfaction.

Comment Harry le savait ? Simple : il le sentait.

C'était comme si le lézard de feu partageait ses émotions avec lui. Balayant en partie les émois parasites d'Harry.

S'étant largement restauré, le petit lézard grimpa sur le bras d'Harry et vint se lover à l'intérieur de sa manche dans le creux de son coude, sa longue queue s'entourant fermement à son bras. Il s'endormit alors presque aussitôt et Harry n'osa plus bouger.

Il dût contempler les restes de coquilles pour pouvoir réaliser ce qu'il venait de se passer.

Il avait apparemment réussi à marquer le lézard de feu puisque ce dernier l'avait choisi pour perchoir.

Tout d'un coup, il n'eut qu'une envie : celle d'annoncer la grande nouvelle à Hermione et à Ron.

Puis presque en même temps, il réalisa qu'il était en train de sécher le cours de défense contre les forces du mal.

Il se sentit coupable deux secondes avant de décréter que louper un cours de Lockhart ne pouvait pas vraiment le pénaliser dans son avenir.

Il partit donc vers la salle, cherchant une autre excuse que « mon lézard de feu a décidé d'éclore » pour expliquer son retard.

Déboulant dans un croisement de deux couloirs, il tomba nez à nez avec Hermione et Ron qui venaient de deux endroits différents. La première chose qu'ils remarquèrent fut le lézard de feu endormi sur l'épaule d'Hermione, sa queue enroulée autour de son cou.

Il était légèrement plus grand que celui d'Harry, avec une couleur entre le doré et le brun, légèrement cuivrée.

-Mon lézard de feu a éclos ! Annoncèrent-ils en même temps avant de se fixer avec étonnement, puis de rire doucement.

Ron montra alors la petite créature qui était roulée en boule dans sa main, la queue autour de son poignet. La sienne, en plus d'être la plus petite, était d'un puissant bleu foncé qui tournait presque au noir au niveau de sa colonne vertébrale.

-J'aimerais bien vous montrer le mien, mais il s'est planqué dans ma manche, fit Harry en désignant son bras droit.

-Toi aussi il s'est endormi dès qu'il a avalé un kilo de viande ? Demanda Ron avec affection, ses yeux ayant du mal à quitter sa petite beauté bleue.

Hermione était d'ailleurs dans le même état, un bras relevé pour flatter doucement le cuir de son petit dragon.

-Ils sont tellement merveilleux, gazouilla-t-elle. Je me demande si celui d'Hagrid a aussi éclos…

Ils abandonnèrent alors toute idée de suivre le cours déjà commencé et se rendirent à la cabane d'Hagrid tout en parlant avec enthousiasme de leurs nouveaux petits protégés.

Ces derniers étaient totalement inconscients de l'intérêt qu'on leur portait, profondément endormis et repus.

Quand ils arrivèrent chez Hagrid, ils le trouvèrent dans le même état, berçant contre lui un lézard de feu semblable à celui d'Hermione.

-Ce sont des bronzes, expliqua Hagrid quand ils se furent installé autour de sa table. Comme chez les dragons, il y a différentes couleurs et sortes de lézards de feu. Les femelles sont toujours de couleur or ou vert, les bronzes, les bruns et les bleus sont quant à eux des mâles.

Harry conclut avec son aide et celle de Ron que le sien était un brun. Ils avaient donc tous eu des mâles.

Et Hagrid avait déjà décidé d'appeler le sien « Norbert ». Cela n'étonna pas vraiment Harry de la part d'un homme qui avait appelé un cerbère « Touffu ».

Ils restèrent sur place durant tout le cours de l'après-midi, attendant avec impatience le réveil de leurs lézards de feu. Cela arriva sur les coups de cinq heures, initié par celui d'Hermione.

Ce fut assez facile à comprendre puisque cette dernière changea brusquement d'expression. Et même Harry, sans comprendre, se retrouva à avoir faim.

-Il a encore faim, sauta sur ses pieds Hermione alors que l'animal ouvrait un œil orangé et reniflait de contrariété avant d'émettre un trille clairement quémandeur.

Hagrid ouvrit alors un baril et jeta une dépouille de furet au milieu de sa table.

Elle ne fut pas de trop, car la faim qu'éprouva bizarrement Harry sembla réveiller son propre lézard qui était dans le même état.

Et si Hermione et lui s'inquiétèrent de ne rien trouver pour couper en morceau le cadavre, cela se révéla inutile, car le bronze et le brun s'envolèrent jusqu'à la table et commencèrent à mettre en morceau l'animal.

C'était un spectacle assez dégoutant mais comme c'était leurs deux lézards, Harry et Hermione laissèrent passer avec un sentiment de tendre mansuétude.

Ils n'étaient plus du tout objectifs et en avaient à peine conscience.

Une fois restaurés, les deux petits commencèrent cependant à se chamailler et s'envolèrent brusquement avec de forts pépiements stridents de colère qui se mirent à envahir la cabane.

Ils réveillèrent alors Norbert et le bleu de Ron. Le maître comme le lézard semblèrent tous les deux paniqués et Hermione n'arrangea à rien en essayant d'attraper son bronze, sans succès.

Harry, quant à lui, resta interdit un moment, puis voulut que son lézard revienne à lui et se calme.

Il y pensa juste et son brun cessa aussitôt ses cris de menaces pour foncer jusqu'à lui et enfoncer rageusement ses petites serres dans son épaule, sa queue venant lui entourer possessivement le cou.

Harry pouvait sentir son agacement, mais il s'attela à le caresser et à le rassurer, ce qui sembla agir peu à peu sur l'animal. Ses yeux qui rougeoyaient devinrent verts et même le bronze de Hermione cessa ses cris d'orfraie pour patouner les cheveux de sa maîtresse au-dessus de sa tête.

-Hey, oh, tu ne vas pas t'installer là-haut ? Gémit celle-ci alors que le lézard de feu bleu et Norbert glissaient prudemment vers le reste du furet.

Le calme revint aussi brusquement qu'il avait été brisé, juste rompu par les mâchonnements des deux autres reptiles.

Le bronze d'Hermione n'avait pas renoncé à sa position en hauteur au grand désarroi de celle-ci.

-Je sens qu'il va falloir les dresser… Soupira t'elle.

Harry ne répondit rien et caressa le dessous du menton de son lézard. Ca ne lui apparaissait pas être une tâche si compliquée : il sentait déjà qu'il avait une certaine emprise sur son brun. Il se demandait même s'il ne pourrait pas se faire obéir des trois autres lézards.

*Et d'un dragon ?*

Non, il ne fallait pas rêver. Le fait qu'il entende Derianth ne signifiait rien. C'était Charlie qui avait l'entier contrôle de sa bête.

Avec leur attention tourné sur les reptiles, le temps passa vite et soudain il fit nuit et ce fut l'heure de se rendre à la Grande Salle pour le dîner… Et probablement expliquer leurs absences en cours.

-On devrait laisser nos lézards de feu chez Hagrid… Lança alors Hermione. Je veux dire… On ne nous autorisera certainement pas à les avoir avec nous pour les repas et les cours…

Ron et Harry se regardèrent, peu ravis de l'idée même s'ils comprenaient le bon sens là-dessous.

Il fut cependant difficile de décrocher les petits dragons de leurs cous ou bras. Bien que tout juste nés, ils avaient une sacré force dans leur queue.

Le brun d'Harry lui envoya des pensées d'interrogations inquiètes alors qu'il s'efforçait de le faire tenir sur la table.

-S'il te plait, restes ici, je reviendrais te chercher, promis, lui assura t'il en le caressant sous le menton, essayant de lui faire parvenir tout son amour.

Le bleu de Ron se mit à roucouler d'inquiétude en tournant sur lui-même et le bronze d'Hermione semblait indépétrable, admonestant carrément sa maitresse depuis les airs. Ils réussirent cependant à refermer la porte derrière eux, le cœur chagrin mais leurs lézards en sécurité.

Sous la protection d'Hagrid et Norbert, ils commencèrent alors à remonter la colline en réalisant qu'ils allaient très certainement se faire hurler dessus. Avec l'histoire de la Chambre des Secrets et leur « disparition », le personnel de Poudlard avait sûrement craint le pire…

Cette inquiétude ne dura que les premiers mètres puisque, soudain, leurs trois lézards de feu volaient à leurs côtés en pépiant d'indignation.

-Mais ?! S'étrangla Hermione. Ils étaient pourtant enfermés !

-Oh Merlin… Gémit Ron en se tapant le front de la main. J'avais oublié que comme les dragons ils peuvent transplaner… Il faut se faire une raison, ils vont rester avec nous…

Comme pour appuyer ses dires, le brun vint atterrir sur l'épaule de Harry et se faufila lestement à l'intérieur de son col pour se lover dans sa chemise avec un grognement irrité. Sa petite langue fourchue vint lui chatouiller le ventre au passage.

*Moineau…* Pensa t'il alors comme prénom pour la créature en songeant à sa langue sifflante, puis à la façon dont ses vocalises rappelaient le langage des oiseaux.

Et c'était une petite chose brune, pour l'instant de la grosseur d'un moineau.

Heureux d'avoir retrouvés leurs compagnons, mais tout de même inquiets, ils reprirent la route vers le château. Malgré qu'ils soient autorisés à Poudlard, ils craignaient la réaction des professeurs et des autres élèves.

Ils eurent raison, d'une certaine façon.

A suivre…

Les lézards de feu font partis du bestiaire de la Ballade de Pern, mais je pense qu'ils intéresseraient beaucoup notre très cher Norbert Dragonneau (aaah pressée du deuxième film !). Le principe des « couleurs » de dragons aussi – mais j'expliquerais le pourquoi du comment ensuite. Qui vote pour que Rogue se fasse cramer les cheveux par l'un des lézards ? Haha, non je rigole, pauvre de lui, je vais pas trop le torturer dans cette histoire (mais ça règlerait son problème de cheveux gras… *sifflote d'un air innocent*) .
Prochain chapitre :
Le rêve d'un garçon, ou l'apparition peut être attendue d'un petit blond… A mercredi prochain !