Mot de l'auteur : Bonjour tout le monde, j'espère que vous allez bien ! Que certains d'entre vous ont la chance d'être en vacances. Moi pas... bouhouuu… Mais bon, je partage ça avec Harry comme vous n'allez pas tarder à le voir ! Et comme toujours, je remercie ceux qui ont pris le temps de me laisser une review au chapitre suivant, et les nouveaux qui suivent cette histoire !


M'apprêtant à insérer un certain nombre d'OC, je mettrais désormais un petit rappel de qui est qui dans la Réserve :

Gérant: Ivan Desclare (dragon bronze Norlith)

ooo

Chef des Candidats : Adrian Montemps (dragon brun Goleth)

ooo

Chevaliers: Charlie Weasley (dragon bronze Derianth- lézard de feu vert Jade)


Chapitre 5 : Princesse

Quand tout fut décidé, Harry fut prié de quitter les appartements de Charlie et de suivre Montemps, qui devenait dès à présent son supérieur.

Il salua rapidement Charlie qui lui fit un sourire plein d'encouragement et eut une pensée pour Derianth avant de se retrouver à presque courir derrière Montemps à travers un réseau de galerie.

Celui-ci, troué de portes à distance à peu près équivalente, était éclairé ici et là par des cristaux luminescents et colorés qui s'allumaient d'eux même au fur et à mesure de leur avancée.

-Ici, il n'y a pas de place pour les mollassons et les fainéants, lança finalement Montemps d'une voix ferme. Ce n'est pas Poudlard ou Beauxbâtons où vous mettez les pieds sous la table. Les Candidats sont chargés d'une partie des corvées de la Réserve. Deux fois par jour. Le reste de leur temps est occupé par de l'entrainement physique et quelques cours théoriques sur l'Eclosion. J'attends de mes Candidats, rigueur et sérieux.

Harry put à peine acquiescer qu'ils débouchèrent dans une coursive donnant sur la cuvette du volcan. La pierre étant percé comme de larges fenêtres, ils avaient une vue complète de la plaine, perdue en ce moment dans l'obscurité.

Ils continuèrent cependant à descendre.

-Que tu le saches, Potter, il n'y a pas de cours de magie pour les Candidats. Seuls les Aspirants y ont droit. Alors si tu veux continuer à pratiquer tes tours de Poudlard avec ta baguette, ce sera sur ton temps de libre.

-Quel temps libre ? Demanda Harry qui ne se souvenait pas que l'homme ait parlé d'un quelconque temps libre.

D'ailleurs il aperçut un rictus moqueur sur le coin de son visage. L'homme semblait apprécier sa vivacité d'esprit. C'était au moins ça.

-Celui où tu dors et mange.

Voilà qui était clair. Harry n'allait pas précisément passer le reste de l'été dans un club de vacance.

Puis semblant se rendre compte de l'expression un peu perdue du garçon, l'homme ajouta :

-Ne t'en fais pas, tu te feras vite une carte mentale de la Réserve. D'autant plus que les premiers temps tu seras surtout amené à fréquenter les Cavernes Inferieures. Autrement dit, le rez-de-chaussée. C'est là que se trouvent le Baraquement des Candidats, où tu dormiras, et là où aura lieu la plus grosse partie de ton travail et de ton entrainement. Les Cavernes Supérieures, là d'où nous venons, ne contiennent que les appartements des différents chevaliers dragons. Je ne veux d'ailleurs pas t'y voir trainer… Ah ! Gwen !

Harry baissa les yeux en découvrant une femme, apparemment en robe de chambre, qui se tenait en bas des escaliers et les fixaient d'un air serein, une chandelle à la main.

Elle devait avoir quarante ans, des yeux calmes, bleus et des cheveux mi-longs de la couleur du miel.

-Les dragons sont agités, annonça t'elle d'une voix posée. J'ai supposé qu'il se passait quelque chose.

Elle sourit à Harry qui lui rendit l'honneur, sentant qu'il allait apprécier cette personne, qui quelle puisse être.

-Gwen, je te présente Harry Potter, nouveau Candidat. Potter, voici l'Intendante des Cavernes Inférieures, Gwendolyn Steenwich. Tu peux la considérer comme une de tes supérieures et j'entends bien que tu te montres poli et que tu lui obéisses sans rechigner si elle te demande quelque chose !

-Oui Monsieur, répondit Harry comme il sentait qu'il devait répondre.

-Alors voici le fameux Harry de Charlie, commenta Gwendolyn, les yeux pétillants.

Harry replongea dans sa gêne, se demandant si Charlie avait parlé de lui à tout le monde.

Un concert de voix affirmative lui répondit dans sa tête.

*Oh misère…*

Il sentait qu'il allait être le « Harry de Charlie » pendant un bon moment.

Comme si elle lisait dans ses pensées, le sourire de Gwendolyn s'agrandit.

-Charlie est apprécié de la plupart des gens de la Réserve. Et puis c'est un de nos chevaliers bronzes, alors il est forcément connu… Mais nous aurons le temps de discuter de cela. Je ne sais pas depuis quand vous êtes debout, mais l'Aube n'est que dans quatre heures alors je suggère que nous nous rendions vite au Dortoir des Candidats pour vous trouver un lit.

Montemps grogna en réponse et emboita le pas de l'Intendante, Harry sur ses talons, bien qu'il fût trop excité par toute cette nouveauté pour avoir envie de dormir.

Les Dortoirs se trouvaient dans une grotte au niveau du sol et l'ameublement semblait spartiate pour ce qu'il pouvait en voir. Tous les garçons dormaient dans la même pièce, et il y en avait huit, dont un qui ronflait si fort qu'Harry se demanda si ce n'était pas un dragon qui se trouvait sous les couvertures.

Eclairé par la faible chandelle que tenait Gwendolyn, on lui désigna un lit avant de lui passer des draps, un coussin et une couette qu'il dû installer lui-même. Avant qu'il ait pu dire que sa malle et la cage de sa chouette étaient restées chez Charlie, Montemps lui jeta une chemise de nuit dans les mains :

-Elle sera peut-être un peu large, mais nous n'avons pas de modèles pour les moustiques.

Harry grommela un vague « merci » avant que les deux adultes ne disparaissent en le laissant dans le noir et les ronflements de ses nouveaux camarades. Moineau roucoula doucement à son oreille, frottant sa tête contre sa joue en réconfort et Harry poussa un soupir fataliste.

Il se dépêcha de retirer ses vêtements et d'enfiler sa chemise avant de se faufiler sous les draps.

Au moins, il faisait bon dans ces grottes, il ne crèverait pas de chaud.

Comme il le prévit, Harry ne fut pas capable de fermer l'œil de la nuit. Il patienta jusqu'à l'aube en écoutant les doux ronronnements de Moineau et les babillages des Dragons de garde.

-D-

Assis sur son lit fait, habillé de ses vêtements d'hier, Harry pût observer le réveil progressif des autres Candidats garçons.

Le premier à sortir du lit devait avoir au moins seize ans, il parut surpris de l'apercevoir mais lui adressa aussitôt un sourire avant de l'approcher, ayant l'air plutôt habitué à voir de nouvelles têtes du jour au lendemain.

Il s'appelait Edmund Deiricht, originaire d'Allemagne et, Harry l'apprendrait plus tard, Candidat malheureux rejeté par six éclosions. C'était pourtant un jeune homme dénué d'amertume, très calme et le plus mûr d'entre eux.

Le deuxième à se lever fut le ronfleur dragonesque, un blondinet aussi vif qu'une pile électrique d'un an plus vieux qu'Harry, très tactile et ayant la blague facile. Il lui dit aussitôt de l'appeler Damian, ce qui fit qu'Harry ne sût jamais son nom de famille.

Damian sembla aussitôt le prendre sous son aile, lui adressant un « Ah mais t'es trop mignon toi ! Je t'adopte ! », puis il se mit à le dévorer d'un regard un peu miséricordieux.

-Tu vas en baver, tu sais ? Lui demanda-t-il une fois qu'Harry ait mis un peu de distance entre eux. Ça fait longtemps qu'on n'a pas eu un « Poudlard » ici.

-Je m'en doute, répondit un peu aigrement Harry en constatant que tous avaient de véritables corps d'athlètes.

Damian continua alors à papoter en s'habillant, lui expliquant que la plupart des Candidats étaient envoyés ici à l'âge de 10 ans par leur famille, généralement pour pouvoir se débarrasser d'un enfant en trop.

-C'est ton cas ? Demanda Harry en levant un sourcil.

-Moi ? Nope. Je suis né ici. Ma mère est Claire, des Cuisines. Mon père est un des chevaliers-dragon.

-Lequel ?

-Aucune idée, répondit-il sans cependant en avoir l'air affecté.

Harry resta un instant la bouche ouverte avant de la refermer brutalement.

Ce matin-là, il fit aussi la malheureuse rencontre de Ronan Watteau, qui le gratifia aussitôt d'un regard plein de mépris. Harry aurait pu le comparer à un mélange de Duldley et de Malefoy s'il avait été blond, mais ses cheveux étaient aussi noirs que les siens, sauf qu'ils formaient des vagues élégantes au-dessus de sa tête plutôt qu'un nid de corbeau. Sa peau était d'un beau brun chocolat, et en fait, il l'aurait sûrement surnommé le « beau gosse » du groupe, si ce dernier n'en avait pas eu un peu trop conscience.

Harry eut envie de lui jeter quelque chose à la figure au bout de trois mots sorti de sa bouche.

La cohabitation allait se révéler compliquée.

-C'est une blague ? Qu'est-ce qu'ils nous ont ramené, là ? Ils sont quand même pas SI désespéré ?

-La ferme Ronan, soupira Damian. Tu sais ce qu'on dit sur les écailles d'un dragon ?

- Les dragons n'ont pas tous des écailles, crétin !

-C'est une FACON DE PARLER ! Répliqua Damian.

Avant qu'ils n'aient pu en venir aux mains ou qu'Edmund ne les sépare, ou même qu'Harry explique à Damian qu'il n'était pas une demoiselle en détresse dont on avait besoin de protéger la vertu, Montemps apparut dans la pièce et aboya :

-RASSEMBLEMENT !

Tous les garçons se jetèrent alors devant lui en ligne parfaite, l'expression fermée, à part pour Damian qui en semblait incapable. Harry hésita un instant avant de les rejoindre et d'imiter leur position.

Le Chef des Candidats approuva son initiative d'un mouvement de tête avant de passer devant les jeunes hommes pour inspecter leur habillement et leur coiffure. Les Candidats avaient apparemment un uniforme puisqu'ils portaient tous des pantalons larges en cuir brun et une veste verte fermée, renforcée aux coudes et aux épaules et portant dans un cercle le symbole d'un triangle blanc. Des gants et des bottes venaient compléter l'ensemble.

Satisfait, Montemps revint se poster devant eux :

-Candidats, comme vous l'avez très certainement remarqué, nous accueillons une nouvelle recrue. Harry Potter.

Ronan émit un grognement sarcastique que l'homme ne manqua pas puisqu'il s'interrompit brusquement en le fixant comme un serpent ayant ciblé sa proie :

-Une plaisanterie à nous partager Watteau ?

-Non, Monsieur, répondit-il aussitôt.

-Dans ce cas, veillez à garder pour vous vos appréciations !

-Oui Monsieur.

-Bon. L'équipe 1 est à la cuisine ce matin. L'équipe 2 aux étables. L'équipe 3 au ménage. Potter est avec moi. DISPERTION !

Les Candidats frappèrent sur leur cœur de la main droite avant de partir en file indienne du dortoir.

Harry resta alors à sa place, ne sachant pas ce qu'il devait faire. Heureusement que Montemps était un homme efficace puisqu'il vint à lui et du pied lui ramena une jambe contre l'autre et de la main lui tint le dos en le redressant.

-Ceci est la bonne posture. Il faudra muscler ce dos.

-Oui Monsieur, répondit Harry en se disant que c'était ce qu'on attendait de lui.

A raison puisque l'homme approuva à nouveau.

-Lorsque j'appelle le Rassemblement, tu dois toujours te placer en ligne avec les autres et tenir cette posture. Lorsque j'annonce « Repos », c'est qu'en général ce qui va suivre est un discours plutôt long et que je vous autorise à vous mettre à l'aise. Se mettre à l'aise est aussi une position particulière que tu devras maitriser. Je ne veux pas te voir tout avachi et le dos rond.

Il écarta les pieds d'Harry afin qu'il ait une meilleure prise sur le sol et le fit croiser ses bras dans le dos.

-Voilà, les épaules droites, l'allure fière. On ne se cache pas sous des robes de sorciers.

-C'est censé être décontracté ? S'enquit Harry qui se sentait absolument pas de tenir plus de dix minutes dans cette position.

Comme cela allait arriver un certain nombre de fois dans les semaines à venir, Harry fut traité d'avorton et fut prié de se taire pendant qu'il lui apprenait à saluer comme un chevalier dragon. Ce dernier mouvement était simple puisqu'il combinait le premier avec le poing sur l'emplacement du cœur.

L'homme l'emmena ensuite chez le tailleur de la Réserve puisqu'aucun uniforme n'était à sa taille. Harry avait beau leur dire qu'il n'avait que treize ans et qu'il allait grandir, il ne s'attira que des soupirs exaspérés. L'étape suivante surpris Harry et il voulut un instant protester, mais aucun chevalier dragon ne pouvait porter de lunettes ni avoir une vue déficiente. C'était trop dangereux en situation de combat.

Il fut donc obligé de laisser le Guérisseur rectifier sa vision à l'aide de la magie et de remiser ses lunettes qui lui faisaient pourtant penser à son père. C'était étrange, mais il se sentait nu sans elles, ne cessant de les chercher de la main pour les remonter sur son nez… D'autant plus que le sort lui donnait l'impression qu'on avait donné des coups de marteau à l'arrière de son œil.

-La sensation passera au bout de quelques jours… Mais il doit venir deux fois toutes les semaines pour faire de la rééducation, ajouta l'homme à Montemps qui se contenta de grogner en réponse.

Après quoi, Harry fut autorisé à rejoindre Damian.

Ce dernier le traina derrière lui à travers les cuisines où s'affairaient de nombreuses personnes sous la direction de Gwendolyn Steenwich, l'Intendante, qui avait noué un tablier sur sa robe pour l'occasion. Harry eut à peine le temps de regarder ce qu'il se passait : dans un coin se trouvait une rangée de grandes cheminées où bouillaient des chaudrons et des viandes à la broche, au milieu se tenaient des tables de travail où des paniers de pommes de terres et de carottes s'épluchaient toutes seules sous la surveillance d'un commis… Mais déjà Damian le conduisait le long d'un couloir qui montait jusqu'à une grande salle toute illuminée d'un soleil qui s'écoulait depuis d'immenses fenêtres encastrées dans le mur. Des tables dispatchées d'une façon qu'Harry définirait d'aléatoire occupaient majoritairement l'espace, entourées de bancs, mais il y avait aussi une estrade dans le fond, surmontée d'une magnifique et gigantesque tapisserie enchantée où se pourchassaient des dragons dans un ciel nuageux.

Des chevaliers se trouvaient ici et là, assis aux tables, discutant et s'animant joyeusement en dévorant un plat ou en ingurgitant ce qui ressemblait à de la bière. De la vaisselle sale s'étalait aussi dans les coins, de temps en temps récupérées d'un coup de baguette jusqu'à des dessertes par les gens qui faisaient le service.

-C'est le Hall des Repas, annonça Damian même si son interlocuteur l'avait déjà deviné. Notre table, à nous, les Candidats, est celle-là.

Il désigna une large table un peu à l'écart où se trouvaient déjà quatre filles.

Ils s'approchèrent alors.

Trois d'entre elles lui semblèrent sans intérêt, mais la quatrième avait des faux airs de valkyries et possédait aussi un lézard de feu, et pas n'importe lequel puisqu'il s'agissait d'une petite reine dorée.

-Je te présente Valentine Lassauge, fit Damian en enjambant le banc pour s'asseoir devant elle. Ne fais pas attention à son prénom poétique et à son côté french-girl, c'est une véritable brute.

-Tu as l'art et la manière de présenter les gens Damian, répondit-elle en lui donnant un coup de pied sous la table qui le fit se crisper de douleur.

Après quoi, très satisfaite d'elle, elle tendit la main à Harry :

-Tu peux m'appeler Val' et je ne te ferais mal que lorsque tu le mériteras !

-C'est bon à savoir, répondit Harry en lui serrant la main. Tu peux m'appeler Harry.

Il tourna ensuite son attention sur sa petite reine dorée qui toisait Moineau comme si elle le défendait de l'approcher. S'en apercevant, Valentine vint la gratouiller sous le menton.

-Elle c'est Delilah. Fais gaffe, elle a tendance à utiliser les lézards des autres comme ses sous fifres. Ne t'étonne pas si tu vois un jour ton petit brun lui ramener de la viande ou du poisson, c'est une véritable petite diva !

-OK, je ne m'étonnerais pas…

Harry ne pût en dire plus parce que Ronan le poussa sur le côté pour venir s'asseoir à sa place, le collant d'un peu trop près à son gout. Avec agacement, Harry s'écarta, obligé de pousser un peu plus Damian et attrapa au passage l'expression ulcérée de Valentine.

Ronan, pour sa part, se servit d'une miche de pain dans une petite corbeille avant de se tourner vers lui, l'air délibérément provoquant :

-Alors Princesse, tu te sens d'attaque pour six heures d'exercices physiques ?

S'il ne l'avait pas regardé bien fixement dans les yeux, Harry aurait cru qu'il s'adressait à l'une des filles. Mais non. C'était bien à lui qu'il parlait.

Son premier réflexe fut de chercher sa baguette pour lui faire réfléchir à deux fois avant de l'appeler « Princesse », mais il sentit aussitôt que s'il le faisait, il ne ferait que donner plus de pouvoir à ce garçon.

Aucun Candidat n'avait de baguette. Et seules les femmes qui amenaient les plats sur les tables semblaient s'en servir. D'une façon ou d'une autre, les chevaliers-dragons n'utilisaient pas la magie, ou pas de cette façon.

Oui, utiliser sa baguette le ferait perdre en crédibilité. « Tricher ». La seule façon de se venger serait d'utiliser ses poings. Mais Ronan n'avait rien à voir avec Malefoy. Il était tout en muscle et semblait n'attendre que ça. L'humiliation serait cuisante.

La conclusion à tout ça ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout, mais pour l'instant, il allait devoir s'écraser.

-J'en rêve, grommela t'il ironiquement en réponse à sa question.

Un sourire torve étira les lèvres de l'autre Candidat et il attrapa les épaules d'Harry d'un de ses bras tout en lui frottant rudement les cheveux de l'autre.

-Je sens qu'on va bien s'amuser !

Après quoi il le jeta loin de lui plus que le lâcha, quittant le banc en emportant avec lui son pain.

Harry frissonna violemment comme pour retirer la sensation du corps de l'autre sur le sien, avant de se tourner vers Damian et Valentine :

-Mais c'est QUOI son problème à ce type ?

-C'est un connard, répondit Valentine.

-Je sais pas, fit quant à lui Damian, la bouche pleine, il doit avoir quelque chose à compenser.

-En tout cas il t'a choisi comme cible, Harry, lança soudain une voix derrière lui, et il découvrit Edmund qui le regardait d'un air concerné. Et malheureusement, nous ne pouvons pas vraiment t'aider…

Le plus âgé des Candidats vint s'asseoir à la place qu'avait occupée Ronan.

-Je sais, répondit Harry. Je crois que j'ai compris qu'ici il faut montrer sa force pour être respecté, et ce n'est pas en demandant aux autres de me protéger que j'y arriverais… Mais… Je dois avouer qu'il m'a plutôt… (Il serra la mâchoire de colère). Je suis habitué aux altercations, j'en ai eu plein à Poudlard, mais je dois dire que c'est différent… Généralement, on ne se touche pas, et si je me fais insulter, c'est de crétin ou de balafré ou en rapport avec le fait que ma mère était une née moldue… Là…

Il n'arrivait pas à expliquer le malaise qu'il avait ressenti au contact de Ronan.

-Ce n'est pas de la vengeance ou de l'amusement facile. C'est de l'intimidation, intervint Edmund pour l'aider, ce que fait Ronan, c'est imposer sa domination sur toi. Tu dois faire attention… Ici… Ce n'est pas aussi gentillet que dans les Ecoles de Magie de l'Europe de l'Ouest. Nous ne sommes pas autant surveillés et surtout protégés. Et, même si je suis navré d'avoir à dire ça, tu as un physique qui va t'attirer des ennuis.

Harry le regarda avec une grimace :

-Quoi ?!

-Tu es mignon, se rappela à leur bon souvenir Damian en continuant à manger.

Edmund hocha gravement de la tête face à son expression horrifiée et Valentine vint lui attraper le bras au-dessus de la table. Elle avait l'air agacée :

-Ne les écoute pas. Tout ce qu'il faut c'est que tu apprennes à te défendre et les cours sont là pour ça. Quand tu auras donné un bon coup dans les précieuses de ces messieurs, ils y réfléchiront à deux fois avant de t'embêter !

-C'est ce que tu as fait, toi ? Demanda Harry.

Elle lui répondit avec un grand sourire sadique.

-D-

Pourtant Harry aurait dû savoir que ce ne serait pas aussi facile.

Ses premières « six heures » d'entrainement furent un véritable supplice. Il fit d'ailleurs la connaissance douloureuse de muscles qu'il ne se savait même pas posséder, mais qu'il ne pouvait plus désormais ignorer.

Montemps les fit commencer par de l'échauffement, et c'était dur à dire, mais rien que cette session le fatigua. Puis il leur fit faire des tours de lac en petites foulées. Harry dû en faire deux de plus que les autres parce qu'à plusieurs reprises il s'était mis à marcher. L'humiliation fut complète quand il se fit dépasser trois fois dans le même tour par Ronan qui ne manquait pas de le bousculer au passage et de lui glisser quelques mots sympathiques comme « Et alors Princesse, tu te crois au salon de thé ? ».

Le tout sous les regards des dragons qui semblaient se distraire en les observant et en les commentant, de quoi lui faire regretter son don.

Mais s'il crut que c'était terminé, il en fut pour ses frais, car ce jour-là il fit connaissance avec les cordes. En voyant les innocents parcours de filets de cordes et d'échelles de cordes, il ne se doutait pas que ça allait devenir son pire cauchemar.

C'était simple : ça n'avait aucune tenue et ça sciait les mains. Harry passa un nombre inqualifiable de temps la tête en bas, pendu lamentablement, ou bien emmêlés, sous l'expression extatique de Ronan et les grognements désapprobateurs de Montemps.

Valentine, Damian et Edmund avaient pourtant fait tout ce qu'ils pouvaient pour l'aider… Mais eux semblaient se hisser et évoluer sur les toiles sans aucune difficulté.

Quand Montemps annonça la fin de l'exercice, Harry avait la paume des mains toute cloquées et en sang. Bien évidemment, il retint aussi bien ses pleurs que ses plaintes, il ne voulait pas offrir ce plaisir à Ronan, mais il doutait pouvoir faire quoique ce soit d'autre avec ses mains aujourd'hui.

Dire qu'il avait cru qu'avoir fait partie de l'équipe de Quidditch faisait de lui un garçon sportif…

Il sursauta quand Valentine prit une de ses mains dans la sienne pour l'examiner :

-C'est bien Harry, ne t'en fait pas, ça va faire des cals et tu n'auras plus de blessures par la suite.

Elle lui montra son autre main ou la paume était effectivement marquée de zones dures, le genre de marque que l'on voyait plus sur la main d'un homme au travail manuel que sur une jeune fille de treize ans.

Sous ce point de vue, Harry avec ses mains toute lisses et douces faisait bel et bien Princesse de conte de fée. Il renifla d'agacement à cette idée.

-Il faudra y mettre du baume calmant en rentrant, lui dit Valentine en suivant le groupe jusqu'à une autre extrémité de la caverne d'entrainement.

C'était une énorme surface, autant en longueur, qu'en hauteur, qui abritait les outils de torture d'Harry. Beaucoup de cordes, trop de cordes, et il aurait bien aimé en connaitre la raison, mais aussi une très haute structures de cordes raides, en toiles d'araignées, qui grimpaient jusqu'à au moins une vingtaine de mètres en figures géométriques. Et il y avait aussi, là où ils se dirigeaient, un mur d'escalade.

Montemps arrêta Harry avant qu'il ne puisse se demander ce qu'il devait faire.

-Tu ne monteras pas aujourd'hui Potter. Avant ça il faudra que tu apprennes la plus importante des choses pour un chevalier dragon…

Il lui brandit un mousqueton sous le nez.

-…S'assurer.

Harry attrapa la pièce de métal dans ses mains meurtries, puis observa les autres Candidats. Certains étaient en groupe de deux, avec l'un d'entre eux qui tenait une corde, là apparemment pour retenir son partenaire s'il tombait, mais d'autres, comme Edmund ou Ronan, grimpaient seuls, accrochant régulièrement leurs mousquetons à des crochets au mur.

-Je ne comprends pas, fit Harry. Pourquoi est-ce le plus important ?

-A ton avis ? Ce que tu fais aujourd'hui c'est pour monter un dragon de combat à des kilomètres au-dessus du sol. Si tu réussis à marquer un dragon tu apprendras que lors d'un combat, un chevalier ne reste pas tranquillement assis sur sa selle à attendre que ça passe. Il se déplace sur son dragon. Il doit toujours s'assurer parce qu'il peut lâcher prise pour une raison x ou y, et dans une situation de combat, ses chances de survie sont de… En fait il n'y a pas de chances de survie. S'il n'est pas tué dans les airs, déchiqueté ou cramé, il sera écrasé en bouilli par terre. Tenté ?

-Non Monsieur.

-Bien. TOUJOURS être accroché. Leçon N°1.

-Oui Monsieur.

Harry appris donc à s'équiper d'un baudrier et vit les bases pour assurer quelqu'un avec Damian. A ce stade-là, ses muscles qui avaient un peu refroidi se mirent à hurler de douleur et il eut l'impression qu'il n'allait pas tarder à se disloquer en tas d'os par terre.

-Damian, lâcha-t-il d'un ton solennel. Je crois que demain vous allez devoir m'accrocher à des morceaux de bois pour pouvoir me faire tenir debout.

-Ouais, prépares toi aux courbatures, tu vas morfler mec, approuva le blondinet qui avait les yeux fixés sur les fesses de Valentine, quelques mètres plus haut.

S'en apercevant Harry lui jeta un regard blasé en biais, mais son ainé se contenta de sourire un peu plus, ne se sentant pas coupable pour deux sous.

-Au fait, si j'étais toi, je ne me relâcherais pas, continua t'il. Montemps t'a mis dans notre équipe à moi, Val et Edmund, et ce soir, on est de corvée de troupeau.

Au soulagement d'apprendre qu'il n'aurait pas à supporter Ronan pour les corvées, succéda l'inquiétude.

-Troupeau ?

-Tu t'es déjà pris un coup de chèvre ? Répondit simplement Damian, l'air de rien.

Pour toute réponse, Harry s'autorisa à gémir.

A suivre…

Bon, je suis un peu anxieuse, mais j'espère que mes Candidats vous plaisent. C'est toujours délicat d'insérer des OC qui sont des personnages plus que secondaires. Surtout quand on va les suivre durant quelques chapitres.
Quoiqu'il en soit, je vous retrouve mercredi prochain pour le chapitre 6 : La Reine gisante.