Mot de l'auteur : Hey hey les lecteurs ! J'espère que vous allez bien et que vous profitez d'un beau temps d'été, comme c'est le cas chez moi ! Vous en avez rien à faire, mais vivement que j'ai fini d'aménager mon jardin pour pouvoir écrire dehors, à l'ombre d'un parasol… Aaah j'adore l'été. Mais trêve de racontage de vie, voici la fin de la deuxième année d'Harry !

Chapitre 3 : Le rêve d'un garçon

Le soir même de l'éclosion de leurs lézards de feu, Hagrid, Harry, Ron et Hermione se retrouvèrent dans le bureau du Directeur de Poudlard, observant les professeurs McGonagall et Rogue les vilipender, chacun à leurs façons.

Leur professeur de Métamorphose était toute pleine d'inquiétude indignée quand Rogue leur jetait leurs comportements soit disant irresponsables à la figure en ignorant les quatre petits dragons qui lui grognaient dessus en battant vivement des ailes.

Le bronze d'Hermione lança finalement un petit jet de flamme qui obligea le sinistre maitre des potions à reculer de plusieurs mètres.

Les trois petits étaient tout pleins de sentiments protecteurs pour leurs humains.

Dumbledore était resté tout ce temps silencieux, une étincelle amusée dans les yeux alors qu'il observait leurs petits guerriers.

-Des lézards de feu, lança-t-il finalement avec émerveillement, cela fait bien longtemps que je n'en ai pas vu !

Il gloussa devant l'air offusqué de Rogue qui s'écarta en continuant de tous les fusiller du regard comme si ça pouvait le débarrasser de leurs présences à tous.

-Oui, oui, je sais Severus. Ils se sont montrés oublieux de leurs devoirs et pour les enfants, ne se sont pas rendus à leur cours… Mais il est des circonstances exceptionnelles, fit-il en se levant de sa chaise, où l'on peut comprendre ces choix. De toute évidence, ils auraient surtout perturbé leur cours et dérangés leurs condisciples…

Harry sourit légèrement en observant l'expression dégouté de Rogue. Notant son soudain amusement, Moineau se calma et vint se poser sur son épaule, attentif.

-…Néanmoins, continua Dumbledore en les regardant tous les trois avec attention, vous auriez dû prévenir un de vos professeurs avant de sortir du Château. Avec ce qu'il se passe en ce moment…

Il se tut, l'air soudain fatigué et se tourna vers Fumseck qui avait légèrement grandi depuis sa mort et sa renaissance. Le jeune phénix semblait tout aussi intéressé que son Maître par les lézards de feu.

Voyant que le vieil homme était perdu dans ses pensées, McGonagall se racla la gorge et se posta devant eux :

-Je ne pense pas que vous mettre en retenue serait une bonne idée avec ces élèves pétrifiés, ainsi je me contenterais de vous assigner à votre salle Commune jusqu'à nouvel ordre !

-Quoi ?! Gémirent Harry et Ron devant cette restriction de leurs mouvements.

Hermione, blanche, demanda :

-Mais je vais quand même pouvoir aller à la bibliothèque ?

Elle avait une tonne de recherche à faire sur son nouveau compagnon !

-Nous verrons cela ! Fit la sorcière, toujours pas remise de sa frayeur. Et pas de discussions. A part pour aller en cours et manger, je ne veux plus vous voir trainer dans les couloirs !

-D-

Cette nouvelle leur donna un coup au moral. Comment pourraient-ils utiliser le polynectar s'ils étaient privés de sortie ?

-On rusera, répliqua Harry en se dirigeant vers la Grande Salle pour pouvoir profiter de la fin du repas. On s'éclipsera avec ma cape d'invisibilité.

-Ok, Harry, fit Hermione, mais qu'est-ce que tu fais d'eux ?

Elle désigna son bronze qui était de nouveau planté sur sa tête, dans son amas de cheveux.

-Personne ne voudra croire que nous sommes des serpentards s'ils nous suivent à la trace comme ils le font… Approuva Ron.

Harry fronça des sourcils et décida de rejeter cette objection, déterminé :

-JE trouverais un moyen de les garder au dortoir. Ils seront en plus une couverture parfaite.

Oui, tout se mettait en place dans son esprit, et il se faisait fort d'apprendre à se faire obéir des trois petits lézards d'ici que la potion soit prête.

Il ne savait pas pourquoi, mais il se sentait plus fort avec Moineau à ses côtés.

Approchant des portes de la Grande Salle, il n'hésita même pas, totalement oublieux de la façon dont ses condisciples le traitait en paria. Il entendit néanmoins la voix de Drago Malefoy qui semblait se trouver aux environs directs de l'embrasure :

-Vous allez voir ça, ils vont recevoir la punition du siècle… A moins qu'ils ne soient finalement expulsés… Faisait sa voix trainante aux intonations de joie cruelle.

Harry esquissa un petit sourire moqueur avant de demander à son lézard de feu de se montrer royal. Moineau trilla avec défi et s'envola de son épaule pour montrer l'envergure de ses ailes.

Et c'est avec un dragon miniature volant au-dessus de lui qu'Harry fit son entrée, la tête haute, suivis de Hermione et de Ron qui étaient un peu moins assurés face aux expressions surprises et impressionnées qui s'affichaient sur le visage des autres élèves.

Harry se permit un petit coup d'œil sur Malefoy et sa brusque joie fit cabrioler Moineau.

Oh la tête de dégouté que se payait le serpentard ! C'était tout simplement épique !

Il apprécia aussi les expressions dépitées de Crabbe et de Goyle, mais n'en fit pas étalage, souhaitant rester digne alors qu'il s'asseyait à sa place habituelle à la table des Gryffondors.

« Bizarrement », les trous qui s'étaient formés de chaque côté de lui quand il mangeait se comblèrent brusquement de gryffondors oublieux de sa nature de pétrificateur malfaisant.

-J'hallucine ! Lança pour hostilité Fred en détaillant les trois lézards pour finalement s'arrêter sur Ron : c'est… ?

-Oui, fit celui-ci sans cacher sa fierté. C'est Charlie qui nous les a offerts !

Pour une fois qu'il avait quelque chose de bien à lui et que ses frères n'avaient pas possédé avant, il rayonnait.

-Pourquoi il vous en a donné à vous et pas à nous ?! Geignit George avec indignation.

-Tu rigoles ? Il aurait trop peur de ce que vous pourriez en faire ! Répliqua leur petit frère avec un petit gloussement ironique.

Les jumeaux se regardèrent avant de, bons joueurs, acquiescer.

-C'est vrai…

-…Ces petites bestioles ont un sacré potentiel…

-…Tu nous la prêterais ?

Par sécurité Ron attrapa son bleu et le mit hors de portée du reste de sa fratrie.

-Ca va pas ? Je ne vous laisserais pas approcher Thot !

Harry sourit en entendant le nom que lui avait donné Ron. Il se tourna alors vers Ginny Weasley, craignant sa réaction, mais la première année était à plusieurs places d'eux, l'air ailleurs, mangeant d'une main, l'autre fermement appuyée sur un espèce de petit carnet.

Il aurait pourtant cru que la jeune fille serait admirative des lézards, elle qui aimait tant les animaux et qui avait pleuré en apprenant la pétrification de Miss Teigne (elle était bien la seule à l'avoir fait, du reste…).

Haussant des épaules, il revint sur les frères Weasley, constatant que Percy était lui aussi entré dans le débat et cachait difficilement sa propre jalousie.

Harry profita pleinement du repas, appréciant que l'attention soit sur Moineau plutôt que sur lui. Ses camarades venaient enfin lui parler à nouveau, même si c'était pour demander à toucher son compagnon, qui, au grand dam de tous ceux qui s'y essayèrent, préférait disparaitre et réapparaitre quelques mètres plus haut.

Pendant un moment, ce fut comme si la chambre des Secrets n'avait jamais existée.

-D-

Les vacances de Noël troublèrent la routine qui s'était établie depuis la naissance des quatre lézards de feu.

Au début, Moineau, Thot et Hector avaient provoqué quelques petits problèmes.

Parce qu'ils étaient encore jeunes, ils semblaient passer tout leur temps à réclamer de la nourriture et à dormir. Presque toutes les quatre heures, les trois sorciers devaient donc les nourrir, peu importe ce qu'ils étaient en train de faire : étudier en cours, dormir ou se doucher… Les petits ventres sur pattes savaient se montrer très persuasifs.

En conséquence, ils avaient presque doublés de volume et leur peau avait commencé à se parcheminer comme une mue de serpents. Charlie leur avait envoyé une huile à appliquer sur leur cuir tous les jours après un brossage de peaux mortes. Cet instant toilette était vivement apprécié des plus si petits reptiles qui se vautraient entre leurs mains avec délice.

Les plus impressionnants restaient Norbert et Hector, les deux bronzes. Ils avaient désormais presque la taille d'un jeune chat. Moineau faisait quant à lui deux mains de longueur, toujours sans compter la queue, et Thot, le bleu, était plus petit de quelques centimètres.

Non comptant la taille, il y avait le caractère. Le bleu de Ron obéissait sans difficulté à son Maître, à Harry et aux autres lézards, même si parfois il lui arrivait de faire des choses stupides, comme s'il n'avait pas très bien réfléchi avant de se lancer, ce qui les faisaient tous éclater de rire… Mais les deux bronzes étaient bien plus difficiles à manœuvrer. Harry comprit au cours des jours qui suivirent qu'il y avait une hiérarchie chez les lézards et que par leurs métabolismes, les bronzes étaient des sortes de guerriers commandants, plus forts, plus intelligents, suivi ensuite des bruns, puis des bleus et des vertes.

« Bête comme une verte » semblait être une insulte fréquente chez les chevaliers dragons, même si Harry trouvait ça un peu méchant pour les maîtres de ces dragonnes.

Les femelles or étaient, elles, appelée les « Reines » et ce n'était pas pour rien. Hagrid lui avaient dit qu'elles étaient encore plus grosses que les bronzes.

Hermione avait bien du mal à contrôler son Hector qui pouvait surgir brutalement au-dessus d'un professeur en cours et le haranguer pour une raison ou une autre. Le lézard détestait particulièrement Rogue et lui criait dessus dès qu'il ignorait la main levée de Hermione.

Forcément, Gryffondor eut son record de pertes de points dura nt le mois de novembre…

Moineau ne posait des soucis que lorsqu'il décidait de passer outre les ordres d'Hector. Le bronze l'attaquait alors et le petit lézard brun répliquait, refusant de s'aplatir. Harry avait quelques difficultés à comprendre la raison de cette rébellion, mais il arrivait généralement à faire cesser la bagarre en leur impulsant l'ordre de se calmer.

Il s'entrainait souvent à donner des ordres aux lézards afin d'être certain de les contrôler pour le jour où ils utiliseraient le polynectar… Jour qui approchait à grande vitesse.

Ce fut comme cela que le premier jour des vacances, il assista à une scène surprenante.

Il s'était éloigné de la salle commune sous sa cape d'invisibilité afin de s'assurer que Moineau obéirait à son ordre de rester dans le dortoir. Et comme McGonagall n'avait toujours pas levé sa punition, il n'avait pas d'autre choix que de se déplacer en catimini.

Invisible, il put donc surprendre Lucius Malefoy et son fils qui se tenaient dans la galerie de la Cour de Métamorphose.

-J'ai dit NON, Drago ! Cracha l'homme en élevant la voix, apparemment très contrarié par son fils.

Le petit serpentard n'était guère mieux, la colère et l'injustice s'affichant visiblement sur ses traits.

-Mais tu voudrais quoi ? Que eux ils se pavanent avec leurs lézards de feu et que moi…

-Ça suffit ! Tu n'auras pas de lézard de feu ! Et j'aimerais que tu cesses immédiatement toutes tes sottises au sujet des dragons !

Le blondinet baissa la tête en évitant son regard, coupable. Son père émit une sorte de reniflement moqueur avant de continuer :

-Tu crois que je ne le savais pas ?! Par Salazar, quelle place penses-tu que possèdent les… (Il cracha le mot suivant comme s'il devait le vomir) « chevaliers dragons » ?

Drago marmonna une réponse et Harry sentit son cœur s'arrêter lorsque l'homme fusa sur le garçon pour lui asséner une gifle violente. Le petit blond vacilla légèrement sur le coup, mais n'émit aucun cri de douleur, si ce n'était un gémissement étranglé.

-Aucune ! Accepta-t-il alors de répondre de façon intelligible.

Lucius rajusta ses gants en le fixant avec colère.

-Exactement. Aucune. Alors plutôt que de perdre ton temps à admirer de stupides reptiles ailés, tu ferais mieux de t'entrainer avec ton balai. Ton match contre Gryffondor était une vraie honte. Je ne supporterais pas de perdre à nouveau la face à cause de tes enfantillages.

-Oui Père…

Harry observa l'homme partir à grands pas, toujours un peu choqué de ce dont il venait d'être le spectateur. Soudain, il entendit une petite plainte près de son oreille et sursauta, constatant avec horreur que Moineau était là, ayant sûrement senti son désarroi.

Il se retourna alors vers le serpentard et jura entre ses dents en se rendant compte qu'il avait lui aussi aperçu le lézard de feu.

Et là où était Moineau… Harry se trouvait forcement.

Une véritable lueur de haine passa dans les yeux gris alors qu'Harry s'enfuyait en toute hâte, vraiment pas fier de lui. Et inquiet aussi, parce qu'il savait que Malefoy le lui ferait forcement payer…

-D-

Le polynectar fut prêt pour le jour de Noël. Harry réussit à intimer l'ordre aux trois lézards de feu de rester dans leurs dortoirs respectifs, se barricadant lui-même contre tout sentiment qui pourrait encourager Moineau à désobéir.

Il ricana légèrement en observant son reflet dans le miroir, légèrement désorienté de trouver Gregory Goyle à sa place. Il se demandait comment réagirait son petit compagnon s'il le découvrait sous cette apparence.

-Tu es sûre ? Demanda une nouvelle fois Ron sous son apparence de Vincent Crabbe à une Hermione qui refusait de sortir des toilettes.

-Oui, allez-y ! Ne faites pas attention à moi !

Légèrement soucieux pour leur amie qui aurait dû arborer les traits de Milicent Bulstrode, les deux garçons prirent la direction de ce qu'ils supposaient être l'entrée de la Maison de Serpentard.

Un coup de chance les fit croiser le chemin de Malefoy justement, même si le cœur d'Harry tressaillit un peu en l'apercevant. Il n'arrivait pas à se sortir de la tête l'altercation entre Lucius et son fils.

Ce n'était pas qu'il avait cru que Malefoy était un enfant pourri gâté, parce que contrairement à Dudley, qui, lui, en était un, le serpentard avait de la discipline. Mais de là à imaginer une telle violence… Aussi physique que verbale… Harry restait secoué d'avoir été le témoin d'un évènement aussi privé dans la vie de son rival.

Et il y avait cette surprenante découverte, celle qu'il était apparemment lui aussi très intéressé par les chevaliers dragons. Ça ne collait pas vraiment avec son image ou même avec la possibilité qu'il soit l'héritier de Serpentard.

Harry ne savait plus trop bien sur quel pied danser avec le blond et s'avouait sans honte qu'il évitait de le regarder pendant les repas.

Alors là, même sous le déguisement de Goyle, il ne put s'empêcher de se sentir coupable de le « tromper » une fois de plus.

C'est donc dans un silence qui collait bien à la personnalité de Goyle qu'il suivit Malefoy jusqu'à l'intérieur de la salle commune des serpents. Le blond fit asseoir Harry et Ron sur un canapé en cuir avant de partir chercher ce qu'il voulait leur montrer. Ron jeta alors un petit coup d'œil à Harry en faisant la grimace, puis essaya de se mettre à l'aise, comme s'il était vraiment ce gros gorille sans cervelle que pouvait être Crabbe.

Il eut cependant plus de mal à garder contenance quand Malefoy leur mit dans les mains un article de la Gazette concernant Arthur Weasley et sa voiture volante que Ron et Harry avaient malencontreusement exhibés au début de l'année.

Le brun fit cependant l'effort de cracher un rire de circonstance, espérant cacher le manque d'enthousiasme de Crabbe/Ron. Il écouta ensuite le blond râler sur tous les gens qui ne trouvaient pas grâce à ses yeux. Quand le sujet en vint à lui, Harry Potter, il se sentit fondre d'horreur mentalement quand les yeux de son vis-à-vis devinrent aussi acérés que des lames de poignards.

Il lui semblait que c'était bien pire que la façon dont il pensait à lui avant. Il y avait de la colère dans son visage, oui, mais pas cette haine violente qui débordait à chacune de ses paroles.

Si auparavant Malefoy ne l'avait jamais vraiment effrayé, il sentait que les choses avaient changés. Que d'avoir surpris cette stupide gifle humiliante l'avait élevé au rang d'ennemi plutôt que de rival.

Il lui faudrait faire plus que jamais attention à ses arrières.

Non pas qu'un Monstre flippant était déjà suffisant pour ça.

Quand le blond aborda finalement le sujet de l'héritier de Serpentard, Harry rebondit aussitôt dessus :

-Tu dois bien avoir une petite idée de qui est derrière tout ça ?

Hélas, tout ce que le serpentard put leur révéler, c'était ce que lui avait dit son père. Et voyant que le polynectar commençait à ne plus faire effet, les deux garçons se contentèrent de ces quelques indices avant de se précipiter hors de la Maison des serpentards.

En revenant en toute hâte dans les toilettes de Mimi Geignarde, ils eurent la surprise de découvrir une Hermione toute poilue qui tentait de calmer un Hector fortement perturbé.

Harry ne saurait dire si c'était les oreilles de chat, la queue ou l'absence de son habituelle chevelure touffue où se poser qui agaçait autant le lézard…

Ils eurent le plus grand mal à expliquer à l'infirmière ce qu'il était arrivé et COMMENT ça avait pu arriver.

Et quand cela arriva à ses oreilles, McGonagall fut encore plus furieuse contre eux, ce qu'il ne croyait pourtant pas possible.

-D-

Les cours reprirent en janvier et Harry eut une nouvelle énigme sur laquelle se pencher : l'étrange journal intime de Jedusor. Ainsi, entre lui, l'absence de nouvelles agressions et la stupide fête de la St Valentin organisée par le professeur Lockhart, Harry oublia une partie de ses inquiétudes quant à Malefoy et l'Héritier de Serpentard.

Moineau avait pratiquement mutilé le nain de la St Valentin que lui avait envoyé Ginny Weasley (il la retenait sur ce coup…) et il éprouva bien évidemment un choc quand la vérité sur le journal fut révélée et que Jedusor lui apprit la culpabilité d'Hagrid dans l'affaire de la Chambre des Secrets, cinquante ans auparavant.

Il fut quand même surpris de réaliser un jour du mois de Mars qu'il n'avait plus vu ou subit Dobby depuis l'affaire du cognard fou. Légèrement inquiet, il se demanda si un nouveau coup fourré de l'elfe de maison n'allait pas lui tomber brutalement dessus.

Moineau roucoula doucement contre son cou pour le rassurer, sentant son humeur spéculative.

Rentrant dans la salle commune « tout de suite après les cours » comme le leur avait hurlé McGonagall, il s'étira et se laissa tomber dans un fauteuil le temps de se décider à en sortir pour aller s'étaler sur son lit, où il serait bien plus confortable.

Hermione et Ron, tous deux à la bibliothèque, ne devaient d'ailleurs pas tarder à le rejoindre. Il interrogea mentalement Hector, par simple jeu, et le lézard bronze lui fit transmettre l'image de Hermione en train de plier ses affaires dans son sac.

Il sourit en réponse.

Harry avait de plus en plus de facilité avec les lézards. Cela ennuyait un peu Hermione qui ne comprenait pas comment il faisait, d'autant plus qu'il n'arrivait vraiment pas à le lui expliquer. C'était presque… Inné pour lui.

Il pouvait sentir les subtiles différences entre les trois lézards et plus il connaissait l'animal, plus il arrivait à affiner sa maîtrise. Qu'il soit ou non lié à lui.

Evidemment, il n'attendait pas la même chose d'Hector et de Thot. Le petit bleu, aussi adorable et amusant était-il, avait beaucoup de mal avec les ordres compliqués comme transmettre des images. Si Harry se focalisait sur lui, le bleu apparaissait sans attendre qu'il lui ait fait comprendre ce qu'il attendait de lui.

Ron s'en moquait parce qu'il était bon pour porter des lettres et que c'était ce qui lui importait le plus.

A vrai dire, en aurait-il été incapable que Ron l'aurait aimé tout autant. Ils étaient tous les trois gaga de leurs lézards respectifs comme s'il s'agissait de leur propre progéniture.

D'ailleurs, apercevant le petit bol de viande que les elfes de maison laissaient à la disposition des lézards de feu, Harry s'étonna que Moineau ne soit pas déjà dessus, à s'empiffrer.

Mais non, le petit lézard était actuellement occupé à bronzer dans le rayon de soleil qui se jetait sur le dossier du fauteuil, sa queue se balançant d'un rythme régulier, son extrémité fendue tressaillant légèrement de bonheur quand elle frôlait les cheveux de Harry.

Charlie avait prédit que leur appétit se calmerait au fur et à mesure de leur croissance. Et en effet, Thot et Moineau se montraient plus mesurés, au contraire de Norbert et Hector qui semblaient encore manger leur poids en viande.

Heureusement que ces animaux étaient très propres, transplanant pour faire leurs besoins, sinon on aurait retrouvé de la crotte de dragon dans toute la salle commune de Gryffondor.

Trouvant finalement la force nécessaire, Harry s'extirpa du gouffre de coussin qui l'avait englouti et attrapa son sac pour monter dans son dortoir. De là, il se laissa tomber sur son lit, la tête enfouie dans le couvre lit et décida de rester immobile jusqu'à l'heure d'entrainement de Quidditch.

Il sentit plus qu'entendit Moineau transplaner au-dessus de lui et le petit brun venir jouer à tirer sur ses cheveux. Hedwige qui se trouvait sur son perchoir hulula de façon sévère sur le petit dragon qui, respectueux de la chouette, abandonna son activité pour se poser à ses côtés.

Harry releva alors la tête pour les observer tous les deux. La chouette avait la tête enfoncée fièrement dans son plumage, les yeux fixés sur le reptile qui tentait d'imiter sa posture. Ils étaient trop mignons.

Il laissa les minutes s'égrener doucement, attentif aux quelques gouttes qu'il entendait claquer contre les vitres et qu'il espérait éphémères.

Quand tout à coup il y eut un froid glaçant, ainsi que du bruit dans la salle commune.

Moineau disparut aussitôt et Harry tenta de faire de même, de façon bien plus pataude en manquant de se casser la figure au sol.

Il dévala les escaliers des dortoirs pour finalement trouver un cercle de personnes autour de la cheminée, ainsi que trois lézards qui volaient nerveusement en émettant des pépiements affolés. Ecartant d'un mouvement Parvati, il tomba sur le spectacle d'Hermione qui sanglotait bruyamment, soutenue par Ron qui la tenait fermement aux épaules, les yeux humides.

Dans les mains de la jeune fille se trouvait le corps mou et immobile de Hector, les yeux blancs et la gueule ouverte à la langue fourchue pendante où était accrochée une substance mousseuse.

Les lézards présents se turent brusquement, puis une plainte sinistre s'échappa de leurs gorges, si puissante qu'elle devait s'entendre au-delà de la salle commune. Peut-être même dans tout le château.

Hector était mort.

Harry se sentit aussi froid que la pierre et laissa son regard tomber sur l'écuelle de viande toute proche, désormais à moitié vide. Un nouveau frisson d'horreur le secoua quand il réalisa que ça aurait très bien pu être Moineau.

Car conformément à son intuition, il fut prouvé peu après que la viande avait été empoisonnée.

Les elfes de maisons furent interrogés, mais aucun ne put donner le nom du responsable. Harry, en son fort intérieur, l'identifia rapidement.

Malefoy n'avait pas souri comme ça depuis au moins quatre mois.

Harry n'eut malheureusement pas le temps de lui cracher toute sa répugnance à son égard et à son acte dénotant toute sa vilénie, d'abord parce que ni lui ni Ron n'arrivaient à laisser Hermione, inconsolable, puis parce que tout s'enchaina avec rapidité lorsqu'elle fut, malgré leurs bons soins, pétrifiée à son tour.

Cela ne serait jamais arrivé si Hector avait été en vie, ne cessait de penser Harry quand il se trouvait à son chevet dans l'infirmerie ou lorsque les professeurs les amenaient à présent d'un cours à l'autre en jouant les vigiles attentifs.

Aucun moyen de leur échapper. Aucun moyen d'aller écraser le nez de Malefoy sous son poing.

Il y eut ensuite l'emprisonnement de ce pauvre Hagrid qui, heureusement, même à Azkaban, ne pouvait être séparé de Norbert. Harry pria de tout son cœur pour que le lézard de feu rende la vie du demi-géant moins douloureuse.

Ron se montra moins clément dans ses pensées lorsque, par miracle, ils revinrent vivant de l'antre d'Aragog et pria pour que le gardien des clefs vive un martyr.

Quant à la suite des évènements, Harry ne savait pas s'il s'en serait sorti vivant sans l'aide de Moineau contre le Basilic. C'était uniquement grâce à lui, et à l'épée de Gryffondor, qu'il avait pu vaincre le Monstre qui se terrait dans la Chambre des Secrets.

L'année se termina donc sur une légère note d'optimisme lorsque Hagrid fut relaxé et blanchi de ses crimes, et que les pétrifiés furent ramenés à leur état originel.

Le dernier soir, Harry mangea comme d'habitude avec ses amis, riant, plaisantant et discutant de ce qui pourrait leur arriver l'année suivante.

Il ne savait pas alors que c'était la dernière fois qu'il dormait à Poudlard.

FIN DE LA PARTIE I

Aaah Drago, mon insupportable petite peste blonde. Je n'aimerai pas le vivre, mais j'aime l'écrire ! Bon, après, rassurez-vous, il n'a que 12 ans, il va s'améliorer. Après de là à dire qu'il deviendra quelqu'un de gentil… Merlin, non ! Un Drago qui se respecte doit garder une part de cruauté et d'égoïsme (enfin, c'est ma vision personnelle des choses). Et sinon, oui, je fais des parties super courtes ! Et vous l'aurez sans doute deviné, on va changer de cadre pour la suite. On laisse l'école pour se rapprocher des dragons !
Chapitre suivant :
La décision de Harry, le retour de Charlie et Derianth ! Pour ceux qui seront fidèles au rendez-vous, je vous dis à mercredi prochain !